Anaon
" Pour être dur il faut être fragile. La douceur est la véritable pugnacité. "
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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo III ----[Clik]
- - Gretel Ehrlich -
Plaisir pulsatile, les cuisses sébranlent dun ultime spasme alors que la voix se perd dans sa dernière note. Une complainte jouissive puis un soupir daise quand la main libère les joues blanchies de sa poigne. Lesprit exsangue de toute volonté, elle se laisse pleinement aller contre le corps de Judas. Petite mort qui lenveloppe de ses bras de coton. Linstant qui suit le contentement est certainement tout aussi délectable que lébat. Une douceur languide qui apaise autant quelle scelle le désir pleinement assoupi et savouré. Une volupté qui calme livresse des corps. Esprit vide, seul lui parvient la respiration assagie de son amant. Morsure qui lui tire un furtif sourire et quand le corps complice labandonne elle se laisse glisser au fond du baquet.
Disparue sous la surface, elle senivre du silence assourdissant qui lui étreint le crane. Si sa respiration le lui permettait, elle sendormirait là, flottant entre deux eaux, bercée par la seule mélopée de son propre sang qui pulse à ses oreilles, battant sa douce cadence. Lair ne manque pas et cest la voix brouillée de Judas qui la tire de sa somnolence sous-marine. Elle crève la surface dun bond avant de fixer de son regard bleu sombre la main tendue vers elle et de comprendre pleinement les propos prononcés.
La main se love dans sa consur , y prend appuie pour laider à se lever et sortir du bac. Elle vient alors presser ses cheveux puis laisse à Judas le soin de la sécher. Les mains masculines courent les courbes sans quelles ny rencontre aucun réticence. Une ossature arachnéenne, aux galbes de mère non de pucelle, une chair que lAnaon avait su rendre vigoureuse avec le labeur. Un frêle sourire vient remercier le Von Frayner et à la balafrée de sempresser de se rhabiller. Elle enfile la cotte immaculée quelle surmonte du surcot de Judas avant de rechausser ses cuissarde délaissées dans un coin. Avec ses tics de vieille tisserande elle vient pincer entre ses doigts les tissus au niveau de sa taille pour les cintrer. Le seigneur à beau être mince, il reste un homme et elle une femme, cest un fait. Menfin, ces habits iront parfaitement bien pour le moment.
La mercenaire vient alors faire face à lhomme et elle prend alors le temps de contempler sa vêture. Hier encore, le soir, il déambulait torse nu au milieu de sa cour de débauche, seuls ses bijoux et son charisme pour trahir sa noblesse. Maintenant il a tout dun vrai seigneur, tenue en plus pour redorer sa superbe. Elle y voit là laubaine de satisfaire sa lubie de la journée.
_ Laisse-moi moccuper de tes cheveux
Déjà la main sempare dun peigne qui repose sur un meuble et sans lui laisser le moindre choix elle le contourne pour glisser ses doigts dans les longs filins débène. Elle le peigne alors comme on peignerait la chevelure dun enfant, les doigts empreints dune douceur presque maternelle. Elle se fait méticuleuse et cette simple tâche finit de la détendre complètement. Elle la décrété, elle aime ses cheveux. Les brosser, elle en fait un plaisir tout simple quelle ne laissera pas lui filer entre les doigts. Dun geste mainte fois répété, marqué du savoir-faire - ou du secret - dont toute femme digne de son nom devrait avoir, elle remonte ses cheveux sur sa nuque et vient les nouer astucieusement, les retenant par deux longs mèches noires gardées à part. Un catogan sans ruban.
Du plats des mains, elle lisse les épaules de Judas, glisse le long de son dos pour trouver son point dancrage sur sa taille. Les lèvres viennent se poser sur sa nuque. Un baiser dune amante, non dune mère.
_ Voilà
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