Nahysse
Nahysse écoutait, impatiente. Le jeune Cheroy faisait exprès de tourner autour du pot, histoire de maintenir un peu de suspens.
Vous m'êtes chère, et je nourris l'espoir de trouver en vous une personne avec qui vivre ce moment...
Bien que glissés adroitement dans la conversation, les mots la bousculèrent, non la percutèrent de plein fouet.
Bon daccord, peut-être les jugeait-elle plus lourds de sens quils ne létaient vraiment.
Ce nétait pas une déclaration. Elle lespérait. Il savait mieux que personne qui elle était. Et pour rien au monde elle naurait voulu le blesser, lui, son complice de toujours. La personne qui lui était la plus attachée.
Lamour, ce nétait pas pour elle. Elle ny croyait pas.
Et alors quelle sapprêtait à le ramener au sujet qui lintéressait, cest-à-dire sa grande nouvelle, la voix dEuzen la prit au dépourvu.
Baronne ! Sire... Permettez-moi de vous déranger, je souhaiterais vous présenter ma cousine Malone Fortunat de Montbazon-Navailles.
La petite baronne se retourna, les yeux agrandis de surprise. Elle ne les avait pas vus arriver. Ses azurs passèrent du jeune Montbazon à sa cousine quelle détailla, incrédule.
Ouf ! En fait, cest sa cousine
Un sourire fleurit alors sur ses lèvres framboise.
Mais j'ai cru comprendre que vous vous étiez déjà rencontré ?
Quoi ? ? ?
Euh
Son regard passa de Malone à Euzen puis dEuzen à Malone. Et une seconde jeune femme surgit aux côtés de Malone.
- Meileen ! Tu te souviens peut être de Nahysse de Plantagenêt ? Et voici son ami ... Clovis, je crois ?
- Clovis de Cheroy, répondit-elle, laconique.
Un instant, elle observa les deux jeunes filles, tentant vainement de se souvenir de ces visages mais non, rien ne lui revenait.
Elle lança un regard gênée à Clovis et à Euzen avant de revenir aux jeunes Montbazon. Moment délicat mais non pas inconnu de la petite blonde. Ce nétait pas la première fois.
Elle prit une gorgée de vin afin de se donner le courage de se lancer et une bouffée de chaleur lenvahie. La tête lui tourna légèrement.
Ah ! Elle ne supportait pas bien lalcool.
Un petit sourire gêné étira ses lèvres rougies par le vin.
Et bien Je suis navrée mais jai bien peur de navoir que de vagues souvenirs de cette période. Jétais bien plus souvent alitée à cause de la fièvre quà courir Monts et Vallées comme tout enfant ordinaire.
Et voilà, cétait lâché. A présent, tous allait la voir comme une pauvre jeune femme fragile et chétive. Seul Clovis qui savait par où elle était passée et qui elle était vraiment, garderait toujours le même jugement.
Le peu de souvenirs quelle avait de lépoque étaient des images floues de sa mère penchée au-dessus delle, le visage baigné de larmes, les médicastres qui secouaient leur tête exprimant leur désespoir quant à la sauvée A plusieurs reprises, elle sétait réveillée dun sommeil dont elle naurait jamais dut sortir daprès les médicastres. La fièvre ly avait plongée mais à chaque fois, ses paupières sétaient soulevées au bout de plusieurs semaines sur des visages inconnus, ceux des nonnes qui jouaient les gardes malades.
Mais cette enfance trouble, loin de lavoir fragilisée, lavait rendue plus forte et plus déterminée. Oui, la petite blonde était une jeune femme entêtée et bien décidée à ne vivre que dans linstant présent. Après avoir embrassé la mort comme elle lavait fait, elle se souciait peu de quoi demain serait fait et prenait ce dont elle avait envie ou besoin dans limmédiat.
Pourquoi remettre à demain ce que lon peut faire aujourdhui ? Tel était sa devise.
Elle ne sencombrait pas de responsabilités qui demandaient bien trop de sérieux et il aurait fallu quelle sache se projeter dans lavenir. Ce qui nétait pas son cas. Pour ceux qui ne se donnaient pas la peine de la connaître, elle nétait quune personne superficielle et sans intérêt. Et cétait très bien ainsi, au moins, on nattendait jamais delle quelle ne soit autre chose que la petite baronne de Lusignan.
Le petit oiseau qui volait librement. Aucune cage, aussi dorée soit-elle, navait put jusque là la retenir et celui qui voudrait la garder pour lui seul devrait saccrocher fermement.
Volage, frivole, superficielle. Tels étaient les adjectifs avec lesquels, le plus souvent, on la définissait. Ce quelle assumait parfaitement.
Mais pour en revenir à ces demoiselles, elle était vraiment navrée de navoir aucun souvenir de leurs jeux. Cétaient bien dommage dautant plus quelles semblaient en avoir gardé de bons souvenirs.
La petite baronne se consola en prenant une gorgée de vin. Le liquide coula dans sa gorge, laissant dans son sillage, une sensation de chaleur et de bien être. Voilà quelle se sentait plus légère, même si sa vision semblait sétrécir.
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Vous m'êtes chère, et je nourris l'espoir de trouver en vous une personne avec qui vivre ce moment...
Bien que glissés adroitement dans la conversation, les mots la bousculèrent, non la percutèrent de plein fouet.
Bon daccord, peut-être les jugeait-elle plus lourds de sens quils ne létaient vraiment.
Ce nétait pas une déclaration. Elle lespérait. Il savait mieux que personne qui elle était. Et pour rien au monde elle naurait voulu le blesser, lui, son complice de toujours. La personne qui lui était la plus attachée.
Lamour, ce nétait pas pour elle. Elle ny croyait pas.
Et alors quelle sapprêtait à le ramener au sujet qui lintéressait, cest-à-dire sa grande nouvelle, la voix dEuzen la prit au dépourvu.
Baronne ! Sire... Permettez-moi de vous déranger, je souhaiterais vous présenter ma cousine Malone Fortunat de Montbazon-Navailles.
La petite baronne se retourna, les yeux agrandis de surprise. Elle ne les avait pas vus arriver. Ses azurs passèrent du jeune Montbazon à sa cousine quelle détailla, incrédule.
Ouf ! En fait, cest sa cousine
Un sourire fleurit alors sur ses lèvres framboise.
Mais j'ai cru comprendre que vous vous étiez déjà rencontré ?
Quoi ? ? ?
Euh
Son regard passa de Malone à Euzen puis dEuzen à Malone. Et une seconde jeune femme surgit aux côtés de Malone.
- Meileen ! Tu te souviens peut être de Nahysse de Plantagenêt ? Et voici son ami ... Clovis, je crois ?
- Clovis de Cheroy, répondit-elle, laconique.
Un instant, elle observa les deux jeunes filles, tentant vainement de se souvenir de ces visages mais non, rien ne lui revenait.
Elle lança un regard gênée à Clovis et à Euzen avant de revenir aux jeunes Montbazon. Moment délicat mais non pas inconnu de la petite blonde. Ce nétait pas la première fois.
Elle prit une gorgée de vin afin de se donner le courage de se lancer et une bouffée de chaleur lenvahie. La tête lui tourna légèrement.
Ah ! Elle ne supportait pas bien lalcool.
Un petit sourire gêné étira ses lèvres rougies par le vin.
Et bien Je suis navrée mais jai bien peur de navoir que de vagues souvenirs de cette période. Jétais bien plus souvent alitée à cause de la fièvre quà courir Monts et Vallées comme tout enfant ordinaire.
Et voilà, cétait lâché. A présent, tous allait la voir comme une pauvre jeune femme fragile et chétive. Seul Clovis qui savait par où elle était passée et qui elle était vraiment, garderait toujours le même jugement.
Le peu de souvenirs quelle avait de lépoque étaient des images floues de sa mère penchée au-dessus delle, le visage baigné de larmes, les médicastres qui secouaient leur tête exprimant leur désespoir quant à la sauvée A plusieurs reprises, elle sétait réveillée dun sommeil dont elle naurait jamais dut sortir daprès les médicastres. La fièvre ly avait plongée mais à chaque fois, ses paupières sétaient soulevées au bout de plusieurs semaines sur des visages inconnus, ceux des nonnes qui jouaient les gardes malades.
Mais cette enfance trouble, loin de lavoir fragilisée, lavait rendue plus forte et plus déterminée. Oui, la petite blonde était une jeune femme entêtée et bien décidée à ne vivre que dans linstant présent. Après avoir embrassé la mort comme elle lavait fait, elle se souciait peu de quoi demain serait fait et prenait ce dont elle avait envie ou besoin dans limmédiat.
Pourquoi remettre à demain ce que lon peut faire aujourdhui ? Tel était sa devise.
Elle ne sencombrait pas de responsabilités qui demandaient bien trop de sérieux et il aurait fallu quelle sache se projeter dans lavenir. Ce qui nétait pas son cas. Pour ceux qui ne se donnaient pas la peine de la connaître, elle nétait quune personne superficielle et sans intérêt. Et cétait très bien ainsi, au moins, on nattendait jamais delle quelle ne soit autre chose que la petite baronne de Lusignan.
Le petit oiseau qui volait librement. Aucune cage, aussi dorée soit-elle, navait put jusque là la retenir et celui qui voudrait la garder pour lui seul devrait saccrocher fermement.
Volage, frivole, superficielle. Tels étaient les adjectifs avec lesquels, le plus souvent, on la définissait. Ce quelle assumait parfaitement.
Mais pour en revenir à ces demoiselles, elle était vraiment navrée de navoir aucun souvenir de leurs jeux. Cétaient bien dommage dautant plus quelles semblaient en avoir gardé de bons souvenirs.
La petite baronne se consola en prenant une gorgée de vin. Le liquide coula dans sa gorge, laissant dans son sillage, une sensation de chaleur et de bien être. Voilà quelle se sentait plus légère, même si sa vision semblait sétrécir.
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