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[RP] L'alcool, ce n'est pas bien - RP de fin (partie I)

Brylastar
ACTE I



[Reims, le 6 novembre: pleine journée]



Encre. Vélin. Cachet. Pas grand chose quand on y réfléchit bien. Bry observait le courrier en face de lui. Le pigeon qui l'avait apporté, venant de loin, très loin, s'était un peu éloigné. Bry lui avait laissé quelques graines sur le rebord de la fenêtre de son appartement de Reims. Il regardait le courrier sans vraiment le voir. L'ayant déjà lu plusieurs fois. Ne comprenait-il pas?

Il ne fallait plus beaucoup de choses pour que Bry soit déprimé ces jours-ci. Oh, il le cachait bien assez ce sentiment de se noyer toujours plus. Personne n'avait dû s'en rendre compte: d'apparence, il était resté jovial, enjoué, besogneux. Mais il n'y croyait plus autant qu'avant. Sa venue ici, idéalisée, n'avait pu occulter son origine artésienne. L'entretien de la matinée avec l'autre l'avait totalement détruit. Bien sûr, il devait se remettre.

Mais le pouvait-il?

Il l'avait juré en tout cas, la Vicomtesse avait su trouver les mots, le Capitaine le réconforter presque, le Duc lui-même étant présent pour lui. Mais ces quelques mots avaient eu un effet dévastateur sur le jeune homme. Le courrier qu'il avait reçu de loin avait joué la flamme avec la glace. Il en avait marre d'être tiraillé de tous les côtés, parfois emballé, porté aux nues; parfois écrasé, massacré. Il était las de cela.

Et la guerre; au moins une bonne cause. Enfin: au moins une cause. A force d'entendre parler de pillages en tous les lieux du Royaume, sa foy en la guerre légitime s'était atténuée. Bien sûr, il adulait toujours Sa Majesté, et restait comme il aimait à le dire un intégriste du Domaine Royal et de la Champagne. Mais si tout le monde mourrait, que ferait-on? La vie d'une Princesse était en jeu actuellement: ces félons oseraient-ils l'abattre?

Bry n'était plus au fond de lui qu'un homme dont la force vitale et l'envie débordante s'étaient asséchées - il espérait que ce fût temporaire; il espérait, il espérait vraiment. Car il ne pouvait pas être comme les autres. Non, son ascendance lui avait suffisamment dit. "Die Zukunft wird voll von Wunderheiten und Schönheit sein! Verzweifel nie, du darfst dich nicht beschweren: wie der Andere es sagte: 'wie dem es auch sei, das Leben, es ist gut!' also vergiss das nie!*". Bry se souvenait de sa mère. Pas de son père.

Trop d'émotions; trop de travail aussi, mais surtout trop d'émotions. Il ne tenait plus le Bry. Ses vêtements étaient préparés pour partir demain à l'aube. Au Diable l'autre Grasce qui voulait le rendre fou et le détruite! Il se remettrait! L'autre avait raison de lui dire de se préserver du poison: et puis, la Grasce n'avait-elle pas été vue comme traîtresse?? Le poing de Bry se referma vigoureusement sur le haut de la bouteille de whiskey. La fraîcheur lui rappela son existence. Bry sourit.


Allons bon...

Les yeux de Bry défièrent en silence la bouteille. Un verre à côté. Rien d'autre sur la table - si ce n'était la lettre. Oh, il savait qu'il ne pouvait pas. Mais le travail était réglé au Castel; et pour Ratafia, il n'avait plus d'autres choses à faire. Qu'attendre, ce soir, pour partir. Peut-être pour la mort? Peut-être pour la fin? Peut-être pour la Lumière? Bry n'en savait rien; mais il s'en moquait à présent. Qu'importait le reste, il lèverait haut ses armes pour rendre honneur à Sa Majesté et pour faire payer les félons!

Il découcha la bouteille, sentant quelques frissons courir sur sa nuque. Il la leva, tranquillement, observant presque ce qu'il faisait d'un oeil extérieur. Puis, il remplit doucement le verre; tout doucement. Le bruit était un régal, calme, serein; apaisant. Ses yeux se fermèrent un instant. Aucun bruit dehors; pourtant, on était en pleine journée. Ou était-ce le soir? Bry ne savait plus trop. Il rouvrit alors les yeux; et vit le verre rempli.


Donnerwetter!**

Bry ne parlait germain que lorsqu'il était seul. Presque surpris de voir le verre rempli, il rit doucement. Puis laissa ce dernier sur la table, pour approcher la bouteille de ses lèvres. Il sentit les effluves; puis but de longues gorgées...




*"L'avenir sera empli de merveilles et de beauté! Ne désespère jamais, tu n'as pas le droit de te plaindre: comme le disait l'autre 'quoi qu'il en soit, vivre est bon!' (Goethe). Alors n'oublie jamais cela!"

** Sapristi!



Pour information: ce RP n'est pas fermé, mais si vous voulez intervenir faites-le de façon cohérente please ^^ merci! Bry est chez lui, enfermé et seul pour l'instant!

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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Brylastar
[Reims, le 6 novembre: tombée de la nuit]




Bry rouvrit les yeux; progressivement, il reprit conscience de l'endroit où il était. Il déglutit pesamment. L'air hébété, hagard. Il était saoul; totalement saoul. Il vit alors la table en face de lui. Deux bouteilles vides, et quelques verres au sol. Que s'était-il passé? Qu'avait-il fait? Il avait bu, c'est ça? ... mais, pourquoi? Comment ça?

Pffeeuu, pfffeuuuuii!

Il toussa difficilement plusieurs fois. Puis respira avec douleur et bruit, essayant de reprendre ses esprits. Il referma alors les yeux, ne pouvant pas supporter de voir. La pénombre était omniprésente. La fraicheur également. Mais Bry n'avait pas froid. Il ne ressentait pas vraiment la fraicheur sur sa chemise imbibée d'alcool. Qu'avait-il fait? Comment avait-il pu...

Mais quelle sensation. Bry resongea un instant à la lettre, puis à tantôt... ah oui, l'autre... l'autre... l'autre catin qui avait osé lui parler comme elle avait fait... mais cela... en y repensant, son visage se crispa, ses muscles se bandèrent, et Bry rouvrit les yeux, des larmes les ayant envahi, il se releva et d'un coup jeta contre le mur d'en face avec violence la bouteille presque vide qu'il tenait encore dans ses mains. Elle éclata avec fracas et du liquide se répandit sur le sol.


Catttinnnnn!! Caaaaatttttttiiiiiiiiinnn!!

Bry était furieux; il éructait, se balançant d'un pied à l'autre, regardant le mur souillé d'en face, celui contre lequel il venait de laisser exploser sa colère. Mais le geste venait de le calmer. Temporairement. Bry s'essuya du bras de chemise la bouche qui salivait éhontément. Il était pitoyable, décoiffé, à moitié nu car sa chemise se déchirait en son milieu, et il empestait. S'il s'était regardé, il aurait eu honte et se serait jeté dans une rivière. Mais il ne pouvait le faire - et puis, il était trop saoul.

Le regard du jeune homme se baissa vers la table; le courrier y était. Son visage se figea, ses muscles se retendirent. Tant de bonté; tant de proximité. Comment cela était-ce... comment cela...

Une larme tomba sur la table; il l'observa pendant quelques secondes.


Scheiße...*

Bry se laissa retomber sur le canapé à la renverse; sa tête heurta assez bruyamment le mur, et les pieds frappèrent la table qu'il fit sursauter. Les deux bouteilles restantes sur la table se renversèrent également. Le bruit était insoutenable.

Chuuuuutttt!!! Ah, stopppp! Foutredieu!!

Le bruit se calme enfin. Ses yeux s'étaient refermés. Dormir, se reposer, pour que cessent les nausées. Il n'en pouvait plus, et un rictus malade apparut sur son visage. Il devait dorm... non, il devait partir. Partir, ce soir! Avec le Capitaine et l'armée! Défection! Bry rouvrit les yeux et secoua la tête vigoureusement. Il se releva alors, s'appuyant sur la table, et prenant son temps. Puis, alla vers la petite table sur le côté. Remettant en place un verre qu'il venait de prendre, la salle prenait une apparence plus ordonnée maintenant.

Vite, vite... quelle heure était-il de toute façon? Il alla alors vers une petite bassine d'eau qu'il avait dans sa chambre. Dans les couloirs, il s'appuyait d'un mur à l'autre, tanguant, chavirant; peu sûr de lui. Dans la pièce, il accourut à la bassine, puis se mit à genoux, plongeant son visage dans l'eau glacée. Il ne respira plus et resta ainsi pendant quinze secondes.

1, 2, 3... diable que le froid faisait du bien.
4, 5, 6... cueillons des cerises?
7, 8, 9... diable que le froid faisait du bien.
10, 11, 12... mais oui, l'armée, la défense, la guerre!
13, 14, 15... je commence à ne plus pouvoir respirer là...

Bry se redressa alors d'un coup. Il secoua la tête, se séchant ardemment, et retrouvant le sourire ainsi qu'un air plus présentable. Prenant conscience de son état, il déchira ce qui restait de sa chemise, et il la jeta en boule dans un coin de la chambre. De même, il enleva ses braies, puis énergiquement, s'aspergea d'eau fraîche sur le corps, se frictionnant. La douleur disparaissait. Le sentiment que tout était double et trouble le saisissait toujours: mais il était plus clair. Il s'arrêta soudainement.


Alors... Procure; Ratafia; et... et on lève le camp. Oui, c'est bien ça, continue lapin.

Bry sourit alors, puis éclata de rire devant l'incongruité tant de la scène que de la remarque. Son esprit était paralysé mais au moins il ne l'assaillait plus de pensées négatives. Il se le refusait. Il ne pensait plus qu'au devoir. Mais... mais il avait toujours mal aux yeux, et aux cheveux également, se demanda-t-il? Un peu perplexe, il se releva et retourna alors dans la pièce principale. L'odeur d'alcool le prit violemment. Il sourit. Malheureusement, les bouteilles étaient vides. Il s'accrocha au mur qui lui au moins ne bougeait pas, puis alla prendre des braies et une autre chemise dans son placard. Les habits, froids mais propres, s'enfilèrent avec quelques difficultés.

Lorsque Bry fut près, il soupira longuement. Tout cela avait peut-être pris 3 minutes - ou peut-être une heure. Il ne savait plus. Mais il était en retard, fichtrement en retard. Il devait se hâter d'aller retrouver l'armée aux portes de la ville. Dans le noir, dans la pénombre, dans l'obscurité. Voilà qui était bon et sage. Bry baissa la tête sur le courrier, et il alla alors le prendre pour le glisser dans une poche. Sans réfléchir plus que cela. Enfin, il prit sa cape et alla vers la porte.

Mais avant il s'arrêta devant la cuisine: apercevant au loin une bouteille, il hésita un instant. Puis, après avoir longuement réfléchi, son esprit alcoolisé lui proposa de l'emporter, au cas où. Et Bry, docilement, accepta.

Sur les marches de son perron, il ouvrit la bouteille de calva. Et en prit deux gorgées. Le feu revint; le chaud revint; et il s'en alla rejoindre l'armée, faisant son possible pour marcher droit.




*Défection.

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[Nuit du 8 novembre: entre Sainte et Compiègne]




Ils ne faisaient que marcher. L'armée s'était très sensiblement développée, on comptait plusieurs milliers de soldats en plus. Le recrutement avait bien avancé, et dans les rangs, la bonne humeur avait repris l'avantage. On était loin des propos défaitistes lors du siège de Reims. Les soldats plaisantaient à propos de ceux qui avaient une tenue rose par exemple, parlant de capes, de lapins - quel sacrilège pensait-il - ou encore d'un tas d'autres choses inutiles, superflues, mais qui dénotaient bien l'état d'esprit positif du groupe. La lance de commande à laquelle appartenait Bry était maintenant largement opératoire. Le chef distribuait les ordres chaque jour, encore que ce fût chaque fois la même chose: suivre le meneur. Mais la discipline régnait.

Bry était chargé de la logistique de l'armée. Il faisait distribuer chaque jour pain ou maïs selon ses humeurs - enfin surtout selon le ravitaillement qui arrivait et qui permettait de nourrir cette masse d'hommes. D'ailleurs, la veille, il avait vu qu'ils allaient arriver au bout des stocks de pain; aussi avait-il écrit au Cac de lui envoyer soutien logistique dans la mesure du possible. D'après les ordres, ils devaient aller récupérer leur dû avant d'aller prendre ce qui leur revenait, et pouvoir enfin rétablir loyauté et fidélité en Arras. Noble mission s'il en était! Les soldats, bien que pas toujours bien équipés, avaient un moral d'acier.

Ils marchaient pour la plupart à pied; certains montaient un cheval, notamment les éclaireurs. Mais Bry avait décidé de laisser Vogil à son maître d'armes, afin de marcher plus convenablement, avec les autres. Cela lui permettait d'entendre ce que les soldats disaient notamment, et de voir s'ils étaient trop fatigués. Il eût été préjudiciable à l'armée que la direction ne connaisse pas bien l'état des troupes. Le Capitaine avait certes un oeil sur tout, mais il fallait tout de même être vigilant: les portes de Péronne puis d'Arras n'étaient pas encore ouvertes... même si cela ne tarderait sans doute pas. Le soutien des Normands serait ici sans aucun doute décisif, s'ils attaquaient par le flanc la ville "jamais vaincue", sans doute vaincraient-ils... déjà des plans d'attaque et de stratégie germaient dans l'esprit de Bry.

En armure assez simple, Bry avait remisé ses armes sur son cheval, ainsi même que son bouclier. Ils ne risquaient probablement rien ici. Et puis, cela lui permettait d'avoir une cape plus épaisse et le protéger du froid. Pratique d'ailleurs pour ôter toute bouteille à la vue du premier péquenaud venu. Bry avait souri de sa sagesse. Il avait dans un des replis de sa veste également plusieurs vélins, soit déjà recouverts d'encre, soit toujours innocents et blancs. Il n'avait pas encore pu répondre aux courriers auxquels il voulait répondre. Tout en songeant à cela, Bry prit discrètement sa bouteille de sous sa cape, et il l'ouvrit, buvant deux petites gorgées de l'alcool qu'il contenait. Ce dernier était très fort, et aidait parfaitement à supporter le froid. A chaque fois qu'il en buvait trop d'ailleurs, une envie de rendre ses tripes le prenait. Mais quand il avait suffisamment bu, cette envie disparaissait pour laisser place à celle, plus désirable, d'un avenir meilleur.

Régulièrement alors, chaque 10 minutes sans doute, ou peut-être plus?, il buvait ainsi, trinquant alors à chaque fois pour divers motifs. Mais il n'y faisait pas attention, le geste était devenu naturel. Bry faisait très attention à ne pas être remarqué, car boire dans l'armée... fichtre... voilà qui pourrait lui coûter. Mais après tout: il était discret; et puis, surtout, il savait ce qu'il faisait! Il avait l'esprit clair, le bras sûr. Levant sa main, il observa avec plaisir que les quelques tremblements qui l'assaillaient parfois quand il était sobre avaient disparu. Enfin! Un petit rire clair s'éleva dans le silence de la nuit, aussitôt recouvert par le silence ambiant.

La bouteille se vidait; et la confiance de Bry en l'avenir s'emplissait. Comment perdre la foy dans tel contexte?

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[Entre Compiègne et Clermont le 10 novembre: pleine journée]




Bry était assez remonté ce jour-là. Les ordres avaient été donnés la veille de quitter Compiègne. Mais cela s'était conjugué avec la venue de plusieurs armées ennemies sur Compiègne... la ville était assiégée désormais, et on avait envoyé toute l'armée récupérer la mine. En tenue et dans le groupe, chacun avait pu voir les murs assiégés au loin... alors qu'on récupérait la mine. C'était sans aucun doute une chose assez nécessaire que de faire cela, mais avait-on besoin de tant de personnes s'était demandé Bry? Après des discussions assez tendues avec la direction de l'armée, il avait finalement laissé tomber, espérant au fond de lui qu'il ignorait une chose qui rendrait cette décision bonne et intelligente.

Tous les hommes étaient en place sur la mine donc. Une partie du groupe était allée vérifier qu'aucun ennemi ne s'y était replié, car il faudrait bien sans doute qu'on puisse rouvrir la mine... sous contrôle champenois et non félon. Mais à part cela, l'activité était assez limitée: elle était nulle, pour ainsi dire. Des hommes devisaient là, d'autres vérifiaient leurs armes. Mais la plupart des hommes dormaient, épuisés qu'ils étaient. Après plusieurs nuits de marche forcée, un peu de repos était souhaitable. Mais Bry ne faisait pas partie de ceux-là; il ne dormait plus trop ces temps-ci. Occupé à boire et à sommeiller constamment qu'il était. Toutefois, il savait respecter les ordres, et s'il avait pu être au Tribunal, aurait fait son travail sans coup férir. Seulement voilà, il ne pouvait plus y aller, et au sentiment d'inaction impuissante succéda celui, plus triste, de questionnement personnel. Qui était-il? Voilà la question qu'il se posait chaque minute.

Un homme entra dans la tente de Bry alors qu'il sommeillait distraitement.


Seigneur, les vivres sont prêtes, devons-nous les distribuer maintenant?

Bry se leva alors prestement, vérifier sur les tenues l'inventaire. Fichtre, ils ne tiendraient plus longtemps à ce rythme. Il vit l'ordre du jour: galette de maïs et pain fourré. Rien de bien excitant. Si seulement il pouvait toucher aux deux belles viandes de vaches qu'il avait en inventaire sans trop savoir qui les avait données! Mais cela n'était pas possible, c'était des marchandises qui seraient sans doute perdues; enfin peut-être. L'homme hocha alors la tête à son intendant, lui faisant comprendre d'un signe qu'il n'assisterait pas à la distribution ce jour-ci. Il était las.

Après que l'intendant eût quitté la salle, Bry abaissa le rideau d'entrée. Un peu de quiétude ne lui ferait pas de mal sans doute. Il alla alors vérifier que ses armes étaient sur le côté - enfin le bâton notamment et le bouclier. Puis, il glissa la main derrière la caisse et en sortit une bouteille de prune. Souvenir de son entrevue en Lorraine avec la Duchesse et la Chambellan - qui d'ailleurs avait disparu disait-on. Il sourit à ce souvenir. Le travail qu'il y avait effectué lui avait plus, c'était une province accueillante. Quant à leurs alcools... ils étaient divins, ou presque. Ce n'était pas du Père Naud, mais cela y ressemblait fortement. Il ouvrit la bouteille qui était déjà entamée et en but deux petites gorgées, fermant les yeux et réprimant le sentiment habituel de haut le coeur qui l'assaillait. Il avala puis remit la bouteille à sa place, avant de se sécher la bouche d'un mouvement sec de la manche. Il retourna alors s'asseoir, et prit le papier qui était sur son bureau. Après l'avoir lu, il vérifia que sa plume était prête.


Citation:
Chère amie.

Quel plaisir de savoir que nous nous verrons bientôt! Je sais très bien quelle est la situation, et je ne demande rien de plus. De fait, souhaiterais-je le demander que cela serait chose impossible et donc infaisable. Mais te voir emplirait mon coeur de bonheur et mon esprit de sérénité. Et c'est ce dont j'ai besoin.

De notre côté... comment dire? Je pensais que tout allait bien, nous avons formé une armée conséquente sur la capitale, une autre nous relayant - celle de ma suzeraine Gwenhwyvar. Une troisième armée devrait être créée sous peu mais je te dis cela du ton de la confidence: que cela reste entre nous. Tout cela pour dire que la situation n'est plus celle de l'époque où Reims était assiégée...

Je sais que la Normandie a enfin été délivrée. Les armées ont été d'un courage exemplaire et d'une ténacité féroce. Aristote les en remercie! Le fait que les armées normandes soient massées vers Dieppe me fait plaisir et me rassure. Si ce n'étaient... ces quatre armées ennemies qui ont pris possession des portes de la ville de Compiègne. Ces marauds ont avancé alors que nous faisions mouvement vers la mine pour la reprendre... là on est pris en cul de sac, et franchement... tu peux imaginer mon énervement.

Comment cela se passe-t-il dans le Sud? Que deviens-tu, as-tu trouvé réponse à tes questions?

Je pense fort à toi.

Amicalement,

Bry


Bry relut le courrier qui lui déplaisait mais il ne savait plus trop comment dire ce qu'il ressentait. Cela... tant qu'il était sobre. Bry se releva alors et alla chercher la bouteille dont il but à nouveau deux gorgées rapides. Le geste était familier, l'attitude habituelle. Depuis quelques jours qu'il devait concilier activité militaire et passe-temps personnel, il avait acquis la précision du geste. Remettant alors une nouvelle fois la bouteille à sa place, il prit une carafe d'eau qui traînait non loin pour s'en verser un verre cette fois-ci: cela masquait toujours l'effet et lui permettait de ne pas être trop épuisé. La journée se passerait sans nul doute de cette façon... inutile, fatigante, et malsaine. La lettre fut enserrée dans les griffes de son corbeau et Bry l'envoya quérir son destinataire. Il rentra à nouveau dans la tente et retourna vers la malle et la précieuse bouteille qu'elle masquait.




[Entre Compiègne et Clermont le 10 novembre: nuit agitée]




Aux armes!!

Bry se releva d'un coup, l'esprit dans le brouillard et le mal de tête très présent. Du bruit se faisait entendre partout, comment avait-il pu rester à dormir alors que la situation était sans équivoque: les armées ennemies étaient arrivées et le combat avait commencé. Le jeune homme n'avait qu'une tenue légère sur lui, il ne savait pas où étaient ses armures et monture. Mais au moins, il avait son bâton ainsi que son bouclier à portée. Apparemment, les veilleurs avaient entendu ou vu les armées ennemies arriver, et l'on s'était organisé rapidement pour contrer l'attaque. Bry s'empara de ses armes et sortit de sa tente en trombe. Comment avait-il pu rater cela?! L'agitation était telle qu'il ne remarqua pas qu'il chancelait en partie. Ses pas saccadés étaient fautifs. S'il n'était pas encore véritablement réveillé et qu'il avait le sentiment d'avoir bu plusieurs bouteilles de trop, il savait au moins qu'il devait être là dans le combat. On ne pouvait pas tomber dans une pire embuscade.

Sur le terrain de bataille, les armées étaient très bien organisées. Des combats avaient lieu entre différents groupes, et Bry rejoignit alors un corps d'armes nombreux qui parait sur le flanc droit de la bataille. Il reconnut quelques visages et leur fit un petit signe sans trop se rendre compte que sa tenue non adaptée avait fait lever bien des sourcils interrogateurs. Il s'en moquait de toute façon. En cape simple, il aurait pu courir ainsi jusqu'à Arras sans problème! Le froid ne l'affectait en rien le sang était chaud, bouillonnant, et le coeur empressé. Les armées adverses n'étaient pas si nombreuses que cela, à vue de nez. Peut-être étaient-elles un peu plus nombreuses qu'eux-mêmes, mais ils avaient pour eux l'avantage d'être en terrain connu, assis sur leur mine, avec donc un certain avantage. Le meneur de la lance les guida alors plus avant vers la forêt, à la lisière où se trouvaient des groupes ennemis. Bry sentit sa rage se décupler; il ne se dirigeait pas de façon très droite mais cela pouvait tout aussi bien être dû à l'agitation désordonnée ou chaos du moment. Le groupe restait tout de même soudé, et Bry eut un instant l'impression que tous savaient qu'il avait bu. Bien sûr, cela ne pouvait pas être le cas: mais en était-il aussi sûr?

Le combat contre le groupe adverse fut assez court. Bry y perdit bouclier et son arme qui se fracassa sur... quelle honte. Comment se faisait-il qu'il n'avait touché personne? A peine entré dans le combat qu'il avait l'impression que ce dernier était fini. Il ne se rendait pas compte que le combat avait duré au moins une bonne heure avant que l'ennemi ne se replie sur son siège de Compiègne. Tout cela s'était passé très vite. Son bouclier lui avait probablement sauvé la vie, mais il n'avait pu faire aucun dégât. Ses coups s'étaient portés dans le vide, et quand il avait pu toucher quelque chose, ouvrant alors vraiment les yeux - Bry se battait presque dans le noir - et heureux de sa touche, il vit que le bâton s'était fracassé contre un arbre. Quelle honte!


Verdammt!!!

Bry rougit presque de cette erreur d'appréciation et retourna plus vers le groupe en soutien et évitant de montrer ce qu'il s'était passé. Il ne s'en souviendrait sans doute plus le lendemain matin. Il était en mode automatique le Bry, faisant les choses comme cela venait, sans réfléchir plus. La bataille se termina bien vite, et on ne décela que quelques 200 pertes. Que... Ce n'était pas beaucoup pour la direction. Mais des amis étaient morts.



[Entre Compiègne et Clermont le 11 novembre: au matin]



Bry se réveilla, une bouteille vide allongée à côté de lui, en sueur, tremblant et épuisé. Que s'était-il passé?
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Brylastar
[Entre Compiègne et Clermont, le 14 novembre: chaude matinée]




Le jeune Seigneur rentra dans sa tente. Il venait à peine de rentrer de la garde de la nuit et portait toujours son armure ainsi que son bouclier; mais était sans armes, presque nu. Le visage était innocent, jouvenceau. C'était encore un gamin, à peine 24 ans sans doute. Et encore, Bry n'avait jamais vraiment su quel âge il avait. Ses parents germains n'en parlaient pas. Son père, il n'en avait aucun souvenir et ne l'avait peut-être même pas connu; sa mère, blonde aux yeux bleus, était parfaite. Une sublime femme dont Bry était amoureux sans doute. Sans qu'il le sache. Elle représentait pour le jeune homme l'image même qu'il se faisait d'une femme: l'incarnation moderne de Marie Madeleine. Dès qu'il y pensait, il souriait naïvement, se demandant où celle qui lui avait donné vie pouvait se trouver désormais. Six pieds sous terre, sans doute: mais où?

Les derniers mois avaient été rudes pour l'homme. Enfin, pas plus que pour les autres sans doute. Mais quand on aime être différent, quand on cultive sa bonhomie et son innocente gaieté, cela fait mal. Car cela rappelle qu'on est tout à fait comme les autres, avec rien de plus - et rien de moins. Le visage s'était acéré; il était aujourd'hui plus incisif et coupé qu'auparavant. Les cheveux, bruns et touffus, encadraient le visage de façon chaotique. Mais là encore, c'était un chaos ordonné, agencé, réfléchi. La peinture bleue qui couvrait son visage était toujours préparée. Une façon pour Bry de... non, en fait, il n'en savait rien: mais d'aussi loin qu'il s'en souvenait, il s'était peint le visage. Alors, pourquoi changer aujourd'hui? Il avait d'ailleurs remarqué que cette peinture était propre à aider à masquer ses émotions. De nature sensible, trop sans doute, ce qu'il masquait par une hyperactivité irréfléchie, cet avantage était très important pour lui. S'il avait rougi à chaque tournure de phrase, s'il s'était laissé emporter par chaque flot d'émotion, il aurait sans nul doute eu honte. Donc, garder la peinture se révélait décisif.

A sa suite, son maître d'armes entra; cet homme plus vieux, âgé et respectable, qui l'aidait en toute chose. Il n'était pas un confident car Bry ne lui disait rien, mais était doté d'une remarquable aptitude à comprendre sans un mot. Jamais, ce dernier ne disait à Bry qu'il buvait trop; jamais, il ne lui faisait un reproche ou autre. A vrai dire, il ne parlait que peu; mais il saisissait tout. Et trouvait souvent son maître dans des attitudes assez peu nobles, endormi sur une table ou à même le sol, et alors toujours prenait-il soin de son maître. Bry lui devait beaucoup, mais il ne s'en rendait qu'à peine compte: car le maître d'armes ne voulait pas que l'esprit orgueilleux de Bry s'en rende compte. Auquel cas, le maître d'armes eût sans doute été congédié; ce qui aurait détruit et l'un, et l'autre.


Seigneur, nous devrions partir demain à l'aube.

Bry le regarda un instant, intrigué; il lui répondit alors.

Je n'ai pas reçu d'ordre pourtant; est-ce ton intuition lapin?

Le surnom irritait le maître d'armes, mais il avait compris depuis longtemps la faiblesse instable que recouvrait cette appellation; il hocha donc la tête lentement, pour confirmer ses dires. Bry se dirigea alors vers l'armoire pour y déposer ses cottes. Le maître d'armes ne l'aidait jamais pour faire cela: sauf quand Bry était trop peu conscient pour pouvoir le faire seul, et convenablement. Cistobal se dirigea alors vers le coin opposé de la tente pour aller chercher, derrière la malle, deux bouteilles qu'il sortit et déposa ostensiblement sur le bureau. Bry entendit le bruit du verre avant même de se retourner et dut réprimer un frisson nerveux. Il se retourna et vit son maître d'armes; un peu surpris d'abord, car Bry pensait que ce dernier ne savait pas où se trouvaient ses bouteilles. Mais d'autant plus perplexe à la vue des deux bouteilles. Son maître d'armes se rendait-il compte? Rien n'était pourtant moins sûr.

Cristobal, calmement, ouvrit une bouteille, mais pas la seconde. Il fixa ses yeux dans ceux de son Seigneur et sourit. Très clairement, il reprit alors la seconde bouteille dans la main, et secoua la tête légèrement de côté. Il recula alors de quelques pas, puis remit la seconde bouteille derrière la malle. Se relevant, un sourcil se leva; mais oui, Bry avait bien compris. Il ne pouvait pas trop se laisser aller, le départ aurait lieu sans doute le lendemain, et il fallait prévoir du temps pour remettre ses affaires en place et partir avec l'armée pour rejoindre les soutiens sur Compiègne. Une bouteille, mais pas deux. Maintenant... deux bouteilles... ça n'était pas tant que ça. Si? Bry hésita un instant à ne pas aller chercher la seconde bouteille pour la remettre sur la table, mais quelque chose dans le sourire confiant et dévoué de son maître d'armes l'en empêcha. Il ne pouvait pas défier ainsi Cristobal, qui était là depuis son ennoblissement et qui avait déjà tant fait pour lui. Et puis, une bouteille... ma foy, pourquoi pas? Une fois n'est pas coutume, il pourrait rester un peu plus sobre que d'habitude et prendre le temps de profiter de la chaleur retrouvée en Champagne.

Le maître d'armes inclina donc la tête, ayant senti qu'il devait laisser Holtz tout seul. Il savait qu'il préparerait bien assez tôt les affaires. De toutes les façons, le départ n'était pas encore prévu, même si son intuition lui disait qu'ils seraient sous peu aux portes de Compiègne afin de ravitailler entre autres. Il n'était pas sûr de savoir bien pourquoi son Seigneur buvait autant actuellement. Il avait déjà servi sous d'autres nobles qui n'avaient pas cette inclination pour l'alcool. Mais il sentait en Bry une douleur tenace, le sentiment peut-être que trop de choses l'assaillaient et qu'il avait toujours peur de décevoir ou de se tromper. Comme il ne savait pas comment l'aider plus qu'actuellement, il le laissait boire, en attendant... peut-être qu'un jour il saurait ce qu'il faudrait dire à son maître pour qu'il arrête de boire. Face à un Ibère ascète, c'était difficile d'argumenter. Cristobal sortit alors de la tente et s'assit devant, calmement. Il entendit un peu de bruit derrière lui, puis le calme s'instaura dans le campement. La plupart des soldats devaient se reposer en attendant le départ ou la nuit prochaine. Si seulement son maître pouvait-il en faire autant, et non plus boire... quel délice cela serait-il.

Dans la tente, le même quotidien prit place que les jours précédents; simplement, pour une fois, il n'y avait qu'une seule bouteille sur la table.

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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Brylastar
ACTE II




[Castel de Reims, nuit du 16 novembre]




Entend Maltea parler et, amer, quitte la salle. Trop de déception, trop de rage d'avoir raté ce qu'il devait faire. Pourtant, n'était-ce pas le moment qui était parfait? Le Très Haut, ou plutôt l'autre buse qui miroitait là-haut s'était-il ainsi joué de lui? Et pourtant, ses plans étaient des plus parfaits... une liste fiable, des personnes compétentes, une campagne rondement menée. Si seulement il avait eu ce 5ème siège... il aurait pu bloquer au moins le Conseil pour faire pencher la balance plus clairement en sa faveur. Il aurait été Duc... et alors, tout aurait pu être fait comme cela devait l'être.

En cet instant, Bry ne songeait pas un seul instant au reste; une fureur l'avait emporté, qu'il réussit à masquer un temps. Dès qu'il fut dans les bureaux, il courut presque jusqu'à son bureau. L'impuissance le frappait, comme le sentiment qu'il avait échoué. Pourtant... si près... si près. Si seulement... si seulement il avait été plus malin! Si seulement il avait mieux agi. On l'avait suffisamment conseillé; on l'avait correctement conseillé. Mais il avait raté, il avait échoué, et plus rien ne comptait d'autre que ces mots: tare; buse; immonde imbécile; déchet de l'humanité; tu viens de décevoir tous ceux qui comptaient sur toi...

Le potentiel nouveau Prévôt - il avait souri à la proposition de Yunab sans pouvoir s'en empêcher - devait réfléchir. Comment maximiser ce poste? Comment mieux valoriser son action? Comment... comment s'en servir... pour? Voilà qui devait solliciter son intelligence. Après avoir poussé la porte - erreur qui lui serait fatale, car l'homme oublia de verrouiller la porte, et cette dernière resta entrouverte sans qu'il ne s'en aperçoive - il alla à son secrétaire. D'une main fébrile, il sortit plusieurs papiers. Et les relut, avant de les signer pour les envoyer au matin suivant. Des parchemins étranges et abscons; mais ô combien tragiques.

Il regarda un instant par dehors, nostalgique. Se demandant où ils se trouvaient. Alors, il sortit une bouteille. Il était las de se cacher, de masquer ce qu'il faisait. Boire, était-ce un crime? Etre saoul chaque jour, chaque matin, chaque midi, chaque soir... était-ce criminel? Et puis qui était l'autre buse qui avait décidé cela d'abord!? ... et puis, qu'en avait-il à faire? Il ferait ce mandat, il serait brillant, il continuerait, il persévèrerait, et... si l'autre Crétin le voulait, il ferait ce que la Providence lui avait confié comme mission. La bouteille en bouche, il but plusieurs gorgées, souhaitant ardemment par l'alcool calmer sa colère grandissante.

De l'autre main, il sortit plusieurs autres papiers soigneusement reliés, et lut un titre. "Opération Marsouin". Un sourire des plus inquiétants prit place sur son visage...

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[Plus tard dans la nuit, Castel de Reims]




La lumière avait sensiblement baissé. Quelle heure était-il? Bry grommella un son inaudible en relevant le visage. Il était défait. L'humiliation subie au Conseil ne s'était pas effacée. En temps normal il aurait dû se dire que le plus dur avait été fait, mener une liste aux ducales remporter la victoire... même si... même si...

Bry relisait quelques feuillets en tenant la bouteille d'une main. Il était avachi sur son siège, la bouche entrouverte, les lèvres humectées d'alcool - savait-il seulement ce qu'il buvait? -, les yeux humides. Il avait pleuré apparemment. Sans trop savoir pourquoi; il n'en pouvait plus de tout ça. Un coup à droite, un coup à gauche, dire à tous oui, à tous non, à certains peut-être, à d'autres jamais. Son cerveau ne suivait plus.

Et puis, le maître d'armes n'était pas là. Cet homme précieux que Bry - nouvelle erreur - avait renvoyé au Domaine de Fergus. Si ce dernier avait été là, il ne fait nul doute qu'il eût empêché à son maître de se dévoyer ainsi et de prendre autant de risques. Mais Bry s'en moquait sur le moment. L'alcool conjugué à la défaite électorale avaient eu raison de lui. Il n'était plus qu'impuissante rage. Une rage contre cet air pestilentiel qui l'entourait. Une rage contre ces pestiférés qui y vivaient. Une rage contre... contre l'échec cuisant que subissait son plan pourtant parfait.

Il relut le papier... en silence.


Citation:
Bon voilà, l'idée est là. Il y a tout un tas de trucs sur lequel j'ai pu réfléchir depuis des longs mois que je me casse les fesses à vivre en Champagne. On en a parlé plusieurs fois avec le roy des nains, et voilà dans les grandes lignes ce qui serait directeur.

Objectif #1 --> faire péter le DR.
Objectif #2 --> faire chier les nobles, les raoyalties et nous amuser.
Objectif #3 --> manipuler comme il faut tout le monde et nous amuser.


Entend une question à droite.

Comment? ... ça passerait par quoi?

Grand sourire.

Mais je vous remercie de poser la question, j'y venais justement. On peut diviser en plusieurs actes.

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Acte I a écrit:
Préparation de l'événement. Donc il faut une personne fiable ou malléable en Normandie, et qui ait un minimum d'influence. Par exemple: chef d'armée, ou un conseiller éminent. En Champagne, il faudra installer quelques personnes qui seront en réserve, agents endormis quoi. Nous on se coordonne pour avoir le Ponant réactif et au top, des Flandres qui la fermeront pour que l'Artois ne soit pas au pire entre deux feux. La Touraine serait à ménager pour le coup. Le reste, on s'en balance, sauf peut-être le Bourbonnais, mais ils sont tous nains là-bas. Faire passer une Loy en Champagne stipulant que les Etats Généraux sont supprimés et que le Duc est omnipotent.


Acte II a écrit:
Evénement catalyseur: je pense que le levier le plus facilement exploitable pour nous c'est la dette de la Champagne au DR (100k) plus les 35k que le DR a donné à la Normandie. Théoriquement, cette somme devait rembourser la Couronne de la guerre contre la Bretagne. Mais en fait, elle s'en est servie pour payer son arsenal apparemment... donc il faut qu'en Normandie ils mettent la pression à la Champagne pour payer, et qu'en Champagne on réponde violemment. J'ai déjà entendu des gens, par dégoût, dire qu'on devait se barrer du DR qui nous coûte trop: ça ressortira, et on pourrait l'exploiter. Une armée normande pourrait mettre la pression. Normandie et Champagne mettront le boxon pour intercéder auprès du Roy, qui ne pourra choisir. Idéalement, les deux provinces annonceraient leur retrait temporaire du DR. L'Artois alors et le Ponant les soutiendraient moralement et militairement si le DR voulait bouger. Les 3 autres provinces ne feront rien, incapables, elles flipperont trop et resteront barricadées. Il faudrait pour celq eu j'essaye d'être Duc, ça faciliterait les choses.


Acte II bis a écrit:
Autre possibilité, un classique: plein de révoltes à l'interne, on s'arrange pour dire que la Normandie a commandité cela (on trouvera un prétexte), plus mouvements armés, et la Champagne décrète interdire son sol aux Normands, plus dégager tout le monde de chez elle, Artois propose soutien contre Normandie, histoire de renverser l'alliance. On peut fabriquer de fausses preuves là, sans souci. Pareil il faudrait là que je sois Duc, ça faciliterait les choses. Mais si j'ai un "ami" en Normandie, c'est mieux.


Acte III a écrit:
Le DR sera temporairement inexistant d'un point de vue In Gratibus, en tout cas au moins pour la Champagne. L'EA ne dira rien, en tout cas on s'en moquera. Le Ponant sera là pour la Champagne, et l'aidera volontiers. Le but c'est de rendre Champagne et Normandie tellement farouchement ennemis que penser même à un DR ensuite serait aberrant. L'Artois en revanche ne prétendra pas à Compiègne car sinon la Normandie pourrait l'aider; ça viendrait plus tard?


Voilou l'idée en gros, il faut des motivés et du temps, mais je suis sûr que c'est jouable.










Mais où étaient-ils? ... Mateu, Smurf, Gro, Nini, Yosil, Luzi... où étaient-ils?! ... Une nouvelle larme tomba sur le parchemin.

Verdammte Scheisse!!*

Bry jeta les papiers qui volèrent jusqu'au bas de la porte; il remarqua alors qu'elle était entrouverte, mais son esprit ne comprit pas la remarque. Il ne fit rien, ne se leva pas, ne bougea pas, et n'alla pas la fermer comme il aurait dû le faire. Comme s'il défiait le Très Haut de venir le chercher, maintenant et ici! Bry était tout puissant, que pouvait-il lui arriver?! Rien ni personne ne le suspectait, il aurait pu tout faire... sauf être Duc visiblement! Ces crétins de caniches de la Catin royale avaient bien de la chance que Yunab ait sans doute couché avec l'autre buse... et voilà comment on s'assurait une liste. Pourtant, il l'avait bien eue l'autre Duchesse... ou était-ce elle qui l'avait eu?! ... bref, débat sans fond. Reprends toi Bry.

L'homme finit la bouteille d'une traite. De l'alcool brûlé bien fort comme il fallait, il laissa ensuite la bouteille rouler, la regardant d'un sourire satisfait, lorsqu'elle s'écrasa sur le sol derrière le bureau. Bry éclata de rire. Durant de longues minutes, il en bougea pas. Puis, il retourna à sa lecture, après avoir pris dans la caisse du bureau une autre bouteille qu'il ouvrit.


Citation:
Gro

Aujourd'hui les armées sont encore sur le noeud avant Péronne; elles vont attaquer car l'autre Catin l'a ordonné: le Duc n'était même pas au courant! Je pense qu'il faudrait le dire en gargote, comme quoi la Champagne est méprisée par la Catin et qu'il faut donc qu'elle se soulève. Ils pensent toujours que nos armées sont faibles, à ce rythme Polibe les aura décimées demain ou après-demain soir.

Ensuite, on les détruit, grosse fessée et Reims tombera! Avec ce coup il ne restera plus qu'à prendre Rouen avec les Irlandais et le DR ne sera plus qu'un nom!!

Tiens moi au courant lapin

Bry


Citation:
Gro,

On en est où là dans le Sud? Tours va bientôt tomber ou pas? J'ai vu que Poitiers est assiégée... de notre côté, voici les noms des Orléanais qui vont rejoindre nos armées: .... .... .... et .... .

Fauche les si tu peux! Pareil, Hersent est dans une lance de 7 ou 8, elle va de Compiègne vers Sainte, si tu y vas tu peux la détruire ainsi que le groupe de Maltea. Pareil, Darkaprincesse vient de Troyes. Il faut faire un carnage! Pour les autres ils sont indisponibles sur Compiègne tu as la liste à Valeurs Artésiennes notamment.

Bry


Et un très vieux message... vieux de 2 ans environ... tout usé, mais que Bry adorait relire dans ces instants de déprime.


Citation:
K.

Pour la prise de Reims tu vas te mettre en place; les Champenois n'ont aucune défense ou presque! Je t'assure c'est dans la poche. Tu as motivé nos amis communs? De notre côté avec Smurf on vous assure asile politique. Mais si tu veux ensuite partir par la Lorraine ce sont des nains là-bas.

Sinon, notre prochaine cible sera sans doute Dijon; mais faisons d'abord Reims, encore une fois, humilions-les!! Les nôtres sont déjà en place.

B.


Citation:
K.

Excellent!! Reims est tombé mon biquet tu gères, vous avez trop bien organisé la prise!!! Félicitations, j'aurais bientôt à nouveau besoin de toi, mais je te laisse célébrer là ^^

B.


Bry continuait ainsi à lire, laissant les feuillets s'échapper de ses secrets dossiers; il se leva un instant, titubant, et vomit sur le côté de son bureau. Se tenant les côtes, il cracha avec dégoût au sol puis décréta que son corps n'aurait pas le dessus. Il prit la bouteille, et reprit une bonne gorgée pour se rincer la gorge. Enfin, il reprit place, continuant sa lecture... son bureau était un grand foutoir; les papiers au sol, partout, des éclats de verre ainsi que de l'alcool étaient répandus. Et Bry, hagard, ne se rendait plus compte de rien. Heureusement qu'il était tard et que le Castel était déserté... il faudrait qu'il se lève... tôt... le lendemain.



* sale défection

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Maltea
[Au conseil, annonce funeste pour certains, réjouissances pour d'autres]

Comme à son habitude, la Brienne avait tranché pour le choix du duc... ce qui l'avait décidé? Non pas le programme comme elle l'avait laissé sous entendre au conseil,mais plutôt une discussion qui avait eu lieu il y avait de cela une bonne grosse semaine... Cela faisait un bon moment que des doutes avaient repris vie après de longs mois en latence, mais trop de choses étranges se passaient et un homme aussi naif que le seigneur de la Queue ne pouvait pas être tout blanc.... trop beau pour être honnête lui avait t on souvent dit. Il y avait en effet des gens de sa trempe qui n'avait pas peur d'ouvrir leur bouche et de dire le fond de leur pensée. Ces personnes étaient bien souvent suspectées de trahison alors qu'ils étaient la loyauté même... non la Brienne s'était toujours méfiée des courbettes et des ronds de jambe.... et Brylastar en faisait partie. Un arbre tordu ne se redresse jamais... ça elle était bien placée pour le savoir car les vieux démons ne restaient jamais endormis très longtemps... alors un bourrin .... non ça ne changeait pas du jour au lendemain, cela elle en était certaine. Elle essayait de le coincer, le mettant au pied du mur, lançant ses accusations sans malheureusement posséder une quelconque preuve de ce qu'elle avançait, mais elle le sentait, c'était là, dans ses tripes... alors que le couperet était tombé lorsqu'elle annonça le choix d'une duchesse pour ce mandat, la blonde duchesse avait gardé dans son champ de vision Bry et le vit donc quitter la salle du conseil plus qu'amer.... elle ne bougea néanmoins pas, du moins pas de suite... du temps, elle devait laisser faire les choses, elle n'aurait pas longtemps à attendre. Le laisser se morfondre, hurler sa rage , le mettre en position de faiblesse et ensuite le traquer, l'acculer, lui faire tomber le masque. Cela, elle en était bien décidée. Son instinct ne l'avait jamais trompé...

[L'heure de la confrontation...]

Alors qu'elle rejoignait son bureau afin d'y déposer un dossier, la duchesse aperçut la porte du bureau de Bry entrouverte... et si c'était le moment? Elle voulait en avoir le coeur net et si elle se trompait et bien... et bien tant pis, il ne fallait pas rêver qu'elle lui fasse des excuses... après tout, il n'était rien et surtout ne représentait rien à ses yeux. Bon d'accord il avait passé une nuit ensemble, elle l'avait un peu testé, avait laissé une porte ouverte tout en la bloquant, une façon bien à elle de s'amuser un peu sans pour autant laisser croire à des sentiments de sa part.... d'ailleurs elle n'en jamais eu pour lui... il était loin d'être homme à faire tomber la duchesse, non, loin de là, trop « gentil », trop à s'écraser... s'écraser... tout ça la ramenait toujours à un espèce de sentiment de malaise.... poussant la porte, elle le vit, installé à son bureau, un fouillis indescriptible de papiers jonchant le sol, du verre brisé, une odeur d'alcool... ivre mort? Voilà qui était intéressant... un ivrogne ne tenait jamais sa langue.... c'était en effet son jour de chance... le voir là, à sa merci... il n'avait même pas remarqué sa présence plongé dans sa lecture qui avait l'air passionnante.... ce ne devait pas être les rapports des douanes ou autres joyeusetés de la prévôté ou de la procure... Il était temps de rompre le silence l'avertissant ainsi de sa présence...

La queue, je suis venue discuter avec vous de mon choix.... vous vous souvenez de notre discussion .... celle ou vous avez quitté la pièce en clamant que vous aviez envie de mourir car le fait de vous qualifier de traitre était immonde, surtout venant de moi, alors que vous m'aviez soi disant aimé... ce à quoi je vous avais répondu que moi aussi je préférais vous voir mort plutôt que la Champagne... et bien moi, je n'ai toujours pas changé d'avis malgré vos jérémiades et vos larmes... et ce soir je reviens à la charge... je n'abandonne jamais, vous le savez maintenant, enfin j'ose le croire.... jamais je ne lâche lorsque j'ai quelque chose derrière la tête, et cette idée ne me lache plus depuis quelque temps...

Plantée devant le bureau son regard se posa sur les documents qui le maculait ... son prénom l'attira sur l'un d'entre eux et elle se saisit du document... une missive.... la lecture fut rapide .... la réaction ne se fit pas attendre. Son regard glacial se posa sur Bry alors qu'un sourire carnassier fendait ses lèvres carmines...

Et bien, je n'en espérais pas tant.... c'est en effet mon jour de chance, moi qui pensais devoir user de mon savoir faire pour vous soutirer des aveux en jouant sur votre ébriété, voilà que vous m'offrez sur un plateau d'argent de quoi vous faire pendre.... sans même lutter....

Saisissant un autre document, son regard se brouilla légèrement... si elle s'attendait à cela.... non jamais elle ne s'était imaginée un seul instant qu'il était responsable de cela... certes pour elle, c'était un traitre, mais concernant les évènements récents... l'intervention de la Reyne au ban champenois, les positions des armées à l'Artois, les effectifs et autres informations concernant la guerre que se livraient actuellement les royalistes et les ponantais, mais la chute de Reims.... son estomac se serra.... elle avait envie de vomir, mais aussi d'hurler... la rage commençait doucement mais surement à l'envahir. Elle avait envie de le pourfendre séance tenante mais malheureusement n'avait même plus une épée pour s'occuper de lui....

Traitre....
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Cristobal, incarné par Brylastar
[Domaine de Fergus, 16 novembre au soir]




Le maître d'armes tournait en rond; mais où était passé son fichu Seigneur?? Il aurait dû être revenu depuis longtemps et fêter ainsi le trône qui lui était promis! Où pouvait-il bien se terrer? Ce n'était pas bon signe. Déjà depuis la veille et le résultat des élections, son maître avait l'air tout à fait perdu et énervé. Et voir son maître s'énerver n'était jamais bon signe. Cristobal était le premier à savoir quels ravages l'alcool pouvait parfois produire. Il était passé par là le jeune ascète. Enfin plutôt, il avait vu sa famille passer par là, tout perdre, et devoir lui dire de partir afin que sa vie à lui ne soit pas non plus gâchée. Mais... mais cela n'était pas possible pour le Seigneur! Cristobal secoua la tête. Un jeune Seigneur au Conseil, menant une liste, membre de l'OST et de ces autres infrastructures... il ne pouvait pas chuter! Il avait argent, jeunesse et pouvoir pour lui! La chute n'était pas possible.

... Mais ... mais si seulement; si seulement il faisait une erreur. Si dans un accès d'énervement il frappait une personne ou insultait une autre. Cristobal ne savait rien des manipulations que Bry faisait au quotidien - La Queue était bien trop précautionneux pour cela. Mais il avait très bien vu que l'homme n'était pas comme les autres, trop en rage intérieure, trop soumis fréquemment à la fureur et à la haine. Et pourtant... Bry était toujours policé, vu de l'extérieur. Beaucoup trop calme et serein en apparence. Pour Cristobal l'inquiétude venait d'ici: un homme bien trop calme en apparence et bien trop déchaîné lorsqu'il se pensait seul... et il craignait qu'un jour Bry puisse exploser et commettre l'irréparable. Il était convaincu que cela serait possible.

Cristobal descendit de la chambre de son maître, vide, pour aller vers l'entrée du Domaine, qui était presque déserté - guerre oblige. Il vit un cuisinier et lui demanda s'il avait vu Bry, ce à quoi ce dernier répondit par la négative. Puis, il croisa un autre valet auquel il posa la même question, et eut la même réponse... Cristobal était de plus en plus inquiet; il sentait en lui un souci, un problème: l'irréparable avait-il été commis? Lorsque l'Ibère n'était pas là pour veiller sur Bry, il pensait tout le temps que ce dernier ferait quelque chose d'inavouable. Et là, alors qu'apparemment Bry n'avait pas pu satisfaire son souhait de devenir Duc - pourquoi y tenait-il tant?! - Cristobal avait fait l'erreur de ne pas avoir prévu d'être à ses côtés pour au moins le ramener en lieu sûr et discret, à Fergus.

Le doute le décida; il alla vers les écuries et monta sur le premier cheval qu'il croisa, enfilant simplement une cape, et se mit au galop vers Reims.
Brylastar
[Castel de Reims, ... 2, 3h du matin?]




Bry ouvrit soudainement les yeux; la salle n'était plus que faiblement éclairée. Les bougies étant presque éteintes, il regarda la scène. Le bruit en face de lui ne le dérangeait pas. Mais il se sentit mal d'un coup. Oh non ce n'était plus l'envie de vomir, mais plutôt celle du malentendu. Il vit d'un coup d'oeil tous les papiers éparpillés sur le sol, et la porte plus loin qui était grande ouverte - ne l'avait-il pas fermée? Mais son regard ne se posa pas même sur Brienne, qu'il n'entendait ni ne voyait. Déglutissant alors péniblement, il toussa et secoua la tête, se mettant une baffe. Une bouteille à moitié vide était sur le bureau. Il en prit une gorgée puis la remit dans le bureau. Alors, essayant de rassembler les papiers pour les cacher, il entendit la voix:

Traitre....

Son regard se leva une nouvelle fois alors, lentement, tranquillement. Bry vit Maltea en face de lui. Elle tenait à la main un bout de papier. L'esprit confus de Bry ne comprit pas tout de suite; puis, son regard se porta vers les papiers, puis vers la blonde Duchesse, à nouveau vers les papiers; et là, il comprit. défection. Il avait commis l'irréparable ... que s'était-il passé? ... ah oui ... le vote ... la Duchesse ... Yunab. Son emportement. Non ... il ne pouvait pas tomber aussi près du but. Pas maintenant alors que depuis des années il avait tout enduré pour manipuler tout le monde afin de pouvoir, un jour, tuer la Catin royale ... Bry relâcha alors les papiers, et la fixa dans les yeux, souriant, la défiant, ayant une envie royale de lui répondre qu'oui, c'était bien un félon qui l'avait chevauchée. Il avait envie de lui hurler des immondices au visage.

Mais non, Bry se leva, et alla vers l'armoire; il titubait. L'ayant ouverte, il se saisit de l'épée qu'il avait encore - et dont il avait dit qu'elle était détruite pour ne pas blesser d'Artésiens. Et retourna vers elle. Il la regardait toujours, malfaisant, et ne se demandait pas même comment il pourrait justifier cela ... il devait la tuer d'abord. Mais ... Bry était trop saoul. Beaucoup trop saoul, il dégaina d'un coup mais le poids de l'épée l'envoya sur le côté, il trébucha et heurta le mur, l'épée tombant alors lourdement sur le sol. A quel point était-il pathétique? Juste ce qu'il fallait. Il cracha alors au sol et regarda Brienne.


Et bien ... et bien quoi qui est le traître ici? ... moi, ou toi qui a mis ces courriers ici? ...

Il devait la tuer, au plus vite, mais là, il n'était clairement pas en état; et puis, quel prétexte invoquer? Bry essayait de réfléchir mais la seule chose à laquelle il pensait, c'est qu'il avait encore envie de rendre ses tripes, et qu'il n'avait pas d'eau froide pour revenir à des pensées plus essentielles à sa survie. Elle ne devait pas sortir de la salle, et encore moins raconter ce qu'elle avait vu, car personne ne le croirait. Réfléchis Bry, réfléchis! Il laissa alors son épée sur le sol, et s'approcha d'elle.

Alors catin... tu veux quoi? Tu penses toujours que je suis... naïf, et que tu peux jouer avec moi? ... j'attends ça... hum, j'attends ça depuis longtemps.

D'une main, il serra la gorge de la Duchesse, et de l'autre, il plaqua son corps contre le sien. La pressant contre lui, sentant l'ivresse monter, l'ivresse, la folie, la démence peut-être, l'envie de la tuer et de la prendre en même temps, un dégoût envers la Garsce comme envers lui-même. Il la fixa dans les yeux et sourit un peu plus, maintenant la gorge serrée:

... et maintenant?
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Maltea
Elle le regardait fixement, et n'esquissa aucun mouvement lorsqu'il prit son épée... elle en avait vu d'autre et dans l'état où il était, il n'irait pas bien loin... la preuve en fut apportée lorsqu'il tituba sous le poids de l'épée et que celle-ci finit au sol. Un sourire narquois se fit sur les lèvres de la blonde duchesse et le regarda même avec pitié lorsqu'il ouvrit la bouche pour l'accuser...

Pathétique.... je pense n'avoir jamais vu défense aussi stupide de ma vie, et pourtant j'en ai vu défiler des accusés... intelligence artésienne peut-être... enfin non bourrine, n'allons pas mettre tous les artésiens dans le même panier...

Alors qu'il s'approchait d'elle, elle le toisa... elle n'eut néanmoins pas le temps de faire un pas en arrière qu'il enserrait sa gorge.... catin... ce n'était pas ni le premier ni le dernier qui lui sortirait ce mot qui ne faisait plus aucun effet à la blonde duchesse. Son corps se plaqua contre le sien et Maltea se raidit de dégout mais aussi d'anxiété voir de peur. Son souffle alcoolisé caressant son visage provoqua une nausée chez la duchesse. Elle essaya de se dégager mais malgré son état, il ne lâchait pas prise, la tenant fermement...Elle sentait son excitation... tout s'enchaina rapidement et le venin ne tarda pas à être craché...

Et maintenant? Et bien rien de bien intéressant... ce n'est pas comme si tu étais un dieu au lit, donc nous allons arrêter les frais et je vais tout simplement te faire mettre aux fers. N'aggrave pas ton cas bourrin et surtout arrête là le ridicule, ca en devient pathétique... déjà en pleine forme tu n'arrives pas à grand chose mais ivre....

Elle lui cracha et les mots et sa salive au visage....Un frisson parcourut son échine alors que la scène lui en rappelait une autre.... son orgueil plus fort que le reste, ces paroles incisives qui avaient au final fait plus de mal que de bien, provoquant chez Chlo une colère encore plus grande et enfin une pluie de coup et puis plus rien... le vide....du moins en son sein... Elle se mordit les lèvres, regrettant son acte.... Son regard quitta fugitivement le visage de Bry comme pour chercher une échappatoire...
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Brylastar
Et maintenant? Et bien rien de bien intéressant... ce n'est pas comme si tu étais un dieu au lit, donc nous allons arrêter les frais et je vais tout simplement te faire mettre aux fers. N'aggrave pas ton cas bourrin et surtout arrête là le ridicule, ca en devient pathétique... déjà en pleine forme tu n'arrives pas à grand chose mais ivre....

La Duchesse crachait son fiel; oh, cela ne touchait pas Bry, il savait très bien qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait. Mais autre chose était arrivé; le jeune homme vit ses yeux se contracter, comme si ... mais oui, comme si elle avait peur? La Duchesse, Maltea la Garsce, la Brienne et Rethel, la catin presque aussi catin que l'autre Catin royale avait donc peur?! Un sentiment de triomphe s'empara de Bry, une jouissance à peine masquée qui le fit se détendre un instant. Il relâcha à peine son étreinte sur sa gorge et sa croupe, de telle sorte que Maltea put lui cracher dessus. Le visage de Bry se décomposa. Elle avait osé? ... elle, celle sur qui la moitié de la Champagne s'était défoulé, elle lui avait craché dessus?!?? Le sang de Bry ne fit qu'un tour.

Desserrant son étreinte sur le coup de la main droite, Bry se tourna un instant puis lui mit une énorme claque au visage. Dans ce geste, il assouvit toute sa frustration, toute sa rage et toute sa haine de ce Duché maudit et de sons destin échoué. La Duchesse chancela mais le coup ne suffit pas pour la mettre au sol. Bry la regarda un instant, ivre de rage et de colère. Il l'avait laissée reculer. Alors, sentant sa domination totale, il se retourna vers le bureau pour prendre la bouteille qui était restée allongée dessus. Il ne restait plus grand chose à boire. D'un geste rageur, il en finit les quelques gouttes, puis retourna son visage vers Brienne. Qu'allait-il faire d'elle? De toute façon, soit il la tuait, soit il mourrait; ou alors, s'enfuir? ... non pas, la route était trop longue jusqu'à l'Artois. Il n'avait presque aucune chance... à moins d'enfermer la Duchesse pour protéger la fuite? ... mais alors, pourquoi ne pas la tuer? Il n'était pas à ça près après le coup qu'il avait fait aux Bourguignons et aux Champenois quelques semaines auparavant. Mais... la tuer, à mains nues? Voilà qui méritait de réfléchir.

Il l'observa donc et reposa la bouteille sur le bureau. Trop mal à la tête; le sang y affluait, et il sentait bien qu'il avait trop bu pour être clair. Si seulement il avait su... si seulement il avait pu être moins sûr de lui. Il devait finir cela au plus vite. Mais il n'arrivait pas à garder son sérieux. Souriant presque vers la Duchesse, enlevant sa cape qui le gênait, il se rapprocha à nouveau, et lui demanda:


Alors... donne-moi une raison, maintenant, de ne pas te tuer; une seule, et tu auras la vie sauve.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Maltea
La brulure sur sa joue fut fulgurante et l'impact la fit chanceler... certes elle s'y attendait, mais tout de même, qu'est ce que ca faisait mal une gifle venant d'un homme en rage.... elle essuya sa bouche de laquelle un mince filet de sang s'écoulait... lèvre pétée, ça commençait bien... enfin elle en avait vu d'autres, elle n'allait pas se mettre à chouiner pour si peu. Néanmoins la colère lui tordait les entrailles et elle ne pouvait quasi rien faire... chienne de guerre qui était responsable de son épée brisée et de ses soucis financiers qui faisaient qu'elle n'avait pu en faire forger une nouvelle.... si elle l'avait eue, il serait déjà embroché comme un porc, agonisant dans son sang de traitre. Son regard se posa sur la bouteille qu'il vida avant de jauger la distance qui la séparait de l'épée... Bien entendu à cette heure-ci elle ne pourrait compter que sur elle même... quoique.... Cedmisc ne devait il pas la rejoindre cette nuit? Tout s'embrouillait dans sa tête, c'est ce qui arrive quand une blonde réfléchit de trop.... Alors qu'elle allait essayer de rejoindre l'épée, voilà qu'il revenait revenait contre elle, tout en ôtant sa cape. Une nouvelle nausée s'empara d'elle et d'un geste instinctif elle posa sa main sur sa gorge. Elle se répugnait à ce qu'il la touche de nouveau... oh ça, c'était vraiment la seule chose dont elle avait peur, être forcée et souillée par un traitre... A sa question elle répondit par un large sourire avant de s'exprimer...

Allons donc le traitre, depuis quand ai-je peur de mourir? J'attends cette délivrance depuis si longtemps maintenant... depuis que le sang de mon époux à maculé mes main et mon corps, c'est pour dire, donc ... non je n'ai aucune raison à vous donner que du contraire, faites le, jouissez une bonne fois pour toute, moi ça ne me dérange pas plus que ça. Par contre....

Sa main s'écrasa à son tour sur la joue masculine avant que son regard hautain n'accroche le sien...

Je ne supporte pas de ne pas rendre la pareille...
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Brylastar
A force de boire on en oublie l'essentiel sans aucun doute. De la même manière qu'il avait laissé la porte ouverte plus tôt dans la soirée, il en venait presque à oublier ce boucan dans le Castel vide. Plus personne ne se trouvait là, mais même s'il y avait eu d'autres personnes, il s'en serait moqué. Toute sa colère était focalisée sur une unique personne. Il ne songeait même plus à fuir en ce moment. La tuer peut-être... voilà qui le calmerait. Prendre son épée, et délicatement faire entrer la lame dans son corps. Voir ses yeux se fermer, et la regarder, souriant, voir cette femme arrogante si immonde mourir. Comme une raclure qu'elle était. Il voulait la tuer, il voulait qu'elle souffre, il voulait la regarder se vider de son sang. Il voulait la tuer, encore et encore. Jusqu'à ce qu'elle soit bien morte. Bien comme il faut. Que toute sa colère soit atténuée. Après viendrait... le temps de... de quoi d'abord?

Non non ne réfléchis pas Bry. Surtout pas. Observe la. Observe cette femme qui est un déchet de l'humanité, celle qui t'a empêché d'accomplir ta divine mission. Celle qui a fait que tu vas décevoir tes amis Artésiens quand ils sauront que non, tu ne seras pas Duc. Malgré tout ce qui avait été fait. Malgré tout le temps qui avait été pris, malgré tout ce qui avait été intenté. Cette raclure avait tout fait rater. Elle devait payer de sa vie, oui, de sa vie. Et non, il n'irait pas la violer. Mais il l'humilierait avant cela. Oh que oui, il allait bien jouer avec elle! Il avait son temps, il pouvait faire tout ce qu'il voulait de ce jouet, tant qu'il voulait et comme il le voulait. Bry s'approcha donc d'elle; la Duchesse était en robe décolletée... comme toujours; comme toujours, elle se jouait des hommes. Alors, pourquoi ne pas en profiter?!

Le regard lubrique de Bry la fixa, baissant progressivement pour inspecter son corps. Oh, il voulait qu'elle ait peur, qu'elle ait envie de mourir, qu'elle ait honte et qu'elle le supplie de le laisser tranquille! Qu'elle s'abaisse à genoux, qu'elle implore sa bonté, qu'elle prie pour mourir ou qu'il l'abandonne comme sur le sol, immonde rejet du Sans Nom qu'elle était!! Bry se délectait en avance du jeu qu'il pouvait mettre en place. Sa rage contenue, 2 voire même 3 ans de soumission naïve à toutes ces apparences, à tout ce qui faisait qu'il détestait vivre ici. Cette atmosphère, cette étiquette, cette fausseté omniprésentes. Tout cela était immonde, il avait dû recourir à des trésors de patience pour supporter cette immondice au quotidien. La violence était présente dans tout son corps, les muscles bandés, le visage serré et fermé; et le regard haineux comme cela était rare chez un homme. Cette femme incarnait le pire.

Alors, la fixant toujours, il dénoua de ses doigts les lacets qui couronnaient sa robe. Il sentit un frisson le parcourir. Ivre de violence, de rage et de haine. Mais tellement calme en apparence. Bry lui mit alors une autre claque, peut-être encore plus forte que la première, il ne s'en rendait même plus compte; et la tint alors par les épaules juste après, la secouant fermement et plantant ses yeux dans les siens. Il voulait qu'elle ait peur de mourir, et qu'elle soit humiliée comme jamais elle ne l'avait été. Après, il la tuerait, cela venait dans l'ordre des choses. Sourire carnassier, puis il la poussa fermement contre me mur dans l'angle avec le bureau. Elle était cernée. Il sourit un peu plus.


C'est dommage... après tout. C'est dommage! Toi tu voulais défendre la Champagne, moi je voulais la sauver de l'autre fanatique sur son trône...

Il se rapprocha du bureau, et ramassa une bouteille sur le chemin. Il vit avec énervement qu'elle était vide. Encore une autre qu'il avait bue? ... non, cela n'était pas possible, si? Il la reposa alors calmement sur le bureau, posée; et se demanda par quoi commencer. La bouteille sagement posée derrière lui, il se posa devant elle et continua.

Je ne suis pas un monstre; mais... là, vois-tu, je suis un peu énervé. Tu as ruiné ce que je voulais faire... et ça, je ne pardonne pas. Ce n'est pas contre toi...

Puis, petit silence, et il éclata de rire, se parlant presque à lui-même.

Mais bien sûr que c'est contre elle abruti, c'est sa faute si Bry n'est pas Duc!

Bry regarda sur le côté; la vitre était facilement franchissable. Un accident... cela était possible. Mais d'abord... l'humilier. Comme il le fallait. L'humilier pour que la chute soit délivrance.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Maltea
Toute la haine, le dégout, la rage qu'elle pouvait lire dans son regard valait bien la sienne. Il avait souillé le duché qu'elle chérissait, venant y pavaner sa tare d'artésien. Il s'était joué de tous, avait même reçu un fief de mérite... mais le mérite de quoi? Celui d'être un traitre, un manipulateur, un bourrin... c'est alors qu'un sourire qu'apparut sur les lèvres de la duchesse... comme cela avait du être souffrance de faire son hommage à la Reyne, il avait du s'en enfiler quelques une de bouteille après cela... son sourire s'effaça rapidement lorsque son regard sur elle changea. La lubricité de celui-ci faisait froid dans le dos... ne rien montrer... une chance, elle était passée maitre dans la matière, habituée à tout cacher. Elle avait fait une erreur toute à l'heure, celle de se laisser surprendre, mais ce n'était plus le cas... Elle avait déjà eu à faire à des animaux de son espèce... passer sa jeunesse sur les routes en compagnie d'une fille de joie, ça aide.... le déstabiliser, il ne suffirait que de cela... et manipuler les hommes, ça elle savait le faire... il ne fallait pas oublier qu'elle l'avait eu dans sa couche et elle se souvenait parfaitement de quand il était venu faire son cirque à Brienne... il était reparti la queue entre les jambes, il avait du avoir du mal à marcher d'ailleurs vu son excitation qui n'avait pas été éteinte... il aurait du le savoir qu'elle choisissait qui et quand... Elle ne fit pas un geste, aucun son ne sortit de sa bouche lorsqu'il dénoua les lacets de son corsage, dévoilant une partie de sa gorge. Alors que sa main s'abattait une fois encore sur sa joue avec une violence inouïe et qu'il la secouait, son regard émeraude glacée fut accroché par le sien et c'est alors qu'en réponse il n'eut droit qu'à un sourire emplit d'ironie... Elle se sentit alors poussée en arrière, son dos frappant durement contre le mur... voilà qu'elle était faite comme un rat, mais qu'à cela ne tienne....

Hummm oui contre un mur j'adore ça... quelle bonne idée.... un fanatique sur un trone? Désolée, je ne vois pas du tout de qui tu parles, Yunab est loin d'être ce que tu décris, ceci dit la Champagne est maintenant libérée d'un fanatique incapable et égoïste, c'est à dire le d'Armantia... quoique niveau fanatisme, on aurait pu avoir pire mais j'ai réussi à empêcher cela, trop facile d'ailleurs....tu devrais me remercier au lieu de gémir.... tu n'as pas la carrure pour être duc... tu n'as la carrure pour rien, même en traitre tu t'es fait prendre comme un débutant.... pauvre homme.... ca doit être dur à encaisser de voir ses rêves et ses projets partir en fumée à cause d'une blonde catin non?

Nouveau sourire pour la forme alors que sa voix se faisait plus envoutante, plus sensuelle afin de se foutre de lui....

Alors, que fait on? Pas que je m'ennuie mais c'est tout comme.... qu'on en finisse que diable, de toute façon ce ne serait qu'une sale petite minute à passer... pas de quoi fouetter un chat.... j'aurais pris peur si je t'avais su endurant au lit, mais c'est loin d'être le cas donc.... allez mon biquet, du nerf, toujours aussi mou, ça ne change pas.... et ça se dit bourrin... tout se perd....

Un éclat de rire jaillit de la gorge de la duchesse. Certes elle jouait avec le feu, mais quand on se fiche de se bruler, tout devient beaucoup plus facile....
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