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[RP] Journal d'une chiasse en goguette

Andrea_
De l'inutilité des armées.


Point de vue d'une femme. Forcément.
J'aurais bien parlé du point de vue des hommes mais tant qu'aucune coucougnette ne me sera poussé entre les jambes je vais me contenter du point de vue féminin, vous m'en voulez?
Si oui, la porte est par là.

L'armée, la gueguerre, c'est une truc de mecs. Y a des armes, du sang, des patates au repas, autant dire qu'ils sont dans leur élément.
Les femmes un peu moins. Même moi.
J'veux dire, si on passe le fait qu'on voit des hommes touuuuute la sainte journée, y a aucun intérêt.

Ils font les marioles, épée à la ceinture, bouclier dans la main, casque sur la tête, la chaleur les rend irritables - et un mec irritable on sait tous que ça ressemble grandement à une femme-, ils parlent un langage dont vous ne saisissez pas un grain.
Et vas-y que ça utilise des grands mots : stratégie, ville-franche, points de force, lances et j'en passe.
Ça s'retrouve le soir autour d'une bonne chopine, ça rentre bourré -sauf le Gauchez, cherchez pas, il est pas comme les autres - ( et il est à moi)-, ça rentre avec trois grammes -dans chaque bras- avec la banane jusqu'aux oreilles, parce que je cite " on en a du bouffé du Bourguignon!" -à noter que ça fonctionne aussi bien avec " Angevins", " royalistes", "Lorrains" ou "roux".

Au fond, ça sert à quoi la guerre ?

Plusieurs réponses donc, à la question existentielle du soir.

1- A prouver qu'ils en ont une plus grosse que le voisin.
Je parle de l'armée, pas de ce qu'ils ont dans les braies -quoique...-.
Ils en ont donc une plus grosse que le voisin mais uniquement entre 4h01 et 4h23. Parce qu'après hein, la guerre est fini et on se retrouve tous autour d'un cochon à la broche.

2- A user le fer.
Nan parce qu'autant être honnête, à quoi ça sert d'avoir une épée si c'est pour n'pas s'en servir hein!
Alors ça abandonne moutons, champs de blé, femme et enfants pour aller faire mumuse avec les copains, on fait "chting chting" contre l'épée de celui qui est en face, et a pleure le lendemain matin qu'il faut en racheter une autre. Parce que dans le Royaume, quand on fait la guerre, on abîme pas nos vêtements hein, non non, on se fait la guerre arme contre arme! Tu te réveilles le matin, t'as paumé ton épée et ton bouclier, t'as brisé ton bâton, t'es peut être mort -on y reviendra- MAIS tu t'es battu proprement -et ouai!- tes fringues, ils ont rien, pas une éclaboussure ni une déchirure - et c'est maman qu'est contente, pas de couture-.
Au fond c'est peut être un truc politique... Les hommes font la guerre pour que les mineurs sachent que leur fer sert vraiment à quelque chose et pas uniquement à gagner 15 écus dont t'es payé de la moitié le jour même et l'autre moitié le dimanche matin.

3- A vérifier si c'est ton jour ou pas.
Parce que oui, faire la guerre c'est beau -enfin...- mais a reste un sport dangereux.
Tu peux mourir. -suspens...-
Mais tu peux mourir dix fois dans la nuit !
Et c'est là que tout se joue, vers quatre heures vingt trois, heure de la trêve, tu peux DECIDER -oui oui, je dis bien Décider- si t'es mort pour de vrai ou pas.
Déos, c'est un joueur -lui aussi ahahah, bref-, il te rappelle à lui, et il te demande ce que tu veux. Et là faut pas faire le con, t'as l'droit d'réfléchir une petite quinzaine de jours, mais pas plus -faut pas abuser, t'es au ciel, pas chez mémé-. Passé c'délai, t'as plus l'choix, tu passes les portes de l'enfer -ou du paradis- à grands d'pieds au cul.

4- A faire des tavernes un salon de thé géant.
Où toutes les femmes attendent patiemment le retour des guerriers victorieux -ou pas- autour d'une bonne tasse de pisse mémère. Si t'as de la chance, t'en as même une dans l'lot qui cuisine et qu'a passé sa journée à faire des tartes.
Donc : tu bois d'la merd', tu bouffes de la merd' et en plus, ça cause... - on s'est compris-.


5- A gagner des sous.
Nan j'déconne. On y croit tous, au début. Pis on s'rend compte que s'nourrir coûte un bras et demi, que pour un morceau de barbac' faut montrer son cul -au boucher, sinon c'est du spectacle gratuit- et qu'un épi de maïs qui, à la base, coûte 3 écus est tout d'un coup devenu un produit de luxe que si tu veux en manger faudra vendre tes braies - uniquement si tu les as pas déjà mis dans ton armoire, sinon ça marche pas-.

6-A donner aux hommes une utilité.
Faut bien comprendre qu'un homme, à la base, ça sert pas à grand chose, alors plutôt qu'il soit dans vos pattes toute la journée, autant qu'il aille faire mumuse avec ses copains non?
Premièrement, il se sent utile, deuxièmement, vous soufflez, troisièmement, ça lui permet de se la péter s'il récolte une cicatrice de rien du tout. En effet, il n'hésitera pas à dire tout haut " cette cicatrice? Oh rien, un Bourguignon qu'a cru qu'il pouvait s'mesurer à moi, j'l'ai probablement tué pour cet affront."
Il taira bien sûr, le fait qu'il a agonisé pendant des heures pour cette cicatrice qui n'est "rien", qu'il vous a empêché de dormir pendant des semaines tellement il gémissait fort, et qu'en plus, il grattait la croûte pour être certains que ça laisse une trace.
Il sera incapable de dire si l'autre est vraiment mort d'ailleurs, parce que.. bah toujours cette histoire de Déos, ici, on a probablement tué, on va pas vérifier hein.
Il n'oubliera pas, par contre, d'insister sur le fait qu'il a eu ça pendant " la guerre", d'ailleurs en disant "guerre", il aura cette mine sombre et mystérieuse. La même qu'ont les femmes quand elles parlent vergetures " naissance du premier"... Ça jette un froid, y en a même qui frissonnent. Effet garanti.


7-A leur donner de " l'air".
Ouai, parce qu'en plus ils pensent qu'on est crédible.
Ils déboulent dans la cuisine un soir en disant : " je dois faire mon devoir, je pars en guerre".
Oui il part en guerre. Et sans vous. Sans les gosses. Avec ses potes. Plus de champs à cultiver, de cochons à tuer. Crédit sorties infinies, loin d'vos yeux loin d'votre pieu.
Alors bon, soit vous êtes très nouille, soit vous avez compris. Monsieur se prend des vacances aux frais de la principauté. C'est moche.
En plus il va vous tromper, vous faire des cornes à plus pouvoir passer les portes, et pendant que vous pleurerez son absence, monsieur vous écrira des pigeons à tomber " oh mon amouuuuur tu me manques tellement. Je vois peu de monde. Si tu les voyais me tourner autour. Je ne pense qu'à toi.blablabla". Désolé d'vous avouer qu'il veut juste être sûre qu'il aura sa place en revenant.



La guerre, ça sert à rien, d'ailleurs moi bin... J'suis allée avec eux, parce que faut pas déconner, moi aussi j'peux pisser d'bout et faire clac clac avec mon épée. Nanmaisoh!

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Andrea_
Je ne connais ni ton nom, ni ton odeur et pourtant...




J'peux pas t'piffrer.
J'ai un vilain défaut, je juge les gens.
Au premier regard, avant même qu'ils n'aient ouvert la bouche, je sais d'avance si je vais les apprécier ou les détester. J'ai toujours été comme ça. Et ça ne m'a jamais posé de soucis. Aux autres oui, sûrement, puisque je ne suis pas quelqu'un qui déteste en silence. Je ne suis pas quelqu'un qui "ignore" ou qui " fait semblant", même si j'apprends, depuis quelque temps à le faire, parce que " je ne suis pas seule au monde" et que "je ne peux pas toujours tout faire capoter simplement parce que j'peux pas piffrer untel ou untel".

Parfois je me trompe. Rarement cependant... Peut être parce qu'une fois embringuée dans la haine d'autrui, j'en fais une force, que cette haine ne cesse de grandir et qu'il est donc difficile de faire demi tour.

Je déteste comme j'aime, passionnément. Avec tout mon coeur, mon corps et même ma verve.

Lui, je l'ai détesté sans le voir, il pourra se vanter d'être le premier. J'ai détesté son prénom pour commencer. J'ai écouté de longues heures les monologues du Roux à son égard. Je l'ai écouté vanter ses qualités, renier ses défauts, amoindrir ses tords et monter en haute estime tout ce qu'il a fait bien. J'ai regardé, patiemment, cet homme se peindre devant moi, sans pouvoir, à aucun moment, rajouter de la tempérance dans les propos de mon Roux puisque je n'avais rien pour contrer. Rien, parce que je ne le connais pas.

Lui, je l'ai détesté sans le connaître. Je déteste sa voix avant de l'entendre, et l'imagine d'ailleurs avec un parlé franc et une voix profonde. Je déteste déjà ses cheveux longs et blonds, je déteste son regard que j'imagine condescendant. Je déteste aussi sa vie, du moins, le peu que j'en connais.

Je déteste quand les yeux Lestatiens se mettent à briller quand il parle de lui, le voir sautiller alors que nous approchons de "son frère".Je déteste l'emprise que l'ainé pourrait avoir le cadet. Je le déteste. Et ma haine a pris des proportions que personne n'imagine depuis que nous correspondons.
Des échanges acerbes, des plumes aiguisées pour ce dégoût farouche l'un de l'autre.


Tu sais, Tibère, que je te déteste, je ne te l'ai pas caché. J'ai été franche et ce dès nos premiers écrits, ce que tu ne sais pas, c'est qu'avec toi, JAMAIS je ne reviendrais sur ma première impression...


Parce que je sais ce dont tout être humain est capable pour garder son frère près de lui.

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Andrea_
Toi.


Louis.

Ça fait longtemps qu'j'ai pas écrit sur sa trogne, alors j'vais sûr'ment m'répéter, j'vais sûrement en rajouter, j'vais sûrement mentir, enjoliver la réalité, parce que j'suis pas sûre d'être objective, là tout d'suite, alors qu'il vient d'me faire l'amour. On est jamais objectif quand on vient de passer un si bon moment avec une personne.
J'aurais sûrement écrit tout l'contraire si on v'nait d'se prendre le choux, mais c'est pas l'cas, alors vous allez d'voir supporter mes niaiseries, mes bisounourseries et ma mauvaise foi de femme qui vient juste de prendre son pied. En même temps, c'est un peu mon journal intime, et si tu l'lis, bin... c'pas bien !
Louis, c'est mon Amour. C'lui avec un grand A.

C’est quoi ce bordel avec l’amour là ? Comment ça se fait qu’on devient dingue à ce point ? T’imagine le temps qu’on passe à s’prendre la tête la-dessus ?
Quand t’es seule tu te plains: est-ce que je vais trouver quelqu’un ? Quand t’as quelqu’un: est-ce que c’est le bon ? Est-ce que je l’aime vraiment et est-ce qu’il m’aime autant que moi je l’aime ? Est-ce qu’on peut aimer plusieurs personnes dans sa vie ? Pourquoi on se sépare ? Est-ce qu’on peut réparer les choses quand ça part en couille ? Toutes ces questions à la con qu’on se pose tout le temps ! ... Pourtant on peut pas dire qu’on y connaît rien ! On est préparé putain : quand on est petit on nous lit des livres d’amours, on lit des contes, on lit des histoires d’amours, on voit des gens qui s'aiment, on écoute des crieurs qui gueulent à qui veut l'entendre combien c'est beau, c'est bien, c'est pur et j'en passe. L’amour, l’amour, l’amour ! Toujours l'amour.*

On nous s'rine tellement avec l'amour que quand on l'croise, bah on sait pas trop quoi faire. Parce que personnellement, j'me voyais mal lui faire les yeux doux, papillonner des cils en restant silencieuse. J'm'imaginais pas DU TOUT lui sourire pour un rien, rire de ses blagues pas drôles, ramper dès qu'il claquait des doigts et éxécuter ses volontés sans broncher. Pourtant, c'est un peu comme ça qu'on nous éduque hein, t'es une femme, tu fais la popotte et tu combles ton petit mari.

J'crois que c'est à ce moment là que j'ai fait une croix sur les hommes. Pourtant...

Quand je l'ai vu, j'ai su. J'ai su qu'il serait l'Homme. Pas forcément celui avec lequel je finirais mes jours, mais celui qui marquerait le plus ma vie.


Je n'étais pas la première, je ne serais sûrement pas la dernière et ni la seule, mais j'ai prié pour être sa favorite. Il a peut-être été préoccupé par une autre fille avant et il le sera peut-être encore, mais j'ai fait en sorte d'être la fille à laquelle il aura le plus tenu au monde. Il n'est pas parfait et je ne le suis pas non plus, mais j'ai voulu être la personne qu'il trouvera le plus près de la perfection. Il me fait rire et je lui donne tout ce que je peux. Peut-être qu'il ne pense pas à moi à chaque seconde de chaque jour mais je sais que je suis toujours dans son cœur. Il m'a donné son cœur que je peux facilement briser. Et en retour, je lui ai donné mon cœur qu'il peut, lui aussi, facilement briser. Je n'ai pas essayé de le changer, il ne l'a pas fait non plus. Je n'ai pas essayé de tout analyser : chaque geste, chaque mot. Je souris quand il me rend heureuse, cris quand il me fâche et m'ennuie de lui quand il n'est pas là. Parce que, même si je ne suis pas sa dernière, je souhaite être, pour lui, la fille la plus mémorable qu'il n'aura jamais rencontré.


Louis n'est pas l'homme dont je rêvais, et j'vous vois v'nir, il n'est pas non plus "mieux que l'homme de mes rêves".
Il ne rit pas tout le temps, il est sérieux -trop, parfois-, il a besoin de planifier les choses, il est totalement différent de moi. Tellement différent que des fois, j'me demande c'qu'on fiche ensemble.
Je n'aime pas sa façon d'agir avec les nobles, je n'aime pas cette manière qu'il a de toujours se rabaisser alors qu'il est un homme intègre. Je déteste lorsqu'il doute, qu'il se renferme sur lui même quand ça ne va pas. Je hais quand il attend le dernier moment pour s'expliquer, qu'il explose en crachant des mots qu'il regrette la minute d'après. Je déteste lorsqu'il m'insulte. Je l'aurais volontiers tué pour avoir levé la main sur moi. Il me tue quand il a cette façon de me regarder, ce petit air condescendant qui fait que je me passe de princesse à moins que rien.
Je déteste ses manies de promettre et de s'y tenir même s'il sait que c'est mal pour lui. Je déteste quand il continue, tête baissée, pour faire plaisir aux autres et que ça le bouffe de l'intérieur.

Mais plus que tout je déteste quand sa main ne frôle pas la mienne. Que son souffle ne se mêle pas au mien. Je suis jalouse. Jalouse de l'air qui profite que je dorme pour effleurer ses lèvres, jalouse de cette chemise qui passe la journée contre son torse, jalouse du soleil qui l'éblouit, jalouse du vent qui caresse sa joue. Jalouse maladive.


Et puis mon regard se pose sur cette alliance, celle qu'il a mis treize ans à passer à mon doigt, accompagné de mots que jamais je n'oublierais. Je souris en le voyant avec nos enfants, s'entêtant à faire de Nicolas un jongleur hors pair, câlinant Victoire avec douceur, menant ses combats avec une main de fer.

Je me suis toujours persuadée que la vie serait meilleure "après". Après avoir quitté Vashi, après avoir commencé le brigandage, après avoir trouvé l'homme. Après l'avoir épousé, puis quitté. Après la naissance de Nicolas, après... Après, toujours "après". J'étais convaincu que les choses iraient mieux quand j'aurais franchi la prochaine étape. Du genre " oh chouette, quand j'aurais fait ça, la vraie vie commence!", mais berdol, y avait toujours un obstacle, un problème à résoudre, un idiot sur mon passage, une rencontre fortuite, une dette à payer, bref, toujours une couille dans l'potage.
Je pense que... les obstacles sont la vie... qu'y a pas d'chemin qui mène au bonheur, mais qu'le bonheur, c'est justement le chemin.

Je crois que la vérité m'accable. Il n'y a pas de meilleur moment pour être heureux que "maintenant".
Si ce n'est pas le moment présent, ça serait quand? On aurait toujours des défis à atteindre, des projets à terminer, la vie est comme ça alors... Même sur notre lit de mort, il y aura encore un truc sur le feu, un "après", qui de toute façon ne sera pas terminé. Alors autant l'admettre et décider d'être heureux maintenant qu'il est encore temps.


Donc en fait, on doit se contenter de ce qu'on a... et moi, j'ai Louis. Mon passé, mon présent, et tant qu'il le voudra, mon futur.



* les poupées russes.

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Andrea_
J'aimerais...



Crier.
Hurler.
Gueuler.
Sûrement frapper aussi. Un arbre, un mur, peut être même quelqu'un.
Je suis en colère cette nuit. Contre qui, contre quoi, je ne suis pas sûre de le savoir vraiment. Peut être contre tout le monde, moi compris.


Il y a toutes ces couleurs dans ma vie. Ces couleurs qui font qu'elle est si belle, que je l'aime et pour lesquelles je pourrais abattre des montagnes. Il y a des sourires qui défoncent des peines immenses. Des mots qui effacent des mois de séparations, des rires qui écrasent des dizaines de conflits, rien qu'en sortant, comme ça, en un éclat. Ce soleil qui même les pieds dans la neige vous réchauffent d'un seul rayon, cet arc en ciel qui vous fait changer d'avis rien qu'en apparaissant entre les nuages. et qu'importe s'il a pris sa source dans un cimetière ou dans un chaudron de pièces d'or, il est là, il est beau et il suffit à vous mettre de bonne humeur.


Et puis il y a cette nuance. Le noir. Qui déboule comme ça, au milieu de votre univers tout coloré. Une seule goutte qui fait que votre tableau est à refaire. Le noir. Le rose n'est plus rose, le bleu devient nuit, le jaune devient sale, le vert s'assombrit. Le noir. Vous vous demandez comment une seule goutte peut causer autant de dégât. Le noir est moche. Le noir. Noir sale. Noir sombre. Noir. Noir. Noir.



J'ai pourtant passé une bonne soirée. Peut être la meilleure depuis longtemps. Une soirée calme, bercée de confidences et de douceur, de rires et de contorsions. Une soirée " kama sutra version bonne soeur". Où on fait tout un tas de figures sans toucher son partenaire. Les pieds en l'air, dans le vide, contre le mur, la tête à l'endroit, à l'envers, un peu surélevée. Des déplacements d'oreillers, des "j'me cale tu bouges pas". Du mordillage de lèvres -chacun les siennes- , des gorgées d'alcool qui font saliver en vous perçant l'estomac, des tentatives de meurtres à coups d'oreiller, des rires et des sourires...


Je me suis couchée le coeur léger, glissée dans cette couche qui n'est pas la mienne, contre un fils qui n'est pas le mien. Enfant que j'ai langé, bercé et bisouillé comme s'il l'était, avec peut être moins de retenu que ce dont j'aurais fait preuve s'il l'avait été. Mais le sommeil ne s'est pas pointé, mon tableau s'est subitement voilé, ruiné par cette tâche sombre. Comme ses yeux que j'ai si souvent miré ce soir. Mon bleu layette a viré bleu de chine, mon rose amour a viré rouge sang et mon jaune soleil est passé... jaune moutarde.

Moutarde, comme ce qui me monte au nez depuis plusieurs jours.


Le Blond est peut être ce qui manquait à ma vie. Pourquoi ai-je été aussi méchante ? C’est parce que c’est plus simple d’humilier, de rabaisser, et d’envoyer chier quelqu’un que d’admettre que tu l’aimes.*

Je l'aime oui, c'est une évidence. Pas comme je devrais, c'est sûr, pas comme il aimerait, c'est encore plus sûr. Pas comme un mari, pas comme un fils. Pas comme un frère. On devrait créer une nouvelle catégorie : " aimer comme un blond". Et je pense que c'est là que je le mettrais, même si connaissant la bestiole, il y a peu de chances qu'il y reste.


Je serre cet enfant comme si ma vie en dépendait, sa respiration m'apaise, me résigne même. J'ouvre les yeux et c'est douloureux. Un peu comme un lendemain de fête, que la cervoise à coulé à flots. Tant que vos yeux sont fermés, vous repensez à cette fabuleuse soirée où vous avez chanté des paroles pour adultes, debout sur une table, à moitié nue. C'est drôle, vous en souriez. Vous vous rappelez de quelques détails croustillants, ce roux... heu non pas un roux, ce brun que vous avez allumé toute la soirée pour finalement lui mettre un vent mémorable sur le seuil de votre maison. Vous cherchez un peu son prénom, vous riez. Les détails vous reviennent, futiles, il n'y a pas eu que de la cervoise mais un peu d'armagnac et de la prune aussi, d'ailleurs vous avez fini à la piquette. Vous avez un énorme flash back sur la sortie express que vous avez faite, vers deux heures et demi du matin, votre vessie est plus petite que vous le pensiez, enfin bref, les yeux fermés, c'est génial.
Puis vous ouvrez les yeux. Le soleil vous brûle la rétine, il y a un orchestre symphonique -uniquement les percussions- qui donne un concert pile dans votre tête. Vous avez mauvaise haleine, les lèvres tâchées du vin de messe que vous avez absolument tenu à boire avant de partir, vos cheveux sont collés sur votre front, à priori, y a eu une pluie de bière en taverne, et comble du comble, vos chaussures puent la pisse froide. Bref, vous auriez mieux fait de ne jamais ouvrir les yeux.

Et bien moi, j'ouvre les yeux. Et j'ai mal.
Je referme les yeux et ça fait mal.
Je me tais, et c'est mal.
Je vais l'ouvrir ... et ça va faire mal.


Mes lèvres se posent sur la tignasse enfantine, le baiser est posé, l'esprit embué, et le sommeil... envolé.




Misfits

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Andrea_
Partir à temps...


Partir à temps,
Avant les mots qui blessent,
Partir à temps,
Eviter de se déchirer,
S'enfuir avant la détresse ..c'est fuir avant de pleurer
Partir à temps,
Avant de se dire pourquoi et de faire semblant,
Cette fois je ne sais plus trouver les mots, je les ai laissé sur ta peau
Dans la chaleur de notre amour *




Je n'ai pas eu le temps de l'ouvrir, je commencais à peindre doucement une nouvelle toile, une toile où j'omettais les couleurs sombres, la distance qui s'installait entre toi et le reste du groupe, entre toi et nous, entre toi et moi. Une toile aux couleurs claires, un paysage. Une mer calme. Je n'ai pas eu le temps de peindre le ciel que déjà l'orage éclatait. Un orage violent qui m'a terrassé.

J'ai reçu ce matin, une missive dont je n'aurais jamais pu deviner le contenu. Surtout là, alors que tout allait bien. Je l'ai relu. Plusieurs fois. Je l'ai plié, et puis je suis allée les rejoindre. J'ai eu subitement l'envie de savoir qui. Qui savait. QUI avait porté ce secret et n'avait pas osé aborder avec moi son contenu. QUI. Et alors que la chope qu'on me proposait s'éclatait contre le mur de la taverne, la réponse était claire, personne. Personne ne savait. Personne ne savait pourquoi, comment et surtout, ils avaient tous des têtes d'ahuris qui pensaient que je faisais une blague.

J'aurais tant aimé blaguer. Tant et tant que j'ai proposé à celui qui bientôt ne sera plus mon époux le droit de lui parler seul à seul. Il n'y avait pas d'incompréhension à avoir, le temps passe, le mariage s'étiole, c'est la vie. Les avis divergent, les disputes éclatent, mais toujours nos sentiments l'un pour l'autre avaient eu raison de tout ça. Il avait quand même des excuses qui ne tenaient pas debout. Vraiment pas, des reproches à deux sous que je lui aurais fait avalé si j'avais été en colère, mais la colère n'est pas venue. Pas cette fois, parce que j'ai lu dans ses yeux que cette fois, je n'avais aucune chance. Je ne me bats pas pour une bétise que j'ai faite, pour une qu'il se reproche, pour une autre femme ou un point discordant. Non, je me bats contre son envie d'en finir, avec cette vie là, la vie tout court peut être même.
Tout.
Il me laisse tout. La maison, les enfants, les écus, les souvenirs, mon alliance. Tout.


Mais pas son nom. Je dois accepter de dissoudre ce mariage que j'ai toute ma vie attendue pour qu'il puisse se " retirer" en paix.

"Pourquoi crois tu que c'est difficile Déa? C'est parce que je t'aime, tu veux que je te haïsses?".
Je ne sais pas Louis, je ne sais pas ce que je veux. Parce que je ne veux simplement rien d'autre que toi. Parce que t'entendre me dire que tu m'aimes, mais que je dois vivre sans toi c'est la chose la plus moche que tu ne m'as jamais dite. Parce que je ne peux pas comprendre, je ne veux pas. Si tu m'en avais parlé, si...

Dissoudre... Dissoudre et élever nos enfants. Les élever et même leur donner le nom de celui que j'aurais choisi. Si tu savais Louis comme tes mots me tuent. C'est toi que j'avais choisi. Envers et contre tout. Toi. TOI. Avec tes défauts, tes mensonges, tes promesses à la con, tes coups de gueule, tes regrets, ton passé, tes cicatrices...

Tu vas partir.
Mende.
Cette ville que je voulais tant retrouver... Je la hais désormais, je retrouve un fils, une fille et perds un époux, est ce que c'est juste?
Est-ce que c'est équitable LOUIS ?
C'est ça la vie? C'EST ÇA ?
C'est passer des années à construire, à se battre pour garder le tout bien en place, malgré les tempêtes et les tremblements, pour... pour tout envoyer bouler pour aller prier?

Tu m'as dit avoir prié Louis. Tu m'as dit être devenu croyant. Tu m'as dit...
Comment veux- tu que je crois à ton Dieu ? Avais-tu prié pour que j'accepte ça sans broncher? Avais-tu prié pour que tu disparaisses de ma vie et... que je t'oublie comme ça?
Tu crois que je ne vais pas me battre?
Tu crois que je ne suis aps plus forte que ton Très Haut ?

Tu veux prier Louis? Et bien prie. Prie pour que je te pardonne de m'avoir fait la pire des blessures. Prie pour qu'un jour elle se referme. Prie pour que je trouve la force de continuer à vivre. Prie pour que tes enfants ne souffrent pas. Prie pour... Prie. Tu auras tout le temps de prier là bas.

J'ai voulu mourir, mille fois. Mais je doute que mourir soit plus douloureux.


Tu avais dit m'aimer, tu avais dit...



Il avait dit et elle l'avait cru.
La paire de braies est balancée dans un coin de la couche, bientôt rejointe par la chemise. Les jambes se lèvent, les bras remontent le long d'un corps fébrile un houppelande blanche. Elle s'est mariée en rouge et noir, autant...
Un ruban bleu entoure soudain la chevelure soigneusement brossée.
Aucun son ne sort depuis qu'elle a quitté la taverne où se trouvait Louis. Aucun son, aucun sanglots, aucune larme puisque plus rien ne coule. Le regard est vide. La colombe a un plomb dans l'aile...

Juste quelques mots sont griffonnés sur un parchemin, qu'ils ne partent pas sans elle.




Je suis à l'officialité Episcopale de Bourges. Pour la dissolution. A ce soir. Déa.



*Partir à temps

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Andrea_
C'est bizarre...




C'est bizarre de continuer sa vie comme si de rien n'était.
De se sentir vivante et morte à la fois.
D'avoir l'envie de se battre mais de ne pas savoir par où commencer.


Je n'ai jamais été quelqu'un de complexe.
Entière oui, peut être trop.

J'aime entièrement.
Je déteste complètement.
Je me moque royalement.
J'apprécie les bons moments, oublie les autres.
Je n'ai jamais su faire dans la demi-mesure.

Je ne me force pas à faire ce que je n'aime pas, me complaisant dans le bazar ambiant, la crasse ou la luxure, appréciant les plaisirs simples que la vie nous offre.
Je prends le plaisir où il est. Sur tes lèvres, dans ses bras, en plantant mes crocs dans une épaule aussi bien que dans une cuisse de poulet.

Je prends autant de plaisir à cracher sur un lépreux qu'à trinquer avec le roi des voleurs. Autant de plaisir à manger un bout de pain rassis si je suis en charmante compagnie qu'à déguster le plus fin des mets avec un noblichon. Autant de plaisir à déféquer* derrière un buisson que sur un trône en moumoute violacée.
Je crois que, oui, je me complais dans mon univers. Quel qu'il soit, je m'y sens bien parce que c'est celui que j'ai choisi. Choisi au moment où je l'ai fait.

Je suis bourrée d'idées préconçues. Et aussi des idées qui changent au fil du temps. Non pas parce que je suis quelqu'un de changeant mais parce qu'en discutant avec des gens qui pensent le contraire de moi et bien... Si ce n'est pas trop farfelu, je me dis qu'ils n'ont pas tort. Alors hop, je retourne ma veste et je suis repartie pour un tour, jusqu'au prochain. En fait, je suis pas chiante comme gonzesse -faut pas croire la croyance populaire hein-.

Jamais personne ne m'a imposé ses choix. J'ai été libre de choisir ma route, m'éloignant de mes amis les plus proches parfois, juste parce que j'étais sûre de moi, ou qu'on m'a fait tourner ma veste du bon côté. J'ai ravalé mes sanglots des dizaines de fois. Parce qu'à part moi, je n'ai personne à damner. Et ce n'est pas facile de se pardonner à soi même.


J'ai mis le temps avant de comprendre que j'avais le droit de me tromper et j'ai la chance de pouvoir jeter parfois un mouchoir sur ma fierté, de froisser un peu mon égo pour le reconnaître, même si ça reste rare hein.

Je n'ai jamais rien caché à personne. Rien. Que cela fasse mal, ou pas, ce n'est pas ce qui me gênait. Non, moi j'aime être en paix avec moi même. Le tout est de savoir reconnaître ses fautes et de ne pas les jeter sur les autres. Mais on va pas se mentir, parfois, on reste partagé entre deux personnes que l'on aime, choisir, avouer ou dire, ça serait prendre le risque d'en perdre une.


J'ai fait des choses pas bien, des choses dont je suis capable de me vanter, et finalement, après discussion, trouver que cet acte était totalement débile. Alors je me mords les doigts, en silence, en attendant la rédemption. Qui, il faut l'avouer, vient la plupart du temps, après tout, ne dit-on pas que " faute avouée est à moitié pardonnée" ?



Il y a des actes que je subis, parce qu'on ne vit pas seul sur la planète, et même si des fois je le regrette, il faut avouer que je m'ennuierais vite en tête à tête avec moi même. Ça m'obligerait à me détester avec rage, m'aimer avec passion, vouloir me tuer, vouloir me faire l'amour, non vraiment, ça serait assez bizarre comme procédé.
Je subis donc, parfois. Je ne le vis pas très bien, j'aime quand tout tourne correctement autour de ma personne, j'aimerais que tous m'obéissent au doigt et à l'oeil, en espérant secrètement qu'un pélos osera enfin se rebeller. Alors cette personne aura un peu d'intérêt à mes yeux. Mais là encore, le choix final m'appartient, me battre et avancer, abandonner et prendre une autre route. Ou tout lâcher, oui, des fois aussi j'y pense.



Quand je subis, je redeviens cette enfant terriblement capricieuse qu'aucun parent n'aimerait avoir. Je tape du pied -ou du poing-, je serre les dents, je plisse le nez laissant apparaître la fameuse " ride du lion", je marmonne, je grogne et si je peux vraiment tout dire... je dois me livrer une bataille avec moi même pour ne pas rouler au sol en poussant des hurlements. Il parait que passé un certain âge, ça ne se fait plus. Oui il faut grandir parfois, et se mettre, je cite " aux faits des conventions", alors même si je pense que la plupart des conventions ne sont faites que pour fourrer les nonnes, et bien... bref, y en a certaines qu'il faut respecter pour garder ne serait-ce qu'un peu de dignité.


Alors voilà où j'en suis aujourd'hui.
Le cul* entre deux chaises. Partagée. Pas entre le coeur et la raison hein, non ça, ça fait belle lurette que j'ai compris ce qu'il fallait choisir. Non partagée pour quelque chose de plus complexe.

Est-ce qu'aujourd'hui, j'ai la vie dont je rêve.
Est-ce que je suis entourée des bonnes personnes.
Est-ce que certaines personnes sont tellement perdues qu'elles nous amènent avec elle tout au fond de leur fange*?
Est-ce que finalement, je ne suis pas bien dans mon bain de défécation*?


Parce qu'au final, rien ne m'oblige à subir, je reste maître de ma vie.




* José, promis je me ferais soigner... un jour

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Andrea_
Ma boite de Pandore...



Mon secret, mon trésor, jalousement gardé.
Beaucoup se doutent, certains ont creusé, personne ne saura.

Ma boite de Pandore aurait pu être cette robe que je convoite depuis des mois. Je l'aurais rêvé, l'aurait vu sur une passante et aurait décrété que je la voulais. Parce que c'était MA robe, et qu'elle m'irait tellement mieux !
Je me serais demandée si, une fois portée, elle aurait autant d'intérêt pour moi, si, après avoir épousée des courbes qui n'étaient pas les miennes, elle me siérait quand même. Et surtout, si, une fois dans mon armoire, elle aurait eu autant d'intérêt.

Ma boite de Pandore aurait pu être un rêve, un but dans ma vie. Un but tellement loin de la réalité que je m'interdisais d'y penser.
Ma boite de Pandore, elle est lourde à porter, parce qu'en plus de contenir le plus grand des secrets, elle porte le poids de la culpabilité, de l'anéantissement, de l'amour, de la haine, des regrets, de l'envie, de la passion, de la renaissance, de la mort, de...


Ma boite de Pandore, c'est toute une vie à écrire.

Ma boite de Pandore est à mes côtés depuis toujours, ou presque , mais elle était vide. Pourtant j'ai l'impression de l'avoir toujours portée. Elle s'est construite lentement, pour enfermer à double tour un joyau, une simple pierre, qui, une fois travaillée pourrait devenir tellement plus qu'un caillou. Jalousement gardée en mon sein, j'attendais que la nuit tombe pour l'ouvrir, emportant son contenu dans mes rêves les plus fous. Parce que cette boite contient tellement de promesses inavouées, de projets avortés, qu'il est douloureux de l'ouvrir en plein jour.

L'entrouvrir, parfois, et la refermer, rapidement, l'esprit embuée par des questions de plus en plus pressantes.

Pourtant, aujourd'hui elle s'est ouverte entièrement me dévoilant toute sa beauté. Sa brillance n'a pas d'égal et m'a aveuglée. Aveuglée, oui c'est le mot. J'y ai plongé la main, caressant l'or du bout des doigts, j'ai fermé les yeux, éblouie. J'ai voulu y entrer toute entière, absorbée par mon magot. Ensevelie par la richesse, puisant toujours plus loin dans les ressources que m'offrait mon trésor, j'ai laissé la fortune m'envahir, un instant.

Un cours instant où j'ai perdu pieds, soudain muée en une sorte d'étoile qui n'aurait d'autre but que de filer loin d'ici, juste elle, et moi.

Ma boite de Pandore, ma cachotterie, mon présent.

Le couvercle a claqué, en effleurant bien plus que mes doigts. Non vraiment, l'ouvrir a été la meilleure idée que je n'ai jamais eu, espérant égoïstement qu'un jour, tout le royaume pourra la mirer.
Ou pas.

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Homme_sombre
Dans la marge, des mots griffonnés à la va vite

N'oubliez pas: ce qui sort à la fin de la boite de Pandore, c'est l'Espoir...
Il appartient à vous de partager ces trésors...
Andrea_
Comme un cheveu sur la soupe...




Des mois sans nouvelles Ombre. Des jours à vous chercher, une route pour s'éloigner. Des semaines pour vous oublier, des mois pour admettre l'impossible.

Je ne vous blâme pas, qui serais-je pour vous juger, et puis vous m'aviez prévenue. " Un jour, je partirai Andrea, et vous devrez m'oublier". Je crois vous avoir ri au nez, je crois surtout que je ne vous en croyais pas capable. Vous étiez déjà parti plusieurs fois, jamais très longtemps. Vous m'avez traqué, je vous ai traqué, la boucle était bouclée. Puis vous êtes revenu, et jamais vous n'étiez resté aussi longtemps. Jamais ne vous êtiez livré autant, j'ai bêtement cru que cette fois, vous resteriez, que cette simplicité entre nous, qui s'était posée naturellement après plusieurs mois, enfin marquerait votre changement de vie.
Je me souviens parfaitement de cette dernière soirée, je me souviens de tout. Je n'ai rien oublié. Ni les mots que vous aviez articulé lentement, ni votre regard. Je n'ai pas voulu ouvrir les yeux, j'étais bien dans mon ignorance, je m'y complaisais, je me roulais dedans, je me vautrais dans la luxure de mes pensées, j'étais sûre de moi. Je vous ai attendu Ombre.
Des soirées entières à rembarrer le moindre pélos qui s'approchait, le regard toujours rivé vers l'entrée de la taverne. J'ai rêvé mille fois votre entrée, préparé mille et une fois les mots que je vous aurais dit et même pesé les gestes que j'aurais.

Je me suis longtemps demandé ce qui nous unissait. D'où venait cette fascination que nous avions l'un pour l'autre. Ce n'était pas de l'amour Ombre, ni de la passion, ni quoique ce soit. C'était de la fascination pour un autre qui m'est totalement différent.
Aussi calme que je suis révoltée,
Aussi mystérieux qu'on lit en moi comme un livre ouvert,
Aussi sombre que je suis vive.

Je me rappelle le temps qu'il m'avait fallu pour vous arracher un mot. Le temps qu'il m'avait fallu pour qu'enfin je sache votre histoire. Vous avez usé ma patience, patiné ma tolérance, vous m'avez poussé dans mes retranchements. Nous étions calme et pourtant nous nous livrions sans cesse un combat déroutant. Vous reteniez vos mots avec la même hargne que j'essayais de vous les arracher.

J'ai cru avoir gagné. Il faut être sacrément naïve pour l'avoir cru. Et alors qu'enfin vous me laissiez apercevoir l'homme sous la carapace, vous avez disparu à nouveau.


J'ai erré Ombre. J'ai eu la chance de croiser la route de Taros quelques temps avant qu'une armée ne me refasse le portrait. J'ai attendu, j'ai appris qu'on vous avait écrit, qu'aucune réponse ne vous ai parvenu. Ai-je le droit d'être en colère?

Pourtant je ne le suis pas, j'étais prévenue, je savais. Et j'espérais que vous trouviez mon carnet. Je vous connais Ombre. Je vous connais plus que vous ne le pensez. Je sais que vous n'êtes pas loin. Je sais que vous ne resterez pas longtemps dans votre cachette. Je sens déjà votre parfum. J'entends déjà le bruit de votre cape qui caresse le sol. J'entends vos silences. Votre ombre m'éblouie. Je vous sens, comme un gibier sent le chasseur. Parce que vous revenez toujours quand je me casse la figure. Vous êtes peut-être ma bonne étoile, vous qui vous voyez si sombre.

Je sais Ombre que la traque a repris, et je suis prête.

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Homme_sombre
Un mot glissé dans le carnet

Vous m'aviez attendu, mais je n'étais pas là,
Vous vouliez voir l'Ombre, alors que pour vous il faisait jour
Où j'étais? j'étais mort...
Le monde n'avait plus besoin de moi, alors lentement, je me suis retiré
Pour finir par ne plus être qu'un souvenir, un murmure, une ombre
Qui jamais n'a existé
Puis un soir, la nuit est revenue
Au loin j'ai entendu quelqu'un m'appeler
Alors peu à peu, mon corps a repris vie
Mes yeux se sont ouverts
Ma lame s'est affutée
Dans les forêts, un murmure entre les arbres
Dans les villes, une Ombre repasse
Et peu à peu, mes ennemis prennent peur,
Car à me voir bouger, ils devinent que...

Je suis de retour...
Dans la nuit, l'Ombre renaîtra...

Rien n'est vrai,
Tout est permis...

La traque reprend...
Andrea_
Certitude, servitude *




Ai-je le droit d'avouer que je n'ai pas été surprise de votre message glissé précieusement entre les pages de mon cahier? Puis-je avouer, même à demi-mots que je l'espérais?

Vos mots sont tombés, lourds de sens pour qui les comprend. Etonnament profonds pour qui vous connait. Tranchants, pour qui ils sont destinés.
Le monde n'a besoin de personne Ombre. Et surtout pas de nous. Surtout pas de vous, vous vous plaisiez d'ailleurs à me le rappeler assez souvent.
Je me rappelle mon incompréhension ce matin là, ne plus vous avoir à mes côtés. Je ne vous voyais que rarement et pourtant je savais, en me retournant, que l'ombre qui me suivait n'était pas la mienne. C'est étrange de ne pas voir son propre reflet mais d'y deviner une silhouette totalement opposée à soi. Je m'étais faite à l'idée pourtant. Je savais, que tard le soir alors qu'enfin je me montrais, je tomberais sur un homme silencieux, capuché qui s'était posé au recoin d'une taverne.


Ce qui me fascinait, Ombre, ce n'est pas cette obsession pour la noirceur, ni même cette manière de s'isoler, encore moins cette façon de rester là, des heures, silencieux, à voir et entendre. Non. ce qui me fascinait, c'est de savoir que vous m'attendiez. Moi. Que vous ne m'entendiez pas mais m'écoutiez. Que vous ne me voyiez pas mais me regardiez.

Ce qui me fascinait, c'est de me voir agir à vos côtés. Polie, posée. De vous voir impassible à mes questions. Vous êtes la seule personne que je n'arrive pas à cerner.
Ce qui me fascinait, c'est de vous voir vous dévoiler, lentement. De voir que vous finissiez par céder quand je ne m'y attendais pas. D'entendre des choses dont je ne soupçonnais pas une seule seconde qu'elles puissent exister quelque part.
Ce qui me fascinait, égoïstement, c'est de voir comment votre simple présence pouvait me transformer. Vous m'avez appris la patience, la tolérance, et le contrôle de moi.

Ce qui me fascinait, Ombre, c'est la fascination que vous aviez à mon égard.


Je ne vous ai pas cherché. Je n'en avais pas le droit. Vous aviez fait un choix et je n'avais qu'à m'y plier. Mais pour moi désormais il fait nuit, la pluie assèche mon âme, la glace me fait fondre, le feu me glace alors... que l'Ombre brille.


Vous êtes ma seule certitude Ombre. La seule. Et vous apparaissez toujours dans ses moments là. Vous savez que cette fois je ne laisserai rien passer. Vous savez que vous ne retiendrez pas éternellement ce secret.
Pourquoi moi?
Pourquoi toujours quand je perds pieds?


Je n'attends pas de réponses maintenant, je me languis déjà de vous arracher les mots, je savoure déjà de les entendre franchir vos lèvres, je déguste cette attente, je me délecte de vos silences, je jouis de votre absence.



Parlons de la ville qui m'accueille, futur gravé par une simple victoire remportée par Gnaeus Domitius Ahenobarbus et Quintus Fabius Maximus, un peu plus d'une centaine d'année avant Aristote..
Il y a presque un siècle la population entière des arènes avait disparu, le Castrum Arenarum devenait une forteresse occupée par la noblesse : Les chevaliers des arènes.
Assise au pied de collines couvertes de garrigue, je ne resterais pourtant pas longtemps, demain un autre paysage s'offrira à moi.


Vous n'avez plus été qu'un souvenir, ,un murmure, une ombre qui n'a jamais existé, mais la nuit est revenue, votre corps à repris vie, vos yeux se sont ouverts, votre lame s'est affûtée, et puisque tout est permis, reprenons.





* Jean Rostand

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Andrea_
Quiétude, solitude




Alors voilà, après avoir beuglé qu'on avait la vie qu'on voulait, qu'on était maître de sa vie, que rien ne pouvait entraver le chemin que l'on traçait, il semblerait qu' elle fait sa catin et veuille m'apprendre une leçon.

Alors oui, je te vois venir, toi qui aurais les yeux un peu trop près des pages de mon cahier, tu te dis que cette fois, peut être je retiendrais la leçon, que cette fois, c'est la bonne, parce que je me suis suffisamment ramassée pour ne pas recommencer encore une fois. J'aurais peut être eu la hargne de te tenir tête une dernière fois si ce n'était pas " ce soir". Mais ce soir à toi journal je dois la vérité, je ne vais pas jurer sur la bible Aristotélicienne, ni cracher sur tes pieds en espérant atteindre tes chausses, ni te promettre monts et merveilles, ni tenter de t'attendrir par des oeillades intempestives, ni m'arracher un poil de nez pour faire venir cette larme qui de toute manière n'aura pas le goût escompté, ni... je ne vais rien tenter.

Je te dois la vérité, alors je vais te la donner. Et tu feras avec. Tu regretteras, papier de ne pas avoir servi d'invitation au banquet de l'année, tu regretteras, plume, de ne pas être l'annonciatrice d'une bonne nouvelle et tu regretteras, reliure, de ne pas avoir été un conte pour enfant, mais tu savais, je n'en doute pas, que dès que j'ai posé les mains sur toi, tu porterais des mots au poids incertain, les mots d'une simple brigande.


J'ai mérité ce qui m'arrive.

Note comme je suis lucide.

J'ai aimé à perdre la raison, j'ai brigandé à ne pas savoir quoi faire du butin, j'ai tabassé des innocents, j'ai tué un chat, j'ai volé, pillé et menti. Mais j'ai aimé.
J'ai donné la vie, je l'ai prise et j'ai pris autant de plaisir à faire l'un que l'autre.
J'ai regardé les gens de haut, j'ai rangé ma fierté parfois, j'ai ouvert ma bouche pour cracher des mots que j'ai regretté aussitôt.
J'ai trompé. J'ai aimé le goût d'un autre sur mes lèvres. Ses mains dans mes cheveux.

Mais tu sais tout ça.

Ce que tu ne sais pas, c'est que je n'ai aucun regret sinon celui d'avoir laissé mon fils lorsqu'il n'était qu'un nouveau né.

Aucun regret.

J'ai aimé.
J'ai aimé tout ce que j'ai fait et je l'ai vécu à fond. J'ai aimé tuer cet enfoiré de Robiin, j'ai aimé saccager le mariage de Balian, j'ai aimé me moquer de la Liqueur. J'ai aimé foutre le feu partout où je passais. J'ai aimé détester Louis, j'ai aimé le retrouver alors que je sentais déjà venir l'issue fatale. J'ai aimé fuir Ombre et aussi le chercher. J'ai aimé le voir disparaître parce que je savais qu'il réapparaîtrait un jour.

J'ai accepté.
J'ai accepté les choix qui n'étaient pas les miens, courbé l'échine parce que la vie est faite de concessions si l'on veut avancer.
J'ai fermé mon bec, retenu des paroles violentes pour ne pas froisser les gens que j'aimais.
J'ai accepté de suivre, en aveugle ou presque, parce que c'est aussi ça, une famille, c'est se faire confiance.

Mais je n'ai aucun regret.


Je suis en équilibre.
Je suis cette goutte d'eau qui attend de savoir si elle reste sur cette feuille où si elle rejoint le sol. Je suis cette plume qui se demande si elle est mieux en l'air ou posée. Je suis cet enfant à qui l'on demande s'il veut être brigand ou bailli. Je suis ce soleil qui joue à cache cache. Je suis ce nuage qui se demande s'il est temps de migrer. Je suis cet oiseau qui crève d'envie d'une miette de pain en sachant qu'un gamin me vise avec son lance pierre. Je suis ce chiot qui veut jouer alors qu'on lui demande de rester couché.
Je suis cette grognasse qui ne sait s'il faut suivre son coeur ou sa raison. Je suis cette égoïste qui veut vivre pour elle en faisant ce qu'on lui demande.
Je suis cette enfant qui refuse de grandir mais à qui on ne donne pas le choix. Je suis cette femme qui ne sait si elle veut être femme ou maîtresse. Je suis cette mère qui ne sait s'il faut couver ses enfants ou les immerger tout de suite dans cette vie qui n'a rien d'un conte.
Je ne suis ni blanche ni noire.
Je ne suis ni volage ni sérieuse.
Ni pourrie ni honnête.
Ni violente ni douce.
Ni farouche ni docile.
Je suis en équilibre.

Je suis en équilibre.

Tu veux savoir si je suis forte, je te réponds. Oui. Mais je suis faible aussi.
Si je suis heureuse? Oui, autant que je suis triste.
Si ma vie me plait ? Autant qu'elle me déplaît.
Je ne suis pas une insatisfaite. Je fais en sorte de voir le verre à moitié plein.

Je vis avec ma culpabilité qui n'en est pas une, je n'ai pas besoin de vos reproches.

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Andrea_
Il y a une possibilité...



Que tout ce que j'avais était tout ce que j'aurai.
Que tout ce que j'aurai, sera toi désormais.
Alors dis-moi quand tu entends mon coeur s'arrêter,
Tu es le seul qui le sait.*



Je recommence ma vie. Avec des bagages certes, mais je la recommence. Je peux être n'importe qui -du moment que j'évite de croiser une armée-. J'apprends à me glisser dans la peau de n'importe qui. Aujourd'hui une gueuse, demain une noble, peut être une cultivatrice ou même une politicienne.
Je suis quand même plus douée pour "jouer" la brigande hein, on va pas se mentir.

Mon plus grand défi serait de me mettre dans la peau d'une femme. Une vraie femme. Une femme de mon temps, soumise, sage et qui sait tricoter. Je pense qu'il me faudrait un certain entrainement, déjà rien que pour que je garde les lèvres scellées plus de ... trois minutes.

En parlant d'entrainement, Ombre y travaille. Depuis qu'il sait que je vais être annoblie, il a décidé de faire de moi LA noble par excellence.

-Ne riez pas-.

Il faut se tenir droite, épaules et dos comme des piquets. Menton relevé.
Pas de sourire en coin. Pas de regard dédaigneux parce que -je cite- " vous êtes noble pas esclavagiste" -si on peut plus abuser des petits gens...-
Il faut lever le petit doigt, ne plus se gratter l'oreille avec. Parce que le petit doigt sert à "saler". Parce que oui, on a du sel, on est riche.
Il faut porter des robes. Et se coiffer. Monter à cheval comme une femme. Les deux jambes du même côté - vous parlez d'un pratique!-.
Il faut boire par petites gorgées, arrêter avant d'avoir la tête qui tourne.
Manger par petites bouchées, avec les doigts, les neufs -le petit doigt est levé faut suivre-. Ne pas s'en mettre partout. D'ailleurs vous n'avez pas besoin de vous essuyer si c'est bien fait.
Il faut hocher la tête. Doucement, les gestes sont lents et précis. Et grâcieux -enfin "devraient" être grâcieux.
Éviter les gros mots. Berdol est un gros mot, merd' alors!

Vous avez des p'tits gens à votre service. Mais vous n'devez pas les toucher. Ne pas les regarder et ne pas les nommer. J'suppose donc qu'en les sifflant ils comprennent qu'on les appelle, mais je tenterais ce soir.

J'apprends, et si vous en doutiez, mon Sensei est patient.



Il y a des choses que je garde pour moi, il y a des choses qu'il faut garder pour soi, le mensonge n'est pas toujours un tort, il disparaît quand je m'endors, et je me suis dis plus qu'un fois que c'est mieux pour tout le monde comme ça.*

L'avantage d'avoir Ombre près de moi, c'est d'oublier que j'ai tout perdu.
Oublier que mes époux m'ont oublié, déjà, que mon fils prend le même chemin.

Une missive me raccroche encore à ma vie d'avant. Une seule, que je garde précieusement. Une seule missive, que je dois " oublier", parce que "c'est mieux". Je dois oublier la missive, je dois oublier son auteur. Je dois tirer un trait.

Tu veux un secret journal ?

Je n'essaye même pas, pire, je me repaîs de mes souvenirs. Je me les repasse en boucle jusqu'à ce que ça en devienne douloureux.


Non mais rassures toi, j'avance, il se murmure même que...



*Possibility, en mode retravaillé
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Andrea_
La couleur des cheveux ne fait pas la femme...




Je n'ai pas mémoire. Ou presque. Sur la totalité de mon cerveau, 90% est occupé par mon intelligence hors norme et les 10% restant par ce que je nomme : " la mémoire Flash".

La mémoire Flash, c'est ma part de Blonde-attitude. J'oublie certains passages de ma vie. Des courts comme "tiens, il est 10h allons à la messe" - c'est bien 10heures?!-. Des plus longs comme : " Suis-je déjà allé à Bayonne?". Des importants " ai-je mis une culotte?", des moins importants " Fallait un laisser passer?".
Il y a des choses quand même, que je n'oublie pas comme...le nom de mes enfants, leur mois de naissance, des fois même le jour! et d'autres que je suis sûre de ne pas avoir oublié.

Nous voilà donc à Alais.
Alais. Six tavernes. Cent vingt sept vaches et deux cents quatorze poules. Quatre vingts dix huit habitants, une bonne douzaine de voyageurs.
Personne en taverne ? Une.

Fallait l'faire hein!
On l'a fait pour vous.

Alors vous vous demandez : pourquoi y être allé? -hein vous vous le demandez?-.

Parce que JE pensais y avoir acheté une bicoque, j'étais sûre de moi ! Tellement sûre qu'à aucun moment j'ai regardé sur mes papiers hein, bin noooonn je suis sûre j'vous dit !

Sauf qu'après avoir fait un don à MA mairie, en ayant pioché pour MA ville, j'ai voulu aller dans MA bicoque. Je l'ai cherché, -" mais si j'suis sûre de moi, c'est par ici!", je l'ai pas trouvé -" il s'est passé un truc..."-, j'ai accusé le tribun -" elle était là ! J'vous dit qu'elle était lààà", j'ai même failli aller au bureau du JNCP -je ne comprends pas- pour pleurer ma rage, j'avais plein d'trucs dedans - "une cinquantaine de carcasses, douze mille kilos de fer, des moutons, une centaine d'écus, une garde robe complète et..heu... ah oui! Un bateau ! Double mats, quinze voiles carrés" - Mon côté sudiste...-.

Puis j'me suis fouillée...

Nîmes.

Ah mais ouiiii Nîmes...


Ombre? Victoire? Il faut qu'on se prévoie un voyage là... Nîmes, ça vous tente? Comment ça on y était hier?


10% hein...

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Andrea_
Taxes, Corruption, Tavernes, Blablabla



J'ai des tavernes. Huit.
Enfin j'en ai plus que six. " Couic" et " Ma queue d'eau" sont parties en fumée vers minuit. -Vous pouvez verser une larme-.

Le soucis c'est que je n'ai JAMAIS payé une seule taxe, pour aucune taverne. Je vous passe déjà le nombre de tavernes que j'ai fermé hein, disons que lors de mon dernier calcul, j'atteignais :

Quatorze mille sept cent quatre vingt six

Écus de taxes.

Oui je sais, vu comme ça c'est un peu "beaucoup", d'ailleurs Ombre en est tombé dans les pommes -deux fois-, mais je vous assure qu'il fait tout un fromage de pas grand chose.

Déjà, faut savoir que peu de comté les réclament ces écus, l'Armagnac a tenté, mais devant mon refus de payer n'a plus jamais donné suite - ça fait un an, y a prescription?-. Pourtant je vous JURE que j'avais été fair-play, j'étais prête à faire le déplacement pour enjoliver leurs geôles de ma présence. Mais bon, à priori le plus important c'était les écus.

Le Languedoc, sous la personne de Jayzabelle -coucou!- a plus récemment tenté. Et c'est comme qui dirait " en cours de traitement". J'ai tout tenté hein, même de lui proposer une centaine d'écus pour qu'elle perde mon dossier.

Du coup hier, alors qu'Ombre était à fond dans son rôle de "valet", bah j'ai tenté le tout pour le tout : " vous devez quelques milliers d'écus à Jay...".
J'avoue que j'étais vraiment " à pie" quand il a dit qu'il allait s'en charger hein, j'ai juste perdu un peu de consistance quand il a viré au vert. A priori, Il n'a pas " quelques milliers d'écus" pour éponger mes dettes.

Nan mais où va le monde? Le Type il VEUT jouer mon valet et mon intendant, à un moment j'ai envie d'dire, faut s'pencher, ramasser ses coui... et y aller non?
Non ?
Comment ça j'abuse?

Bref, toujours est-il que deux malaises plus tard, Monsieur m'a ordonné du regard -ça calme hein- d'aller à côté pour me, je cite " donner des cours d'économie". Là encore j'ai tenté de me soustraire en proposant " à boire", parce que les cours d'économie, en temps normal, j'suis déjà pas chaude mais là, à presque minuit, j'étais carrément pas formatée pour subir ça. J'ai souri, j'ai papillonné des cils, mais il m'a montré la porte.

J'ai baissé les oreilles et je suis sortie hein, vous avez d'jà vu une Ombre -qui fait semblant d'être- en colère ?
Bah perso, j'l'ai pas ram'née et j'l'ai suivi.


Alors j'vous épargne les détails, - parce que vraiment, pour l'avoir subit hier soir, j'vous jure que c'est VRAIMENT chiant l'économie-, mais en gros y a des choses à retenir :

1- Payer les taxes. Sisi c'est important, surtout quand on "est" noble, il parait que c'est pas bien de devoir de l'argent. En même temps hein, c'pas faux, on en a plein de l'argent alors pourquoi pas payer...

2- Ne pas faire de corruption. Ne pas proposer au bailli de l'argent pour qu'elle perde notre dossier. Ou alors pas en public, ça fait désordre. On peut nous dénoncer et finir sur la potence.

3- Fermer les tavernes. Surtout quand on ne sait plus où elles se trouvent. Oui... C'est vrai que c'est intelligent MAIS -j'ai bien dit MAIS-, c'est t'y pas génial de se balader dans le royaume et de soudain tomber sur une de nos tavernes? Hein? C'pas super ça de voir notre nom sur un mur tout délabré, de refaire la peinture, de virer le tavernier et de le remplacer, de changer les tables de places, de remettre des fûts en perce, de... Non? Bin SI ! J'vous le dis -t'as pas d'taverne toi, ça s'voit-.


Bref, y a sûrement d'autres points, j'avoue que j'ai décroché assez rapidement.

Mais moi, j'ai LA solution...

Je veux devenir une Ombre...
Je veux disparaître...

Suis-je capable de tout perdre ?

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