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[RP] Le Diable s'habille en Prada

Clemence.de.lepine
[Hôtel de Nemours, Paris]
A l'aube, le matin du dix décembre

Branle-bas de combat. C'était LE jour. Celui qu'elle attendait depuis des semaines, depuis des mois, avec une impatience telle qu'elle s'en tuait les ongles à force de les ronger. Elle n'en dormait plus, et lorsqu'elle y parvenait, c'était pour en faire des rêves étranges ou des cauchemars effroyables. Elle avait froid, elle avait chaud, elle tremblait, elle se consumait à petit feu, elle s'usait à force de prières et de remerciements, à Dieu, aux servantes, à Isaure, au chien.

Enfin, enfin, enfin... ne cessait-elle de répéter dans une stupide litanie qui pouvait fort bien vous casser les oreilles au bout de cinq minutes ou vous assassiner le cerveau et vous faire tourner schizophrène. J'ai hâte. Disait-elle parfois pour ponctuer ses soupirs. Et elle lançait un regard alangui à sa cousine, ne pouvant empêcher son visage de se détendre d'un sourire mièvre.

C'est un jour à marquer d'une pierre blanche. Et elle insista sur ce dernier mot. Un jour que je n'oublierai sûrement jamais ! Vous m'entendez Isaure : ja-mais. C'est très important, ce qu'il va se passer aujourd'hui.

Elle cessa d'arpenter la pièce en long, en large et en travers et se posta devant cette jeune fille qui avait trop vite grandi. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vue ? Trop de temps. Assez pour que la demoiselle se décidât à faire n'importe quoi de sa vie. Assez aussi pour qu'elle devienne aussi grande qu'elle, voire davantage, non ? Mais était-ce si difficile ? Assez pour qu'elle embellisse et prenne des formes de femme et que Clémence, à la regarder, en éprouve un pincement au cœur. De jalousie, d'envie, elle n'en savait trop rien. Isaure n'était plus tellement une enfant et cela signifiait qu'elle aussi, alors, avait vieilli.

Je me demande, parfois, si nous avons bien un peu de sang en commun. Murmura-t-elle, pensive, les yeux rivés sur cette chevelure d'ébène et ces jolies courbes de femme. Secouant la tête, elle chassa ses pensées et repartit sur son idée fixe.

Allons donc, soyez toutes heureuses, car aujourd'hui est un grand jour !

Elle s'arrêta au milieu de la pièce, radieuse, et se campa, droite, fière, les poings sur les hanches.

Blanche et moi, nous allons nous retrouver !

Elle vacillait, pourtant, cette voix qu'elle voulait si ferme. Ce cri du cœur n'était qu'un cri de courage. Et son regard soudain se voila pour venir se poser, affolé, dans celui de la petite Wagner.

Elle va venir, n'est-ce pas ? Vous croyez que je devrais avoir peur ? Si ténu, le timbre. Hésitante, frissonnante, elle se frictionna les bras, tentant vainement de faire disparaître cette chair de poule qui lui boursouflait salement la peau.

Elle ne portait pour le moment rien d'autre qu'une chemise, frigorifiée, tandis qu'on s'affairait autour d'elle à réunir toutes les pièces de sa tenue. Car aujourd'hui, hormis le retour de Blanche, on fêtait aussi un mariage, et la mariée, ce serait elle.

Youpi.

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Blanche_
Abandonner son fils dernier né en Espagne : très mauvaise idée. C'était ce que Blanche réalisait au fur et à mesure des jours qui passaient entre Gondomar, et Nemours, ou plus simplement entre cette bouche affamée... Et ce qui devait les nourrir.
Car elle avait mal ! Odieusement mal, c'était si affreux... Toute tendue, martelée, brimée par ses robes nouvelles achetées, et qui étaient bien peu faites pour un corps sourd aux corset... C'était une souffrance insoutenable, perpétuelle, dont Astaroth à qui elle n'en avait pas parlé, n'en savait rien.


- J'ai bien aimé le dernier relai dans lequel nous nous sommes arrêtés, Excellence. La poule avait un goût de gibier, et le bain, pour une fois, était presque chaud.

Futiles considérations, échangées sous le regard de quelques domestiques. Blanche se pliait aux coutumes de l'espagne, nommait son époux selon les usages du Sud, apprenait même le galicien.
Que Lestan lui prit trop de temps, et l'empêcha de s'y adonner tout à fait n'était que hasard du moment, et elle s'était promis de vite pallier aux quelques incartades à son nouveau rang aussitôt qu'il cesserait de boire.


S'il m'arrivait d'oublier, je souhaite vous remercier pour l'effort que vous faites en vous rendant à ces noces : vous savez que Clémence n'y sera pas insensible. Ce disant, elle avait prit sa main pour la serrer en la sienne, toujours étreinte d'un gant sombre, afin d'en cacher les marques. Elle lui sourit. Croyez-vous que cela sera aussi réjouissant que l'anniversaire de Carolum Borja ? Elle rit un petit peu, se serra contre lui, car enfin l'habitacle de la voiture n'était pas aussi grand et qu'elle pouvait bien, sans gêner ni la bienséance, ni les yeux baissés vers elle. La blague après tout, avait quelque chose d'assez délicat. Dit ainsi, il paraissait même que la chasse en terre comtales de Castille avait été un plaisir...

Ah, je crois que nous arrivons ! lança t'elle à tout hasard, la voiture s'arrêta. Elle n'en avait, en vérité, pas la moindre idée, mais il paraissait évident, que si les roues stoppaient tout à fait...

Le silence se fit sitôt que les chevaux furent à l'arrêt. Blanche, rattrapée par la vitesse, fit un léger mouvement de buste vers l'avant qui réveilla brusquement sa douleur. Elle porta la main à son flanc en grimaçant un peu. Juste au dessus de ses doigts, là où la robe serrait sa gorge, se tordait sa chair et son sang.
J'espère que nous pourrons nous reposer... fit elle en tournant le chef vers son fiancé. Car enfin le voyage était très long, n'avez vous pas trouvé ?

Qu'importe. Car à ressasser les événements de septembre, octobre, et novembre, le voyage lui avait paru, à elle, presque interminable.
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Isaure.beaumont
La jeune servante mandatée par Clémence pour réveiller sa cousine revint enfin auprès de sa maîtresse. Il fallut attendre encore quelques instants avant qu’Isaure ne pénètre à son tour dans les appartements, telle une âme errante. La tâche avait été ardue : elle avait d’abord tenté de la réveiller par la voix, puis elle l’avait secouée encore et encore avant de la pincer et de lui tirer les cheveux à plusieurs reprises. Mais rien ne semblait faire émerger la jeune Wagner de son profond sommeil.

Il faut dire qu’elle n’avait pas réussi à s’endormir immédiatement : l’excitation était telle, qu’elle l’avait maintenue éveillée de longues heures durant. Elle avait alors entrepris d’imaginer les noces. Minuit l’avait vu danser pour le bal sous le regard émerveillé de tous, Une heure l’avait surprise à repousser les avances d’un grand Duc et Cinq heures s’était attendrie devant son Amour naissant avec un beau Prince étranger.

Ce fut le froid qui eut raison de Morphée. Les fenêtres furent ouvertes, les lourdes couvertures vigoureusement tirées. Quelques secondes plus tard, la Morvilliers émergeait enfin. Pas tout à fait réveillée, elle suivit sans encombre la domestique et rejoignit rapidement sa cousine.

Isaure, les yeux éteints, les cheveux décoiffés et la robe de nuit un peu trop juste se tenait debout face à la jeune promise. D’abord, elle ne bougea pas. Ce furent la voix vibrante de Clémence et ses gestes nerveux qui la sortirent de sa torpeur. En un instant, Isaure était redevenue Isaure.

Battant des mains, elle partagea l’enthousiasme de sa cousine. Et ses azurs vinrent se poser sur sa cousine et la détaillèrent. Qu’elle était jolie sa Clémence ! La Wagner soupira. Qu’elle aurait aimé elle aussi avoir des cheveux d’or et une peau d’albâtre ! Au lieu de cela elle avait hérité d’une chevelure de jais et d’une peau qui se hâlait au moindre rayon de soleil. Pourquoi donc Dieu faisait-il si mal les choses ? Pourquoi n’avait-elle pas aussi cette taille si fine ? Pourquoi n’était-elle pas légitime ? Oui, vraiment, le Très-Haut avait tout faux !

Les yeux brillants, le visage rayonnant, Isaure acquiesçait à chaque soupir, à chaque parole de la Marquise. Pourtant, à l’évocation du nom de Blanche, son visage se rembrunit. Elle espérait du fond du cœur que celle-ci ne viendrait pas. Peut-être que Clémence cesserait enfin de lui parler d’elle ! Et puis, elle voulait rester seule avec sa cousine : juste elles, Clémence et elle, enfin réunies.


- Ne vous en faites pas Clémence, elle viendra. J’en suis certaine. Qui voudrait vous décevoir ? Qui voudrait manquer vos noces ?


Ne viens pas Blanche, ne viens pas ! Quelle idée saugrenue avait eu sa chère parente ? Comment pouvait-on demander au premier Amour de son futur époux d’être son témoin ? Non, vraiment, Isaure ne comprenait pas ! Pourquoi ne s’était-elle pas contenter d’elle ? Elle valait bien deux témoins ! Décidément, elle ne comprenait vraiment pas sa cousine.

- Elle viendra…
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Isaure Von Frayner, Dame de Miramont et de Courceriers
Clemence.de.lepine
Chère Isaure... Toujours prompte à la rassurer, à l'aimer, quand elle-même n'y parvenait pas assez. Elle aurait voulu la serrer dans ses bras, sentir contre elle sa chaleur, pleurer contre son épaule, juste pour apprécier la brûlure de ses larmes sur ses joues si froides. Juste une étreinte. Pouvoir, naturellement, éprouver la sensation d'être unique et s'abandonner contre un cœur bouillant. Quand le sien était gelé.

Et, de fait, elle était glacée. Et toujours cette pudeur, qui lui interdisait d'aimer ouvertement.

Elle lui tendit un petit sourire reconnaissant et se rendit jusqu'aux fenêtres. Y jetant un coup d'oeil empressé, elle s'assit sur le rebord d'un petit saut adroit, cognant nerveusement ses talons contre le mur.


Qui voudrait me décevoir ? Elle aurait toutes les raisons de le vouloir. Qui voudrait manquer mes noces ? Une nouvelle fois, elle. Blanche.

Un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle devrait profiter de cet instant d'intimité avec sa cousine. Ce fut fugacement ce qu'elle se prit à penser. Seulement, elle était trop inquiétée par l'idée que Blanche puisse finalement faire demi-tour avant de l'avoir revue pour pouvoir pleinement goûter le plaisir de la présence de la jeune fille.

Isaure, savez-vous que Cassian sera le témoin d'Aimbaud ? Ne l'approchez pas de trop près, s'il vous plait...

Le conseil fut donné de manière évasive. Clémence était déjà repartie dans ses pensées. L'once de culpabilité qu'elle pouvait tout juste avoir ressentie s'était déjà évaporée, et elle se mordillait les lèvres, le regard dans le vague, songeuse. Et ses pieds ne cessaient de frapper le mur, encore, toujours plus fort, comme s'il n'y avait qu'elle et que personne d'autre ne comptait.

Elle perçut des cris dans la cour, et un hennissement de cheval. Sautant brusquement à bas de son perchoir, elle vint coller son front contre le verre à vitre. Elle tendit la main dans son dos et agita les doigts, demandant par ce geste à Isaure de venir la rejoindre pour qu'elle admire à son tour la voiture qui s'arrêtait en contrebas.


C'est elle. Dit-elle en lui coulant un regard heureux.

Et, se reculant précipitamment, elle attrapa l'épaule de la brunette et l'en meurtrit de ses doigts fébriles.


Je ne veux pas la voir avant qu'elle ne soit vraiment ici. Amenez-les dans l'antichambre et faites-leur servir à boire et à manger. Lança-t-elle à l'adresse d'une des suivantes qui s'occupait jusque là de sortir d'une boîte les peignes et les épingles qui serviraient à l'élaboration de sa coiffe.
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Blanche_
Sortis à peine du carrosse, happés par la froideur de décembre qui venait à eux, les deux hermines furent rapidement accueillis par les gens de Nemours. C'était une effervescence très peu à propos qui guida Astaroth et Blanche au sein de l'Hôtel parisien ; elle aurait voulu dormir, il ne parlait pas beaucoup, et l'un et l'autre se jetaient des regards entendus en écoutant d'une oreille distraite les commentaires du valet qui les menait à travers les couloirs.
L'hôtel, Blanche devait le concéder, rappelait énormément Clémence. Et ce goût raffiné, magnifique, mêlait le velours à des tissus plus léger, et des teintes d'époque ; bref, tout était beau, et Blanche ridée de ne pouvoir s'attarder à une critique des lieux. Elle avait près d'elle son époux, ou peu s'en fallait, mais elle n'osait trop le laisser apercevoir l'angoisse profonde qui étreignait son cœur, aussi à chaque fois que leurs regards se croisaient elle se forcait à un sourire de circonstances. Haut les cœurs ! songea-t'elle. Tu maries Clémence, fais comme ci !
Elle fit comme ci en serrant la main d'Astaroth, sentant à peine la chaleur de ses doigts à travers le velours ; comme ci, en entrant dans l'anti-chambre et en s'asseyant dans un fauteuil. Et, muette de désespoir, sa gorge serrée ne lui adressa plus un mot. Comme si la joie, au jour béni, faisait poindre des larmes à ses yeux.

Il fut seulement un geste honnête, celui que, lorsqu'entendant la voix de Clémence à travers le mur, elle avait fait pour fuir. Assise-là, trônant au coté de l'espagnol, la douleur de ses couches avait arrêté son corps entier qui se relevait pour partir ; et, ainsi condamnée, meurtrie par la souffrance de sa chair, elle sourit encore. Chef tourné vers son mari, main au flanc, elle avait l'air ravie en tous points.

Comme si.

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Isaure.beaumont
Cassian ? Cassian de Blanc-Combaz ? Il serait là ? Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas vu ? Une année, ou peut-être deux ? Elle ne savait plus trop. A tout dire, cela faisait un moment qu’elle n’avait plus penser à lui. Il faut dire que ces derniers mois, sa vie avait pris une toute autre direction que celle à laquelle on avait pensé pour elle. Mais ceci était une autre histoire et Isaure avait promis à Clémence de taire aux autres cet épisode. Cela ne la dérangeait d’ailleurs pas outre mesure ! C’était leur petit secret !

La main se porta au médaillon qui pendait à son cou. Ils s’étaient quittés fâchés, mais elle éprouvait une certaine joie à l’idée de le revoir. Oui, il lui tardait de pouvoir l’apercevoir. Avait-il changé ? Elle essaya de l’imaginer aujourd’hui, mais elle ne revoyait que le petit Paon qu’elle avait connu.

Ne pas sourire. Ne pas montrer à Clémence qu’elle était ravie. Elle prit donc le parti de ne pas s’éterniser sur le sujet, d’ailleurs elle n’eût besoin d’ajouter quoique ce soit car sa cousine était déjà repartie dans ses réflexions. A quoi pouvait-elle encore bien penser ? A cette Blanche ? Cette bretonne qui lui avait refusé son amitié ? Qu’elle ne vienne pas ! Elle n’aimait pas l’idée qu’une fois ici, elle lui ravisse sa cousine.

Isaure fut très vite fixée sur le sort de ces noces. Clémence lui fit un rapide signe et elle s’avança jusqu’à la fenêtre pour voir son cauchemar prendre corps. Blanche arrivait. Pourquoi donc son arrivée lui faisait si mal ? Etait-ce les doigts acérés de sa cousine lacérant sa chair qui lui faisait mal ? Ou bien était-ce la venue de cette rivale qui lui fendait le cœur ? Elle allait perdre sa cousine, encore !

Et d’un ton plus froid qu’elle ne l’aurait souhaité, suivant du regard les deux silhouettes qui se dégageaient de la voiture, elle s’adressa à Clémence :


- La voilà. Permettez-moi de me retirer à présent. Vous devez avoir à faire, et il serait plus décent que j’aille passer une robe et discipliner mes cheveux.

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Isaure Von Frayner, Dame de Miramont et de Courceriers
Clemence.de.lepine
Vous pouvez disposer si vous le souhaitez, mais j'avais pensé que nous pourrions nous habiller ensemble. Votre robe, celle que je vous ai fait confectionner, est ici.

Elle eut un mouvement de la tête en direction de la robe en brocart de soie de Florence dont une dame d'atours était en train de rassembler les pièces et de lisser les plis. Elle n'avait pas surpris la fraîcheur du ton d'Isaure et la contemplait d'un air interrogatif. Dans ses souvenirs, sa cousine montrait davantage d'ardeur, et il lui semblait qu'aujourd'hui, elle ne souriait que pour lui faire plaisir. S'approchant d'elle, elle se permit de glisser quelques doigts dans cette chevelure noire, si noire... Elle les démêla tendrement et ne s'arrêta que lorsqu'on vint la prévenir de la présence de ses invités dans la pièce d'à côté.

Restez, s'il vous plait. Ces demoiselles vont se charger de faire briller vos si beaux cheveux. Attendez-moi. Je reviens.

Lui pinçant une fossette entre le pouce et l'index, elle lui offrit un dernier sourire et tourna les talons. Attrapant au passage une longue étole doublée de fourrure brune, elle s'en drapa les épaules et ouvrit la porte de l'antichambre.

Elle s'arrêta sur le seuil, cligna des paupières, regarda un moment... Blanche. Tournée vers cet homme, qu'elle se souvenait maintenant avoir aperçu lors de leur descente en Castille. C'était étrange. Elle ne sut que dire, que faire, elle resta là, immobile, cheveux épars, maladroitement couverte par cette étoffe qui lui donnait subitement chaud. Trop chaud. L'homme. Elle ne savait pas comment le saluer, comment l'appeler, elle ne connaissait rien de lui, Blanche ne lui en avait rien dit. Et Blanche... elle savait encore moins comment l'aborder, comment lui exprimer son soulagement à la voir ici, quand bien même tout son être hurlait de souffrance à sentir leurs regards de connivence... envolés.

Elle aurait voulu les remercier, mais cela aurait sonné tellement faux. Elle aurait voulu, comme elle l'avait voulu avec Isaure, la serrer entre ses bras minces, mais elle ne voulait pas laisser tomber son manteau de fortune. A la vérité, elle ne voulait surtout pas se voir rejeter, repousser. Maltraiter.

Est-ce que... Alors elle voulut leur dire quelque chose de banal, leur demander comment s'était passé le voyage, s'ils voulaient qu'elles les mènent tout de suite à cette chambre qu'elle leur avait fait préparer. Mais la banalité aussi, aurait sonné tellement faux, entre elles deux.

Et elle comprit, à ce moment même, qu'il n'y avait pas de mot plus approprié qu'un autre. Chacun des mots qu'elle pourrait prononcer serait torture, pour l'une comme pour l'autre. Elle était condamnée à essayer, sans être certaine de jamais réussir. Quel désespoir.

Son regard se posa sur le ventre de la Bretonne et elle frissonna. Relevant les yeux, elle les porta tour à tour sur Astaroth, puis sur Blanche, et, s'adossant contre le mur comme pour se donner un peu de courage, trouva enfin la force de commencer et finir une phrase.


Est-ce que tu vas bien ? Ne souffres-tu pas trop ?

Dans ton corps, dans ta tête.

Et cette question, tellement dérisoire, tellement inutile, à quoi bon la poser ? Bien sûr, qu'elle souffre, à quoi t'attendais-tu ?

Mais elle ne put s'empêcher de le demander tout de même. Et sa voix, inquiète, car elle connaît la vérité, n'attend que le mensonge. Un mensonge, pour calmer sa détresse.

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Blanche_
Voir Clémence ainsi habillée, parée un peu à la même façon qu'elle l'avait été, dans un couloir, l'été précédent, lui remit de gais souvenirs en tête. Et, le temps que leur fin ne lui soit remémorée, elle avait serré Clémence dans ses bras. Happée au vol, la Serrant avait presque bondi de son siège en voyant sortir la marquise de sa chambre.
Elle la relâcha en sentant son propre souffle lui manquer. L'avait-elle serrée aussi fort ? C'était probable...


Il est impossible de souffrir en un si beau jour. Elle se tourna vers Astaroth. Mon ami, voici Clémence de l'Epine, la mariée.
Et puis, reprenant le fil de la conversation, qui en mettant les pieds dans le plat la mettait fort mal à l'aise devant son fiancé.

C'est cependant très aimable à toi de demander, Clémence. Mais tu sais, Astaroth s'occupe assez bien de moi pour que chaque voyage soit un plaisir.

Ben voyons.
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Clemence.de.lepine
L'étreinte de Blanche la bouleversa plus qu'elle ne la surprit. Elle avait toujours su, contrairement à Clémence, répondre à ses instincts et son impulsivité était aussi ce qui la rendait tellement indispensable. Elle se laissa enlacer, et elle connut le bonheur. C'était si simple, quand on y pensait.

Astaroth, oui, elle avait deviné. Elle tiqua aux mots de Blanche, qui la présentait comme « la mariée », quand elle aurait voulu être « l'amie ». Amie très chère, amie aimée, tendrement, passionnément, à la folie. Mais elle s'inclina, elle plia la nuque, et le genou, les doigts toujours crispés sur ce châle qu'elle gardait serré contre son cœur, comme un bouclier. Elle le salua, cet époux, avec respect, considération, car il avait fait de Blanche une femme mariée, car il avait su se l'approprier, et qu'ils étaient unis, ensemble. Et qu'alors, Clémence devait l'aimer aussi, non ?


Je suis heureuse de vous rencontrer, Votre... Euh. Magnificence ? Grâce ? Excellence ? … Truc ? Enfin, je suis heureuse, très heureuse.

Et j'espère que vous n'êtes pas trop à cheval sur l'étiquette car je ne connais rien aux coutumes espagnoles.

Je suis certaine, oui, qu'il ne manque pas de prendre grand soin de toi. Fit-elle à Blanche. Elle libéra sa main droite pour effleurer délicatement une de ses manches.

Nous avons encore quelques heures devant nous. Je vais devoir passer entre les mains des habilleuses mais je peux m'accorder un peu de temps avec vous. Sauf... sauf si vous souhaitez vous reposer et me rejoindre une fois apprêtés ?


Ne pas lui dire que tout ce qu'elle souhaite, c'est un peu d'intimité. La douceur d'une chambre douillette animée par des rires cristallins et des soupirs de femmes. Les gestes de tendresse d'une amie, ses murmures, ses conseils, ses compliments. Ne pas lui dire cela et se taire, taire les battements sourds de son cœur, taire l'impatience de sa voix, ses sursauts d'espérance.

Je suis tellement contente de te voir ici.

Comment se taire tout à fait, quand on déborde d'allégresse ?

Alors elle chuchote, d'une voix timide, anxieuse, et elle laisse son cœur caracoler dans sa poitrine. Peu importe. On s'en moque. Blanche est revenue et c'est cela que son âme célèbre aujourd'hui.
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Isaure.beaumont
Cette envie de quitter la pièce se tut instantanément quand les yeux d’Isaure se posèrent sur la robe que sa cousine avait fait confectionner pour elle. Elle n’entendait plus rien et ne voyait plus rien que cette Merveille. Jamais elle n’avait porté aussi belle robe, sa condition de petite damoiselle bâtarde la condamnant à porter de jolies robes sans luxe.

Elle ne prêta plus attention à rien et ne se rendit même pas compte du départ de sa cousine. Oublié le mariage, oublié cette Blanche qui allait lui ravir sa chère cousine. Il n’y avait plus qu’elles, et les servantes, mais elles ne comptaient pas ! Oui, elle était en tête à tête avec la robe de sa vie et pllus rien d’autre ne comptait !

D’un coup d’épaule et de hanche, elle écarta la domestique et s’agenouilla devant la robe.


- Tu es si belle… Tu es, tu es… Oh Dieu que je suis heureuse !

Et les mains se posèrent délicatement et amoureusement sur le tissu, des larmes firent briller ses yeux. Jamais on ne lui avait fait un tel présent !

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Isaure Von Frayner, Dame de Miramont et de Courceriers
Blanche_
Ouais ben c'est çaa, oubliez que je souffre, extasiez vous devant les robes et laissez moi m'noyer dans mes larmes ! Enflures.

Non, quelques minutes avec toi me semblent envisageables répondit la bretonne en se tournant vers Astaroth pour recueillir son aval (Dieu qu'il était silencieux, lui qui en privé ne faisait que parler !) et surtout, pour lui montrer que le moment était venu d'offrir le cadeau dont il n'avait cessé de parler tout le voyage durant, sur Caedes ceci, et la famille de Clémence cela, et patati et patata, et...

Je ne sais pas si ces préparatifs de femmes, cependant, vont convenir à son Excellence le Marquis, ou occasion déguisée de souffler l'une des coutumes espagnoles quant aux politesses déployées pour les nobles ni si nous avons le temps de parler comme il faudrait.
Car il faut parler, n'est ce pas ?
Moi en tous cas, j'ai envie de réponse, de savoir, pour donner un pardon ensuite, c'était ce que Blanche voulait dire mais ce que ses lèvres n'avaient voulu prononcer. Par peur, sans doute, et de blesser Clémence en revenant sur leurs lettres échangées, et d'ennuyer Astaroth avait un passé révolu. L'un avait gagné, disait-il souvent, et ça n'est pas Aimbaud.

De fait, un seul aurait le droit d'elle devant le Divin.

Je veux dire, parler des préparatifs, et de ta robe, et tout ça. Il y aura d'autres bretons ? Où irons nous manger ? Ce genre de choses... Rattrape toi Choupette, vas-y.
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Clemence.de.lepine
Parler ? Oui bien sûr, puisqu'il le fallait. Elle avait juste peur de ruiner l'éclat ivoire de sa peau en l'abandonnant aux assauts salés de ses larmes. Pouah. Elle détestait pleurer. Ça lui rougissait les yeux et lui gonflait les paupières. C'était laid. Et ça ne servait à rien si ce n'était à démontrer inutilement une certaine faiblesse.

Allons donc parler, tranquillement, entre filles, entre femmes, entre blondes.


Allons-y alors. Enfin, si Son Excellence le permet. Les discussions de femmes ne vous intéresseront sans doute pas. Si cela vous sied, on vous mènera à la chambre que l'on vous a préparée. Demandez ce que vous voulez, vous serez exécuté, comme si vous étiez le seigneur de ces lieux. Je ne souhaite rien tant que votre confort, à tous les deux.

Dans un réajustement d'étole, Clémence attrapa une des mains de Blanche et, impatiente de régler la situation et de pouvoir à nouveau rire et parler sans complexe avec elle - comment ça, utopiste ? - elle l'entraîna à sa suite dans la chambre. Sur une dernière révérence et avec un petit sourire contrit, elle ferma la porte sur le Marquis de Gondomar, désormais Maître de l'Antichambre. Adieu, vous : et priez, s'il vous plait, pour que votre si charmante épouse ne se décide pas à m'écorcher vive de ses ongles sévères.

Je vous la rends très vite ne vous inquiétez pas.

Claquement de porte, tout en douceur. Si si.

Blanche, tu connais Isaure, je crois ? Ma cousine. Isaure, tu connais Blanche, aussi.

Tutoiement de rigueur pour tout le monde. Brisons la glace et les convenances, et mettons-nous à l'aise. Et tandis qu'on l'aidait à se défaire de sa chemise de nuit, la troquant contre une fine chemise de soie qui constituerait la première couche de sa toilette, elle agitait la main vers l'une et l'autre des protagonistes sus-citées.

Indiquant aux quelques demoiselles d'atour qui se trouvaient là de se mettre à disposition de ses invitées si celles-ci souhaitaient leur concours pour l'habillage et la coiffure, elle écarta celle qui lui tournait autour pour ajuster le laçage de sa chemise. Il lui fallait s'assoir. Elle se sentait déjà épuisée, à la seule idée de cette conversation qu'elle avait attendue et qu'elle redoutait maintenant. Gagnant le lit, elle posa le fessier sur le bord, les mains sur les genoux, comme prête à bondir au premier mot de reproche.

Attentive, elle épiait le moindre geste de Blanche, le moindre froncement de sourcil, le moindre battement de cils, la moindre esquisse de sourire, aussi ténu pouvait-il être. Elle aurait aimé regagner ses bras, y soupirer un peu, s'excuser dans un sanglot et lui demander de tout oublier.

Utopie, encore. Douce utopie. Rêve candide. Naïveté, ou bêtise.


Je ne sais pas s'il y aura des bretons. Un témoin, je crois. Je ne le connais pas et je ne me souviens pas de son nom. Reprendre son souffle, cligner des paupières. Nous irons manger chez les Josselinière, tout est prêt, ce sera grandiose. Mimique gênée : évoquer le nom de Josselinière c'est évoquer un peu Aimbaud. Et je porterai une robe à tassel, excessivement chère parce qu'excessivement brillante et brocardée de tellement d'or...

C'est ça, tais-toi. Arrête de jouer l'idiote et de faussement jubiler. Tu sais bien de quoi elle voulait vraiment parler. Ne fais pas l'innocente. Ne la regarde pas avec ces yeux rieurs car vous n'avez pas du tout envie de rire, n'est-ce pas ?
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Blanche_
J'en ai rien à foutre.
A peu de choses près, Blanche voulait le dire. C'était tellement superficiel, cette réaction de Clémence, "Tout va bien je ne m'en fais pas!". Elle avait envie de hurler, et de larguer cette haine envers elle, pour l'avoir forcée à venir. Faisant intervenir l'honneur, et l'amitié, des valeurs en quelles Blanche croyait plus que tout, Clémence s'était assuré son amie auprès d'elle, mais à quel prix ?
Ni l'une ni l'autre ne pouvait se douter de ce que le destin tramait pour elles deux. Mais suivant sa logique durement développée, Blanche savait que l'amitié et l'honneur seraient soumis à de rudes épreuves ; et que l'un des deux finirait par mourir.


Il s'agit sans doute d'Elim, le bâtard de ma cousine.

Décidément, cette journée serait délicieuse. Elle se sentait déjà lasse, par tout ce qu'elle avait dû supporter tout le voyage, par les préparatifs, la lenteur des chevaux, les arrêts en auberge avec leur unique chambre offerte et tellement, tellement trop de proximité avec son époux...
Oh que cela lui pesait. Elle ferma les yeux, très peu prête à surmonter l'effronterie de Clémence, et l'innocence dont elle voulait se parer. Jusqu'au bout... Pourquoi les gens n'étaient-ils jamais honnêtes avec elle ? Pourquoi fallait-il toujours qu'elle les secoue tel un pommier pour en faire sortir la culpabilité ?
Cela lui demandait une force qu'elle ne se sentait pas au jour des épousailles. Alors, toute disposée à sourire, elle reprit.


Grandiose... Elle sentit les larmes lui monter.
Je ne vais pas rester longtemps, Astaroth...

Veut que je revienne.
Exige que je sois avec lui.
De toute façon tu as déjà quelqu'un, et c'est Isaure, et fais moi pas chier j'ai pas envie de faire un effort. Comment peux tu juste une seconde...? Tu me déçois tellement, Clémence. Tu te crois mon égale, ma supérieure peut être même ? Mais moi je sais bien que tu ne pourras jamais. Tu te caches derrière de fausses excuses, je te vois déjà venir, le nom de ta famille, les enfants à porter, ton âge... Rien. Rien ne pourra jamais te déculpabiliser de ta perfidie et ton mensonge.
Et moi je suis trop fatiguée ce jour pour faire semblant de ne pas en être blessée. Là, laisse moi m'en aller, les convenances me feront jouer mon rôle, mais en attendant, j'ai besoin de sentir sur moi un autre regard que celui de l'hypocrisie et de l'insouciance.
Excessivement brillante et brocardée ?

Pitié...

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Clemence.de.lepine
A peine arrivée et elle voulait déjà partir ?

Clémence cligna des yeux, mécaniquement, comme si elle souhaitait s'assurer de la réalité d'une vision, comme si elle se réveillait d'un songe qui tardait à se dissiper complètement. Elle s'était attendue à des reproches et à des cris. Plus que ça : elle les voulait, elle les désirait, elle en avait besoin. Elle aurait pu tout aussi bien se confesser à un clerc, expier ses fautes, ses mensonges, effectuer sa pénitence et reprendre ses nuits paisibles. Mais c'était le pardon de Blanche, qu'elle attendait. Pas celui de Dieu.

Et ce qui lui avait semblé possible, en recevant la réponse de sa présence à la noce, lui paraissait désormais illusoire. Elle voyait clair. Elle voyait Blanche, mais ça n'était pas elle. Blanche avait disparu. Elle n'existait plus. Car Blanche, elle, n'aurait pas laissé Clémence s'enfoncer dans ses affectations. Si c'était Blanche, là, devant elle, alors pourquoi ne se mettait-elle pas en colère ? Pourquoi demeurait-elle inexpressive, pourquoi ne lui disait-elle pas qu'elle la trouvait ridicule, pourquoi ne lui demandait-elle pas de cesser ce jeu dérisoire ?

Mais Clémence aussi n'existait plus. Car la Clémence d'avant aurait au moins tenté, en présence de Blanche, d'être sincère, vraie et franche. C'était ainsi qu'elle voulait toujours être, avec elle, et c'était pourquoi elle l'aimait tellement. Il était fâcheux que les seuls mots d'affection qu'elle ait pu lui offrir aient été donnés par lettre, dans des circonstances aussi... malheureuses.

Je t'ai perdue.
Tu me perds.
Nous sommes perdues.

Non. Non. Non.

Ce n'était pas Blanche. Blanche ne se maitrisait pas. Si Blanche avait envie de pleurer, Blanche pleurait. Si elle voulait se mettre en colère, elle hurlait sans complexe. Si elle voulait gifler, elle ne retenait pas sa main. Elle ne retenait pas ses mots. Elle ne retenait pas ses émotions. Ses sentiments. Ses rires. Ses gestes.

Non. Non...

Elle n'avait pas vraiment remarqué qu'elle avait quitté le lit pour s'avancer vers Blanche. Elle secouait la tête, de droite à gauche, et ses yeux interrogatifs détaillaient la Bretonne, l'Hermine exilée, sans parvenir à se fixer. A se poser. A se calmer. Vite, vite, on accroche une mèche blonde immaculée, pour redescendre ensuite vers le contour des lèvres, pour poursuivre sa course en direction du cou, des mains, et des hanches. Ces hanches coupables. Ces hanches de femme. Elle s'arrête. Revient à son visage. Son regard se durcit, malgré elle, elle qui ne voudrait être que douceur et langueur, elle qui dissimulait ses colères derrière des sourires.


Non.

Non quoi ? Non quoi, hein ? Non, ne joue pas à ça avec moi ? Non, ne t'abaisses pas à ravaler les insultes que tu me destines ? Non, ne pars pas ? Non, je ne veux plus de toi ? Non, ne me laisse pas, ne m'ignore pas ?

Pourquoi es-tu venue, si c'est pour ne rien me dire ?

Pour lui ? Pour Aimbaud ? Pour souffrir ? Pour me prouver que je ne suis pas la seule masochiste et qu'alors, nous avons au moins un point commun ? Moi, c'est pour me punir, c'est pour surprendre ses regards, et les tiens, pour les voir se croiser, pour lire la peine, sur ton visage, sur le sien, et pour me baigner dans ma culpabilité, et dans ma honte. Mais toi ? Pourquoi ? Pour le reprendre ? Non, tu n'en ferais rien, pas avec Astaroth. Pour te l'approprier et m'humilier ? Je supporterai, tu le sais, et je continuerai de t'aimer. Pour tourner une page, définitivement ?

...

Non.

Pitié...

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Blanche_
Il en fallait peu pour que Blanche sorte de ses gonds, à l'instant où y rester lui demandait tant de peine ; peu de choses nécessaires pour la réveiller, lui ôter la chape de bienséance dans laquelle elle s'est drapée pour ses noces, lui enlever ses illusions de politesse et de rigueur.
Peu pour lui dire qu'elle n'était pas faite pour la pondération.

Clémence, loin de rester dans cette hypocrisie que Blanche haïssait plus que tout, passa à une remarque franche et directe qui brisa l'idéal silencieux de la bretonne. Chut chut, chut. Et voila qu'elle parlait.
Demander une explication c'était pire que tout, car cela montrait, pointait du doigt l'innocence qu'avait Clémence pour toutes les choses de l'amour, et, mieux encore, pour les véritables passions. Qu'importait au final, les circonstances pour le revoir, l'important était de le revoir et de sentir sa présence contre sa propre âme. L'important, c'était Aimbaud, et pas elle, et dire oui à sa lettre, ça n'était que pour Aimbaud.
L'amitié, forte ou faible, n'existait plus quand il était question de divine attirance, et d'amour absolu. Avait-elle possibilité de le comprendre, sans jamais y avoir goûté ?


Je dis les choses, je parle. Elle sourit sans conviction, explora doucement toute la pièce, les murs, les meubles, les gens de Clémence, et détaillant leurs atours cependant elle restait loin d'eux, comme hors de la pièce, mains si proches du corps qu'il ne semblait pas qu'elles s'en soient jamais éloignées ; ou un peu comme témoin insolite de sa non-appartenance à tout ce qui se tramait en l’hôtel de l’Épine.
Son regard, enfin, ayant scruté tout le volume, se posa sur Isaure et devint glace.

Bonjour Isaure.

Prenez garde, car elle était proche de l'implosion.
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