Clemence.de.lepine
Elle se retint de rire à l'argument idiot du Josselinière. Rejeté ? Frappé ? Pour un nom ? Et quand bien même ! Cela lui forgerait le caractère et en ferait un homme. Son préféré ? Ses faveurs ? Elle n'avait dans l'idée aucunement l'intention d'en préférer un plutôt qu'un autre. Elle ne se sentait même pas prête à en aimer un seul. Il n'était question là que d'un nom, et il en faisait une histoire idiote et sans fondement. C'était ce qu'elle s'apprêtait à lui rétorquer quand il lui asséna ce coup brutal, terrible, violent. Douloureux.
Il lui avait donné du vin pour faire taire ses faussetés et hypocrisies.
La coupe vola à travers la pièce et le vin, en longues traînées rougeâtres, vint maculer le sol, le vélin de l'Intendant, et les pieds de Aimbaud quand le récipient cogna contre son genou pour rebondir ensuite quelques mètres plus loin.
Vous ne savez RIEN de moi, vous ne savez RIEN de ma famille, je ne vous donne pas le DROIT de vous prononcer sur quoique ce soit la concernant !
Elle avait envie de pleurer, elle avait envie de le meurtrir de coups, elle avait envie de fuir.
Elle se contenta de pointer sur lui un index accusateur, de se rapprocher à grandes enjambées, et, de son doigt brandi, de venir lui cogner furieusement le front, une fois. Comment osait-il ? S'était-il seulement informé de son passé, avait-il sorti sciemment cette arme dévastatrice dans le but de la... détruire ? Elle avait laissé Raphaël derrière elle, ce jumeau mort-né qui à sa place aurait dû porter la couronne marquisale, elle s'était décidée à oublier, à refouler ce sentiment puéril de culpabilité, dans le seul but de... vivre.
Je ne dis pas de mal de votre père, je ne dis rien de votre mère, j'ai assez de respect pour cela, moi. Quand je vous juge, je ne juge pas la progéniture de vos parents, je vous juge vous, et vous seul. Maudissez-moi si vous le souhaitez mais n'allez pas plus loin. Vous devriez savoir, non, que tout ce que souhaite un père, c'est un fils, un héritier, pour justement poursuivre sa lignée ?
Elle se tenait face à lui, indignée, le regard brillant, et se faisait souffrance pour ne pas partir en courant, fermer la porte en claquant, sur lui, sur cette stupide idée de mariage. Sur cette farce, cette odieuse mascarade, et lui, lui, qui l'avait forcée à révéler l'un de ses points faibles. Secouant la tête, elle reprit son pas cadencé et se mit à arpenter nerveusement la pièce, les joues rouges, le souffle court.
Retirez tout ce que vous avez dit. Je mettrai cela sur le compte de votre ignorance. Et permettez...
Elle s'arrêta à nouveau devant lui et ses prunelles dévoilaient, sans qu'elle ne le veuille ni n'en sois consciente, toute l'étendue de sa détresse.
permettez qu'un des garçons prenne mon nom. C'est la seule condition qui m'importe vraiment.
Et sur un clignement, ses yeux reprirent l'éclat de la colère et du mépris.
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Il lui avait donné du vin pour faire taire ses faussetés et hypocrisies.
La coupe vola à travers la pièce et le vin, en longues traînées rougeâtres, vint maculer le sol, le vélin de l'Intendant, et les pieds de Aimbaud quand le récipient cogna contre son genou pour rebondir ensuite quelques mètres plus loin.
Vous ne savez RIEN de moi, vous ne savez RIEN de ma famille, je ne vous donne pas le DROIT de vous prononcer sur quoique ce soit la concernant !
Elle avait envie de pleurer, elle avait envie de le meurtrir de coups, elle avait envie de fuir.
Elle se contenta de pointer sur lui un index accusateur, de se rapprocher à grandes enjambées, et, de son doigt brandi, de venir lui cogner furieusement le front, une fois. Comment osait-il ? S'était-il seulement informé de son passé, avait-il sorti sciemment cette arme dévastatrice dans le but de la... détruire ? Elle avait laissé Raphaël derrière elle, ce jumeau mort-né qui à sa place aurait dû porter la couronne marquisale, elle s'était décidée à oublier, à refouler ce sentiment puéril de culpabilité, dans le seul but de... vivre.
Je ne dis pas de mal de votre père, je ne dis rien de votre mère, j'ai assez de respect pour cela, moi. Quand je vous juge, je ne juge pas la progéniture de vos parents, je vous juge vous, et vous seul. Maudissez-moi si vous le souhaitez mais n'allez pas plus loin. Vous devriez savoir, non, que tout ce que souhaite un père, c'est un fils, un héritier, pour justement poursuivre sa lignée ?
Elle se tenait face à lui, indignée, le regard brillant, et se faisait souffrance pour ne pas partir en courant, fermer la porte en claquant, sur lui, sur cette stupide idée de mariage. Sur cette farce, cette odieuse mascarade, et lui, lui, qui l'avait forcée à révéler l'un de ses points faibles. Secouant la tête, elle reprit son pas cadencé et se mit à arpenter nerveusement la pièce, les joues rouges, le souffle court.
Retirez tout ce que vous avez dit. Je mettrai cela sur le compte de votre ignorance. Et permettez...
Elle s'arrêta à nouveau devant lui et ses prunelles dévoilaient, sans qu'elle ne le veuille ni n'en sois consciente, toute l'étendue de sa détresse.
permettez qu'un des garçons prenne mon nom. C'est la seule condition qui m'importe vraiment.
Et sur un clignement, ses yeux reprirent l'éclat de la colère et du mépris.
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