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[RP] Balbuzard et Salamandre : Contes, légendes et fabliaux.

Gnia
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.

    Bohémiens en voyage. Charles Baudelaire.


[Fin Novembre 1459 - Entre Quercy et Toulousain - Amères transhumances.]


Comme le tombereau chargé de corps en partance pour la fosse commune, comme la charrette menant le supplicié à l'échafaud, le coche cahotait lentement sur les chemins.
Non que ce que l'on quittait soit plus engageant que ce que l'on trouverait au bout de cette première étape, mais le coeur était lourd.
De quitter la Cité des Saules et tant d'espoirs déçus. Mais contrainte et forcée.
De quitter un nid, certes instable, mais qui était le sien.
D'aller vers un inconnu appelé vie de couple dont l'unique expérience ne lui avait laissé qu'un goût amer.
De fuir l'oppression pour perdre la liberté.

Atmosphère lugubre, en somme, dans ce coche qui aborde les faubourgs de Tolosa, pourtant riante comme seules peuvent l'être les villes des Pays d'Oc.
Atmosphère lourde que n'arrivent pas à dissiper les babillements discrets d'enfants, bridés par une nourrice effrayée à l'idée de susciter la colère de sa maîtresse.
Touffeur qui ne se dissipe pas à l'instant où la Saint Just pose le pied à terre dans la cour de l'auberge cossue où le Duc de Bouillon a pris ses appartements..

Et tandis que la petite troupe qui compose sa maigre suite s'égaye pour prendre ses quartiers le temps d'une nuit, elle reste plantée aux bas du marchepied du coche, sans se résoudre à avancer vers cette nouvelle page de sa vie.


Profonde inspiration, lourd soupir lorsqu'enfin elle monte les marches qui la séparent de la chambrée de son époux, ultime appréhension lorsque les doigts toquent à l'huis et ouvrent la porte.
Et de saluer son époux avec qui elle n'a encore jamais vécu d'une mine glaciale, si tant est qu'elle puisse la protéger de ce qui va advenir ensuite.

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Eusaias
…Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peux moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre

Oh mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'Г la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime.

Les vieux amants Jacques Brel.



Debout face à une table sur laquelle une carte reposait le Balbuzard raid comme une saillie, les bras le long du corps sans être ballants, fixait la dite carte. Bientôt son épouse et lui prendraient la route de le Bourgogne. La guerre ravageait le pays, mais aussi les âmes et raisons des français et c’était pour cela que le balbuzard avait décidé que Digoine serait le bastion des Blanc Combaz. Agnès c’était pliée à cette demande, pas de cœur, mais par dépit sans doute.

Des bruits dans la cour attiraient son attention. Agnès venait d’arriver et ceci rassura le duc de Bouillon. Il s’empara du pourpoint écarlate, frappé d’un corbeau afin de cacher les bandages qui sortaient de sous sa chemise. Orphelin de « Victoria » qui s’était brisée lors des combats à Montauban, le ceinturon seul resserrait les habits sur le corps épuisé.

Le nez aquilin se redressa vers la porte lorsque les coups se firent entendre et de derrière cette porte s’avançait l’Artésienne. Un faible sourire destiné à son épouse servit de prélude aux échanges.


Le bon jour à vous madame mon épouse les paysages Toulousains sont à votre gout ?

Il contourna la table afin de rejoindre celle qu’il avait décidé d’épouser.

Pour ma part je me languis de la Bourgogne. J’espère que vous voyagez léger car il serait dommage de tout perdre si jamais nous croisions une bande de routiers.

Il lui prit les mains et les porta à son visage. Ce fut à cet endroit qu’il déposa les premiers baisers. Bien que le Bourguignon et l’Artésienne avaient opté pour un mariage d’intérêt, elle n’en était pas moins la mère de son fils Lionel Cristos Parfait et de ce fait le balbuzard avait pour elle des sentiments amoureux.
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Gnia
Elle lui abandonna ses mains où déjà il pressait ses lèvres. Fut-ce un infime soupir de soulagement qui s'échappa de ses lèvres en cet instant ?
Probablement.
Comme si malgré elle, tout son être savait intimement qu'à présent, rien ne pouvait lui arriver d'autre que ce que le Blanc Combaz déciderai.

J'aurai préféré que vous puissiez envisager les paysages du Quercy, plutôt que nous ayons à nous retrouver ici comme des parias.

Ce que je suis devenue.
Cet acide constat resta muet. Celle qui se qualifiait elle-même de mauvaise herbe dont on ne parvient à venir à bout semblait avoir perdu de cette substantifique sève.


Les enfants voyagent avec Brunehaut en coche, c'est une voiture robuste et légère, cela ne devait point trop nous retarder. Et si vous me permettez de chevaucher plutôt que de rester confinée dans cette caisse de bois, je puis tout autant donner maille à partir à une troupe de faquin, si nous devions en croiser.


Elle plongea enfin son regard azur dans celui de son époux et ajouta dans un souffle

J'espère simplement que je ne me languirais pas en Bourgogne... Vous savez que je ne tenais pas à y aller...

Pourquoi ce rappel, inutile ? Peut-être un dernier sursaut, une ultime ruade, quoique timide, pour exprimer sa désapprobation.
Probablement.

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Eusaias
Les paysages du Quercy ?

Les dents grincèrent sous la pression des mâchoires du rapace. Le Quercy, ou Montauban plutôt, il l’avait bien vu. Il y était même allé un dimanche, pensant voir son ami Bender à l’Eglise et ce fut sur le chemin de l’église que des jean-foutres menés par leur seigneur l’avaient attaqué sans sommation. Un rictus presque imperceptible avait vu le jour à ce moment sur les lèvres du Bourguignon. Les yeux d’oiseau de proie se plantèrent dans ceux d’Agnès.

J’ai vu le Quercy, j’ai failli y laisser ma vie pour rattraper vos erreurs madame mon épouse. Enfin bon, ce petit sacrifice était d’excellent augure pour moi. D’ailleurs j’aurai aimé reprendre conscience avec votre personne à mes côtés plutôt qu’un vieux barbier sentant le renard. J’ai perdu « Victoria » dans cette affaire il nous faudra passer par le Lyonnais. Nous irons dans le bourg de Rives sur Fures, les forges y ont excellente réputation et la Fures offre une eau pure qui sied bien à la confection d’arme parfaite. Un Maitre forgeron doit déjà être à l’œuvre et « Joie Perçante » devrait être bientôt prête.

Les sourcils se froncèrent. Joie Perçante, le nom était connu depuis longtemps. C’était l’épée de son frère à l’œil mort, Snell du Quai Baudon, Baron de Montréal, seigneur de Moulin Engilbert. L’épée avait brisée durant le siège de Rennes. Choisir ce nom pour son arme était un dernier hommage à ce grand général bourguignon qu’était son frère.

Il nous faudra récupérer mes hommes en route. Les connaissant ils doivent écumer les bouges de tous les villages de la région. Plus nous auront de bras armés, mieux ça sera. Pour ce que vous teniez à faire ou non, désormais ce n’est plus important. C’est ce que je déciderai de faire qui va compter, on a eu assez d’ennuis ainsi Agnès Blanc Combaz.
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Gnia
Elle aurait pu se cabrer, protester, se fendre d'une remarque piquante, mais le coeur autant que l'envie n'y étaient pas. Et pourtant, au rabrouement, elle opposa une mine altière, distante et lui arracha les mains qu'il tenait toujours entre les siennes d'un geste brusque.

Un sifflement ponctua les dernières assertions du Balbuzard.

Mes ennuis sont les vôtres et vous les avez choisi de plein gré. Vous m'avez épousée pour le meilleur et pour le pire. Souffrez donc le pire, car je gage que vous n'entreverrez jamais tout à fait le meilleur. Il va falloir vous y faire.

Engageante entrée en matière, s'il en était.
Mais la Saint Just souffrait d'une bonne dose d'orgueil qui ne l'imaginait pas assujettie à un autre maître qu'elle même, ou pis, un autre empire que le règne de ses propres démons.

Une voix pleine de mépris ajouta, malgré elle, et la prudence élémentaire qu'exigeait le difficile exercice de la vie en communauté avec le Balbuzard


Quant à ce que je veux, aimerait et désire, j'escompte bien que vous ne l'oubliez pas, où il vous en cuira, tôt ou tard.

Charmantes retrouvailles, plaisant prélude à un voyage de noce contraint et forcé, bras de fer musclé entre deux caractère qui ne trouverait qu'un seul gagnant.
Le plus fort.

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Lionel.blanc.combaz
Rester sage. Ne pas parler. Ne pas s'exclamer "oh ! t'as vu le loiseau, Bru ?" De toutes façons, Brunehaut, aka Bru, Brule, Bruho, et tout ce qui lui passe par la tête d'approchant, lui répond invariablement "shh, petit lion, ne dérangeons pas madame votre mère ..."

Oui mais il y a tant de choses à voir, à pointer du doigt, aussi ! C'pas juste ! D'abord un peu boudeur, l'enfant obéit pourtant immédiatement. Fâcher maman, c'est maaaaal. Maman aime pas qu'on fasse du bruit. Au coucher, quand on va embrasser maman, on doit parler tout bas, et pis on doit se tenir droit comme ça. Le bambin ne se rend même pas compte qu'il se redresse bien droit pour illustrer ses pensées.

Mais enfin le coche s'arrête, et sa nourrice entraine les enfants dans l'auberge. C'est compter sans la curiosité du petit lion, qui voyant sa mère s'attarder près du coche, puis gravir des marches, profite de la première occasion pour échapper à la gironde nourrice et se dandiner tant bien que mal à la suite de sa mère.

Epiant tout d'abord dans l'entrebaillement de la porte, il voit un homme lui embrasser les mains. Holà, il va se faire gronder, le sieur, l'est fou lui, maman l'aime pas la bave sur les mains !!! Ou sur les joues, d'ailleurs... Quand maman ne dit rien, la curiosité est trop forte, et la tête entière passe la porte pour mieux écouter. Tiens, ça parle des enfants. Lui aussi, il aimerait bien monter sur le choval... Mais déjà si maman n'est plus avec eux dans le coche, alors... ils pourront jouer et chanter ! Et faire du bruit ! Et montrer les zarbres et les chovals et tout à Bru ! Oh quelle bonne idée, quelle joie !

Et quelle incapacité totale à la cacher qui le pousse littéralement en avant, un grand sourire aux lèvres, au moment même ou sa mère se fâche et retire ses mains de celles du sieur. Aïe. Trop tard....


Oh oui maman, faisez du chov...

L'enfant s'arrête net devant le geste sec et le ton acide de sa mère, son petit cerveau n'entend que les derniers mots.

"... ou il vous en cuira".

Il recule d'un pas. La badine c'est pour sa pomme cette fois...

Lionel !

Voix urgente, chuchotée tout de même, mais bien anxieuse... On se retourne. Bru ! Vite, se cacher dans ses jupons. Bru lui évite tout le temps la badine, elle dit que c'est sa faute. D'ailleurs c'est ce qu'elle est en train de faire de suite, à grands renforts de "pardon ma dame" et de " je ne l'ai pas vu partir"... Bru, elle est trop parfaite. Pis elle est confortable avec son gras. Rassuré, l'enfant laisse à nouveau sa curiosité reprendre le dessus et interrompts les excuses bafouillées de sa nourrice en tirant sur les jupes.

Dis, Bru...c'est qui, le sieu', là ?

Tiens, pourquoi elle est un peu blanche, bru ? Quessjé dis ?

Ahem, ca c'est monsieur votre père, petit Lion.

La réponse a eté murmurée, il a du tendre l'oreille, mais c'est très clair. Ah. Oh. Les yeux s'écarquillent, la bouche tombe ouverte. Vraiment ? C'est son père ça ? Du haut de ses trois ans, le bonhomme s'avance prudemment, lâchant, ô quel courage, les jupes de sa nourrice, et va voir de plus près. Ah oui, un vague souvenir de ce regard... mais alors y a longtemps.... Bon, après tout, si c'est son père, il ne craint rien, si ? Tendant les bras en l'air, le bambin tente le tout pour le tout. Si maman n'aime pas l'enlacer, papa, qui sait...

A bras ?
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Eusaias
Je vous ai épousée pour le pire et le meilleur certes et si vous pensez pouvoir m’apporter que le pire, sachez Agnès que je vous volerai le meilleur. De gré ou de force j’ai toujours ce que je veux, je vous prendrai donc mon dû.

Allait-elle vraiment ouvrir les hostilités ? Des picotements dans la main du balbuzard l’informaient qu’il allait devoir dégourdir son poing. Oui son poing, car la gifle est pour les personnes chétives, mais Agnès se voulait forte comme un roc. Puis un poing qui s’enfonce dans un sternum ne laisse pas de marque visible, mais la personne est souvent bonne à s'étendre au pied du cogneur et c’est bien à ses pieds qu’il souhaitait Agnès à cet instant.

Puis la nourrice se fit remarquer. Eusaias l’avait jugée incapable dès le premier jour, à vrai dire il aurait jugé incapable n’importe qui, car personne n’était suffisant pour élever l’héritier. Son regard dur percuta la nourrice. Mais elle desserra les dents pour dire deux mots « salvateurs » pour elle : Petit Lion. A ce moment là, alors que son regard se faisait plus neutre, le bourguignon aurait pu, plein de mauvaise foi, jurer que cette nourrice il l’avait toujours trouvée excellente. Elle nommait le fils héritier « petit lion » et ceci était inestimable aux yeux de l’homme qui se faisait appeler le Grand Lion de Bourgogne.

Petit lion…

Les mots s’échappèrent des lèvres du duc de Bouillon alors qu’un sourire lui ravissait le visage.

Je suis heureux de vous revoir monsieur mon fils. Mais il me semble que tu ne m’as pas encore embrassé comme on embrasse un père.

Le balbuzard plia les jambes et s’empara du jeune Lionel Cristos Parfait. Il déposa un baiser sur le front de l’enfant et lui offrit en échange une joue, celle qui n’était pas ravagée par la profonde cicatrice, souvenir de Bouillon. Maintenant le petit bien serré contre lui grâce à son bras gauche. Sa main droite rejoignit délicatement la joue d’Agnès pour la caresser.

Vous pouvez nous laisser, je garde l’enfant et l’épouse ! Avait il lancé à la nourrice.

Alors que celle-ci s’exécutait la main droite glissa le long du cou de la Saint Just trouvant en fin de course la pointe d’un sein protégé par les habits. D’un geste brusque et calculé il pinça le téton très fortement et tourna un peu la main. Agnès avait elle cru qu’elle échapperait à une punition ?
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Gnia
Le regard plein de défi qui s'opposait à celui, devenu mauvais, de son époux quitta les billes d'onyx pour se poser sur la petite voix qui s'était élevée, au niveau du sol. Le temps de lancer un regard noir à Brunehaut, confuse, avant de revenir à la témérité du garçonnet que le père a déjà pris dans ses bras.
Un sourcil se hausse imperceptiblement, la moue méprisante est rapidement ravalée, les remarques tant pour son époux que pour la nourrice conservées par devers elle, tandis qu'elle envisage la scène touchante du père et son fils sous un jour nouveau.

Point le temps de former les conclusions hautement stratégiques que lui inspire l'événement qu'elle frissonne sous le contact de la main du rapace. Pensant à un geste d'apaisement, elle ne s'en défait pas et bien mal lui en prend.
Elle échappa un cri de douleur rapidement réprimé, visage crispé, la main claqua celle qui tenait prisonnière cette extrémité sensible tandis qu'elle levait un regard noir sur Eusaias.


Je vais vous laisser à vos retrouvailles, si vous le voulez bien...


Prudente ? Oui, visiblement, valait mieux.
D'autant que la présence de son fils lui offre une intéressante porte de sortie. Idée à recycler pour l'avenir, sans conteste.


Tout de même, une dernière pique, sifflée ente ses dents

Elles seront certainement plus agréables que les nôtres...

Et de reculer d'un pas, précautionneusement, pour se mettre à distance raisonnable.
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Eusaias
Ah non non ma tendre épouse ! Vous restez ici, j’insiste. On n’est pas bien là en famille ? Tous à baigner dans la joie et la bonne humeur ? Vous restez Agnès et ne m’obligez pas à vous faire enfermer ici.

C’est sans doute pour éviter toute fuite de son épouse qu’il héla un valet de porte.

Toi ! Verrouille la porte et veille à ce qu’on ne nous dérange pas ! Tu feras venir la bonne quand je te le dirais et en aucun cas tu ouvre cette foutue porte si ce n’est pas moi qui le demande !

Puis un nouveau regard de défi à Agnès. Allait elle comprendre que les moments ou elle décidait de quoique ce soit allaient se faire très très rare ? Avait elle compris que le balbuzard était le maitre et qu’elle, elle ferait mieux de rester à sa place ?

Vous êtes mienne Agnès, vous me devez, comme toute bonne épouse, obéissance. Ne vous amusez pas à me pousser à passer aux extrémités. Cela ne me plairait pas, mais je suis certains que vous vous desterez.

Les dents voraces apparurent alors qu’un énième sourire prenait forme.

Nos retrouvailles me seront très agréables, même si pour cela je dois vous faire tenir. Vous m’avez compris Agnès de Saint Just ? Alors venez a côté de moi et l’enfant.

Puis son visage redevint doux afin de jouer avec Lionel. L’enfant représentait l’avenir des Blanc Combaz. Il deviendrait Duc de Bourgogne et de Bouillon, Comte du Lavedan des Flandre et d’Artois. C’était certain, avec le sang qui coulait dans ses veines il serait un grand conquérant, un bon duc, réfléchi comme la mère et hardi comme le père. Son regard se reposa sur Agnès.

Allons madame mon épouse, approchez. Je ne vais pas vous faire de mal... si vous m'obéissez.
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Lionel.blanc.combaz
Petit lion…

Bras tendus, il répond tout naturellement au sourire, et bombe le torse, l'air de dire "c'est moi petit lion, regarde je sais rugir ! "

Je suis heureux de vous revoir monsieur mon fils. Mais il me semble que tu ne m’as pas encore embrassé comme on embrasse un père.

Ainsi, son père n'est pas dérangé par la bave. Information dûment notée dans un coin de la cervelle en formation du garçonnet, tout en déposant un baiser claquant sur la joue paternelle. De son autre menotte, il découvre, un peu timide, la cicatrice sur l'autre joue.. C'est creux. Il s'apprête à demander ce que c'est, et si ça fait mal, quand la voix de son père remplace cette pensée par une autre, plus effrayante.

Bru s'en va... bru s'en va ? Légèrement affolé d'être laissé avec deux quasis inconnus, l'enfant regarde sa principale ressource de nourriture, de caresses et de baisers, se retirer sans un mot....Il veut la retenir, mais un cri de douleur, aussi ephémère soit-il, lui fait quitter la porte des yeux pour se poser sur l'origine du cri.


Ma...man ?

Regard inquiet, interrogateur, mais elle ne semble pas l'entendre... Elle recule, elle aussi veut partir. Et son regard... oh, maman n'est pas contente, pas contente du tout...

Ah non non ma tendre épouse ! Vous restez ici, j’insiste. On n’est pas bien là en famille ? Tous à baigner dans la joie et la bonne humeur ?

Vif hochement de tête. Oh si, on est bien, sa mère il la voit si peu, son père n'en parlons pas... Même si ce serait mieux avec Bru, evidemment...

Vous restez Agnès et ne m’obligez pas à vous faire enfermer ici.

Yeux écarquillés, l'enfant regarde son père et déglutit. C'est possible, ça, d'enfermer maman...? Mais... maman c'est le chef de Bru, et Bru c'est le chef du petit lion... Alors....

Vous êtes mienne Agnès, vous me devez, comme toute bonne épouse, obéissance.

"Il est donc ... le chef ...du chef... de mon chef... ?" Le regard dur qu'il lancait à sa mère se radoucit immédiatement en le regardant lui. Encore une information très utile... Mais on va vérifier, quand même. En employant un mélange du tu et du vous, en bon enfant qui imite tout ce que son père fait.


Père, t'es le grand chef ? Et vous m'aimes si j'obéis, oui ?
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Gnia
Et merde.
L'affaire se corsait. Non sans un étonnement certain de la Saint Just, le Balbuzard se découvrait bien plus retors qu'il n'était attendu. Menaces plus ou moins mises à exécution... Le front se plissa légèrement tandis qu'elle digérait les nouvelles données à sa disposition. Un sourire narquois à la mention des retrouvailles, une légère inclinaison de tête, cynique, tandis qu'elle s'avance lentement et prend place sur le siège qui fait face à la table de travail.

A la question de son fils, un fin sourire. Malin le môme. Plus que sa mère en cet instant. Elle s'absorbe un instant dans la contemplation de la carte qui s'étale sur le bois patiné, se fustigeant de n'avoir su user des bonnes cartes pour amadouer le Blanc Combaz et qu'un gamin de trois ans avait saisi, lui, en un clin d'oeil.
Elle se composa alors un visage nettement plus avenant avant de relever son regard sur le père et le fils, et de prononcer d'une voix à la douceur insoupçonnée


Votre père est incontestablement le chef, et il vous aime, c'est certain. Toutefois, je vous prie de le vouvoyer, Lionel. Surveillez vos manières.

Comment ça, le genre de recommandation pas du tout adaptées à un gosse de trois ans ?
Et-a-lors !?
On vous avait prévenu que la Saint Just n'avait rien de maternel, mis à part les seins, dont la tétée restait à l'usage exclusif de grands enfants...

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Lionel.blanc.combaz
Votre père est incontestablement le chef, et il vous aime, c'est certain.

Il eut préféré obtenir réponse directement de la bouche paternelle, mais la parole de maman était, après tout, parole d'évangile dans son monde, surtout que là, elle parlait si... gentimment... ! Le gamin sourit, ravi. Il l'aimait, c'était certain. Y avait qu'à obéir. Facile. Et en plus, le chef, il faisait parler maman gentimment.

Toutefois, je vous prie de le vouvoyer, Lionel. Surveillez vos manières.

La suite, toutefois, lui fit froncer les sourcils. Mais ! Mais il voulait juste faire tout comme père, et père il avait dit "heureux de vous voir" et pis après, il avait dit, "tu ne m'as pas encore embrassé", même que d'abord !Evidemment, la pensée ne passa pas ses lèvres. On ne discutait pas avec maman. Un peu dépassé, comme souvent, par les mots compliqués dont Agnes de Saint Just usait souvent, il jeta un regard à la porte. Pas de Bru pour traduire. Surveiller ses ma..ni.. quoi ? Levant les menottes, il les examina pensivement, se demandant si elle lui enjoignait de ne plus tâter ainsi la joue paternelle, et les baissa le long de son petit corps, sagement
.

Pardon, maman.

Et un regard au chef, tout de même, pour vérifier que celui-ci portait toujours sur lui un regard bienveillant, comme Bru, et pour lui montrer qu'il obéissait bien.

Vous ! déclara-t-il d'un ton solennel, histoire de prouver qu'il avait bien compris la leçon.
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Eusaias
De son index il vint caresser la bouille du fils. Brave petit qui comprenait très vite visiblement le système de domination. Petit lion il se mettait à aimer le Grand Lion le temps de son règne. Le Grand lion savait bien qu’il serait un jour évincé par le lionceau, sans doute avec l’aide de la lionne, mais ce n’était pas grave, c’était le règle du jeu.

Oui je vous aime mon fils et je vous aimerai tant que vous me serez loyal, obéissant et respectueux. Mais ne soyez pas inquiet, je vous apprendrai tout cela en même temps que j’apprendrais à votre mère.

Un petit regard entendu fut lancé à Agnès. Après tout, elle était piégée à ses côtés en ce moment, alors le fait d’en profiter était tout à fait naturel. Elle lui ferait payer, la garce, il se savait mais ce n’était qu’une autre partie, qu’il tacherait de gagner.

Lionel nous allons aller en Bourgogne, tu ne verras rien de plus beau dans ta vie, mis à part sans doute Bouillon. Les forêts y sont épaisses, les prairies chatoyantes offrent des tableaux sans égal. Des vignes s’étendent à perte de vue et offre les meilleurs vins du monde. Nos châteaux, hauts et imposants, montrent par leur présence la puissance de notre duché. Les bourguignons sont plus beaux, plus intelligents et plus hardis que les autres « français », c’est d’ailleurs pour ça que ta mère m’a épousé.

Il déposé l’enfant assis sur une chaise et plia la carte qui était sur la table. D’un revers de manche il essuya les poussières possible sur cette même table, puis tournant la tête vers la porte il gronda à l’intention du valet de l’autre côté :

Portez nous à manger et à boire, les miens ont faim !

Puis le regard se posa sur l’Artésienne.

Asseyez vous, Agnès, le chemin a du être rude et votre nuit sera épuisante. Prenez des forces en partageant le repas avec nous.
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Lionel.blanc.combaz
Oui je vous aime mon fils et je vous aimerai tant que vous me serez loyal, obéissant et respectueux. Mais ne soyez pas inquiet, je vous apprendrai tout cela en même temps que j’apprendrais à votre mère.

L'enfant tire la langue sur le côté, signe de sa grande concentration. C'est qu'il faut bien écouter le chef, voyez vous. Obéissant, il connait. Respectueux... Vaguement, mais oui il connait aussi, sa mère use du mot assez souvent pour cela. Mais alors loyal, qu'est-ce donc que ce mot là ? Il ouvre la bouche pour demander, mais se ravise quand une autre information lui fait arquer les deux sourcils bien hauts. Maman a donc encore des choses à apprendre, elle aussi ? Regard étonné à sa mère, qui d'un coup ne lui semble plus si impressionnante...

Son père se lance dans une description un peu compliquée de l'endroit où ils vont, mais même s'il ne comprend pas tout, l'enfant écoute, subjugué. Cet homme est, pour son petit cerveau avide de connaissances, une véritable mine d'or. Et c'est bien la première fois qu'on prend la peine de l'informer d'autre chose que ce qu'il doit manger, faire, dire ou surtout ne pas dire....

Les bourguignons sont plus beaux, plus intelligents et plus hardis que les autres « français », c’est d’ailleurs pour ça que ta mère m’a épousé.


Déposé sur une chaise, le bambin se retient inextremis de balancer vivement les jambes, tant il est joyeux qu'un adulte, en dehors de sa nourrice dont c'est le travail, lui montre autant d'attention. Au lieu de cela il se tient bien droit, pour etre aussi "raidi" que les hommes décrits par son père, et le regarde donner des ordres, un grand sourire aux lèvres. Père est le grand chef, et le grand chef l'aime, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais tout de même, il faudra qu'il se fasse expliquer ce mot bizarre par Bru. Loyal. Si par malheur il ne l'était pas, il alors père ne l'aimerait plus ! Une fois le père et la mère installé, il ne put s'empêcher une question qui le taraudait depuis plusieurs minutes, c'est à dire une éternité pour l'enfant.

Et moi... je suis Bouguinon ?

A lui plairait bien, au gamin, d'être plus beau, intelligent et raidi que les autres !
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Gnia
Manger avec un petiot qui avait à peine achevé de téter le sein de sa nourrice. Agnès se retint de lever les yeux au ciel devant l'initiative incongrue de son infect époux, histoire de ne pas ajouter encore à l'humiliation de devoir plier dans ce bras de fer perdu d'avance.
Toutefois, rien ne l'empêchait encore de jouer du plat de langue, autant en profiter. Elle répondit donc à son fils, histoire qu'il ne se laisse pas impressionner par les mensonges éhonté de son père.


Malheureusement, mon fils, vous l'êtes, mais Dieu merci, juste à demi.
La partie artésienne vous sauve
.

Sympa les repas de retrouvailles chez les Blanc Combaz, de quoi choper quelques ulcères carabinés, sans conteste.




Verset 5 :
Ô fidèle qui doit entreprendre un voyage, purifie avant ton corps à la source et ton âme à l'Unique.
Récite ceci :
« L'Unique est Raison (3 fois).
Louange à celui qui a mis tout cela à notre service, alors que, de nous-mêmes, nous n'y serions pas parvenus.
Oui, nous nous tournons vers toi.
Unique, certes, je te demande l'acquisition du bien et de la piété dans ce voyage et de raccourcir son long trajet.
Unique, tu es le compagnon dans le voyage, le lieutenant pour la famille.
Unique, je cherche certainement Ta protection contre les difficultés du voyage, contre une triste vue, contre toute mauvaise destinée dans la fortune et dans la famille. »

    Averroës et la Conduite. Livre V - La Prière


[Fin Novembre 1459 - Pampa Rouergate - Largement de quoi s'en remettre au Très Haut.]


A éviter soigneusement tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une nuée d'oriflammes et son cortège de gens en armes, trop pressés de dégainer sans réfléchir, l'on évitait certes les bavures intempestives mais l'on manquait surtout les auberges confortables.
Quoique la promiscuité forcée des logis dans les fermes isolés ou dans les granges abandonnés soulageait pour un temps la Saint Just de l'intimité avec le Blanc Combaz. Même si une providence inespérée lui valait d'éviter de souffrir des regards égrillards des soudards devant lesquels il l'avait forcée afin de faire taire toute velléité de se refuser à son devoir conjugal, Agnès en conservait une mortification profonde qu'elle n'était pas prête à pardonner au Balbuzard.

Ainsi, à la faveur d'une escale champêtre, la petite suite avait investi l'unique pièce d'une sombre et sordide chaumière, reléguant les braves propriétaires dans la grange, trop heureux de laisser la place en l'échange d'une belle bourse.
Levée aux aurores, Agnès se dirigea d'un pas lent vers la rivière non loin, qu'elle avait avisé la veille et entreprit de se laver les pieds, puis les mains jusqu'aux coudes, et enfin le visage, passant ses mains humides sur sa tête, en frissonnant dans le froid piquant du matin.

Elle avait fini ses ablutions lorsqu'elle entendit un petit pas trotter derrière elle. Coup d'oeil par dessus l'épaule pour s'assurer qu'il s'agissait bien son fils qui avait encore faussé compagnie à sa nourrice, probablement encore engoncée dans les limbes du sommeil. Elle esquissa une moue passablement emmerdée, légèrement angoissée à l'idée d'avoir à gérer le bambin seule.

Elle allait donner de la voix pour réveiller Brunehaut, disant ainsi adieu à un recueillement solitaire et discret qu'elle recherchait depuis des jours lorsqu'une idée lumineuse éclaira une matinée qui s'annonçait merdique.


Venez près de moi Lionel, il est temps que je vous apprenne à prier.

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