Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>

[RP] Roulotte et compagnie, une Vieille et son apprentie

--Ethelbruge
[Dans le secret d'une chambre de taverne]

J’étais la proie au doute, l’image de mon paternel s’était imposé à moi refroidissant mes ardeurs, je faisais une bêtise…et puis soudain une puissance dernière moi, une chaleur esquisse qui se colle, ses mains, une caresse, un baiser dans mon cou et des mots doux, presque amoureux, je ne m’illusionne pas je sais que les mots ne sont là que pour m’emmener vers son plaisir, je le sais, mais je ne veux pas le savoir, je veux m’illusionner l’espace de cette nuit, oublier, aimer et être aimer….par cet homme qui prend impérieusement mais qui donne en retour…

Hooo….Rodan…

Ces sensations qu’il me fait découvrir alors qu’il me caresse…et hooo je ne savais pas qu’on pouvait faire ça, c’est….je m’abandonne contre lui la proie de frisson, il m’emporte, m’embrasse, m’apprivoise, m’hypnotise de ses mots, de ses baisers, de ses caresses. Toutes ces sensations si nouvelles qui viennent en moi avec force, jamais jamais je n’ai ressenti ça…j’ai oublié le beau Mathieu, je ne vois que Rodan, que cette force, cette puissance, ce désir qui émane de lui, qui vient à la rencontre du mien, nous nous retrouvons dans sa chambre, la porte fermée, mes seins à l’air libre frissonnant vers un désir qui me possède…et je ne sais comment nous en sommes arrivés là.

Nous nous faisons face dans cette chambre, devant sa paillasse, nos regards s’arriment, il me tient à sa merci, une nouvelle caresse dans cet endroit si intime font céder mes derniers doutes, mes dernières résistances avec ce désir qui déferlent en moi balayant tout sur son passage, accélérant ma respiration, mon cœur….et cette envie au fond de moi que par pudeur je n’ose dire « oui, encore, je veux plus… », le plus je l’aurais bientôt, j’esquisse un sourire, plus de pudeur, juste l’envie !

Rodan…je…

Un murmure presque une supplique alors qu’à mon tour je déboutonne sa chemise, glisse mes mains sur son torse puissant, doucement d’abord, ivresse de la découverte, j’ose un baiser sur son torse, je frisonne encore sous ses caresses….plus, je veux plus, mes caresses se font plus insistantes, je me colle à lui …

Rodan….dis moi…montre moi…ne me fait pas mal....

La peur soudain de ne pas être à la hauteur, son désir est fort, puissant, mais elle est si ignorante, soudain cela l'assaille alors qu'elle va franchir la barrière, elle se souvient de la douleur, elle ne veut plus avoir aussi mal que lorsque le beau Mathieu la prise, et qu'amoureuse transis elle lui a bêtement cédé....
Rodan
A faire pâlir tous les marquis de Sade .... je vais t'aimer ...

Rodan….dis moi…montre moi…ne me fait pas mal....

L'expression dans le regard de cette femme enfant le transperça. S'en était presque douloureux. Dans les noisettes, la peur d'avoir mal, la peur de ... mal faire la peur de ... décevoir, d'être déçue de ...

Quel raclure s'était ainsi emparé d'elle ... sans lui dire ... sans la prévenir que la toute première fois c'est douloureux ... Certes ... il était sur le point de l'utiliser seulement pour son désir ... mais quelque chose dans son regard l'avait touché et il avait préféré la conquérir. A présent cette douleur, cette peur le rendaient encore plus doux, plus attentionné. Et pour la première fois depuis longtemps il ne pensa pas à son plaisir mais à celui de sa compagne d'au moins une nuit. Elle était si touchante, si désarmante.

Avec toute la douceur dont il était capable il fit glisser sa robe au sol. Elle avait envie mais si peur ... il prit doucement ses mains dans les siennes, déposa un baiser sur chacune avant de la conduire jusqu'à la couche. Il l'incita à s'asseoir avant de faire de même. Déposant un baiser dans sa chevelure il murmura ...


Je vais te faire oublier celui qui t'a fait du mal ... je vais t'apprendre à ne plus avoir peur ... belle Ethel. _ lui caressa les cheveux, puis laissa sa main explorer son dos pour descendre jusqu'au creux de ses reins. _ je vais t'apprendre à aimer ce que tu ressens ... ce soir ... cette nuit je vais m'occuper de toi ... de ton désir ... de ton plaisir ... pour te faire oublier ce qu'on t'a fait ... pour que cette nuit soit pour toi comme une première fois. _ il prit le menton de la jeune fille dans sa main libre pour pouvoir plonger dans son regard, elle devait savoir ... il voulait être honnête avec elle.

Ethel, belle Ethel, tu ne dois pas t'en rendre compte mais ... tu es désirable. De nombreuses femmes provoquent le désir mais il y a quelque chose en toi ... de si différent. Que tu m'as attirée au premier regard. Tu es si ... charmante. Ce désir, tu l'a provoqué en moi et ... j'avoue que très vite j'ai eu envie de toi pour combler ce désir et te prendre sans penser à toi mais ... il y a quelque chose dans ton regard ... tes derniers mots ... non ne t'inquiètes pas ... c'est juste que pour la première fois depuis ... longtemps ... je ne veux pas ... penser à mon désir ... je veux t'apprendre que toi aussi tu peux ressentir des choses ... belle et douce Ehtel ... cette nuit je vais t'aimer ... t'aimer comme on ne t'a jamais aimé* ... pour que demain toute trace de ce qu'il t'a fait soit oubliée ... tu me comprends ? cette nuit ... je m'occupe de toi ...

Il l'enlaça, refermant ses bras autour d'elle, respirant son parfum, les yeux mi-clos. Il espérait ne pas l'avoir blessée avec ses paroles. Il serra contre lui ce petit corps frissonnant et doucement bascula. Ils se retrouvèrent allongés, face à face. Avec une infinie douceur il lui caressa le dos, remontant et descendant plus loin à chaque fois. Il n'était plus pressé, il n'était plus avide de ce petit corps. Il voulait juste donner, donner du plaisir pour une fois ... pour une fois depuis si longtemps ... depuis que la vie l'avait si brutalement séparée de sa compagne. Un voile de tristesse passa dans son regard une fraction de seconde, ses paupières papillonnèrent. Il se serra plus fort contre son amour d'au moins une nuit et risqua tout bas ...

Je t'aime belle Ethel au moins pour une nuit ...

Il était bouleversé par ce petit corps contre le sien ... bouleversé parce qu'elle lui avait fait ressentir, se souvenir, alors qu'il voulait oublier ... mais peu importait. Une si jeune femme, à peine sortie de l'enfance et déjà si abîmée par les hommes ... il voulait le temps de sa présence ici mettre du baume sur son coeur pour lui donner la force de survivre ...



*HRP : J'ai emprunté ces mots à Michel Sardou, ils ont extraits de "je vais t'aimer".
_________________
--Ethelbruge
[Je t'aime....pour une nuit]

Je l’écoute, nue contre lui, nue dans ses bras, nue sous sa caresse, je frémi de sa main remontant mon dos, légère telle une plume, comment a t il compris ? Je n’en sais rien mais il sait et il ne veut pas que son plaisir, il veut le mien aussi…et c’est merveilleux c’est si bon de sentir cette attention, moi qui en est tellement peu…

Il soulève mon menton, plonge son regard dans le mien, va-t-il à nouveau m’embrasser ? Ses baisers sont si bons, douceurs et forces, désir et retenu, savant mélange qui fait battre mon cœur au centuple, m’inonde de chaleur.
Non point de baiser, des mots …doux, des mots…durs, des mots…honnêtes. Je ne sais comment réagir, alors qu’il me serre contre lui, m’enlace de ses bras, mon cœur, mon corps hésitent entre joie et chagrin…je le savais que ce n’était que mon corps qu’il voulait, mais je voulais tellement m’illusionner…maintenant plus d’illusion, je sais…et je veux toujours me donner à lui, je veux que ses mots soient réalités, je veux qu’il me fasse ressentir ce plaisir qu’il me fait toucher du doigt. J’ai confiance, peut être ne devrais je pas, mais ce soir, il a ma confiance.

Je t'aime belle Ethel au moins pour une nuit ...

Je souris, savoure les mots prononcés « je t’aime » c’est si doux même pour une nuit à entendre, deux mots et demi de bonheur simple, l’amour. Mes mains se posent sur son torse, pour m’écarter un instant de ses bras, pour plonger mon regard dans le sien. A sa manière, il me touche, la façon qu’il a de prendre soin de moi, de vouloir me donner du plaisir, de me faire ressentir les choses, de me faire passer avant lui contrairement aux autres….et dire que nous avons à peine commencé la nuit ! Cette pensée me fait sourire, je lui souris, dépose un baiser doux, timide encore sur ses lèvres et avec cet éclat de maturité qui arrivent de temps à autre chez les jeunes femmes juste sortie de l’enfance, je lui répond, je livre ce que je ressens, pense, veut.

Je m’en doutais Rodan….que comme les clients de la taverne…qui me touchent, essayent de me tripoter…tu désirais la même chose qu’eux…mon corps, ton plaisir…aime moi Rodan…aime moi même si ce n’est que pour cette nuit, fait moi découvrir ce qu’est l’amour…fais moi oublier ! Montre moi ! Aime moi !

Telle une enfant impérieuse, qui veut ce qu’elle désire tout de suite, sans attendre, sans arrière pensée, mes bras s’accrochent à son cou, je suis pleine d’espoir, pleine de désir pour lui, et sans lui laisser le temps de répondre à nouveau, je pose mes lèvres sur le siennes, celant ma nuit à la sienne, son plaisir au mien…
Rodan
Une nuit juste pour eux ...

Se laissant enlacer, il sourit avec délice avant de répondre à son baiser avec fougue. Ses mains explorèrent la peau de la jeune femme, jouant à provoquer des frissons de désir. A ces baisers et ces caresses se succédèrent des milliers d'autres. Et pour une nuit il n'existait plus rien d'autre que cette chambre où les deux amants s'aimèrent.

Rodan tint ses promesses et aima Ethel avec toute la douceur dont elle avait besoin. Leurs ébats furent un baume pour ces deux âmes abîmées par la vie. Le petit matin les trouva enlacés et endormis le sourire aux lèvres. Seul l'état de la paillasse aurait pu témoigner de la passion qui les avait liés.

Un rayon de soleil caressant son visage réveilla Rodan. Pour la première fois depuis des années, il n'avait pas fait de cauchemar. Le jour se levait à peine. Au loin, un coq chantait.

Il déposa un doux baiser sur le front de sa belle endormie. Caressa son épaule, descendit le long de sa hanche et sourit au frémissement de sa peau. Elle était belle, si belle, si fragile et forte à la fois. Il espérait que cette nuit lui avait donné la force de continuer. Lui se sentait apaisé. Si elle le souhaitait il resterait une nuit de plus ... c'était à elle de décider.

Il poursuivit ses caresses lui laissant le temps de se réveiller en douceur.

_________________
--Un_vieux_corbeau
Le vieux Bran était heureux d'avoir délivré son message, il allait pouvoir se reposer. Une brassée de grains lui remplit l'estomac. Tout en picorant, il gardait un oeil sur la blonde. Elle tenait le parchemin, ne l'ouvrait pas. Après tout sa mission était remplie non ?

Et puis une nouvelle brassée de graine genre "attends moi je reviens" et la voilà qui part d'un pas décidé. Bien. Il picorait en patientant le vieux Bran quand une humaine s'approcha. Ce n'était pas celle qu'il attendait ... non celle -ci était plus jeune et portait sous le bras un truc appétissant. Sauf que ce ne serait sans doute pas pour lui.

Aussi, par précaution, parce qu'il avait déjà eu le droit à des coups de pierres, le corbeau choisit une branche non loin afin d'observer et surtout de se reposer. Il avait longtemps volé le pauvre bestiau ! Et puis des pas rapides ... la blonde revenait. Elle semblait ... troublée et comble du comble ne faisait pas attention à lui.

D'arbre en arbre, il la suivit et s'installa au dessus de ce qui ressemblait à un campement. Il trouva la branche qu'il fallait pour se reposer et attendre la réponse de la missive. Si jamais elle trainait trop la blonde, il se manifesterait.

A un moment, le vieux Bran cru rêver ... il y avait dans le campement un humain ... qui ressemblait fort à celle dont il était le messager ... il devait rêver. Calant son bec sous son aile, il se décida enfin à prendre un peu de repos ...
--Ethelbruge
Je flotte oui étrangement j’ai la sensation merveilleuse de flotter, je me sens bien, je ne veux pas me réveiller, je lutte pour ne pas revenir à la réalité, à moitié endormie, le souvenir de mon rêve me revient…cette nuit me revient, rougeurs sur mes joues, plaisir, caresses, douceur, tout se rappelle à mon souvenir, le désir aussi, le désir surtout alors que sur ma peau nue, une caresse, un effleurement…je souris les yeux toujours clos, il était vraiment très réussi ce rêve…je frisonne, je m’étire doucement, je ne veux pas me réveiller, qu’on me laisse encore rêver… et pourtant sur ma peau encore cette caresse… j’ouvre les yeux pour les poser sur l’audacieux qui me réveille, je lui souris en murmurant…

Ce n’était donc pas un rêve…

Les mots flottent entre nous alors que je lui souris, ce n’était pas un rêve, cette nuit magnifique était vraiment réelle, j’ai vraiment ressenti tout ce plaisir, je connais enfin la vrai signification de ce mot et je l’a lui doit. Il m’aura l’espace d’une nuit fait vraiment tout oublier. Je lui souris et me retourne vers lui, mes doigts se posent sur une des cicatrices qui parcourent son corps, je la suit du bout des doigts tout en le regardant, malgré cela il est beau
Je ne veux pas reprendre pied avec la réalité et pourtant au loin le coq chante, réveil matin, réveil à la réalité, au quotidien. Que sera ce dernier aujourd’hui ? Un peu plus beau qu'hier en tout cas...
Rodan
J'ai encore rêvé d'elle ...


Un sourire et une caresse sur le visage de la demoiselle répondirent au murmure alors qu'elle se tournait vers lui.

Non ma douce et belle Ethel, ce n'était pas un rêve ...

Attendri, il regarda le petit corps blotti contre le sien, suivit le chemin de ses doigts le long d'une des traces blanches parcourant son corps. Traces racontant son passé tourmenté.

Ce jour là ... j'ai bien failli y laisser la vie ... c'est un ... miracle si je suis encore là.

Et ses pensées de se perdre au loin, vers cette petite soeur qu'il espère plus que tout retrouver ... où est-elle donc ... ses yeux se voilèrent un instant. Etait-ce encore utile de la chercher ... Il bascula sur le dos pour masquer son trouble, la femme enfant à ses côtés ne devait pas être mêlée à ses histoires ... c'était beaucoup trop ... dangereux.

Le regard fixé au plafond, il l'attira contre lui, la prit dans ses bras pour que la magie de la nuit s'éternise juste encore un instant ... mais la réalité avait repris le dessus. Dehors le coq chanta à nouveau.


Tu vas peut-être trouver ma question brutale ... mais ... c'est ainsi les choses doivent reprendre leur cours ... qu'as tu à faire aux champs ce matin ? J'irais à ta place, où si tu veux nous irons ensembles que tu sois soulagée au moins juste aujourd'hui ...

Il s'en voulu ... mais tant de tendresse ... tant de bonheur ... ce n'était qu'éphémère il devait reprendre pied, reprendre sa quête ...
_________________
--Ethelbruge
Une dernière sensation de bien être dans ses bras, il est là mais déjà à mille lieux de moi, je le sens à mille lieux de moi…le coq chante à nouveau et le retour à la réalité se fait brutal…je n’ai pas envie…mais je n’ai pas le choix…je lui en veux, comme une enfant frustrée, je lui en veux de se retour, je ne voulais pas…je quitte ses bras, quitte sa paillasse, comme pour le punir, mais de quoi ? il n’est pas plus attachée que cela à moi…

J’ai…le champ de maïs à récolter…

Je lui tourne le dos tout en remettant ma robe…au final, c’est moi que je puni…je suis triste, je savais que ce serait l’espace d’un court temps entre nous…mais j’espérais un peu…je m’illusionnais…une envie d’espoir …je lui refais face néanmoins en souriant…

Faisons cela ensemble…je ne suis pas contre un peu d’aide…nous partagerons mon repas…

Profiter le temps qu’il est là, oui profiter….ne pas penser à après…encore un peu de répits avant de retrouver…juste profiter, passer une belle journée….

Aller debout feignant !

Je souris en le regardant, je vais profiter de la journée, demain je pleurerais lorsqu’il me quittera et que je retournerais à mon triste quotidien…
La_vieille
[Dans la clairière, devant le feu de camp, une vieille tente de se réchauffer comme elle peut]

L'hiver est là et bien là ... enroulée dans son châle la vieille tente de réchauffer ses vieux os en croquant dans le lapin qu'elle a fait cuire. Elle laisse les deux femmes à leurs retrouvailles, à leurs histoires. Pour l'instant, elle s'occupe de grignoter consciencieusement la viande autour des os. Elle pense à son loup qui ne doit pas être bien loin.

Son esprit divague aidé par l'alcool qu'elles ont partagé. Peut-être n'aurait-elle pas du entreprendre ce voyage. Peut-être aurait-elle du rester au chaud dans la boulangerie qu'elle aurait gardé en attendant un hypothétique retour d'Annwenn ... peut-être que ... décidément la vieille n'aimait pas l'hiver.

Un corbeau s'est installé sur une branche non loin d'elles. Elle l'observe un moment et se dit qu'il a l'air d'attendre un truc l'animal. Ou la vieille se fait des idées. Peu importait ... la vieille Aglaé tenta de raccrocher la discussion .... mission impossible ... Son esprit est ailleurs.

_________________
Rodan
Je serais le plus doux ... tu ne pourras jamais m'oublier ...

... Voilà ... c'était fait ... il l'avait essayée la môme ... il s'était plu au jeu ... la réalité avait prit le dessus. Etrangement il s'en mordait un peu les doigts. Il aurait bien voulu un refus de sa part ... une volonté de rester contre lui.

Mais elle se vengeait la môme ... elle se vengeait de la douleur qu'il lui imposait de par son comportement. Il lui avait dit bien sur, ne pas s'attacher, pas de sentiments juste une nuit, rien qu'une nuit et pourtant.

Alors qu'elle se levait, il roula sur le côté pour l'observer. Il vit cette tristesse qu'elle voulait masquer il s'en voulait. Il regarda sa robe glisser sur elle ... jolie môme ... sale môme ! tu m'as pris dans tes filets sans que je m'en rende compte ... parce que tu lui ressembles tant ... où est-elle à présent ...

Un soupire avant un sourire. Ailleurs, dans une autre chambre, dans une autre ville il se serait barré sans demander son reste ... mais là il ne pouvait pas. Partager son repas ... elle était adorable la môme ... feignant ... rien que ça ! sale gamine ! Il retint un rire ... ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas rit ... depuis qu'il avait retrouvé la mémoire en fait. Il se leva.


Bien, bien mam'zelle ! je me lève.

Il ramassa ses affaires, les enfila à la hâte, tournant le dos à la femme enfant. Il n'arrivait plus à la regarder sans voir sa petite soeur. Il fit quelques pas jusqu'à la fenêtre et regarda le village s'éveiller.

Ethel ... je vais t'accompagner aux champs, comme je te l'ais promis. Pour ton repas, ne t'en fais pas ... j'ai ce qu'il me faut. suffira de faire un détour par le marché et hop ... ni vu ni connu _songea-t-il Ethel, ma belle, avant qu'on y aille ... j'ai une question à te poser. Si tu ne sais, ne veux, ne peux répondre ... tant pis. Mais j'ai besoin de savoir. Je suis à la recherche de ma soeur. Elle me ressemble beaucoup, elle est juste ... un peu plus jeune. Je sais qu'elle est passée dans la région, pas forcément dans cette ville. Il se tu, soupira, le regard perdu au loin ... la dernière fois que je l'ai vue elle devait avoir ton âge. Mais si tu l'as croisée c'est beaucoup plus tard. un nouveau silence Je sais qu'elle a fait partie d'une troupe de mercenaires, d'un corps d'armée aussi ... c'est une vraie ... guerrière ... comme moi ... elle ... elle s'appelle Enored, Enored O'Caellaigh. C'est ma petite soeur ... est-ce que ça te dis quelque chose ?

Il venait de tout dévoiler à la femme enfant, son nom, les activités de sa soeur, les siennes par la même occasion ... il garda le regard fixé au loin, attendant une réponse.
_________________
Caline
[Quelques heures plus tard…]

La bretonne avait raccompagné sa filleule et ses lapins, la soirée avait été fraiche, mais riches en souvenirs communs, en souvenirs partagés, elles n’avaient pas rattrapé le temps perdu, mais elles avaient essayé. Malgré la distance, l’éloignement et les nouvelles qui s’étaient raréfiées puis taries avec le temps, une affection sincère était restée entre la marraine et la filleule, et l’important était là. Nulles promesses de s’écrire régulièrement…ni l’une ni l’autre n’étaient capables de les tenir. Juste celle de se revoir, ou du moins d’essayer, la blonde remontant dans les régions du nord, il serait déjà plus aisé de se revoir.

La blonde avait marché pour rentrer jusqu’au campement, sous une nuit aussi noire que ses pensées, raviver les bons souvenirs avaient aussi rappelés les plus horribles de son existence, et elle avait accumulé plus que sa part, il lui semblait beaucoup plus…mais comme l’éclat de lune brillant dans la nuit, essayant de percée la noirceur des nuages, il y avait un peu de lumière dans la vie d’Annwenn, le peu qui la maintenait toujours vivante…mélancolie, tristesse d’un soir…
Revenu à la roulotte, elles n’avaient pas été longues à se coucher, Lukwos et Loen son cheval veilleraient sur elle durant la nuit, il n’y avait pas mieux pour assurer leur sommeil…si encore celui ci voulait bien être léger, non, cette nuit là celui de la blonde fut agité, cauchemardant…

[Le lendemain matin]

Le matin arriva avec le soleil froid de ces soleils d'hiver. La blonde levée tôt, ravivait le feu, lorsque le cri d’un corbeau lui fit repenser à Brain. Elle le chercha aussitôt du regard, et réalisa qu’elle avait surement un mot à rajouter sur sa réponse pour Enored. Elle alla prendre ce qu’il lui fallait dans la roulotte, une plume, un peu d'ancre pour rajouter quelques mots, elle déplia le velin




Ma C’hoar*,

Bran m’a effectivement trouvé, je suppose avec un peu de mal, vu que je ne suis plus sur Muret, j'ai pris la route. Il m'a trouvé, mais en croassant ainsi au dessus de ma tête, avant que je l'aperçoive il a bien failli se faire caillasser ou finir en ragout ! (je n'ai jamais essayé le ragout de corbeau, il n'est pas dit que ce soit très bon) Heureusement pour lui, je l’ai reconnu, c’est qu’il n’existe pas beaucoup de corbeau porteur de message de par le royaume, ça aide.

J’ai moi aussi longtemps chercher les mots pour t’écrire, pensant, repensant à ce que je voulais te dire, aux non dits entre nous lors de ton départ, pour finalement renoncer à envoyer un pauvre pigeon se perdre au dessus de la mer en tentant vainement de te trouver.

Au final, nous nous connaissons mieux mutuellement que nous même…tu ne m’a pas proposé de partir, et m’en voulais de ne pas partir avec toi, de mon coté je t’en voulais de ne pas me proposer de partir, tout en sachant que je ne pourrais venir. Nos vies se sont rapprochées, nos vies nous éloignent, mais cela ne changera jamais les sentiments que j’éprouve pour toi. C’est bien parce qu’ils existent, que j’ai eu mal à ce point de te voir prendre ta décision dans ta langue natale, de parler si vite à ce vieux débris éclopé pour ne pas que je comprenne. C’est bien parce qu’ils existent, que je l’ai ressenti comme une trahison, moi qui accourait, vous pensant en danger ! J’ai éprouvé une rage telle contre cet homme qui t’enlevait à nous, à moi, avec le recul de la situation, une rage aussi contre moi même, de ne pas pouvoir te suivre, de ne pas être capable de te suivre dans ton « activité » que j’ai, je pense, perdu toute raison pendant un très long moment. Je ne sais pas s’il est toujours avec toi, mais je l’ai poursuivi ce vieux débris, j’ai voulu lui faire passer mon épée, ma dague au travers du corps…il est bien conservé pour son âge, et moi bien aveuglé par ma rage à cette époque, puisqu’il m’a échappé.

Aujourd'hui, alors que je t'écris ces mots, je ne ressens plus cette rage, juste cette douleur, ce manque de ne plus vous avoir à mes cotés. Je ne t'en veux pas, je ne t'en veux plus. Je comprend, j'avais compris à l'époque, sans vouloir le voir, sans pouvoir le voir, sans vouloir l'admettre, que tu ne semblais plus te plaire à Muret.

Ne pas se sentir à sa place, perdre l'envie de vivre, j'ai éprouvé ces sentiments à Muret. Depuis Lyon, depuis la Provence, je n'ai jamais plus été celle que j'étais, je n’ai plus jamais été vraiment heureuse. Est ce que je l'ai été un jour d'ailleurs? Parfois, je me pose honnêtement la question. Un jour sur Muret, j’ai été voir celle que dans les bas fonds on appelait « La Vieille » pour lui acheter ce qui me permettrait de quitter cette terre. Elle me l’a vendue contrainte et forcée, tu imagines, elle ne voulait pas me la vendre, « du gâchis » qu’elle disait ! J’ai longtemps hésité face à la potion, la prendre, ne pas la prendre…au final, restant pour toi, pour Sean, pour ces promesses que j’ai faite un jour à ma mère, à Renoan.
Je suis plus d’une fois retourné voir cette Vieille, non plus pour mourir, non pour apprendre. Oui apprendre, remèdes pour soigner, mais aussi potions pour tuer, autant tout savoir, ne crois tu pas ? Elle est un peu « sorcière » La Vieille, elle ‘voit’ certaines choses, surement a-t-elle vu quelque chose en moi qui lui a plus, pour me proposer d’apprendre plutôt que de m’aider à passer l’arme à gauche. Et je dois dire que quelque chose m’a plut chez elle. Elle a le caractère affirmé, et cette tendresse bien cachée au cœur, qui touche si on dépasse les apparences pour l’apercevoir quelques fois lorsqu’elle relâche son attention.

Aujourd’hui, je suis sur les routes avec elle et son loup (et oui, il l’a adopté et moi aussi par la même occasion, nous formons donc une petite meute hétéroclite à trois ! ) pas encore en Bretagne, pas encore en Flandres, nous prenons des détours, les guerres, les frontières fermés de certains Duchés, Comtés n’aident en rien ! Fichus hommes à avoir toujours peur du premier venu ! Le seul point positif c’est que nos affaires marchent, nous vendons remèdes et potions diverses.

Ha, je viens de croiser par le plus grand des hasards ma filleule Krystel. Je ne sais si tu t’en souviens, mais elle se souvient parfaitement de toi.

Prenez soin de vous, embrasse mon neveu pour moi.

da gared a ran**

Ty C’hoar***, Annwenn


La lettre dépliée, une hésitation, comment dire….oh et puis zut !



PS : tu vas trouvé ma question surprenante mais….qui est Rodan ?


Les mots rajoutés, la blonde sortit de la roulotte en refermant son parchemin, quelques grains de maïs à la main, levant la tête en direction de l’oiseau.

Brain ! Mon joli vient là…

Elle envoya quelques grains devant elle, et lorsque l’animal fut là, elle lui attacha son message…en attendant qu’allait-elle faire de cet homme encombrant ? Allait-elle aller à son rendez-vous ou pas ? Elle verrait un peu plus tard dans la journée, en attendant raviver le feu…


*soeur
**je vous aime
***ta soeur

_________________
--Un_vieux_corbeau
[Le matin dans la petite clairière maître corbeau haut perché ... ]

Le soleil d'hiver réchauffait ses plumes gelées par la nuit. Le corps du vieux corbeaux fut parcouru d'un frisson. Il se sentait vieux, si vieux, mais il voulait accomplir sa mission.

Son oreille perçu un son doux à son oreille : la blonde l'appelait. Il aimait la façon dont elle prononçait son nom. Le vieux Bran étira ses ailles, les fit battre un moment avant de décoller en direction des grains jetés. Il supposait que si on l'appelait ... c'était pour lui remettre le pli ... une fois les graines avalées, il tendit la patte docilement, se laissa mettre la missive et s'envola dans un gros CRRROOOOOAAAAAAAAAAA l'air de dire à bientôt.

Une fois dans les cieux, il se laissa guider un moment par un courant ascendant avant de chercher sa direction. Un coup d'oeil vers le soleil ... il venait de se lever il fallait donc aller à l'opposé. Repérer les lieux au cas où et vole la bestiole !


[Quelques jours plus tard, dans une crique ... maître corbeau épuisé ]


Il avait volé, longtemps, très longtemps, il avait fait quelques poses le temps de picorer sa pitance sur des cadavres gelés ... était reparti, s'était reposé, avait volé ... et s'était écroulé à ses pieds dans un petit croa ... épuisé. Mission accomplie, lettre livrée.

Bran, mo-álainn go bhfuil tú ag !*

*Bran, mon tout beau te voilà !
--Enored.ocaellaigh
Une crique. Un équipage au repos. Une rousse impatiente. Un fils qui s'ennuie ...


Les jours s’enchaînaient tranquillement depuis que l'ordre du repos hivernal avait été donné. Les hommes s'étaient reposés un moment et avaient décidé de partir vers la ville la plus proche avec la promesse de revenir avec le printemps.

Elle savait qu'ils reviendraient. La promesse des butins à venir était bien plus attrayante qu'un salaire de mineur ou de journalier. L'Irlandaise ne s'inquiétait donc pas. Seuls étaient restés avec elle son fils, Sean, son second Flannagan en qui elle avait toute confiance, le doc, médecin en quête d'aventure qui avait accepté d'embarquer, un soir de beuverie dans la taverne sombre d'un port. Deux ou trois autres hommes qui préféraient rester auprès d'elle pour l'aider à garder le navire. Leur outil de travail.

Dans sa cabine, l'Irlandaise méditait ... ses pensées s'était envolées vers un autre doc. Celui à qui appartenait la besace qu'elle caressait machinalement du bout des doigts à chaque fois qu'elle pensait à lui. Dehors il faisait beau et sec. Légèrement froid mais pas trop. Au loin elle entendait son fils croiser le fer avec Flannagan. Ils s'entraînaient tous, quotidiennement pour ne pas "rouiller".

L'Irlandaise sorti de la dunette arrière qui lui servait de cabine, marcha un peu sur le pont avant de sauter sur le sable. Une intuition ... aujourd'hui elle aurait des nouvelles ... elle l'espérait.

Une tache sombre et noir vint s'écraser à ses pieds dans un "croa" minable.


Bran, mo-álainn go bhfuil tú ag !

L'oiseau était de retour ! des nouvelles c'était certain la Bretonne avait laissé un parchemin à la patte de son corbeau. L'Irlandaise ramassa le pauvre animal fatigué et l'apporta dans sa cabine sans un mot aux hommes qui la regardaient. Elle vit Flannagan hésiter et lui fit signe de patienter un peu. Elle voulait être seule pour lire mais la suite ...

L'Irlandaise défit le foulard qui lui protégeait la gorge, le posa sur la table des cartes et y installa le pauvre corbeau épuisé. Elle tenait à l'animal. Elle fredonna alors qu'elle lui donna à boire et à manger. Enfin, elle le défit de sa missive.

Le parchemin en main, elle fit quelque pas jusqu'au hublot qui donnait sur la plage. Sean et Flannagan avaient repris leur entrainement. Sean en avait marre d'être à terre, elle le savait, le sentait. Il avait besoin d'action.
Elle lâcha un soupire en l'observant ... elle allait devoir se séparer de son fils. Il voulait rejoindre son père. Elle lui avait promis qu'il le ferait aussi souvent qu'il le voudrait ... le temps était venu. Son père ... Samuel ... où était-il ? Ils avaient toujours correspondu quand ils étaient loin l'un de l'autre. Toujours jusqu'à leur départ, jusqu'à ce qu'elle lui enlève son fils pour lui apprendre la mer ...

Installée sur sa couche quelques instant plus tard, elle déroula le parchemin. Un sourire quand elle reconnu l'écriture de son amie, sa soeur. Le temps était passé depuis leur douloureuse séparation. Tout était pardonné.

Les émeraudes continuèrent de parcourir le parchemin. Krystell ... bien sur qu'elle se souvenait d'elle. Elle l'avait enlevée à sa mère alors qu'elle n'était qu'un nourrisson, elle l'avait recroisé plus tard et le petit bout de femme lui avait reproché d'avoir fait du mal à sa mère et ça s'était arrêté là ou presque. Elle devait être un belle jeune femme à présent.Un baiser pour le neveu se sera fait, mais tu pourras bientôt le faire toi même songea-t-elle.

Elle allait replier le parchemin lorsqu'une ligne supplémentaire retint son attention.


Par tous les dieux ! Rodan ! Le cri lui échappa ... elle fixa le parchemin comme s'il s'agissait d'un démon surgit des enfers. Rodan ... c'est ... c'est impossible ... il est ... mort.
--Flannagan.
Reste là gamin !

Un cri vient de s'échapper de la cabine de notre capitaine. Elle ne peut être en danger, la crique est gardée. Serait-ce la lettre qu'elle venait de recevoir qui avait provoqué ceci.

Sans plus attendre je cours vers la cabine. Qu'est-ce qu'elle à ? C'est que je l'aime bien notre capitaine je ne voudrais pas qu'il lui arrive quoique ce soit ... Je frappe à peine, je pousse la porte et l'observe. Elle est pâle... tellement plus pâle que d'habitude.

Elle murmure ... "c'est ... c'est impossible ... il est mort" je m'approche.


Tout va comme vous voulez capitaine ?

Je la regarde, elle hoche la tête. Elle va ... la nouvelle lui semble étrange. Impossible me dit-elle. Bien ... quelque chose la tracasse, je le sens, je le sais, je la connais mais je n'insiste pas. J'acquiesce quand elle me demande d'aller chercher son fils.

En silence, inquiet je sors ... vous l'aurez comprit ... je l'aime mais je ne lui dirai rien ... jamais ! Un regard de Sean vers moi, il est interrogateur ce regard.


Sean, ta mère t'attend, elle a quelque chose à t'annoncer.

Du moins c'est ce que j'ai compris ...
--Ethelbruge


[Dis moi....les années ont passées]

Je lui souri et profite à mon tour de la vue trop courte qu’il m’offre alors qu’il s’habille, mais il me tourne le dos, ne me regarde plus…ne voit donc pas la tristesse, la peur, la déception qui m’envahie…qu’ai je dit pour qu’il agisse ainsi ? que se passe-t-il donc pour que d’un coup il se referme ?

Sa sœur…sa petite sœur…je l’écoute…l’instant se passe…elle en a de la chance de l’avoir, j’aurais aimé avoir un tel frère, qui malgré le temps me cherche encore…même un frère mercenaire, mais je n’aurais jamais cette chance…je suis l’ainée.

Je m’approche de lui, il ne restera pas et je comprends bien mieux pourquoi, moi même je reste pour eux, pour veiller sur mes frères, mes sœurs, alors oui je comprends et j’en suis triste, je savais qu’il ne resterait pas, mais l’espoir fait vivre dit-on, et là mon espoir s’envole définitivement.

Je suis désolée…le nom de ta sœur ne me dit rien…si elle est passée par ici, je devais être trop jeune pour m’en soucier à l’époque...j’aurais aimé pouvoir te dire que oui…

Je suis proche de lui, mais toujours derrière, un mercenaire, je me suis donné à un mercenaire…et au final, aucun remords car tout mercenaire qu’il est, il m’a aimé avec bien plus de douceur que tous ces pères de familles, ces vertueux hommes qui vont à la messe tous les dimanches et qui le soir venue en taverne me pelotent de manière indécente, sous la bénédiction paternelle. Je me rapproche encore, juste à ses cotés.

Tu l’as retrouvera tu verras…

Les mots sortent sans que je l’ai voulu, tout homme qu’il est, tout mercenaire surement implacable, il y a une fragilité là en cet instant, une fragilité que j’ai voulu instinctivement rassurée.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)