Fantou


Elle errait dans les rues, un petit papier froissé dans sa main serrée, le visage noyé de larmes... Elle errait au hasard des rues dans cette ville inconnue... Elle errait les pieds devenus plus lourds que des enclumes, les genoux fléchissant parfois.... Le soleil qui brillait haut dans le ciel ne parviendrait pas à réchauffer son coeur qui venait d'être pris dans les glaces, il battait parce que la vie est tenace...
Les gens pressés dans les rues la croisaient sans la voir, d'autres jetaient sur elle un regard interrogateur, certains tentaient un geste vers elle mais elle continuait à marcher comme un automate vers... Rien... Elle n'allait vers rien...
Dans sa main elle tenait ce petit papier froissé, dans sa main glacée aux doigts crispés sur ce petit billet chiffonné, ce billet qui lui brûlait la main, dans sa main ce billet qu'elle serrait si fort, dans sa main elle tenait la pire des nouvelles, son amour loin d'elle, son amour se meurt, elle ne sera pas auprès de lui.
Que n'était-il aller chercher le repos ailleurs que chez ces moines, leurs nonnes infirmières, les médicastres n'avaient pu venir à bout du mal qui l'avait obligé à ce séjour...
Il y a quelques jours, lui avait annoncé son retour pour très bientôt, elle avait entrepris ce voyage, ils devaient se rejoindre, aller à la rencontre l'un de l'autre...
Ses pas chancelants et irréguliers qui lui donnaient l'allure d'une femme ivre la conduisirent vers une sorte de grand portail dont un des vantaux était ouvert, elle regarda un jardin s'offrait à sa vue.
Elle y entra et suivit une allée entre des parterres de fleurs, de grands arbres faisaient bruire leurs ramures, elle regarda toute cette nature qui éclatait de vie, lui aussi il aimait à jardiner, il avait accompli des merveilles dans leur maison, leur maison....
Elle arriva près d'un espace où il y avait des rosiers, certains avaient des fleurs simples aux pétales odorants, il lui disait les noms des roses, mais à cet instant aucun nom ne revenait à sa mémoire seul le sien tournait dans sa tête....
Comment la vie pouvait-elle faire ça lui arracher celui qui était la seconde partie d'elle-même alors qu'elle était si loin de lui ? Est-ce ainsi que leur dieu Aristote aimait ses enfants ? Pourquoi le soleil continuait-il à briller de la sorte, continuait-il de chauffer alors que dans son coeur lourd il faisait froid ?
Elle longea une allée qui s'enfonçait sous les arbres, il lui revint l'image du grand et vieux chêne où elle allait si souvent méditer, même son chêne aujourd'hui lui était refusé. Il était là-bas dans la forêt de la ville où son amour se mourait loin de ses bras. Elle s'approcha d'un arbre au tronc imposant et vint y appuyer son front brûlant, puis elle s'adossa au tronc et se laissa glisser à ses pieds, elle resta ainsi roulée en boule comme un animal blessé, les sanglots agitant son corps, elle resta longtemps dans cette position, quand son corps fut épuisé elle glissa dans le sommeil, la tête enfouie dans ses mains dont l'une tenait toujours le papier qui l'avait brisée, elle n'était plus qu'une poupée de chiffons, pauvre petite marionnette dont on venait de couper les fils....
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Les gens pressés dans les rues la croisaient sans la voir, d'autres jetaient sur elle un regard interrogateur, certains tentaient un geste vers elle mais elle continuait à marcher comme un automate vers... Rien... Elle n'allait vers rien...
Dans sa main elle tenait ce petit papier froissé, dans sa main glacée aux doigts crispés sur ce petit billet chiffonné, ce billet qui lui brûlait la main, dans sa main ce billet qu'elle serrait si fort, dans sa main elle tenait la pire des nouvelles, son amour loin d'elle, son amour se meurt, elle ne sera pas auprès de lui.
Que n'était-il aller chercher le repos ailleurs que chez ces moines, leurs nonnes infirmières, les médicastres n'avaient pu venir à bout du mal qui l'avait obligé à ce séjour...
Il y a quelques jours, lui avait annoncé son retour pour très bientôt, elle avait entrepris ce voyage, ils devaient se rejoindre, aller à la rencontre l'un de l'autre...
Ses pas chancelants et irréguliers qui lui donnaient l'allure d'une femme ivre la conduisirent vers une sorte de grand portail dont un des vantaux était ouvert, elle regarda un jardin s'offrait à sa vue.
Elle y entra et suivit une allée entre des parterres de fleurs, de grands arbres faisaient bruire leurs ramures, elle regarda toute cette nature qui éclatait de vie, lui aussi il aimait à jardiner, il avait accompli des merveilles dans leur maison, leur maison....
Elle arriva près d'un espace où il y avait des rosiers, certains avaient des fleurs simples aux pétales odorants, il lui disait les noms des roses, mais à cet instant aucun nom ne revenait à sa mémoire seul le sien tournait dans sa tête....
Comment la vie pouvait-elle faire ça lui arracher celui qui était la seconde partie d'elle-même alors qu'elle était si loin de lui ? Est-ce ainsi que leur dieu Aristote aimait ses enfants ? Pourquoi le soleil continuait-il à briller de la sorte, continuait-il de chauffer alors que dans son coeur lourd il faisait froid ?
Elle longea une allée qui s'enfonçait sous les arbres, il lui revint l'image du grand et vieux chêne où elle allait si souvent méditer, même son chêne aujourd'hui lui était refusé. Il était là-bas dans la forêt de la ville où son amour se mourait loin de ses bras. Elle s'approcha d'un arbre au tronc imposant et vint y appuyer son front brûlant, puis elle s'adossa au tronc et se laissa glisser à ses pieds, elle resta ainsi roulée en boule comme un animal blessé, les sanglots agitant son corps, elle resta longtemps dans cette position, quand son corps fut épuisé elle glissa dans le sommeil, la tête enfouie dans ses mains dont l'une tenait toujours le papier qui l'avait brisée, elle n'était plus qu'une poupée de chiffons, pauvre petite marionnette dont on venait de couper les fils....
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