--Ombres_du_temps
Où en est-on ?
Toujours pareil...
La plus grande des deux femmes referma doucement la porte dans un soupir. Le couloir était sombre, éclairé par une torche graisseuse, qui contrastait singulièrement avec la cellule à l'air sec, fleurant le bois brûlé et les épines de pin.
Ca fait combien de temps ?
Deux semaines maintenant...
Le silence s'abattit à nouveau entre les deux femmes. Faisait-il jour dehors ? Nuit ? En fait, cela n'avait pas vraiment d'importance. Ce qui se passait à l'intérieur de cette chambre occupait leurs esprits sans leur laisser une seconde de répit.
Que fait-elle ?
Elle regarde les flammes...
Une hésitation puis un soupir.
Elle a répondu au courrier que je lui ai transmis. Je n'en sais pas davantage. Le coursier est reparti comme il était venu.
Elle mange ?
Non...
Elle boit au moins ?
Du bouillon. Je l'y force... mais cela semble la faire souffrir.
Epigone ?
Il est le seul à éveiller des réactions. Ils se regardent et se sourient. Cela semble leur suffire.
De nouveau le silence assourdissant.
Si seulement je savais comment m'y prendre...
Et moi donc...
L'as-tu déjà vue ainsi ?
Moi ? Non... mais...
Moi si...
Il était apparu de nulle part, silencieux comme un félin. Son ombre entra dans la lumière et l'homme maigre retira sa capuche, dévoilant des cheveux blancs épars, dispersés aux quatre vents. De ses yeux clairs, secs et froids, il toisa les deux femmes, l'esprit visiblement ailleurs. Sa peau ravinée par des rides profondes trahissait son âge déjà avancé. Son regard, empreint d'un mélange étrange de résignation et de fierté affichait clairement sa détermination de survivant. Se muant avec grâce néanmoins, il vînt se placer devant le judas, observateur silencieux et triste d'une situation qui lui rappelait un passé douloureux.
Il y a longtemps, très longtemps...
Son accent germanique transparaissait à peine. De fines gouttelettes vinrent perler à la commissure de ses yeux, suivant les creux des ravages du temps. Il soupira longuement et entama son récit...
Toujours pareil...
La plus grande des deux femmes referma doucement la porte dans un soupir. Le couloir était sombre, éclairé par une torche graisseuse, qui contrastait singulièrement avec la cellule à l'air sec, fleurant le bois brûlé et les épines de pin.
Ca fait combien de temps ?
Deux semaines maintenant...
Le silence s'abattit à nouveau entre les deux femmes. Faisait-il jour dehors ? Nuit ? En fait, cela n'avait pas vraiment d'importance. Ce qui se passait à l'intérieur de cette chambre occupait leurs esprits sans leur laisser une seconde de répit.
Que fait-elle ?
Elle regarde les flammes...
Une hésitation puis un soupir.
Elle a répondu au courrier que je lui ai transmis. Je n'en sais pas davantage. Le coursier est reparti comme il était venu.
Elle mange ?
Non...
Elle boit au moins ?
Du bouillon. Je l'y force... mais cela semble la faire souffrir.
Epigone ?
Il est le seul à éveiller des réactions. Ils se regardent et se sourient. Cela semble leur suffire.
De nouveau le silence assourdissant.
Si seulement je savais comment m'y prendre...
Et moi donc...
L'as-tu déjà vue ainsi ?
Moi ? Non... mais...
Moi si...
Il était apparu de nulle part, silencieux comme un félin. Son ombre entra dans la lumière et l'homme maigre retira sa capuche, dévoilant des cheveux blancs épars, dispersés aux quatre vents. De ses yeux clairs, secs et froids, il toisa les deux femmes, l'esprit visiblement ailleurs. Sa peau ravinée par des rides profondes trahissait son âge déjà avancé. Son regard, empreint d'un mélange étrange de résignation et de fierté affichait clairement sa détermination de survivant. Se muant avec grâce néanmoins, il vînt se placer devant le judas, observateur silencieux et triste d'une situation qui lui rappelait un passé douloureux.
Il y a longtemps, très longtemps...
Son accent germanique transparaissait à peine. De fines gouttelettes vinrent perler à la commissure de ses yeux, suivant les creux des ravages du temps. Il soupira longuement et entama son récit...