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[RP] Taverne "La Rose de Belley"

Rosedecastille
Le bal des célibataires allait bientôt avoir lieu... Rose en était si joyeuse, elle espérait que Belley retrouverait enfin sa joie d'antan grâce à ce bal qui était une occasion rêvée pour que tous fassent connaissance... nouveaux et anciens, nobles, amoureux des routes et voyages... tous y étaient conviés! Rose préparait les tables sous la toile et dans le fond de la taverne la place pour y danser ainsi que des bancs pour les troubadours... tout était déjà prêt, il n'y avait plus qu'à nettoyer et raffraîchir... Rose était satisfaite... des bougies étaient prêtes, les rideaux à carreaux rouges et blancs étaient fraîchement lavés et des bûches étaient coupées et préparées les unes sur les autres à côté de l'âtre... Rose sortit s'asseoir à la table qui donnait sur la place et regarda les badauds qui rentraient probablement retrouver les leurs... un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle vit qu'ils s'arrêtaient en chemin, lisant l'annonce du bal, se tournant vers elle et lui sourire... elle rentra attiser le feu et allumer les bougies le long des fenêtres...
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Rosedecastille
Rose s'affairait à préparer les tables avec l'aide de son amie Lowyn... De loin, les jeunes femmes voyaient déjà arriver des gens vêtus de leurs plus beaux atours...
Rose et Lowyn remplirent les tables de cruches et préparèrent des plats énormes pendant que la viande rotissait... certains étaient déjà assis à l'intérieur et faisaient connaissance ou se retrouvaient dans la bonne humeur en attendant le repas...


Rose dit à son amie Lowyn qu'elle était magnifique dans sa jolie robe de bal et elle la remercia encore pour l'aide qu'elle lui apportait...
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Lowyn
Lowyn était rentré chez elle pour s' habiller et se coiffer pour l'occasion. Elle se fichait bien de trouver l'âme sœur mais elle avait promis à Rose de venir, alors elle était là. Elle souhaitait peut-être Le voir également, mais ça, personne ne pouvais le savoir et elle faisait de ses sentiments un secret honteux. Cassandre était en sécurité chez sa voisine, elle pensait pouvoir s'amuser.

Pour l'occasion, elle s'était vêtue d'une robe d'un noir ébène qui faisait ressortir la blancheur de sa peau, elle avait lâché ses cheveux blonds qui glissaient le long de son dos jusque ses hanches.

Elle s'approcha de la porte entrouverte et ses yeux bleus clair observèrent l'agitation de la taverne. Jamais elle n'avait ressentit de gène. Ni de timidité. Elle retourna s'assoir à côté de la fontaine.
Lowyn
Lowyn se décida enfin à entrer. Il n'y avait presque personne, elle l'avait pressentit, mais personne n'écoute, comme d'habitude.
Elle soupira et alla s'assoir dans un coin.
Woland_von_selenios
Comme il le faisait tous les soirs, le professeur Sélénios vient à la Rose de Belley afin de se nourrir un peu.
Il entre tout sourire et salue les belles damoiselles qui s'y trouve :

-Oh Rose, Lowyn, vous êtes en beautés ce soir ! Mais que nous vaut cet honneur ?

C'est alors qu'il voit un bel oriflamme accroché aux poutres dont la devise est forte évocatrice : "Bal des Célibataires".
Le professeur ouvre de grands yeux, est-ce encore un piège pour attenter à sa vertu ?!
Il préfère s'approcher tout de même des deux damoiselles :

-Quel malheur terrible fait demeurer deux ravissantes perles de la beauté savoyarde telles que vous dans le célibat ?

Woland sourit :
-Rose vous vous êtes surpassée, toutes ces victuailles si appétissantes ! Mais... Cela serait sacrilège de laisser ainsi une nuit si belle se dérouler sans festivité ! Alors si vous le voulez, je vous tiendrez compagnie !
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Lowyn
Elle sourit en voyant entrer le professeur.


-Oh Rose, Lowyn, vous êtes en beautés ce soir ! Mais que nous vaut cet honneur ?


Lowyn sourit au professeur.

Merci Sieur Selenios. Rose à eu cet idée de bal et je lui ai promis de venir. malheureusement, et comme je l'avais pressentit, personne n'est venu. Rose aurait du envoyer un courrier.


-Quel malheur terrible fait demeurer deux ravissantes perles de la beauté savoyarde telles que vous dans le célibat ?

Elle retient un rire

Il n'y a aucun malheur à cela, simplement les choses sont ainsi.
Norah.
[Samedi soir ?]

    Comme prévu, la jeune femme avait tenu compagnie à sa monture. Depuis son arrivée à Belley, elle passait les nuits dans l'écurie, enfouie dans un confortable ballot de paille. Non pas qu'elle s'en plaignit outre mesure. Elle passait à la Rose lorsque l'instant le lui permettait, que ce fût pour manger ou tout simplement boire quelque chose, discuter. Elle écoutait avec une attention particulière mêlée d'une discrétion pudique les récits des voyageurs, afin de planifier son propre départ. Mais pour l'heure...

    Quand Norah avait poussé la porte, elle avait distingué quelques silhouettes. Certaines connues, d'autre pas. Son visage se peignit d'une moue gênée, face à sa tenue de voyage dans laquelle s'attardaient encore quelques brins de paille, qui contrastait affreusement avec les belles toilettes qu'elle n'avait pas l'habitude de voir en ces lieux. Soit. L'endroit était beau, les odeurs et les couleurs se brouillaient dans son esprit, jusqu'à faire s'étirer un sourire sur ses lèvres. De la bonne humeur ?

    Elle salua tranquillement Lowyn, en inclinant la tête, amusée de son élégance pour laquelle elle la félicita. Elle fit preuve de plus de discrétion face à la tenancière, pour la simple et bonne raison qu'elle craignait de la déranger. Par deux fois, elles s'étaient croisées. Par deux fois, la sorcière s'était sentie plus mal à l'aise que jamais.


    -J'avais dit que je passerais...,
    souffla-t-elle doucement, comme en guise de justification. Vous avez vraiment fait du bon travail, félicitations.

    La rumeur voulant que les femmes fussent largement dominantes en Savoie semblait vérifiée. D'un regard en coin, toutefois, la sorcière avait prit la peine de détailler l'homme qu'elle ne connaissait pas, sans y mettre plus d'insistance que nécessaire. Elle ne voulait pas avoir à attirer l'attention.

    -Malheureusement, et comme je l'avais pressentit, personne n'est venu. Rose aurait du envoyer un courrier.

    Haussement d'épaule, alors que la jeune femme se permettait de répondre :
    Peut être faut-il laisser aux gens le temps d'arriver. Une soirée, toute une soirée, c'est long...
    D'un pas tranquille, elle alla balayer du regard les victuailles qui s'étalaient à disposition, avant de sourire à nouveau, doucement, avec cette fausse nonchalance qui lui était propre.

    -Y a-t-il des musiciens, par ici ? J'aimerais beaucoup voir comment vous faites la fête, à Belley, avant de repartir...

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Rosedecastille
Rose, vêtue d'une fine robe blanche aux plis doux et vaporeux qui reflétaient à la lueur des bougies, regarda son amie Lowyn...


"mais j'ai attaché un parchemin pour prévenir du bal, Lowyn... ce n'est pas une question de prévenir... je suppose que Belley n'est pas en état de léthargie à cause de courriers pour annoncer ce bal!...

Rose sourit et la quitta un moment pour se tourner vers le soldat... "Merci des compliments, Messire!... ravie de vous voir... oui, le "bal des célibataires" est fait pour que les gens se rapprochent et fassent connaissance, afin que Belley retrouve sa joie d'antan... mais n'ayez crainte! vous pouvez rester solitaire si vous le voulez"... Rose esquissa un sourire et lui tendit un verre de remontant local...
Rose se tourna vers la dame un sourire accueillant, lui retirant un brin de paille...

"merci également de votre compliment!... servez-vous, je vous en prie... viandes, pains et plats mijotés vous attendent!"... Rose lui tendit le plateau rempli de verres de remontants... d'autres plateaux étaient prêts... bières du pays, spécialités savoyardes, attendaient les gens afin qu'ils se connaissent dans la joie...

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Lowyn
Lowyn sourit en voyant Dame Norah. Elle se leva et lui apporta une robe de soie rouge vermillon et sourit en se disant qu'elle lui irait parfaitement.

Vous faites bien de passer, voici la robe dont je vous avait parlé. Elle est dans ma famille depuis très longtemps, mais je ne la porte plus. Je pense qu'elle vous plaira.

Elle s'éclipsa, ne voulant pas justifier ce cadeau. Elle aimait offrir et ne savait que répondre aux gens lorsqu'ils remerciaient.
Woland_von_selenios


Le professeur s'apprête à répondre à Lowyn, mais voilà que Rose arrive les bras chargés de plats et des bières. Intérieurement, l'homme se dit que manger et boire tout cela à trois, cela relèverait d'un véritable festin d'ogre, mais peut être que cette célébration est en faite un rite bachique ?
Serait-il tomber dans le piège de deux bacchantes ? Pour en avoir le coeur net, il prend une chope de bière :

-Et bien damoiselles, à votre santé, ainsi qu'à votre jeunesse ! Et pour qu'elle ne se fane qu'après moult et moult hivers !

Une troisième damoiselle entre alors et se présente, elle semble connaître Lowyn. Woland remarque qu'elle évite à plusieurs reprises de croiser le regard de Rose. Qu'a-t-il pu se passer entre ces deux jeunettes ? Le professeur est féru de beaucoup de sciences, mais point de celles des commérages, il s'avance donc vers la damoiselle, une seconde choppe à la main et se présente ainsi :
-Professeur Sélénios, damoiselle, pour vous servir.

Il lui tend la choppe :
-Vous êtes donc voyageuse, à ce que je vous entends dire ? C'est intéressant ! Peut être que nous pourrons ainsi deviser des belles contrées que vous parcourez !

Il sourit quand Lowyn lui met la robe entre les mains :
-Enfin, une fois que vous serez apprêtée, je vais peut être me mettre à l'écart pour vous laisser vous changer en paix.

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Norah.
    Elle allait avoir des rides, à force de sourire. Du reste, pas besoin de le lui redire deux fois; Norah ne se fit pas prier pour tendre la main et attraper du pain, de la viande, en fait tout ce qui était à sa portée, et l'amener jusqu'à sa bouche. Elle devait se retenir de laisser libre cours à l'instinct qui la poussait à tout engloutir d'un seul coup pour conserver un minimum de bienséance. C'eût été dommage...

    -C'est vraiment bon, affirma-t-elle finalement, en guise de conclusion. Au moins, ce soir, elle dormirait bien.

    La jeune femme avait encore la bouche pleine lorsqu'elle fut abordée par celui qu'elle ne connaissait pas; elle se hâta de déglutir, pour incliner la tête avec un semblant de décence.


    -Et je suis Norah. Enchantée., souffla-t-elle simplement, en guise de réponse. Son esprit s'attarda un moment sur le terme de "professeur"; mais peut être aurait-elle l'occasion d'insister plus tard. Pour l'heure, elle se contenta d'accepter la choppe qu'il lui tendait avec gratitude. Voyageuse, en effet. Mais tous les voyageurs sont différents... Si vous le souhaitez, en revanche, je serais ravie de délivrer quelques anecdotes sur mon parcours.

    Elle inclina la tête une autre fois, but une gorgée de bière. Et sursauta à nouveau lorsque Lowyn apparut à coté d'elle, une robe sur le bras, un sourire sur les lèvres. La sorcière resta muette un moment, surprise de cette bonté qui semblait presque... naturelle, avant de tendre la main pour la prendre, souriant en réponse.

    -Merci beaucoup, Lowyn. C'est...

    Elle aurait voulu la remercier davantage, mais la jeune femme avait déjà disparu. Aussi Norah baissa-t-elle le regard à nouveau vers le vêtement, et marqua soudain un nouveau temps de silence. Une gêne. Le rouge de la robe semblait un écho dérangeant aux reflets de son regard, qu'elle s'efforçait de dissimuler en permanence. Des yeux rouges, c'était le fléau de son existence. De celle de sa famille. Mais avait-elle le choix, désormais ? Ne pas porter la robe, ce serait un profond manque de respect; d'autant qu'elle avait arrêté de compter les jours depuis la dernière fois qu'on lui avait offert quoi que ce fut...

    Avec un sourire aimable de circonstance, elle reposa la choppe et serra le vêtement contre sa poitrine.
    Excusez-moi, professeur, je ne serais pas longue. Dans le même temps, elle avait gagné l'étage, cherchant une pièce qui fût vide afin de changer sa tenue. Elle avait beau apprécier particulièrement le fait de n'avoir pas à porter son attirail de voyageuse, la sorcière n'était pas particulièrement à l'aise avec les robes de dame. Elle la passa pourtant avec application, resserrant le lacet du décolleté comme il fallait le faire, bien qu'elle n'aimât pas cette pression qui l'entravait et dont elle n'avait pas l'habitude. Le tissu semblait lourd sur ses épaules, ses jambes, bien différent d'une blouse et d'un pantalon, mais un regard dans le miroir, et la différence était là. Bien là.

    Norah passa une main dans ses cheveux, s'arrangeant pour qu'ils tombassent sans ordre sur ses épaules, jusqu'au bas de son dos. Ses boucles noires foncées masquaient en partie son visage pâle; assez, espérait-elle, pour ne pas attirer l'attention sur ses yeux. Du reste, elle avait décidé de rester pieds nus, et de laisser l'améthyste qui ornait son cou dissimulée dans le paquet que formaient ses vêtements. La robe masquait les tatouages sur son dos, ce qui lui semblait une bonne chose. Avec un sourire satisfait, la jeune femme regagna la pièce principale de la taverne, d'un pas tranquille.

    Il n'y avait certes pas beaucoup de monde, mais... Si seulement il y avait un peu de musique ! Au moins il y avait à manger; Norah ne se priva pas pour retourner faire un tour du coté du buffet, avant d'aller rejoindre Lowyn, une moue amusée sur les lèvres alors qu'elle écartait les bras :

    -Qu'en pensez-vous ?
    Bref temps de réflexion. En fait, peu m'importe ce que vous pensez, je tiens à vous remercier. Je trouverais bien une façon de le faire, le temps de mon séjour ici...

    Elle mima avec une certaine espièglerie l'une de ces révérences quelque peu dramatisée des courtisans, se baissant presque jusqu'au sol.

    -Peut être danseriez-vous avec moi, en attendant, étant donné que les hommes semblent déserter ce bal...? Oh, à l'exception de vous, professeur Sélénios, conclut-elle avec un sourire, main tendue vers la jeune femme. Ce serait dommage de ne pas s'amuser un peu. N'est-ce pas, Rose ?

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Rosedecastille
Rose la regarda d'un regard profond... visiblement, ce changement de tenue opérait chez Rose une sorte d'apaisement certain, tout en laissant chez elle un sentiment mystérieux...

"Mais... bien sûr, Dame... amusez-vous et régalez-vous! les musiciens ne vont pas tarder à arriver!"...

Rose se retourna vers le soldat... "Merci, Messire... c'est très aimable... alors, à notre jeunesse!"... sur ces mots, Rose entendit du bruit et des tambourins... la troupe accompagnée de leurs danseuses vêtues de couleurs chatoyantes arrivaient... elle sourit et posa délicatement son verre..."excusez-moi, Messire..."

Rose offrit un verre aux troubadours et leur indiqua la place qu'elle leur avait réservée... Les ravissantes danseuses, quant à elles, tournaient et virevoltaient déjà autour du soldat, qui, non mécontant, admirait leurs courbes délicieuses de danseuses averties...


Rose se fraya un passage jusqu'à la cuisine et ramena sur le comptoir la surprise qu'elle avait préparé pour le bal... une énorme cruche de verre remplie d'une boisson délicieuse à base de fruits et de remontant local... elle prépara des coupes, qui accompagnées de gâteaux, n'attendaient plus qu'à être dégustées...

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Lowyn
Lowyn sourit et se pencha vers Norah pour lui murmurer quelques mots à l'oreille:

Vous êtes ravissante. Je suis satisfaite de mon choix, la robe s'accorde parfaitement à vos yeux.

Elle remarqua la gène dans le regard de la jeune femme et ajouta doucement:

Ce sont vos yeux, vous êtes comme vous êtes, vous ne devriez pas en avoir honte, certes ce n'est pas commun, mais posséder de tels yeux..!

Elle rit, ses yeux bleus se plissant légèrement, puis s'arrêta, espérant que la jeune femme ne l'ai pas pris mal, elle ne se moquait pas, elle était juste ravie de rencontrer quelqu'un d'aussi différent des gens habituels du village. Cela changeait les choses, et qui sait? Peut-être pourraient-elle être amies dans l'avenir? Elle alla nourrir sa fille, toujours un sourire accroché aux lèvres.
Norah.
    Vous êtes ravissante. Je suis satisfaite de mon choix, la robe s'accorde parfaitement à vos yeux.

    Norah s'interrompit soudain, frappée de stupeur. La main qu'elle avait gardé tendue vers Lowyn retomba mollement le long de son corps, alors que ses yeux écarquillés semblaient chercher l'épée de Damoclès qui la surplombait en permanence, littéralement cette fois. Heureusement qu'elle avait parlé à voix basse. Elle riait. Pourquoi riait-elle ? Honte... Bien sûr, qu'elle avait honte ! La sorcière se sentit soudain l'envie irrésistible de s'enfuir, de quitter la ville, loin, très loin, avant d’être remarquée. Venir ici avait été une mauvaise idée. Ou, dans un tout autre registre, d'aller chercher la dague qu'elle avait laissé avec le reste de ses affaires, dans la selle de son cheval, et de s'en servir pour s'assurer que plus jamais, jamais, elle ne parlât de ses yeux. Mais, une fois encore, elle se sentait trop en situation de dette; la nourriture, la fête, la robe. Un véritable combat semblait se jouer dans sa tête; et la jeune femme restait tétanisée, immobile, au milieu des rires et des mouvements lascifs des danseuses qui étaient arrivées, s'affairant autour des convives. Une île au milieu de l'océan.

    Lowyn se détourna d'elle, et Norah jugea bon d'en faire de même; mais la robe, désormais, la gênait plus qu'autre chose. La surprise de Rose était de taille, si bien qu'elle décida rapidement de lui faire honneur et se servit d'une rasade généreuse de la boisson qu'elle avait préparée, qu'elle but d'une traite. Il fallait qu'elle se détende... Après tout, personne ici ne l'avait encore menacée, alors... Peut être pourrait-elle même s'amuser un peu ? En croquant dans un gâteau, la jeune femme se prit à observer les danseuses. Plutôt exotiques, pour ce paysage montagnard, de quoi lui changer les idées; elle en avait déjà vues de semblables, plus au Sud. D'ailleurs, elle aurait volontiers prit une dose d'opium... Dommage qu'elle n'en ait plus à disposition. La musique lancinante des tambourins et les danses suaves embrouillaient son esprit, faisaient osciller doucement ses hanches, taper son pied, machinalement. Merveilleux pouvoir que celui des instruments.

    -Professeur ?, lança finalement la jeune femme en faisant volte face. Il faudra m'expliquer d'où vous vient ce titre. Je n'ai encore jamais rencontré deux savants qui soient similaires, et j'avoue que... j'aimerais bien savoir quelle science est la vôtre.

    Elle eût un semi-sourire; toujours à la recherche de connaissances nouvelles, et plus particulièrement en ce qui concernait la médecine, pour une raison qu'elle taisait sciemment. 'Pouvez toujours essayer de lui poser la question... Ici, il ne s'agissait pas seulement de connaissances, mais également de distraction. Il fallait qu'elle se changeât les idées. Les ondulations lascives des danseuses orientales semblaient contagieuses, gagnant petit à petit ses propres membres alors que, sous l'effet d'une bonne humeur plutôt bon enfant grisée par l'alcool, la sorcière frappait la cadence de ses mains en se laissant hypnotiser.

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Woland_von_selenios


A peine a-t-il eu le temps d'incliner la tête devant la damoiselle aux yeux rubis que des danseuses se mettent à se dandiner autour de lui. Hum hum... Il fait soudain très chaud dans son pourpoint, si bien qu'il se sent d'humeur à aller prendre très rapidement une bière, tant pour se désaltérer que pour s'éloigner des danseuses à moitié nue qui le mettent mal à l'aise !

Puis c'est le retour de Norah, qui entame la descente des marches dans une splendide robe rouge, il faudra penser à lui demander le nom du couturier. Descente donc des marches. Très mystérieuse Norah, qui... Mais laissons là cette description journalistique qui ne sied point au XVème siècle !

Il écoute distraitement les musiciens, tout en buvant sa choppe, Lowyn complimente la jeune femme pour l'accord de la robe avec ses yeux rouges, puis s'éloigne quand celle-ci l'invite timidement à danser. Sélénios ne retient pas un hochement de tête qui montre bien ce qu'il pense.
Plongeant son regard dans la contemplation de la danse orientale, il repense à Jérusalem et comme par revanche, il mord à pleine dent dans une cochonnaille !
Le professeur sent alors près de lui une présence, il tourne la tête et voit la jeune Norah, il lui sourit, mais espère secrètement qu'elle ne désire pas danser avec un si piètre danseur. Fort heureusement, elle semble plutôt intéressée par une discussion.
Ses yeux rouges l'intriguent, il pourrait sans problème dire devant l'assemblée quelles pourraient en être les différentes causes : maladie héréditaire, possession par le diable, etc. Mais puisqu'il doute qu'elle soit la vieille sorcière qu'il chasse à Aix-les-Bains et parce qu'il n'a entendu parlé d'aucune exaction commise à Belley, il prend le parti de la courtoisie et devise avec elle. Il lui répond donc ainsi :


-Jeune damoiselle, j'ai exercé dans les universités de Bâle, de Nuremberg ou encore en Pologne. Les sciences qui sont miennes ? Ma foi, on me dit doctor es litteratura, je suis également maistre d'armes. Puis je m'essaie cela va de soit à toute sorte de sciences naturelles !

Sélénios sourit. Il avait dit tout cela dans un ton très humble et neutre, quoique ses yeux s'illuminent dès qu'il commence à parler de ses marottes.

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