Quoi de mieux pour se détendre, quune balade au beau milieu de la forêt de Belley. Oh certes, ce nétait pas celle près de Lyon où elle avait longtemps vécu, avec Sanya et Wellan qui nétait encore quun bébé, ni celle de Luxeuil où elle avait passé la majeur partie de son temps, lorsquelle nétait pas à la caserne. Les villes changent, les visages aussi, mais les habitudes restent. Cétait là, lun des rares endroits où la jeune femme se sentait sereine, où rien ne pouvait troubler la quiétude dans son esprit si souvent tourmenté, elle regardait sétendre dans le ciel, la cime des grands arbres où se balançaient encore quelques touffes de feuilles dorées, rougeoyantes sous les rayons du soleil. Les dernières avant les grands froids et les jolis flocons de neige.
Mieli inspira profondément une grande goulée de cet air frais et pur chargé du parfum des arbres, de la terre mouillée, ce parfum de pluie, de soleil
en paix avec elle-même et avec ce qui lentourait, elle se sentit devenir part intégrante de ce grand tout quétait la forêt, cétait
vivifiant. Cétait comme ressentir chaque arbre, chaque frémissement de lherbe, chaque souffle de vent dans les branches
sentir la terre respirer sous ses pieds, entendre la forêt parler dans un langage où les mots nexistent pas. Tout était une question de sensation. Elle ferma les yeux, le sourire aux lèvres, guidée uniquement par les sens nouveau qui lhabitaient, cadeau de cette merveilleuse forêt. Quand elle les ouvrit à nouveau, elle fut charmée par lharmonie des formes et des couleurs, chaque choses, chaque êtres vivant, à lendroit exactement où il se doit dêtre, une dernière danse pour un couple de papillons, quelques chants mélodieux dans les branches
la beauté sauvage, à létat pur.
Un regard sur Hawke, qui semblait lui aussi, sous le charme apaisant du lieu, du temps, de lespace
un sourire et une main caressante effleurant la tête de lanimal au pelage sombre, la jeune byzantine se remit à chanter, dans sa langue à elle quelle avait pourtant oubliée depuis longtemps, comme une ode à la beauté du monde, chant qui séleva dans lair du vent, comme une caresse à vol doiseau, ou courant le long dun ruisseau.
Elle ne se tût pas, lorsquelle senti quau loin, on les épiait, au contraire, elle avait sourit. Il ne sagissait pas de petits animaux qui les observaient du haut des arbres ou de derrière les rochers, cétait une présence familière, son cur avait bondit dans sa poitrine et sétait mis à palpité gaiement. Ce ne pouvait être quelles. Hawke avait été réceptif lui aussi, à cette présence. Il connaissait leur odeur pour les avoir tant de fois senti sur elle, il nen ressenti nullement le besoin de la protéger ni même de senfuir, il resta juste là, à marcher à ses côtés dans une attitude fière et sauvage, plus même, que ne létait Sanya.
Ils finirent bien par arriver à leur hauteur, la jeune femme avait perçu du mouvement dans un buisson, son feuillage navait pas suivit le souffle du vent comme les autres, des yeux curieux se devinaient au travers de lenchevêtrement de branches. Un nouveau sourire, elle cessa de chanter, pour se planter au milieu du sentier, face au buisson qui servait de cachette aux deux observatrices.
-Et ben
je me demande bien ce que pourraient faire les femmes de ma vie derrière un gros buisson comme celui-ci. Hmm
sans doute sy cacheraient-elles pour observer qui viendrait de par là
nest-ce pas mesdames ?