Judas.
" La femme est une promesse non tenue. "
Claude Mauriac.
Nuit de débauche. Trônant sur un fauteuil rehaussé de fourrures jetées négligemment les unes sur les autres, Judas baille. Sa demeure est chaos, murmures qui serpentent, corps qui se chevauchent. Et au milieu de tout cela dégringole le rire fugace d'un homme faussement amusé, entouré de ses maitresses qui échangent des regards aussi francs que des couteaux dans le dos. Se trainant à ses pieds, se coulant dans son dos, elles forment une parure qui manque d'humilité avec leur gestes lents et leur langues fourchues, un délicieux faire valoir. On lui donnerait la becquée s'il la demandait, diantre que cette vie est belle, que cette vie est lasse. Les cheveux du Von Frayner son lâchés, les gants de cuir laissés au bon vouloir de la pagaille ambiante, là, quelque part. Les grilles sont ouvertes, les chevaux abandonnés à la hâte aux esclaves qui tentent bon gré mal gré de les rassembler sans les abîmer... Montures de prix fort, trois des leurs ne suffiraient pas à rembourser un de ces palefroi. Et chaque bouffon assujetti le sait. Les yeux se donnent du courage, les animaux piaffent de jeux.
Petit Bolchen est offert à ses hôtes pour la nuit, le meilleur, et le pire... Ambiance lourde sous les tentures obscures de la pièce principale. La cheminée haute comme deux hommes réchauffe tout ce petit monde, qui n'en a pas besoin. Echauffés, liquorés, exaltés, il règne chez Judas une atmosphère à couper au couteau. L'endroit embaume. nourriture, sexe, sueur, alcool, bienvenue au coeur des nuits dépravées du plus obscur des Frayner. Nul invitations, le domaine est LE rendez-vous des libertins, des oisifs de tout acabits. Chacun n'y entre pas pas hasard...Si ce n'est pour la chair, c'est donc pour le verre. Si ce n'est pour l'enfer, c'est pour l'éphémère. Il y a toujours des nouveaux, qui s'ébahissent devant cette désorganisation totale, entrainés par des groupuscules plus enhardis, des habitués... Le domaine, lorsque son propriétaire l'offre aux ombres des rues de la ville, n'est qu'un violon désaccordé. Car lorsque ce n'est pas le maistre qui va à la ville, c'est simplement la ville qui vient au maistre... Nuit orgiaque, on y croirait couler du sang sur les icônes religieuses qui ornent ça et là les murs aux ombres chamarrées... La cire des candélabre scelle les plis, des vélins, des corps, des esprits. Amen.
Un roi, ou une proie. Au coin des lèvres une goute pourpre, qu'une créature vient lui subtiliser habilement. Judas tressaille, les cheveux cascadent, désabusés, entre les mains d'une autre succube qui les tresse. Pas de nouvelles têtes ce soir, Judas observe sa cour étrange, jauge son degré d'envie. Il abat une carte à jouer sur le dos d'un esclave, prostré depuis un temps indicible dans une posture soumise, une table humaine. Un objet vivant.
A boire!
*by Stephen King.
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Envie de jouer?.
Claude Mauriac.
Nuit de débauche. Trônant sur un fauteuil rehaussé de fourrures jetées négligemment les unes sur les autres, Judas baille. Sa demeure est chaos, murmures qui serpentent, corps qui se chevauchent. Et au milieu de tout cela dégringole le rire fugace d'un homme faussement amusé, entouré de ses maitresses qui échangent des regards aussi francs que des couteaux dans le dos. Se trainant à ses pieds, se coulant dans son dos, elles forment une parure qui manque d'humilité avec leur gestes lents et leur langues fourchues, un délicieux faire valoir. On lui donnerait la becquée s'il la demandait, diantre que cette vie est belle, que cette vie est lasse. Les cheveux du Von Frayner son lâchés, les gants de cuir laissés au bon vouloir de la pagaille ambiante, là, quelque part. Les grilles sont ouvertes, les chevaux abandonnés à la hâte aux esclaves qui tentent bon gré mal gré de les rassembler sans les abîmer... Montures de prix fort, trois des leurs ne suffiraient pas à rembourser un de ces palefroi. Et chaque bouffon assujetti le sait. Les yeux se donnent du courage, les animaux piaffent de jeux.
Petit Bolchen est offert à ses hôtes pour la nuit, le meilleur, et le pire... Ambiance lourde sous les tentures obscures de la pièce principale. La cheminée haute comme deux hommes réchauffe tout ce petit monde, qui n'en a pas besoin. Echauffés, liquorés, exaltés, il règne chez Judas une atmosphère à couper au couteau. L'endroit embaume. nourriture, sexe, sueur, alcool, bienvenue au coeur des nuits dépravées du plus obscur des Frayner. Nul invitations, le domaine est LE rendez-vous des libertins, des oisifs de tout acabits. Chacun n'y entre pas pas hasard...Si ce n'est pour la chair, c'est donc pour le verre. Si ce n'est pour l'enfer, c'est pour l'éphémère. Il y a toujours des nouveaux, qui s'ébahissent devant cette désorganisation totale, entrainés par des groupuscules plus enhardis, des habitués... Le domaine, lorsque son propriétaire l'offre aux ombres des rues de la ville, n'est qu'un violon désaccordé. Car lorsque ce n'est pas le maistre qui va à la ville, c'est simplement la ville qui vient au maistre... Nuit orgiaque, on y croirait couler du sang sur les icônes religieuses qui ornent ça et là les murs aux ombres chamarrées... La cire des candélabre scelle les plis, des vélins, des corps, des esprits. Amen.
Un roi, ou une proie. Au coin des lèvres une goute pourpre, qu'une créature vient lui subtiliser habilement. Judas tressaille, les cheveux cascadent, désabusés, entre les mains d'une autre succube qui les tresse. Pas de nouvelles têtes ce soir, Judas observe sa cour étrange, jauge son degré d'envie. Il abat une carte à jouer sur le dos d'un esclave, prostré depuis un temps indicible dans une posture soumise, une table humaine. Un objet vivant.
A boire!
*by Stephen King.
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Envie de jouer?.