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Oda, Aux Détours des Sentiers ...

Aniki
Oda, Aux Détours des Sentiers …



Aux détours des sentiers escarpés, un couple, nouvellement uni, le cœur encore plein d’insouciance arpentait pieds nus, les routes abruptes du kuni.

Elle était jeune, fougueuse et belle. Ses chevilles étaient fines, sa chute de reins ferme … sa nuque si sensuelle …

Lui était naïf et imprudent. L’esprit vif, parfois espiègle, en chemin il aimait trainer derrière … juste pour mieux la regarder marcher devant …


...



Après son séjour à Kiyosu, Aniki était totalement fauché mais il était parvenu à convaincre Megu de rentrer à Gifu. Là bas, il pourrait récupérer des armes qu’il avait soigneusement cachées et qu'il pourrait vendre pour se refaire une santé. Ce qu’il n’avait pas dit en revanche, c’est que si en chemin l’occasion de faire les poches d’un voyageur se présentait, il n’hésiterait pas une seconde à en profiter. Après tout, Megu fréquentait des lézards, elle avait même songé à un moment à les rejoindre alors, bien que tout deux n’aient encore jamais abordé clairement le sujet, il présumait que cela ne poserait pas de problème outre mesure.

Ils parvenaient justement à un endroit qui lui était familier, à environ dix lieues de Kiyosu. Ici même, lors du trajet inverse, il avait tendu une embuscade à une femme qu’il avait, en douceur et sans violence, allégée de toute sa monnaie. Inutile de dire qu’à ce moment, il mourrait d’envie de tenter sa chance à nouveau …

Enlaçant tendrement Megu par la taille, il l’incita gentiment à ralentir.

Dis Megu … Faudrait pas trop malmener tes blessures …

On devrait p'tet s’arrêter ici pour la nuit …

Du doigt, il pointa au dessus d’eux une petite zone d’herbe abritée par un surplomb, comme une niche de roche accrochée à la falaise. Même si ce petit nid douillet pouvait paraitre assez haut, le berger savait, par expérience, qu’il était possible d’y accéder facilement.
A partir de ce point, l’autre coté du chemin ne donnait plus que sur un précipice d’une cinquantaine de pieds au fond duquel coulait une rivière. Le sentier serpenterait ainsi entre la montagne et le lit du cours d’eau jusqu’à la croisée des chemins, le fameux nœud central d’Oda, n’offrant plus jusque là à quiconque, ni la moindre issue, ni la moindre échappatoire.

Le sourire en coin et le regard brillant, il glissa discrètement une première allusion sur son inavouable projet ...

Cet endroit est parfait pour s’installer ! … Pis un peu en hauteur comme ça, on aura un bon point de vue des deux cotés … On sait jamais … des fois qu’un riche marchand pointe son nez dans les parages …
Megu
Lorsque les blessures de Megu furent assez cicatrisées pour qu'elle puisse entreprendre un voyage, Aniki et elle partirent sur les chemins. Cela l'arrangeait, qu'il l'accompagne. Elle avait apprit de son beau-frère que quelque chose allait se préparer, elle ne savait pas encore où mais elle espérait bien être présente pour voir ça, ou même y participer. Mais elle n'avait rien dit à Aniki. À lui de voir -une fois sur place bien sûr- s'il prenait part à tout ça ou non.

Megu marchait devant Aniki quand celui-ci la fit ralentir en l’enlaçant doucement. Si ça n'avait pas été lui, celui qui aurait agit ainsi aurait déjà goûté à son katana... Par réflexe, ses mains se posèrent sur les siennes. Mais elles en laissèrent très vite échapper une, mâle, qui montra à Megu un endroit perché à plusieurs mètres du sol, en face d'eux. C'est vrai que ses blessures la fatiguaient plus vite que lorsqu'elle était dans son état normal, mais elle pouvait encore marcher. "Quelle idée a-t-il derrière la tête ?" pensa-elle. Le connaissant maintenant un peu mieux, elle savait qu'il fallait faire attention à ce qu'il pouvait penser. Même si souvent ce qu'il pensait aller dans le sens de ses propres pensées...

D'accord. Allons passer la nuit là haut. Par contre, je te laisserai monter en premier.

Ben oui, c'était son idée après tout.

[...] On sait jamais … des fois qu’un riche marchand pointe son nez dans les parages …

En comprenant ce qu'Aniki venait de dire, elle arrêta de marcher, se retournant en posant ses deux petites mains à plat sur son torse. Elle le fixa alors de ses yeux sombres.

Attends, tu veux brigander ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Mais cette réaction était due à sa surprise, et la joie et l’excitation à l'idée que quelqu'un passe sur cette route cette nuit prit rapidement le dessus. Son petit sourire en coin apparut sur ses lèvres. Et ses yeux brillèrent de la même lueur que ceux du petit voleur.

J'espère que quelqu'un va passer...

Je te suis pour monter là-haut. Aller, ouvre la marche! lui lança-t-elle.

C'était à elle d'admirer le paysage maintenant.
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Aniki
Admirer le paysage oui … Enfin, c’était sans compter sur une petite cascade impromptue offerte par Aniki après qu’il se soit stupidement emmêlé le pied dans une racine. Il était beau le berger, dévalant la pente sur le ventre en essayant de se raccrocher aux herbes avec les dents ... En tout cas, la scène avait le mérite de plaire à Megu qui ne parvenait plus à refreiner son fou-rire ... ça lui apprendrait à ne plus sous-estimer la nature et surtout, la montagne, au berger ...

Puis tout deux parvinrent à rejoindre l’abri sans plus de mésaventures. Ils y passèrent la soirée en partageant des morceaux de poissons séchés tout en plaisantant et en se chamaillant comme le ferait n’importe quel couple amoureux. Pour plus de discrétion, au cas où un voyageur venait à passer, ils se gardèrent d’allumer un feu, ce qui donnait à Aniki l’excuse rêvée pour la serrer contre lui et la réchauffer. Plus tard, bercés par le vent dans les arbres et par le chant du ruisseau, face à la lune, sous ce toit de roche, dans les bras l’un de l’autre, ils s’endormirent, paisiblement …



Ce n’est qu’au petit matin que des bruits suspects tirèrent brusquement Aniki des ses douces rêveries. Il écarquilla les yeux, plusieurs fois, puis se leva et bondit vers le bord du ravin. Il regarda au sud, puis au nord, et là le vit, un homme, visiblement seul, richement vêtu ...

La petite lueur malicieuse, derrière ses yeux, aussitôt réapparut. D’une petite claque sur la fesse, en grand sourire aux lèvres, il réveilla Megu ...

Hé Meg’ … On a un client …
Megu
Une chute suivit d'un éclat de rire qui n'arrivait plus à s'arrêter. Aniki dévalait la pente et Megu le regardait s'en pouvoir s'empêcher de rire. Lorsqu'il remonta, avec quelques égratignures, elle ne pu s'empêcher de dire, avec un sourire amusé :

Et tu disais venir de la montagne ?

Ils continuèrent de grimper jusqu'à la petite zone d'herbe, et y arrivèrent sans plus d'encombres. La soirée se passa autour de poissons séchés et de plaisanteries. Ils étaient devenu un couple, sans vraiment s'en rendre compte. Sans feu, -pour ne pas attirer l'attention- Megu passa la nuit dans les bras d'Aniki, profitant de sa chaleur.


À l'aube, Aniki la tira de son sommeil plutôt brutalement. Megu se redressa en grommelant. C'était pas la méthode qu'elle préférait pour se faire réveiller.

Hé Meg’ … On a un client …

Se réveillant totalement, elle se leva d'un mouvement et s'approcha à son tour du ravin pour jeter un coup d’œil à l'homme en contre-bas. Au passage, une petite tape vint frapper l'arrière du crâne d'Aniki -non mais, ça se fait pas... un réveil pareil.
Son attention se focalisa à nouveau sur leur cible.

T'as une manière spéciale pour procéder ? Ou on descend et on voit ensuite comment ça se passe ?
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Aniki
Pointant du doigt le gros tronc d’un sapin entouré d’arbustes, au bord du chemin.

J’vais me planquer ici … Toi, éloignes toi un peu et … attire son attention quand il sortira ...

LE classique … La jolie fille en diversion, le méchant garçon dans les buissons … Il fallait bien avouer que, pour le coup, Aniki n’avait pas trop malmené son imagination. Enfin bon, ne dit-on pas que c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes ?
D’ailleurs, la vielle recette fonctionna à merveille. Dès que le voyageur apparu à la sortie du virage, toute son attention se focalisa sur Megu et il passa devant Aniki sans la moindre méfiance ni suspicion. Le berger bondit dans son dos, katana en main, menaçant …

Vide tes poches l’ami … si tu tiens à la vie …

Plutôt amusant jusque ici mais là, brutalement, le plan dérapa et tout bascula. Le voyageur dégaina son arme et se jeta sur le jeune berger inexpérimenté, faisant s’abattre sur lui comme une pluie incessante d’attaques successives. Aniki parait et parait, mais jamais son adversaire ne lui laissait le temps de répliquer et il commençait à plier sous les coups. A vrai dire, il était en très mauvaise posture …
Megu
Un plan avait été prévu. C'était un plan stéréotype, mais c'était tout de même un plan. Megu l'écouta et s'imagina déjà sur le terrain pour ne pas oublier ce qu'elle devait faire. Enfin... son rôle n'était pas des plus difficiles.

D'accord. Je suis prête.

Megu tint son rôle à la perfection. L'homme s'approcha d'elle, perdant l'attention qu'il arborait quelques instants plus tôt. Alors qu'il n'était plus qu'à un mètre d'elle, Aniki apparu derrière lui. Elle lâcha un sourire en coin au voyageur, se reculant et laissant faire Aniki. Son rôle était finit... ou pas. La cible s'était jetée sur le petit voleur.

K'sooo...

Que devait-elle faire ? Devait-elle le tuer ? Le laisser en vie ?
Pas le temps de réfléchir plus, utilisons la méthode habituelle. Megu sauta sur le dos du marchand sans aucunes hésitations, toutes dents et tous poignards dehors. Elle enroula un bras autour de sa gorge, posant une de ses armes blanches sur celle-ci sans trop appuyer.
Il avait arrêter de se débattre, sentant la morsure froide de l'arme sur sa jugulaire.

Voilà... Calme... Maintenant, tu le laisse te faire les poches sans rechigner. Autrement je t'égorge... Et je n'hésiterai pas.

Megu lui avait parlé calmement, presque comme un chuchotement au creux de l'oreille. Elle appuya un peu plus pour montrer qu'elle ne plaisantait pas, faisant couler une petite goutte de sang qui alla tacher son beau kimono. Son regard sombre et brillant regarda alors Aniki.
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Aniki
En un éclair, Megu avait pris la situation en main. Elle le fixait tout en, de sa main libre, faisant elle même les poches de l’adversaire déjà terrassé. A cet instant précis, ses yeux noirs ne laissaient transparaitre aucune pitié ni aucune hésitation, juste une inflexible détermination. A vrai dire, Aniki eut la nette impression qu’elle n’attendait qu’un signe de sa part, qu’une approbation, pour ajouter un peu de pression sur sa lame et juste égorger le voyageur tel un vulgaire cochon.

En attendant, lui, encore haletant, avait une fois de plus l’air d’un parfait imbécile. Quel genre de brigand était-il pour ne pas avoir d’autres choix que d’appeler sa compagne à la rescousse ?
D’un geste rageur, il se rua sur la victime pour lui balancer un majestueux coup de pied … Ouch !!! … dans les parties intimes … Le pauvre, plié en deux de douleur, s’effondra sur les genoux. Aniki en profita pour s’emparer brutalement de son sac et lui en envoyer un second, tout aussi violent mais cette fois, dans l'estomac. Ça lui apprendrait à ce crétin, à le ridiculiser ainsi devant sa dulcinée …

Un rapide coup d’œil de chaque coté plus tard, par pur reflexe, pour s'assurer qu’il n’y ait pas de témoin, il saisit la main de Megu.

Allez viens … Faut pas trainer dans le coin …





Ce n’est qu'après un moment, assez loin du lieu de crime, que les deux jeunes s’accordèrent une pause pour, tout en riant et en plaisantant, faire l’inventaire du larcin du jour, leur tout premier perpétué ensemble, au détour d'un sentier …

11-11-2011 15:01 : Vous vous êtes battu avec K**** (coefficient de combat 2), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

11-11-2011 15:01 : Vous avez dépouillé K**** qui possédait 57,73 koban et 21 sacs de riz.
Megu
Un premier coup vint écraser les parties sensibles de l'homme, et Megu en profita pour sauter de son dos. Son envie de tuer se calma en voyant le voyageur tomber à genoux. Megu rangea son couteau et les kobans déjà dérobés en regardant Aniki faire le reste du travail. Le sac en main, il envoya un deuxième coup de pied en direction du plexus de leur victime.

Alors qu'il regardait s'ils n'avaient pas été vu, elle assomma l'homme d'un coup de tsuba* avec son katana -histoire qu'il ne se réveille pas trop tôt pour aller crier au voleur. Katana rangé, sa main fut attrapée par celle, plus grande, d'Aniki et ils s'éloignèrent loin d'ici, butin en main.


Faisant l'inventaire de ce qu'ils avaient gagné, quelques lieux plus loin, Megu lâcha d'un air amusé :

Pas mal les coups que tu lui as mis... C'était à des endroits stratégiques dis donc.

Un rire s'échappa d'entre ses lèvres, repensant à la tête de leur victime quand il avait reçu le premier coup.




*Tsuba : Manche du katana.

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Aniki
Hai … L’avait qu’à pas m’chercher c't'abruti …

Le jeune berger avait beau fanfaronner, au fond lui, il savait qu’il n’avait pas été à la hauteur, et devant elle qui plus est … Il était vexé …

Megu en revanche, avait fait preuve d’une efficacité sans faille, ce qui n’était pas pour lui déplaire. La regardant rire à tue tête, il ne put s’empêcher de penser qu’il était chanceux, qu'elle était faite pour lui. Elle était si belle et si fraiche, il était conquis.
Avec une amoureuse tendresse, tout en marchant, il l’enserra par la taille.

Dis Meg’ … Tu sais … T’avais envie d'le tuer ce gus. J’l’ai vu dans tes yeux …

Avant d’ajouter, son plus beau sourire aux lèvres.

Là, j’ai ressentit comme … Euh ... Enfin ça m’a fait … Euh … C’était fantastique ! T’étais si belle ! J’adore quand tu fais ça !!!

Son étreinte se fit encore un peu plus ferme.

Dis ? … On arrive bientôt au grand nœud central … Si jamais on en croise un autre, on r’met ça ?!
Megu
Hai … L’avait qu’à pas m’chercher c't'abruti …

Un simple sourire étira ses lèvres après que le rire se soit estompé.
C'est vrai qu'il avait été surpris et que la victime avait mis toute sa force pour le faire plier, mais Megu savait qu'il n'était pas faible. C'était plutôt quelqu'un qui usait de son charme et de ce qu'il avait dans la tête plutôt que de sa force. Et ça marchait la plupart du temps.

Des bras forts vinrent à nouveau entourer sa taille, tout en marchant. Elle écouta Aniki, se demandant ce qu'il allait dire. Avait-il eu peur en la voyant agir ainsi ? Ou dégouté ? Ses bras la serrant contre lui disaient tout le contraire. Et le verdict tomba.

C’était fantastique ! T’étais si belle ! J’adore quand tu fais ça !!!

Son entrain la fit rire, mais la rassura en même temps. Megu se rendit compte alors qu'elle s'attachait à lui de plus en plus. Pourtant leur histoire avait mal commencée... Comme quoi tout peut changer.

Dis ? … On arrive bientôt au grand nœud central … Si jamais on en croise un autre, on r’met ça ?!

Elle glissa entre ses bras, pour se retrouver face à lui, les arrêtant dans leur marche. Se hissant sur la pointe des pieds, elle passa ses bras autour de son cou et ses lèvres vinrent embrasser celles d'Aniki.
Puis, le regardant :

Je suis partante, bien sur ! Tu veux me revoir en action hein... Moi, je veux voir comment tu t'en sors si tu n'es pas surpris par la victime.

Son regard sombre se fit malicieux, taquin.
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Aniki
Sûr qu’il ne comptait pas en rester là. Il avait l’esprit revanchard et le suivant, s’il bronchait, il en ferait de la bouillie, de la chair à pâté, c’était garanti.
Il lui rendit son baiser.

Hai ma jolie, le prochain coup, t’auras juste à t’assoir et à r’garder … J’m’occuperai de tout !

Dire que la veille, il n’osait même pas lui avouer ses projets … Aujourd’hui, elle l’avait tiré d’affaire et, à présent, c’était à lui de faire ses preuves et de démontrer ses qualités. Vexé, il était impatient.


Ils marchèrent ainsi jusqu’au central où aussitôt, il dénicha un endroit acceptable pour tendre une embuscade, un gros rocher en bordure du chemin.

Dis Meg’ … Si on s’planquait ici pour attendre le prochain pigeon ?
Megu
Arrivés au croisement des chemins, nœud central d'Oda, Aniki trouva bien vite un endroit parfait pour attendre leur prochaine victime. Elle acquiesça à sa proposition et ils se cachèrent tout les deux derrière le rocher. Ils restèrent alertes et prêts à sauter sur n'importe quelle personne qui oserait passer.

Après un temps indéterminé -surement plusieurs heures- passé à attendre, entre différentes discutions chuchotées entre eux, Megu se redressa. S'étirant, elle dit à Aniki :

Je crois pas qu'il y aura d'autres pigeons aujourd'hui... Peut-être que l'arrivée du froid les fait se terrer chez eux.

Glissant un regard à Aniki, elle continua.

Je propose qu'on continue notre route sur Gifu. Qu'est-ce que t'en dis ?

En réalité, elle venait de se rappeler qu'on l'attendait sur Gifu et que ce serait mieux s'ils y arrivaient en peu de temps. Elle voulait être là avant que tout commence.
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Aniki
Plus de pigeons ? Comment ça plus de pigeons ? … Bien sûr que quelqu’un finirait par pointer le bout de son nez !

Aniki voulait en découdre et puis, rester planqué à l’affut pendant des heures était une grande partie du métier. La patience n’est-elle pas la principale vertu de n’importe quel chasseur ? De plus, il sourit ; sa main glissa discrètement sous le kimono de Megu pour aller délicatement caresser sa poitrine ; attendre dans de telles conditions n’avait absolument rien de désagréable …

Le jeune berger argumenta un bon moment pour la convaincre mais n’y parvint pas. Megu voulait partir, semblant d’un coup bien pressée. Quelque chose clochait, Aniki le sentait sans pour autant en comprendre la raison. Peut être avait-elle des remords finalement, peut être un souci avec ses blessures … Dans tout les cas, elle ne lui disait pas tout, c’était évident.

Finalement, sans n'avoir pu obtenir plus de réponse, il abdiqua, ramassa ses armes et ses affaires, puis tout deux reprirent la route, l’esprit du jeune berger toutefois bien plus préoccupé qu’à l’accoutumé …
Megu
Les arguments d'Aniki n'y firent rien. Il avait beau dire qu'il y aura surement quelqu'un qui passera, qu'il ne fallait pas partir, Megu ne changea pas d'avis, même sous ses caresses. Ils devaient partir maintenant, pour arriver à Gifu le plus vite possible.
Le silence reprit place lors du trajet. Ce même silence lors des petits trajets dans Kiyosu, lourd de pensées diverses. Megu espérait simplement qu'il ne se posait pas trop de questions... Il faudrait qu'elle lui dise ce qu'il se trame, mais plus tard. D'abord, atteindre Gifu.


C'est après 20 lieux de marche plus ou moins silencieuse qu'ils arrivèrent dans le village. Megu s'était imaginée les réactions d'Aniki lorsqu'elle lui dévoilerai ce qui se passait, puis s'était maudite de penser autant à ce qu'il pourrait penser, lui.

Passé les portes de Gifu, elle décida enfin de dévoiler un peu ce qu'elle avait derrière la tête. Le fixant de ses yeux noirs :

En fait... Il y a l'armée d'Amaterasu aux portes de la ville. Et... J'ai décidé de l'intégrer.

C'était tout. La chose qu'elle cachait n'était que ça, une simple armée. Enfin, une armée non approuvée par le Kuni. Mais Aniki ne faisait-il pas lui aussi partie de ce genre de personne ? Peut-être même qu'il la suivrait ?

J'ai également rendez-vous avec Tsuba dès que j'arrivai sur Gifu. Mais je pourrai très bien le voir demain...

Ses yeux le dévisageaient, tentant de savoir ce qu'il pensait. Elle ne lui en avait dévoilé qu'une partie, et attendait sa réaction pour savoir si elle pouvait lui dire la suite ou non.
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Aniki
K’so !

L’armée d’Materasu ? Tsuba l’balafré ?

Le jeune homme en restait bouche bée. Qui était-elle cette fille, à la fois si douce et si torturée ? Si imprévisible aussi … D’abord il l’avait trouvé forte, puis il l’avait vue fragile et cruelle et maintenant, voilà qu’elle fomentait dans son dos avec les lézards. Elle aurait tout de même pu le prévenir … Aniki ne comprenait plus et il était vexé, et cela, pour la seconde fois de la journée …

Il la regarda, l’air déçu.

… Ah oui ? … Tsuba, les lézards … Tu veux intégrer leur armée …

D’un autre coté, quelque part au fond de lui, malgré ce suffocant sentiment de trahison qui lui comprimait la glotte, il avait envie de sourire il fallait bien l’avouer. En lui cachant ses intentions de brigander au départ, il avait cru se jouer de Megu alors que, depuis le début, avec ça, c’était elle qui se jouait de lui … Quoi de plus ironique ? Et Aniki savait apprécier l’ironie …

… Pourquoi tu m’as rien dis avant ? … T’as pas confiance ? T’avais peur qu’j’me débine ?

… Pis veulent faire quoi au juste, à Gifu ?

Son regard se voulait lourd et accusateur mais déjà il lui avait pardonnée. Megu, quelle femme ! A ses cotés, il n’était visiblement pas près de s’ennuyer …
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