Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>

[RP fermé] Le dernier qu'on bat...

--Mahmoodi.la.hijra


-Té ! Toujours en forme ! Si j’aurai su que je vous retrouverai à Périgueux un jour… Après tout ça !

L'homme-femme sourit de plus bel. Dire qu'elle n'avait même pas reconnu Natale lorsqu'il s'était présenté à Porte Neuve. Un "joli blond", voilà tout ce que son arrivée lui avait évoqué ! Un joli blond à qui ils devaient tous la vie ! C'était un peu plus qu'une belle coiffure, non ? Elle se souvint également de la sortie de la cale, de la lumière qui l'avait aveuglée, du sourire du aujourd'hui-marquis avec cette impression confondante que de son regard opiacé, il lui disait "t'en fais pas, je les ai tous niq...". Au sens propre ? Au figuré ?

Elle se rappela également les "arrête de minauder sinon personne ne te prendra au sérieux", "mais non ! pas la bouche comme ça ! on ne pense pas qu'elle serve à dire la vérité, là !"... enfin tous les conseils prodigués pour aller rechercher les trois autres oiseaux de leur nid sous les toits... A l'entrée dans le "tribunal", elle avait entendu murmurer "personne ne veut les approcher, ils se sont allongés parterre et ils n'ont fait que chanter"... "la petite a étranglé un maquereau avec son soulier"... "le grand, vous avez vu comme il est grand... parait que c'est une femme !"... Elle en avait perdu un peu ses moyens devant son auditoire. Mais le résultat était là : ils avaient tous recouvré la liberté !

- Tu sais quoi. Déjà à cette époque Elle paraissait sûre d’elle, alors qu’elle allait tout droit vers l’aventure, et je crois que c’est ça qui m’a plut tout de suite. C’est une Grande Âme. J’aime sa manière de s’engager et sa franchise et c’est pour ça que je la considère comme une sœur.
Je ne lui ai jamais dis et il a fallu tout ça pour que je m’en rende compte.


Nouveau sourire moins mélancolique, plus sentimental pourtant. C'est pour ça qu'il l'avait tous toujours suivie, sans poser de question. Parce qu'elle donnait toujours l'impression de savoir où elle allait. Mais Mahmoodi, qui servait désormais d'intendante à leur étrange maisonnée, connaissait Son autre visage : celui des frayeurs nocturnes qui la faisaient se lever à toutes heures, descendre en cuisine et gratter dans des carnets obscurs le moindre détail de la journée, s'user les yeux dans des calculs, des textes de loi, des tactiques... celui du doute, de la fragilité, de l'incapacité à user de cette même franchise pour parler d'elle et de ce qui la touchait, l'effrayait, la minait.

Tandis qu'elle regardait les yeux écarquillés d'admiration de la jeune fille qui les accompagnait, Mahmoodi sourit à nouveau. Pour Una, Elle était une Légende. Celle qui avait accompagnée toute son enfance, jusqu'à ce qu'elle l'ait retrouvée. Pour eux tous, Elle était avant tout une femme, avec ses joies, ses chagrins, ses tourments et ses rêves... le tout amplifié par le sentiment de monstruosité qu'ils connaissaient tous si bien.

De nouveau vers Natale :


Je crois qu'elle ressent un peu la même chose, tu sais. Elle n'a jamais fait son deuil de son frère, mais d'une certaine façon, tu l'as remplacé...

_____________________________________
Le plaisir est un don de Dieu. C'est un pêché de ne pas le faire partager.
--Sachiko

[Ca barbotte et ça papotte... ]

Je ne sais si elle t'a parlé de cette époque, je crois que c'est à ce moment là que le lien entre elle et Ben s'est créé malgré eux...

La tresse tiqua à ses mots. Voilà... A peine parlait-on du Berry que déjà le spectre du vicomte apparaissait. Ben, Ben, Ben... Où l'avait-elle croisé la première fois ? Certainement au château, oui. Le détester immédiatement ? Presque... Non en fait. Mais pourquoi lui ? Pourquoi ? Parce qu'il représentait le seul et unique véritable danger.

Bryn avait eu des hommes dans sa vie, toutes sortes d'hommes, elle n'en faisait pas mystère. Des amis, des amants, des camarades, des frères... Benduguesclin n'était ni le plus beau, ni le plus intelligent, ni le plus titré, ni le plus ambitieux, ni le plus fort, ni le plus puissant, ni le plus riche. Non. Il n'était rien de tout cela et pourtant. Il était suffisamment beau pour éclairer Son visage d'un sourire radieux à chaque fois qu'Elle le voyait, suffisamment intelligent pour la comprendre sans difficulté, et Dieu sait qu'il était rare à qui ce don avait été offert, suffisamment titré pour qu'elle est un rôle à jouer auprès de lui sans se sentir accablée à supporter une faune qu'elle ne pouvait que difficilement encadrer, suffisamment ambitieux non pour lui même mais pour un comté, et en cela ils étaient accordés, suffisamment fort pour savoir la retenir et la maîtriser lorsqu'elle s'emportait, suffisamment puissant pour lui donner ce sentiment de sécurité dont elle avait tant besoin, suffisamment riche pour qu'ils ne dépendent jamais l'un de l'autre sur ce point particulier. En résumé, Ben Lui était nécessaire et suffisant en tout point. Avec lui, elle ne souffrait plus de sa monstruosité. Et de là venait le danger, pour la nippone. Avec lui, Elle serait redevenue ce pour quoi elle était née. Mais cela n'incluait pas nécessairement les autres membres de leur communauté.

La suite de cette histoire est assez édifiante de ce que l'on peut faire lorsque nous sommes tous les deux.

Sachiko se reconcentra sur les paroles de Pattricia.


Quelle idée de se mettre dans des états pareils... tu ne peux plus te battre quand tu es soule ! C'est cette fois-là qu'elle s'est cassé le nez ?

Sachiko savait ce qu'il en était. Un épisode particulier qui avait mis progressivement le couple qu'Elle formait avec Fobia à mal, parce qu'elle avait implicitement refusé de l'épouser. Il avait progressivement replongé dans la maladie et la folie, et Elle, elle avait fait semblant que tout allait bien, jusqu'à la fin. Le spectre du vicomte rôdait. Toujours et encore.

Fobia aussi était en Berry, non ? C'est avec lui qu'elle est rentrée pourtant. Pas avec Biron ! Il était tombé malade ensuite, non ? Il a fallu le rechercher... loin... Tu y étais ?

--Martin
Le secrétaire suivait les cavaliers à quelques mètres derrières captant ça et là une bribe de phrase. Il suivait avec méfiance le curieux équipage en gardant le point serré contre sa dague. Il était maitenant persuadé de tomber d'un instant à l'autre sur une ambuscade.
Pattricia
[... Enfin surtout papote...]



- Quelle idée de se mettre dans des états pareils... tu ne peux plus te battre quand tu es soule ! C'est cette fois-là qu'elle s'est cassé le nez ?
- Oui en effet, en fait... mes souvenirs sont un peu embrumés.. si au moins elle n'avait pas continué de chanter...




    C'était quelques semaines avant de rencontrer Michel, cet anniversaire m'avait marqué négativement pour deux choses, le père de mes enfants ne me l'avait même pas souhaité et un petit parvenu qui se disait grand militaire m'avait insultée en propageant en taverne la rumeur que j'étais devenue Lieutenant uniquement grâce à la promotion canapé... Pauvre abruti, si il savait à quel point j'étais loin de tout ça à l'époque, je comptais plutôt les maitresses que d'en faire partie.

    Elle... s'était autre chose... Fob l'avait demandé en mariage, à sa manière un peu indirecte, et Elle avait eu peur, Elle avait refusé... Alors forcément...

    Bouh hou houh.. glups... beurk.
    Et en plus je vais vomir, bouhou hou hou...


    Là c'est le truc qui te réveille direct ! Retournement genre "par grand vent" si tu vois ce que je veux dire... Prise par les épaules de la grande et penchage si ça se dit naméo vers les deux râleurs histoire de les arroser copieusement.
    Tiens vas'y la voie est libre de ce côté, rien d'important, tu peux y aller !

    Petit sourire en coin vers les messires, bon d'accord plutôt grimaçant vu que je contrôle plus grand chose de ma personne...

    Heurk !
    Namé, elle est dégueulasse la poivrotte ! Elle vient de me gerber d'ssus !
    Je m'exc… Heurk !
    Spo vrai, elle a recommencé !
    Attend Mathurin, j'm'en occupe.


    Elle se prend un grand coup dans l'épaule, comme qui dirait qu'il voudrait la bouger, le celui qu'Elle n'a pas encore pourri des pieds à la tête. Du coup elle est obligée de se rattraper… Bah si, elle est obligée…
    La jambe droite fait un joli arrondi sur le sol, tandis que le gauche se relève légèrement afin que dans un léger mouvement de levier fort élégamment interprété, elle puisse en contrebalançant le poing droit en direction de la bedaine pesante de l'idiot qui l'a poussée, se récupérer… Bah si, c'est pour se récupérer.

    Boum.
    Nah mais je rêve, elle vient de me frapper !
    Euh… Excuz, de vous pardonne… Je f'sais juste que me rattrap…
    C'est quoi c'te drôlière ?
    J'te vous autor… pas.. à me traiter de drôl… spèce de… pffff…


    Elle retente le coup de l'équilibre même si c'est drôlement plus dur à justifier… Mais en même temps, il lui a drôlement mal parlé, le maltourné qu'a avalé un manche à balai. Sauf que ce coup-là l'autre anticipe…

    Boum…
    Aieuuuuuuuuh ! 'tain Pat ! Il m'a cassé le nez, c'te rat de dégout…


    Elle oscille, pivote… bah oui, en même temps, qu'est ce que tu veux ? Se faire péter le nez, ça a rarement dessoulé quelqu'un !

    Blang.

    Dans sa chute, Elle a entrainé le petit gros tout gerbé, s'est pris les pieds dans sa jupe, et mon dieu… il est à qui ce genou au milieu de son œil ?
    Elle n'a pas vraiment le temps de s'attarder sur la question qu'Elle roule roule… Et tout à coup, dans le reflet de la lune, de son œil qui n'a pas rencontré un genou égaré :

    Bah M'ame Mélie ! Qu'est ce que vous faites là ?

    L’effet escompté, s’escompta, je dis s’que j’veux d’abord ! Le petit gros fut tout gerbé, le grand échalas pas plus épais qu’une brindille se crut plus intelligent que les autres et mon coude parti lui péter la mâchoire. Ouai quoi ! J’ai un coude incassable j’y peux rien c’est comme ça, un des rares trucs qui a toujours résisté, mais la mâchoire du salopiaud qui a pété le nez de mon amie elle… elle est vaincue. La mâchoire hein !

    Alors ça va être plus dur de la ramener hein !
    Ouinnnnnnnn
    Kékidit ?
    Haaaaaaaaaaa
    Comprends pas ?
    Ouhhhhhhhhh

    A ben vi ça fait mal c’est sûr mais fallait pas toucher la grande. Quand elle vomit sur ton pote c’est un honneur abruti ! Bon maintenant tu ramasses le détritus qui te sert de copain et tu dégages de ma vue, je suis particulièrement remontée ce soir alors DISPARAIS !!!!!


    La brindille ramasse le petit gros qui a tout de même trouvé le moyen de faire un œil au beurre noir à ma cop's et Elle est où Elle d’abord ? Petit coup de pied amical dans la cheville du vomiteux qui passe à ma portée et recherche d’une grande gigue, probablement positionnée au ras du sol…
    Fichue lanterne qui éclaire rien !

    Respiration saccadée

    Bahhh continue de respirer en ronflant que je te retrouve ma belle !
    Heu… bon d’accord, là tout de suite… façon de parler vu l’état dans lequel Elle doit être….
    Une lanterne s’approche, comme suspendue dans les airs, j’aperçois le bas d’une jupe, ça éclaire la grande au sol.

    Bah M'ame Mélie ! Qu'est ce que vous faites là ?

    Moment de pure frayeur, de vidage du sang de mon visage, on a bu, on pue l’alcool, … et le vomi pour certaine… on fait un barouf de tous les diables, on vient de se battre et, oui y’a toujours un « et » il est très très tard… Mélie… devant moi… le regard dur, la bouche pincée, la bave qui coule de ses babines, heuuu nan oublie je m’égare là ! Elle est jolie Mélie, même très jolie, mais quand elle fait cette tête là, y’a qu’une solution, la fuite !!!! Mais voilà, y’a la grande à mes pieds, je peux pas l’abandonner, ça serait du type Haute Trahison…

    Youhouu Mélie ! Quel bon vent t’amène ?
    Avis de tempête, sauve qui peut, oups moi je peux pas….


Je t'épargnerai la suite, Mélie était furaxe, et puis Elle qui l'appelle M'ame, alors que Mélie est plus jeune que nous... Ca a été le carnage, j'ai fini sur le ponton à guetter Truffe qui nageait à la suite de Bryn qui ramait comme elle pouvait en direction de son ile... C'est la seule fois où elles se sont disputées toutes les deux...

Le silence s'installe, la tresse et Patt sont là, sans être là, tellement de souvenirs, et de non souvenirs, puis...

- Fobia aussi était en Berry, non ? C'est avec lui qu'elle est rentrée pourtant. Pas avec Biron ! Il était tombé malade ensuite, non ? Il a fallu le rechercher... loin... Tu y étais ?
- Han ! T'as le don de sauter du coq à l'âne toi !
Mais ça c'est encore une longue histoire...

_________________
Una_agnes
Le voyage touche à sa fin. Heureusement, pense la sylphide, car ses oreilles bourdonnent de tout ce qu’elle a entendu. Elle n’a jamais douté que sa mère ait eu une vie trépidante et pleine de rebondissements, mais de le savoir vraiment, de l’entendre narrée ainsi, c’est tout à coup trop ou pas assez, et son esprit ne cesse de divaguer. Il lui faut s'occuper, trouver ouvrage pour ne pas extrapoler.

La commanderie se profile, elle en profite pour accélérer le train et dételer la première.


Votre Magnifiscence, Mahmoodi et Klaus vont vous aider aux préparatifs de notre échappée tandis que je vais m’assurer qu’elle peut voyager. Mestre Martin, me feriez-vous la grâce de m’accompagner ?

Elle n'attend pas de réponse, tant elle est préoccupée. Déjà elle gravit les marches, passe la porte sans demander son reste. Les couloirs filent à l’allure de son pas pressé. La porte de la chambre s'ouvre à la volée.

Bonjour mère... je suis rentrée. Comment allez-vous ?
Hadrien voulez vous bien arrêter de jouer avec la cendre, c'est sale ! Regardez donc à quoi vous ressemblez !


Rapidement, elle s'est saisi d'un linge et commence à débarbouiller l'enfant.

Mère, pourquoi le laissez-vous faire ? Cet enfant va-t-il grandir sans aucune autorité ?
Hadrien, mais vous vous êtes laissé aller... sur... « Livre de la justice » ? Mère, Hadrien vient de pisser sur le texte de loi de sa Grandeur Aldin, trouvez-vous cela approprié ?


Le parchemin en question est très vite replié, jeté au feu ; le garçonnet déculotté et nettoyé prestement à l'eau froide, ce qui déclenche un torrent de larmes bruyant.

Hadrien, cessez donc de geindre ! Mon dieu ! N'oubliez pas que vous êtes écossais ! Un peu d'eau froide n'a jamais tué ! A part sans doute si vous la buviez...

Le petit garçon est déjà rhabillé, posé sur la hanche de la jeune fille avant qu'elle ne se tourne à nouveau vers le lit.

Mère, vous m'entendez ? J'ai ramené des amis avec moi. Je souhaiterais que vous les rencontriez. Cela vous ferait le plus grand bien. Mais je tenais à m'assurer que vous aviez suffisamment mangé. Mère, vous nourrissez-vous correctement ? Poussez-vous vers le côté que je rabiboche votre couche, c'est un véritable chantier... Hadrien, tenez compagnie à mère et essayez de ne rien salir, s'il vous plait.

Una s'agite, tend les draps, borde le lit.

Mère s'il me faut vous nourrir comme un nouveau-né, je me ferais un plaisir de mettre de la fiente de chèvre dans votre brouet, vous m'entendez ?

Les larmes au bord des yeux, elle regarde la grande qui sourit dans le vague, caressant la chevelure brune du garçonnet, les lèvres posées sur son front, les yeux vers la cheminée.

Mère, puisque cela semble le seul langage que vous compreniez : Foutrecul ! Bordel de dieu ! Vous allez vous secouer ? Mestre Martin, n'hésitez pas à entrer... Je vous laisse discourir avec Mère...

Puis plus bas, vers le secrétaire.

Voyez ce que vous pouvez en tirer... et je vous autorise même à la gifler. Si vous ne le faites ni pour elle, ni pour vous... Moi, je vous saurais gré !

Et la porte arrière de claquer.
_________________
--Martin
Le petit groupe ralentit à l'approche d'un bâtiment imposant. Un des cavalier s'adresse à Martin. A la lueur des torches, il reconnait alors la jeune fille à qui il avait rendu visite bien des jours plus tôt. La fille de l'écossaise.

Mestre Martin, me feriez-vous la grâce de m’accompagner ?

Encore transi par la surprise, il balbutia un vague oui. Mais la jeune fille ne l'écoutait pas, plongée dans ses pensées, elle montait les marches d'un pas décidé. Martin suivit à grand peine. Il lui fallait presque courir pour ne pas laisser trop de distance entre lui et Agnes.
Plusieurs couloirs, une porte ouverte à la volée. Il n'osa rentrer, à l'extérieur de la chambre. Porte ouverte, il voyait pourtant tout.
L'écossaise, Bryn, l'amante de feu son seigneur, là, bien vivante contrairement à ce que la rumeur lui avait appris. Mais en même temps, ses yeux étaient vagues et elle semblait prostrée. Son regard évoquait à Martin celui d'une de ses cousines qui, ayant vu mourir son enfant préféré sous ses yeux, avait sombré dans la folie.
Il tourna un peu la tête et vit l'enfant. Une joie sourde emplit son coeur. Tout était donc vrai.
Curiosité de la vie où l'espoir de toute une contrée repose en un marmot pisseux et couvert de suie. Sous les salissures et d'où il était, il ne pouvait voir le visage de l'enfant. Y retrouverait-il des traits de Biron ?

Les paroles d'Agnes lui arrivait par bribes de manière indistincte tant son esprit était tourmenté. Il sortit du coton lorsqu'elle s'adressa directement à lui.
Voyez ce que vous pouvez en tirer... et je vous autorise même à la gifler. Si vous ne le faites ni pour elle, ni pour vous... Moi, je vous saurais gré !
Alors, Martin fit ce qu'il savait le mieux faire en ces cas... il balbutia.

Je... euh... suis surpris... enfin heureux de vous rencontrer... vous... et l'enfant bien sûr... qui porte... enfin je. Il est important pour nous. Vous comprenez... il est ce qu'il reste... un espoir de... si...

Déjà épuisé, Martin stoppa ses arguties et essaya de capter le regard de l'écossaise. Il devait organisait ses pensées et faire cesse la tempête sous son crâne.
--Sachiko

[Et la clepsydre fait cloc cloc]

Je ne saute ni le coq, ni l'âne, naméo ! Je ne saute rien du tout en ce moment, ce qui peut justifier quelques égarements.. hmm... Je vois juste que le temps tourne, que le soleil est déjà bien levé, que tout ton camp va se réveiller et que je vais devoir faire sauvage : " moi méchante, moi filer. Si vous me retenir, moi vous tuer..."

Un rire léger s'éleva dans l'air du camp. Hormis la mesnie, Pattricia était la seule à savoir que Sachiko parlait le français parfaitement. Elle gardait son accent et surtout son étrange grammaire, afin de ne pas être obligée de parler. Deux phrases à la sauvage, et on lui fichait la paix.

Je te presse... mais si tu veux lui écrire, tu devrais le faire en même temps que tu me racontes. Je pourrais lui ramener ta missive. Sinon, effectivement, il me manque des mois et des mois de sa vie à Sarlat, j'essaie juste de recoller les morceaux d'un vase qui fuit grandement de partout.

Brygh_ailean
Drôle de nuit, drôle de journée.

Grand-mère, j'ai rêvé de toi.

    Il faisait froid dehors, tu avais préparé de l'eau chaude, avec de la canelle et des clous de girofle, Caoil tisonnait le feu et moi je m'empifrais de scones et de crème. Puis tu nous a fait signe de nous approcher de toi et tu nous a raconté : « Mes petites filles chéries, que vous êtes belles, et grandes, et futées... On voit rien qu'à vous regarder que dans vos veines coule le sang des fées. »
    L'eau chaude se répandait dans les miennes, plus sûrement que le sang des banshees à cet instant et je souriais.
    « Daire, Ailean, comme j'aimerais pouvoir vous protéger... mais vous devez savoir que ce don est aussi une malédiction et c'est à moi de vous en parler. »
    La tête me tournait, je ne voyais pas de quoi tu nous parlais.

Etrangement, je n'avais pas les traits d'alors, lorsque tu étais en vie, mais ceux d'aujourd'hui. Et Caoil, c'est étonnant comme elle te ressemble quand on y pense. Comment ai-je fait pour ne jamais m'en rendre compte ? Comment ai-je fait pour ne pas la « démasquer » ? Mon rêve a bifurqué.

    Je rentrais de la guerre du Berry. Le chef avait fait demi-tour aux portes de Guéret. Je vendais mes pains de ration sur le marché à Angoulême : « Vous avez combattu, soldat ? Cela doit vous faire du bien de rentrer chez vous... ». Puis plus tard, dans les couloirs du chateau : « Dites-moi, Bryn, vous pourriez me dire ce que vous pensez de mon décret ? ». Enfin les derniers mots avant que la lumière ne m'emporte : « Ce fut un honneur comtesse de vous servir... ».

Tu as dû bien rire grand-mère. Forcément Caoillin sait qui je suis depuis le début et moi, si clairvoyante, je suis passée à côté. Alors, je me suis réveillée et j'ai pris le premier parchemin qui passait.


Citation:
Soraidh Caoillin Daire,

Quel étrange sentiment que celui de te redonner ce nom après toutes ses années. Je m'en veux de n'avoir pas compris. Rejoins-moi, chez moi. Pardonne-moi.

Ta cousine.


Tu vois, grand-mère ! Je donne dans la sobriété. Une fois le pigeon relâché , je me suis rendormie et le rêve a repris, presque là, où je l'avais laissé...
    « Chaque fois qu'une fée naît, une autre meurt... Et c'est pour cela qu'il nous est toujours fatal d'enfanter. Grâce au Très Haut, nous parvenons parfois à ressusciter... Mais, cela n'éloigne pas le danger... »
    Mélange entre les rites anciens et Aristote : grand-mère, tu les as toujours joyeusement mélangés.
    « La malédiction, c'est que seules, nous, les femmes pouvons transmettre ce don si précieux et c'est pourquoi nos fils chéris meurent toujours si jeunes, violemment, alors qu'ils sont en bonne santé. »

Je me suis réveillée, effrayée cette fois. Et cette frayeur ne m'a pas quittée... Hadrien...
Mon fils, mon souvenir, mon plus beau présent de cette vie de damnée...
Parce que tu es Lui, parce que tu es moi, je vais désormais constamment redouter le jour où tu me réclameras ta première épée.
Parce que tu es Lui, parce que tu es moi, je vais désormais constamment redouter le jour où tu voudras devenir député, voire même diriger un comté.
Parce que tu es Lui, parce que tu es moi, je vais désormais constamment redouter ton sens du devoir et ta pugnacité.

Je ne suis pas morte lorsque tu es né : signe du destin ?


Mère, Foutrecul, bordel de Dieu, vous allez vous remuer ?

Oui, oui... je vais... je vais... pas maintenant. Je suis trop fatiguée...

- Mestre Martin...

Martin ? C'est un signe du destin... Oui, enfin : à l'attendre pareillement bafouiller, c'est très léger comme signe du destin. En même temps, s'il ne bafouillait pas, ce serait sûrement pour l'entendre geindre autant qu'Una ou me défier : je suis trop fatiguée... Mon Dieu ! Les papiers ! Ils sont sur mon écritoire, je dois lui indiquer... M'en voudra-t-il ne n'avoir jamais pris le temps de les envoyer ? Mon Dieu ! Qu'ai-je fait ? C'est trop compliqué...

La porte claqua. Le petit homme descendit du lit pour se placer débout sur ses appuis encore fragiles et dodus, devant l'intrus, son regard taupe s'élevant, inquisiteur et plein de fraîcheur à la fois, vers celui qui parlait comme un bébé. Bryn montra son vieux pupitre de la main tandis que de l'autre, elle gravait dans la cire de sa tablette avant de la lever vers Martin :

PARDON
_________________
--Martin
Le petit homme était là, se dressant maladroitement. Quel âge pouvait-il avoir désormais ? Le secrétaire chercha dans ses traits quelque chose de Biron. Mais, n'y connaissant rien en enfant et encore moins en ressemblance, il arrêta rapidement l'exercice. Peu importe les attraits, ce qui compte ce sont des papiers en bonne et due forme.
On avait vu par le passé à la cour et ailleurs de bien d'étranges enfants ressemblant fort peu à leurs parents et passant étrangement tout à coup devant les légitimes grâce à de belle lettre tournée et de beaux cachets de cire.

L'Ecossaise paraissait épuisée et toujours ailleurs même si un éclair de lucidité sembla traverser son visage. Elle se trainait comme femme qui vient de produire sa progéniture et chaque geste semblait être un supplice.
Elle grava sur sa tablette :


Citation:
Pardon


Elle avait donc perdu la parole !
Elle indiqua ensuite d'un geste le pupitre où reposaient des papiers.


Le secrétaire s'avança des vélins ne sachant quelles nouvelles il allait y trouver.
Pattricia
[Les lions de Fobia : Safari en Poitou pour un vieux...]


Patt, tranquillement assise sur une pierre près du feu, se mord la lèvre pour ne pas sourire à la tête de la Tresse. Il y avait toujours une hésitation lorsqu'on la regardait, une sorte d'indécision entre le comique et le tragique. Le petit bout de femme, dangereuse comme une armée, était de ces mystères que l'on croyait percer à chaque instant et qui en fait la seconde suivante s'épaississait encore plus...

Je ne saute ni le coq, ni l'âne, naméo ! Je ne saute rien du tout en ce moment, ce qui peut justifier quelques égarements.. hmm... Je vois juste que le temps tourne, que le soleil est déjà bien levé, que tout ton camp va se réveiller et que je vais devoir faire sauvage : " moi méchante, moi filer. Si vous me retenir, moi vous tuer..."

Cette fois-ci la môme au loup éclate de rire, entendre Sachi parler ainsi lui faisait remonter tant de souvenirs à la surface. Elle revoyait Porte Neuve, le château quand elle avait déboulé à l'A.P. lorsqu'elle l'avait croisée pour la première fois, elle revoyait sa blondinette, le museau levé vers cette drôle de personne avec ces drôles de yeux et la complicité qui s'était installée immédiatement entre elles...
La suite la ramène au moment présent.


- Je te presse... mais si tu veux lui écrire, tu devrais le faire en même temps que tu me racontes. Je pourrais lui ramener ta missive. Sinon, effectivement, il me manque des mois et des mois de sa vie à Sarlat, j'essaie juste de recoller les morceaux d'un vase qui fuit grandement de partout.
- Nan... Je lui écrirai, mais pas maintenant... Cette rive est plus que propice pour raconter notre expédition pour retrouver Fob, le ramener et espérer le sauver...



    Le groupe avance en silence, le brouillard étend son linceul, étouffant le bruit des sabots des chevaux sur le chemin. Personne ne parle, certaines tête ballotent d'un côté à l'autre et d'autres sont en mouvement, guettant les alentours... Truffe nous accompagne, fonçant vers l'avant et revenant sans arrêt rejoindre ma monture en queue. L'hongre ne s'en formalise pas, le vieil animal est habitué aux allées et venues du canidé, il continue son chemin, paisible et attentif à la pression de mes cuisses.

    L'animal repart tandis que je me retourne pour vérifier nos arrières. La forêt était belle, sombre et intimidante pour qui n'avait pas l'habitude de trainer dehors la nuit, mais moi j'étais dans mon élément, enfin presque... Ça manquait d'eau !

    Si on ne trouve pas au moins une rivière, je vais être d'humeur massacrante !

    Cela n'avait été qu'un murmure, mais la compagnie n'a pas besoin d'entendre pour savoir que sans rivière, pas de salut ! Je fais la moue, légèrement boudeuse, accentuée par la fatigue de la chevauchée, je tends le cou, espérant entendre le bruit mélodieux d'une rivière s'écoulant dans la nuit... Ouais, 'videment il avait fallu que Ludo nous fasses passer par Jarnac. Sacré coup qu'il nous avait fait là.

    Fin bref, devant moi, le groupe faisait genre arf ouf arf ouf... Bon l'avantage, c'est que ça peut s'harmoniser avec le bruit des sabots, pis en fait, on s'habitue assez vite.
    La Grande semblait somnoler doucement, quand on eu dépassé Jarnac. Pis là, chais pas comment, j'ai entendu :

    HuuuuuuuuuuHuuuuuuuuuu

    Et ensuite

    ziiiiiiiiiiiiiip schplouf...

_________________
--Sachiko
schplouf

Les pieds de la miniature exotique s'arrêtèrent de remuer le fond du cours d'eau, tandis que ses yeux s'écarquillaient doucement, isomorphe à l'arrondi de sa bouche.

Tu ne vas pas me dire que Notre Sirène du Grand Nord, la même qui a appris à nager avant même de savoir marcher, la même qui m'a obligé à remonter le courant de l'Isle tous les matins pour consolider nos forces... Ne me dis pas que le schplouf pourrait être son cul dans l'eau ?

Une insulaire en valait une autre. Sachiko n'avait pas besoin de Bryn de Hoy pour nager comme un poisson dans de l'eau froide. Elle était née à Hokkaïdo. Naméo !
Pattricia
[Saloperie de canasson, qui qu'à fait sauter le pont ?]



Patt sourit... Elle et la flotte, une grande histoire...

En fait, c'est la faute de Kulhwch.


    Si moi j'avais bien entendu, Elle, en l'occurrence, Elle l'a très bien senti pour dire vrai. Kulhwch le bien nommé, l'avait fait dévisser.

    Et ce qu'Elle a bien senti aussi, c'était le bas de sa robe... Ouais, ben le premier qui dit qu'il faut être blonde pour cavaler de nuit en robe, je dirais non... Brune, on peut aussi... Donc je disais que le bas de sa robe était tout à coup devenu très lourd, ses chausses très mouillées... Et son cheval qui rigolait...


Tu te rappelles de ce qu'Elle disait quand Elle parlait de sa carne, ben ce jour là, un peu plus tard, voilà le discours qu'Elle nous a tenu...

    Arf, oui, faut que je vous parle de mon cheval... Un joli entier noir, un pas castré, mais je sens bien que ce coup-ci, ses roubignolles vont y passer... C'est pas faute de l'en avoir menacé... Mais y m'a jamais prise au sérieux avant... Mais là, pourtant je lui fais mon regard méchant... Enfin, vous me direz, de nuit, mon regard méchant, il en a rien à ferrer... Ptet bien... Mais comme toujours, c'est l'intention qui compte, nan ?

    Donc, la vla mouillée jusqu'aux genoux... Dans sa belle robe presque toute neuve... Avec un cheval qui rit et un aide de camp, en l'occurrence moi, qui est plié...
    Et le reste du groupe me direz-vous ? M... Je les ai complètement oubliés ceux-là, mais Elle, elle s'en souvient très bien à ce moment là, et de hurler...

    Ludoooooooooooooo.......... Paulooooooooooooo........... Bikkoooooooooooooooooo........

    Ouais, on aime beaucoup le O nous les pétro... périco, périgordo... enfin tout ça quoi.

    On se rejoint à Cognac... Dites au juge de nous ouvrir son chatio !

    Enfin, vla, on était pas arrivé à Saintes, quoi... Même pas encore sorti du Périgord-Angoumois en fait...

    Comme c'était presque évident qu'Elle avait gueulé pour rien, fallait qu'Elle se défoule sur quelqu'un... Donc, naturellement, elle s'est retournée vers moi,, les deux pieds dans la Charente, l'air affable et le verbe haut :

    Si j'connaissais l'con qu'a fait sauter l'pont !

_________________
Brygh_ailean
    Diantre. J'avais simplement oublié à quel point Martin avait cette inqualifiable marotte de vouloir me faire sortir de mes gonds. Combien de fois a-t-il essayé depuis que je le connais ? Déjà faudrait-il que je me souvienne depuis quand je le connais justement. Je l'avais certainement croisé ici ou là, notamment au château de Périgueux ou à Sarlat. Y avais-je prêté attention ? Certes, non. Parce qu'il y avait Ben, et quand on sert un homme comme Ben, on est forcément légèrement transparent. Je me souviens de son caractère de cochon quand j'ai débarqué à Biron, la première fois. Je veux bien consentir néanmoins que faire face à Sachiko et moi pour un gentil garçon de la campagne, qui ne sort quasiment jamais de son domaine, c'est un peu déconcertant. Enfin bref... Disons que je connais Martin depuis aussi longtemps que mes sentiments pour Ben se sont révélés. Une relation de cause à effet ? Certainement ! L'empêcheur d'une belle histoire de tourner en rond, c'est lui ! Sa marotte quoi ! M'enquiquiner...

    Enfin, bref, dès que je lui demande quelque chose, il faut que cela tourne au cauchemar. D'ici je vois le cachet tout rond de Ben, et pourtant, lui, son secrétaire particulier, n'a rien remarqué. Ce n'est pas comme si mon écritoire était plus désordonné que le bureau de sa seigneurie. Le bureau de Ben, c'était quand même, la presque copie du mien, en pire parce que plus grand. J'ai tout ressorti pour trier. Je le fais la nuit, quand ils ne sont pas tous là, à m'épier, me surveiller, me couver. Ai-je l'air d'un oeuf ? Non. Je n'arrive simplement plus à m'exprimer. Je pense pourtant, et je pense penser correctement. Mais ça ne vient pas. Je n'ai pas faim non plus. Et alors ? Je n'ai quasiment aucune activité, je ne risque pas de me dépenser. Je sais que j'ai toujours mangé comme l'ogresse que je suis. Et alors ? Oui, certes je suis maigre comme un clou en ce moment... ce qui ne change pas beaucoup d'avant.

    Je le fais la nuit, donc, quand Hadrien dort. Ca évite les tâches d'encre, les pleurs d'un peintre en herbe à qui je refuserais le droit de s'exprimer en toute légitimité, ça m'évite le vélin mâchouille par les dents qui se font pressentir. Rien à dire pourtant. J'en profite juste encore quelques temps. Avec des dents, s'il a le sourire de son père... mon dieu ! Je ne pourrais plus très longtemps résister à lui laisser faire n'importe quoi. Donc mieux vaut anticiper le maximum tant qu'il est ensommeillé.

    Voilà, j'ai donc ressorti tous les papiers qui dormaient dans le coffre depuis mars. Nous sommes irrécupérables ? Nous étions... Mais oui. Sincèrement, nous l'étions. S'il s'agissait du comté, deux temps, trois mouvements et c'était fait. S'il s'agissait de nous, de moi, de lui, nous étions bien les derniers de nos soucis. Ainsi va la vie... Tous les papiers sont là, hormis ceux que j'ai déjà transmis à ma Hérauderie. Où Ben a-t-il rangé les siens ? Certainement dans son bureau. L'idée va bientôt me faire rire... Comment retrouver un vélin dans ce chantier ? Après tout, un secrétaire particulier digne de ce nom devrait pouvoir se débrouiller. Encore que... Et en outre, je suis certaine que Ben s'est confié à lui, lui a tout dit, bref, qu'il est au courant depuis le début même s'il nous joue les benêts. Encore que... Si seulement, j'arrivais à parler, je lui dirais... je... ce serait plus facile. Encore que...



Déjà la grande avait pivoté pour glisser ses jambes hors du lit, sans se soucier d'apparaître en camisole devant l'intendant de Biron. Après tout, la domesticité d'un domaine en voyait bien davantage. Aussi la situation ne la fit pas le moins du monde sourciller. Sa seule angoisse était peut-être de réveler la maigreur de ses immenses jambes, qui avait toujours fait sa fierté d'acrobate-soldat par leur musculature déliée. Lentement, elle se rendit à l'écritoire et en sortit de la pile, les papiers qu'elle tenait à montrer à Martin. Deux vélins par davantage. Cela suffisait.

Citation:
En ce trente-et-unième jour de mars, de l'an quatorze cent cinquante-neuf, ont été unis selon les rites de l'Eglise Aristotélicienne, en l'église consacrée de la Capelle-Biron, sous le regard du Très-Haut, du père Thrandhuil et de leurs témoins, fidèles aristotéliciennes, dames Elisabeth Stilton de Lasteyrie et Marie-Victoire de Lasteyrie-Kamps :

Ben du Guesclin, vicomte de Biron, sénéchal du Périgord-Angoumois, célibataire, confirmé dans le baptême le 4 novembre 1455 à Sarlat
et
Brygh Ailean MacFadyen, dame de Chateaubernard, archidiacre du diocèse de Périgueux, veuve, confirmée dans le baptême, le 12 juin 1458, à Sarlat.


Son regard voulait dire : "Est-ce cela que vous cherchez ?" mais aurait très bien plus être interprété "Mais, mon bon Martin, vous êtes plus myope que moi ou vous le faites exprès ?" Son sourire était un signe de réconciliation mais le secrétaire pouvait très bien y voir quelques coups de pied en préparation. L'enfant avait rejoint la jambe de sa mère et ne la lâchait pas. C'était déjà ça.
_________________
--Sachiko


Le rire de l'aïnou fut profond, cristallin, musical et presque lumineux.
Les larmes lui coulaient des yeux Elle s'essuyait avec peine.

Euh, je ne peux pas raconter cette aventure à la gamine. Elle a déjà assez de mal à comprendre sa mère... Faut dire que Bryn, c'est pas donner à tout le monde d'arriver à comprendre comment elle fonctionne, ça je sais.

Le rire ne s'arrêtait pas et menaçait de devenir fou. Aussi la tresse se mit-elle à respirer plus rapidement et plus fort pour le faire cesser.

De toutes façons, dès qu'elle merde sur son canasson, c'est forcément sa faute à lui... Je peux pas expliquer non plus à la gamine la mauvaise foi de sa mère quand il s'agit d'équitation... Si ?

Pattricia
[Entre Cognac à la nage et chouchoutage...]


Patt regarde Sachi qui gueulait y'a pas dix minutes qu'elle allait devoir y aller et qui patauge encore dans l'eau à cet instant et secoue la tête. Y'a pas qu'Elle qui est de mauvaise foi tss... Puis à voix haute...

Évidemment qu'il faut tout lui dire ! Elle ne la comprend pas parce qu'elle ne la connait pas justement. Ça n'est pas en cachant ses petits travers, enfin petits... j'me comprends... que ça va l'aider. Tu dois tout raconter, sans rien louper, sinon elle sera toujours à côté de ses bottes quand il s'agira de comprendre la Grande. Regarde, moi, même en connaissant presque tout, y'a encore des fois où je la balancerais bien par une fenêtre tellement elle peut se rendre insupportable...

Et de sourire à cette idée qu'elle pourrait soulever Bryn pour la balancer, elle serait plutôt bonne pour le tour de rein...

Mais l'histoire est loin d'être finie, y'avait Béa avec nous également, et cette nuit là, je crois bien que c'est la Chieuse du PA qui m'aurait bien balancée par une fenêtre, sauf qu'elle avait les chausses dans l'eau et qu'elle était furax...


    Du haut du talus où je me trouvais, je pouvais me gargariser du spectacle de Bryn trempant et je ne m'en privais pas. Grommelant contre les Lieut qui savent pas tenir en selle et perturbent la fluidité d'une chevauchée, je descends encore et encore en continuant de sourire, faut dire que le spectacle vaut son pesant d'écus : la Lieut plantée dans la Charente, la carne hennissant à s'en décrocher la mâchoire et Truffe entrant et sortant de l'eau inquiet de voir la grande vociférer comme les femmes de pêcheurs sur les ports des royaumes essayant d'attirer le client vers leur étal de poissons frais...

    Si je connaissais le con qu'a fait sauter le pont.

    Heuu... Quel pont ? On est sur le chemin, on longe à priori la Charente, tu t'endors tout ça parce que t'as encore trop picolé en taverne hier soir et tu laisses ta saleté d'étalon te foutre à la baille !
    J'vois pas trop de quel pont tu parles...
    Ben si ça te dérange pas, le temps que tu te changes, moi je vais me faire une petite toilette...


    Je la regarde avec un air goguenard, me tourne vers le haut du talus et siffle ma monture... Happant au passage les rênes de l'hongre arrivé à mes côté, je détache ma besace de la selle et déballe le nécessaire à ma toilette, ignorant la furibonde trempant toujours dans la rivière...
    Béa nous rejoint sur la rive, plutôt hilare elle aussi si tu vois ce que je veux dire...

    Héooooh besoin d’un coup d’main heinnn ?

    Préoccupée que j'étais à l'idée d'enfin se dépoussiérer et de me rendre un peu plus présentable avant d'arriver chez le Comte et la Comtesse de Cognac, je n'avais pas entendu arriver la troisième folle. Faut dire aussi que la Grande faisait un tel foin... Je me retourne vers Béa, la troisième folle dingue du Périgord et pas des moindres...

    Ouai c'est ça un coup de main... C'est plutôt un coup de pied dans le postérieur que je lui mettrais hein ! Bon j'avoue que sa trempette impromptue va me permettre de faire la mienne, mais faudrait voir à se coordonner la prochaine fois, j'aime bien choisir l'endroit de mes ablutions...

    Déjà me déshabillant, je me tourne vers Bryn,

    Sont si sales que ça tes chausses que t'es encore dans la rivière toi ?

    Haussant les épaules et levant les bras vers les étoiles encore visibles, dans un geste de grande tragédienne grecque, je rentre dans la Charente glacée par l'hiver comme si je m'enfilais une bière. A peine une chaire de poule sur ma peau soyeuse que je me suis déjà immergée pour me mettre à la bonne température.
    Nue, sans la moindre gène pour toutes mes cicatrices, je m'approche de Bryn dans ses grands jours...

    Tu veux un câlin ou tu te décides à soulever ta houppe et sortir de là ?

    Naaaaaaaaan.


    Ça c'est la première réaction, le cri du cœur quand on lui propose un câlin. Bon c'est vrai, on est pas encore en Poitou, mais toujours au pays des Toupoutous, ceux qui vous agressent et vous lèchent la pomme sans qu'on leur ait rien demandé. Surtout elle qui n'est pas foncièrement partisane de la bavouille faciale, j'dirais même que ça la rebute un tantinet.
    Bon, c'est vrai en même temps, le câlin elle l'attend. Si elle est là, sur la route du Poitou, c'est même pour essayer de voir si elle peut encore le tenter, le câlin... Mais pas avec moi, à poil, au milieu de la Charente.
    Donc, après ce cri sorti du fin de fond de sa gorge surtout, et un peu du fond de la nuit aussi, Bryn remonte prestement sur la rive, me laissant à mes ablutions givrées.
    Attention, encore une fois, j'ai pas dit ablutions de givrées, hein.. Quoi que. Donc, la Grande récupère la main que lui tend gentiment Béa...

    schlopf, cri, scholpf, cri, schlop cri

    Ah oui, c'est pas élégant comme bruit ? Parce qu'elles font mieux tes chausses à toi, une fois détrempées, dans l'herbe verglacée d'un vilain mois de février ? Alors, hein, euh... Les commentaires... Camembert.

    Merci Béa, infiniment... S'il fallait compter sur l'aide de ses aides de camp... tss... j'vous jure ... l'Ost n'Est plus ce qu'elle Fut, l'Ost Est à l'Ouest.

    Trêve de plaisanteries, Elle avait intérêt à retirer ses fringues avant que ça ne lui attaque le ciboulot d'avantage. D'aucuns diront trop tard... Ben, à d'aucuns, Elle leur cause pas d'abord. Donc, la voilà qui s'exécute, vire le col sec... la houppelande... Déjà là, ça se corse parce que l'équivalent de 18 pelotes de laine, dont un bon tiers est détrempé, non seulement par trempette, mais aussi par capillarité, n'oublions pas la capillarité, hein... C'est du lourd... Pis Elle retire ses chausses, ses bas... Et quand Elle essaie de renfiler les autres, Elle se souvient tout à coup de la raison pour laquelle Elle avait toujours péché pieds nus. Le bas à enfiler sur une guibole humide, c'est une torture qu'on aurait dû souffler à l'inquisition depuis des années, ça. Sauf qu'il faut qu'Elle y arrive, on est en février, et Elle est déjà gelée.
    Deuxième paire de chausses, tchèque.
    Braies assorties pour pas faire de facheune faux pas... tchèque.
    Une fois prête, Bryn se retourne alors vers moi et dit :

    T'as deux minutes pour remonter en selle et nous suivre sinon, tu vas jusqu'à Cognac à la nage.

    Toute à ma baignade, récurage, frottage, embellissage, je n'écoute que d'une oreille les vociférations de la Grande... C'est que bon, déjà qu'Elle me saoule toute la journée, si en plus faut l'écouter la nuit, là je dis non foi de vindicative. Après tout chercher un pont là où y'en a pas et chevaucher en houppe, faut pas être finie tout de même...
    Jugeant que ma peau est propre, je sors de l'eau et entreprends de me sécher avec un linge que j'ai toujours dans ma besace. En sortant un onguent, j'entreprends de m'en passer sur tout le corps afin d'en garder la texture soyeuse...

    Désolée Bryn, mais 5 minutes c'est une aberration, mon corps a besoin de plus de temps pour rendre toute sa splendeur !...

    Sourire angélique faisant briller mes dents blanches et inloupable le sourire...

    Ceci dit, sans vouloir encore te contrarier, tu me connais je déteste ça !

    Cette fois-ci mon sourire est ironique et de continuer...

    Ton envie de rendre visite au Comte et à la Comtesse de Cognac est tout à fait charmante, mais il y a juste un petit problème... Je viens de me souvenir que Phénix est à Périgueux et Frah est à Sarlat. Tu comptes rendre visite à qui exactement ? Leur chambellan ?

    Laissant à Bryn le temps que ces nouvelles informations pénètrent son esprit si vif, j'entreprends de me rhabiller et de récupérer mes affaires pour tout remettre dans mes fontes...



Patt fait une pause dans sa narration...

Et là nous venions à peine de quitter Angou, inutile de te dire que cette chasse au Fobia c'était pas gagné...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)