Killijo_de_denere
Killi se promenait en ville. Il savait qu'elle était là, mais elle ne l'en avait pas informé, et n'était pas venue le voir non plus. Il se demandait si elle ferait un pas vers elle. Il n'était pas le meilleur des pères, loin de là, toujours à courir par monts et par vaux, d'une livraison à une autre, dormant dans un lit ou dans un autre, mais il était justement le digne fils de son père, l'homme aux milles poulettes. Il avait repris le flambeau, et avait même peut être dépassé le maître dans ce domaine, puisqu'après avoir épousé sa mère, il semblerait qu'il s'est calmé. Killijo, personne n'a encore réussi à le calmer. A long terme. Plusieurs ont essayé, mais elles s'y sont cassé les dents.
Cela lui avait valu des enfants illégitimes, comme Atthénaïs, la fille de la douce Suzon. Il n'en parlait jamais, mais elle était un ange. Elle était venue à son service sur son insistance, car il craquait devant ses grands yeux bleus. Et le reste aussi d'ailleurs. Un soir, alors qu'il prenait un bain, il avait retiré le drap posé au-dessus du baquet par pudeur pour la jeune fille, et l'avait invitée à l'y rejoindre. Ils avaient fini dans sa couche, mais que de larmes quand elle avait compris qu'il l'avait dépucelée. Il l'avait longuement consolée, ne supportant pas de voir une femme pleurer. Puis elle y avait rapidement pris goût, de consolations en petits baisers, et le reste suivait très vite. Ils menaient presqu'une vie de couple, il rentrait le soir après des entraînements durs pour apprendre à manier l'épée, et devenir un vrai guerrier Angevin. Elle lui donnait un bain, et le soir, après sa journée de travail, elle venait dormir avec lui. Mais un jour, elle est partie. Quelques années plus tard, il avait compris pourquoi, elle avait eu une fille issue de leurs amours, Atthénaïs, mélange de cet ange et de sa mère. Il était allé la chercher sans poser de questions, et il avait appris sa mort à la naissance de leur enfant. Cette blessure était toujours en lui. S'il lui avait trouvé un bon mari, si elle n'avait pas dû fuir en étant déshonorée, elle serait peut-être encore en vie. Il repensait aux larmes de sa mère quand il lui avait annoncé qu'il était père, à 15 ans à peine. Il n'avait su que faire pour la consoler et effacer cette honte. Mais il avait voulu assumer sa fille, car Suzon l'aurait voulu ainsi, et après tout, elle n'avait rien demandé. Atthénaïs lui rappelait sa mère dans certains aspects, mais il n'avait jamais réussi à lui parler d'elle. Trop de regrets, sans doute. Pourtant, il l'avait aimée la douce Suzon. Et s'il avait su, il l'aurait protégée.
La naissance d'Annelyse, c'était différent. Sa mère était une femme noble. Elle était belle, et assez arogante. Mais il aimait les défis. Elle lui avait parlé, un soir de détresse, de ses difficultés à concevoir un enfant avec son mari l'eunuque. Pourtant, il semblait mettre du coeur à l'ouvrage, mais rien ne venait, et elle restait au fond de son lit, à côté d'un endormi qui ne servait à rien. Il avait plaisanté en lui proposant un étalon Angevin, du pur, de l'authentique. Et elle avait eue Annelyse. Pas de paternité, rien d'officiel, elle annonçait à l'incompétent qu'elle était de lui, et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf qu'elle avait couché la vérité sur son testament. Et voilà que sa petite était envoyée au couvent. Comme les bâtardes dont on ne veut pas. Il avait eu un courrier où il avait appris tout cela, et avait demandé à Vivi, son amie et confidente, d'aller la chercher, le temps qu'il arrive pour la remonter en Anjou. Sa mère était passée des larmes à la colère. Une fois, ça passe, deux fois, c'est du vice.
Et il avait continué, le coq aux 1000 femmes. Ses filles les appelait des sorcières, les femmes qui défilaient devant leurs yeux. Il n'y en avait pas autant qu'elles le croyaient, puisque les autres, il les cachait, ou les retrouvait ailleurs. Personne n'a jamais su réellement combien, ni qui, car il ne parle point de son tableau de chasse. Tout au plus quelques paroles sur l'ardeur d'une belle qu'il a vu, mais on ne sait jamais qui, ni son titre, si d'aventure elle en a un. Car il les aime toutes, roturières ou nobles. Il préfère juste les expérimentées aux oies blanches qu'il faut courtiser durant des jours pour qu'elles finissent par lui imposer le mariage avant de se donner à lui.
Il revient doucement vers la mairie où il remonte à son bureau et prend un parchemin et une plume. Il va lui écrire un mot. Dessus, il y couche tout, l'arrivée de Fanta, le fait qu'il croyait qu'il pourrait se poser avec Fanta, la seule qui le comprenait, pensait-il. Il voulait montrer à tous dans sa famille, qu'il pouvait avoir une vie stable, mais elle s'était rapidement aperçu qu'elle était enceinte de ses oeuvres, et il n'avait point voulu qu'elle le fasse passer, elle qui avait toujours voulu fonder une famille avec lui. Il l'avait demandée en mariage, donc, et avait annoncé le tout à ses filles en bloc. Il savait qu'elles seraient fâchées qu'il ait encore des enfants, mais il ne l'avait point fait exprès. D'ordinaire, il prenait des précautions, mais quand on vient le rejoindre dans son lit en pleine nuit, il ne peut répondre de tout. Il avait voulu leur présenter, il voulait avoir une vie stable avec une femme connue pour son investissement dans la politique, et non un tableau de meurtres divers et variés. Mais dans leur coeur, à chacune, elles voulaient qu'il fasse sa vie avec l'une ou l'autre. Atthé voulait Rod comme maman, et Annelyse voulait Vivi. Et lui, il voulait se stabiliser avec Fanta. Il pensait aussi à sa mère qui serait fière de l'emmener à l'autel pour qu'il ne soit plus connu comme le coq qui tire plus vite que son ombre. Mais finalement... Rien ne s'était passé comme prévu, et la rupture avec ses filles avait été plus douloureuse que celle avec Fanta. Ses filles étaient malgré tout les femmes de sa vie, et il ne voulait point laisser une femme, quelle qu'elle soit, s'insinuer entre eux. Il avait tenté de remplacer cette maman qui leur manquait à l'une comme à l'autre, à sa manière, et maintenant qu'elles étaient grandes, il se demandait si elles n'avaient point trop pris l'habitude de finalement avoir leur papa pour elles toutes seules. Car toutes passaient, mais aucune ne restait. Il écrivait, couchant tout sur le papier, lui expliquant que même s'il ne s'attendait pas à les avoir, elles avaient été sa plus grande réussite. Il lui expliquait comme il était malheureux de son engagement dans le mariage, mais il ne pouvait plus reculer, car il s'était investi, elle était enceinte, et il ne voulait point occasionner une colère supplémentaire. Ni de tristesse, non plus et pourtant... Elle avait deviné qu'il était malheureux, malgré ce qu'il affichait. Peut être se comprenaient-ils plus qu'ils ne le pensaient. Elle avait toujours refusé de la rencontrer, étant même insultante vis à vis d'une femme qu'elle ne connaissait point. Cela l'avait fait sortir de ses gonds. Il n'était pas toujours à prendre avec des pincettes le Killijo. Et il n'avait pas apprécié ce refus en bloc et ces insultes gratuites sans même la connaître. Malgré des heures et des heures de discussion. Elle était têtue et refusait de changer d'idée. Et il l'avait perdue. Elle était partie sur les routes, sans explication, sans mot, lui reprochant d'avoir choisi sa nouvelle famille. Et pourtant... Sa famille, c'était celle qu'il tentait de construire, avec ses deux filles, sa nouvelle femme et leurs nouveaux enfants. Et tout avait volé en éclats.
Il avait relu la lettre et finalement, l'avait laissée brûler à la chandelle. Il n'avait rien à lui justifier après tout. Il avait fait des erreurs, il le reconnaissait, mais il n'avait point à lui expliquer pourquoi il n'épouserait point ni Vivi, ni Rod. Il reprit un parchemin où il commença à écrire, mais finalement il se leva et ressortit un moment avant de revenir à son bureau pour finir par écrire un mot qu'il lui ferait parvenir :
Cela lui avait valu des enfants illégitimes, comme Atthénaïs, la fille de la douce Suzon. Il n'en parlait jamais, mais elle était un ange. Elle était venue à son service sur son insistance, car il craquait devant ses grands yeux bleus. Et le reste aussi d'ailleurs. Un soir, alors qu'il prenait un bain, il avait retiré le drap posé au-dessus du baquet par pudeur pour la jeune fille, et l'avait invitée à l'y rejoindre. Ils avaient fini dans sa couche, mais que de larmes quand elle avait compris qu'il l'avait dépucelée. Il l'avait longuement consolée, ne supportant pas de voir une femme pleurer. Puis elle y avait rapidement pris goût, de consolations en petits baisers, et le reste suivait très vite. Ils menaient presqu'une vie de couple, il rentrait le soir après des entraînements durs pour apprendre à manier l'épée, et devenir un vrai guerrier Angevin. Elle lui donnait un bain, et le soir, après sa journée de travail, elle venait dormir avec lui. Mais un jour, elle est partie. Quelques années plus tard, il avait compris pourquoi, elle avait eu une fille issue de leurs amours, Atthénaïs, mélange de cet ange et de sa mère. Il était allé la chercher sans poser de questions, et il avait appris sa mort à la naissance de leur enfant. Cette blessure était toujours en lui. S'il lui avait trouvé un bon mari, si elle n'avait pas dû fuir en étant déshonorée, elle serait peut-être encore en vie. Il repensait aux larmes de sa mère quand il lui avait annoncé qu'il était père, à 15 ans à peine. Il n'avait su que faire pour la consoler et effacer cette honte. Mais il avait voulu assumer sa fille, car Suzon l'aurait voulu ainsi, et après tout, elle n'avait rien demandé. Atthénaïs lui rappelait sa mère dans certains aspects, mais il n'avait jamais réussi à lui parler d'elle. Trop de regrets, sans doute. Pourtant, il l'avait aimée la douce Suzon. Et s'il avait su, il l'aurait protégée.
La naissance d'Annelyse, c'était différent. Sa mère était une femme noble. Elle était belle, et assez arogante. Mais il aimait les défis. Elle lui avait parlé, un soir de détresse, de ses difficultés à concevoir un enfant avec son mari l'eunuque. Pourtant, il semblait mettre du coeur à l'ouvrage, mais rien ne venait, et elle restait au fond de son lit, à côté d'un endormi qui ne servait à rien. Il avait plaisanté en lui proposant un étalon Angevin, du pur, de l'authentique. Et elle avait eue Annelyse. Pas de paternité, rien d'officiel, elle annonçait à l'incompétent qu'elle était de lui, et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf qu'elle avait couché la vérité sur son testament. Et voilà que sa petite était envoyée au couvent. Comme les bâtardes dont on ne veut pas. Il avait eu un courrier où il avait appris tout cela, et avait demandé à Vivi, son amie et confidente, d'aller la chercher, le temps qu'il arrive pour la remonter en Anjou. Sa mère était passée des larmes à la colère. Une fois, ça passe, deux fois, c'est du vice.
Et il avait continué, le coq aux 1000 femmes. Ses filles les appelait des sorcières, les femmes qui défilaient devant leurs yeux. Il n'y en avait pas autant qu'elles le croyaient, puisque les autres, il les cachait, ou les retrouvait ailleurs. Personne n'a jamais su réellement combien, ni qui, car il ne parle point de son tableau de chasse. Tout au plus quelques paroles sur l'ardeur d'une belle qu'il a vu, mais on ne sait jamais qui, ni son titre, si d'aventure elle en a un. Car il les aime toutes, roturières ou nobles. Il préfère juste les expérimentées aux oies blanches qu'il faut courtiser durant des jours pour qu'elles finissent par lui imposer le mariage avant de se donner à lui.
Il revient doucement vers la mairie où il remonte à son bureau et prend un parchemin et une plume. Il va lui écrire un mot. Dessus, il y couche tout, l'arrivée de Fanta, le fait qu'il croyait qu'il pourrait se poser avec Fanta, la seule qui le comprenait, pensait-il. Il voulait montrer à tous dans sa famille, qu'il pouvait avoir une vie stable, mais elle s'était rapidement aperçu qu'elle était enceinte de ses oeuvres, et il n'avait point voulu qu'elle le fasse passer, elle qui avait toujours voulu fonder une famille avec lui. Il l'avait demandée en mariage, donc, et avait annoncé le tout à ses filles en bloc. Il savait qu'elles seraient fâchées qu'il ait encore des enfants, mais il ne l'avait point fait exprès. D'ordinaire, il prenait des précautions, mais quand on vient le rejoindre dans son lit en pleine nuit, il ne peut répondre de tout. Il avait voulu leur présenter, il voulait avoir une vie stable avec une femme connue pour son investissement dans la politique, et non un tableau de meurtres divers et variés. Mais dans leur coeur, à chacune, elles voulaient qu'il fasse sa vie avec l'une ou l'autre. Atthé voulait Rod comme maman, et Annelyse voulait Vivi. Et lui, il voulait se stabiliser avec Fanta. Il pensait aussi à sa mère qui serait fière de l'emmener à l'autel pour qu'il ne soit plus connu comme le coq qui tire plus vite que son ombre. Mais finalement... Rien ne s'était passé comme prévu, et la rupture avec ses filles avait été plus douloureuse que celle avec Fanta. Ses filles étaient malgré tout les femmes de sa vie, et il ne voulait point laisser une femme, quelle qu'elle soit, s'insinuer entre eux. Il avait tenté de remplacer cette maman qui leur manquait à l'une comme à l'autre, à sa manière, et maintenant qu'elles étaient grandes, il se demandait si elles n'avaient point trop pris l'habitude de finalement avoir leur papa pour elles toutes seules. Car toutes passaient, mais aucune ne restait. Il écrivait, couchant tout sur le papier, lui expliquant que même s'il ne s'attendait pas à les avoir, elles avaient été sa plus grande réussite. Il lui expliquait comme il était malheureux de son engagement dans le mariage, mais il ne pouvait plus reculer, car il s'était investi, elle était enceinte, et il ne voulait point occasionner une colère supplémentaire. Ni de tristesse, non plus et pourtant... Elle avait deviné qu'il était malheureux, malgré ce qu'il affichait. Peut être se comprenaient-ils plus qu'ils ne le pensaient. Elle avait toujours refusé de la rencontrer, étant même insultante vis à vis d'une femme qu'elle ne connaissait point. Cela l'avait fait sortir de ses gonds. Il n'était pas toujours à prendre avec des pincettes le Killijo. Et il n'avait pas apprécié ce refus en bloc et ces insultes gratuites sans même la connaître. Malgré des heures et des heures de discussion. Elle était têtue et refusait de changer d'idée. Et il l'avait perdue. Elle était partie sur les routes, sans explication, sans mot, lui reprochant d'avoir choisi sa nouvelle famille. Et pourtant... Sa famille, c'était celle qu'il tentait de construire, avec ses deux filles, sa nouvelle femme et leurs nouveaux enfants. Et tout avait volé en éclats.
Il avait relu la lettre et finalement, l'avait laissée brûler à la chandelle. Il n'avait rien à lui justifier après tout. Il avait fait des erreurs, il le reconnaissait, mais il n'avait point à lui expliquer pourquoi il n'épouserait point ni Vivi, ni Rod. Il reprit un parchemin où il commença à écrire, mais finalement il se leva et ressortit un moment avant de revenir à son bureau pour finir par écrire un mot qu'il lui ferait parvenir :
Citation:
Ma chérie,
J'ai appris que tu étais en ville quand j'ai eu le relevé des groupes, mais apparemment, tu ne veux point me parler. Tu sembles toujours autant en colère après
moi. J'aimerais au moins te voir un peu, voir si tu es en bonne santé et peut être passer un moment avec toi, juste nous deux.
J'espère que tu es revenue aux Rosiers, dans ta chambre où rien n'a été bougé depuis ton départ.
A très vite ma fille,
Ton Papa
J'ai appris que tu étais en ville quand j'ai eu le relevé des groupes, mais apparemment, tu ne veux point me parler. Tu sembles toujours autant en colère après
moi. J'aimerais au moins te voir un peu, voir si tu es en bonne santé et peut être passer un moment avec toi, juste nous deux.
J'espère que tu es revenue aux Rosiers, dans ta chambre où rien n'a été bougé depuis ton départ.
A très vite ma fille,
Ton Papa
Peut être viendrait-elle... Ou pas, mais il ne pouvait supporter ce fossé entre lui et elle.
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Chez moi