Je pense qu'il est temps que tu saches.
Pas un seul jour n'est passé sans que je ne pense à toi, à vous. Je ne supporte pas d'être à nouveau séparée de Nicolas, je ne supporte pas que mon enfant grandisse loin de moi, de n'être qu'une inconnue pour lui comme il l'est pour moi.
Peut être aimerais-tu me savoir démolie, détruite.
Peut être aimerais-tu que je te dise que plus rien ne va, que je n'avance pas, que je n'ai pas de projets, pas d'avenir.
Je te répondrais que c'était le cas, c'était le cas Louis.
J'ai toujours fait des choix merdiques, qu'au final je regrettais toujours à plus ou moins long terme. Je n'ai pas toujours assumé, j'ai souvent remis la faute sur toi je le sais désormais.
Tu n'es coupable de rien sinon de m'avoir aimé au point de toujours tout me pardonner.
Il est temps de tirer un trait.
Je ne renie ni l'amour que je te portais, ni les souffrances que je t'ai apportées. J'ai souvent gardé en mémoire les mauvais moments pour ne garder que les bons, parce que c'était plus simple. Parce que te détester était plus simple que de t'aimer.
Je ne sais pas si tu es assez fort pour entendre ce que je dois te dire aujourd'hui, mais il le faut. Je te dois la vérité, parce qu'après toutes ses années à tes côtés, à nous faire souffrir aussi fort que nous nous aimions, je te dois le respect.
Aujourd'hui il ne doit rester que les meilleurs moments, le fait que nous nous sommes aimés en dépit de nos caractères de chien, de nos incompréhensions et de nos séparations. Le fait que nous avons deux merveilleux enfants qui n'ont que trop souffert de cette situation et à qui on doit une vie paisible.
Tu n'es pas sans savoir qui est entré dans ma vie il y a peu.
Ce que tu ne sais pas c'est peut être que j'ai trouvé la sérénité qu'il me fallait pour tourner la page. Un nouveau chapitre s'ouvre et je ne lirais plus jamais les précédents.
Tu as toujours fait, fait, et fera partie de mon histoire car c'est bien toi qui m'a forgée telle que je suis aujourd'hui. J'ai la plume, tu as l'encre, et nos enfants seront le vélin.
N'oublies jamais...
Qu'un brun d'herbe coupé un jour repousse,
Que le roseau toujours plie sans jamais rompre,
Que tout arbre qui meurt en aura donné mille,
Qu'aucune tempête ne peut détruire une forêt,
Que chaque plaie, un jour se referme.
Et ce jour est venu pour moi.
Pour tout ça, Louis, s'il te plait, laisse moi finir ce que tu as commencé, redonne moi ma liberté.
Je te rends ton anneau, signe de mon amour éternel et indestructible, puisqu'il n'a plus lieu d'être à mon doigt.
Puisses-tu un jour me pardonner, et m'accorder la place qui est la mienne dans ta vie désormais, la mère de tes enfants.
N'oublies jamais que les pages se tournent mais l'histoire reste écrite,
Dea.
Lest',
Je ne suis pas sans savoir que tu sais...
Tu sais qui m'a rejoint, tu sais qui a tout quitté pour moi, tu sais les sacrifices dont il a fait preuve pour une femme qui, tu le sais aussi, ne mérite pas la moitié de ça.
Je ne vais pas t'expliquer pourquoi on en est là, ni comment on y est arrivé. Ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est simplement que moi même, j'en suis incapable. Tout est allé si vite que c'est hors de notre contrôle.
Je ne te ferais pas l'affront de t'expliquer ce qui nous lie, Ddodie et moi, je ferais pas 'affront de te supplier de lui pardonner, de me pardonner, de nous pardonner.
Je ne vais pas te demander d'accepter, ni même de comprendre. Je ne mimmiscerais plus jamais dans la vie de Louis. Il fallait que Ddodie entre dans la mienne pour que je comprenne à quel point je pouvais influencer votre vie, même loin. Je n'avais pas conscience de ça avant.
Je n'étais qu'un femme qui souffrait de la perte de l'homme de sa vie, puis une femme qui a perdu l'homme et l'amant, puis les époux, les frères de, soeurs de, nièces de, amis de.
Je ne renie rien et c'est important pour moi de le dire.
Je ne t'ai jamais aimé comme Louis, mais je l'aurais voulu.
Tu es un homme bien, et je te confie le père de mes enfants car toi seul peut désormais le rendre heureux.
Tu es sa moitié et son coeur désormais ne m'appartient plus, prends en soin Lestat.
Je t'ai aimé Lest', pas comme une femme, pas comme une soeur, pas comme une maîtresse, pas comme tu aurais voulu, pas comme j'aurais aimé, mais comme j'ai pu et sans regret.
Dea.