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[RP] De l'Amour et de la folie...

Asophie
["D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur."]
(Oscar Wilde)


Douche froide ou assimilé.
Remballés les trémolos et les yeux mouillés.
La faiblesse et le romantisme suranné issue d'une bonbonnière de pucelle leur était interdite.

Il venait de le lui rappeler avec la dureté qui le caractérisait. Serrant les dents, la toujours vicomtesse ravala ses larmes et sa sensibilité de bonne femme, et hocha la tête.
Le pli amer qui était apparu depuis peu au coin de sa bouche se marqua à nouveau lorsqu'elle remballa sa faiblesse d'amour, remise à "après le serment de l'Autel".
Oui, bien sur. On ne s'est pas vus depuis deux mois, j'ai mis au monde votre fils sur un champ de bataille, nous avons l'un et l'autre survécu à différents carnages : on peut remettre nos effusions à plus tard. Les retrouvailles passionnées, c''est tellement surfait de toutes façons...

Elle releva le menton et posa son regard au loin sur la cérémonie.

Soit. A tout à l'heure.

Droite comme un "i", la main droite allant se reposer sur le pommeau de son armes, l'autre se glissant sous sa cape, elle allait retrouver l'appui du mur, le cœur comprimé par une douleur sournoise autant qu'acide.
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"Connais-toi toi -même et tu connaitras l'Univers et le Divin."
Sancte
[ « Il eut le plus grand des courages : vivre en fol et mourir en sage. » ]
(Fin de l'épitaphe de Samson Carrasco gravée sur la tombe du chevalier errant Don Quichotte de la Manche, de Miguel de Cervantès)


Contrairement à ce qu'indiquaient les apparences, il n'était pas gauche avec les femmes. Il fallait simplement croire que le fait de se battre continuellement contre des moulins à vent avait eu définitivement raison du maigre substrat de sensiblerie qui l'animait jadis, ou qu'il feignait d'arborer pour la facilité que cela occasionnait dans les rapports conjugaux. Inutile de vous faire un dessin. On connaît tous plus ou moins ça.

« Et mes jambes, tu les aimes mes jambes ?
- Bien sûr que je les aime mon amour.
- Et mes yeux, tu les aimes mes yeux ?
- Ah tiens, tu m'fais penser. J'reviens. On a plus de PQ. »

Donnant peu, et exigeant beaucoup, Iohannes se demandait souvent pourquoi tant de monde souhaitait encore lui prêter main-forte, plutôt que de lui servir comme les autres un bon crochet du gauche pour le calmer définitivement de son indolence sentimentale. En attendant, il avait passé ces dernières semaines à travailler la terre, à soigner le bétail, à réaliser des travaux d'aménagement dans un mas délabré en prévision des rigueurs de l'hiver, à prier, à enseigner la théologie et à forger le caractère de Charlemagne, pour éviter d'en faire un de ces aristocrates aussi pédants qu'effeminés qui pullulaient dans les salons mondains pour le plus grand malheur de la France. Bref. Une enfilade de jours marqués par la sévérité d'une vie monastique et clandestine. Ajoutons à cela le joli hématome qu'il portait juste au dessous de la pommette, et l'on comprend tout de suite mieux pour quelle raison il ne tient à se départir ni de sa vigilance, ni de son armement. Sur ce dernier point au moins, étaient-ils identiques, avec celle que l'on pouvait désormais appeler sa moitié sans trop prendre de risques. Puis vint le moment, où, se sentant observé de toutes parts, Iohannes ne tarda pas à se laisser séduire par l'impolitesse qui consistait se mettre sous sa capuche, afin de ne pas avoir à être la cause indirecte d'un remue-ménage qui mettrait l'église sens dessus-dessous. Il se trouvait dans une période où il lui fallait à tout prix arrêter de se dérouter allègrement dans chaque fossé qui s'offrait à lui, car sa contrariété augmentait à mesure que les hautes murailles qu'il avait érigé entre lui et le monde s'effritaient. La dureté de son caractère, plutôt que de se dissiper en présence de son épouse à crédit, s'était dès lors considérablement dilatée, pendant qu'une euphorie candide envahissait secrètement son for intérieur. Finalement, il restait sans doute un petit espoir pour qu'on puisse encore considérer ce remarquable connard comme quelqu'un de délicieusement affable.


Et vous serez gentille de bien vouloir arrêter de tirer une tronche de quinze toises. On dirait que je vous bats. Nous sommes à un mariage, je vous signale. Pas à la première communion de Dragonet. Souriez. Détendez-vous. Ayez l'air heureuse. Je sais pas moi. Si, tiens. Tenez. Pensez à une tarte aux framboises.

Et évitez simplement de sourire béatement en rêvant me la coller en travers de la gueule. Ce sera bien aimable.
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Herra
Herra sourit à Came, puis voyant que la cérémonie débutait, elle le luivit. Ils s'installèrent sur un banc. Herra prit la main de Came dans la sienne et lui chuchotta doucement dans l'oreille :
Merci mon pour ton cadeau, il me ravit au plus haut point. Je le porterai toujours sur moi, il ne me quittera jamais.
Elle le regarda avec un sourire plein de tendresse.

Puis elle écouta le sermon, et récita à voix basse le credo à la suite du curé :


Je Confesse à Dieu Tout Puissant,
à tous les Saints et à Vous aussi mes Amis,
parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le très haut nous accorde la pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.
Keridil
Et défection !
Il avait fallu que la blonde observe la foule, en joyeuse commère qu'elle était à n'en pas douter. Et en regardant qui donc pouvait être là, il se trouva que ses yeux s'étaient posée sur la silhouette sombre à faire peur. D'ailleurs, quand, un instant plus tard, il avait lui-même regardé dans la direction du Grand Ambassadeur et de sa femme, celui là s'était senti frissonner. C'est que l'Amahir n'est pas un homme bien courageux. Oh, sa jambe à moitié perdue suffira à faire croire aux générations à venir, et à ses pairs, qu'il avait vaillamment combattu la félonie, la bretonnie et autres débilités. Il l'avait fait, oui mais l'adjectif était peut-être un peu fort. Être de la cavalerie, noble, loin des primes rangs, est-ce être vaillant ?
Être diplomate, encore plus loin, dans des bureaux feutrés, est-ce l'être ? Certainement pas. Et qui, dans l'Histoire illustre du monde, saurait citer d'autres Ambassadeurs que les anonymes que peindra, un siècle plus tard, un certain Holbein ?

Mais tel n'est pas le propos.
Le brun déposa sa main sur le genoux de son épouse, leva les yeux au ciel.

Son Altesse, mais vous ne pouvez le voir à cause de la perspective, est tout à côté de son frère, et croyez moi, il n'a pas de chaînes. Ce n'est pas un enfant qui souffre.

Cela voulait dire, en bref : ne vous occupez pas de lui. Pitié.
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Natale
Il inspire un grand coup et gonfle ses poumons de cet air empli des parfums des Dames, de la chaleur musquée -limite suffocante- de la foule réunie dans cet édifice, de la cire et de la fumée des bougies, de l'encens qui se consume doucement à proximité, et des quelques chrysanthèmes dont le très subtil parfum parvient à peine à percer tout ça.
A tout seigneur tout honneur, il s'agenouille lui aussi sur le prie dieu situé juste devant l'autel, un petit sourire en pensant que les églises ont la curieuse façon de se remplir par le derrière, tant et si bien que le fond se retrouve bien un peu par devant. C'est pas non plus la grande nef de Leur Dame Parisienne tout de même.
D'ailleurs, jamais Castelnaudary n'avait vu autant de têtes couronnées en une seule journée. N'est pas Capitale Mondiale du Cassoulet qui veut ! Au moins l'événement pourrait profiter un peu au commerce local et à la renommée de la petite bourgade qui réunit là et pour l'instant sans effusion de sang, les tenants de chaque camp participant à cette guerre qui saigne la France.
Aaaaaamen !

Il récite à voix basse quelque chose qui ressemble au crédo mais que de toute manière personne n'entend.
Les deux mains croisées sur le dossier, on lui donnerai Aristote en confession...

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number 7
Castelreng
    Quelque part dans le nord du Royaume - Campement des Royalistes – novembre 1459



Un pigeon. Un pigeon de Toulouse. Il l’avait reconnu à la couleur de ses yeux (et pourquoi pas !!) et surtout au sceau du Comte de Rabat. Le balafré lui envoyait missive se dit-il pensivement. Il s’empressa d’en faire lecture et fit grise mine sachant d’avance qu’il ne pourrait s’y rendre. Il s’empressa de prendre un parchemin vierge et écrit à l’intention de son intendant et fils, resté à Cordas.

Citation:
Mon fils,

Mon ami le Comte de Rabat m’a fait parvenir une invitation pour ses noces, je te demande donc d’aller me représenter à l’église de Castelnaudary le 7 de ce mois. Fais en sorte s’il te plait de ne point arriver en retard et prend comme présent le jeu de selles faites avec le plus beau de nos cuirs.

Je compte sur toi mon fils et attend de tes nouvelles pour me conter cette journée où je ne pourrais être. Je te ferais parvenir un plus long courrier dans ses prochains jours.

Vous êtes dans chacune de mes pensées tes sœurs et toi.

Ton père.








Sa missive faite, il la scella et l’accrocha à la patte d’un pigeon bien reposé et le fit partir vers Cordas.
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Godgaby


C'était pas l'endroit le plus loin où il dut aller, mais il parvint tout de même à être en retard. De toute façon même quand il doit traverser la rue de la taverne au bordel il est en retard et la mère maquerelle l'engueule. Rien d'étonnant à ce qu'il ait du mal à se pointer à une cérémonie, quoi qu'il y a toujours un ou deux enfants de chœurs assez docile et crédule, béni soit le seigneur de les avoir fait idiot quand ils sont jeunes.

Arrivant donc en retard, il passa le parvis sans se presser, on était plus à quelques minutes près, franchi les lourdes portes tout naturellement et remonta l'allée centrale. Les gens aimaient se mettre derrière comme des voleurs, lui aimait être devant, comme tout noble qui se respecte. Un jour il faudra écrire un guide pour apprendre aux nobles qu'ils ont des places réservés dans les premiers rangs, et que poser leur cul plus près de l'autel ne leur ferait pas de mal.

Ainsi il parvint au bout de la longue allée, en ayant salué de la main quelques personnes ci et là qu'il reconnaissait plus ou moins, et chercha une place où s'asseoir. Bousculant quelques personnes qu'il força de fait à se lever pour lui permettre de passer, il eut un bref sourire, c'est fou ce qu'il était emmerdant ces temps ci.

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Charlemagne_vf
    Vous êtes dur, mon frère. Un bâtard Malemort est trop bête pour être dangereux. Leur problème est simplement d'être nombreux.

    Quant à Madame de Railly, la tutrice féodale dont il fallait se méfier, si elle était de celles qui s'émeuvent vite, elle ne représentait pas non plus un danger aux yeux du Prince. Pas qu'elle fusse bête, non. Elle était juste soumise : à un époux, au souvenir de Béatrice, à Charlemagne lui-même, à sa vie. Décemment, elle ne pouvait être un danger, et si elle avait pu le devenir, Sancte aurait eut tôt fait de l'écarter.
    Au lieu de cela, l'Infant recevait ses lettres. L'Infant lui envoyait des lettres. Il s'entraînait à l'écriture par elle.
    Mieux, elle savait des choses que le Fils de France devait savoir ; elle serait la clef de quelques mystères, lesquels ne suffisaient pas à duper l'Aiglon.

    En bref. Charlemagne Henri Lévan avait besoin de sa tutrice féodale, en aurait besoin, et puisqu'il avait du se résoudre à dépendre du Resplendissant, il devrait faire avec l'un comme avec l'autre, se méfiant de chacun d'eux.
    La balance entre le paria et la mondaine devrait trouver son équilibre en le Prince, aux fins qu'il croisse en puissance, qu'il devienne un homme, et pas un ordinaire.

    Malhabile, le Sombre avait éludé la question de l'Eglise. Lui, homme de Dieu, se refusait à parler de ces choses. Le puîné réserva ses interrogations pour un autre temps, loin de se résoudre à ne pas y trouver réponse, et alors que les murmures s'élevaient, certains récitant des textes, d'autres jouant au couple troublé, le regard guiséen se posa sur une femme, au nom de la sagesse. Σοφια.

    Qui est-elle ?

    L'adresse est faite au très noir Sancte, qui, pas plus que les autres, est exempt des remises en question princières. Parce qu'il est "un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui."*
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    *Sartre, dans Les Mots.

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Della
Que dites-vous ? Charlemagne est là ?
Je veux le voir !

Ce fut alors un étirement de cou assez périlleux parce qu'il ne fallait pas trop se faire remarquer non plus, on sait se tenir quand même.
Enfin, à condition que l'hérétique ne se relève pas, que Kéridil reste penché de cette façon pour prier, elle pouvait deviner sa chère Altesse.
Il avait grandi.
Il semblait en bonne santé.
Kéridil avait raison. Il était bien traité.
Le son de la voix de son époux avait laisser s'insinuer le doute en elle, avait-elle plus de droits qu'un frère ? Le sang n'était-il pas premier ? Mais lorsque le sang était mauvais ? Ne fallait-il pas alors intervenir et reprendre cet Enfant qu'elle aimait plus qu'elle n'aimerait jamais le sien ?

Della n'était pas du genre à se résigner.
Pas non plus à se soumettre.
Pas plus que renoncer.
Mais elle était "bien élevée" et elle ne se permettrait pas de taper un scandale à un mariage (sauf celui de sa Mère).
Donc, elle se tint coite, plongeant dans la prière faute d'un bon verre de vin.
Ah oui...ses anciens démons revenaient doucement, et cela malgré l'enfant qui grandissait en elle. Le vin reprenait une place un peu trop importante dans sa vie.
Pourvu que la prière puisse la soulager aussi bien qu'un carafon de Beaumont...

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Sancte
La réponse légère de Charlemagne concernant les Malemort appelait cinglante réplique. Mais Iohannes l'ayant écouté sans l'entendre, la riposte n'eut jamais lieu. Ce n'était pas important. Ils passaient leurs journées ensemble. Il n'y avait donc pas le feu au lac pour prévenir Son Altesse de ses menus péchés d'orgueil. Il en revint aux présumés tuteurs. Si cette menace était dans l'impossibilité de l'accabler en pleine église, au surplus en pleine cérémonie de mariage, alors il était en parfaite posture pour se payer allègrement leur fiole. Par égard pour son demi-frère autant que pour lui-même, il se retint, et répondit à la dernière interrogation du Prince.

Sophie. Vicomtesse de Terrides.
Mon épouse à crédit.

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Saino


Alors que les personnes dans l’église se confessaient pour se purifier, les retardataires finissaient de prendre place avec plus ou moins de doigté. Certains nobles habitués à tous les droits, qui les leur, ne purent s’empêcher de se faire remarquer. Mais ils oubliaient que tout le monde est égale devant la mort et aux yeux du Très Haut.

Le vicaire poursuivit la célébration malgré ses interruptions intempestives.


Noble assemblée,

Un passage du Livre des Vertus va maintenant vous être lu. Il s’agit d’un extrait de la Création.


A bout de bras, le père Saino montra le Saint Livre avant de commencer la lecture de sa voix envoutante.



Citation:
“Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine, je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que J’attends de vous, Je vous permets aussi de l’éprouver également envers vous, en couple. La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but. Mais seul l’amour que J’aurai béni pourra permettre l’acte de chair, afin que votre espèce perdure dans Mon amour.”

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Capadre des Vents chauriens
Ingeburge
Elle ne confessa rien, se bornant à s'agenouiller et à joindre les mains le temps de la prière. A quoi bon répéter ces paroles en lesquelles elle avait cru, croyait encore mais qui en ce jour, ne lui seraient d'aucun secours? Elle demeura donc là, sur le sol, les prières qu'elle élevait vers le Ciel étant tout autres. Il y était surtout question de salut car elle estimait, peut-être bien orgueilleusement, qu'elle en était arrivé à un stade où ses fautes étaient trop lourdes pour être effacées d'un simple revers de main. Demander pardon aurait le même effet superficiel, le mal était bien trop profond pour se contenter de cet électuaire; non, c'était à Sa miséricorde qu'elle en appelait, aussi désespérément que son visage adamantin ne reflétait rien.

Il y a une lecture, brève; elle se releva, tâchant de comprendre ce qui était lu. Le choix du passage fit frémir les commissures de ses lèvres. Foutredieu, que fichait-elle là?

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(Joueuse en plein déménagement, merci de votre compréhension)
Sancte
Qu'était-ce que le mariage sinon une messe en plus huppée ? Une fois qu'on s'y trouvait, il n'y avait plus moyen de se débiner. Il fallait boire le calice jusqu'à la lie. Cela permettait toutefois aux hommes de fricoter avec leur régulière. En attendant de filer en douce, sans doute ... vers un ailleurs plus confidentiel.
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Marievictoire
Et le mariage allait doucement et tranquillement, la future mariée elle, est de plus en plus terrorisée. Terrorisée à l’idée de penser qu’elle peut souhaiter en venir jusqu’au meurtre.

Résiste !

Terrorisée également de savoir que son destin n’est rien d’autre que celui d’être l’une de ces poules pondeuses sensée pourvoir de nombreux héritiers à une Maison Prestigieuse.
Car c’est bien là le but premier du mariage tel qu’énoncé par le Père Saino. Elle en a froid dans le dos.


Résiste !

Terrorisée de savoir qu’au final dans tout ça, toutes ces dates, tous ces événements, toutes ces robes et fanfreluches, on ne lui à guère réellement demandé son avis, où plutôt on lui a simplement demandé d’acquiescer. Son choix en vérité ne lui appartient pas, à croire qu’on lui a programmé sa vie à l’avance, même bien avant sa naissance.

Résiste !
Sa conscience, telle une petite voix, lui dicte la démarche qu’elle devrait suivre si elle avait un peu de courage au moment d’affronter sa vie.

Au final ce qui la terrorise peut-être le plus c’est qu’elle a apprit à avoir un semblant d’amour et de désir réel pour cet homme, mais elle a peur que cela ne soit pas vraiment partagé.

Au final elle a peur aussi de n’être que le terme d’un échange, une griffe au bout d’un parchemin que l’on pourra au loisir brûler ou dénoncer.
De fille elle doit devenir femme en l’espace de quelques heures, comme par enchantement, mais elle a le sentiment de n’avoir aucune prise sur sa propre vie, comment pourrait-elle ne serait-ce qu’ensuite avoir un peu d’emprise sur celui qui guidera désormais sa destinée d’adulte à part entière ?
Ne l’a-t-on jamais considéré comme un être doté de sa propre raison ?

Comme un accouchement avant l’heure elle se souvient enfin de ce que lui a dit sa marraine et témoin juste avant que tout cela ne commence :


La Brienne a écrit:

... quel mariage? Celui que j'ai fait aboutir ou les autres qui ont été avorté lorsqu'il fallait prononcer le oui fatidique voir même avant?


Oui, elle lui avait indiqué la voie peut-être volontairement.
Elle réalise alors qu’elle n’est qu’une passagère et qu’il est grand temps de descendre du carrosse, descendre avant qu’il ne soit trop tard.


Résiste !

En aura-t-elle la force ?

Une légère brise vient refroidir sa nuque et elle se surprend à trembler un peu.
C’est alors que l’on peut se rendre compte que la mariée éclate en sanglots et brise le presque silence de l’Eglise de Castelnaudary.
A quoi bon ! A quoi bon tout cela ? Elle sèche ses larmes et décide d’en finir.
Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ! Adieux voile de dentelle ! Adieux bijoux ! Elle jette collier et boucles d’oreilles sur le dallage, libérant ses cheveux au passage.

« Une femme debout ! ».

D’un geste elle se relève, elle sent la proximité de son promis, celle de son grand père et des témoins, celle du prêtre, elle affronte désormais toute l’assemblée.
Les yeux encore rougis elle cherche les mots en vain, ses mains plaquées sur le ventre comme pour calmer sa respiration, le souffle lui manque – surtout ne pas prendre un malaise tout de suite.


Désolé !

C’est tout ce qu’elle trouve à dire, un seul et un simple mot avant de prendre la fuite.
D’ailleurs c’est bien beau de prendre la fuite mais pour aller où ?
Elle se sent cernée par tous ces invités, dont la plupart bouchent l’entrée, enfin la sortie, au fond de l’église, cernée par leurs témoins de part et d’autre. Comme dans tous tableaux elle devine enfin le point de fuite, bruit de siège qu’on bouscule un peu, elle enjambe le prie dieu et, par delà la mêlée, se faufile auprès de Saino qu’elle frôle et contourne par la gauche.


Pardon.

Dans sa foulée elle renverse un cierge, elle n’entend que le fracas du bougeoir qui vient choir sur le sol, sans deviner pour autant que dans le même temps la flamme s’éteint et que la cire molle se fige sur la pierre froide. Elle n’en a cure de toute manière ! Parvenue dans le chœur il lui faut trouver une échappatoire, sa main gantée longe les murs et elle trouve enfin la poignée de la porte de la sacristie : une petite Victoire pour Marie, enfin.
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Marguerite, incarné par Marievictoire


Elle réprime un bâillement, si le curé qui l’avait marié en son temps lui avait dit qu’elle aurait une petite colonie de sept marmots à élever quasiment seule avec un mari qui revient de la mine à moitié saoul… Et bien elle aurait peut-être réfléchit à deux fois avant de dire oui.
C’est alors que tout dérape. Premières fausses notes, premiers fracas. Et vlan, adieu dentelle, adieux bijoux. Par la boulasse qui aurait pu croire que la petite était une femme objet !


Marievictoire a écrit:
Désolé !


Et voilà comment on vient tout foutre en l’air sur un coup de tête.
*Oh ! Bonne mère !*
Voilà qu’elle se surprend à implorer la Création. L’épouse fait sa malle ! On ne peut pas dire que tout ça ça vous inspire le désir!
Alors elle, sa servante et confidente, qui jusque-là tenait la traine, décide de la suivre.
Hop ! Hop ! Hop !
Attention le fauteuil ! ….StOOooooooop ! Le prêtre ! Courte et très rapide révérence :

« Monseigneur… »
Déjà elle la voit parcourir le chœur.
« Pardon ! »
Puis, en s’exclamant :
« Marie ! »
Elle parvient alors tout juste à s’engouffrer dans l’embrasure de la porte de la sacristie qui se referme sur ses pas.

Tout en se retournant elle remarque « sa » petite en train de fermer à double tour la lourde porte en chêne. Elle inspecte rapidement la pièce : une cheminée, un vitrail, mais bien trop haut. Pas une seule issue en somme.
Les voilà dans de beaux draps. Toutes les deux bloquées dans cette souricière.
Elle reprend d’une voix douce, consolante, une voix de mère ou de grand-mère :

« Marie…. »
Le petite vient se loger dans ses bras et pleure toute les larmes de son corps.
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