Desiree.
Ouiiiiiii... Mais non, en fait !
Parce que vous pensez bien que quand un grand escogriffe beugle en plein jour à la porte du bordel, ce n'est pas la patronne qui va ouvrir.
Pas folle, la guêpe.
Il y a des employés, pour ça.
En l'occurrence, il y a Gossuin, ex-soldat de son état. Pas loin de deux cent livres de muscles et de lames en tous genre, le tout bien huilées et bien polies, parce que ça capte la lumière des torches la nuit et que ça impressionne l'ingénu qu'en voudrait à la tirelire.
Gossuin, donc, qui est là dans la pénombre, veillant sur sa patronne, sur les filles, sur sa gouvernante d'épouse, et surtout sur « la » fille. Ça lui fait donc une douzaine de gonzesses à surveiller, et croyez le, ça n'est pas donné à tout le monde de survivre à ça quotidiennement.
Le brave homme patiente, bras croisés.
La blonde, elle, elle ne bouge pas. Elle a le nez dans un courrier, et elle entend bien le finir avant de se laisser déranger.
Quand enfin le vélin est scellé, l'écritoire rangé, et que dehors les cris viennent de se taire, elle relève son fin museau. Et hoche la tête.
Cela suffit au molosse de la Maison.
La porte est ouverte vivement, le soldat retraité en barrant l'accès.
Madame va vous recevoir. Veuillez éteindre votre bâton et me remettre toutes vos armes.
Oui, il ne faut pas déconner. De jour comme de nuit, la seule chose que les hommes brandissent au bordel est attachée au bas de leur ventre.
Derrière le Gardien, dans la pénombre du salon du bordel, la voix claire s'éleva.
Quand monsieur sera entré Gossuin, fais réveiller Opaline. J'aime autant qu'elle voie ça.
Le plat de la main s'en vient lisser avec grand soin le devant de sa robe de soie, luxueuse, étalée en corole autour des pieds nus remontés sur la banquette garnie de coussins de velours où la maquerelle s'était installée pour son entrevue.
Faire étalage de luxe, ce n'est jamais un mal. Ça impressionne toujours les pécores révoltés.
Patience.
_________________
© Victoria Frances et ?, création Atelier des doigts d'Or
Le passé de Désirée ? C'est au Boudoir des Sens
Parce que vous pensez bien que quand un grand escogriffe beugle en plein jour à la porte du bordel, ce n'est pas la patronne qui va ouvrir.
Pas folle, la guêpe.
Il y a des employés, pour ça.
En l'occurrence, il y a Gossuin, ex-soldat de son état. Pas loin de deux cent livres de muscles et de lames en tous genre, le tout bien huilées et bien polies, parce que ça capte la lumière des torches la nuit et que ça impressionne l'ingénu qu'en voudrait à la tirelire.
Gossuin, donc, qui est là dans la pénombre, veillant sur sa patronne, sur les filles, sur sa gouvernante d'épouse, et surtout sur « la » fille. Ça lui fait donc une douzaine de gonzesses à surveiller, et croyez le, ça n'est pas donné à tout le monde de survivre à ça quotidiennement.
Le brave homme patiente, bras croisés.
La blonde, elle, elle ne bouge pas. Elle a le nez dans un courrier, et elle entend bien le finir avant de se laisser déranger.
Quand enfin le vélin est scellé, l'écritoire rangé, et que dehors les cris viennent de se taire, elle relève son fin museau. Et hoche la tête.
Cela suffit au molosse de la Maison.
La porte est ouverte vivement, le soldat retraité en barrant l'accès.
Madame va vous recevoir. Veuillez éteindre votre bâton et me remettre toutes vos armes.
Oui, il ne faut pas déconner. De jour comme de nuit, la seule chose que les hommes brandissent au bordel est attachée au bas de leur ventre.
Derrière le Gardien, dans la pénombre du salon du bordel, la voix claire s'éleva.
Quand monsieur sera entré Gossuin, fais réveiller Opaline. J'aime autant qu'elle voie ça.
Le plat de la main s'en vient lisser avec grand soin le devant de sa robe de soie, luxueuse, étalée en corole autour des pieds nus remontés sur la banquette garnie de coussins de velours où la maquerelle s'était installée pour son entrevue.
Faire étalage de luxe, ce n'est jamais un mal. Ça impressionne toujours les pécores révoltés.
Patience.
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© Victoria Frances et ?, création Atelier des doigts d'Or
Le passé de Désirée ? C'est au Boudoir des Sens