Mahelya
[Les fous passent, la folie reste...](*)
Déjà mort ! Pour elle, Francis était déjà mort. Ne trouvez-vous pas la situation comique ? Comment avait-elle pu oublier que son fidèle valet la rechercherait ? Elle qui se croyait finie, elle qui se voyait perdue. Mais non ! Douce voix qu'était celle d'Harchi... Il aurait pu murmuré qu'elle l'aurait tout de même entendu. Comique...
Une fois de plus il n'avait pas failli à sa mission qui était de la protéger. Les éclats de rire s'échappaient de sa gorge sans qu'elle n'y puisse rien. Sa lèvre supérieure était à présent bien ouverte et le sang en suintait abondamment. Elle avait mal partout, pourtant rien ne l'empêchait de rire. Rire, froid, glacial, dépourvu de vie. Dans le fond, y avait-il vraiment de quoi rire ?
L'esprit de l'étincelle voguait entre délire, souvenir et réalité. Il l'avait touché, mais il avait peur à présent et bientôt il mourrait, n'avait-elle pas vu un cheval pendant son agonie ?
Tu es mort Francis.
Et les éclats reprenaient de plus bel. Chaque fois qu'elle entrapercevait le futur proche de son bourreau.
Incapable de bouger, toujours adossée à ce fichu tonneau, son corps convulsait d'hilarité, intensifiant chaque douleur qu'elle ressentait. Son épaule semblait être chauffée au fer rouge.
Tu es un homme mort.
Rire de mourir et mourir de rire. (**) Mais ce n'était pas sa mort, c'était bien celle de Francis. Lui qui pensait pouvoir prendre la sienne... Monde cruel ! Douce ironie !
De ses prunelles vertes, bien que toujours focalisées sur l'homme qui ne serait bientôt plus qu'un fantôme, la petite rouquine remarqua que Guilhem bougeait de nouveau. Et quoi de mieux qu'un rire sonore pour accueillir la nouvelle.
Mort... Mort... Mort... Dis adieu.
Petit sérénade improvisée à l'ennemi de sa vie. Le petit brun hurlait à présent, il en masquait presque les rires fous de la Rousse.
Francis s'approcha d'elle. Ses onyx brillait de fureur et de rage.
Aussitôt les rires se coincèrent dans la gorge de l'étincelle, y formant une boule. La main qui agrippa ses cheveux sans délicatesse, la força à dévisager les yeux sombres. Les mots prononcés se gravèrent dans son esprit. Elle savait qu'il avait raison. Jamais elle n'oubliera... Toujours elle regardera par dessus son épaule... Plus jamais elle ne serait la même...
Où était donc ce maudit cheval, elle en avait besoin maintenant...
A peine avait-elle réalisé l'horrible vérité, qu'un coup violent la frappa. Émeraudes écarquillées.
Souffle coincé.
Cracha de sang.
Aie !
Elle sombra dans l'inconscient. Noir...
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(*) Citation de Sébastien Brant,
(**) Citation de Jacques Prévert.
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Chez les artistes pour un portrait flatteur !
Déjà mort ! Pour elle, Francis était déjà mort. Ne trouvez-vous pas la situation comique ? Comment avait-elle pu oublier que son fidèle valet la rechercherait ? Elle qui se croyait finie, elle qui se voyait perdue. Mais non ! Douce voix qu'était celle d'Harchi... Il aurait pu murmuré qu'elle l'aurait tout de même entendu. Comique...
Une fois de plus il n'avait pas failli à sa mission qui était de la protéger. Les éclats de rire s'échappaient de sa gorge sans qu'elle n'y puisse rien. Sa lèvre supérieure était à présent bien ouverte et le sang en suintait abondamment. Elle avait mal partout, pourtant rien ne l'empêchait de rire. Rire, froid, glacial, dépourvu de vie. Dans le fond, y avait-il vraiment de quoi rire ?
L'esprit de l'étincelle voguait entre délire, souvenir et réalité. Il l'avait touché, mais il avait peur à présent et bientôt il mourrait, n'avait-elle pas vu un cheval pendant son agonie ?
Tu es mort Francis.
Et les éclats reprenaient de plus bel. Chaque fois qu'elle entrapercevait le futur proche de son bourreau.
Incapable de bouger, toujours adossée à ce fichu tonneau, son corps convulsait d'hilarité, intensifiant chaque douleur qu'elle ressentait. Son épaule semblait être chauffée au fer rouge.
Tu es un homme mort.
Rire de mourir et mourir de rire. (**) Mais ce n'était pas sa mort, c'était bien celle de Francis. Lui qui pensait pouvoir prendre la sienne... Monde cruel ! Douce ironie !
De ses prunelles vertes, bien que toujours focalisées sur l'homme qui ne serait bientôt plus qu'un fantôme, la petite rouquine remarqua que Guilhem bougeait de nouveau. Et quoi de mieux qu'un rire sonore pour accueillir la nouvelle.
Mort... Mort... Mort... Dis adieu.
Petit sérénade improvisée à l'ennemi de sa vie. Le petit brun hurlait à présent, il en masquait presque les rires fous de la Rousse.
Francis s'approcha d'elle. Ses onyx brillait de fureur et de rage.
Aussitôt les rires se coincèrent dans la gorge de l'étincelle, y formant une boule. La main qui agrippa ses cheveux sans délicatesse, la força à dévisager les yeux sombres. Les mots prononcés se gravèrent dans son esprit. Elle savait qu'il avait raison. Jamais elle n'oubliera... Toujours elle regardera par dessus son épaule... Plus jamais elle ne serait la même...
Où était donc ce maudit cheval, elle en avait besoin maintenant...
A peine avait-elle réalisé l'horrible vérité, qu'un coup violent la frappa. Émeraudes écarquillées.
Souffle coincé.
Cracha de sang.
Aie !
Elle sombra dans l'inconscient. Noir...
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(*) Citation de Sébastien Brant,
(**) Citation de Jacques Prévert.
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Chez les artistes pour un portrait flatteur !