Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>

[Rp ouvert] l'Auberge du Chat Perché

Marjo270496
Marjo était partie faire des courses pour pouvoir nourrir tous ses locataires, elle avait acheté un gros potiron pour faire une soupe qu'elle porta tant bien que mal jusqu’à la cuisine puis rangea tout les autres nombreux ingrédients pour le repas. Elle commença a couper son potiron pour sa soupe quand un pigeon arriva dans sa cuisine. Réaction typique de propriétaire elle essaya de faire fuir l'animal avant de voir le message.

- Oust, ous... Oups !

Elle s'essuya les mains sur son tablier, pris le message et le vit destiné a Soren.
Le temps de se rappeler la chambre elle grimpa les escaliers puis toqua a la porte.


- Ouhouh... Y a quelqu'un ? C'est Marjo ! J'ai une missive pour Soren !
_________________
Loh
Robe? Et si je lui dis que j'en ai une, va-t-elle me voir différemment? Je ne cause plus. J'écoute. Je hoche de la caboche. C'est limite si je ne pose pas quelques doigts le long de ma tempe droite en un angle droit du bras, les pieds joints avec sévérité et sérieux. Je suis décidée à apprendre! Même si je n'y connais rien de rien. Ça promet!

Un arc. Quel magnifique œuvre! Je l'observe, épatée, faisant glisser ma main sur le bois lisse. Il semble sculpté à certains endroits. Pendant ce temps, mon professeur s'active à me vêtir comme une guerrière. Je note tout dans le moindre détail. Du moins, j'essaie! Car je ne peux voir ce qui se passe derrière ma tête.

Syu parle. Je l'écoute. Et surprise! Ma tignasse ondulée se retrouve agréablement lacée de cuir. De ma paluche libre, je la survole de mes doigts fins. Tout ceci est nouveau pour moi. Une chose est certaine, j'espère ne jamais m'habituer à rien. Il n'y a rien de pire que l'ennui et la monotonie.

- " Oui madame! Euh... Syuzanna! "

Je lui souris en remerciement. Je cours chercher la dague à laquelle je tiens tant. Et que je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser. Je la faufile dans son fourreau. Je la garde en main. Mon bâton de bois y passe aussi. Dans la même main. Je commence à devenir chargée. Arc, dague, bâton. Une cape noire épaisse en étamine atterrit sur mes épaules avec maladresse. En espérant qu'elle soit suffisamment épaisse.

- " Je suis prête! On peut par... Marjo? Tu sens le potiron dis donc! Une missive pour Soren? Il n'est pas ici. Il doit très certainement courir les femmes! "

Je soupire d'exaspération, d'agacement. Je ne voulais pas parler de lui. Mon amie la propriétaire n'y peut évidemment rien. J'ai un mal fou à cacher mes émotions. Surtout celles le concernant. Pour me faire pardonner, je lui souris en tentant de me détendre.

- " Je peux l'emporter avec moi et la lui donner plus tard si tu le souhaites. Promis, je ne l'ouvre pas! "

Je suis terriblement curieuse. Ou amoureuse, tout simplement?

- " Tu ne sais pas d'où elle peut provenir cette lettre? "
_________________
Syuzanna.
Syu la regarde, et constate avec plaisir que les traits de son apprentie sont empreints d'une soif d'apprendre. Elle sourit, et s'apprête à sortir, lorsque Marjo débarque avec une lettre pour un prétendu Soren. Elle glisse un regard vers Loh, et comprend immédiatement que cet homme est le protecteur de l'adolescente. Soren... Elle fait rouler le prénom entre ses lèvres, le répétant à plusieurs reprises à voix très basse. Il fallait qu'elle retienne cette identité.

Chassant ses pensées d'un mouvement de tête, elle se tourne vers Marjo, et attrape le poignet libre de Loh pour l'empêcher de s'emparer de la missive. Elle a senti la déception, la tristesse même, dotée peut-être d'une pointe de désespoir, dans le ton de son élève, alors que celle-ci suppose que le Danois est parti courir les femmes.


- Attendez donc son retour, pour la lui remettre. Nous devons partir dans l'instant.

Elle entraîne Loh hors de la chambre, et s'arrête brusquement.

- Tu as prévenu cet homme que nous partons en forêt ?

Elle ne sait pas pourquoi, mais elle suppose immédiatement que ce n'est pas le cas. Elle jette un coup d'oeil par la fenêtre. La nuit est presque tombée. La Lune, ronde et pleine, apparait déjà dans le ciel. Il ne faut pas qu'elles tardent, où elles n'y verront plus rien.
Rapidement, elle sort de sa gibecière, une bout de parchemin vieux comme le monde, et un morceau de charbon. Elle tend le tout à Loh.


- Ecris lui où tu es, et avec qui. Puis nous partirons.
_________________
Loh
Le vélin est proche de mes doigts. Fort proche. De plus en plus proche. De plus en plus loin. Elle s'éloigne?! Syuzanna! Son prénom reste en suspens sous ma langue. Je me laisse faire. Je lui ai promis obéissance. Je ne lui en veux pas. "Seurn" ne doit pas encombrer mon esprit avant nos cours. Je lance un signe de caboche affirmatif à Marjo. Mon guerrier ouvrira la missive plus tard.

Je baisse les mirettes vers le sol propre de l'auberge. Évidemment que je ne l'ai pas prévenu! Je n'ai aucune excuse. C'est bien pour cela que je ne relève pas sa remarque. Je soupire discrètement. Et mince! Il faut vraiment que j'apprenne à cacher mes émotions!

J'empoigne les deux objets qu'elle me tend. Je les observe durant quelques secondes avant de commencer à écrire. Je n'ai jamais utilisé un charbon. Toujours à la plume. Pas le temps de chichiter! A la réflexion! Au crayon!




Seurn,

Je suis partie en forêt avec Syuzanna. Elle va m'apprendre à chasser et à me défendre. Ne t'inquiète pas. Je reviens vite.

Loh

Le message est court, bref et concis. J'ai voulu ajouter "me défendre contre toi". Mais je me suis ravisée à la dernière seconde. Syu n'apprécierait peut-être guère. Je souris alors sans me cacher en lui tendant le parchemin.

- " Voici! Est-il correct? "
_________________
Syuzanna.
Syu lit le message. Parfait. Il n'y a rien de plus à dire. Elle sourit à son apprentie, et descend les marches menant jusqu'à la salle principale de l'auberge. Derrière le comptoir, elle avise deux saucissons, restés à sécher là. sans un mot, elle les attrape et les fourre dans sa gibcière. Elle y ajoute une miche de pain, et dépose à sa place, quelques écus. Elle n'a pas le temps de procéder normallement.
Sortant à grandes enjambées de l'auberge, elle désigne à Loh la cîme des arbres, à peine visible d'ici, à cause des hautes maisons à colombages qui bouchent la vue.


- Nous allons sortir du village rapidement, puis nous courrons jusqu'à la forêt. Essaye de me suivre sans ralentir.

Elle s'engage alors dans la rue, son carquois lui battant la cuisse. Elle se faufile parmi les passants, chose rendue aisée grâce à sa petite taille et sa silhouette mince. Elle s'assure au fur et à mesure, que son élève la suit toujours. Le vent frais fait voleter les quelques mèches qui lui tombent le long des joues. Elle accélère un peu l'allure. Les animaux ne les attendront pas.

Une fois sortie du bourg, elle ferme les yeux quelques instants, puis les rouvre, scrutant le chemin devant elle.

- Bien. A partir d'ici, il va falloir courir.

Elle montre le ciel enflammé par les rayons du soleil couchant.

- Nous n'avons plus guère de temps. En route.

Et elle se mit à courir en direction de la forêt
_________________
Marjo270496
Marjo avait donc repris sa lettre et était redescendu. Prise d'un soudain éclair de génie elle pose une pancarte sur son comptoir avant de retourner a son potiron :



La patronne est en cuisine si besoin
Soren si tu passe viens me voir j'ai une missive pour toi


Satisfaite elle retourna donc à sa cuisine.
_________________
Soren
Loh a écrit:
...Soren? Il n'est pas ici. Il doit très certainement courir les femmes!


La nuit commence à tomber lorsque je m'approche enfin du chat perché. Quelle journée! Je m'en souviendrais longtemps de cette journée. Je n'ai jamais été aussi fatigué qu'aujourd'hui. Courir la donzelle est éreintant. Que dis-je la donzelle... la cochonne oui! Elle n'avait pas l'air aussi retors sous ses airs si enjoleurs, mais elle m'a fait suer! J'ai passé tout mon temps à courir après elle! Quand je croyais l'avoir enfin étreinte, elle dandinait des fesses pour s'extirper de mes bras qui voulaient la maintenir solidement serrés contre moi. On s'est roulé dans la boue elle et moi. Et elle riait, elle riait! Tellement fort que je ne savais plus par moment si elle riait ou si elle grognait. Elle me regardait de ses yeux noisettes pendant que je lorgnais sur ses fesses en me demandant si ce n'est pas de ce côté que résidait la solution à mon problème.

J'ai essayé toutes les techniques : lui dire des mots doux à l'oreille, la flatter dans le sens du poil, lui faire mon regard le plus charmant possible. Je suis même allé jusqu'à lui montrer mes cicatrices... mais rien n'y fit. Elle ne s'est pas laissée faire. Il a fallu que je demande l'aide de compagnons, trop heureux d'être payés en retour d'une telle tâche. On a quand même dû s'y mettre à quatre pour arriver à nos fins. Et quand enfin, on a réussi à la coincer contre le mur, le paysan est arrivé pour nous dire qu'on s'était trompé de cochonne. Celle-là n'était pas encore prête pour passer à la casserole. C'était la mère dont il fallait qu'on s'occupe!

Finalement, j'ai abandonné le travail sans demander salaire. Ah ça non! On ne m'y reprendra plus à postuler pour un emploi où il faut abattre un cochon! Je suis mercenaire que diable! Pas paysan! C'est décidé, je vais entrer dans la milice communale de Compiègne. C'est certes moins bien payé, mais c'est un travail bien plus tranquille et bien plus dans mes cordes.

Je suis crotté. Je sens le purin et je suis fatigué. Je ne suis pas malheureux de pouvoir enfin prendre un bon bain et me reposer. Heureusement que toute cette aventure n'a pas aggravé ma blessure à la poitrine. Elle semble en bonne voie de guérison. Finalement, la médicastre orientale a fait du bon travail. Tous mes remerciements dame Ananke! J'attends juste votre opium... pour passer à autre chose.

Mon regard est soudain attiré par deux ombres qui quittent l'auberge. Hum... elles me paraissent louches, patibulaires. Je les suis du regard. Par les milles enfers de Hel, se peut-il que cette frêle silhouette guerrière là soit... Loh ?!?!?!?!? Et qui donc l'accompagne?!?!?!... La saxonne!!!!! Que traficotent-elles encore ces deux-là? L'affaire me parait louche. Je les vois se fondre dans la foule et malgré le bon bain qui me tente tant, je décide de les suivre.

Ma tâche est assez aisée.Je me faufile entre les vendeurs de saucissons, les marchands d'étoffes, les montreurs d'ourse et les faux-monnayeurs...enfin je veux dire les usuriers. Qu'ont-elles en tête? Où vont-elles?

Mais... mais.. ne voilà t-il pas qu'elles se mettent à courir! For fanden! Courir?!?!?! Après cette journée de travail? Bah! Quand il le faut.. Je préfère encore ça à passer trois jours à chercher Loh à droite et à gauche dans toute la Champagne!

_________________
Loh
Je la suis. Cinq. Six. Sept marches. Oh la voleuse! Ah non, elle y laisse des piécettes. Une Grande Dame d'honneur! Mmh du saucisson! A l'ail? Au marcassou? Qu'importe! J'y gouterai certainement plus tard! Et quoi de mieux que de l'accompagner d'un quignon de pain frais du matin! Dommage qu'il n'y ait pas de beurre salé.

Nous sortons de l'auberge. Marjo est retournée en cuisine. Toutefois, l'odeur de potiron nous poursuit quelques secondes à l'extérieur. Il fait bien plus frais icilieu. Le nez me picote. Je m'emmitoufle dans ma sombre cape laineuse pour acquiescer par la suite à mon professeur. Bref signe de caboche décidé.

Elle est rapide. Elle est agile. Elle est coquine! Hum, non, ceci est hors propos! Je tente de la suivre du mieux que je peux. Même si je suis menue et frêle, je n'ai pas l'habitude de zigzaguer aussi rapidement entre les personnes. Surtout lorsqu'une grosse dame tient un énorme panier en osier et qu'elle me l’envoie dans les côtes à l'instant où je passe. Comme par hasard! J'aime les carottes mais si on peut éviter d'avoir la botte dans les mirettes, c'est encore plus agréable! Est-ce la même villageoise que l'autre jour? Elle semble avoir la même forte poitrine. Regarde devant toi Loh sinon... trop tard! Je danse très contemporainement sur toute une flopée de billes multicolores. Saleté de gamins, ils sont dû les oublier avant d'aller se coucher! On arrive enfin à la sortie du village. Quel soulagement! Syuzanna a-t-elle vu l'intégralité de mes péripéties? Je ne l'espère pas!

Nous nous stoppons. Je suis essoufflée. Elle, pas du tout. Le ciel est enflammé d'une nouvelle animosité. Comme s'il prévenait les animaux de notre venue. La forêt nous toise de loin. Ma protectrice repère notre chemin. Quoi? Courir?! Après ce... cette aventure au village? Bon...

Heureusement que mes pensées sont gardées de moi sinon elle me prendrait pour une belle greluche cette saxonne!
_________________
Soren


Auberge du chat perché, en pleine nuit, après être sorti de la forêt de Compiègne.


Enfin de retour! Il était temps! La soirée dans la forêt a été mouvementée. Loh, Syu et moi-même, nous nous sommes faits attaqués par une bande de malfrats sans prétention. Vainqueurs de ce combat, nous en sortons avec plus de questions que de blessures. J'observe Loh quand elle franchit le seuil de l'auberge. Elle n'est plus la même que quand elle l'a quitté tout à l'heure. Elle a quitté le monde de l'enfance pour entrer brutalement dans celui des adultes. Avec force et violence. Tuer un homme, même pour défendre sa propre vie, est toujours difficile. Quand c'est le premier, cela devient une véritable épreuve. La fin du voyage a été silencieuse. Nous devons être fatigués tous les trois. Il n'y a qu'un chose à faire ce soir: se coucher.

Sur le comptoir, j'aperçois un message. Je reconnais l'écriture de Marjo. Tiens, ce message m'est destiné... Je comprends, enfin.. j'imagine. Marjo a du recevoir la réponse du couvent de la Mère Sérénité. Je suis curieux de preuve connaissance de son contenu, mais il est tard. Marjo dort sans aucun doute... ou bien elle se trouve dans les bras de son amoureux. Dans un cas comme dans l'autre, inutile de la déranger. Je le récupérerais demain ce message!

Les escaliers sont pénibles. Ma blessure me fait mal. Je jette un coup d'oeil du côté de la poitrine. J'ai de la chance, la plaie ne semble pas s'être ré-ouverte. J'en suis heureux. Dans la chambre, je ne prends même pas le temps de me laver. Je sens le purin de cochon, je le sais, mais ça attendra bien demain pour disparaitre. La botte gauche vole du côté de la fenêtre. La droite, elle, atterrit près de l'armoire de chêne, là où Loh a entassé ses trésors. La chemise et les braies? Au pied du lit! Je m'allonge, me tourne vers l'extérieur du lit. Demain sera un autre jour.... Bonne nuit Loh!

_________________
Marjo270496
Marjo arriva tôt le matin elle a du ménage a faire, Léo dans les bras et Esmé sur le dos, les enfants sont fatigué, elle aussi, en l'absence de Lud elle doit tout gérer seule. Elle leur aménage un endroit ou dormir a l'accueil, comme ça elle peut les surveiller et les allonge tout les deux. Elle les regarde un instant, ce qu'elle est fière de les avoir ! Elle sourit,toute seule dans la pénombre et dépose un baiser sur leur front.
Elle allume ensuite quelques bougies et retrouve son mot sur le comptoir. Ha oui, c'est vrai elle avait oublié. Elle jette le mot il ne sert plus a rien elle est la, et tapote machinalement la poche de son tablier où elle a précieusement rangé la missive, il ne faudrait pas la perdre elle prend sa mission très a coeur.

Après quelques secondes de répits elle attrape un seau va le remplir d'eau dehors et va dans la salle a manger en le portant comme elle peut. Elle le pose et souffle un bon coup puis y rajoute quelques liquides qui permettent de rendre plus propres. Prend une serpillière la trempe dans le liquide glacé et la jette sur le sol. Elle frissonne et essuie ses mains sur son tablier avant de s'armer d'un bâton et de s'en servir pour bouger la serpillière.

_________________
Syuzanna.
Il est tard. Marjo dort. Nul besoin de la réveiller. Elle se saisit d'une clef, après s'être assurée que la chambre est voisine de celle de Loh, et escalade les marches le plus silencieusement qu'elle le peut. Elle jette un coup d'oeil à son allure. Elle est pleine de sang. Elle se dirige vers la salle d'eau, fait voler ses habits, et se lave rapidement, se débarassant de sa peinture bleue, de l'hémoglobine, de toutes ses salissures. Du moins celles qui sont à l'extérieur. Les salissures internes, elles, ne partiront jamais. Elle avise dans un coin de la salle, une longue chemise blanche, et la revêt. Elle lui descend jusqu'en dessous des genoux.
Quittant les quartiers d'eaux, elle pénètre dans la chambre, et s'allonge doucement sur le lit. Les grands ouverts, elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle est assaillie de questions et de souvenirs mêlés.
Qui sont ces hommes ? Cela ne ressemble pas à Blaine. Il est plutôt du genre à enfoncer une hache dans le dos qu'à payer des amateurs. C'est un traître, mais pas un lâche.
Et s'ils sont là pour Loh ? Cela ne plait peut-être pas à tout le monde, qu'elle retrouve sa famille. Elle est l'héritière d'une terre, et qui sait si un cousin éloigné ne désire pas ladite terre ?
Peut-être est-ce pour Soren ? Il n'a pas dit qu'il n'avait pas d'ennemis, après tout.
Elle laisse ses pensées dérivées, et fermant les yeux, et revoit le sourire de Duncan. Les yeux bleus de Duncan. Les cheveux bruns de Duncan.
Et puis la bataille, le sang, les hurlements, la violence partout. Alors qu'autrefois la plaine était verte. L'herbe grasse sous ses pieds nus alors qu'elle court vers la rivière en riant, poursuivie par Duncan et Callum. Elle a dix ans, et son père est absent. Ils se jettent tous les trois dans l'eau glacée.
Elle a quinze ans, et elle sautille dans l'herbe de la plaine, alors que Duncan est allongé près d'elle. Il la regarde bondir et elle voit que les yeux du jeune homme brillent. Elle ne comprend pas, alors, que c'est le regard d'un homme qui l'aime.
Elle a dix-huit ans, et elle est promise depuis deux ans à Duncan. Elle se sent bien, heureuse. Est-ce qu'elle l'aime ? Elle ne sait pas, personne ne lui a appris à aimer. Se battre, boire, hurler, courir, tuer, ça oui, elle sait. Aimer, c'est trop difficile.
Et puis le jour de la bataille. Duncan que l'on attache à une corde. Son regard d'azur qui ne la quitte pas. Puis l'homme qui soutient Duncan le lâche brusquement et...


- DUNCAN !

Son propre hurlement la tire de son cauchemar. Elle se redresse, couverte de sueur et frigorifiée. Elle quitte le lit et va coller son front contre la fenêtre glacée. Quelle heure est-il ? L'aube n'est pas loin de se lever. Le ciel rosit très légèrement par endroit.
Elle soupire, et quitte la chambre. Elle retrouve ses vêtements en tas, dans la salle d'eau. Elle réenfile ses bas, ses bottes, ses armes, son kilt, change de chemise. Tressera ses cheveux plus tard. Resserre les liens de son protège-bras. S'habiller ainsi la fait se sentir en sécurité. Ses formes sont dissimulées par la large chemise. Elle ressemble presque à un homme, si l'on exclue la longue chevelure de feu et les traits délicats de son visage. Ressembler à un homme, parce qu'être une femme cause bien trop de douleur.

Elle descend lentement, doucement, sans bruit. Se servant auparavant une chope de bière, elle s'installe dans un coin sombre de la taverne.
Elle attend que le jour se lève, que la vie reprenne, et l'éloigne de la nuit.

_________________
Soren
Il a dormi d'un sommeil profond… mais court! Très court! Trop court… Il se sent encore fatigué mais il n'arrive plus à fermer les yeux. Ce il, c'est moi! Oui moi… Loh est encore endormie elle. Je tourne mon regard vers elle. Je l'observe un instant dans la pénombre. Est-elle en danger? Est-ce elle qui était la cible des brigands ou Syu? Je n'ai pas la réponse à cette question. Je ne l'aurais pas avant un long moment sans doute. Pourtant j'ai besoin de savoir. Ce n'est pas qu'une simple curiosité mal placée, c'est un besoin…vital!

L'odeur de cochon me prend soudain au nez. Encore cette odeur? Plus jamais je ne travaillerais dans un champ ou avec des animaux. Je suis Soren Eriksen, fils de Erik Larsen, duc du Jutland. Mon métier, c'est celui des armes. Manier l'épée, esquiver les coups, commander et diriger. C'est cela qu'on me demande. Ça n'a rien à voir avec l'abattage d'un cochon! Aussi têtu soit-il!

Inutile de rester plus longtemps allongé, je ne retrouverais plus le sommeil. Par delà la fenêtre, je vois poindre le paradis solaire à l'horizon. Le paradis solaire… Comme beaucoup de danois, l'aristotélisme est ma religion… mais je trouve les anciennes croyances si attirantes. Odin, Thor, le Walhalla, le marteau Mjolnir, Fenrir le loup gigantesque, Hel… Il n'y a pas à dire, cela avait de la gueule!

L'eau dans la bassine est froide. Très froide. C'est l'hiver après tout. Je me suis débarrassé de mes vêtements. Tous mes vêtements! Sans aucune exception. Accoutrement naturelle pour un nordique. J'ai besoin d'une toilette complète. L'eau fraiche me revigore. Le savon noir m'ôte enfin cette odeur de bête domestique. J'aurais bien plongé dans un lac gelé après avoir transpiré un peu avec des pierres chaudes. Dommage, ce sera pour une autre fois!

Je m'habille rapidement. Décent, je peux enfin descendre dans la salle commune. Marjo est affairée à faire un peu de ménage. Le plancher avait visiblement besoin d'un peu de nettoyage. Je suis gêné. Faut-il avouer à Marjo que nous sommes responsables de toute cette neige sale qui s'est incrustée sur son plancher? Dans un coin de la salle, je vois Syu, pensive. Je m'arrête devant Marjo, lui tape sur l'épaule. Je lui souris et lui demande de venir rejoindre Syu. J'ai besoin de leur parler à eux deux.


Bonjour Syuzanna! Vous êtes bien matinale ce matin après cette aventure nocturne! Dîtes-moi, comment trouvez ma nouvelle odeur corporelle? Vous préférez celle-là ou celle du cochon?

Je souris. Mieux vaut bien commencer la journée. Un peu de détente ne fera pas de mal.

J'ai invité Marjo à se joindre à nous car nous avons besoin de l'aide de tous.

Je prends le temps de résumer les faits de la nuit passée. Je n'oublie rien. Ni le chevalier sans pitié, ni la fibule avec les mystérieuses noires inscriptions.

Enquêtons mais discrètement. Il doit y avoir pas mal de monde qui passent au chat perché. Essayons de voir si quelqu'un n'aurait pas un indice à nous fournir. Marjo… Il se peut que certains malotrus s'infiltrent dans ton auberge. Je comprendrais que tu désires que nous partions pour éviter trop de casse...
_________________
Loh
A peine rentrée, je me love dans mes couvertures. Sur ma couche. Je ne prends nullement la peine de me laver. J'ai heureusement pris soin de poser mes armes, bottes et affublement encombrant dans un coin de la pièce. Imaginez l'inconfortabilité sinon! Je suis vidée de toute force. J'entends à peine Seurn s'installer non loin de moi. Je ferme les yeux. Mon souffle se fait plus calme. Plus régulier. Plus posé. Mes muscles se relâchent.

Une grenouille. Verte. Entre ses pattes, un luth. Elle chantonne. Elle est guillerette. Elle sème du bonheur. Entrant dans un village. Les habitants sont des animaux, haut sur pattes. Ils la regardent tous. Pour commencer à suivre la danse. Naturellement. Les quelques plantes également. Les objets en font de même. Tout le monde fredonne. Ils sautillent vers la forêt. De Compiègne? La grenouillette mène la troupe de bardes. C'est étrange. Un animal ne peut jouer d'un instrument. Pourtant l'ambiance est si naturelle. Si entraînante! Une scène improvisée vient les accueillir. Comme par sorcellerie. Créée de fleurs, d'ailes de libellules et de plumes. Je me réveille ensuite en sursaut. Les océans grands ouverts. La mélodie encore en tête. Pourquoi ce rêve? Je suis toujours épuisée. J'ai le dos en sueur. Je me sens fébrile. Je ne sais si le soleil est haut dans le ciel hivernal. Mes mirettes crient grâce. Lentement. Malgré moi. Mon corps retombe sur les draps sales. Sans demander son reste. La grenouille enchanteresse vient à nouveau me troubler. C'est reparti pour un tour de manège. Qui attrapera la floche? Le cochon fourmi? La taupe en costume? La cigale violoniste?
_________________
Marjo270496
Marjo sursaute quand une grosse main s'abat sur sa frêle épaule. Ouf ce n'est que Soren ! Faut pas lui faire des peurs pareilles a la Marjo ! Le rejoindre ? oui d'accord elle arrive. Elle pose son bâton et prend dans ses bras Léo tout juste réveillé avant de se glisser derrière le comptoir près d'eux et de faire chauffer le lait pour son fils.

- Je suis d'accord pour enquêter ! Et les malotrus je les fiche dehors a coups de pieds dans le derrière ! Vous mettre a la porte ? Ha nan jamais ein ! Faut pas s'inqueter pour le grabuge j'ai l'habitude !

Elle sourit. Pas question de mettre ses amis dehors, elle les aiment bien !

- Au fait Soren ! j'ai une missive pour toi !

Elle sort la lettre de sa poche et la lui tend.
_________________
Syuzanna.
Les yeux dans le vague, elle sort de sa torpeur en entendant Soren lui adresser la parole. Elle s'extirpe de ses songes, et lui adresse un radieux sourire. Alors qu'il lui demande s'il sent bon, elle se lève et va le humer de près. Nouveau sourire radieux, jeu du soleil dans ses roux cheveux laissés libres. Elle se sent d'humeur folâtre tout à coup. Folâtre et innocente.

- Je préfère nettement cette odeur-ci.

Elle sourit en reprenant place. Elle voit Marjo et ses enfants s'approcher, la salue d'un signe de tête, et observe ses enfants. Le plus petit semble lutter entre sommeil et éveil.

La Saxonne reporte son attention sur sa bière. Elle n'y a même pas touché. Elle songe, un bref instant, à ce que Soren lui a dit, l'autre jour. Devenir elle-même. Elle lui lance un étrange regard, mais ne dit rien. Elle devrait le faire, oui. Pour Loh, pour lui apprendre les bonnes manières.

Enquêter ? Avec plaisir ! Elle aime bien ce genre d'activité.


- Il faut que nous soyons discrets, oui...

Elle s'observe dans le reflet de la vitre. Discrète ? Son allure est loin de l'être. Pourvu que Soren ne lui reparle de la robe ! Et que Marjo oublie cela aussi...

- Vous auriez un quelconque plan de manoeuvre en tête, Soren Eriksen ?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)