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Une jeune fille à la recherche de sa famille...

Dans la famille Masselet je demande...

Coccygrue
Ce qu'il y a de bien dans la vie (parfois) c'est son ironie, les renversements de situation qui s'y produisent.
Coccy - il y a peu - fut étonnée d'appartenir à part entière à une famille. La mort de la grand-mère dont elle s'occupait l'avait jetée dans le doute le plus absolu. Et c'est en fouillant le coffre vermoulu de la vieille, à la recherche de quelques écus malodorants, que son regard mordit un parchemin sur lequel était retranscrit un extrait d'acte familial du Livre des Raisons.

Quelle surprise de découvrir en bas du feuillet son nom : Coccygrue Masselet. Pas curieuse mais indiscrète, elle entreprit avec difficulté la lecture complète du sus-dit parchemin.
La vioque qui pourrissait désormais dans un cul de basse fosse, était donc Berthe Masselet. Pas de vieux de la vieille inscrit.
Aurait-elle donc forniqué avec le Saint-Esprit la brave femme ?
Remontant le haut de feuille elle lut :




Fils Perrin Masselet habitant Laviron. Pas de nom de sa grâcieuse.
Ayant pour chiares : Tristan Masselet résidant à Saint-Claude et Coccygrue Masselet à Belle Herbe.


Ô divine surprise ! Ainsi avait-elle un père et un frère. Elle qui avait un goût de vache solitude dans la bouche. Mais qui aller voir ?
Elle opta pour le frangin ; plus près.

Fourrant le précieux feuillet dans sa besace, excitée comme une mort de faim, elle s'empressa de sceller son baudet et entreprit le court chemin reliant Belle Herbe à Saint-Claude.

Alors ça va revivre ? Continuer encore un peu ? Le ciel avec le soleil qui lui sied à merveille ? Et si son frère la rejetait ?

Elle préféra ne pas y penser. Après tout elle avait passé sa vie avec une vieille falote et désabusée, les cannes bouffées par les eaux trop froides et la santé par les ennuis. le genre " pas de bol " sur toute la ligne. Quand il y avait du vent, c'était sur sa trogne que les échelles prenaient leur envol, et quand il y avait des morpions quelque part, la mamé se grattait toujours en premier.
Elle était terriblement gâteuse la vieille. Coccy la rentrait et la sortait ; chaque soir et chaque matin. Un bol de soupe quand il lui tombait un oeil. C'était facile, à partir du moment où elle lui coinçait entre les mains le Livre des Vertus au Chapitre de l'Eclipse, elle faisait chier personne. S'il pleuvait trop fort ou si elle pissait sur elle, la jeune fille la carrait près de l'âtre et attendait qu'elle sèche.
La belle vie quoi pour l'ancêtre.

Conjurant le sort elle se fout à rigoler comme une bossue chatouillée par le sonneur de cloches de Notre dame de Paris.

Remise quelque peu de ses émotions, elle s'accorde un moment de répit dans ses pensées, comme les morts de la guerre ont droit à leur minute de silence.

L'aurore pointe le bout de son museau quand elle se pointe à Saint-Claude. Une petite pluie fine tapisse comme un frisson l'air frais de cette nuit exceptionnelle. la voilà qui poétise maintenant la naufragée.
Hélant un droulet passant par là, elle lui demande où crèche Tristan Masselet. Apprend du même coup qu'il est marié avec une nobliaute, qu'il a des moutards...bien sa veine ça tiens à Coccy, pour peu que sa moitié en ait un autre dans le tiroir et douze autres dans les réserves génitales de son mâle, elle se voit bien transformée en nourrice plénipotentiaire.


- Ma foi se dit-elle. le jeu en vaut la chandelle quand même, allons voir...

Mémorisant les explications du petit gamin, la pécore entreprend un chemin à flanc de montagne au pied des sapins Jurassiens. Elle respire un grand coup et se pointe devant la porte d'un pittoresque chalet...

Tôt quand même pour actionner la cloche qui surplombe le préau. Avec des gestes précautionneux, elle s'appuie contre le chambranle de la porte qui grince, prête l'oreille...ça moufte pas dans la piaule...deux trois pas de plus et elle colle sa portugaise contre une fenêtre.
Minutes émouvantes de découvrir quelque chose de nouveau. le symbole du mystère, ouvrir une porte, pousser une fenêtre c'est fort. Parce-que au départ une fenêtre c'est conçue pour abriter et cacher. Ensuite parce-qu'elle s'ouvre progressivement et que l'on a pas une vision totale de l'endroit inexploré.
Elle zieute un oeil...voit rien. Bon...attendre...ne pas s'affoler. Réfléchir.

Ses pensées patinent. fallait qu'elle étudie la situation. Elle se met en alerte auditive encore une fois ; ça ronflait dur dans la demeure. Des clameurs formidables ; à deux voix. ben en voilà au moins quelques-uns qui oubliaient les merderies existentialistes.

Alors ? Les réveiller ou pas ? Là était la question. Finalement elle opta pour le premier choix.


- Toc toc toc...

Et puis attendre l'inattendu. Une longue plage de silence s'écoule. Les ronflements ont cessé.
Tristan_masselet

Huit jours à se peler sur les remparts , à se prendre dans les flancs le vent qui suit le chemin de ronde , huit jours à s'asseoir sur la pierre dure et froide , et ne manger que de la nourriture de campagne : jambons , brésis et autres pains séchés . Et puis , pas d'alcool , hein , le maire l'avait dit : ouvrez les deux yeux , mais voyez pas double !

Ah il en avait rêvé de sa couche , le duvet épais qui vient chapeauter le gros matelas de laine dans lequel on s'enfonce comme une pierre dans la neige fraîche . les draps de lin , un peu rapeux , qui vous enserrent comme une main rugueuse .
Et au fond de la chambre le feu qui ronge doucement une bûche, dans des cliquetis doux et rassurants , le rougeoiement de la braise qui transforme en ombres gigantesques les objets familiers ...

Oh , ils n'avaient pas eu le temps de trop admirer la flambée , après un bouillon gras et bien chaud , quelques chopines du vin de leurs vignes (celui que Starkel n'avait pas emmené dans sa taverne ..) , Anne et lui s'étaient livrés à quelques échauffements avant de tomber l'un contre l'autre enlacés dans un voyage au pays des merveilles et des rêves .

Le rêve illumine sa nuit bien mieux que lune pleine :

Il rêve qu'il court sur le Peu de Laviron , voir si les sorcières qui sont sensées y mener sabbat ont laissé des traces ... il court avec une petite fille dans les champs de la Combotte , et montent sur l'âne du père Devillers qui les emmène dans une folle cavalcade , braiements en prime , jusqu'à ce que coups de cul et encolure baissée , ils finissent dans l'herbe moelleuse en riant aux éclats ...
Tristan sourit dans son sommeil , et se rendort en rivalisant de par ses ronflement , avec le braiement de l'âne du père Devillers ...

Mais le bouillon gras lui pèse sur l'estomac ... Après huit jours de garde , et de presque jeûne , en prendre quatre bolées , c'était abuser ...

Le cauchemard arrive : de la neige partout , un ciel gris et grave ... son père qui parle avec un autre homme d'une vieille femme à Belleherbe . Et une petite fille qui part , en pleurs ...

Tristan s'angoisse , l'estomac se tord sous les aigreurs qui l'envahissent

Le jour est toujours gris , il sait qu'il voudrait aller la retrouver , il a bridé l'âne des Devillers , qui trotte sur la route de Joux , en direction de belleherbe , 7 miles à parcourir , ce n'est pas rien , pour arriver à une masure en ruines. Il n'ose cogner à la porte , de peur de la faire tomber

toc toc !

personne ne répond .... il n'ose refrapper à la porte , pourtant à nouveau il entend :

Toc toc !

est-ce les battements de son coeur ?

TOC TOC ...

ouvre l"oeil : Le jour n'ets même pas levé , le ciel prend juste une teinte grisâtre , annonciatrice d'une météo humide , le genre de jours où on aime flemmarder chez soi en se trouvant quelque objet à réparer pour surtout éviter de sortir .

Toc toc toc!

ce n'est pas un rêve , on frappe à la porte ... Le bourgmestre peut être ? Non il n'est pas si matinal ... Où un brigand ? Il a ferré sa porte il y a peu le Tristan , il a bien fait...

Toc toc toc!

Peut être est-ce le vent qui fait frapper quelque chose contre la porte

Toc toc toc !

Vont finir pa réveiller Anne qui dort en souriant aux anges . Tristan se lève , réajuste son bonnet de nuit et se couvre d'une pelisse de marmotte .

Saisit en passant son épée

Ouvre la porte ... le vent frais du matin lui fait froncer les yeux

une blondinette le regarde d'un’œil vif et impertinent . Le regard lui rappelle … personne , mais une sensation de course dans les champs , parmi un bruissement d’abeilles et vol de papillons …

Jette un œil alentour : grisaille , bruine et temps de m…..a Franche Comté ! Vraiment rien à voir avec un bruissement de mouches à miel


Bonjour , jeune demoiselle , qu’y a-t-il ? Vous ne trouvez pas qu’il soit un peu tôt pour venir ainsi frapper à mon huis ? Que puis je pour vous ?Qui êtes vous ? Qui demandez vous ?
Coccygrue
Des pas ; lourds. On clic clac à la porte. Coccy tire un peu sur ses haillons, enfin elle allait faire connaissance et détailler son nain de frère.

Oh, elle ne s'est pas trompée de beaucoup. Un éléphant revêtu d'un caleçon serré à damiers noir et blanc, les manches de chemise remontées jusqu'aux épaules se dresse devant la jeune fille qui prend son temps de zieuter l'énergumène de bas en haut.
Quand elle pense éléphant la pécore, elle pense à ces animaux qu'elle regardait sur des peintures retraçant la vie d'Hannibal peau de balle qui eut la riche idée de franchir la chaîne Alpine avec ces honorables animaux, et qu'il n'existe aucun animal sur cette terre à pattes plus grosses que cet aimable pachyderme.

Elle a une voix d'outre tombe la bestiole, qui lui fait exploser les conduits...d'oreille, si bien qu'elle est obligée de fermer ses yeux pour en diminuer l'intensité...non non c'est vrai.
Enfin le tocsin cesse. Elle les rouvre...les yeux, étend son visage pour deviner le faciès du mahousse. Il sent un peu la cage à ours les jours après spectacle quand le maître est en taverne et qu'il n'a pas eu le temps de nettoyer son plantigrade.

Coccy n'a jamais rencontré d'homme plus gigantesque que le gugusse qui se tenait planté devant elle.
Ses battoirs toucheraient presque la toiture, et en comparaison, tout le reste du mâle humain, n'est que lavement si l'on est diarrhéique.
Son tour de taille équivaut au châtaignier bicentenaire de la place du village qu'elle a traversé, ses joues évoquent les miches d'une tavernière de lupanar en pleine croissance, ses paluches des couvercles de chaudron, et quand au pif, ben c'est franchement une trompe quoi.

Elle tente un sourire timide, oui timide c'est le mot. Vaut mieux pas le contrarier l'animal. Alors elle s'incline car tenter de l'embrasser sur les joues équivaudrait à escalader le massif des Rousses, et elle a la bonne idée de ne pas lui tendre la main...elle réfléchit Coccy. Elle imagine déjà sa petite menotte disparaître dans sa viande rose et lorsqu'il lui rendrait, ne lui serait plus d'aucune utilité. Alors elle s'abstient et tient à conserver ses cinq doigts.

Se rendant compte du bien fondé et de la pertinence de ses questions, profitant d'un moment de silence jurassien, elle se présente...


-'jour vous ! z'allez bien ?...Hmouais j'pense que oui...hé hé hé...bah j'm'excuse de vous demander pardon Sieur, j'suis Coccy, Coccygrue. Hmm, j'vois à votre air qu'ça vous fait ni chaud ni froid et que vous vous en battez les ronds de flanc comme de la dernière culotte de votre trisaïeule...d'ailleurs parlons-en de la grand-mère...non...'têt pas le moment.
Bon, j'vais droit au but. Ben j'suis la p'tite soeur à Tristan Masselet, hé hé hé...c'est vous ? Hmmm? Vous m'croyez pas hein, j'vois ça.
Tendez...r'gardez ce que j'ai à vous montrer.


Coccy alors sort de sa besace le document officiel et le lui colle dans sa paluche.

- Vous inquiétez pas hein ! J'suis juste venue m'présenter, non pas pour mendier...j'suis pas une mendiante, pis j'me démerdouille toute seule dans la vie. Non, j'voulais seulement rencontrer mon grand frère...j'suis un peu seule moi vous savez dans l'existence. Alors un peu de tendresse...ça fait de mal à personne.

Baissant les yeux et creusant la terre humide de sa sandale, elle attend en fermant encore les yeux ; se préparant encore une fois au tonnerre de mots que déballerait l'antre qui lui servait de bouche.
Tristan_masselet
Il est des événements qui vous tombent sur la tête , comme ça de bon matin , qu'on se demande comment ça peut arriver, et qui viennent déranger une journée qu'on pensait calme et apaisante . Tristan regarde la pucelle qui est devant lui , écoute , comprend , comprend pas , réfléchit , la regarde à nouveau avec de grands yeux encore plein de chassie . pose un bonnet de nuit un peu ridicule , se gratte la tête et l'entrejambe .
Citation:
j'suis la p'tite soeur à Tristan Masselet

La ptite soeur ? ah oui il y avait une grande soeur , une nommée Loola_vite . Il avait été la chercher à Lausanne, et elle est morte d'une glissade en taverne ... Mais une petite ... quoi que .... une image d'enfants gambadants lui revient en mémoire ...

oui , répond-il : Tristan , c'est moi .

Vous êtes ma soeur ? ah oui ?


Il regarde le parchemin qu'elle lui tend . On dirait oui , que Coccygrue y figure comme fille de Perrin . Faudra qu'il en parle à son père , ça sent un peu l'entourloupe , cette fille parle comme la dernière des charretières , pas le genre de la famille ça !

Bien , entrez , restez pas dans le froid .

On n'est pas des bêtes chez les Masselet , c'est d'ailleurs la devise de la famille : "accueillance Masselet" . Il l'amène aux communs , ravive le feu de la cheminée de la cuisine , et met de l'eau à bouillir .

Asseyez vous , vous voulez boire quoi ? une tisane de menthe , ou de la verveine . il doit me rester du saule aussi si vous avez de la fièvre ...

Regarde la trogne de la gamine : elle a pas dû être élevée qu'au lait de chèvre ...

J'ai de la vieille prune aussi !

Et sans attendre apporte sur la table une bouteille de prune , quelques cochonailles , du pain , des bols . il retire la bouilloire du feu , y jette la menthe et attend sans un mot que la gamine s'explique un peu plus ou que la menthe ait terminé d'infuser !

Donc vous êtes ma soeur ...
Coccygrue
Il se gratte les bijoux de famille le probable frangin. Elle dit probable parce-que malgré tout il y a un air de ressemblance si on excepte la barbe, la stature et l'harmonie.
Après s'être longuement fourragé les logements, il regarde le résultat de ses trouvailles et mire un poil avec attention. Puis se gratte le trou de l'oreille et en ressort de quoi mastiquer les vitraux de l'église Saint-Pierre.


- Mettez-le de côté glousse l'effrontée. Quand vous en aurez assez vous pourrez vous confectionner un superbe pinceau. Paraît qu'les poils d'ogre c'est l'idéal pour la peinture.

Il a pas l'air de réagir, et laisse tomber la divine cueillette au sol, lequel a probablement connu d'autres souillures depuis la préhistoire. il lui fait signe de le suivre dans une pièce grande pour des communs.
Tout en la regardant d'un oeil suspect et aussi acéré qu'un lardoir à gigots il lui propose une tisane...une tisane...


- Beurk ! Z'avez pas une prune ? J'ai subi d'autres infortunes en cours de carrière et mélangé pas mal alcool et souvenirs, même si j'n'ai que seize ans.

Le mastard la regarde de plus en plus intrigué, tout en lui servant sa commande. Il a l'air féroce et doit gamberger dans les désillusions de s'être levé ce matin.
Bon, il veut quand même en savoir un peu plus, et au lieu de pousser des clameurs de détresse, l'Enorme s'assoit sur un tabouret et dit :

Citation:

Donc vous êtes ma soeur ...


La pécore termine son bol de prune (faut ce qu'il faut). Claque sa langue de satisfaction et entame son récit.

- Mes souvenirs d'enfant sont un peu flous. j'me souviens juste de deux grands escogriffes avec qui j'me marrais bien et qui m'emmenait souvent attraper les papillons. Un beau matin j'me suis réveillée...plus personne, sauf une vieille assise sur une chaise et qui ne demandait rien. J'vous avoue que j'l'avais jamais vue. Il a fallu qu'une peau de hareng - un curé hein - passe un jour la bénir pour m'apprendre qu'elle s'appelait Berthe Masselet et qu'ce vieux saligaud, tout en me tripotant les miches me félicitait de m'en occuper aussi bien.

Moi, vous m'connaissez pas encore, j'suis très sincère et sensible sous mes dehors brise menus menus. Quand on m'écoute, on penserait plutôt anarchique. Ah ben non hein ! J'suis pas contre les formes d'autorité. J'ai l'esprit d'Eloi...c'était pas un membre de la famille Lui ? Si hein ! Un frère à Maman ? J'crois bien...un militaire de l'armée des poilus de Soulébras, qui s'rait mort à Azincourt il paraît. Bah, pis j'men fous.

Donc ben sans rien dire, pendant plus de six ans j'me suis coltinée le lugubre avec Berthe. Ah ça lésinait pas sur l'effroi hein ! J'en ai mouillé des culottes à r'garder la tronche de la vieille. Non mais z'imaginez ! Six ans dans l'noir avec elle, mais c'est un cri dans la nuit ! Un cimetière au clair de lune ! Un visage effrayant au coin d'une rue ... ah faut pas craindre, trop pudique s'abstenir.


Elle souffle un instant. regarde son bol vide. Son estomac gargouille. Elle a la dalle Coccy. Rien mangé depuis deux jours. Elle reprend :

- J'allais m'buter quand elle est morte. Quand t'es plus délabrée qu'une carotte trop cuite, vous faites quoi ? Un rien, un hasard, un instant. On est tué par les instants...sauvé également par eux. Notre existence est capricieuse. J'dis sauvé parce-qu'il y a eu cette lueur d'espérance en découvrant ce parchemin que vous êtes en train de réduire à une crotte de brebis dans vos battoirs. Ouais, faites gaffe quand même, c'est officiel ça.
Alors j'ai entrepris ce court voyage pour m'éviter en l'occurrence de m'rendre fatale et de trop penser à cet univers frelaté.

Voyez...Tristan ? Bah, mon frère, j'vous en dis des choses comme j'en ai déjà dit à tous ces foutras du pays de Laviron. Ben si y'en a une à retenir c'est la constatation que j'me suis faite. rien n'est jamais inutile. souvent on croit agir sans préméditation et on finit par s'apercevoir qu'en réalité on a suivi l'enchaînement implacable d'une obscure logique.


Crevée Coccy. Deux jours sans manger et sans dormir. Qu'est ce qu'elle aimerait être un baudet ! Lui au moins il bouffait.
Elle relève sa frimousse vers le géant, et son regard de lapin crevé cherche à deviner dans les yeux de son espoir de frère ce qu'il doit penser.
Des bribes de rancoeur traversent à ce moment là son coeur fatigué.


- Bon alors, vous m'jetez ou vous m'acceptez comme votre soeur . J'ai seize ans mais déjà repue, fanée, et j'me voute à chaque tempête un peu plus. j'suis venue ici pour tenter de m'refaire une vie.

Sans demander l'autorisation elle se sert le restant de prune. pense que quoiqu'il arrive elle ne retournera plus à Belle Herbe. elle mourra ici. peu importe où, mais en buvant la dernière bière, l'avant-dernière, l'antépénultième...
Elle porte le bol à sa bouche et boit à la santé de son cul hors d'usage à cause de cette raclure de curé qui s'y est fourvoyé un temps.
Elle n'attend rien...qu'un rire parfois, un sourire de son frère serait mieux ; enfin quoi, quelque chose d'un peu humain qu'elle recevrait et comprendrait et qui la rendrait heureuse avant qu'elle ne repose le dernier verre où l'on mettra à tremper un jour le rameau de buis chargé de bénir sa dépouille.


Elle regarde par la fenêtre. La lune est blanche et se fout éperdument de ce qui se passe sur la terre.
Tristan_masselet
Elle cause , elle cause la donzelle ... effrontée , goilleuse et .... elle veut de la prune ... bien une masselet , tiens , elle a le gosier en pente .

Il lui pousse la bouteille de prune , la regarde se servir en fronçant les sourcils . Avec une pucelle pareille , va falloir re planter des fruitiers , et l'bouilleur de cru , va falloir qu'il fasse des heures sup !

Et elle cause , elle cause , à peine si Tristan se souvient de qui elle est ! Sursaute quand il entend le prénom Berthe ... ah oui la maman de son papa ... Cette coq cigüe serait donc sa soeur ?


Citation:
Bon alors, vous m'jetez ou vous m'acceptez comme votre soeur


Pour toute réponse , Tristan pousse devant elle le pain et la cochonaille ... Il aime pas causer le matin , le Tristan . Si elle mange au moins , elle causera moins , et Tristan se dit qu'il aimerait un peu de tranquillité , pour penser un peu . Il prend un parchemin et rédige très vite :



à Messire Perrin masselet ,
en lieu de Grand Laviron

Messire Mon père ,

Une fille , qui se prétend Coq Ciguë masselet est venue se présenter à moi . Est-ce bien ma soeur ? Elle dit qu'elle s'occuppait de la Berthe à Belleherbe . est-ce vrai ? puis je lui faire confiance ?

Répondez moi vite , je vous prie .

Je vous prie de me croire , Messire mon père , de vous , le très humble et très dévoué serviteur .Votre fils ,




Puis , tandis que la gueuse s'empiffrait de pain tartiné d'une couche (honteuse) d'un pouce d'épaisseur de lard , il alla chercher un pigeon , chargé du message.

Finalement une ptite soeur , ça lui convenait assez ...
Tristan_masselet
La réponse ne se fit pas attendre bien longtemps . Un pigeon des montagnes arriva en roucoulant :



A messire Tristan Masselet
en son chalet de Saint Claude

Mon fils ,

Je te recopie le livre que tient le maire de Laviron

Tristanus , filius Perrin Masselet , natus , die vingesimo tertio , mens septembris , anno mil quatro ciento , trigesimo nuevo , in Laviron .

Coccygrua , filia perrin masselet , natus anno mil quatro ciento , quadragesimo tertio , in Laviron .

Coccy , oui , je l'avais envoyée assister les derniers jours de la pauvre Berthe , qui ne voulait pas quitter son logis .

Perrin .
Coccygrue
Quand il se lève pour avancer le couvert vers Coccy, celle-ci a une vision sur les attributs de son frangin. Son caleçon est doté d'une béante ouverture à la proue. Elle souligne alors l'absolue nécessité de ladite ouverture et détourne son regard de la sur dimension de ce sexe qui elle n'en doutait point avait dû lui valoir le doux sobriquet de casse-noisettes.
Sans doute avait-il remarqué un jour de forte envie, qu'au moment de se mettre en batterie le sus dit caleçon ne comportait pas d'ouverture, et que la vessie congestionnée le zizi s'affola comprenant que la guerre de cent ans ne serait qu'un épisode en comparaison du désastre pouvant survenir.
Mieux que cela, il suffisait d'entendre à l'étage les ronflements de sa probable épouse pour se dire que celle-ci jouxtait dans des paradis frénétiques incomparables.

En attendant elle se taille un morceau de lard à faire frémir un sarrasin et l'engloutit illico presto. Y'a des moments gentillets comme ça qui au détour d'un panorama vous font oublier les merderies existentielles.


Elle le regarde ensuite parapher une missive, puis les deux se surveillent du regard, cherchant éventuelle ressemblance...

Après s'être rincée le gosier avec la seconde bouteille de prune, Coccy curieuse comme un pou lui dit.


- C'est Ma Dame votre épouse que l'on entend dormir du sommeil du juste ? Mes félicitations mon frère...Madame à l'air comblé. Vous me la présenterez n'est ce pas ?

A ce moment-là un pigeon merdeux vint se poser sur les épaules de son frère.
Tristan_masselet
Voila qui confirme bien : vous êtes ma soeur , Coccy.... glue ?

Tristan était un peu apeuré . Déjà une soeur , qui vous déboule comme ça au réveil , c'est pas forcément une bonne nouvelle , ça veut dire que ça fait une femme de plus dans la maison , avec une humeur qui fluctue selon le cours de la Lune , et uen alerte rouge les jours de ragnagna .

une soeur jeune , encore moins , avec tout un tas de petits boutonneux à la pilosité germinative qui allaient faire le pied de grue , dès qu'ils auront senti qu'il ya de l'oestrogène dans l'air , de l'oestrus en attente et de la morue à dessaler .

Il se prit la tête entre les mains . C'est que la gamine en plus , n'avait pas bénéficié de l'éducation rigoriste et un peu rigide du père masselet . il n'y avait qu'à voir comment elle regardait en direction de son caleçon , pour se dire que son regard d'éffrontée aurait fait rougir un sergent recruteur !

Et puis son langage , aussi ! Elle avait dû être élevée près d'un cul de basse fosse , pas possible .

Il la regarda , le sourcil dressé comme le poil d'un chat en colère , préparant un monologue sur le "bien se tenir " , "bien parler " etc ...quand son regard croisa celui de la jouvencelle , et il ne put rien dire d'autre que :


Comme j'suis content de te voir ma ptite soeur !

Et d'aller vers l'escalier qui monte aux chambres :

Anne ! , Anne !! , ma soeur est là , descends vite !!

Sa femme pourrait sans doute faire quelque chose , elle !
Anne_cyrella
Anne rêvait, quand la voix de T. la fit se revéiller d'un bond dans le lit .

--Anne ! , Anne !! , ma sœur est là , descends vite !!


Elle se demanda ce que lui valait cet hurlement, puis ses idées se mirent en place doucement elle repensa a la phrase de T.

Ma sœur est là, quelle sœur elle ne lui en connaissait aucune, perdait il la tête, enfin elle se devait d'aller voir, aussi elle se vêtit en hâte de la première robe trouvée, prit quand même le temps de se coiffer et de poser un bonnet sur ses cheveux nattés......

Elle arriva dans la cuisine pour voir une jeune fille d'environ quinze ans qui mangeait un bout de lard et buvait un verre d'alcool, son sang ne fit qu'un tour .........


- Mais tu vas la tuer avec cet alcool il est beaucoup trop fort, et puis expliques moi je ne comprend rien de rien, c'est qui cette demoiselle.
Bonjour jeune fille


Anne s'avança vers la jeune personne et lui tendit la main
_________________
Coccygrue
La gouailleuse ne réussit pas à lire le contenu du parchemin que son frère reçut. Mais à n'en pas douter, le voyant s'immobiliser, hocher la tête et cracher toutes sortes de fumées variées allant du blanc flocon de neige au gris caleçon, il venait de comprendre qu'il n'échapperait pas à une soeur tendre, douce, attentionnée et familière avec les coutumes du grand monde...(oups).

Puis de sa voix attendrissante, et refoulant Coquette dans son logement il brame :

Citation:
Anne ! , Anne !! , ma soeur est là , descends vite !!


Ils se regardent un brin, le temps que Madame se pointe...comme deux forbans se jaugeant avant de devenir complices dans un mauvais coup.
Or donc, après l'appel du rut de Monsieur incitant Madame à les rejoindre. Un BAM ! suivi d'un autre BAM !
Quoi de plus brutal qu'une porte brutalement ouverte. Fêlée deux fois en une seconde. La première par un grand coup de savate, la seconde de sa dure réception contre le bahut siégeant contre la cloison...double BAM quoi. Et ça produit son petit effet.

Elle est châtaigne rousse ou blonde. La bouche rose fraise bien ourlée. Belle à pleurer dans sa chemise de nuit violette et collants à fleurettes jaunes bouton d'or. Une somptueuse. Regard félin. Foutre Dieu qu'elle est belle. On peut pas imaginer plus belle.
Coccy la détaille, écarquille les yeux, en reste béate d'admiration. Elle ne sait plus par où commencer pour regarder son tout. Des jambes parfaites malgré le calecif. Le regard qui tue, roulée sublime, les loloches surdilatées, le cul superbe. Elle a pas encore le sourire car intriguée, mais a des yeux de fauve, la lumière dans la peau, des hanches, des cuisses, un ventre, des coudes, une bouche, un nez, des mains...tout et le reste encore, et que merci mon frère d'honorer Madame...

Madame ? Cette prouesse de la nature ? Ce perfectionnement de l'élégance ? Mais elle divague Coccy...elle se hait de penser Madame. Muflette de cave va ! Gueuse de sous bassement...
Et son bassin ? Beau, moulé dans sa chemise de nuit aux motifs francs comtois.


- C' qu'elle est belle se surprit-t-elle à murmurer.

Elle la voit bien tiens les bras serrés autour du cou de son époux. Dolente à souhait. Elle espérait que Tristan, une fois accompli son devoir, ne passe pas de l'état d'amoureux à celui de goujat sordide, genre mâle qui s'est débigorné le poireau et n'ayant plus qu'une idée en tête : se récupérer jusqu'à ce que l'instinct du cul le reprenne. Ah ! Etalons cruels, si mielleux avant et vite reculottés après. Que la honte s'empare de vous, vous qui si promptement désassiégez ce que vous avez eu tant de mal à conquérir...

Se secouant, elle vient prendre place près de son néenderthalien de frère et lui murmure.


- Ben mon salopiot, tu t'emmerdes pas la vie hein. J'espère qu'tu sais lui causer.
Si tu veux la garder écoute mon conseil. Fais-lui dans la mélancolie discrète, genre " Ah oui la vie est difficile pour les âmes nobles ; déposer ma prunelle sur votre panorama ne serait-ce qu'une seconde soulage mon émoi..." le souffle de l'âme frangin. Toujours. Délicatesse avant tout. Mais méfies-toi, c'est l'genre de donzelle qui déteste les maladroits...mais j'te fais confiance avec ton casse noix. Pas de doute sur la qualité de ta vaillance.
C't'une Nobliaute non ? Elle est quoi ? Comtesse de Beau Prose ? Baronne de la Raie Alitée ? Hmm ?


Pas le temps d'écouter la réponse du surdimensionné. La belle cuissue lui file un coup de bourdon.

Citation:
Mais tu vas la tuer avec cet alcool il est beaucoup trop fort...


Elle est sublime, fantasticoféerique la pouliche, mais elle est maligne. Elle sait bien que reprocher de filer à boire à la pécore c'est la conscience de son homme qui va se farcir tout le boulot.
Ils sont terriblement naïfs les hommes.

Timide, maladroite et en extase devant cette évanescence de la nature, elle s'avance vers l'épouse de son frère.
Elle ne sait pas faire de révérences. Elle baisse la tête et s'empare de sa main tendue...douce, pour la saluer, tout en ayant pris soin au passage de planquer son bol d'alcool de prune en disant :

- On tue les poux en se grattant, les puces en les éclatant et les rats en les bouffant. Ben l'cafard on l'tue avec le pinard. Moi j'bois pour oublier que j'n'ai rien à me souvenir de rien. Parce-que la vie est d'une banalité à faire frémir...

Puis d'une voix ingénue se présente.

- 'Jour M'Dame, j'suis Coccygrue, mais appelez-moi Coccy, j'suis la soeur de votre mahousse d'époux...z'êtes belle vous savez. Ouais, très belle...et j'suis heureuse de vous rencontrer.
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