[RP] Le vieil homme et la mère

Trouba laissa Elda parlé. Elle avait raison sur certain point mais se trompait lourdement sur autre chose. Une fois qu'elle eut terminé, Trouba repris la parole

Je me suis souvent imaginé avec un enfant Elda... Un gamin à qui je pourrais tout apprendre, quelqu'un qui sache qui je suis, qui me considères comme la personne la plus importante de sa vie... Quelqu'un à qui je puisses transmettre mon intelligence et toute les choses que je sais, en espérant qu'il les utilise plus tard pour en faire de grande chose, des choses qui me feront dire "c'est mon fils!", ce sentiment de fierté que je n'aurai probablement jamais...
Mais regardes moi, regardes dans quel état je suis... J'ai beau avoir ce caractère, ça ne fait rien à mon corps. J'ai un esprit jeune, entre guillemets, dans un corps de vieux. Plus le temps passent et moins j'ai de chance d'avoir un gamin... Et le temps est beaucoup trop passé Elda...
J'me fais pas d'illusion, Lucas ne reviendra pas, ou alors elle aura beaucoup trop changé pour que ça puisse remarcher entre elle et moi, et puis j'aurai beaucoup changé aussi...

Il avala difficilement sa salive sur ce coup, se retournant pour ne montrer que son dos à Elda.

Je me suis souvent imaginé avec un enfant... Mais j'ai bien peur que ça ne reste que pure imagination...

dit-il avant d'ajouter

Erf, excuses moi, J'aurai dû me taire...

Les larmes lui montaient aux yeux, et il ne fit rien pour les arrêter. Ce sentiment d'impuissance vis à vis du temps qui passe lui était insoutenable, et il n'avait pas pleurer de tristesse depuis la mort de son père...

Elda l'écoutait, elle prenait conscience qu'il n'était pas le même... Lorsqu'elle l'avait connu, elle faisait partie de la Fierté...Ils étaient donc très jeunes... Ils riaient beaucoup ensemble, voyageaient... c'est peut-être ce qui manquait à Trouba.

La jeune femme le regardait, attendrie par la confiance qu'il avait en elle, pour se confier ainsi, elle ne l'avait jamais entendu parlé de la sorte.

Il se tourna, elle l'entendit renifler, la jeune femme posa une main sur son épaule, Trouba... Elle regardait à présent sa fille, Que penserais tu d'avoir une gamine, plutôt qu'un gamin... Tu pourrais apprendre tout ce que tu sais à Carmen. Bon peut-être que la pêche ne l'intéressera pas ou que au contraire elle sera plus douée que toi... Mais pitié, ne lui apprend pas le levé de coude trop tôt, Tu es le bienvenue chez moi, tu pourras passer au temps de fois que tu le souhaiteras... si tu te soignes bien entendu.

Je compte sur toi pour être là, lors de la cérémonie de Baptême, tu seras là N'est-ce pas ?
_________________

Trouba sentit la main réconfortante d'Elda sur son épaule. Elle lui fit du bien, et tout en écoutant ses paroles, Trouba s'arrêta de pleurer. Il caressait la main d'Elda et murmura

Merci Elda, merci...

Il se releva ensuite aussi vite que possible, sa canne à la main et dit à Elda

Merci mais non, je ne pourrai jamais être un père pour Carmen, je serai juste l'ami de sa mère qu'on aime pas trop parce qu'on l'a jamais vu et qu'il nous connait trop, non Elda, même si elle a besoin d'un père, je ne peux vraiment pas assumer ce rôle.

Il lui sourit et rajouta

Et puis je crois que c'est le temps pour moi de partir, je ne peux pas rester plus, c'est ta faute si je suis comme ça, et ça me plait pas...

Il sécha ses larmes du revers de sa manche et rentra dans la maison, histoire de voir si il n'avait rien oublié.

Trouba.. Je ne veux pas que tu sois un père pour Carmen, je ne demanderai jamais cela à un homme même si cet homme c'est toi, je te proposais juste de transmettre ton savoir à Carmen... comme une sorte d'oncle... Carmen n'a pas besoin d'un père, elle m'a moi, elle apprendra à s'en contenter...

Je suis désolée, si je t'ai mis dans cet état, ce n'était pas mon intention, la jeune femme était peiné pour Trouba, il menait une vie de solitaire, se fermant à tout le monde... Il refusait de s'attacher à Carmen ce qu'elle ne comprenait pas.

Elda le regarda rentrer, elle se leva à son tour, sa fille blottit contre elle, elle l'attendit près de la porte d'entrée, elle n'avait pas le droit de le retenir, il s'était confié à elle, il souhaitait s'en aller... Elle respectait son choix.

Lorsqu'il ressortit, elle lui murmura ces quelque mots : "Tu seras toujours le Bienvenue"
_________________

Il se retourna vers Elda et lui répondit

Je ne veux pas être un père pour Carmen, c'est absolument impossible et je le sais. C'est juste que je ne veux pas m'attacher à elle, je n'ai rien à voir avec elle, comme je te l'ai dit, je serai juste l'ami de sa mère. M'attacher à elle me rendra encore plus triste qu'autre chose, elle me dira inconsciemment "tu vois, c'est ça que tu as raté en n'étant pas père". Donc non Elda, merci, mais non.

Il lui sourit, sincèrement. Elda tenter tant bien que mal de l'aider, mais elle ne pourrait le faire, rien ne pourrait lui remonter le moral. Il devrait juste se renfermer sur lui, histoire que ça ne se voit plus, et la vie reprendrait son cour. Il se dirigea ensuite vers la sortie, attrapant la poignée. Il se retourna alors vers Elda

Merci, merci pour tout Elda... Je reviendrai quand elle aura grandit...

Il sourit, avant de se retourner et de repartir. Le vent continuait de souffler doucement, et Trouba marchait en direction de l'endroit ou il avait laissé Tornado. Quelques jeunes apparurent devant lui mais Trouba ne les remarqua pas de suite. Les gamins passèrent près de lui

Hey Papy! Tu veux pas qu'on t'aide à marcher en échange de quelques sous?

Trouba continua de marcher, comme si il n'avait rien entendu, puis les ayant dépasser

Hey Papy, tu nous réponds?

Trouba attrapa sa canne et frappa violemment la cheville du premier

Tu vas voir Papy! Viens par là que je t'en mettes une!

Trouba frappait leurs jambes avec sa canne et les enfants partirent en courant. Trouba sourit, il se retrouvait petit à petit. Il arriva près de sa mule, qui était en train de brouter l'herbe et la détacha. Il sentit alors la fiole dans sa poche. Il la sortit, regarda à droite et à gauche, l'ouvrit et la but d'un trait. Il sorti la langue avec un air de dégoût et remis la fiole dans sa poche.

Allez mon grand, on rentre à Avranches, souviens-toi de la route, on risque de revenir dans un petit moment...

Trouba grimpa sur sa mule, et prit la route de sa ville, Avranches...