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[RP] Le Jardin d'Aspasie

Islington

Isly vagabondait dans les vergers du monastère et cela lui rappelait les jardins de Blois . Ses pensées le ramenaient inévitablement vers ses deux Amours : Ali et Mathilde .

Se laissant caresser par les rayons du soleil couchant, il se laissa rattrapper par quelques mots prononcés par son père, il y a déjà bien longtemps :

Where do you go when you're lonely?
Where do you go when you're blue?
Where do you go when you're lonely?
I'll follow you
When the stars go blue. *

Il s'assit par terre. Le dos contre un arbre. Il ferma les yeux se laissant entraîner par les douces images de son Ange......



* D'après Ryan Adams
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--.mascarade
Est ce normal de me cacher derrière un masque ?
Est ce normal d'avouer ne pas aimer me dévoiler ?
Est ce normal d'avoir des sentiments ?
Est ce une simple illusion ?
Est ce ma raison ou mon coeur qui guidera mes pas ?

Son regard se perd dans le lointain. Elle tente de remonter à la surface de cette mer d'émotions, mais elle sent qu'on l'attire vers le fond. Elle se bat, veut trouver la raison qui lui fera prendre la bonne décision. Mais seule, y arrivera t-elle ? Un signe peut-être ... oui, c'est cela, un signe de sa part, un signe qui le préservera...


Elle s'ébroue, comme si elle avait réussi à sortir de cette mer envahissante, s'assure que son masque la préserve, et d'un pas mal assuré se dirige vers son destin.
Melina_de_valverde
le temps était agréable cet après midi, et Melisende ne résista pas à l'envie d'aller se promener au jardin d'Aspasie. Cela faisait quelques temps qu'elle n'y était revenue. Le cadre était magnifique, et il lui semblait que peu de gens n'en connaissaient la beauté. Pour elle, c'était le premier lieu où elle était venue par besoin de réfléchir, de trouver un sens à ce qui lui arrivait il y a quelques temps de cela.


Elle marcha quelques instants, admirant sur son passage la végétation, les fleurs, humant avec plaisir leurs odeurs. Le lieu appelait à la sérénité...le soleil laissait passer ses rayons à travers le feuillage des arbres, illuminant les parterres, de ci de là le pépiement d'un oiseau se faisait entendre, des papillons voletaient...


Elle s'arrêta, regarda autour d'elle ; personne . Elle quitta ses chausses et alla fouler l'herbe de ses pieds. Elle fit alors quelques pas de danses, virevoltant sur elle-même... Elle était heureuse et c'est de cette manière qu'elle pouvait l'exprimer ; tout en dansant elle souriait, pensant à ces deux derniers jours : un bouquet mis sur le compte d'une plaisanterie, puis le second qui l'avait fait douter. et enfin cette déclaration qu'il lui avait faite de vive voix ...

Ils s'aimaient....
Melina_de_valverde
ce lieu, elle l'apprécie. Elle aime y venir, écouter les oiseaux chanter, observer les écureuils courir dans l'herbe, grimper aux arbres, libres ....

Et l'automne arrive , le ciel se voile de nuages, la fraîcheur s'immisce peu à peu.
Avec lui viendra le temps où les arbres changeront de couleur, ou les oiseaux se tairont et les écureuils se cacheront. Elle aussi se fera plus rare à se promener.

Aujourd'hui elle peut encore profiter de ce que lui offre le jardin d'Aspasie. Elle parcourt les allées sans se presser, son regard ne fixe rien, il se perd dans l'horizon.

Depuis qu'il lui a déclaré sa flamme , elle baigne dans le bonheur, chaque jour révélant un peu plus l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre. Elle sourit intérieurement, et son visage s'éclaire. Elle le sait, elle le sent, l'homme de sa vie c'est lui...
Leanore


Voilà une semaine que Léanore était revenue à Blois et elle n'avait encore pas eu le temps de passer ici en ce lieu magique. Elle l'avait découvert il y avait quelques mois lorsqu'elle était venue assister au mariage de Clesa et MImi et son âme de naturologue en avait été bouleversée.
Demain elle allait regagner Patay après une semaine bien remplie et elle ne pouvait pas quitter Blois sans retourner dans ce jardin enchanteur. De plus, elle y retrouverait sans doute les émotions, les souvenirs, les espoirs qu'elle nourrissait lors de sa première visite.
Après la messe où elle avait pu assister au baptème de messire Willi et une fois restaurée par une petite collation méridienne, elle se dirigea vers le jardin qui n'était pas loin de chez Mélisende là où elle était hébergée.

Comme toujours, Canaille la suivait se permettant de la quitter de temps à autre pour poursuivre un rongeur imprudent. Mais très vite il revenait vers elle et poursuivait son exploration en reniflant la terre et les allées.
Octobre était là depuis une dizaine de jours mais il n'avait pas réussi à chasser complètement le soleil. On pouvait voir sa lumière au travers des feuillages qui s'enflammaient de rouge, de jaune, de mordoré. Parfois, une allée moins arborée apparaissait et la lumière du soleil explosait aux regards.
Les arbustes avaient perdu les couleurs de leur floraison mais Léanore put admirer de magnifiques hortensias qui étalaient leurs grosses fleurs violettes, bleues ou roses selon l'endroit. Elle adorait cette plante non capricieuse et qui pouvait de part son volume meubler un petit bout de terre nue.
La personne qui avait conçu ce jardin avait pensé à tout. Des petits bassins artificiels de ci de là donnait aux oiseaux l'eau à volonté. Canaille profita d'une pause près de l'un deux pour laper abondamment l'eau. Léanore découvrit un petit banc de pierre tout moussu et décida de s'y assoir pour prendre un peu de repos et pour mieux profiter de ce qui l'entourait, elle ferma les yeux et ouvrit tous ses sens. Son ouîe entendit les derniers chants des oiseaux heureux que l'été leur laissât un petit moment de répit avant l'hiver rude, son nez respira les odeurs d'humidité et des essences arbustives. Sa peau frémit sous le petit air frais qui emplissait l'air. Ses pensées vagabondèrent alors........

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Cryo
cryo se baladait dans le jardin aux couleurs automnales et vit Leanore asssise sur un banc,il ne dit rien et s'assit à côté d'elle sans faire de bruit a part Canaille qui l'avait entendu..
c'est un paysage idyllique pour une femme qui l'est tout autant,ces feuilles reflètent l'espoir mais la tristesse les emporte lorsqu'elles s'en iront au vent..
reviendrez vous bientôt , ma chère??
Il semble que les femmes chères à mon coeur se lassent de la vie et pourtant l'amour était sincère..
Leanore


Elle n'avait rien entendu toute absorbée à sa contemplation intérieure. Une voix grave à ses côtés presque chuchotée

c'est un paysage idyllique pour une femme qui l'est tout autant,ces feuilles reflètent l'espoir mais la tristesse les emporte lorsqu'elles s'en iront au vent..
reviendrez vous bientôt , ma chère??
Il semble que les femmes chères à mon coeur se lassent de la vie et pourtant l'amour était sincère..


Elle ouvrit les yeux tout en sursautant et son regard noir se posa sur CRyo. Il regardait devant lui, ses yeux suivant une feuille qui finissait de mourir en tombant délicatement de l'arbre. Léanore regarda elle aussi cet élément végétal qui dansait soulevé par une petite brise. Elle avait entendu ce qu'il avait dit et ses paroles étaient pleines de tristesse, de regrets. Voulait-il se confier à elle, la presque inconnue, d'un quelconque chagrin. Le temps était arrêté. Enfin, la feuille jaunie toucha le sol

Je ne sais pas qui sont ces femmes chères à votre coeur qui se lassent de la vie. Ce que je sais, c'est que la vie m'appelle chaque jour et chaque jour je me lève avec des rêves pleins la tête.

Elle songea à sa propre histoire

L'amour ? Peut on le qualifier. Il peut être fusionnel, distant, froid, torride, sans espoir ou plein d'avenir, cruel ou sincère, comme vous dites. En tout cas, il existe quelque part...... Je reviendrai sans doute oui...... mais je ne sais pas quand.....

Elle se tut. Déjà le soleil amorçait sa descente et les ombres des arbres s'allongeaient.

Si nous rentrions CRyo, le soir tombe et la fête n'est pas finie encore. Il faut encore profiter de ces quelques instants.

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Djambelli
Sous le conseil du maire, la jeune brune avait cherché ce fameux jardin d'Aspasie, aimant la nature, elle savait que ce qu'elle verrait lui plairait. Bien sûr, sa jeune fille Mélina était avec elle, bien au chaud dans ses bras enveloppé dans sa cape.
L'air hivernal commençait à faire son entré, mais le paysage était purement automnal; tout fait de nuance de rouge, d'orange, de jaune; couleurs d'or et de soleil couchant pensa-t-elle.
Elle n'était pas déçue du jardin, il était magnifique, et si la nuit n'avait pas commencé à faire descendre la clarté et la température, sa fille aurait surement quitté les bras protecteurs mais surtout chaud pour aller gambader et jouer.
Sa fille ne parlait que peu depuis leurs départ de la Bourgogne, le changement avait été si rapide, si brutal, qu'elle ne devait pas encore tout comprendre. Djam ne pouvait qu'espérer que cela passerai vite, sa fille était sa seule force à présent, et elle ferait n'importe quoi pour elle.
Elle regarda le paysage, déposa un baiser sur la tête de Mél qui regardait de ses grands yeux curieux le même spectacle et lui chuchota doucement à l'oreille :


Nous reviendrons demain si tu veux ma belle, mais plutôt en journée. Nous pourrons alors nous amusez un peu. Il est l'heure de rentrer au chaud à présent.


Mél opina de sa tête, ne quittant pas le paysage des yeux. Djam déposa un nouveau baiser sur sa tête et repris la route de la petite maisonnée qu'elle avait réussit à trouver pour toutes les deux. Demain serait un autre jour.
Jec60
Il faisait froid et humide en ce matin d’automne. Les nuages teintés de gris anthracite étaient si denses et bas que l’on avait l’impression de pouvoir les toucher. Jec remontait des bas-fonds du port où il avait été se perdre. Il avait même failli vendre son âme au diable. Heureusement, un ange était venu lui tendre la main et lui insuffler l’énergie nécessaire pour qu’il ne commette pas l’irréparable. C’est donc la tête basse, la mine défaite et le dos vouté que Jec arrive aux abords du jardin d'Aspasie.

Certains lui avaient parlé de ce lieu paisible, véritable havre de paix, propice aux méditations et aux remises en question. En pénétrant dans le parc, il se questionna : qu’est-ce qui s’oppose au néant ?, lui qui l’avait effleuré quelques heures auparavant. Toute chose avait son contraire comme le bien et le mal, le bon et le mauvais, la vérité et le mensonge. Quel était ce petit rien, ce pas grand-chose qui l’avait aidé à surmonter les épreuves, à éviter les écueils et qui inlassablement le remettait sur la bonne voie ? La frontière devait être bien ténue car il avait l’impression d’être constamment en perpétuel équilibre. C’est la vie ! Elle est l’élan qui se manifeste parfois même dans les endroits d’où elle semble absente. Tout ce qui nous entoure en est le témoignage, aussi complexe, aussi insignifiante qu’elle puisse paraître dans nos moments de détresse, elle est toujours présente en nous et autour de nous.

Au détour d’un massif de plantes, Jec arriva sur une petite place minuscule avec une fontaine en son centre. Deux bancs de pierre étaient disposés de part et d’autre de celle-ci. Reprenant peu à peu une contenance et la maîtrise de ses émotions, il s’assit observant deux canards flirtant sur la margelle. Le bruissement de l’eau, source de vie, l’apaisait. Il sentit pour la première fois qu’il avait le droit d’être ici, de vivre simplement en paix avec lui-même.

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« Tu reconnaîtras la justesse de ton chemin à ce qu'il t'aura rendu heureux » Aristote
Jec60
Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis son entrée dans le parc. Il n’avait croisé personne. Même si Jec adorait la paix qui peut exister dans le silence, il devait retourner parmi le vacarme.

Cet intermède lui avait permis de faire le point et d’avancer dans ses réflexions sur ce qu’il était venu chercher à Blois. Tout n’était pas clair dans son esprit mais cela prenait corps au fur et à mesure qu’il se forçait à cet exercice. Un esprit qui d’ailleurs l’entraînait trop souvent dans le doute et la perte de confiance en soi ce qui avait pour effet de retarder encore et encore les changements auxquels il aspirait.

Quittant le parc par où il était entré, il se promit néanmoins d’essayer de vivre en bons termes avec tout le monde en évitant le plus possible les individus bruyants. Aucune intention non plus de se comparer avec quiconque ou de provoquer qui que ce soit par le geste ou la parole, cela le rendrait vaniteux. De toute façon, il y a toujours plus grand et plus petit que soi.

Côté sentiments, il se faisait à l’idée de vivre seul mais point malheureux. Il avait laissé échapper les clefs du bonheur par le passé. Prétendre en user à nouveau s’avérait hautement improbable.

Fermant le portail du parc, il hâta son pas vers l’église qui était devenue son chez-lui. Il appréciait la promiscuité de la gente bigarrée qui s’y pressait quémandant un toit pour la nuit ou un quignon de pain qui soulagerait la faim.

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« Tu reconnaîtras la justesse de ton chemin à ce qu'il t'aura rendu heureux » Aristote
Wendoline
Ses pas la menèrent à un endroit particulier, elle s'aventura et ce qu'elle découvrit la ravit.

Ses yeux découvraient un tableau, un tableau digne d'un grand peintre tant les couleurs chatoyantes s'unissaient, se fondaient, vivaient là.... Un superbe jardin.

Aperçevant un banc, elle s'y assit et laissa ses pensées vagabonder. Elle savait qu'elle reviendrait et très vite, Blois lui avait prit quelque chose....Blois, ou ? ...

En tous cas c'était quelque chose qu'elle n'osait nommer tant c'était inattendu et soudain.

Elle ferma un instant les yeux, huma les odeurs mêlées de terre, de mousse et de fleurs.


Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile,
C'est doux, la nuit, de regarder le ciel.


Alors un doux sourire éclaira son visage et elle resta ainsi juste pour le plaisir des yeux et pour calmer les bruits de son coeur...
Jahelly
Lithanna est de passage à Blois où elle a eu un accueil des plus chaleureux.

Elle compte repartir le lendemain, mais voyant que sa besace maigrit a chaque passage en taverne,
elle décide de rester un jour de plus pour travailler. Le labeur ne lui fait pas peur, c'est une fille robuste malgré sa fine corpulence.
Et puis pendant qu'elle travaille elle peut au moins créer dans sa tête de nouveaux airs de flûte. Car ce qu'elle aime par dessus tout Lithanna, c'est la musique.
Elle jongle aussi, non pas qu'elle chante comme la plupart des jongleurs, elle c'est plutôt l'acrobatie.
D'ailleurs elle maitrise mieux les massues que la flûte, elle a commencé a jongler avec des cailloux alors qu'elle n'avait pas 10 ans.

La veille de son départ, elle passat une dernière fois en taverne, et quelle chance elle eut de rencontrer le propriétaire du jardin D'aspasie, Aurae de son prénom.
Quand elle fit part a Aurae de sa passion, il lui proposa tout naturellement d'exercer son art au théâtre d'Apollon, un lieu spécialement prévu pour ce genre
de spectacle. Elle était ravie, ca la changera un peu de la rue.

Le lendemain elle se rends donc a ce fameux jardin. Elle remarque que l'entretien est d'une qualité exemplaire, rien n'est laissé a l'abandon. On peut y trouver
des petits chemins et des grandes allées. Elle laisse ses pas la guider au gré des leur envie, cueillant par ci par là une petite fleur qu'elle laisse au coin de
ses lèvres.

Et c'est au bout de l'une de ces grandes allées que se dessine devant ses yeux le lieu tant attendu : le théâtre d'Apollon...

" y'a eu d'la rénovation par ici" se dit-elle.

Elle s'avance vers les gradins, les descends les uns après les autres, quelques gens sont assis là, des amoureux lui semble t'il. Une femme seule aussi, plongée
dans ses pensées.

Après une petite observation des lieux et quelques instants de réflexion, Lithanna descends sur l'estrade centrale. Elle y pose son baluchon, sa gourdasse a moitié
pleine de bière, en profite pour en boire une petite gorgée. Elle prends ses massues et commence son petit spectacle. C'est qu'elle est adroite cette Lithanna !
Pendant qu'elle jongle elle tourne sur elle-même, rattrape les massues dans son dos, elle est concentrée mais toujours avec un grand sourire.
Elle lève un genou, fait passer les massues en dessous,lève l'autre genou et ainsi de suite. Une petite fille aux belles boucles blondes la regarde,
les yeux écarquillés, tout sourire. Quelques gens viennent sur les gradins. Lithanna est dans son élément, elle est heureuse.

" fais attention, du monde arrive, n'fais pas d'erreur" pensa t'elle.

Elle prends un malin plaisir a prendre des risques, a essayer des choses qu'elle maitrise mal à son habitude, mais elle est tellement contente d'être là, dans ce
théâtre avec cet attroupement qui se forme, que les risques qu'elle prends se transforment en un joli spectacle, un des meilleurs qu'elle donne sans doute.

Ca fait maintenant un peu plus d'une heure que dure la représentation, elle salue la foule sous d'interminables applaudissements. Jamais elle n'aurait pensé donner autant de plaisir.

"merci" s'écria t'elle a la foule, "merci et a bientôt, je r'viendrai dans votre si belle ville"

Un homme vient lui tapoter sue l'épaule, elle se retourne :

"hey Aurae, contente d'te voir, comment ca va? J'vais r'prendre la route aujourd'hui, j'pass'rai a la taverne t'dire au r'voir"...

Aurae ne lui répondit pas tout de suite, elle rassemblat ses affaires et ils prennent la grande allée par laquelle elle était arrivée, elle se dit qu'il la raccompagne
jusqu'à l'entré du jardin.
Jmorelle
Ju revenait juste de taverne. Le coeur lourd. Elle y avait pourtant appris une magnifique nouvelle, mais ce soir, cela lui avait donné un coup de blues... Un mariage, c'est magnifique... Surtout deux êtres qui méritaient d'être heureux. Elle serait là pour eux, comme ils avaient été là pour elle dans les moments difficiles. Mais ce soir, elle avait besoin de se retrouver seule. Un mariage, mais encore une fois, pas le sien. Son coeur se brisait encore une fois... Elle repensait à sa vie depuis son arrivée à Blois. A David qui, elle l'avait espéré pendant si longtemps, la rendrait heureuse et la prendrait pour femme. Mais le destin en avait décidé autrement. L'oublier, elle n'avait jamais pu. Passer à autre chose, elle l'avait fait pour continuer de vivre. Un deuxième qui avait fait pareil. Sans explication. Et jamais il n'était revenu dessus. Elle n'avait pas compris non plus. Mais elle avait une telle envie de vivre qu'elle avait préféré encore une fois refermer cette plaie béante que l'on avait faite dans son coeur. Et un troisième, histoire difficile, qui avait, elle le pensait du moins à l'époque, fermé pour toujours son coeur. Elle se refusait à avancer davantage, par peur de souffrir encore, comme elle en avait trop souffert. Amoureuse dans l'âme la Ju? Pour sûr, oui.

Et puis, il lui avait déclaré sa flamme. Et cette flamme au début, elle ne voulait pas y croire la Ju. Trop étonnant pour être vrai. Comment un ami pouvait... Et puis... cela s'était imposé à elle comme une évidence... et... sans s'en rendre compte... Elle s'était laissée entraîner encore une fois par l'amour bien trop abondant dans son petit coeur. Et elle avait été heureuse.

Mais l'était-elle encore? Ces derniers mois avaient été difficiles pour l'un comme pour l'autre, une grosse période de doute, une longue séparation, puis de courts moments ensemble, et à présent, de nouveau une séparation. Pour lui, elle acceptait beaucoup de choses. Mais ce soir... Elle ne savait plus... Pourquoi pas elle... Elle qui l'espérait depuis toujours, qui rêvait de cette famille qu'elle fonderait un jour... Devait-elle encore y croire...

Son enseignement au séminaire lui ferait dire que oui, tout ce qu'elle avait lu sur Aristote et Christos, ce qu'ils avaient fait, ce qu'ils avaient apporté aux autres durant leur existence terrestre... Elle s'était engagée pour ses proches, mais ce soir, elle avait besoin d'une pause... Elle avait besoin de penser un peu à elle... Alors, elle s'était éclipsée de taverne, pour rentrer chez elle...

Ebène gambadait comme à son habitude joyeusement autour d'elle, ne se souciant pas le moins du monde de ce qui était en train de se tramer. Il avait débusqué un lapin dans la neige, et s'amusait à le pourchasser. La neige tombait drue, enrobant le village de son blanc manteau. Ju marchait lentement dans la neige, sa cape lui recouvrant le corps entier, capuche glissée sur la tête. Ses pensées étaient ailleurs, elle ne savait trop où, mais loin d'ici... A réfléchir à sa vie, à réfléchir à tout ce qu'elle avait appris dernièrement. Sypous l'avait vraiment intriguée. Mais quel exemple...

Ses pas la menaient malgré elle vers sa demeure. Elle n'entendait pas au loin les aboiements d'Ebène. Quelque chose s'était passé, et elle ne s'en était même pas rendue compte. C'est quand elle sortit machinalement la clé de chez elle - car depuis son ermitage elle avait repris l'habitude de fermer sa porte à clé - et qu'elle essaya de la glisser dans le trou de la serrure, qu'elle se rendit compte que ce n'était pas comme d'habitude. A croire que ce n'était pas la soirée.

La porte, comme toute la maison, se retrouvait à présent ensevelie sous la neige. Mais pas qu'ensevelie. Dévastée. Avec aucun homme à la maison pendant des mois pour l'aider, elle n'avait pas refait la toiture de chaume. Il avait fallu plusieurs longues journées de neige accumulées sur la paille pour faire s'écrouler le tout. Seuls les pans de murs du bas semblaient encore tenir, branlants, mais ils tenaient à peu près. Il n'aurait pas fallu une brise un peu plus forte pour que le reste s'écroule définitivement.

Elle sortit complètement de ses pensées. Toujours la main tendue en avant, la clé serrée entre ses doigts qui commençaient à geler, la jeune Blésoise contemplait - si on peut appeler cela comme ça - les dégâts. Sa maison. Plus rien. Fini. Elle se laissa tomber lourdement sur les genoux dans la neige, la clé glissa de ses mains et s'enfonça profondément dans l'épaisseur blanche qui recouvrait le sol.

Et là, les vannes lachèrent. Elle laissa ses larmes couler abondamment, sanglotant à chaque respiration qu'elle reprenait. Quand elle la reprenait. Elle resta là des heures durant, ses yeux embués cherchant en vain quelque chose sur quoi se reposer.

Et un signe apparut. Un signe clair. Ses prunelles s'étaient fixées sur un petit objet rectangulaire, de simple facture, mais dont l'odeur de cuir la transportait dans un autre ciel à chaque fois qu'elle le prenait en main. Son Missel, qu'elle avait eu à son entrée au séminaire. Avec beaucoup de textes dedans. Dont le Livre des Vertus.

Elle se leva, marchant de nouveau inconsciemment vers lui, grimpant par dessus les gravas, au risque qu'ils s'effondrent sur elle. La charpente vermoulue lui faisait dangereusement de l'oeil. Mais qu'importe. Son signe était là.

Elle l'attrapa, le frotta contre sa cape afin d'enlever la neige qui le recouvrait, puis le serra contre elle. Son livre. Sa vie, semblait-il... Le visage lourd, elle avait compris... Il était temps pour elle de partir. De sa besace, elle sortit sa craie de couturière, et sur le petit portail qui grinçait à chaque fois que l'on entrait dans le jardin de sa chaumière à présent disparue, elle grava ses quelques mots:





A présent, je n'ai plus rien. Le couvent m'attend.



Sans un regard, elle se retourna, tête baissée, puis reprit le chemin inverse. Un petit détour vers Aspasie. Ce lieu n'avait jamais été hostile pour elle. Un souvenir de cette bulle magique lui serait nécessaire. Elle poussa la lourde grille, et s'approcha du chêne centenaire. Là, une écorce, déjà à moitié arrachée, semblait l'attendre. Elle termina de l'extirper à son propriétaire, serra le bois dans sa main, avant de le glisser dans sa besace fourre-tout. Puis elle se signa et embrassa sa médaille noire et grise.

Elle sortit d'Aspasie, puis prit la route du couvent.

Cette nuit-là, une silhouette fine sous une longue cape noire quittait Blois pour s'enfoncer entre les flocons de neige, une espèce d'ours à ses côtés.

Une page se tournait...
Ninouchka
Samedi, il y avait eu deux ans que Ninouchka Ivanovna Volgorouky était arrivée à Blois, fatiguée, amaigrie, dépossédée de tous ses biens ou presque. Bien peu avaient échappé aux malveillants qu'elle avait rencontré entre Moscou et Blois.

Presque deux et ans et demi qu'elle avait quitté sa Russie, ce qui lui restait de famille, pour venir dans le pays de sa mère ...

Aujourd'hui, un coup de cafard énorme, le mal du pays, l'avait poussée à se rendre à Aspasie, pour pouvoir penser, pouvoir pleurer.

En marchant elle se remémora son enfance heureuse au pays des grands espaces, puis le massacre de son père sous ses yeux de gamine de 12 ans.

Cette mort avait été le début de toutes les souffrances. La ruine, puis l'obligation pour sa mère d'accepter l'aide matérielle des grands-parents de Ninouchka. Aide qui se payait en remarques constantes sur le caractère de Ninou, sur son comportement.

Il faut dire qu'elle avait été élevée à la dure par son père. N'ayant pas de fils, il voulait faire d'elle le maître de leurs terres et dans ce but il la laissait fréquenter les métayers, qu'elle apprenne le métier. Leurs fils lui avaient appris à se battre au bâton, à jurer, à siffler, à monter les chevaux à cru.

D'un autre côté elle avait été élevée dans le goût du raffinement, de l'élégance par sa mère qui voulait en faire une parfaite maîtresse de maison. Elle lui avait appris la gestion d'une "maison" comme elle disait. En disant cela, elle parlait aussi bien du personnel, que des armoires de linge de maison ou les garde-manger.

La petite fille qu'elle était ne s'y retrouvait pas toujours ! La seule chose qu'elle avait comprise était qu'elle ne pourrait pas vivre comme elle voulait, ni se marier avec l'homme de son choix.

Son adolescence moscovite chez ses grands-parents paternels avait été une longue suite d'efforts pour entrer dans le moule prévu. Que de larmes dans les bras de sa mère derrière tout ça ! Que d'impuissance dans le regard de sa mère quand elle pleurait !

C'était ça ou la rue, la faim, le froid ...

Puis sa mère était morte lorsqu'elle avait atteint ses vingt ans. Son grand-père avait jugé qu'il était urgent de la marier et il s'était mis en quête d'un parti digne de sa petite-fille.

Nina n'avait pas supporté cette idée et un matin elle avait quitté ce qui lui restait de famille pour devenir préceptrice chez un riche fourreur moscovite. Il voulait pour ses enfants une éducation "à la française" comme il disait.

Elle avait vécu chez lui comme en famille, bien traitée, gagnant correctement sa vie.
Jusqu'au jour où, les Mongols ayant une fois de plus pillé la ville, il avait voulu mettre sa famille à l'abri à Vienne.

Il avait dit à Ninouchka, qu'il était obligé de se séparer d'elle ses enfants ayant grandi, mais qu'elle pouvait voyager avec eux jusqu'en Autriche. Il savait que son rêve était de voir le pays de sa mère.

Ensuite, ce fut la peur, les nuits sans dormir, la faim parfois, l'apprentissage de la solitude et enfin la découverte de Blois.

La découverte aussi de l'amitié, de la douceur de vivre, d'un monde où les hommes étaient moins cruels, la terre plus fertile, le ciel plus clément.

Mais la mort faisait son oeuvre ici comme partout et Ninou avait renoué avec les larmes, avec la peur de tout perdre.

Dans sa grande bonté, le Très-Haut avait mis sur son chemin des gens formidables, des amis précieux et petit à petit ils avaient pris dans son coeur la place de sa famille.



Arrivée à ce point de ses pensées, Ninou se rendit compte qu'elle avait longuement marché, que la journée était très avancée et que la nuit allait bientôt tomber.

Elle se secoua un peu, chassant toutes ces idées cafardeuses et prise d'une subite envie de bouger, elle refit le chemin inverse au pas de course.

Elle arriva haletante aux grilles d'Aspasie. Elle s'arrêta un peu, cherchant son souffle, remettant de l'ordre dans sa tenue, vérifiant que ses cheveux étaient toujours bien attachés.

Elle passa le pont, s'attarda au milieu en regardant couler le fleuve, puis rejoignit sa maison pour faire son bagage.

Elle entamait aujourd'hui un tour du Duché, de son Duché
Mayaradalaba
Maya visitait la ville qu'elle connaissait un peu mieux à présent... Elle ne pu se retenir de franchir l'enceinte du fameux jardin de Blois.
Ses premières impressions furent égales aux échos qu'elle en avait eu... de la couleur, bien qu'en cette période, les fleurs n'étaient pas nombreuses, les seules qui survivaient à cette fraîcheur n'en étaient que plus belle.

Maya marchait très lentement pour profiter de ces beautés, des petits pas légers pour ne pas briser ce silence.
Bien emmitouflée dans sa pelure, le regard un peu dissipé, elle admirait les abords du chemin.

A un croisement, elle se posa sur une pierre, remonta les genoux pour y appuyer le visage et le regard dans le vague, elle se prit à songer...
Songer à ses amis de Sancerre qui venaient de surmonter une période difficile, à ceux qui avaient perdu un peu d'eux même, aux râleurs perdus quelque part dans ce Royaume, à ceux qui lui manquaient et qui lui manqueraient.
Puis le soleil prenant l'avantage sur les sombres nuages, son esprit prit une même direction plus gaie, son nouveau projet, ces nouvelles rencontres...

La vie était ainsi faite... Les cicatrices ne guérissent jamais mais il fallait apprendre à vivre avec... les apprivoiser en quelque sorte.
C'est ce qu'elle s'efforça de faire pendant de longues heures, assise , le regard figé dans le néant, une grimace remplaçant un sourire, un rictus chassant une moue de tristesse et ainsi de suite...
Toutes ces émotions devaient rester ici . Elle devait laisser ses mauvais sentiments pour repartir allégée.

Un bruit l’enlevèrent à ses pensées. La nuit était tombée.
Maya se redressa, mit une main sur sa dague, prête à se défendre. pas bouger surtout… pas bouger…
Un regard à droite, à gauche… rien, personne.
Immobile, à l’affût d’un nouveau bruit elle sursauta lorsqu’un chaton surgit d’un buisson.
"Rhhhooo tu m’as fait peur toi!" Elle lâcha sa dague pour tendre sa main vers le félin
« Bshibshibshibshi , mais je te reconnais toi » Le chaton ronronnait tout en se frottant à sa main.
Maya souriait, ravie de revoir cette petite boule beige.

Elle resta quelques instants en sa compagnie à le caresser, jouer avec des branchages mais la nuit se faisait de plus en plus noire et lui fallait reprendre la route.

A contre cœur, elle se releva et commença à marcher. Un dernier regard vers le félin..
C’est avec une grande joie qu’elle le vit accourir jusqu’à ses pieds en miaulant.
Maya comprit ce qui l’arrangea « tu veux que je t’emmène? »
Elle l’attrapa et lui fit une place bien au chaud sous sa cape. « Allez en route!!! »
Il ne lui restait plus qu’à lui trouver un nom.
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