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[Rp ouvert] l'Auberge du Chat Perché

Soren
Ainsi, elle avait refusé mon godet de vin. J'hésite. Dois-je lui dire qu'il y a un début à tout? Dois-je lui décrire les sensations que l'on ressent lorsque ce liquide rouge vient jouer avec notre palais, réveiller le sens du goût en roulant sur la langue? Dois-je lui décrire tout le plaisir que l'on ressent lorsqu'il coule dans la gorge? Bah! Après tout ce n'est pas à moi que revient la responsabilité de faire son initiation… Celle-là tout au moins car oui, je lui enseignerai comment on croise le fer.

Quand à moi, les jambes allongées et croisées, la tête penchée en arrière, je savoure cet alcool qui vient réveiller en moi des envies plus masculines! Ah maudite blessure! J'aurais bien pris une épée, une hache, un gourdin ou autre pour aller me défouler un peu, apaiser ce trop-plein de vitalité que j'ai en moi. J'ai besoin de bouger. L'inaction me consume petit à petit. Je ne suis pas fait pour l'oisiveté, elle rend mon âme mélancolique. Finalement, ce vin est mauvais car il n'arrange sans doute pas la situation! Maudit vin va! Mais pourquoi n'ont-ils pas amené de la bière à la place.

Soudain c'est l'étincelle, visiblement. Elle s'approche de moi. Elle me regarde droit dans les yeux. Cela me trouble. Je ressens le besoin de détourner le regard, mais je ne le puis. J'y perdrais toute crédibilité. Et pourtant le risque est là. Bien là. Ses yeux enfoncent ses griffes autour de mon âme. Subtilement. Sans aucune violence apparente. C'est paradoxal? Oui, ça l'est. Ce que je ressens est paradoxal. Ma dernière réplique a fait son chemin dans son esprit. C'est à moi de jouer maintenant. Je lui dois bien ça.

Je me relève, m'assois plus convenablement sur cette chaise inconfortable. Je tends un bras vers elle, et je m'étonne des paroles que je prononce inconsciemment. On dirait que c'est un autre Soren Eriksen qui discoure. Et pourtant, il n'y a qu'un scandinave dans la pièce.


Veux-tu prendre place sur mes genoux?

Moi? C'est moi?!?!?!? J'ai une soudaine envie de passer mes bras autour de sa taille, dans un geste protecteur. Enfin…. je le crois.

Oui fillette, je suis comme toi. Sous des dehors un peu rustre, je suis de noble ascendance. Mon père a des terres dans le nord du Jutland. Et toi, de quel coin du royaume viens-tu? Où sont tes terres? Champagne? Provence? Guyenne? Touraine?

Je prends le médaillon qu'elle porte à son cou et le fait rouler entre mes doigts.

Mes connaissances en héraldique d'ici sont bien trop insuffisantes pour le deviner par moi-même.

je relâche mon emprise sur le bijoux. Au passage, ma main vient involontairement effleurer la peau de son cou. Je me tourne vers la table, détache une cuisse de poulet et la porte à ses lèvres. Elle doit avoir faim.

Tu sais, ça serait bien meilleur arrosé de vin…

Le vin ! For fanden, la voilà la cause de mon trouble de tout à l'heure. Je n'ai pas l'habitude de boire du vin, et cela ne me va pas. Pas bien du tout même!

Mon père n'a pas de filles… Juste deux fils survivants. L'ainé hérite des terres. Le cadet? Il lui sert pour resserrer ses alliances… Il lui sert de fille en quelque sorte. Mon père a arrangé un mariage entre la fille d'un obscur voisin et son deuxième fils. Mais vois-tu, ce fils, lui, ne voit pas la vie en rose… mais en rouge et en noir! La donzelle a beau être jolie et pas trop sotte, elle n'est point à mon goût car je ne ressens rien en sa présence.Et elle…. Elle ne me trouve pas assez blond! Pourtant, elle n'est pas du genre à désobéir à son père et se plierait à ce mariage. Moi pas!

Je prends un instant pour l'observer. Elle est si proche. Elle n'a rien d'une princesse scandinave, non… Elle est… avenante. Pour une fillette, je dirais même qu'elle est belle. Et elle est aussi… attirante.

Céder à mon père? Non! Qu'avais-je comme autre choix dans ces conditions? La mort ou… le bannissement. J'ai choisi la deuxième solution. Quitter les terre que j'aime le plus au monde… ce coin de paradis. C'est joli le Jutland tu sais. Un jour, si tu le souhaites, je t'y emmènerai et je te ferai visiter les plus beaux recoins de MON pays. Oui, j'ai choisi le bannissement à la mort… et je me demande si en fait, je n'ai pas choisi le bannissement comme une façon plus facile de trouver la mort.

Je baisse la tête, la détourne d'elle. Nous avons à peine effleuré le repas servi.

Il serait temps de manger un peu tu ne crois pas? Tu dois avoir une fin de loup! Pendant ce temps, tu pourras me dire si ton père t'a déjà présenté à celui à qui il t'a promis en mariage? Est-il beau au moins? Vaillant? Courageux ? Et futé?

"Tu danseras avec les lames, entre les lames... et je te guiderai à chaque pas. Je serais ton partenaire de danse."
Loh
Sur ses genoux? Sa proposition me paraît absurde. Une jeune dame ne s’assoit guère sur les genoux d'un homme. Je n'ai plus cinq ans! Pourtant, j'accepte. C'est comme si je n'avais pas le choix. C'est plus fort que moi.

Nous sommes proches l'un de l'autre. Nous l'avons déjà été dans le passé, lorsque je prenais soin de ses blessures. Lorsque mon tissu humide et désinfecté passait avec douceur sur les plaies ouvertes de ses bras musclés. J'en avais profité pour m'approcher de lui. Par chance, il était encore inconscient. Du bout de mes doigts fins, j'avais tracé les contours de son visage rugueux. J'étais ensuite descendue sur une bosse au niveau de son cou. Étrange, je n'en possédais point. Et pour finir, son torse avait subi une attention toute particulière. Il était incroyablement musclé. C'était terriblement excitant car je ne cessais de regarder la porte d'entrée. A l'affut d'une sœur outrée. Ou au réveil potentiel de "mon" guerrier. Cette fois est bien différente. Il est conscient. Et il me parle.

Je le toise alors qu'il tripote mon médaillon doré. Il se confie à moi. Il me raconte une partie de son histoire. C'est bien la première fois. Est-ce le vin? J'ai déjà vu un groupe de sœurs saoules. Elles ont dansés une salsa endiablée, jonglant avec des bougies de prières, croyant que personnes ne les voyait. Mais je me faufilais partout. Je voyais tout. Ou presque! C'est bien pour cela que je refuse d'en boire. Je serais capable d'actes incontrôlés!

Je sens son souffle sur mes cheveux, dans mon cou. Il me frôle légèrement de ses doigts en reposant mon bijou. Je ferme furtivement les mirettes. Je me sens euphorique. Quoique...

- " Pourquoi serai-je de noble ascendance? Je ne sais même point ce que ce médaillon signifie! C'est peut-être une simple sculpture d'orfèvre de mon père! Je ne sais guère si j'ai un père ou une mère! Je ne possède rien! Même point une parcelle de terre! Encore moins un mari ou une promesse de ce genre!"

Beaucoup de négation. Je repense à mon "rêve". Je secoue la caboche pour chasser le tout.

- " Non, je n'ai point faim! Et tu ne m'emmèneras jamais dans TON pays! Ce sont des paroles en l'air puisque tu désires te débarrasser de moi! "

Hors de moi, je me lève. Je manque de perdre l'équilibre sous la rapidité de mon mouvement. Je me rattrape de justesse à une de ses jambes masculines. C'est avec lui que je désire me marier! Il ne comprend rien à rien celui-là!

- " Je n'ai nul besoin d'une gouvernante! Je sais me débrouiller seule! Je n'ai besoin de personne! Encore moins de toi! "

Mensonges. Ah les femmes et leurs sautes d'humeur! Je me dirige pour sortir de la chambre, ne lui accordant aucun regard. Brève hésitation. Mon ventre gargouille de plus en plus bruyamment. Je pique un morceau de saucisson et de pain encore chaud. Et je file à l'extérieur comme une étoile en ouvrant la porte de bois, passant comme une Reyne frustrée devant la propriétaire de l'auberge.
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Marjo270496
Marjo sursauta en voyant la petite furie débarquer dans son entrée ! Décidément c'est mouvementé en ce moment ! Elle regarde la jeune femme qui grelotte maintenant dehors, s'arme d'une couverture et d'un chocolat chaud et va la rejoindre.

- Ça va mzelle ? Vous allez attrapé la mort dehors comme sa ! Déja que vous aviez pas l'air en forme tout a l'heure !

Elle lui posa la couverture sur les épaules, lui donna le chocolat chaud et l'invita a s’asseoir avec elle sur un banc enneigé.

- Je suppose que c'est a cause du mssieur du Jutland que vous êtes sortie comme sa ? jvois pas d'autres possibilités ! Ha ces hommes tous pareil jvous dit !

Elle lui sourit.

- Vous êtes pas obligés de me raconter ein !

Elle sortie une flasque de liqueur de sa poche et en bu une gorgée pour se tenir chaud puis après un moment d'hésitation elle ajouta :

- Jpeux rentrer aussi si vous voulez réfléchir seule tout ça... enfin jconnais.

Elle sourit de nouveau.
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Loh
- " Non, restez... "

La boisson chaude entre mes mains est délicieusement onctueuse et réconfortante. Cela me rappelle le couvent. Même si je n'ai jamais bu un liquide aussi savoureux. Le chaud et le froid se mélangent. Tant dans ma tête qu'au niveau de mon corps.

- " ...s'il-vous-plaît. "

Je plonge mon regard dans le sien. Elle me sourit.

- " Je vous remercie pour la couverture. Vous ne me connaissez guère pourtant. Vous êtes si gentille... "

Je lui souris en retour. Je plonge à nouveau mes mirettes en direction du breuvage. Mes doigts fins s'y trémoussent à cause de la chaleur intense.

- " Dites-moi? Qu'est-ce que je bois? C'est la première fois. C'est délicieux! Et que buvez-vous? Je suis curieuse!"

J'y trempe une nouvelle fois mes lèvres avec empressement, laissant une marque chocolatée sur le haut de ma bouche. Munie d'un regard presque ahuri, je regarde la Belle Dame.

- " Les hommes, comme vous dites! Je l'aime et il n'est même pas foutu de... "

Je me rends compte de ma confidence. J'agrandis les mirettes. Je dois avoir une tête de hibou ayant trempé son bec dans une flaque de boue! Je ne dis mot. Nous nous fixons. Je regarde mon godet pour la énième fois. Je me cache dans la couverture si généreusement offerte. Le visage surtout. Et je bois en un "slurp" plutôt bruyant. Je grimace légèrement car il est encore très chaud.

- " Et vous, êtes-vous amoureuse? Dois-je vous appeler "Dame?" "
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Marjo270496
- D'accord je reste alors ! Et pis la couverture c'est normal si je laisse mes clients mourir de froid je suis pas payer !

Elle rit.

- C'est du chocolat chaud, un ami m'a donné la recette et moi euhh jboit de la liqueur mais jvous conseil pas c'est super fort ^^ ! Vous inquetez pas je suis curieuse aussi !

Elle sourit doucement.

- Ha amoureuse... Oui moi je suis fiancée et non pas de dame, Marjo suffit !Mais vous en faites pas jsuis sure qu'il se rendra compte de sa bourde !

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Loh
- " Dites, je peux vous tutoyer? Dis, je peux goûter la liqueur? "

Mon minimum d'éducation m'empêche de la lui chiper des paluches. Je ne bouge plus. De la buée sort de ma bouche. J'ai toujours trouvé ça amusant car le nuage condensé peut prendre des formes abracadabrantes lorsque l'imagination est suffisamment débordante. C'est mon jeu préféré. Avec les nuages.

- " Tu ne diras point au guerrier que je suis amoureuse, hein? Je ne désire point qu'il le sache. Oh non, je ne veux point! Ça serait gênant! "

Je tourne à nouveau mon visage vers elle. Je suis très sérieuse. Mes joues s'empourprent. Pourtant, je ne ressens aucune gêne. De la confiance émane d'elle. Est-ce le ton de sa voix? Est-ce parce que nous parlons de fillette à Dame? D'ailleurs, je déteste ce sobriquet. Ça me rend si jeune! Je suis une jeune dame!

- " Ça sera notre petit secret... "

Je réfléchis, le regard océan dans le vague. Celui-ci se décale légèrement pour regarder derrière la propriétaire, vers la droite.

- " Comment se sent-on lorsqu'on est amoureux? "
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Marjo270496
- Bien entendu que tu peut me tutoyer ! et euhh vi si tu veut, mais en boit pas trop sa saoul très trèèèès vite !

Elle sourit et lui donne la flasque.

- Notre petit secret d'accord sa me va j'aime bien les secrets ! Mais il est pas un peu vieux ? En fait... On s'en fiche jsuis mal placée pour parler je suis sortie avec beaucoup d'homme bien plus vieux que moi ! On dirait pas mais jsuis pas très vieille ! Mais j'ai deux enfants ! Sa non plus sa se voit pas j'ai bien récupéré mes formes ^^ ! Heureusement sinon sa se verrai vu que jsuis assez ptite.

Se dit qu'elle raconte sa vie la... bah comme d'habitude quoi...

- Amoureuse ? Bah jsais pas trop sa dépend des personnes moi quand jsuis amoureuse j'ai envie d’être tout le temps près de la personne... De prendre soin d'elle... Qu'elle m'aime en retour aussi !

Elle sourit.

- Mais c'est pas toujours joyeux on est triste quand la personne et loin et pis parfois la personne elle a pas les yeux en face des trous et elle voit pas qu'on l'aime alors faut essayer de lui montrer tant bien que mal. Et souvent a la fin t'en a marre et tu lui hurle ton amour a la figure et pis tu pris pendant qu'elle reste figée de surprise.

Elle rit de sa légère plaisanterie c'est vrai qu'elle la fait plusieurs fois ça.
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Loh
Ça brûle le gosier et ça réchauffe le ventre à la fois. Cette petite flasque me laisse perplexe. Je la regarde longuement après avoir bu une gorgée. Car une seule suffira. Ma vision se brouille légèrement. Mais je n'en dis mot. Hors de question de lui dire que j'ai trouvé le liquide fortement arrosé!

- " Même pas mal! "

Je dois avoir une drôle d'expression sur le visage car elle sourit sans dire mot. J'enchaîne vocalement. A mon tour.

- " Tu es très belle Marjo! Et pas vieille du tout! "
- " Quel âge ont tes enfants? Sont-ils plus jeunes que moi? "
- " Des hommes plus vieux? Plus vieux comment? Beaucoup plus vieux? "
- " Est-il gentil avec toi, ton amoureux? Te demande-t-il de t'éloigner, lui aussi? "


Je me rattrape en babillards. Je chantonne presque en parlant.

- " Et sais-tu où je pourrais m'adresser pour ce médaillon que je porte autour du cou? Tout le monde ne cesse de m'en parler. Je ne comprends rien... "

Je décolle une de mes mains du gobelet fumant pour la porter à mon tour de cou d'un air absorbé. La couverture posée sur mes épaules glisse un tantinet, me découvrant en partie l'épaule gauche.

On a envie d'être près de la personne. On a envie de prendre soin d'elle. On cherche à se faire aimer en retour. On est joyeux et triste à la fois. On est haine et amour. C'est ce que je ressens...

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Marjo270496
Marjo sourit d'autant plus en voyant la couleur de joues de Loh a cause de la boisson.

- Ma fille a cinq ans et mon fils presque sept mois. Il sont très jeunes ! A voui voui beaucoup plus vieux ! pas loin de l'age de mon père ! Oui mon amoureux est gentil mais il est assez maladroit au fait désolé pour l'aut fois il a dit qu'il va s'excuser ! pourquoi voudrais t'il que je m'éloigne ? Le guerrier veut que tu t'éloigne ?

Elle est curieuse aussi la Marjo après tout !

- Pour ton médaillon adresse toi a un noble plutôt parce que les ignorants comme moi pourront pas te dire grand chose.

Elle remit la couverture correctement sur l'épaule de sa jeune amie.

- Tu veux qu'on aille a l’intérieur ?
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Soren
Ainsi donc elle ne connait pas grand chose de ses origines. Oui, elle semble sincère. Mon regard légèrement embué par les vapeurs d'alcool la détaille de fond en comble. Il se noie un instant dans ses yeux bleus azur. J'ai un mal fou à rester à la surface. Ne pas succomber. Ne pas se laisser submerger. Rester en contrôle de la situation. Devant moi, le pichet de vin diminue. Je bois trop, beaucoup trop. Mes idées prennent un tantinet trop de temps à se former dans mon esprit. Je cligne des yeux pour retrouver ma lucidité. Je veux lui répondre mais une drôle d'envie s'empare de moi. J'ai envie de l'embrasser. J'ai envie de coller mes lèvres dans son cou, de les faire glisser jusqu'à son menton. J'ai envie de caresser son nez avec le mien, de mordiller le lobe de ses oreilles. J'ai envie d'effleurer ses lèvres avec les miennes, de les déposer à la commissure des siennes. J'ai envie de les happer et de les relâcher tout de suite. Oui, envie… J'ai trop d'envies sans aucun sens! Je détache mon regard de ses mirettes pour regarder droit devant une mouche qui semble s'acharner sur un vieux crouton de pain.

Ce médaillon ne ment pas. Il porte les armoiries de ta famille. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Et si tu n'as pas de promis eh bien…

J'essaie de contrôler le ton de ma voix. Elle pourrait trahir l'inconcevable, l'irréel, l'incroyable, la déraison.

Tant mieux! …. pour toi!

Un nouveau godet de vin. J'ai besoin d'oublier, de me redonner une contenance, de distraire mon esprit de ses pensées actuelles. Son ton monte. Elle s'emporte. Elle se lève et quitte la pièce en furie. Mon esprit est embrumé, bien trop engourdi pour réagir promptement. J'ai l'impression de me retrouver dans un rêve alors que entouré d'ennemis qui m'assaillent de partout, je chercher à fuir à toute vitesse. Mais tout est au ralenti autour de moi. D'ailleurs, quand j'essaie de courir, l'ennemi gagne du terrain, et quand je marche, je maintiens la distance avec lui. Étrange… J'arrive enfin à me lever. Je bondis à sa poursuite.

Fillette! Où cours-tu ainsi?

Mon ton est péremptoire. Je lui parle comme si je parlais à mes soldats. Accoudé à la balustrade, je la vois dévaler l'escalier en furie!

For fanden! Quelle mouche te pique donc?

Je ponctue cette phrase par un coup de poing violent sur la rambarde de bois devant moi. La douleur à la poitrine refait surface. Un deuxième coup de poing vient s'abattre sur le bois. Cette fois, il est animé par la colère qui monte en moi… La colère contre une douleur fulgurante qui n'a rien à faire ici! Il devient inutile de me lancer à sa poursuite. Je le sais. Je ne la rattraperai pas. Pas dans cet état. Et puis, même si je la rattrapais, que lui aurais-je dit ? Le broc d'eau près de la porte de la chambre attire mon regard. Il a une faculté extraordinaire ce broc. Il est capable de focaliser toute la haine qui m'anime en ce moment, toutes les frustrations que je ressens. Et celles-ci se traduisent par un coup de pied qui envoie valser l'objet dans l'escalier. Celui-ci rebondit sur une, deux trois marches en déversant son contenu en chemin.

Ah les femmes alors! Elles et les humeurs! Et leur force n'est pas proportionnelle à leur âge! Oh non!

Je ne suis pas en colère, je suis haineux. Pourquoi? Je n'en sais rien? A quoi m'attendais-je ce soir? Qu'espérais-je donc? Pourquoi donc tant de haine en moi? Qu'est-ce qui la cause? Je rentre dans la chambre, et d'un geste rageur, je claque la porte pour la refermer. Le geste est violent. Il a de l'amplitude, trop d'amplitude. Je ressens une déchirure au niveau de la poitrine. Au même endroit. Toujours ce même endroit. La douleur qui survient alors est intenable. Elle inonde mon corps jusqu'aux orteils, jusqu'à la racine des cheveux. Un voile rouge obscurcit ma vision. Le rouge. Je cherche à prendre appui sur la table devant moi. Celle-ci branle sous mon poids. La blessure s'est ré-ouverte malgré les coutures d'Ananké. Le pansement de la médicastre est vite imbibé de sang. Ma vision s'assombrit. Le noir. Mes deux mains sont appuyées sur la table désormais. Elles tremblent. Les forces me quittent. Je défaille. Je lutte pour garder les yeux ouverts. Je lutte… mais le combat est inégal. Soudain je m'affale telle une masse sur le sol. Un bruit sourd résonne dans toute la pièce. Ma tête cogne contre le sol de chêne. J'essaie de la relever. Aux ténèbres s'ajoute maintenant le brouillard. Tout est flou. Flou est sombre. mes membres tremblent quelques instants et je sombre dans l'inconscience. Au rouge a succédé le Noir. Le rouge et le noir. Le noir et le rouge. L'état de conscience a complètement disparu. En moi dominent deux sensations : la peur qui prend la forme de cauchemars insistants et la douleur.

Le rouge s'écoule sur le sol pendant que le noir prend le contrôle de mon esprit. En ce moment, je ne danse plus avec les lames, entre les lames. Plus de danse. Fini la danse. Pour combien de temps?
Enelia
La petite blonde n'avait pas oublié du tout qu'elle allait apprendre à une jeune demoiselle, l'art de manier le rouleau à pâtisserie... sans pour autant que cela ait un rapport avec la cuisine.
C'est en sautillant joyeusement qu'elle arriva finalement à l'auberge du Chat Perché. Mais tiens donc, qui est là dehors ? Mais c'est Jojo, avec la jeune amie à l'allure si altière ! Un sourire s'étala sur les lèvres d'Enelia, qui, armes en main, se précipita vers elles. Non sans s'étaler lorsque son pied heurta une pierre saillante. Se redressant, couverte de terre et de neige mêlées, le sourire toujours aux lèvres, elle s'avança plus lentement vers les deux jeunes femmes.


- Bien le... Mais est-ce le jour ou le soir ?

Il fallait bien l'avouer, Enelia était du genre... distraite. Voir très distraite.

- Mais vous êtes là ! C'est merveilleux ! Seriez-vous prête pour un petit cours de Défense Contre Les Forces Du Mal ? Plus communément appelé... hommes.

Elle sourit. Elle avait avalé un troubadour ou quoi ? Bah, elle n'aurait peut-être pas du manger ces abricots à l'armagnac. "Mais vous verrez, lui avait dit sa cuisinière. Il y a trois gouttes d'alcool là dedans ! Il vous faudrait ingérer le pot en entier pour que ça fasse de l'effet !" Justement... Elle avait englouti le bocal sans même s'en rendre compte. Elle grimaça. Être enceinte et s'empifrer de fruits imbibés d'alcool n'était peut-être pas recommandé. Elle leva les yeux au ciel, joignit les mains et murmura un "Pardon Seigneur...", tout sauf repentant.
Elle tendit un rouleau à pâtisserie à Loh, puis un autre à Marjo, au cas ou elle veuille se joindre au cours.


- Vous avez une cible ? Quelqu'un - ou quelque chose - sur qui frapper ?
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Loh
Aller à l'intérieur? Trop tard...

- " Oh Enelia! "

Je souris aux deux dames. Elles sont comme deux mamans. Ou deux grandes sœurs. Je me sens comme une enfant de huit ans protégée à leur côté, c'est assez étrange. Il faudra que je le leur confie un jour. Mais point tout de suite! Dans cinq coups de rouleaux à pâtisserie, au moins!

- " Quelque chose sur qui frapper... "

Je zieute à gauche. A droite. Devant. Derrière. Non, c'est le mur de l'auberge ça! En haut. Un pigeon? Trop haut! En bas. Mes pieds... Je suis leur prolongement. Des pattes. Deux pattes jaunes. Un popotin dodu. Une énorme paysanne aux bottes jaunes? Non, elle a des plumes la bestiole! Une énorme paysanne s'étant battue d'arrache-pied avec une dizaine de hiboux? Non, ça lui colle au corps. Mmh, regarde mieux. Un poulet! Ou une poulette, au choix!

- " Une volaille, là! Pour se faire la farine! "

Les hommes viendront par la suite. UN homme viendra par la suite.

- " Tu participes Marjo? "

D'une main, j'empoigne celle de la concernée, laissant tomber la couverture de mes épaules. Cette dernière atterrit sur le banc neigeux. Je la revêtirai plus tard. Et de l'autre, celle d'Enelia, tenant l'ustensile de cuisine comme je le peux.
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Soren
Tout s'obscurcit...tout se voile... et tout réapparait. Clair... L'air est empli de poussières. C'est l'été, un été chaud et surtout très sec. Les milliers d'hommes et les centaines de cavaliers trainent avec eux ce nuage de poussières. Je les vois arriver de loin. Ils sont nombreux. Plus nombreux que nous. Ils sont aussi lourdement armés. Le combat va être rude même si nous avons l'avantage du terrain du haut de cette colline.

Les étendards de chaque parti flottent au vent tant de notre côté qu'en face. Ma lame est aiguisée. Mon corps est prêt. Hier, j'ai pris le temps de me détendre, d'étirer mes muscles, de les assouplir, d'aiguiser ma rapidité, mon agilité et ma dextérité. Tu danseras avec les lames, entre les lames.Silencieux comme une ombre. Souple comme une anguille.

Devant, l'armée ennemie s'est arrêtée et se met en ordre de bataille. De notre côté, les premières lignes se sont aussi formées. Le nombre contre l'avantage du terrain. Un silence effrayant fait suite au brouhaha d'avant. Un silence qui présage de l'intensité des combats à venir. Et soudain, un cor sonne. Puis deux. Puis trois. Un a un les colonnes ennemies se mettent en branle. Ils avancent au pas. Les ordres sont lancés ici et les flèches se mettent à pleuvoir. En face le pas s'accélère. Les cris des hommes fusent de partout. Ils crient pour se donner du courage. Les premiers combattants tombent. Ils ne ralentissent même pas la charge qui est enclenchée. Le choc est imminent. Les arcs tombent, les épées et les haches sortent. Et soudain, c'est le choc!

Le métal vient heurter le bois des boucliers. Aux cris de rage succèdent les cris de douleur. L'air se gorge de poussières, encore plus de poussières, et le sol s'emplit de rouge. De rouge sang. Les lignes si compactes il y a peu commencent à se disloquer. Les ennemis se mêlent l'un à l'autre. Il devient difficile de discerner les belligérants de chaque camp. Notre première ligne de défense est sur le point de céder sous le nombre. Il va être temps de leur envoyer un peu de renfort. Il va être temps de danser... La peur est plus tranchante qu'aucune épée. Un danseur d'eau voit avec tous ses sens. Intrépide comme une louve...

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Marjo270496
- Ho ! Ene ! Déja là ?

Elle la zouilla puis pris le rouleau a pâtisserie.

- Euhh mais pas les poulettes... Un bon sac de farine plutôt ? ais dites vous avez pas entendu du bruit venant de la haut ? Faudrait ptet qu'on aille voir nan ? Le mssieur du justland a ptet un problème ? Ou cassé quelque chose ?

Se dit que si le guerrier a casser quoi que se soit elle va l'étriper.
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Loh
Je feins la chose avec une innocence incroyable.

- " Hum... je n'ai rien entendu moi! Ça doit venir de la grosse poule! Cela ne fait pas des bruits sourds les volailles? Pour se prévenir entre elles d'un danger imminent? "

J'agrandis mes mirettes océans. Je les fais briller volontairement. Cela marche? Oui, non? Je finis par croiser les bras. Je boude un tantinet.

- " En tout cas, je ne monte point là-haut! Allez-y! Je reste ici dans ma couverture! Je ne veux guère le voir! "

Puis j'ajoute, un ton plus bas. Pour moi-même. Ma main déviant involontairement vers le bijou doré.

- " Ça sera une occasion pour moi d'aller demander à un noble ce que signifie ce médaillon... mais où trouver la noblesse?"
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