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[RP] Confessions intimes

Shawie
[Eglise de Dijon -Fin de journée-]


Armée, pillage, brigandage, c’est fatiguant cette vie la. Beaucoup diront : c’est la simplicité, blabla, c’est trop facile de s’en prendre aux gentils travailleurs re blabla. En attendant, c’est une vie risqué et très fatigante que de faire des allés - retours sur un même sentier, de vider et de remplir son corsé ou ces botes. Les écus sont partis intégrante de sa vie et elle en est très fière. Mais depuis peu, elle c’était attaché à un groupe d’amis.

Mais cette vie commençait à la lassé, cela devenait beaucoup trop simple d’avoir des écus de nos jours. Narguer des victimes ? La, elle prenait encore du plaisir et encore. Il y a peu, elle c’était vaillamment éveillée grâce à une joute verbale interposé de lettre avec une duchesse poutrée sous sa lame. La blessure n’avait été que légère mais assez pour la rendre heureuse.

Préférant sortir à la tombée de la nuit, la brune se mit en marche pour un endroit qu’elle avait déserté il y a bien des années suite à de fâcheux évènements. La nuit, les gens étaient méfiants et moins aggressif de peur de se prendre un coup de lame dans le ventraille. La journée, les insultes fusaient, à tort bien sur ! Jamais elle ne levait la voix, elle s'en fichait après tout, c'était tous des pauvres envieux de sa richesse.

Pourquoi se rendre dans ce lieu qui finalement lui avait tourné le dos : pour la foi lui disait sa mère. En attendant, sa mère se trouvait dans un trou pourris, dix pieds sous terre dans le sud près de la grande bleue. Toute la famille quasiment se trouvait la bas, comme quoi croire n'y change rien, la fin est la même. Autant vivre dans la luxure, dans le plaisir et l'envie que de se retenir en vain. Elle n'avait besoin de personne ni de rien pour survivre, elle se suffisait à elle même.

Elle passa la grande porte de l’Eglise, capuche sur la tête et regard vers le sol. Elle traversa la petite allée et s’en allumer une petite bougie qu’elle reposa sans bruit sur son support et se dirigea un banc de bois. Elle commença à marmonner quelque mots puis laissa échapper un sanglot avant de se reprendre et de continuer tout en s'essuyant les yeux.


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

_________________
Lumena
[Nouvelle ville, nouvelle église]

Il y avait deux endroits que la tenebrosa* ne manquait pas de visiter dès son arrivée dans une ville : le bureau d'accueil des voyageurs et l'église.

Le premier n'était qu'une formalité née de l'habitude. Quand on grandit sur les routes, plus bas sur l'échelle sociale que le plus bas des gueux, on apprend vite à se plier aux formalités pour éviter les problèmes.
La seconde, en revanche, lui était aussi vitale que l'air qu'elle respirait. Sa foi, bien que tardive et liée à des circonstances tragiques, n'en demeurait pas moins son seul repère, d'autant plus qu'elle parcourait les routes seule, désormais.

En quête d'elle ne savait trop quoi, son voyage l'avait menée ce jour à Dijon, où elle était arrivée en fin d'après midi.
Une fois sa présence annoncée auprès de la douane, elle s'était engouffrée dans l'imposante église et avait pris place sur le dernier banc, celui qu'elle privilégiait, en général, afin de ne pas trop se faire voir. En tant que vagabond, on essaie d'éviter de se faire remarquer ; en tant que vagabond accompagné d'un corbeau, on transforme cela en art.
Pour l'heure, pourtant, pas de corbeau sur l'épaule de Lumena... Maraud s'était envolé à leur arrivée à Dijon et n'était pas encore revenu. Pas de quoi s'inquiéter, toutefois, la tenebrosa connaissait suffisamment son volatile pour savoir qu'il la retrouverait à sa sortie de l'église, peut-être avec un quelconque trophée dans le bec, allant d'une souris à un anneau d'or. Venant de lui, plus rien ne l'étonnait.

Elle priait depuis plus d'une heure lorsqu'elle entendit des pas dans l'église... Relevant la tête, elle suivit du regard l'ombre encapuchonnée qui venait d'entrer - une femme, sans doute, compte tenu de sa taille. A cette heure-ci, il n'était pas fréquent de croiser du monde dans les lieux saints, c'est un peu l'heure de ceux qui ne veulent pas se faire remarquer.
Elle s'en retournait à ses propres prières, tête baissée, lorsqu'elle entendit un sanglot déchirant, entre les murmures de l'encapuchonnée.
Sourcil arqué, lèvre mordillée... Que faire, que faire... D'un côté, l'heure qui appelait aux secrets, de l'autre, une fidèle qui sanglotait...
Tant pis pour la discrétion ou les secrets, son devoir d'aristotélicienne était d'aider et d'aimer son prochain, pas de le laisser pleurer, surtout pas dans la maison du Très Haut.

Elle se leva discrètement de son coin d'église et s'avança vers l'encapuchonnée, une main tendue, prête à être posée sur l'épaule à réconforter.


Dòna**, allez-vous bien ?



(* ténébreuse)
(** madame)

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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
Shawie
Elle sentit une présence près d’elle. Au début, elle ne réagit pas, pensant tout simplement qu’un mendiant venait réclamer quelque pièces, qu’elle aurait donné volontiers. Mais la présence semblait être insistante, la seule chose qu’elle pensa, c’est qu’on venait l’arrêter, la dépouiller ou la frapper pour avoir voler l’ami d’un ami.

Enorme sursaut qu’elle se leva et sortit une dague qui était cachée sous son manteau et fit face à la personne en question. A peine eut elle le temps de lui dire bonjour, que Shawie rangea son arme. La femme semblait être chez elle, peut être est-ce la paroissienne de l’église. Elle retira sa capuche pour libérer sa chevelure noire et se rassise tranquillement. Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était pas confessée, et même hors confessionnal, c’était souvent autour d’une chope dans une taverne, assise tranquillement.

Elle essuya les quelques larmes discrètes qui perlaient encore sur sa joue, regarda l’autel devant elle, puis prit sa respiration.


Ca fait longtemps que je ne suis pas entrée dans une Eglise et encore plus que je ne me suis pas confessée ou même parler sans peur des représailles. Vous savez, je n’ai pas l’habitude de me dévoiler mais des fois ce que je fais me pèse.

Vivre dans la luxure est un péché non ?


Sa voix se serra un instant. De toute façon, elle en avait déjà trop dit, autant continuer. Surtout qu’elle était femme d’église, elle se devait de garder la confidentialité, c’était ainsi. Etrangement, elle était nerveuse de parler ainsi alors qu’elle n’avait jamais ressentis ce sentiment presque de gène.


Il m’arrive de me dire que c’est mal mais pourquoi s’en priver ? Je brigande aussi souvent que je peux, il m’arrive de tuer … souvent aussi mais, c’est plus fort que moi, je ne sais pas ce qui me pousse à le faire. Au début j’y prenais plaisir, maintenant je me lasse de la facilité avec laquelle le je le fais.

Pensez vous qu’Il me pardonnera ?

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Lumena
Un court instant, Lumena vit l'éclat d'une lame dans la main de l'encapuchonnée, puis plus rien. Il n'en fallut pas plus pour que son passé récent refasse surface, l'incitant à parcourir d'un doigt la longue cicatrice qui barrait sa joue droite.
Qu'ont-ils donc tous avec leurs armes ? Ne peuvent-ils pas simplement se laisser aimer par le Très Haut, et l'aimer en retour ?
Elle secoua imperceptiblement la tête, chassant cette pensée utopique, et reporta son attention sur l'encapuchonnée...qui ne l'était plus, encapuchonnée, et qui, contre toute attente, lui parlait.


{ Vivre dans la luxure est un péché non ? }

La tenebrosa se contenta de hocher la tête. Elle n'osait respirer trop fort, encore moins dire un mot, ne voulant ni effrayer, ni interrompre la brune dans son besoin de parler... Et voilà que la brigande lui avouait voler, pire encore, tuer.
Lume, dans quoi viens-tu de t'embarquer encore ? Se morigéna-t-elle intérieurement, sous couvert d'un visage impassible.
Etait-ce là un signe ? Une épreuve afin de tester sa foi ? Devait-elle ramener cette brebis égarée dans le droit chemin de l'amour divin ?


{ Pensez vous qu’Il me pardonnera ? }

Lumena soupira doucement et vint s'asseoir aux côtés de la brigande, lui offrant à regarder son profil non balafré et posant elle-même son regard - ardoise à la lueur des bougies -, sur l'autel, au centre de l'église. Un contact visuel n'aurait fait que rompre le moment magique de la confession, elle en était persuadée.
Prenant le temps de la réflexion, elle finit par répondre à la brune, murmurant d'une voix douce...


Si votre repentit est sincère, le Très Haut vous pardonnera.

Elle hésita un instant, et ajouta enfin...

Le désirez-vous, cependant ? Vous repentir ?
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
Shawie
Le souhaitait elle se repentir ? Non pas pour le moment. Pourquoi refuser une vie de rêve, sans rendre de compte, faire ce qu’elle veut quand elle veut, acheter tout ce qu’elle souhaite, rien de lui résister. Elle pensait même a se monter un bateau elle-même, pour dire que vouloir renoncer à tout ces écus, ce n’était pas pensable pour le moment. En fait, elle ne comprenait pas qu’on ne la comprenne pas. Pourquoi devrait on se priver de quelque chose qu’on a envie ?

Elle tourna que très légèrement la tête pour apercevoir dans la faible lumière, le visage de la paroissienne. Rien sur son visage, peut être avait elle l’habitude d’entendre ces choses la, ce qui la rassura dans le fond. Elle resta fixée un instant sur les traits de la personne puis détourna le regard devant elle.


Non, je ne le souhaite pas. Si je disais oui, je mentirai et c’est encore un péché je crois. Je me demande ce qu‘il vous accorde à faire en fin de compte. Faire un mauvais geste pour une bonne raison, ca n‘as pas d‘excuse ?

Vous vous privez toute votre vie pour être dans les bonnes grâces d‘une hypothétique personne surpuissante ? Je ne comprends pas pourtant … je pensais qu’Il aimait tout le monde tant qu‘on croyait à lui. C‘est un lâche ! Pourquoi se priver alors qu‘on nous offre sur un plateau tout ce qu‘on désire, il suffit juste de savoir regarder.

J‘aime prendre les écus aux personnes qui ne le mérite pas, et passer par la mort si cela est nécessaire. Nous ne faisons que justice et ouvrons les yeux aux personnes dans le dénis. Quand vous mettez en geôle et battez à mort pour nous faire avouer des choses que bien souvent, nous ignorons, est bien Aristo tout ça ?


Elle se tourna, un pied sur le banc et regarda plus attentivement la femme qui l’écoutait.

Il suffit que je dis « je me repentis » pour être pardonnée ? Pourquoi êtes vous devenus curé ? Il vous est arrivé quelque chose ?
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Lumena
Les mots de la brigande étaient honnêtes, paradoxalement, et Lumena faillit se fendre d'un sourire à cette pensée.
Si cette femme lui était envoyée par le Très Haut afin d'être remise dans le droit chemin, la tâche semblait plus que difficile...
Elle baissa les yeux, attentive, écoutant chaque parole, prenant la mesure de la tâche à accomplir. La brune avait-elle seulement été baptisée ? Que connaissait-elle vraiment du Très Haut ?
Elle perçut un mouvement, du coin de l'oeil, et sentit le regard de la brigande sur elle, avant de l'entendre lui poser ses questions insistantes.


Curé ?

Un peu prise au dépourvu, emportée par un léger vent de panique, la tenebrosa tenta de réfléchir rapidement.
Ainsi, la brigande la pensait curé ? Elle n'en était pas loin, certes... Elle avait fait son séminaire, après tout... Mais elle ne l'était pas, curé, pas même diaconesse. Pouvait-elle seulement l'avouer sans que la brune ne tourne les talons ? Combien de temps s'écoulerait avant que celle-ci revienne dans une église et accepte d'y ouvrir son coeur ? Non, donc, ne pas avouer. Une légère omission pour le salut d'une âme, c'était un bon compromis.


Disons simplement qu'il m'a été donné de connaitre l'amour véritable d'un être humain envers un autre, ce même amour qui nous lie tous au Très Haut.

Bien sur, elle aurait pu élaborer... Expliquer les dernières paroles de son père de coeur... Expliquer sa culpabilité d'avoir survécu, et pas lui... Mais ce n'était ni le lieu, ni le jour. Elle prit donc une grande inspiration et reporta à nouveau son attention vers la brigande, allant jusqu'à lui lancer un regard furtif, un léger sourire au coin des lèvres.

Et il ne suffit pas de dire que l'on se repent, pour être pardonné, il faut se repentir sincèrement, réellement regretter ses actes.

Regardant de nouveau face à elle, elle enchaina avec douceur, repensant aux paroles de la brune.

Le Très Haut aime ses créations, les êtres humains en particulier, puisqu'ils sont ses favoris... Mais il nous faut également l'aimer en retour, et lui montrer notre amour. Cela ne signifie pas se priver de tout, si les bonnes choses existent dans ce monde, c'est bien pour que l'on en profite, mais il faut savoir ne pas sombrer dans l'excès.

Elle marqua une légère pause, le temps de reprendre son souffle et de se remettre les idées en place, et reprit, toujours d'une voix douce...


Quant à prendre les écus à ceux qui ne les méritent pas, afin de faire justice... Dòna, aimeriez-vous que l'on vous fasse ce que vous faites aux autres ?
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Shawie
Curé ... si elle ne l'était pas ? Pourtant ces paroles étaient posées et sans agressivité. Une taupe dans l’Eglise ? Non fichtre, les Hommes d’Eglise ne pas aussi corrompu que cela pensa-t-elle. Elle semblait de confiance contrairement à tous ces pleutres qu’elle croisait. Elle se sentait presque bien, trop bien justement. Pourquoi n’avait pas elle pas répondu d’ailleurs ? Un vent de panique la prit mais elle tenta de rester le plus calme du monde, comme avant un coup. Mais ces paroles raisonnaient comme d’une personne sage, elle chassa donc ces idées noires et ces doutes.

Ca aurait été trop facile de se dire repentis et de n’en penser moins tout en continuer de vaquer à ces occupations. La brune posa sa main sur sa tête pour la soutenir ne quittant plus du regard la diaconesse … enfin tant que celle-ci ne daignerait pas la regarder dans les yeux. Il parait qu’on arrive à voir l’âme d’une personne dans ces yeux. Shawie essaya de garder le trait de son visage en mémoire, une vieille habitude surement que de toujours faire attention au personne à qui on se dévoile, juste par précaution.


Qu’on me prenne mes écus ? Je n’en ai pas, je le dépense dès que j’en ai. Le garder pour rencontrer un môme tentant de vous détrousser, se voulant se faire la main et devoir le tuer ? Non, je crois ne pas avoir cette capacité que d’ôter la vie à un petit être.

Un geste rapide et surement involontaire, qui sait, et sa main vient effleurer celle de sa voisine. Juste quelques secondes, à peine le temps de sentir la chaleur humaine mais bien trop peu pour en savourer la douceur.

Puis, qui vous dis que cet argent, je ne le mérite pas ? Allons bon, qui êtes vous pour juger ainsi ?

Renfrognée toute seule ? Certainement. Elle se leva rapidement, une main se portant spontanément vers ces cotes, main appuyée sur le banc.

Me voila désolée de vous avoir déballée mes doutes, je suppose qu’à cette heure tardive *petite pause* vous avez bien autre chose à faire que d’écouter les troubles d’une bonne femme. Je ne peux vous dire ce que vous attendez, je ne regrette rien … je ne peux pas le regretter.
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Lumena
Elle sentit à peine l'effleurement de sa main, juste assez pour en déduire, à tort ou à raison, que la brigande cherchait à entrer en contact, cherchait de l'aide.
Pourtant, Lumena était en train de perdre sa brebis... Mot après mot, la brune semblait se refermer comme une huitre protégeant sa perle. Pire, même, voilà qu'elle se levait, toute prête à s'enfuir dans la nuit.
Sourcils froncés, la tenebrosa assimilait les paroles, tentait d'y trouver des sens cachés, quelque chose à quoi se raccrocher pour ramener la brebis auprès d'elle, au moins, à défaut de la ramener de suite auprès du Très Haut.
Comment ça, elle ne pouvait pas regretter ?
Bien décidée à se raccrocher aux branches, et pensant trouver dans ces derniers mots une piste à suivre, Lumena planta son regard dans celui de la brune, et reprit d'une voix toujours posée...


Pour commencer, dòna, ne me faites pas dire ce que je n'ai dit. Sans doute méritez-vous tout l'argent que vous pouvez obtenir, et plus encore. Ce n'est en effet pas à moi d'en juger. Mais, lorsque vous le prenez à d'autres, c'est vous qui jugez...
Si je n'en ai pas le droit, l'avez-vous, vous ?


Elle s'arrêta un instant, jaugeant la brigande du regard.

Quant à l'heure tardive, ma foi, je ne suis attendue nulle part, et vous me sembliez avoir besoin d'aide. C'est aussi cela, aimer Dieu, c'est aimer son prochain, et l'aider...

Une nouvelle pause, un sourire avenant à la brune, et la tenebrosa d'achever ce qu'elle avait à dire...

Dòna, si vous ne désirez plus me parler, et même si cela me chagrinerait, je ne puis vous retenir en ces lieux. Cependant, permettez moi une dernière question, au moins...
Vous avez dit, tout à l'heure, "je ne peux pas le regretter". Pensiez-vous à quelque chose en particulier, en disant cela ?


Les lèvres à peine arquées en un sourire de compassion, les yeux toujours dans ceux jumeaux, Lumena attendit de voir si la brigande allait s'enfuir ou si l'échange allait se prolonger...
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Shawie
Un simple pas en avant pour finalement arrêter ce début de cavale. Elle était en bien mauvais état pour entreprendre une quelconque fuite. Regard vers le sol, elle se retourna et lui fit face un instant. Toujours assise, la paroissienne soutenait son regard, ce qui l’a mis mal à l’aise pour finir par passer outre ce détail sans importance.

Sa voix se mit légèrement à trembler suivit d‘un nœud à l‘estomac.


Vous n’en avait pas le droit car vous avait décidé de consacrer votre vie à des croyances et qu’il est interdit pour vous de juger. Je ne cache pas que je juge souvent bien rapidement les personnes que je rencontre. Il n’en faut pas beaucoup pour déclencher ce sentiment d’injustice et de haine. Mais pensez vous que les gens ‘biens’ soient meilleurs ?

Lorsque le regard de la paroissienne vient se croiser le sien, la brune détourna rapidement le regard, fuyant coûte que coûte cette impression d’être vulnérable. La brigande resta debout, appuyée sur les bancs derrière elle, essayant de percevoir les formes du visage de son interlocutrice, en vain, il faisait trop sombre à son grand désespoir.

Parfois, on est conscient d'avoir fait une bêtise ... Que c'était pas bien blabla.

Mais il arrive des fois où on se dit "si c'était à refaire, je le referais, quit à en payer les pots cassés". Finalement, la question est de savoir … Eprouvons-nous des regrets sincères ? Comment demander pardon à une personne qu'on a blessé si de son côté, on n'éprouve aucun regret ?


Elle n’avait pas besoin d’en savoir plus. Instinctivement, en c’étant levé, Shawie avait prit le temps de regarder dans l’église assez rapidement pour se rassurer de la non présence d’autre personne. Finalement, si elle en disait trop à son goût et qu’elle éprouvait ce sentiment d’insécurité, une simple lame ferrait l’affaire pour tuer la confidente. Voulait elle cela ? Non, elle commençait à avoir comme presque de l’affection pour cette personne inconnue.

Elle s’avança lentement assez pour se positionner devant la femme et se baisser pour approcher sa bouche de la sienne et de la détourner à son oreille, finit par ajouter :


Le regret est un espoir qui appartient au passé.
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Lumena
Lèvres serrées, sourcils froncés, elle écoutait la brigande. Au moins, celle-ci ne s'était pas enfuie... Mais à cet instant, Lumena commençait à se demander s'il n'aurait pas mieux valut, finalement, que la brebis s'échappe.

L'église est à même de juger, dans ce bas monde, de la moralité des êtres, rien ne m'interdit donc de juger, comme vous le dites, même si l'unique vrai jugement est réservé au Très Haut.

Elle soupira légèrement et reprit, incertaine de la façon dont elle pourrait se faire comprendre.

Vous me parlez de généralités, dòna. Il n'y a aucune catégorie de gens meilleure que les autres, il n'y a que des individus. L'humain se laisse tenter par le sans nom, ou pas, se repent, ou pas, donne l'amour ou sème la haine... Chaque individu choisit la route qu'il désire prendre et doit en assumer les conséquences.

Il fallait bien avouer que les cours du séminaire ne lui étaient pas spécialement utiles, là, maintenant. Bien entendu, ils lui avaient permis d'approfondir sa connaissance de la Foy et de se rapprocher du Très Haut... Mais les cours ne fournissaient pas de manuel spécial permettant la remise dans le droit chemin de brigandes égarées, encore moins de nuit et dans une église déserte. Lumena n'étant, en plus, à la base, pas pédagogue pour deux sous, toute cette histoire était un réel défi qu'elle était de moins en moins certaine de pouvoir relever.

Et voilà qu'elle sentait à présent le souffle de la brune sur son visage, son oreille... La tenebrosa ne savait pas si elle devait repousser l'assaillante et s'offusquer, ou juste feindre l’indifférence. Repousser la brebis n'aurait comme résultat, à ce stade, que de la faire fuir ; elle serra donc les mâchoires et opta pour l’indifférence. Pas facile, pourtant, d'être indifférente quand une personne vous souffle au creux de l'oreille, surtout quand, d'habitude, les gens vous fuient plus qu'ils ne vous approchent, et surtout quand personne ne s'est jamais permis telle familiarité.

Lorsque le silence retomba, elle inspira longuement, s'éclaircit la gorge, remercia mentalement le Très Haut pour la pénombre qui camouflait la rougeur de ses joues et reprit la parole, toujours d'une voix douce.


Si l'on n'éprouve aucun regret, la question n'est pas de savoir "comment" demander pardon, mais "pourquoi" ? Pourquoi en effet demander pardon si l'on ne regrette rien ?
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Shawie
Elle recula que très légèrement afin de ne pas envahir davantage l’espace vitale de son interlocutrice. Alors qu’elle l’écoutait d’une oreille inattentive, la brune ne pu que remarquer la cicatrice sur le visage d’en face. La faible lumière et la proximité lui avait permis d’en apercevoir un bout, bien assez pour se faire une idée. Une agression ? Un combat qui aurait mal tourné ? Elle la toisa encore plus, essayant de percer ce mystère qui maintenant, la perturbé au plus haut point. Qui s’en prendrait à une femme d’Eglise ? Les brigands ne sont plus ce qu’il était, une certaine éthique avait disparu avec les lascars d’antan.

J’assume mes actes mais avec vous, tout est noir ou blanc. Regardez, je vous avoues sans mensonges mes occupations, je suis dans une Eglise à parler cœur ouvert avec vous. Est-ce bien le cas d’un paysan fort croyant ? Non, je ne crois pas. Il ne voit que sa propre personne et généralement, pas plus loin que le bout de son nez et mentirai pour sauver son âne.

Tiens, ca lui rappelé une drôle d’histoire cette allusion à un âne. Passons. La balafrée posa une très bonne question, juste quelque seconde pour réfléchir à comment tourner une réponse potable et la voila qui enchaina :

Demander pardon sert à soulager sa conscience je suppose. On se sent moins coupable il me semble, d’avouer et reconnaitre ces torts. La plupart des gens que je traque et que je brigande … sont des lâches, faibles et sans intérêt. Je fais simplement ce que vous avez envie de faire mais vous le refouler.

Je suis certaine qu’un tueur d’enfant venant se confesser à vous, l’idée qu’il puisse mourir vous traverse l’esprit ne serais ce qu’un instant. Et bien, nous dirons que je suis la main des bon croyants !


De se fait, elle sortit une pièce de sa poche et s’amusa à la faire passer sur ces doigts en souriant en coin. Noyer le poisson, elle savait parfaitement bien le faire, surtout lorsque la corde sensible était touchée.

Et vous, pourquoi êtes vous triste ?

Puis, elle la laissa tomber sans plus y faire attention et se rapprocha de nouveau de la balafrée en levant la main légèrement pour que son doigt passe, non, effleure cette cicatrice.

A qui devez vous ceci ?
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Lumena
Pourquoi fallait-il qu'elle tente de ramener cette brebis dans le droit chemin, déjà ? Etait-ce réellement la volonté du Très Haut ? Elle avait déjà tout perdu, à cause d'un brigand... Certes, elle y avait gagné la Foy, mais même son amour du Très Haut n'avait encore pu résorber l'amertume qui était sienne, surtout depuis la balafre... Certains pouvaient sans doute retrouver le droit chemin ; les autres, trop séduits par le sans nom, ne pouvaient plus que subir le châtiment divin.
Pourtant, ironie du sort, la voilà qui essayait de sauver un de ces êtres dépravés... Un de ceux qui tuent des pères et marquent des innocentes... Un de ceux pour qui, peut-être, il était déjà trop tard...


Les paysans forts croyants, dòna, ne passent pas leurs journées à voler ou tuer leurs semblables. S'il n'y avait que le mensonge pour pécher, cela se saurait. Libre à vous de distordre la réalité comme bon vous semble afin d'alléger votre conscience, mais ne me demandez pas de vous suivre sur ce chemin...

Les paroles avaient presque été crachées, la voix calme depuis le début s'était élevée et avait tremblé. Cette rencontre commençait à remuer beaucoup de choses que la tenebrosa aurait préféré laisser intouchées.

Dites moi, dòna, combien de pères avez-vous enlevé à leurs enfants ? Combien d'innocents voyageurs avez-vous laissé inanimés dans un fossé ?

Tant pis si la brune devait s'enfuir en entendant tout cela, Lumena ne pouvait pas acquiescer sans rien dire... Après tout, si la brigande devait être sauvée, elle resterait. Et puis, la diaconesse improvisée se trouvait un peu piquée au vif et n'avait pas encore la sagesse des années, alors il ne fallait pas non plus trop lui en demander.

Triste ?

Au contact de la brigande, sur sa joue, elle détourna la tête.

Je dois ceci à quelqu'un qui pensait, lui aussi, avoir le droit de juger ses semblables.

Regardant à nouveau la brune, Lumena abaissa la voix et se radoucit un peu, avant d'ajouter...

Il n'était, par contre, pas incommodé par une quelconque culpabilité.
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
Shawie
Vous comparez la personne qui a levé la main sur vous à moi ? Sachez que j’ai des principes malgré ce que vous pouvez penser au fond de vous. Des principes que bien de jeune malotru oublis en se lançant dans la quête de se faire des écus facile.

Le haussement de voix la fit sursauter légèrement, étonnée par cette ce soudain manque de calme. Pourquoi donc une telle colère en elle ? Shawie se recula sur la défensive un instant en se demandant si la balafrée oserait la frapper en ces lieux. Resserrant sa main sur son flan, elle baissa la tête commençant à marmonner des choses incompréhensible puis replongea son regard azur dans les deux autres.

J’ai retiré la vie … peu souvent voyons. Vous pensez que je compte le nombre de victime ? Que croyez vous la, que je prends plaisir à faire souffrir un temps soit peu ? Non du tout, juste un profond dégout de moi-même des fois, un peu de culpabilité et même de la honte. Vous pensez que je suis ici pourquoi, pour faire de la figuration ou faire causette à une personne désespéré qu’on lui est fait du mal et qui se cache derrière la religion pour trouver du réconfort ?

Vous pensez qu‘ils ont eu de la pitié eux ?


Petits tremblements de la main qu’elle s’empressa de cacher. Pourquoi venait elle de dire cela ? C’était son jardin secret ça, les raisons du pourquoi lui appartenait et il n’avait jamais été au programme de le dire à quiconque. Mais la, elle se sentait prise au piège, presque obligé de parler sans le vouloir. La balafrée l’avait toute retournée … Mélange de sentiment haineux et de confiance pour ne pas dire plus.

La colère lui monter puis tout d’un coup, elle s’emporta et poussa violement la personne qu’elle pensait diaconesse en essayant de l‘embarquer au sol avec elle. Plusieurs larmes finirent par couler involontairement le long de sa joue qu'elle essayait de dissimuler.


Et maintenant, vous allez faire quoi ?
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Lumena
Lumena se sentait perdue, d'un coup. Il lui semblait que la brune lui avait dit tout et son contraire et qu'elles parlaient depuis des heures. Les phrases, les sentiments, les souvenirs, tout se mélangeait dans sa tête et elle se demandait vraiment ce qu'elle faisait là, jeune fidèle face à son non moins jeune contraire... Ce qui avait commencé par un sanglot et une main tendue se finissait en joute, et une tension étrange planait entre les deux jeunes femmes.

Je ne me ca...che pas, tenta-t-elle de placer, au milieu du discours de la brigande, mais sans succès. Et puis, cette phrase, pas à sa place... "Vous pensez qu'ils ont eu de la pitié eux ?". Eux ? Qui ça, eux ?

Elle s'apprêtait à formuler la question lorsque l'église se mit à tourner. Sans trop avoir le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait, elle se retrouva allongée au sol, une brune, en pleurs, sur elle. Et oui, et maintenant, qu'allait-elle faire ?


Je vais...prier pour vous. Pour que vous...trouviez la paix...

A vrai dire, elle avait répondu ça par réflexe. Non pas qu'elle ne le pensait pas, mais plutôt qu'elle avait du mal à penser clairement avec ce corps étranger si proche du sien. Les joues en feu, malgré elle, elle ne comprenait pas bien ce que son corps essayait de lui dire. Ah, c'est beau l'innocence...
Elle tenta de rassembler ses pensées, pas facile, mais bon, il fallait bien faire quelque chose en effet, et finit par formuler sa question, celle qu'elle avait voulu sortir juste avant que le monde ne bascule.


Qui sont ces gens dont vous parliez, qui n'ont pas eu pitié ?
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
Shawie
Quasiment à califourchon sur elle, elle glissa une main sous son manteau pour en sortir la petit dague qu’elle avait sortit en tout début d’entretien. Dague qu’elle positionna sur l’autre joue de la paroissienne en faisant mine de lui faire une seconde balafre mais elle en était incapable. C’était bien trop dur de poignarder une personne qui vous a tendu la main et qui sait écouter. C’est tellement rare de nos jours. La lame descendit sous sa gorge lentement puis s’arrêta la. Sa main libre vient se saisir de la main voisine par le poignée qu‘elle sera un instant.

Qu’importe qui ils sont, ce que je suis, c’est moi qui l’est choisis … criminelle et brigande, vous devriez me livrer à la prévôté. Ne prenez pas le temps de prier pour moi, mon âme est déjà perdue. Je vous apprécie assez pour vous laisser la vie sauve.

Apprécier était bien mal choisis, en fait, elle n’avait nullement l’intention de lui faire du mal. Mais des fois, faire croire est plus puissant. En danger voila pourquoi elle réagissait ainsi. Elle aurait voulu l’égorger sans un mot et repartir comme si de rien n’était, mais la main qui serrait son poignée se relâcha petit à petit. Ces doigts vient s’entre lasser légèrement aux siens.

Elle la regarda droit dans les yeux, son autre main planta la lame dans le bois du banc qui c‘était cassé à leur coté. Elle se décida à répondre honnêtement à la question posée précédemment.


Ceux qui m’ont rendu ainsi.

Elle retira ces doigts de la main étrangère en approchant ces lèvres des siennes sans les toucher. Provocation ? Peut être bien, envie, ca, c’était certain. La brune se recula presque penaude de ce qu‘elle venait de faire et se releva en tendant une main timide à sa presque victime.

Vous êtes une personne spéciale. Je ne comprends pas comment vous faites mais … je me sens en sécurité près de vous. Vous n’avez pas de jugement à proprement parler sur vos prochains.

Je vous présente mes excuses pour ce que je viens de faire.

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