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[RP] Qui parle d'amour ?

Clemence.de.lepine
Elle se retint de rire à l'argument idiot du Josselinière. Rejeté ? Frappé ? Pour un nom ? Et quand bien même ! Cela lui forgerait le caractère et en ferait un homme. Son préféré ? Ses faveurs ? Elle n'avait dans l'idée aucunement l'intention d'en préférer un plutôt qu'un autre. Elle ne se sentait même pas prête à en aimer un seul. Il n'était question là que d'un nom, et il en faisait une histoire idiote et sans fondement. C'était ce qu'elle s'apprêtait à lui rétorquer quand il lui asséna ce coup brutal, terrible, violent. Douloureux.

Il lui avait donné du vin pour faire taire ses faussetés et hypocrisies.

La coupe vola à travers la pièce et le vin, en longues traînées rougeâtres, vint maculer le sol, le vélin de l'Intendant, et les pieds de Aimbaud quand le récipient cogna contre son genou pour rebondir ensuite quelques mètres plus loin.


Vous ne savez RIEN de moi, vous ne savez RIEN de ma famille, je ne vous donne pas le DROIT de vous prononcer sur quoique ce soit la concernant !

Elle avait envie de pleurer, elle avait envie de le meurtrir de coups, elle avait envie de fuir.

Elle se contenta de pointer sur lui un index accusateur, de se rapprocher à grandes enjambées, et, de son doigt brandi, de venir lui cogner furieusement le front, une fois. Comment osait-il ? S'était-il seulement informé de son passé, avait-il sorti sciemment cette arme dévastatrice dans le but de la... détruire ? Elle avait laissé Raphaël derrière elle, ce jumeau mort-né qui à sa place aurait dû porter la couronne marquisale, elle s'était décidée à oublier, à refouler ce sentiment puéril de culpabilité, dans le seul but de... vivre.


Je ne dis pas de mal de votre père, je ne dis rien de votre mère, j'ai assez de respect pour cela, moi. Quand je vous juge, je ne juge pas la progéniture de vos parents, je vous juge vous, et vous seul. Maudissez-moi si vous le souhaitez mais n'allez pas plus loin. Vous devriez savoir, non, que tout ce que souhaite un père, c'est un fils, un héritier, pour justement poursuivre sa lignée ?

Elle se tenait face à lui, indignée, le regard brillant, et se faisait souffrance pour ne pas partir en courant, fermer la porte en claquant, sur lui, sur cette stupide idée de mariage. Sur cette farce, cette odieuse mascarade, et lui, lui, qui l'avait forcée à révéler l'un de ses points faibles. Secouant la tête, elle reprit son pas cadencé et se mit à arpenter nerveusement la pièce, les joues rouges, le souffle court.

Retirez tout ce que vous avez dit. Je mettrai cela sur le compte de votre ignorance. Et permettez...

Elle s'arrêta à nouveau devant lui et ses prunelles dévoilaient, sans qu'elle ne le veuille ni n'en sois consciente, toute l'étendue de sa détresse.

… permettez qu'un des garçons prenne mon nom. C'est la seule condition qui m'importe vraiment.

Et sur un clignement, ses yeux reprirent l'éclat de la colère et du mépris.
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Aimbaud
— Diantre...

Fit l'intendant en soulevant son parchemin dégoulinant de vin, entre le pouce et l'index, pour le laisser s'égoutter sur le tapis, tout en observant avec une moue circonspecte les deux tourtereaux se mettre sur la tronche.

ArHg !

Fit Aimbaud en recevant la coupe de métal dans le genou, qu'il avait consciencieusement levé en bouclier de protection pour éviter un point d'impact plus fatal. Il resta ainsi figé dans sa position de karaté-ka, entamant même le geste de se protéger la tête quand Clémence se rua sur lui pour lui frapper le front du bout de l'index. Mais, mais... Mais aïeuh quoi ! Quelle scène de violence imprévue : affichez immédiatement le sigle déconseillé aux moins de 16 ans.

Grimaçant, il laissa passer la douleur qui poignait à sa rotule en fixant la Marquise, coi et stupéfait.

Il avait toujours été incapable de prévoir quand les femmes allaient péter une crise. Cela arrivait sans crier gare, à l'encontre de toute logique. L'on discutait tranquillement dans une ambiance sereine, quand soudain : un changement d'humeur radical, des effusions de larmes, des objets dangereux qui valsent dans la pièce ! C'était inhérent au sexe faible... Même sa cadette Yolanda, dès le plus jeune âge, avait été en proie à ces virulents et insensés "Caca boudin colère". Sans parler de sa bien-aimée Blanche, hors pair dans ce domaine, chez qui le cataclysme prenait autrefois la forme d'insultes bretonnes, de pleurs et de porte fermée à double-tour. On avait beau essayer de comprendre, tenter de dialoguer froidement... rien à faire. Elles n'attendaient qu'une chose : des excuses. Ne cherchez pas plus loin. Note en bas de page : Éviter de dire "Mais qu'est-ce que j'ai dit ?!" (risque important de retour de gifle). Mémoire d'Aimbaud, volume 16.


Ça va, j'accède à ce que vous voulez. À condition que vous vous calmiez.

Il ne la quitta pas des yeux, méfiant, comme on regarderait une marmite de lait qui s'est mise à déborder inexplicablement alors qu'on l'a mise à feu doux. Et pour combler le froid qui s'était installé dans la pièce, il s'affaira avec lassitude à éponger le peu de vin qu'il avait reçu.

Finissons-en. Changez de feuille, Gontran, n'attendez pas que ça sèche... Paragraphe suivant. De ce qu'il advient du mariage s'il n'y a pas d'enfants.

Il releva un regard un brin rancunier vers la fiancée.
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Clemence.de.lepine
Étonnée, elle en resta un moment sans voix. Fou, ce à quoi on pouvait parvenir en élevant un peu la voix et en lançant à travers la pièce la première chose qui nous passait par la main.

Elle continuait de braquer sur lui son regard meurtrier mais ses œillades se faisaient hésitantes. Et puis, elle prit pleinement conscience de sa victoire. Elle aimait souvent jouer ce jeu de victime, et elle se complaisait dans ce rôle, à retourner les situations, à culpabiliser l'adversaire, quand elle savait pertinemment qu'elle était la seule fautive. Mais ce jeu là était jusqu'à maintenant destiné à agacer, à indigner, à provoquer. L'idée lui vint qu'en jouant bien, elle pouvait, en s'imposant victime furieuse et/ou éplorée, arriver à quelques unes de ses fins. A garder dans un coin de sa mémoire...

Raphaël, son frère aimé qu'elle n'avait pourtant jamais connu, s'échappa de ses pensées aussi vite qu'on l'y avait mené et elle acquiesça du chef. Un petit sourire satisfait se mit à flotter doucement sur ses lèvres, et elle joignit ses mains dans son giron, apaisée, enchantée.


Fort bien. Convint-elle, suffisante. Son menton se redressa et elle posa sur Aimbaud un regard presque bienveillant. Lunatique ? Absolument pas.

Vous voyez, quand vous voulez, nous pouvons parvenir à un accord sans trop de heurts.

Le point suivant la laissa sceptique et son doigt vint tapoter sa lèvre supérieure tandis qu'elle songeait à la question.

Pourquoi n'y aurait-il pas d'enfants ? Il y en aura. Et si, en effet, aucun n'en advenait, ce serait parce-que vous serez tombé trop tôt sur le champ de bataille.

Et, alors qu'elle se rapprochait du feu pour en capter la chaleur, tendant en avant ses paumes pour mieux se réchauffer, elle pensa à sa mère. Plusieurs fois enceinte. Souvent, la grossesse n'avait jamais été menée à terme. Parfois, la mort avait emporté à la naissance ses éphémères frères ou sœurs. Elle avait été la seule, assez forte pour survivre, acharnée dans sa lutte à faire mieux que les autres. Elle ne se leurrait pas : comme sa mère, elle n'était pas de constitution robuste et il lui arrivait de tomber malade. Mais cela, jamais elle ne le concéderait explicitement à son... fiancé.

Mais soit. Admettons que rien ne vienne. Dans ce cas, vous ne pourriez m'incomber pleinement la faute, n'est-ce pas ?
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Aimbaud
Oui, oui... Bien sûr... Je serais navré de vous imposer les conséquences de ma mort...

Marmonna-t'il en rongeant on-ne-sait trop quoi dans son poing serré. Puis il fit un signe au serviteur qui s'en vint remplir une nouvelle coupe de vin et la présenter à Clémence.

Gardez-vous de la "renverser".

Un sourire faux égaya son visage une seconde. Puis il croisa les bras, profondément enfoncé dans son fauteuil à la limite de l'avachissement, et fit la gueule aux flammes de l'âtre ainsi qu'au dos de la Marquise. Cette question d'héritiers le tracassait... C'était le point primordial de cette union, l'objectif qu'on ne cessait de lui ressasser depuis toujours, l'angoisse ultime : la descendance. Il ne voyait déjà pas bien comment il pourrait arriver à quoi-que-ce-soit avec un bloc de glace maigrichon et hargneux comme l'Épine mais, quant à cette idée, il préférait encore la chasser de son esprit dès qu'elle venait à lui apparaître... La faible constitution de la jeune-femme surtout l'inquiétait. Savait-on seulement si elle était à même d'enfanter ?

Peu importe à qui la faute. Si le mariage est infécond il faudra le rompre.

Il déglutit pensivement une gorgée de Saillant, l'oeil dans le vague.
On en était déjà à parler de divorce... Voyez l'enthousiasme.

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Clemence.de.lepine
Ils parlaient de tout cela avec un tel détachement que cela navra un moment Clémence. Un instant. Bref. Infime. Infinitésimal. C'était tout de même de leur avenir dont il était question, et ils en discutaient, en négociaient certaines issues sans même se jeter un regard d'amitié. Quitte à choisir, bien sûr, elle aurait préféré lui porter une affection quelconque, et la réciproque ne lui aurait sûrement pas déplu. Cela aurait peut-être facilité les choses, il lui aurait sans doute concédé davantage de requêtes, avec plus d'enthousiasme en tout cas... et il n'aurait pas arboré cet air insupportablement revêche. Car cette microseconde de mélancolie avait prit fin, donc, quand elle s'était retournée pour le découvrir renfrogné et maussade au possible au fond de son fauteuil. Une moue de petit garçon, elle n'en démordait pas.

Abordons les choses franchement, et sans détour.
On lui tendit un gobelet plein qu'elle prit sans réellement y penser. L'empressement du jeune homme à la faire resservir - quand elle-même lui aurait confisqué sa coupe pour mauvaise conduite - ne lui apporta pas le moindre soupçon. Elle le sirota, réfléchissant à la meilleure façon d'aborder le problème. Le sien était flagrant : si en effet ils rompaient le mariage sous prétexte qu'aucun enfant ne se décidait à voir le jour, nul doute que la faute retomberait sur elle, car il est de ces fautes qu'on incombe souvent davantage aux femmes. Rompre le mariage reviendrait à la répudier, elle seule, et elle serait alors destinée à finir vieille fille solitaire pour le restant de ses jours. Car qui voudrait d'une fille, aussi noble soit-elle, mise de côté pour défaut de descendance ?

Se rapprochant d'Aimbaud, elle posa la coupe au sol et, lestement, vint s'agenouiller sur l'épais tapis qui couvrait la pierre et la gardait un peu de sa fraîcheur. Assise sur ses talons elle se tint le dos droit, de profil par rapport à l'âtre, et le tableau aurait pu être charmant : deux enfants élégamment vêtus se faisant face, séparés par quelques mètres à peine, et le feu, derrière, flamboyant et... vivant. Car oui, le tableau aurait pu être charmant, si un semblant de vie, de passion, animait aussi nos deux fiancés.


Rompez le mariage, et Nemours ne sera jamais à vous. Cela, il devait bien le savoir, et elle le laissa patienter tandis qu'elle reprenait deux gorgées de Saillant.

Vous m'épousez pour ma dot, en premier lieu. En second, vous m'épousez parce-que vous devez vous créer descendance, mais cela, n'importe quelle autre femme vous l'assurerait sûrement mieux que moi. Car si la dot vous est assurée de façon concrète, vous n'avez qu'une seule chose à craindre : moi-même.

Elle effectua un large mouvement du bras gauche, se désignant de la tête aux pieds, un petit sourire aux lèvres.

Je ne suis rien d'autre qu'un brin de paille à vos yeux, je le vois bien, et je conçois vos craintes. Vous me regardez, et vous ne voyez pas une mère, vous voyez une fillette maigrichonne, possiblement incapable de vous fournir descendance. Mais je suis tout à fait capable, je suis une femme, et je puis vous le jurer sur le Livre des Vertus. Le risque réside dans le fait que je puisse avoir du mal à conserver l'enfant assez longtemps en mon sein pour qu'il voit le jour, que je donne naissance à un enfant mort-né, ou malingre. Déçu, vous pourriez en effet vouloir rompre le mariage pour cela, et après plusieurs tentatives infructueuses. Mais... à force d'essais, et plus rapidement peut-être, c'est plutôt moi qui serais tuée sous l'effort. Plus probablement que la possibilité que je vive sans jamais vous laisser d'héritier.

Elle se rafraichit la langue en portant la coupe à ses lèvres et conclut.

Vous rompez le mariage pour cela, abandonnant l'espoir de jamais concevoir descendance avec moi, vous n'aurez jamais Nemours ni Decize et repartez piteux à la recherche d'un parti honorable. Je meurs en couche, je vous lègue tout, avec ou sans enfant - mais avec j'en suis sûre - et vous repartez également à la recherche d'un parti honorable mais avec une plus grosse couronne sur la tête et davantage d'or dans les poches.

Autrement dit, plutôt mourir que de se faire répudier.

Mais ne vous en faites pas, je vous donnerai pléthore de bouches à nourrir.

Un petit haussement d'épaules, pour la forme. Elle n'avait, effectivement, aucun doute sur le fait de pouvoir lui donner un héritier, mais elle s'interrogeait davantage sur sa capacité à supporter l'accouchement. La question la plus évidente, celle qui aurait dû être posée dès le début, devenait donc : qu'adviendra-t-il, si vous mourez avant d'avoir pu me donner un héritier ? A cela, elle venait de répondre.
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Aimbaud
Le goût de la poire et du vin prenait une tournure amère dans la bouche d'Aimbaud à mesure qu'il écoutait sa marquisale promise parler d'enfants malingres et de fausses-couches... Bon appétit bien sûr.

Il n'était pas à proprement parler une âme sensible, lui que sa mère avait mené dès le plus jeune âge aux exécutions publiques sur la place d'Angers, qui avait couru tant d'années sur les remparts de Montsoreau aux créneaux desquels étaient piquées têtes de poitevins... Il ne cillait pas aux bûchers ou aux écartèlements, le feu de la bataille et ses chaleureuses gerbes de sangs lui étaient connus. Ces choses là avaient lieu, on y prenait part, mais l'on en parlait point. Était-ce parce que Clémence était femme, était-ce le thème des bébés morts, était-ce la pudeur excessive du Bourguignon ? Quoi qu'il en soit le sujet le mit bien mal à son aise...

Il s'occupa les mains et l'esprit à boire de façon répétée, et quelques uns de ses tics ne tardèrent pas à réapparaître, tels le fameux grattouillement emprunté de la repousse des cheveux, ou encore les nerveux rebondissements du genou style "tremblote de vieux".


Oui. Non mais bon... Hein. Raclement de gorge. Je disais cela comme ça...

Ça va quoi, pas la peine de lui sortir la carte de la mort en couches...! Il se redressa sur son assise et termina sa coupe de vin d'une grande gorgée, en vue de clore le sujet. Regain de chaleur. Il tapait les joues ce petit rouge du cru, l'air de rien. À trop vouloir enivrer sa future-moitié finalement, il allait se faire avoir au jeu. Fatigué, il s'enferma les yeux dans une main pour les frotter.

Donc point de rompe... rie. Rompage. Rompitude ? Bref. Seule la mort nous séparera.

Fit-il avec emphase, achevant un geste théâtral en tendant sa coupe vers le serviteur qui vint l'emplir.

Autre chose à voir ?
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Clemence.de.lepine
Elle aurait choisi de lui parler de batailles violentes, de lances brisées en pleines gorges, d'épées tranchant des jarrets découverts, de crânes ensanglantés et ouverts sous des heaumes enfoncés, qu'il ne se serait sûrement pas autant hâté de clore la conversation comme il venait de le faire. Clémence pouvait bien parler avec indifférence de la mort de nouveaux-nés, de la douleur physique qu'une mise au monde pouvait provoquer, des horreurs sanguinolentes que cela engendrait : on l'avait prévenue, et ne s'en trouvait point trop écœurée alors. Et pour avoir plusieurs fois, depuis son enfance, surpris ce genre de conversations féminines, et sans jamais avoir expérimenté elle-même la chose proprement dite, elle parvenait à en parler avec détachement et sans crainte aucune.

L'imitant, et parce qu'elle avait trouvé son geste classieux, elle vida d'un trait sa coupe et la tendit à son tour à l'échanson.

Cela dépend.

Ses cuisses douloureuses et courbaturées par sa petite semaine intensive de chevauchée lui crièrent de modifier sa position inconfortable. Elle fit glisser ses jambes sur le côté, s'asseyant à même le sol, et d'une voix égale poursuivit dans son idée.

Comptez-vous être souvent et manifestement adultère ? Et quand bien même vous soutiendriez ou prétendriez aujourd'hui le contraire, il nous faudra pourtant envisager cette possibilité.
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Aimbaud
Une quinte de toux couvrit la fin de phrase de Clémence, car notre jeune Seigneur venait proprement d'avaler sa gorgée de vin par la mauvaise embouchure. Il en eut jusque dans les narines. Cela le fit tousser dans son poing comme un souffreteux en phase terminale. Puis l'oeil embué, les joues cuisantes, la gorge rauque, il parvint tant bien que mal à contenir ses derniers hoquets et retrouva bonne figure.

Oui, l'on parlait d'adultère. Donc forcément il s'étouffait dans une gorgée de Saillant. S'il n'y avait pas eu de vin, il aurait chut de son siège. S'il n'avait pas été assis, il aurait renversé un bibelot précieux. Allez savoir pourquoi, des catastrophes se produisaient autour d'Aimbaud dès qu'un sujet embarrassant était abordé...

Et ce chapitre-là justement était délicat. Aux yeux de tous Aimbaud de Josselinière était fervent croyant, Aimbaud de Josselinière tenait ses promesses sur l'honneur, Aimbaud de Josselinière n'était pas garçon à lier une amourette avec la fine fleur de la noblesse bretonne. Mais... Clémence de l'Épine, elle, savait. Elle avait été témoin de son inconduite estivale. Et non de non qu'il était gênant d'imaginer, de se figurer, de paranoïaquer, qu'elle puisse, qu'elle eut put, qu'elle eussiât pûte avoir en tête le souvenir de cette Blanche aux épaules nues s'échappant de ses bras dans une rivière de drap, surprise au détour d'une porte, et là, eux-deux, figés de culpabilité.

Manifestement adultère ?

Nerveux, il jeta un coup d'oeil aux gardes et à l'intendant qui parurent s'empresser de détourner le regard pour faire mine de rien, ou alors c'était Aimbaud qui psychotait...


Le mariage est une promesse, vot... Clémence. Me croire capable de parjure, c'est m'insulter un peu. Il n'y aura pas d'adultère. De mon côté comme du votre. Et si vous tenez tant à une garantie, notons que dans le cas contraire les représailles seraient sévères.
— Sé... vères. Re...pré...sailles.


Crissements discrets de la plume.
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Clemence.de.lepine
L'Eglise condamne l'adultère et en fait un prétexte de dissolution du mariage. Il est même écrit que le conjoint fautif se verra interdit de remariage.

Le vin était fort. L'était-il vraiment ou était-ce ses sens engourdis de fatigue qui réagissaient trop vite à l'afflux d'alcool qu'on leur imposait ? Le vin était la boisson de leur quotidien, ils y étaient habitués, mais les effets se faisaient différents, et imprévisibles, selon l'humeur et la condition physique. Combien de coupes avait-elle bues ? Elle tenta de réfléchir au nombre de fois où elle avait tendu la timbale et tomba d'accord avec elle-même sur le fait qu'elle ne pouvait pas déjà être ivre, ni même un tant soit peu éméchée. Pour se le prouver, elle ingéra une autre gorgée, téméraire et bravache.


D'un autre côté, elle prône la tempérance et la justice comme vertus. Faire preuve de compréhension pour l'autre et de magnanimité. Je suis compréhensive et je ne m'appelle pas Clémence pour rien.


Bien bonne, celles-là, et seulement vraies jusqu'à un certain point et pour certaines personnes. Elle n'avait pas aimé grand monde de tout son coeur, mais ceux pour qui son affection était sans faille avaient gagné son dévouement éternel. Et c'est pour ceux-là qu'elle était compréhensive et indulgente. Les autres, elle ne s'encombrait pas de les considérer avec trop d'emphase. Il était difficile, et douloureux, d'être ardemment loyal.


Je ne souhaite pas vous insulter en vous croyant capable de parjure. Mais vous n'êtes qu'un... Enfin... Vous êtes encore jeune et pétri de bonnes intentions, peut-être. Seulement, l'Homme avec le temps évolue et...


Elle darda sur lui ses prunelles étincelantes - oh non je n'ai rien oublié.


Et je connais l'étendue de votre passion.


La passion devait être comme le miel, n'est-ce pas ? On y goutait une fois et alors on ne pouvait plus s'en passer. C'était, à vrai dire, la seule comparaison qu'elle ait pu trouver, n'ayant pour sa part jamais expérimenté cette passion dont tant de gens faisaient l'éloge ou maudissaient son effet destructeur.


Donc, je saurais sûrement vous pardonner vos écarts, s'ils ne me portent pas trop préjudice. Soyez discret, et tout ira très bien. Mais si vous ne l'êtes pas, j'en serais offensée, et vous me devrez, disons, dix-mille écus en réparation ? Dont j'userai selon mon bon vouloir.


La femme est vénale. C'est là son moindre défaut.

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Aimbaud
Que feriez-vous de dix mille écus ? Cinq mille seront amplement suffisants, s'il s'agit de les user en pacotilles de diamant et de satin.

Dans la catégorie "Je suis de sexe féminin, je suis dépensière, je suis fan de haute-couture, je suis, je suis, je suiiis ?", Yolanda Isabel de Josselinière les battait toutes. En frère aimant, Aimbaud avait été à bonne école... Hors donc il était incollable dans l'art de restreindre les dépenses compulsives, et de tenir les cordons de bourse d'un duché. Car à trop écouter ces petites bêtes là, elles vous mettaient sur la paille pour un diadème à la mode. Aimbaud, rapiat ? Raisonnable. Sauf pour l'achat d'armes et de chevaux, mais ça évidement c'était un domaine dans lequel il était convenable de placer son or.

S'il évoquait cette économie, ça n'était pas en envisageant un jour de payer la somme... Car il était intimement persuadé de sa droiture, et de n'avoir pour ses amours de naguère plus que de la colère. Il n'y aurait pas à redire sur sa conduite. Mais dans l'éventualité quasi infinitésimalement proche de zéro où il pourrait fauter, mieux valait ne point trop se ruiner. Car 10 000 écus la joyeuseté, c'était tout de même cher payer...


Mais parlons maintenant de vos écarts. S'il advenait que vous vous révéliez adultère...

Il plissa les yeux à son attention avec une mimique amusée, nous dirons même ivre... Le Saillant s'était tant évaporé dans sa coupe qu'on en voyait le fond par transparence au sein des reflets rouges. Il tenait même le verre légèrement de travers, oublieux des lois de la gravité... C'est que l'esprit-de-vin montait plus vite au sang avec un repas pris sur le pouce, chargé du sucre de fruits tardifs... Dès lors, la conversation était toujours aussi grave, mais le ton devenait plus léger. Aimbaud, allègre mais fatigué, ployait peu à peu sur son accoudoir, la tête soutenue par le poing du côté de Clémence.

D'imaginer la jeune femme dans le rôle d'une intrigante adultère, ça le faisait bien rire... Il se recomposa un visage sérieux plus ou moins convainquant pour la désigner sévèrement de l'index.


Il faudra que l'on vous enferme au couvent, pour vous apprendre les bonnes moeurs ! L'on fera don de vos robes, bijoux et parfums à des oeuvres de charité. Un hospice d'enfants lépreux pourrait faire l'affaire. Et l'on vous tondra le chef, comme mouton ! Hin hin.
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Clemence.de.lepine
Cinq mille écus !? La moitié de ce qu'elle demandait ! Si elle n'avait pas réclamé autant simplement pour pouvoir en obtenir un minimum dans la négociation, elle aurait bondi sur ses pieds pour l'accuser de voleur. Mais puisque cinq-mille écus étaient déjà une belle somme, et qu'en cas d'adultère avéré et ostensible elle trouverait bien un moyen de le lui faire payer de toute façon, elle s'estima gagnante et satisfaite, ne lâcha qu'un tout petit :

Rapiat.

Murmuré du bout des lèvres, un ongle encore intact entre les dents qu'elle tentait pourtant de ronger, nerveusement, tandis qu'elle l'écoutait déblatérer sur son sort. Triste sort en vérité. Donner ses robes passait encore, elle n'en aurait pas besoin là où il comptait l'enfermer. Et à sa sortie – car elle en sortirait n'est-ce pas ? - elle pourrait, comble du bonheur, en acquérir de toutes neuves que Aimbaud ne pourrait pas lui refuser : il n'aurait sûrement aucune envie de voir et entendre sa Marquise d'épouse raillée de toutes parts pour les haillons qu'il lui laisserait porter. Mais lui tondre le crâne... Un frisson lui parcourut l'échine et machinalement, elle porta une main fébrile à sa coiffe. Ses cheveux, bien qu'indisciplinés et douloureux à coiffer, faisaient sa fierté : une véritable crinière, qu'elle tenait de sa mère, souple et brillante et que déjà le mariage lui imposerait de dompter tous les jours. Lui tondre le crâne... qui savait comment ils repousseraient ensuite ? Peut-être même qu'ils ne repousseraient jamais ! Elle noya cette idée dans une nouvelle gorgée de vin et secoua la tête. Qu'allait-elle penser, de toute façon ? Elle ne serait jamais infidèle, là était la solution : et puis elle avait bien trop d'honneur pour s'abaisser à cela.

Et bien soit, si c'est ce que vous souhaitez ! Je m'en fiche, moi, vos punitions ne sont que pacotilles, et elles pourraient être cent fois pires que je ne m'en soucierais pas plus. Je suis droite et intègre, je n'aurai jamais rien à me reprocher.

Redressant la nuque dans un petit mouvement sec, elle le toisa fièrement avant de se relever, d'une poussée moins assurée qu'elle ne l'était quand elle avait décidé plus tôt de s’asseoir.

Est-ce que vous pourriez me laisser le fauteuil que j'avais demandé que l'on déplace pour moi ? En échange, je vous donnerai une chose et vous en montrerai une deuxième. Cela nous permettra de faire une pause, j'ai le front brûlant, à devoir trop discuter, réfléchir et négocier.

Et ce-disant, elle porta une main légère à son front, et, en trouvant la température tout à fait acceptable finalement, haussa mollement les épaules.

Avec un petit sourire, elle lança un regard en direction de ses deux suivantes dont elle avait presque oublié la présence. Parler de passions et d'adultères lui avaient remis en mémoire les objets qu'avaient apportés avec elles les demoiselles.

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Aimbaud
Mais bien volontiers !

Fit Aimbaud en tapant l'accoudoir, déterminé à se lever... Déterminé à se lever. Mais encore une fois déterminé à se lever, il galéra un court instant avant de libérer le siège. Cette petite blague de tonsure l'avait mis d'excellente humeur, et il ne s'était même pas pris de coupe dans la tronche cette fois ! Là dessus, son verre vide atterrit sur le plateau du serviteur dans un bruit métallique pas très harmonieux. Puis Aimbaud retrouva appui contre le linteau de la cheminée.

Allez hop ! Montrez voir *hips*. J'adore les surprises.

Et pendant que Clémence prenait place dans le fauteuil, une de ses damoiselles d'atours approcha à petits pas réservés pour remettre à Aimbaud un pli scellé. Il eut un regard interrogatif vers la jeune Marquise, puis son visage se glaça en reconnaissant les armoiries coulées dans la cire. Bien qu'il eut voulu rester de marbre, très classieux, imperturbable, il n'en fut rien car il se retourna subitement pour décacheter la missive à la lumière du feu, avec un empressement certain. La vivacité, l'ivresse, et une saleté de mèche de cheveux qui soudain lui faisait tiquer l'oeil, sans parler du tremblement agaçant du parchemin, l'empêchèrent d'abord de se concentrer sur le contenu de la lettre. Il y parvint cependant peu à peu, s'immergeant dans la lecture au point d'oublier l'existence de Clémence et des autres protagonistes alentour...

ah... la salooope...

Grimaça-t'il en fermant les yeux, la voix presque étouffée par le poing qu'il voulait mordre. C'était Blanche ! L'infâme Blanche, qui lui écrivait après sept mois de silence, pour le narguer d'avoir trouvé époux, qui l'assassinait doucettement en qualifiant leur aventure de défaillance, d'erreur même... Et qui le félicitait de ce mariage de dépit qu'il avait accepté... Aaah, Blanche... Blanche... Ne pas crier. Ne pas taper... Calme. Respirer. Non ! Pas jeter la lettre au feu. Pas manger la lettre. Sage. Chut. On oublie ! On passe à autre chose.

Il froissa rudement la lettre dans une poche, puis jetant un bref regard par dessus son épaule :


La suite ?
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Clemence.de.lepine
Bien droite au fond du fauteuil, les deux bras posés sur les accoudoirs et ses pieds ne touchant pas même terre, elle observait Aimbaud en se mordillant la lèvre inférieure, seul signe traduisant l'appréhension qui l'habitait. Elle ne connaissait absolument pas la teneur de la lettre, et elle pouvait s'attendre à le voir se mettre dans une colère folle – ne lui avait-il pas dit qu'il préférait que le sujet « Blanche » soit désormais évité entre eux ? - ou à le regarder sortir en trombes retrouver celle qu'il avait aimée – et aimait certainement encore, malgré son évidente aigreur à son égard. Peu importait, de toute façon, sa réaction. Blanche lui avait dit de lui confier une lettre, elle n'avait qu'à le faire et à en subir les conséquences. C'était le moins qu'elle puisse faire. Obéir, sans rechigner, sans poser de questions, confiante.

Elle m'a aussi écrit. Il faudra que l'on s'arrange pour que son époux soit installé aux premiers rangs de la Cathédrale, de sorte que, de l'autel, Blanche ne puisse le quitter du regard si elle le souhaite.


Elle se rendit compte de sa bévue et son regard se posa sur la coupe de vin qu'elle avait laissée sur le sol. Elle avait envie de s'y précipiter pour en lamper les dernières gorgées, afin d'être prête à affronter les foudres de son fiancé. Qui n'était pas au courant, encore, que sa chère et tendre Hermine se trouverait aux côtés de sa future épouse, en tant que témoin du mariage. Cependant, elle poursuivit, le regard fuyant.


Mais assez loin tout de même de votre famille.


Précipitamment, elle tapa deux fois des mains et appela la seconde suivante qui, chargée d'un enchevêtrement de tissu de velours noir, vint la rejoindre en esquissant une brève révérence.

La suite, donc.


Se levant une nouvelle fois du fauteuil – décidément, elle ne devrait pas y rester plus de quelques minutes – elle disjoignit délicatement les quatre coins de l'étoffe pour en révéler son contenu, majestueusement posé au creux des paumes de la demoiselle de compagnie. La blonde Marquise s'en saisit avec précaution et, jetant un œil circonspect en direction du jeune homme afin d'évaluer l'état de son humeur, s'approcha de quelques pas dans sa direction, non sans laisser entre eux une distance respectable. L'objet était précieux, et elle n'avait aucune envie que dans un élan de colère lui prenne la lubie de l'envoyer valser contre un mur.


Il s'agit de la couronne marquisale de mon père. Là où il est, il n'en a plus besoin et je la gardais pour celui qui deviendrait le Marquis de Nemours. Je l'ai fait polir pour vous. Elle sera peut-être un peu grande au début, mais si vous devenez comme votre père, nul doute qu'elle vous ira plus tard à la perfection.

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Aimbaud
Les paroles de Clémence raisonnaient comme un crissement d'ongles sur l'ardoise aux oreilles d'Aimbaud. Mais bien sûr ! Mettons le charmant époux au premier rang, afin que tout le long de la cérémonie, il ait en ligne de mire la tronche de celui qui avait remporté les faveurs de Blanche ! Cela le mettra très bien à son aise...! Quelle merveilleuse idée ! Et allez ! Plaçons Blanche près...

de l'autel ?...

Sa voix se fit blanche.

En lui l'appréhension prit le pas sur la colère. Blanche, demoiselle d'honneur ? Il regarda Clémence, partagé entre l'envie de l'étrangler et de s'enterrer sous terre. Pourquoi diable fallait-il que la femme qu'il aimât se trouvât présente à ses noces, à l'autel, mais juste derrière la silhouette de la sombre gourde qu'il devait épouser ? Cette ironie du sort était complètement pourrie ! Devait-il pousser une gueulante pour le faire comprendre ? Fallait-il qu'il frappe du pied et aille jusqu'à se rouler parterre en braillant des jurons à propos de Dieu, des excréments, et des femmes de peu de vertu qui en sont réduites à vendre leur corps ? Est-ce que tout cela allait changer quelque chose ?
Hélas, non.

Mature, il encaissa son destin merdique en soupirant amèrement, le visage fermé. Clémence lui parla, il écouta de loin. Puis il cessa d'avoir l'oeil dans le vague quand la couronne s'immisca à son regard. Il fixa l'or et les pierres avec un clignement d'yeux étonné. Plus que la beauté de l'objet, le symbole fit sur lui forte impression.


Je sais peu de choses de vos origines, mais ne doutez pas que je les tienne en estime.

Il appuya son propos de deux mains posées en rempart près de la couronne. Puis il rabattit l'étoffe, éteignant les reflets sans les avoir touchés.

Elle siéra sans doute au marquis de Nemours. Mais pour l'heure, je crois qu'elle tiendrait mal sur ma tête "d'abruti fini"...

Citation de leur dernière entrevue. Il glissa les derniers mots non loin de son oreille en messe-basse, avec un sourire assez franc.
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Clemence.de.lepine
La sombre gourde qu'elle était - gourde, oui parfois peut-être mais sombre non, elle était lumineuse et étincelante, toute d'or et de grenat vêtue, les mains irradiant des reflets de la couronne dont l'éclat des pierres chatoyaient sous les baisers des ombres dansantes - cette gourde rutilante, donc, fut charmée par les mots de son jeune promis.

Elle ne lui aurait pas sauté au cou pour cela, n'en aurait encore moins versé des larmes de bonheur, ne se serait point pâmée de béatitude, ni n'aurait crié au miracle, mais elle en fut enchantée. Et c'était l'effet que produisaient sur elle les vapeurs du vin. Elle qui d'ordinaire s'efforçait de fermer son cœur à un quelconque sursaut d'émotion positive, elle se trouvait, grisée, contentée par les choses les plus simples. Il lui avait dit qu'il tenait ses origines en estime, et elle en éprouva un brusque élan d'allégresse. Sotte, gourde, oui. Il aura tôt fait de te rabattre ton optimisme en ricanant.


Abru... ? commença-t-elle, les yeux écarquillés. Et puis, cela lui revint. Leur dernière rencontre. Contraints de supporter leur promiscuité pendant plus de cinq minutes, la "discussion" avait tourné à la dispute immature.

Oh... fit-elle. Elle recula d'un pas et, fronçant les sourcils, le dévisagea un instant. La lueur de son regard oscillait entre l'embarras sincère et la désinvolture affectée. Qu'est-ce qui lui prenait, de lui ressortir son mauvais mot, là, maintenant, alors qu'il avait eu lieu il y a des semaines de ça ?

Oui, enfin, si je pensais que vous l'étiez tout le temps, je n'aurais pas accepté ce mariage.

Ou comment essayer de vaguement se disculper en s'enfonçant un peu plus. On n'avait pas idée, de lui balancer dans la tronche, sans prévenir, un de ses malheureux faux-pas. Troublée, elle gagna le pupitre où l'Intendant attendait religieusement que la conversation pour laquelle on lui avait demandé de rester reprenne, et y déposa le paquet.

Conservez la couronne, je ne l'ai pas apportée jusqu'ici pour la ramener avec moi. Et vous, l'intendant, agrippez votre plume, nous avons encore un point d'importance à aborder.

Se retournant vers Aimbaud, elle fit quelques pas jusqu'à sa coupe toujours posée au sol et la ramassa.

La question de l'héritage. Mes fiefs, je vous le disais, vous seront légués à ma mort - Decize aussi, sous réserve de l'accord de mon suzerain - mais que souhaitez-vous faire des vôtres si vous veniez à disparaitre avant moi ? De même, nous pouvons voir ce qu'il en sera à notre mort à tous deux, nous mettre d'accord, et confirmer tout cela plus tard par testament.
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