Thorn
[ Paris, Locaux de l'AAP, quatre mois auparavant ]
Le Baron était rédacteur à l'AAP, ce célèbre papier qui faisait le tour du Royaume, que dis-je, du continent, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ce journal qui comptait parmi ses membres des personnalités de tout bord, Amirale de France, pirate flamand refoulé, spinoziste artésien, Duc Angevin, Comte mainois, Prince de France et son homologue bretonne.
D'ailleurs, Le Wolback faisait de l'oeil à cette dernière, non pas que lui, dictateur mainois, était intéressé par l'engeance barbare qui vivait de l'autre côté de la frontière, mais il faut avouer qu'elle avait un charme certains. Concrètement, elle était appétissante. Jeune et belle. Et dans le maine, à quelques exceptions près, il n'y avait pas de telle créature.
Aussi, étant avant tout friand de blonde -et cela tombait bien, elle était blonde, la dinde- Il se décida d'aller lui parler. On la disait femme de peu de vertu, tout comme notre Wolback favoris, au détails près que lui était homme. Et qui se ressemblent s'assemblent, oui, s'assemblent, c'est le cas de le dire. C'est ainsi qu'il fut amené à se rendre en la capitale, à traverser la petite cours qui précédait l'entrée gardée de l'imprimerie où claquait la badine d'un Italien et à somnoler sur un bureau, filet de bave inclus, attendant qu'elle daigne faire son apparition.
Le jour tant attendu vint enfin. Mais le Baron ce jour-ci avait décidé, pour alléger ses bourses, de faire quelques emplettes de natures diverses dans les marchés de la ville. Lorsqu'il revint, suivi d'un valet boiteux -ce qui ne facilita pas le transport- chargé de marchandises quelconques, celle qu'il comptait embusquer s'était volatilisée, repartie aussi vite qu'elle était venue. Si ça se trouve, elle n'était jamais venue.
Pour évacuer la rage accumulée depuis tout ce temps -deux jour-, il fit fouetter et stranguler le valet, avant de le livrer à la vindicte populaire, a savoir le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive. Ne parlons pas de la difficulté qu'il eut alors pour se débarrasser du corps, c'est pourquoi il ne s'en débarrassa pas et le laissa là, au fond d'une armoire désertée de l'AAP.
Des mois, non, des années, passèrent avant que la Princesse ne consente à pointer le bout de son nez. Aussitôt, le Wolback se leva. Du moins il essaya, car ses pieds atrophiés par tant dinactivité refusèrent d'obéir. Ils faisaient grève, et c'était le pied.
S'improvisant courtisan, il déclara :
« Ma douce, si vous consentez à notre union,
Alors... »
Il porta sa main à sa barbe de quelques jours en hochant la tête.
« Je vous prendrai volontier contre le mûr. »
En le montrant du doigt. Ce n'était pas un mûr mais une fenêtre.
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Le Baron était rédacteur à l'AAP, ce célèbre papier qui faisait le tour du Royaume, que dis-je, du continent, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ce journal qui comptait parmi ses membres des personnalités de tout bord, Amirale de France, pirate flamand refoulé, spinoziste artésien, Duc Angevin, Comte mainois, Prince de France et son homologue bretonne.
D'ailleurs, Le Wolback faisait de l'oeil à cette dernière, non pas que lui, dictateur mainois, était intéressé par l'engeance barbare qui vivait de l'autre côté de la frontière, mais il faut avouer qu'elle avait un charme certains. Concrètement, elle était appétissante. Jeune et belle. Et dans le maine, à quelques exceptions près, il n'y avait pas de telle créature.
Aussi, étant avant tout friand de blonde -et cela tombait bien, elle était blonde, la dinde- Il se décida d'aller lui parler. On la disait femme de peu de vertu, tout comme notre Wolback favoris, au détails près que lui était homme. Et qui se ressemblent s'assemblent, oui, s'assemblent, c'est le cas de le dire. C'est ainsi qu'il fut amené à se rendre en la capitale, à traverser la petite cours qui précédait l'entrée gardée de l'imprimerie où claquait la badine d'un Italien et à somnoler sur un bureau, filet de bave inclus, attendant qu'elle daigne faire son apparition.
Le jour tant attendu vint enfin. Mais le Baron ce jour-ci avait décidé, pour alléger ses bourses, de faire quelques emplettes de natures diverses dans les marchés de la ville. Lorsqu'il revint, suivi d'un valet boiteux -ce qui ne facilita pas le transport- chargé de marchandises quelconques, celle qu'il comptait embusquer s'était volatilisée, repartie aussi vite qu'elle était venue. Si ça se trouve, elle n'était jamais venue.
Pour évacuer la rage accumulée depuis tout ce temps -deux jour-, il fit fouetter et stranguler le valet, avant de le livrer à la vindicte populaire, a savoir le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive. Ne parlons pas de la difficulté qu'il eut alors pour se débarrasser du corps, c'est pourquoi il ne s'en débarrassa pas et le laissa là, au fond d'une armoire désertée de l'AAP.
Des mois, non, des années, passèrent avant que la Princesse ne consente à pointer le bout de son nez. Aussitôt, le Wolback se leva. Du moins il essaya, car ses pieds atrophiés par tant dinactivité refusèrent d'obéir. Ils faisaient grève, et c'était le pied.
S'improvisant courtisan, il déclara :
« Ma douce, si vous consentez à notre union,
Alors... »
Il porta sa main à sa barbe de quelques jours en hochant la tête.
« Je vous prendrai volontier contre le mûr. »
En le montrant du doigt. Ce n'était pas un mûr mais une fenêtre.
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