Euzen
Assis dans un fauteuil à regarder, sans le voir, le feu qui crépitait dans la cheminée, Euzen remuait de sombres pensées. C'était devenu une habitude chez lui. Après l'attaque dont il avait été victime en tentant de rentrer chez les siens, il avait été contraint de rester dans la ville quelques temps. Tout d'abord à l'hospice, dans lequel le plus gros de ces blessures avaient été soigné. Puis il avait acquis une petite maison, et quelques meubles, avec l'argent que son père lui avait fait parvenir pour ne pas être à la rue. Depuis, il s'y terrait. Il avait bien tentait de rares sortie, mais les portiers des tavernes ne semblait pas l'entendre de cette oreilles... Alors il était rentré pour ne put en sortir...
Quel ne fut pas alors ça surprise quand, dans la matinée, il reçut une invitation... Rapidement il la parcouru.
Alors d'un geste brusque, le blondinet reposa parchemin et miroir sur la table et retourna s'assoir comme si rien n'avait été. Il pensait sa décision irrévocable... Il se trompait lourdement car, à son insu, une petite tornade allait bientôt venir, ou plutôt revenir, bousculer ces habitudes... Abigail !
La petite môme de six printemps qu'il avait pris sous son aile, voilà bientôt trois ans, avait fait le chemin depuis Limoge en compagnie de l'Augustin. Lui s'était le plus fidèle ami du blond... Celui qui avait toute sa confiance... Celui qu'il avait envoyé prévenir les siens de sa "bonne" santé... Et celui qui n'avait rien trouver d'autre à faire que de revenir avec la gamine... Et l'Augustin l'avait joué fine en ne prévenant pas le jeune homme de leur arrivé. Il le connaissait et savait pertinemment qu'il aurait refusé leur venu. Pourquoi ? Par crainte... Car Euzen craignait véritablement la réaction de l'enfant face au changement physique qui s'était opéré chez lui. Mais celle-ci ne sembla pas s'en formaliser. Oh bien sûr, elle posa quelques questions, mais le sujet dévia vite, très vite quand elle découvrit le vélin.
Vive d'esprit et toujours gaie, la gamine ne demandait qu'à s'amuser et après mainte supplique, elle obtint gain de cause...
"D'accord ! D'accord ! D'accord ! On ira au bal à la seul condition que tu cesses d'en parler jusqu'à que l'on y soit !"
Après un après-midi remplis de rire d'enfant et de sourire d'adulte, le soir vint rapidement. Abi n'avait pas prévu de jolie robe pour ce bal, mais qu'importe. Quelques iris nains furent trouvés et piqué dans les cheveux tressés de l'enfant. Eh oui, même un homme devient maitre dans l'art du tressage quand il a à charge une fillette à la chevelure rebelle ! Lui se contenta de passer chemise et braies propres. Il aurait volontiers bandé son il s'il l'avait pu, malheureusement, il n'avait pas de bandeau. Tant pis... Augustin quant à lui, déclara être épuisé par le voyage et préférer rester dormir... Mais le blond n'était pas dupe et d'un léger sourire remercia son ami de lui laissé profiter seul de la présence de l'enfant.
Ce fut donc mains dans la main, accompagner des éternelles babillages de la gosse, qu'ils partirent au bal. Une fois devant l'adresse indiquée sur l'invitation, Euzen eut une hésitation. Est-ce une bonne idée de venir finalement ? Mais Abi ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus en avant car déjà elle l'entrainait à l'intérieur... Stoppant le mouvement juste devant la porte, il posa l'index sur sa bouche.
"Tu te souviens de ce qu'on a dit... Pas de cri et pas de courses, hein?"
[i]Léger sourire à l'enfant qu'il était heureux de retrouver, Euzen fit le premier pas dans la salle, déjà bien remplie, qui abriterait les festivités.
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(* By Heyleen Casaviecchi)
Quel ne fut pas alors ça surprise quand, dans la matinée, il reçut une invitation... Rapidement il la parcouru.
- Un bal ? Mais que vais-je pouvoir bien faire à un bal ? Rien, je n'ai rien à y faire ! Danser ? Impossible ! Discuter ? De quoi ? Sans que je comprime pourquoi, cette invitation me mit dans tous mes états. Oubliant cette cuisses qui, bien que cicatrisé, me faisait toujours souffrir, je me mis à arpenter la pièce de long en large, le vélin toujours en main. Qu'avais-je ? Tout de meme pas l'envie d'y aller, si ? Non ! Et quand bien même se serait le cas, comment pourrais-je oser me montrer tel que je suis ?
Lentement je mavançai vers le petit miroir qu'un médicastre m'avait donné à ma sortie de l'hospice, "pour veiller l'évolution de votre il" m'avait-il dit ! J'en étais vite arrivé à détester cet objet... Et plus encore, l'image qu'il projetait... Moi ! Moi et cette petite cicatrice qui commençait à estomper... Moi et cet il qui avait pris cette détestable couleur bleu ciel, faisait de moi un avérons... Tous les soirs je priais le ciel pour qu'il redevienne du vert si semblable à l'autre... Et tous les matins, la déception était la même... Non c'était certain, je ne pouvais pas aller au bal ainsi !
Alors d'un geste brusque, le blondinet reposa parchemin et miroir sur la table et retourna s'assoir comme si rien n'avait été. Il pensait sa décision irrévocable... Il se trompait lourdement car, à son insu, une petite tornade allait bientôt venir, ou plutôt revenir, bousculer ces habitudes... Abigail !
La petite môme de six printemps qu'il avait pris sous son aile, voilà bientôt trois ans, avait fait le chemin depuis Limoge en compagnie de l'Augustin. Lui s'était le plus fidèle ami du blond... Celui qui avait toute sa confiance... Celui qu'il avait envoyé prévenir les siens de sa "bonne" santé... Et celui qui n'avait rien trouver d'autre à faire que de revenir avec la gamine... Et l'Augustin l'avait joué fine en ne prévenant pas le jeune homme de leur arrivé. Il le connaissait et savait pertinemment qu'il aurait refusé leur venu. Pourquoi ? Par crainte... Car Euzen craignait véritablement la réaction de l'enfant face au changement physique qui s'était opéré chez lui. Mais celle-ci ne sembla pas s'en formaliser. Oh bien sûr, elle posa quelques questions, mais le sujet dévia vite, très vite quand elle découvrit le vélin.
Vive d'esprit et toujours gaie, la gamine ne demandait qu'à s'amuser et après mainte supplique, elle obtint gain de cause...
"D'accord ! D'accord ! D'accord ! On ira au bal à la seul condition que tu cesses d'en parler jusqu'à que l'on y soit !"
- Peine perdue, je le savais pertinemment. Je connaissais mieux que personne cette enfant que je considérais comme la mienne... Quand une idée lui trotter dans la tête, rien, absolument rien, ne pouvait lui retirer. Ni chantage, ni menace, ni piège... Rien. Et cet entêtement me fit sourire. De par sa blondeur et son caractère, il n'était pas rare que des inconnus la croient de mon sang... Et je déments rarement. Déjà, car j'aime à me l'imaginer mais aussi, parce que les regards de travers qui suit ce silence sont souvent éloquent "Il a déjà un enfant à son âge ? Non mais quel débauché il fait ! Quelle honte !" Honte d'être d'ébauché, moi? Peut-être... Le mal que cela a pu faire, je ne peux pas en être fier... Mais honte d'être père? Jamais ! Alors je laissais penser en silence en savourant simplement la chance d'avoir la moufflette avec moi...
Après un après-midi remplis de rire d'enfant et de sourire d'adulte, le soir vint rapidement. Abi n'avait pas prévu de jolie robe pour ce bal, mais qu'importe. Quelques iris nains furent trouvés et piqué dans les cheveux tressés de l'enfant. Eh oui, même un homme devient maitre dans l'art du tressage quand il a à charge une fillette à la chevelure rebelle ! Lui se contenta de passer chemise et braies propres. Il aurait volontiers bandé son il s'il l'avait pu, malheureusement, il n'avait pas de bandeau. Tant pis... Augustin quant à lui, déclara être épuisé par le voyage et préférer rester dormir... Mais le blond n'était pas dupe et d'un léger sourire remercia son ami de lui laissé profiter seul de la présence de l'enfant.
Ce fut donc mains dans la main, accompagner des éternelles babillages de la gosse, qu'ils partirent au bal. Une fois devant l'adresse indiquée sur l'invitation, Euzen eut une hésitation. Est-ce une bonne idée de venir finalement ? Mais Abi ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus en avant car déjà elle l'entrainait à l'intérieur... Stoppant le mouvement juste devant la porte, il posa l'index sur sa bouche.
"Tu te souviens de ce qu'on a dit... Pas de cri et pas de courses, hein?"
[i]Léger sourire à l'enfant qu'il était heureux de retrouver, Euzen fit le premier pas dans la salle, déjà bien remplie, qui abriterait les festivités.
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(* By Heyleen Casaviecchi)