[rp] Eglise de Nîmes

Le mois d'août tirait à sa fin... les moissons étaient terminées... désormais c'étaient les vignes qui étaient surveillées et les grappes venant à maturité aussi...
Les paysans avaient prié pour que le vent ne couche pas les blés, maintenant ils imploraient pour que le raisin ne soit pas touché par la grêle.
La vie s'écoulait paisible dans la jolie ville de Nîmes.
Oh il y avait bien eu quelques rumeurs de combat avec le Rouergue... mais bon le Rouergue, c'était loin.
Un cathare comme Coms dans un duché voisin... des bruits couraient sur un baptême aristotelicien pour lui...
L'été avait été fort calme et Pasoa venant dire la messe à son habitude revassait dans la grande batisse quasi vide.
Elle avait croisé rapidement Landyves et son fils Samuel le dernier dimanche à l'office puis plus rien... pas de passage en taverne... peut être était il déjà reparti.
Elle se souvenait très bien qu'il avait été le premier à l'accueillir en la ville.
La porte grinca et se retournant elle vit rentrer une jeune fille fluette. Elle lui sourit pensant *Tiens, un visage nouveau*

Puis elle commença la messe en invitant les fidèles à réciter le crédo avec elle.

Citation:
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.
AMEN

Puis elle ouvrit le livre des Vertus au chapitre premier et lut :

Aristote avait été invité à une réception chez un riche marchand athénien exerçant également les fonctions d'archonte. Il s'appelait Polyphilos. C'était un homme riche et puissant, passionné par la philosophie. Il venait souvent écouter Aristote, aussi souvent que ses charges et son statut le lui permettaient. Sa maison était pleine à craquer, et les tables regorgeaient de victuailles.

Aristote tenait une coupe de vin qu'il venait de remplir au cratère. Il prit une feuille de vigne farcie quand Polyphilos s'approcha de lui.

Polyphilos : Aristote, cher maître. Comment trouvez-vous cette réception ?

Aristote : Je vous avoue que je préfère les plus petits comités, on ne s'entend pas, ici. Mais votre maison est splendide et le banquet est digne des plus grands rois.

Polyphilos : Merci pour ces compliments. Mais rien n'est trop beau pour mes amis et j'aime à les avoir tous autour de moi.

Aristote : Tous ces gens ici, sont donc vos amis ?

Polyphilos : Bien entendu. Nul n'entre ici qui ne soit mon ami.

Aristote : Je vois pourtant des gens de toutes extractions sociales et occupant diverses fonctions pour la Cité.

Polyphilos : Et alors ? Je ne suis pas hautain. Je laisse ça au nouveaux riches.

Aristote : Certes, c'est tout à votre honneur. Mais il ne peut s'agir d'amitié véritable. Un vrai ami est un égal car l'amitié doit être parfaitement réciproque et équitable. Si elle ne l'est pas, ce n'est plus de l'amitié mais de l'intéressement. Un roi ne peut rien attendre d'un mendiant, ce dernier est incapable de l'aider en cas de besoin, or l'entraide est la base de l'amitié. Donc il n'y a pas d'amitié possible entre personnes par trop inégales.

Le jeune fils de Polyphilos s'était approché.

Eumónos : Je le répète sans cesse à mon père. Ces gens ne sont pas ses amis et il doit prendre ses distances.

Aristote : Ce serait tomber dans l'excès inverse, jeune homme. L'amitié est le plus grand bien de l'homme. Elle noue les liens des communautés. Et les communautés forment à leur tour la Cité. L'amitié permet les relations sociale et l'Humain peut alors prendre part dans les affaires de la Cité. Et comme la vertu cardinale de l'homme est la participation à la cité, l'amitié est une chose essentielle.

Eumónos : Mais comment trouver un parfait égal ?

Aristote : Ce n'est pas nécessaire. Il faut surtout que l'intéressement ne soit pas trop prononcé dans le chef d'un des prétendus amis. Le juste milieu, celui de la vertu, c'est de savoir s'entourer d'amis véritables, de gens qui peuvent compter sur vous et sur qui vous pouvez compter.

Polyphilos et Eumónos hochèrent la tête pour marquer leur accord. Aristote s'éloigna de quelques pas avant de se retourner.

Aristote : Ces feuilles de vigne sont délicieuses, aussi délicieuses que le conseil d'un ami, vous ne trouvez pas ?

Elle laissa chacun méditer sur la valeur profonde de l'amitié avant de partager le pain et le vin.

Puis elle signifia la fin de l'office en benissant les fidèles.

Pasoa arriva avec un parchemin sous le bras qu'elle cloua sur la porte.

LE BAPTEME D'ELYANA
DAMOISELLE DE NIMES SERA CELEBRE DEMAIN
PAR MOI MEME PASOA CURE
EN LA PETITE CHAPELLE SAINT NICOLAIDE


http://archeveche-narbonne.lightbb.com/petite-chapelle-saint-nicolaide-f32/

Jhaampe ne s'était jamais intéressé à la Religion. Sa jeunesse quelque peu mouvementée et sa vie de marin n'y avait d'ailleurs pas vraiment aidé, c'est le moins que l'on puisse dire!
Mais la Révérende Pasoa, qu'il avait souvent croisée en ville ou au Conseil municipal, lui faisait entrevoir une richesse de pensée et de coeur qu'il n'avait jamais soupçonnée.

Il ruminait ces pensées régulièrement.

Il passait ce matin devant l'église et son regard fut attiré par une affichette collée sur la porte...
Elyana... Baptême...
Curiosité... Attirance... Il se promit d'y assister

LE BAPTEME D'ELYANA
DAMOISELLE DE NIMES EST CELEBRE AUJOURD'HUI
PAR MOI MEME PASOA CURE
EN LA PETITE CHAPELLE SAINT NICOLAIDE

Allez les Nîmois! On se bouge!
Hop! hop! hop!


http://archeveche-narbonne.lightbb.com/petite-chapelle-saint-nicolaide-f32/

hrp: nomination ig dans la journée

Et voilà...12 sept... elle avait officié pendant de longs mois à Nîmes... et aujourd'hui elle avait rendu officiellement les clefs de son bureau de curé. C'était une nouvelle page qui se tournait.
Elle se tourna vers la silhouette imposante de son Evêque qui priait debout face à la statue de Dieu.
Elle l'observa en silence. Elle admirait cet homme dont la force tranquille l'impressionnait. Rien ne semblait pouvoir ébranler sa Foi.
C'est lui qui dirigeait sa vie depuis longtemps et ce matin c'est en souriant qu'il lui avait annoncé sa nomination comme Chanoine et responsable du trésor diocesain.
Elle l'avait remercié en baisant son anneau... Ce soir, ils chevaucheraient de paire vers une autre ville.
Aussi elle s'agenouilla et baissant le visage se mit à prier ardemment pour le salut de l'âme de tous les nîmois.

La nuit tombe. Elle sort de la Taverne des amoureux.
« Celle là ou une autre … Qu’importe, pense-t-elle. » Pourtant, elle y est entrée parce que c’est celle des amoureux.
Elle est mélancolique.

Toujours lors de ses voyages que cela lui prend, quand elle est loin d’Arles.
« J’aimerais bien rencontrer un gentil Messire, qui m’aimerait tendrement et à qui je donnerais de beaux enfants. »
Mais elle hausse les épaules et tente de se convaincre.
« Je ne crois plus au Prince Charmant, de toute façon. »

Son intention est d’aller à l’église remercier Aristote de sa bonne fortune, elle a bien vendu au marché.


Elle entre, cherche une chaise la plus à l’écart possible alors que c’est sans importance, l’église est vide, se met à genoux dessus, croise les doigts et prie, tête baissée.
-Merci Seigneur Aristote de m’avoir donné, aujourd’hui comme chaque jour de ma vie, bien-être et bonne santé.
Merci de m’avoir permis de bonnes affaires.
Je t’en remercie et t’offre ma meilleure prière de reconnaissance.

Elle reste encore quelques instants immobile dans sa pieuse attitude puis se lève et se dirige prestement vers la sortie avec le sentiment du devoir accompli.

« Bon, maintenant je vais boire un verre quelque part … »

isaline a beau fustiger Aristote tant et plus, que ce soit à l'auberge ou au marché, insister pour qu'on la pense mécréante, avant chaque départ elle s'en vient l'honorer.
Elle prend une attitude de prière et murmure :

-Merci Seigneur Aristote de m’avoir donné, aujourd’hui comme chaque jour de ma vie, bien-être et bonne santé.
Merci de m’avoir permis de bonnes affaires.
Je t’en remercie et t’offre ma meilleure prière de reconnaissance.
Aujourd'hui, je te le demande : protège ma vie et mes biens durant cette nuit où je serai sur les routes.

Ensuite elle se lève, s'approche de l'autel, exécute la Révérence de Cour des gens d'Aldaran puis se tourne et se dirige vers la sortie.
A mi-chemin pourtant elle s'arrête et regarde à nouveau vers l'autel.

-Je voudrais que tu donnes du bonheur à Dame Pasoa.

Elle a parlé haut et fort. Les voûtes renvoient l'écho : ... Oa, oa ... oa ...

isaline est satisfaite.
"Cette demande-là au moins, il l'a entendue !!"