Judas.
« Tout se résume à la peau. »
Marc Gendron
Pertinente... Et si impertinente! La joute peu prendre fin, des deux cotés les masques sont tombés. Pour la première fois depuis longtemps Judas lâche un peu la bride, pourquoi nier ? Elle est dans le vrai.
Non, je te l'accorde. Tu me plais ... Tu m'inspire. J'ai envie de toi.
Les détours sont parfois bien inutiles, surtout quand le désir est évident, distendu entre le fin garde-fou de la raison. L'Anaon met fin habilement aux hostilités en terminant de se mettre à nue. Baisser les armes est souvent une preuve d'intelligence.
Le geste est empressé lorsque d'un coup sec il tire sur les braies qui cèdent et tombent en désordre. Elle qui n'a su que se détourner de l'intérêt qu'il lui a porté se met à lui baiser les lèvres, soudainement le prélude devient longuet pour le Frayner que les moindres de ses gestes et mouvements laissent à vif. Toucher, palper, agripper, caresser, la valse des jeux d'amours est d'une variété sans nom, mais à l'instant éphémère ou elle daigne bien se laisser prendre, c'est l'envie de claquer cette chair qui l'étreint. L'amour brutal, à l'instinct.
Touche moi, en dedans. A quoi ressemble la vie près de toi? Sentimental Judas? Peut-être. Inassouvi depuis longtemps, surtout. Au delà des sentiments naissants, l'homme a toujours un but plus terre à terre. Une descendance, qui s'inscrit sur les rondeurs d'un sein nourricier, la courbe d'une hanche maternelle, le galbe d'une fesse généreuse. Un instinct primaire, un besoin de conquérir et de peréniser. La main se fait vandale, forçant le rempart qu'on croirait impénétrable de l'Anaon. Elle se fait douce dans le lit suave et inattendu, calquant ses gestes sur les réactions de la créature. Prendre et recevoir, ainsi n'y a-t-il pas plus de sens à la vie de l'humain? Elle court, elle court , la fureur... La fureur des mains jolies. Elles sont passées par ici, elles repasseront par là... Elle gonfle elle gonfle l'envie, qu'on la délivre, qu'on l'exauce. Qu'on l'exprime.
Se détachant de l'étau de ses bras il sème sur son cou une myriade de fugaces baisers, cheminant jusqu'au coeur puis contournant le chemin de ronde jusqu'au puit du monde, le nombrilissime qu'il abandonnera bien vite. Encore la chute, jusque dans l'aine tendre , puis la laine tendre, toison des origines qu'il vient embrasser avec ferveur. Le baiser lui offre le gout légèrement salé des écumes dont seules les femmes ont le secrets, sur l'estoc de la langue qui s'enorgueillit de posséder d'autres lèvres. L'église répudiera, Anaon exultera, peut-être d'effroi.
Qu'elle est accueillante la Reyne, qu'elle est chaleureuse! Qui oserait encore l'appeler roide, lorsque sous ses regards peu jouasses se cache une ébullition latente? Le bliaut a chu, la virilité s'est échappée de sa prison de tissus. N'importe quel clampin pourrait entrer et les surprendre, le spectacle a quelque chose de banal au Petit Bolchen, Judas couche sur son lit plus de femmes qu'il ne saurait s'en souvenir... Exauçons-la , exauçons nous.
Judas l'abandonne brièvement pour reprendre sa hauteur d'homme. Il la mord à la gorge et la prend dans un soupir étouffé, crocs plantés sur la chaude jugulaire qu'il sent s'affoler un peu. Le premier assaut est toujours le plus délectable, si l'on omet le dernier. Une joie qui fait souffrir, un premier contact brut et doux à la fois qui réchauffe et apaise. L'enceinte a cédé, l'ennemi est en les murs. Il faudra capituler ou empêcher de dévaster, combattre jusqu'au dernier cri ou se coucher. Le vin a afflué entre les carreaux de pierre en une fine rigole carmine, non loin de la coupe abandonnée. Le capiteux de sa fragrance se mêle à celle de sa compagne.
En attendant, le Maistre sonne le glas des heures chastes et scelle son plaisir dans un baiser à l'odeur de raisin et au gout de cyprine.
_________________
Envie de jouer?.
Marc Gendron
Pertinente... Et si impertinente! La joute peu prendre fin, des deux cotés les masques sont tombés. Pour la première fois depuis longtemps Judas lâche un peu la bride, pourquoi nier ? Elle est dans le vrai.
Non, je te l'accorde. Tu me plais ... Tu m'inspire. J'ai envie de toi.
Les détours sont parfois bien inutiles, surtout quand le désir est évident, distendu entre le fin garde-fou de la raison. L'Anaon met fin habilement aux hostilités en terminant de se mettre à nue. Baisser les armes est souvent une preuve d'intelligence.
Le geste est empressé lorsque d'un coup sec il tire sur les braies qui cèdent et tombent en désordre. Elle qui n'a su que se détourner de l'intérêt qu'il lui a porté se met à lui baiser les lèvres, soudainement le prélude devient longuet pour le Frayner que les moindres de ses gestes et mouvements laissent à vif. Toucher, palper, agripper, caresser, la valse des jeux d'amours est d'une variété sans nom, mais à l'instant éphémère ou elle daigne bien se laisser prendre, c'est l'envie de claquer cette chair qui l'étreint. L'amour brutal, à l'instinct.
Touche moi, en dedans. A quoi ressemble la vie près de toi? Sentimental Judas? Peut-être. Inassouvi depuis longtemps, surtout. Au delà des sentiments naissants, l'homme a toujours un but plus terre à terre. Une descendance, qui s'inscrit sur les rondeurs d'un sein nourricier, la courbe d'une hanche maternelle, le galbe d'une fesse généreuse. Un instinct primaire, un besoin de conquérir et de peréniser. La main se fait vandale, forçant le rempart qu'on croirait impénétrable de l'Anaon. Elle se fait douce dans le lit suave et inattendu, calquant ses gestes sur les réactions de la créature. Prendre et recevoir, ainsi n'y a-t-il pas plus de sens à la vie de l'humain? Elle court, elle court , la fureur... La fureur des mains jolies. Elles sont passées par ici, elles repasseront par là... Elle gonfle elle gonfle l'envie, qu'on la délivre, qu'on l'exauce. Qu'on l'exprime.
Se détachant de l'étau de ses bras il sème sur son cou une myriade de fugaces baisers, cheminant jusqu'au coeur puis contournant le chemin de ronde jusqu'au puit du monde, le nombrilissime qu'il abandonnera bien vite. Encore la chute, jusque dans l'aine tendre , puis la laine tendre, toison des origines qu'il vient embrasser avec ferveur. Le baiser lui offre le gout légèrement salé des écumes dont seules les femmes ont le secrets, sur l'estoc de la langue qui s'enorgueillit de posséder d'autres lèvres. L'église répudiera, Anaon exultera, peut-être d'effroi.
Qu'elle est accueillante la Reyne, qu'elle est chaleureuse! Qui oserait encore l'appeler roide, lorsque sous ses regards peu jouasses se cache une ébullition latente? Le bliaut a chu, la virilité s'est échappée de sa prison de tissus. N'importe quel clampin pourrait entrer et les surprendre, le spectacle a quelque chose de banal au Petit Bolchen, Judas couche sur son lit plus de femmes qu'il ne saurait s'en souvenir... Exauçons-la , exauçons nous.
Judas l'abandonne brièvement pour reprendre sa hauteur d'homme. Il la mord à la gorge et la prend dans un soupir étouffé, crocs plantés sur la chaude jugulaire qu'il sent s'affoler un peu. Le premier assaut est toujours le plus délectable, si l'on omet le dernier. Une joie qui fait souffrir, un premier contact brut et doux à la fois qui réchauffe et apaise. L'enceinte a cédé, l'ennemi est en les murs. Il faudra capituler ou empêcher de dévaster, combattre jusqu'au dernier cri ou se coucher. Le vin a afflué entre les carreaux de pierre en une fine rigole carmine, non loin de la coupe abandonnée. Le capiteux de sa fragrance se mêle à celle de sa compagne.
En attendant, le Maistre sonne le glas des heures chastes et scelle son plaisir dans un baiser à l'odeur de raisin et au gout de cyprine.
_________________
Envie de jouer?.