[De nos jours, à Angoulême, petite ville perdue du PA en perdition selon certains et sauvé selon d'autres. 'fin bref, en PA quoi.]
Un matin comme les autres, enfin à ce qu'elle croyait, Kil terminait les braies qu'elle confectionnait depuis plusieurs jours lorsqu'un piaf vint la trouver dans son repère.
Dégraffage du mot doux, lecturage et là : c'est le drame...
"Soraidh Caiollin Daire" Mazette ! Point à la poitrine. Ressaisis-toi ma fille ! Pas le moment de flancher. Cela ne pouvait dire qu'une chose. Relecturage de la première ligne. Non, pas d'erreur, c'est Elle. Elle est en vie. Grand soupir. Elle avait arrêté de respirer ? Ah bon ?
"Pardonne-moi." Bah évidemment grande duduche !
"Rejoins-moi." Hum, elle est marrante. Plutôt intérêt d'y aller sinon je vais avoir droit au fouet.
En réalité, elle mourait d'envie de tout laisser en plan, là tissuite, et de la rejoindre. Mais voilà, tellement choquée que sur l'instant elle était bien incapable de se remuer le derrière. Meerdeuh, lui arrivait quoi ?
Puis ses deux/trois neurones font tilt et la voilà en action-réaction. Bref regard sur les braies : ouais ça ira. Mises sur le côté, non, je devrais plutôt dire lancées en vrac, pour le page qui passerait dans 1h, se débrouillerait avec ça.
Fonce dans son armoire choper son baluchon de voyage avec son nécessaire prêt-à-partir. Ni une, ni deux, la voici dans l'étable à seller Macha, sa jument roulant des yeux, inquiète de voir sa maîtresse dans tous ses états.
Chiotte ! Minichat !
Demi-tour droite, direction la maison, embarquement du poilu dans ses fontes, pas un sou perturbé puisqu'il dormait encore. Retour auprès de sa fidèle amie, sa compagne depuis maintenant quelques années.
Cela lui avait coûté de l'acheter et de la faire embarquer avec elle, mais que n'aurait-elle pas fait pour l'avoir elle et pas une autre ? Une Irish Hobby, unique ici. Ah ça oui, elle l'avait payé, mais elles étaient faites l'une pour l'autre, elle l'a su en la voyant la première fois.
Quelques flatteries sur l'encolure et la voici en selle, prête à rejoindre son aînée, enfin non pas trop. Ni son aînée, ni prête d'ailleurs...
[Quelques jours plus tard, arrivée à destination]
Elle entra dans la cour, on l'avait laissée passer. Hochements de tête ici et là. On l'avait reconnue et sans doute était-elle attendue.
Elle fut accueillie par Una qui l'amena auprès d'Elle. Aussi près du but, elle qui l'avait espéré tant d'années, sans jamais oser rien dire. Attendre, toujours attendre, c'est qu'elle faisait ça bien. Devant la porte, ses mains se mirent à trembler, non pas maintenant. Claquement de vertèbres, sourire à Una qui ouvrait la porte et elle entra.
Mince, un homme était là mais Elle aussi et puis Hadrien bien sûr. Finalement, Kil était plutôt rassurée d'avoir quelqu'un d'autre avec elles. Elle fut tout de même choquée de voir son état mais après-tout, ne revenait-elle pas d'entre les morts ?
Soraidh Ailean. Je suis là. Puis n'y tenant plus, elle s'approcha pour lui prendre les mains et lui déposer un baiser sur sa joue puis plus bas, juste pour elle:
Bien sûr que je te pardonne, en doutais-tu ?
Se tournant vers l'homme interloqué:
Bonjour Messire, pardonnez ma familiarité, cela fait fort longtemps que je n'ai vu ma cousine. La dernière fois, c'était moins... rassurant.