Cette nuit avait été froid et agitée. Les rues habituellement calme d'Orléans avait résonné de centaines de cris et d'épées qui s'entrechoquent. Cette fois la guerre était bien la, aux portes de la capital. La défense avait tenu bon cette nuit et les ponantais s'écrasaient contre les murailles tel des vagues sur des rochers mais l'écume hélas, s'était transformé en sang. Les blessés étaient légions, un peux moins peut-être du côté des défenseurs qui avaient pu profiter des murailles pour sabriter et qui possédaient donc un avantage stratégique sur leur ennemis plus à découvert. J'étais la, au milieu de ce brouhaha chaotique. Moi qui n'avais jamais pris la moindre vie, je devrais peut-être ce soir aller contre ma nature profonde. L'air était glacé et me fouettait le visage, l'odeur du sang et de la sueur se mélangeaient dans l'air et reflétaient l'ardeur des deux camps à obtenir "la victoire". Y aurait-il seulement un gagnant !? Cette nuit allait-être meurtrière ...
Tout semblait irréel ! Pourquoi ... mais pourquoi tout ceci !? Soudain, un mouvement attire mon attention. Une épée qui se lève au dessus de ma tête et dans un réflexe incontrôlable, je me retrouve (grâce à une pirouette de mon cru) sur le bord du rempart à esquiver mon attaquant. Hélas, à cet instant, c'est une seconde lame qui entaille ma chair et me transperce l'épaule. Un pied posé contre ma poitrine et un petit coup brusque pour faire ressortir sa lame suffisent à me faire perdre mon équilibre et à m'envoyer dans le vide. La chute me semble interminable et des milliers de pensées me traversent l'esprit à cet instant, comme si mon cerveau était en ébullition et qu'il essayait de me faire oublier l'horreur de cet instant. Et soudain le sol ... mon corps sécrase tel un pantin désarticulé tandis qu'un ennemi s'approche à nouveau. Les yeux fermés, une nouvelle douleur me transperce les côtes puis enfin, le trou noir.
Est-ce la fin ? Ais-je enfin trouvé la paix ? Ho seigneur tu m'a enfin rappelé à toi et je vais désormais pouvoir ... mais qu'est-ce ... non, je le sens ... ce cur qui bas encore en ma poitrine alors qu'on me soulève, puis de nouveau, le trou noir ... Ma respiration est pénible et sifflotant, mon corps meurtris se trouve dans l'incapacité de bouger. Est-ce la douleur ou bien mon esprit qui n'en a toujours pas repris le contrôle ? A cet instant je sens un liquide s'écouler au fond de ma gorge et un gout métallique envahir ma bouche. Du sang ! Je reconnaitrais ce gout et cette odeur parmi mille. Ce gout détestable que je m'étais autrefois juré de ne plus jamais gouter était à nouveau la, sur ma langue. Du sang ... je suis donc toujours en vie ! Il ne me faut pas longtemps pour analyser et comprendre chacune des blessures de mon corps et celle-ci, plus aiguë dans ma poitrine ... ce sifflement dans mes poumons et ce sang qui se fraye un chemin ... Non, décidément je suis toujours en vie mais pour combien de temps ? J'ouvre les yeux un instant et japerçois William aux côté de Leana. La pauvre semble aussi mal au point que moi puis mon regard fuyant se pose sur Islington. Celui-ci ne semble pas en grande forme également ... mais combien sommes nous ? Combien y a t-il de blessés exactement ? Je balaie la salle du regard et maperçois qu'ici, ennemie et alliés se côtoient. Il semble y avoir pourtant plus de ponantais que d'Orléannais. Myd n'est pas ici, c'est bon signe. Et puis une pensée me travers l'esprit en cet instant, Mat ! Ou es-tu mon amour ? Comme j'aimerais que tu sois ici en cet instant. Pourtant je ne trouve comme seul réconfort que la solitude, le froid et le désespoir ... non décidément il n'y a plus aucun doute à avoir, je suis toujours en vie ...
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