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[RP] Journal d'une chiasse en goguette

Doryen
Y'a quand même sacrément peu de chance que je vous invite à manger.

Premièrement parce que j'ai plus d'ennemis que d'alliés.
Bon, j'en ai eu. Ils sont mort, mourant ou fou à liés.
Elle en a pas franchement beaucoup plus, puisque 1+1= beaucoup beaucoup moins d'amis...Genre 1+1=-3, même Jean Claude s'y perdrait.

Puis si fallait vous inviter, faudrait forcément que je me colle en cuisine, parce que la cuisine, c'est moi... et Scmidt. Mais surtout puisque la personne avec qui je vie n'est pas franchement douée... On peut même dire carrément nulle. C'est à dire qu'il faut pas amener le dessert, faut amener le repas complet... Elle peut ptet se charger de l'alcool, mais d'ici à ce que vous franchissiez la porte, possible qu'il n'en reste déjà plus une goutte.

Si la Colombe semble à même de vous filer des conseils sur le dessert, faut reconnaître qu'en matière de bouffe... Le plus gros risque, c'est pas de l'inviter à manger, quoique c'est quand même pas mal dangereux, j'en connais un qui se promène maintenant une balafre de 20 cm sur les côtes... Mais pire, c'est que ce soit elle qui vous invite... Va falloir avoir l'estomac solidement accroché, parce que si elle fait elle même la bouffe, y'a de forte chance qu'il finisse par faire du yoyo autour de votre trou de balle... En avant l'intoxication alimentaire, si seulement vous arrivez à toucher à votre repas. Parce que rien qu'en le regardant, normalement, vous devinez l'embrouille. Si en plus vous avez pas le nez bouché ce jour là, plus aucun doute sur la marchandise. Sûr qu'en tendant l'oreille, même les bactéries crépiteraient...
Dans le cas ou vous êtes aveugle et sourd un jour de rhume, il reste la première bouchée qui franchit les lèvres et rentre en contact avec la langue. Papilles gustatives en émois, qui sentent que la fin est proche, qui transmettent le signal de danger au coeur qui devrait immédiatement se révolter et pousser tout les précédent repas à sortir immédiatement dans l'assiette.
Bon, si vous êtes sourd, aveugle, enrhumé et insensible... On peut plus rien pour vous, hein !
'Fin bref !

Tant que je reste dans les parages, rien à craindre... parce qu'il y a peu de chance que je vous laisse franchir le seuil, avec ou sans plateau de fromage...

Du coup, pour le dessert, n'amenez rien.
Vous pouvez toujours tenter le magasin de luxe, celui dans lequel vous rentrer avec le chapeau de biatch pour demander le dessert de la mort qui tue parce que vous allez dîner chez des gens "de la haute", auquel cas une demeuré vous filera une douzaine de panier de Yop Laid !.
Mais pointez vous avec ça chez moi, et de forte chance que vous les ramassiez en travers des babines...

Moi, perso, si on m'invitait, j'amènerai la Sangria.
La dernière fois que je suis entré avec deux bouteilles à la main, j'en suis reparti avec une paire de loche et des cuisses ouverte. Ca agrémente pas mal le repas, non ? Surtout que j'ai tout pris... gardé...
Pas sûr que si j'avais ramené le fromage, des fleurs ou un saucisson le résultat eut été le même. Faudrait demander à l'intéressée. Quoique pour le saucisson...

Bref, y'a que ma Colombe que je vais inviter à manger.
Te tracasses pas pour le dessert.
Parce qu'au fond, mon dessert... c'est toi.
Et que j'en mangerai du matin au soir.

Alors ton fromage chérie...

_________________
Andrea_
Sangria, Sangria, le pouvoir de la Sangria




Pardon Pardon, j'avais pas d'maracas sous la main, sinon en plus de danser j'aurais fait tinter les trucs. Mais bon, tu devras te contenter d'imaginer, et l'imagination, des fois, c'est bien.
C't'à dire que d'imaginer ce qu'il pourrait t'arriver de pire c'est rigolo, j'veux dire, vaut mieux IMAGINER le pire que d'le vivre.
Maintenant c'est clair que d'imaginer un gâteau au chocolat... Bah vaut mieux l'bouffer que de l'imaginer hein.
Fin bref, pour les maracas t'imagines et pivoilà.


Tout d'abord un petit message personnel.



Coucou mon Mamour,
Bien dormi ce matin?
Ou bien travaillé la mine?
Dis moi Chou', tu le lis quand, mon journal?
Le matin? le soir? Pendant ta pause dej'?
Est ce que t'as sniffer mes petites culottes en le cherchant ?
Avoues que c'est une super planque non?
Je t'aime, Chouby'
D.

PS : Si c'est le matin, tu pourrais donc prendre 30 secondes pour laver ta tasse plutôt que de gribouiller...J'dis ça je dis rien.



Voilà.
Je tenais à rebondir sur ce qu'il a dit le Mec là, sur la page d'avant. Pas sur tout, non certaines choses étaient très pertinentes et nous remercions encore le presque-mari-pas tout à fait-papa pour son intervention ô combien soignée et pertinente. Donc non, pas sur tout, juste sur :



Moi, perso, si on m'invitait, j'amènerai la Sangria.
La dernière fois que je suis entré avec deux bouteilles à la main, j'en suis reparti avec une paire de loche et des cuisses ouverte. Ça agrémente pas mal le repas, non ? Surtout que j'ai tout pris... gardé...
Pas sûr que si j'avais ramené le fromage, des fleurs ou un saucisson le résultat eut été le même. Faudrait demander à l'intéressée. Quoique pour le saucisson...


Je passe sur le fait de sa grande, que dis-je énorme qualité de... 'fin il a été très poète non?
On notera la simplicité des propos, le choix des mots, romantisme sans pareil, pour raconter ce qui est quand même " l'histoire de notre vie", le " coup de foudre".En gros le mec il a retenu : les cuisses ouvertes et les grosses loches. Alors déjà, les loches j'ai pas choisi, et les cuisses ouvertes, il me semble, dans mes souvenirs, que c'est toi qui les a ouverte ok ? -nan mais oh, faut rétablir la vérité un peu!-.
J'veux dire moi, si j'avais voulu en parler j'aurais été plus profonde -je l'ai été aussi, ça aussi il vous le dira un jour-, j'aurais dit que son regard avait croisé le mien, que le coup de foudre a été immédiat, et que nos deux corps, brûlants et sanguinolents d'une vie l'un sans l'autre s'étaient trouvés pour finalement ne plus se quitter, promesse d'un amour éter... Bref t'as compris le principe. C'était pas du mensonge, c'était de l'amélioration de la vérité, et ça, c'pas puni par la loi. -Pis t'façon t'es d'mon côté non?-

Bref, j'voulais surtout parler du " fromage, fleurs ou saucissons". Il se d'mandait si le résultat aurait été le même. Alors rien qu'pour lui, j'la refait.


Version Sangria
Il donne des ordres à mon personnel? Il veut que le serveur mette ça en réserve? Nan mais allo!
Slurp c'est bon! Super idée.
Shlack, aïe ! Crac crac, chaussettes, crac boum uh.

Version fromage
Du fromage? Comme c'est original ('scuzez, j'vais pas me décrédibiliser, bien que j'trouve pas, tout d'suite que ça soit l'idée du siècle-) !
C'est... pas courant...
Sourire...
Tout le monde est content.
Shlack, aïe, crac, tu fouettes la chaussette, boum, uh!


Version fleurs
*grand sourire niais, cils qui papillonnent*
Chêriiiiii d'amour, des fleurs ! Rho fallait pas -nan fallait pas, ça ne se mange pas les fleurs, quel est l'intérêt d'offrir des fleurs?!-
Même pas de shlack, tu simules un saignement de nez et tu te casses, nan mais des fleurs!!

Version saucisson
Ah baaaaaaaaah voilààààà, Là, enfin on part sur du concret.
J'vous épargne les blagues sur le sauciflard, son étonnante ressemblance avec "vous savez quoi", la presque même odeur, et surtout le même plaisir quand on l'a en bouche ( j'aime vachement beaucoup le saucisson, un problème?)
Le saucisson c'est LA preuve d'amour suprême. Si t'avais amené un saucisson mon Dd0dinou, bah direct -et quand je dis direct-, j'aurais écarté les pattes et t'aurais pu fourrer la dinde. Ouai, direct. Pis en sortant d'là on allait se marier et le lendemain je donnais naissance à nos quadruplés. -j'm'emballe peut être un peu-.

Tu vois m'Amour.
Aujourd'hui, ma présence à tes côtés, c'est uniquement dû à ta sangria.


Tu vois, amener du fromage quand on ira manger chez Tom, le charpentier, ça posera peut être moins de souci que de la sangria.
C'est qui qu'a toujours raison?

_________________
Doryen


Amour de ma vie,

Premièrement, je ne cherchait absolument pas ce journal.
Ensuite, je n'avais absolument pas l'intention d'y poser mon écriture.
Enfin, j'étais loin de vouloir sniffer tes sous vêtements...

A la vérité, j'opérais un nettoyage de notre armoire, qui soit dit en passant est remplie de TES fringues, puisqu'ici le ménage c'est bibi qui s'en charge. Du coup, la tasse à laver, si ça te fait rien...

A la vérité, après le nettoyage, je comptais opérer une session rangement... A comprendre, nettoyage par le vide. Plutôt que de respirer tes petites culottes, je comptais simplement m'en débarrasser. Pas que le gain de place soit énorme, mais le gain de temps... T'imaginer sans rien d'autre que ta robe, et me voilà déjà tout en émoi. Je vais peut être même pas aller à la mine aujourd'hui...

A la vérité, je ne l'ai ouvert que par inadvertance.
Bon, j'ai peut être un peu lu...
Ok, beaucoup...
Et pas un mot sur mon charisme naturel, mon physique de rêve, notre Amour éternel, nos corps à corps endiablés.
Imagine les larmes qui ont ruisselé à torrent sur mes joues, les yeux rougit, la tristesse, le coeur serré... J'en fait trop ?
Qu'importe, ses mots seront les derniers sur ton journal, je m'attacherai à ton intimité... autrement... Tu t'en doutes mon Coeur.

Excellente journée,
Je t'aime Mamour
Dd



"Moi, perso, si on m'invitait, j'amènerai la Sangria.
La dernière fois que je suis entré avec deux bouteilles à la main, j'en suis reparti avec une paire de loche et des cuisses ouverte. Ça agrémente pas mal le repas, non ? Surtout que j'ai tout pris... gardé...
Pas sûr que si j'avais ramené le fromage, des fleurs ou un saucisson le résultat eut été le même. Faudrait demander à l'intéressée. Quoique pour le saucisson... "


C'est marrant, qu'est ce qui peux bien te faire dire que je parlais de toi ?

Bien évidemment que lorsque Dd0die parle de Déa, il parle d'Amour, de Romance, de bleu, de coup de foudre, d'Eternel, de Destin, de moitié, d'envie, de vie, de logique, de Bonheur, au point de ne plus imaginer la vie sans elle, à se demander comment il faisait autrefois, avec d'autre, comment il avait pu une seconde imaginer être heureux, sans vivre au côté de cette femme splendide, intelligente, entreprenante, douce, tendre, Unique.
Le bleu du ciel à rencontré le bleu de la mer, ligne d'horizon à l'infini.
Toi + Moi = Nous, en toute simplicité.

Je ne suis pas le genre à parler de ma future femme en terme de Nibs, tape sur les fesses, cuisses largement offerte, levrette - Femelle du lévrier bien connu - mise en bouche généreuse, pipette - petite pipe - et petit déjeuner hyper protéiné... Quelle idée...

Enfin toujours que la Sangria, faut avouer qu'elle t'a fait découvrir les étoiles, flirter avec l'irréel, sombrer dans la douce folie d'un triple D.


P.S :
Ceci dit, tu traîne un peu trop du côté du Charpentier...
Du coup, je risque plus de lui offrir ma main dans sa gueule que du fromage ou de la sangria.
J'dis ça, j'dis rien...



C'est qui l'Homme ?

_________________
Andrea_
De la jalousie.




Parce que c'est bien de ça qu'il est question hein, on va pas se leurrer.
La jalousie dans un couple c'est normal. Je dirais même que si y en a pas faut s'inquiéter. Y a juste différente de le montrer,et donc, différente manière de contrer.

Y a la manière de Dd :
"Bouhhhh t'as pas parlé de moi" -mais t'inquiète Dd, tékaté comme disent les jeunes, j'vais y venir, j'ai juste pas eu le temps,c'est qu'il me prend tout mon temps et après il se plaint. J'vais me répéter mais on ne le dit jamais assez, les hommes ne sont jamais content.
Ça fait des petites reflexions avec humour mais ça s'assure que le message est passé et c'est passé Mamour, j'irais plus boire un verre avec le charpentier.
    Solution : je l'ai -vous en avez pas besoin, y a qu'un DD0die et c'est Moi qui l'ai.


Y a le jaloux subtil :
"Fait ce que tu veux mon amour, j'ai pleinement confiance en toi."
Celui qui attendra gentiment que vous ayez le dos tourné pour fouiller vos poches. Vos poches, votre besace, qui sentira vos culottes, qui vérifira sur vos fringues qu'il n'y ai pas un poil de cheveux ou si -mais là vous seriez vraiment conne- vous sentez le mâle.
    Sois aller jusqu'à pousser le vice, se frotter contre un mâle en rut, se faire sois même des mots doux pour voir jusqu'où il va dans sa " confiance en vous", soit être super vigilante".


Y a le jaloux méchant :
"Si j'ai un conseil ma grosse, tu restes ici".
Celui la attention, il vous met un drap sur la tête -celui qui touche le sol tu vois- avec juste deux trous pour les yeux. Il vous empêche de sortir, vous enferme à la cave. Et non content de garder sa femme à la maison, va faire de son côté comme si elle n'éxistait pas. C'pas qu'il a honte de vous -enfin pas forcément hein- c'est juste qu'il a peur que quelqu'un vous approche. Genre la peur maladive. Quand il dit "ici", dans "tu restes ici", il parle de la chaise. De toute façon la chaine que vous avez à la cheville ne vous permettra guerre d'aller plus loin.
Il se peut aussi qu'il barricade les fenêtres et vous oblige à faire pipi la porte ouverte. Mais... il vous aime. Ou il est malade.
    Partir. Mais genre vite très vite. Ou alors tenter de l'amadouer. Vous enlaidir, ne cotoyer que des filles... Ou partir, nan vraiment ça me parait pas mal".


Y a le jaloux uniquement en public :
"Ah non mais c'est MA femme".
C'est le contraire du jaloux subtil celui ci. Il va user -et abuser- de qualificatif en public. MA femme, MON amour, MES mains -en parlant des votres-, vous êtes sa propriété. S'il pouvait il vous ferait pipi dessus pour marquer son territoire. S'il le fait par contre vous pouvez vous inquiétez.
Bref celui ci, en général, est moins catégorique dans le privé. Forcément, une fois arrivés à la maison vous lui faites la morale -normal- du coup il redevient doux comme un agneau, feindra de ne pas comprendre, ira peut être même jusqu'à prétendre que "vous vous faites des idées" -les hommes adorent penser qu'on se fait des idées-.
    Rebellez vous, en public. Dites bien qu'une fois à la maison il n'est pas pareil, ça va le vexer jusqu'au trou du cul mais entre nous merd', qu'il assume!


Après y a le jaloux "free style", genre chacun sa pomme. Moi par exemple, et là j'vais en profiter pour faire passer un message personnel :
Mais j'espère bien que c'est de MOI que tu parlais mon Canard, parce que si j'apprends que tu as offert de la sangria a une autre fille que moi et que cette grognasse a écarté les cuisses, j'te tords le cou, j't'enfonce une carotte dans le *bip* jusqu'à c'que tu l'as vomisses, j'te crève les yeux avec les doigts quitte à y laisser les ongles, et j'te noues les *bip* avec un fil de cuir tellement fort qu'elles finiront par devenir bleues et tomber, et pour pas que ta *bip* se sente seule j'la coupe en rondelles et j'te la fais bouffer !
Nan parce qu'attendez il a dit " la dernière fois", si la dernière fois c'était pas moi, c'est qu'il m'a trompé, logique, s'il m'a trompé on est d'accord il mérite tout c'que j'ai dit non?
L'homme c'est lui mais y a des limites.
Tout ce qui est à moi est à lui, oui, même mon journal...
Alors Chouny, tu peux lire, écrire sauf quand tu vois que j'dis le contraire.

Et là par exemple, tu vas reposer tout ça, doucement, dans le fond de mon tiroir et aller à la mine. -j''ai cramé, il le lit le matin- et laisse ta tasse, je la laverais.




J'ai toujours été jalouse.Toujours. J'aime qu'on m'appartienne. Mes amis, mes amours et même mes emmerdes. Ce qui est à moi est à personne d'autres. Ne doit pas l'être. Ni même le devenir. Je n'vois pas pourquoi ça changerait avec Dd0die.

Peut être parce que je n'ai plus que lui. Il est mon ami, mon amour, mon amant. Il est mon tout dans un seul homme. Le futur mari, le futur papa de mon futu enfant. il est mon futur, tout simplement.
J'lui avouerais tout ce dont je serais capable pour le garder. Je serais capable de me couper du peu d'amis qu'il me reste. Capable de ne plus voir personne. De rester à la maison à l'attendre. De me tuer au travail. D'apprendre à cuisiner. A faire du feu. A tricoter. Renoncer à ma liberté. La liberté de me mouvoir, de déambuler dans la rue, de charmer. Capable de ne plus chanter, de ne plus parler et même de ne plus respirer s'il le demandait. Je pourrais tuer aussi.

Dd0die est l'homme le plus doux que je connaisse. Il est aussi celui que je connais le moins. Il faut rester pragmatique, je ne le connais pas. Je n'ai pas le recul nécessaire pour savoir s'il est bon ou méchant, quel type de jaloux il est, s'il est bagareur. Je ne connais pas son nom de famille,s'il a des frères ou des soeurs,si ses parents vivent encore. S'il a fait la guerre, s'il aime le poisson à l'étouffé ou la crème aux oeufs.S'il est plutôt saucisson ou côte de boeuf, tomates ou courgettes.
Je ne sais pas s'il est impulsif, colérique, exentrique ou réservé. Je ne sais pas s'il est volage. Fidèle. S'il est polygame. S'il est prêteur, sociable, joueur. Je ne sais pas s'il aime la politique,ce qu'il va voter aux prochaines ducales.

Mon mec à moi -il m'parle pas d'aventure-, il a la trentaine et des poussières. Il n'est pas grand. Pas petit non plus. Il ne se qualifie pas de "beau", ni de "laid", je dirais juste qu'il est parfait.
Je connais par coeur le goût de ses lèvres, la douceur de sa peau, la chaleur de ses mains, la fougue de ses coups de reins, la couleur de ses yeux. Je sais reconnaitre sa voix entre mille, son souffle. Je peux, rien qu'en l'entendant marcher deviner s'il est de bonne humeur ou plutôt ronchon. Je connais...son présent, ce qu'il me montre de lui, ce qu'il veut bien montrer.
Je sais qu'il a tout quitté pour moi. Qu'il m'offre tout ce qu'il a et se tue au travail pour le reste. Qu'il s'occupe de Victoire comme, je suppose, il s'occuperait de sa propre fille. Qu'il s'inquiète quand mon regard se perd, qu'il tente de suivre mes pensées qui s'envolent, qu'il flippe sa race de brun que je change d'avis. Je sais qu'il profite de chaque instant à mes côtés comme si c'était le dernier. Ça donne quand même une indication sur la beauté intérieure de mon homme,non?

Il me fait rire, souvent. Une fois il a même tabassé un garde pour passer la nuit en prison avec moi, perso j'ai trouvé ça très romantique. J'adore quand il sort son index pour faire "pouic" sur le bidon de ma fille. J'adore la moue qu'il fait quand j'lui dit que j'ai fait à manger. J'adore quand il attend que je sorte pour refaire un truc que j'avais saccagé. J'adore quand il félicite mes initiatives, qu'il se retient de rire quand il voit que j'ai fait une bourde. J'aime quand il se mord la lèvre quand je lui dis que je monte me coucher. J'aime sa façon de se coller à moi quand il me rejoint. J'aime qu'il parle pour pas que je capte son approche indexo-bas ventral. J'aime quand son gris vire au bleu dès qu'il me voit. J'aime, je l'aime tout simplement.

J'étais bloquée dans le passé. Je peux dire ce que je veux j'étais bloquée. Je tentais de reprendre pieds et ça marchait plutôt bien. J'avais des projets,plus ou moins foireux d'ailleurs. Je vivais dans l'attente d'un signe de mon passé.J'attendais tout alors que je n'avais que de l'indifférence. On ne construit rien sur des ruines, faut avancer et recommencer. J'avais enfoui mes rêves et mes espoirs au cas où j'en aurais besoin un jour, parce qu'on ne sait jamais. L'espoir fait vivre et je voulais vivre alors...
Je n'avais pas pensé retrouver l'amour. Encore moins la sérénité et le calme qui règne dans cette maison. Chaque matin, chaque soir, chaque... Chaque instant je me demande si c'est réel. Pour tout vous dire à force de me pincer j'en ai des bleus partout, et ça tombe bien,parce que le bleu, maintenant, c'est ma couleur préférée...

Je crois que je le rends heureux mais, même si ça peut paraître égoïste, par dessus tout il ME rend heureuse, alors je ne vois pas pourquoi chercher de midi à quatorze heures une autre bonne raison de rester.
Alors oui, pour apaiser les jaloux façon Dd y a bien une solution... Ça serait de lui dire tout ça.
Mais ça reste un homme hein, et moi, les hommes, j'aime bien les faire chier.

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Andrea_
La vie à deux...




Nan parce qu'on n'se rend pas compte des changements que ça fait dans une vie. J'veux dire, tu vis dans une roulotte avec quelqu'un, tu gardes ton intimité, tu fais un peu c'que t'as envie quand t'as envie et comme tu passes le plus clair de ton temps dehors, bin... Bin y a plein de choses "gênantes" dont tu ne te rends pas compte mais qui t'explosent au visage une fois installée dans une baraque sans roues.

Par exemple...



Le repas.


Tu vas me dire qu'un repas ça reste un repas, mais tu trompes. Fatale erreur même.
Quand tu vis dans une roulotte, tu bectes dehors. Alors forcément assise en tailleur autour du feu, ton assiette sur les genoux, tout le monde se fiche que ça tombe à côté, limite c'est normal. Pis tu t'en fiches hein, parce qu'au pire ça nourrit les oiseaux. T'as du gras sur les lèvres, un bout d'poulet sur le menton, ça fait rire tout l'monde c'est cool -cooouuuul- mais quand t'es dans ta bicoque, en tête à tête avec ton brun -ça marche aussi s'il est pas brun hein, j'me mets juste dans la peau du personnage (sic!)- bin essayes de mettre un bout de poulet sur ton menton, y a d'grandes chances que l'autre, il te regarde avec des billes de malade, qu'il se mette à loucher sur ton menton en ne sachant pas trop quoi dire, et il finira par faire un LE geste -on l'fait tous hein- de SE toucher SON menton en espérant très fort que tu comprennes. Parce que c'est bien connu qu'on joue aux mimes...

Pis y a les aliments à éviter. Les mojettes par exemple, facile à manger encore plus facile à évacuer. Les oignons et le fromage, pour l'haleine, j'vous fais pas de dessin. La fameuse salade qui veut jamais entrer entièrement dans votre bouche, ah dans l'assiette elle est fait pas la fière, elle est docile la conne, elle se plie en quatre au bout de votre fourchette mais à trois centimètres de votre bouche Bim, elle se révolte, elle s'ouvre en grand, vinaigre sur houp'. Là vous allez tenter de la maîtriser -c'est qu'une feuille de salade merd'!- et vous allez grimacer, encore et encore, peut être même tenter de la couper en deux, l'autre fera genre "j'ai rien vu", mais SI, SI, il aura vu. Et quand tu crois que c'est fini, que le supplice à assez duré que la vaisselle est faite et que tu vas te rafraîchir, deux heures après, bin non, elle avait retenté une dernière attaque en se calant entre deux chicos !



Le... Hmm... le... caca.


On en parle jamais assez de ça. Bah quand tu vis en roulotte, tu vas dans la nature, derrière un arbre avec un arbre à feuilles caduques à porter d'main et hop,tu démoules ni vu ni connu. Personne viendra t'faire chier -oups- pour savoir si c'est toi qui a crépi le tronc d'ce peuplier et si c'est toi qui pu comme ça. Maintenant imagine dans une baraque. Tu viens d'emménager, tu te prends déjà le supplice de la feuille de salade qui veut pas entrer entièrement dans ta bouche mais EN PLUS, ouai, en plus, tu dois te taper le supplice du bobsleigh en dernier virage.

Parce que ouai, tu vas te retenir. On l'a tous fait hein, prier très fort pour que ça passe, serrer le sphincter si fort que rien ne peut filtrer, sauter d'une jambe à l'autre plus ou moins discrètement, attendre que l'autre daigne aller dehors fumer sa pipe ou admirer le paysage, et même tenter de l'amadouer pour une mission ô combien importante : "c'est pas un pigeon là?".

Seulement quand tu commences à avoir des sueurs, le trou d'balle en choux fleur et la petite veine sur le front c'est trop tard ! C'est même carrément trop tard, et si tu veux pas un dérapage dans l'falzar faut -comme dirait mamie- aller à la selle.
J'étais assez contente en aménageant chez nous, chouette les gogues DANS la maison et pas au fond du jardin mais j'vous jure qu'une cabane au fond du jardin c'est foutrement intelligent comme idée.

Alors oui tu t'dis que ça va passer tout seul hein, tu vas te poser, déposer ta pêche comme une offrande et repartir, ça sentira la rose et y aura des papillons mais en vrai c'est pas ça du tout. Déjà t'as le caca pudique la première fois. Il veut pas sortir ce con, il est là, tu le sens bien -tout le monde peut le sentir d'ailleurs- mais il reste là, comme un cigare au bord des lèvres. Toi t'auras été intelligente, parce que c'est ta nature, alors t'auras pris soin de tapisser le fond des gogues pour atténuer le bruit du ploc.

Et tu vas user et abuser de stratagèmes pour qu'enfin ton fardeau daigne royalement retrouver ses congénères, au fond du trou. Un coup à t'en faire péter les tympans. Les mains crispés contre les murs,les joues gonflées, les perles de sueur qui dégoulinent sur les tempes, l'odorat qui se fait la malle, l'oeil qui tourne, les palpitations et ce petit cri que tu rêves de pousser -oh éh, pas à moi hein-,le chaos, la fin du monde en couleur, explosion de joie, danse de la pluie jusqu'au petit plouf libérateur -tout ça pour ça?-
Alors là, tu te dis que c'est bon, t'avais gardé trois feuilles pour t'essuyer, c'est un perfect, t'as géré, tu remontes ton futal, tu baisse ton jupon, tu regardes quand même parce que voilà, tu te rends compte que bon... C'était pas perfect partout.

Alors tu cherches partout LE seau, histoire d'évacuer tout ça, mais il est VIDE. Le putain de SEAU est vide !

T'ouvres la porte discrétos, tu files dehors,sans même vérifier que ton jupon soit pas dans ta culotte, tu tires de l'eau tu rentres en courant -parce que tu ne peux pas envoyer l'homme chercher ça, c'pas possible, c'trop secret, on est pudique du cacounet nous.
Et la porte est fermée.
L'homme a pris ta place.
Adieu l'image de petite femme parfaite.
Surtout quand il sort avec un sourire à damner un saint et te balance un " toi, tu digères pas les poireaux hein"...



Le bain.


Alors oui, on imagine tous le petit baquet d'eau chaude avec des pétales de fleur à la surface, rideau tiré, bougies à moitié consumées sur le côté.
Mais à un moment faut arrêter de rêver.

En vérité quand t'as envie d'un bain, faut déjà faire quinze aller retour au pui. Au moins. Faire chauffer l'eau. Les quinze seaux. Autant te dire qu'il faut anticiper l'envie hein. Pis faut tout monter à l'étage. Si t'es un peu bourrin-e- t'auras plus quinze mais douze seaux à l'arrivée.
Quand on est naïf, on imagine la nana qui rentre dans son bain tout doucement, sourire niais aux lèvres, l'eau est pile à la bonne température. En vérité c'est ou trop chaud, ou trop froid. C'pas que la femme est insatisfaite c'est qu'elle sait ce qu'elle veut. Les habits ne seront pas posés et pliés sur une chaise, mais laissés là où ça tombe,en boule, dans l'eau qui s'est renversée pendant le remplissage. L'entrée se fera en douceur MAIS la vaguelette provoquée sera supérieure à ce que vous aviez prévu, y aura trop d'eau. Nous, les femmes, on aime quand c'est trop. Trop beau, trop grand, trop voyante, trop... Trop d'eau.

Et y aura toujours un truc qui va écourté votre plaisir. Le mari qui cherche tel ustensile dans la cuisine mais qui ne trouve pas, ce besoin qu'il aura de vous parler du rez de chaussée en sachant pertinemment que vous ne l'entendrez pas, la gamine qui va squatter à côté, pour finalement être avec vous, vous éclaboussant et transformant ce petit moment de plaisir en... moment de plaisir raté. Chaud.



Toute façon, personne n'a jamais dit que toutes les premières fois étaient agréables hein !

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Andrea_
J'ai pêché.


Pas dans le sens pêcher, pêcher hein, avec une canne, un filet ou une barque hein, nan nan pêcher. Comme les fidèles. Le truc de quand on fait une faute.

J'avais pas "prévu", t'façon j'prévois jamais rien. Mais cette fois vraiment c'est pas d'ma faute.
Dd0die était à la mine, je comprends pas vraiment pourquoi il a besoin d'y aller tous les jours, mais c'est une chose que je respecte. Ça lui apporte sûrement quelque chose que je ne peux lui apporter moi même. Quand il rentre il est tout crado, le visage recouvert d'un mélange sueur/poussière et les mains toutes abîmées. J'aime bien, j'adore quand il s'approche l'air fatigué, qu'il m'enlace et m'embrasse du bout des lèvres pour pas me salir et que j'en profite pour lui dessiner un petit coeur sur la joue. J'aime aussi quand il se rince le visage à l'eau glacée et qu'il revient les cheveux encore ruisselants il est trop... 'fin c'est pas de ça que je voulais parler.

Donc Dd était à la mine et Victoire chez la voisine quand j'ai décidé de prendre un verre. J'y vais rarement, et je crois que j'irais encore moins maintenant...
Il fait chaud en ce moment, c'est pas la révélation de l'année hein, mais c'est important pour la suite. La robe était légère, d'un tissu léger elle ondulait avec les pas, et, bref je m'égare. La taverne donc.
J'ai ouvert la porte et il était là.
Alors bon on va dire que je suis saoulante à voir des évidences partout, mais là encore, c'était l'évidence.
Il était tout seul, les cheveux bruns, un regard à tomber. Il avait ce je ne sais quoi dans les yeux qui font que j'ai souri.
Je l'ai regardé de loin, il avait la tête dans son écuelle et à voir la voracité, j'me suis dit qu'il valait mieux pas que je m'approche. Il avait bon appétit, je me suis assise à bonne distance. Regarder sans être vue. Et comprendre en écoutant les discussions entre le tavernier et lui qu'il avait beaucoup voyagé. Qu'il n'avait pas de famille et qu'il avait atterri ici un peu par hasard. Le tavernier nous a salué, me demandant de prendre soin de lui -ça doit être écrit sur mon front...- , nous l'avons observé fermer lentement la porte et enfin nos regards se sont croisés.
Il avait l'allure fière et il s'est approché. Il s'est assis et j'ai souri. Il a fallu s'apprivoiser. Je n'ai pas culpabiliser, il n'y avait que lui et moi. Je savais que Dd0die ne comprendrait pas, et je me suis promis de ne pas lui en parler. Louis et Lestat avait accepté ce genre de choses mais Lui... Il se mettrait en colère, refuserait et... ça n'en vaut pas la peine. Puis a grogné j'ai ri et le temps est passé. Vite, trop vite.
Oui ma main s'est approchée lentement de sa joue, oui elle s'est glissé sur son torse, oui il a soupiré. Je pouvais deviner l'excitation dans son regard. Mais déjà le soleil baissait et il fallait rentrer.



Et bien... Peut être à demain.


La soirée s'était déroulée comme à son habitude. Rassurante, les pensées virevoltants parfois dans cette taverne il faut l'avouer.
Pourtant, alors que Dd0die prenait la route pour la mine, c'est naturellement que je suis retournée en ville...

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Andrea_
J'ai encore péché.


Il était là. On aurait dit qu'il m'attendait. En même temps c'est pas avec le peu d'pélos qu'on trouve à Orléans qu'il aurait pu attendre quelqu'un d'autre hein.
Mais il était là. Comme la veille il était occupé, j'en ai naturellement déduit que c'était un estomac sur pattes, le genre de mâle qu'il vaut mieux avoir en peinture qu'à table.
Il n'est pas bavard. J'ai bien demandé où était sa maison, s'il habitait dans le coin, d'où il venait mais inlassablement son regard était tourné vers moi. Parfois il regardait la porte, à croire que je l'ennuyais avec mes questions.
Puis il s'est approché alors que je ramassais une rondelle que j'avais fait tomber, sa tête a frolé la mienne, je crois même que j'ai senti son souffle sur mon cou. J'avoue qu'il ne sentait pas très bon, m'enfin j'allais pas lui dire hein.
Je crois qu'il aime qu'on soit seul, c'est sûrement pour ça qu'il a quitté la taverne quand la brune est entrée. J'avais un sourire niais aux lèvres, le sourire de ceux qui touchent le bonheur du bout des doigts, de ceux qui rêvent éveillé et qui s'émerveillent un peu plus chaque jour.
Alors je l'ai joué karma. Je fais des Karma tout. Par exemple Karma Tartine. Si je suis en taverne et que j'ai faim, j'attends en choisissant dans ma tête un plat. Si quelqu'un commande ce plat, bim, je dois le commander aussi.
Ou si j'hésite entre deux choses, je me dis que si dans les dix secondes qui suivent je croise une dame avec un chapeau bleu et une robe rouge -mauvais goût hein-, c'est que je dois choisir mon premier truc. Donc si j'hésitais entre "acheter du pain ou du maïs", bin je prends le pain.
Donc là je l'ai joué Karma mâle. Si après que j'ai écrit mon courrier, le mâle était de retour, je devais le présenter à Dd0die. Alors j'ai écrit.




De nous, Andrea de la Colombière Di Foscari Widman d'Ibelin,
A vous, Kronembourg de la Duranxie.


Messire,

Si cette missive vous parvient, c'est que le pigeon que j'aurais emprunté aura fait son boulot, et c'est déjà pas mal quand on sait que la chaleur en terrasse la moitié, mais surtout que le destin en aura décidé ainsi.

Je ne vous écris pas vraiment au hasard, nous nous sommes déjà aperçu à Cahors lors de mon passage avec un groupe qui... Enfin rassurez vous, je n'avais alors pas pris ma part. J'avais jeté un oeil en taverne et j'avais apprécié votre descente. Vous avez le gosier en pente et pour une personne de votre qualité, c'est assez rare. Au moins vous pouvez enchainer les communions sans finir à genoux...

Je suis donc Andrea. J'ai renoncé à mes titres pour épouser l'homme que j'aime. C'est une union rapide, nous nous connaissons peu mais l'évidence est là et la vie bien trop courte pour attendre de s'unir l'un à l'autre.
Nous ne pouvons nous marier à l'église puisque je suis encore mariée à Louis Track. Notre dissolution est en cours mais vous savez comme les rouages de l'administration sont longs quand il faut défaire des liens.

Dd0die, c'est ainsi que se nomme mon aimé et moi sommes en position délicate. Nous avons tout quitté pour vivre notre amour pleinement. J'ai dû renoncer aux titres qui étaient les miens, à mon fils, à mon époux, notre famille et nos amis. Il a renoncé à ses prochaines épousailles et son emploi.
Dd0die était le lieutenant de mon époux. Lieutenant de l'escorte impériale, il n'a eu d'autre choix que de tout quitter pour me rejoindre.

Comprenez que ce qui nous anime n'est en aucun cas la reconnaissance envers le Très Haut, Déos, Aristote et toute l'église Romane. Nous voulons officialiser notre relation pour nous. Pour notre nouvelle vie. Pour tirer un trait sur nos passés douloureux. Pour nous reconstruire, ensemble. Peut être par pur égoïsme, pour nous prouver que oui, notre histoire est folle et irraisonnée, mais, qu'au delà de la passion, elle durera. Envers et contre tout.
Contre notre passé qui nous poursuit inlassablement, contre ses gens qui ne souhaitent que notre séparation. Et bien sûr la crainte de perdre l'autre, bien que conscient qu'un mariage ne l'empêchera pas de s'envoler.

Alors pourquoi cette missive, cet étalage de ma vie privé à l'inconnu que vous êtes ?

Nous sommes seuls Messire, et pourtant nous aimerions que cette union soit bénie.
Quelqu'un qui comprenne que le mariage n'est pas seulement un acte aristotélicien mais bien guidé par le plus pur des sentiments, l'Amour.

Parce que l'Amour doit triompher, au delà des règles et des lois, au delà des quand dira-t-on et des us.
Soyez cette personne Kronembourg, vous qui serez le seul témoin de cette promesse.


Dans l'attente fébrile d'une réponse de votre part,
Veuillez recevoir mes sentiments dévoués,
Que le Très Haut vous guide sinon vers nous, au moins vers une chope
Andrea.



Le pli est adressé, le pigeon envoyé et le matériel rangé quand Il pousse la porte.
Le sourire fend le visage, Karma Mâle a fonctionné.


Allez Pépère, J'dois te présenter quelqu'un...


Six pattes foulent les allées menant à la masure, ce soir, il dormira dans le cabanon... Demain il faudra feindre de trouver là le cabot, et prier très fort.
Pour que Dd0die veuille bien le garder,
Mais aussi et surtout pour Kronembourg accepte la requête.

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Andrea_
De l'Amour.



Vous l'attendiez -ou pas- toujours est-il qu'il est venu le temps d'écrire sur l'Amour. Tu notes la majuscule hein, parce que je vais pas te parler de l'amour avec un petit a, mais bien de l'Amour.
Alors j'te préviens, si t'arrives ici dans l'espoir de me voir dénigrer la gente masculine, voir pire, l'homme qui partage ma vie, j'te conseille soit de passer ton chemin, soit de revenir quelques pages en arrière. Aujourd'hui, j'ai décidé -c'est MON journal-, je vais donc me lâcher -et y aura pas de trace dans ma culotte-.

Va falloir revenir quelques années en arrière...

Quinze ans, l'innocence d'une enfant qui a toujours vécu avec une cuillère dans la bouche. En argent la cuillère, tant qu'à faire. Y a toujours eu beaucoup de douceur dans mon univers, un papa et une maman qui s'aiment, de beaux enfants qui se chamaillent mais qui s'aiment malgré tout. Puis le décès de l'un, de l'autre, le départ de celui qui restait et le monde qui s'écroule. Mais on la protège la petite Colombe, parce qu'elle est fragile, elle n'a plus personne. On prend soin d'elle, on lui dit de faire attention, mais de trouver un homme aimant, doux et protecteur. On la guide vers des gens qui, bien que charmants, ne lui ressemblent pas. Et puis elle est grande la Colombe, elle veut décider de sa vie, alors elle s'éprend d'un homme à l'opposé de ce qu'elle a toujours connu.
Il n'est pas...parfait, loin de là, mais à ses yeux oui, et c'est le principal. Chaste vie de deux jeunes adultes qui veulent faire comme les grands alors qu'ils ne sont que des enfants. On tente, on essaye, on teste, on cherche les limites et on les repousse. On grandit, ensemble mais différemment et on ne veut pas le voir. On ne veut pas le voir jusqu'à ce que se produise l'impensable... Tu prends une insulte dans les dents, tu te tais, parce que tu es comme ça, tu ne vas pas insulter la personne que tu aimes, et puis c'est un homme et qu'il ne sait plus comment affirmer sa supériorité sur toi alors tu acceptes. Tu ne vois plus personne, tu attends. Qu'il cesse ses colères, ses cris et... et au final t'es pas malheureuse, ça pourrait être pire... Mais le pire finit toujours par arriver, tes poignets bleuissent, puis c'est ta joue, ton oeil. tu acceptes, tu es une fille. Et un jour tu ne vois plus dans son regard que cette haine. La haine d'un homme qui ne sait pas s'exprimer autrement qu'en te frappant, alors tu réalises que la vie est courte et tu prends la route.

Tu as seize ans. Les hommes ne sont pas pour toi, c'est un fait avéré, et tu en joues. Tu es une femme désormais. Tu apprends à jouer de tes charmes pour tirer les bourses en douce, tu aguiches, tu provoques. Et tu rencontres un hédoniste. Tu fais le pari de le faire succomber, de lui faire manger tout ce qu'il fait subir aux femmes. Tu lui en veux, et tu lui dis. Tu lui avoues, et en public, tes intentions. Le faire souffrir. Alors vous jouer, au jeu du plus fort, du plus con, mais tu te rends compte au fil des jours que tu perds bien plus qu'un pari, tu te perds. Tu aimes. C'est fort, c'est nouveau, ça n'a rien d'une amourette d'adolescent. Ça te fauche un beau matin, tu t'envoles et tu restes perchée pendant des années. Tu te surprends à aimer ses poèmes, à l'attendre. Tu te surprends à vouloir lui écrire et à attendre désespérément une réponse. Tu aimes, tu le sais. Tu promets, tu jures que c'est pour toujours et le pire c'est que tu y crois. Ton piège se referme et vous êtes deux dans le même bateau. Puis trois. Puis quatre et cinq. Tu n'as pas changé, tu ne veux pas changer. Tu charmes, tu joues tu gagnes, parfois tu perds. Et tu auras perdu plusieurs fois l'homme de ta vie.
Mais l'Amour est plus fort que tout, le votre est indestructible. Le temps passe, et rien n'alienne cet amour. Ni les trahisons, ni les mensonges, les duperies, les suspiscions. Vous vous retrouvez toujours, tu en déduis que c'est l'amour et c'est une fois que tu l'as perdu que tu en es persuadée. Oui, tu aimes. Tu aimes depuis treize ans, mais tu quittes, ou tu es quitté tu ne sais plus trop.

Tu fais le bilan de ta vie, tu te remets en question -un peu-, ça te traverse l'esprit que le problème peut venir de toi, nan c'est vrai t'as toujours été attirée par les mauvais garçons...

Tu vas avoir trente ans. Tu as vécu la moitié de ta vie et tu as tout perdu. Tant et si bien que tu te demandes si la seconde moitié vaut la peine d'être vécue. Tu te complais dans ta vie de femme seule, tu peux détester les hommes, de nouveau jouer avec eux, de nouveau gagner. Car tu ne veux plus perdre. Tu ne crois plus en l'amour et ça te rend bien service. Tu es née seule, tu finiras seule. Tu n'attends plus rien de personne et encore moins des hommes et tu en es persuadée, si un joli coeur te tombe dessus, toi c'est au cimetière que tu l'envoies! Nan mais c'est vrai, à un moment faut qu'ça suffit.

Tu te mets à penser comme une vieille fille aigrie, tu regardes les couples avec dédain, tu ne les envies pas, tu les plains. Tu vas aux mariages dans l'unique but de pourrir la cérémonie, en espérant qu'un des époux se barrent parce que " maintenant ou dans deux ans hein". Tu fuis les hommes. Tu les éxècres. D'ailleurs si tu pouvais, tu les éradiquerais tous de la surface du royaume. Puis tu détestes les femmes aussi, elles te parlent d'amour avec un regard qui pétille, un sourire niais sur le visage, ça parle de leur mâle avec des p'tits mots mielleux à souhaits " Mamour", "Chéri" ou pire " Chouny" -Chouny !-. Ils disent que t'es blasée de l'amour, mais que ça passera, et toi tu lèves ton majeur à cette bande de dégénéré qu'a pas encore compris que l'amour c'est une farce qui a mal tourné. Nan vraiment t'es sûre de toi, t'as assez donné, faut en laisser pour les autres.

Tu veux plus, mais t'y crois encore un peu, seulement faudrait payer cher pour que tu l'avoues. Tu l'imagines grand, aux yeux noirs et au regard de braise. Le teint mât, viril. Un peu bagareur et pas du tout honnête. T'irais sillonner le royaume à la recherche de bourses que tu dépenserais en choses inutiles. Pas de projets, pas de promesses, pas de gosses et encore moins un remariage.

Et puis Bim, il te tombe sur le coin du pif.
Il est plus grand que toi mais pas géant, musclé mais pas trop, la peau blanche et les yeux bleus. Il est tout ce qu'il y a de plus honnête. En gros il est pas du tout ce que tu attendais, pourtant...
Tu sais pas trop pourquoi mais tu changes d'avis, un bon 180°, on fait pas les choses à moitié généralement.

Alors bon, t'as le coeur qui palpite, tu te demandes ce qu'il fait, peut être une nouvelle expérience, le machin il cogne, il cogne, il attend quoi ? Qu'on le sorte de là pour qu'il respire ?
Tu tentes de te ramener à la raison, allo Dea? Oui ici la raison, on a un petit souci, vous vous emballez, vous ne le connaissez pas ! Et toi t'as plus qu'à expliquer à ta raison qu'elle a rien à foutre ici, que oui tu l'connais pas mais que c'est comme ça et picétou.
Tu perds tes mots, tu balbuties, tu te fais pitié, un peu, faut l'avouer. Tu rougis sans savoir pourquoi, tu invoques une ménopause précoce ou un coup de chaud, un coup de soleil, parce que toi, t'en veux pas d'un coup d'amour d'un coup d'je t'aime ! Pis merde t'as trente balais, t'as passé l'âge.
Alors tu le regardes. Il n'a pas simplement un nez, une bouche et deux yeux. Il a deux yeux d'un bleu magnifique, où tu plonges allègrement sans vouloir en sortir, un nez trop mignon et deux lèvres inéxorablement attirantes. Ça fait deux secondes douze qu'il est en face de toi, et tu te vois déjà glisser ta langue entre ses deux lippes charnues.
Tu te sens bête, tu ne l'es pas, mais t'as sacrément l'air quand même. T'avais des chenilles dans le bide et elles viennent tous de se transformer en papillon, d'ailleurs c'est simple, tu parles et tu les vois s'envoler. Enfin tu les vois dans les yeux de l'autre parce que tu n'as toujours décroché.
T'as plus de jambes. Enfin j'veux dire elles sont toujours accrochées à ton buste hein, mais elles se sont cotonisées, mais toute façon t'en 'as plus besoin, parce que toi bah tu voles! Pis tu voles haut hein, t'as même tes copains les oiseaux qui tentent de slalommer entre les feux d'artifice qui entourent toi et ta moitié -qui avec un peu de chance pense la même chose que toi-.

Alors bon, tu te dis que c'est bien mignon mais qu'il faudrait pas que ça dure plusieurs heures parce que toi, t'es une dure pis t'en veux pas d'homme dans ta vie!

Sauf que ça dure. Tu penses à lui quand tu manges, quand tu manges pas, quand tu marches, quand tu te laves. Et quand enfin tu dors, paf, tu rêves de lui. Tu serveilles ton pigeonnier de manière tellemet insistée que tu attires les regards, et tu pousses une sorte de cri super aigü - genre hiiiiiiiii- quand enfin tu reçois un pigeon. Pigeon dont tu n'hésiteras pas à tordre le cou s'il ne vient pas du bon destinataire.
Tu te mets à chantonner des chansons particulières, abandonnant "la bide à Dudule" pour " seul sur la sable" ou pire "je t'aime comme un fou comme un soldat". Tu luttes, un peu, genre tu mets au moins deux minutes avant de répondre à son message -au moins deux minutes, plus c'est de la torture-.
Tu vas changer, c'est indéniable. Ça se fera pas tout seul, tu vas prendre sur toi, comme il prendra sur lui.
Tu marches plus tu es en apesanteur, tu flottes au dessus de l'asphalte, tu vois des fleurs partout, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et surtout, tout le monde il peut deviner que t'es croc love parce que tout le monde il voit que t'as l'air conne. Ah les gens heureux, c'qu'ils ont l'air con!

Bin moi d'puis que je suis amoureuse, pour la seconde fois de ma vie, j'veux bien avoir l'air con tous les jours. C'est l'avantage de la seconde fois, on sait ce qu'on veut, ce qu'on ne veut plus. On sait qu'on souffre quand on perd l'Amour, et on veut plus recommencer. Ni à se prendre le choux pour des broutilles, ni à jouer à "je t'aime moi non plus".
A trente ans on n'a plus de temps à perdre, on a le recul necessaire et... Non je dis une connerie aussi grosse que Grodar, en vrai y a pas d'âge pour l'Amour, il vient et on fait avec. Par par dépis, pas parce qu'on a envie, qu'on veut pas mourir seule ou qu'on a envie de faire comme les copains, mais parce qu'on ne peut pas imaginer sa vie autrement.

T'as trente ans, tu le vois bien quand tu regardes ton reflet. T'as un cheveu blanc -juste un-, des petites ridules au coin des yeux, le visage marqué par le temps.
T'as trente ans mais t'en as quinze à l'intérieur. C'est ça être amoureux.





Sur tes lèvres je poserai,
Des milliers de baisers
Comme autant de promesses
De nos nuits d'ivresse

Papillon creusera sillon
Sur ton corps languissant
Avec tant d'ambition
Qu'il en sera rougissant

Et lorsque sous des lêvres gourmandes
Hampe dressée sera ensevelie
Tu crieras à l'offrande
Sous mon oeil ébloui

C'est normal c'est ton anniversaire
Et c'est pas celui d'ta mère
Et quand tu souffleras "cimer"
Je tairais que c'était amer.

Ne prends jamais la poudre d'escampette,
Parce que toutes nos galipettes,
Même en lev*barré*,celles qui me laissent carpette,
Me rendent guillerette limite pompette


Je ne suis ni Comtesse ni Poétesse,
Mais j'ai abandonné ma roulotte
Et quand j'vois ta paire de fesses,
J'me dis que ça..valait l'cote!



Ouai, parce que l'Amour c'est aussi écrire des trucs comme ça.
_________________
Kronembourg
~ Quelque part en Guyenne ~



Une vieille roulotte cahote sur les chemins. La route est mauvaise, le soleil cogne dur, l'homme qui tient les rennes d'une seule main et son fils de l'autre main a le regard vague. On le devine grand, presque trop grand, épais qui plus est, même si les mauvais coups qu'il a pris à Genève ce printemps l'ont sacrément amincis.
Le nourrisson qu'il serre contre son torse offert au soleil a cessé de pleurer depuis quelques minutes. Et tandis que sa main droite maintient fermement l'attelage, la gauche, elle, se fait caressante sur le linge humide qu'il a placé sur la tête du petit.
Hugues gazouille, et son père sourit.
L'enfant a quasiment tout pris de sa mère, du moins, l'homme de Dieu s'en persuade. On n'est jamais trop sûr de ces choses là. Autant n'en retenir que le meilleur.

La roulotte s'enfonce sur les chemins à l'intérieur des terres. Le paysage à cette période de l'année s'ouvre sur des champs roussis pour la plupart. Et des vignes. A perte de vue. Au delà même du point d'horizon. On pourrait croire que l'homme et l'enfant sont seuls au monde au milieu du décor, et c'est un peu le cas.
Depuis que Cyrinea a pris retraite, Stanislas est passé par toutes sortes d'états. Des plus noirs aux plus positifs. Et s'il en ressort qu'il peine encore à trouver son équilibre, c'est parce qu'il est convaincu aujourd'hui de l'avoir aimé de la plus mauvaise façon. " Avoir aimé ", oui. Parce qu'il ne l'aimera plus. Plus de manière inconditionnelle. Il y va de leur survie à tous les trois. De la sienne à lui, surtout.

Une halte sur la route s'impose pour rafraîchir le petit. Stanislas lui donne pas moins d'une douzaine de bains par jour. Un " Trop " pour combler le " Pas assez " qui le ronge. Et puis Hugues adore ça. Du haut de ses neuf mois, il se laisse glisser dans la grande bassine en riant. Il éclabousse, il fait ses besoins, tout le ravi.
C'est à cet instant que le pigeon arrive. Entre deux éclaboussures jaunâtres qui jaillissent vers le ventre bronzé du barbu qui prend le temps de lire, relire, s'imprégner de la lettre. Et plus que tout d'y répondre.





Mademoiselle Andrea de la Colombière Di Foscari Widman d'Ibelin,


Le bonjorn.


Les mots me manquent pour vous exprimer à quel point votre lettre m'est allée droit au coeur. Car si je suis un homme de Dieu je n'en suis pas moins un homme, avec tout ce que cela comporte en faiblesses de l'âme et imperfections.

Je suis moi aussi tombé amoureux au point de renoncer à famille et amis. Enfin pour être exact, au niveau des amis, ce sont plutôt eux qui m'ont quittés. Bousculer l'ordre établi que chacun s'était accordé à décréter comme " Respectable " , voire " Exemplaire " , c'est un peu comme retourner le monde à l'envers. Ceux qui prétendaient vous aimer pour ce que vous leur avez apporté de bon, du jour au lendemain, vous jugent. Pire, vous condamnent. Sans même prendre la peine d'écouter votre version de l'Amour.

J'en ai déduit que mes amis, et probablement les vôtres, n'ont jamais connus la joie de vivre le véritable amour. Seuls ceux qui sont riches de ce sentiment ( ces mille sentiments ! ) peuvent comprendre à quel point il emporte tout.
Voilà pourquoi je leur ai pardonné et leur pardonne encore les médisances qu'ils profèrent aujourd'hui. L'on ne peut que pardonner à celui qui ne sait pas. J'espère que vous trouverez un jour le courage de suivre le même chemin.

Mais à dire vrai je n'en doute pas car de courage, vous ne semblez pas manquer. Aussi je serais heureux si je peux vous aider à officialiser votre relation avec messer Ddodie. Faîtes-moi savoir le jour où vous serez disponibles tous les deux afin que nous puissions procéder à une cérémonie non-officielle. Si Rome ne reconnaîtra pas ce sacrement, Dieu, lui, sera là. J'parle pas d'moi là hein, je l'emmènerai juste avec moi. Enfin il sera déjà là mais ... Enfin vous voyez quoi.

Par contre, je dois bien vous avouer que je ne vous remets pas du tout dans mes souvenirs.
Cahors, dites-vous ?
Ca doit déjà remonter à loin.
Enfin certainement qu'en vous revoyant la mémoire me reviendra du même coup. Déjà rien que votre prénom me parle un peu.

Que le Tout-Puissant illumine votre chemin, sans pour autant faire de vous une illuminée.


Mgr & Duc Stanislas Kronembourg de la Duranxie.


Bon.
A priori, rien d'anormal. Ce n'est que lorsque le pigeon prit son envol qu'il commença à percuter sur le prénom qui lui parlait.
Dyvina.
La " Cliente ".
Il regarda le volatile disparaître dans le ciel.
Et merrde ...

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Andrea_
Et si c'était la dernière fois...*


Et si c'était la dernière fois que tu voyais,
Tu regarderais avec une telle attention que ton regard d'un seul coup d'oeil embrasserait tout l'horizon. Le bleu déclinerait ses nuances, la lumière son éclat et ton paysage ses beautés cachées. Tu découvrirais le monde sous un autre jour.

Et si c'était la dernière fois que tu marchais,
Tu poserais tes pieds avec tant de douceur et de légèreté qu'ils deviendraient des ailes et tu pourrais voler. Tu flotterais au dessus du sol tout en appréciant ses reliefs.

Et si c'était la dernière fois que tu respirais,
Tu humerais l'air avec un tel allant que tu te trouverais vivant jusqu'à la fin des temps. Tu apprécierais le parfum des fleurs à leur juste valeur, trouverais des saveurs nouvelles à l'air de ton quotidien, en découvrirais des nouvelles.

Et si c'était la dernière fois que tu t'éveillais,
Ce moment d'ultime conscience aurait tellement de force et de clarté qu'il éclairerait tes nuits jusqu'à l'éternité.

Et si c'était la dernière fois que tu pensais,
La plus vulgaire de tes pensées s'auréolerait de tant d'innocence qu'elle te conduirait jusqu'à la source : au pays du silence.

Et si c'était la dernière fois que de la solitude tu souffrais,
Tu serais si reconnaissant de connaître l'absence que tu percevrais le parfum de l'éternelle présence. Tu comprendrais que ta conscience ne t'a jamais quitté que tu ne dois ton histoire qu'à toi même.

Et si c'était la dernière fois que tu jugeais,
Tu serais si confus de ce penchant coupable que tu verrais le beau au sein du condamnable. Tu saurais que ton passé n'est pas glorieux et que le jugement des autres t'as si souvent détruit que tu ne veux être celui ci.

Et si c'était la dernière fois que tu te remémorais les bons moments et les mauvais,
Tu remercierais si fort de les avoir connus que tu verrais les fils entre les deux tendus. Tu n'aurais pas besoin de chercher, tu sourirais aux mauvais moments, te rappelant combien les bons les ont effacés.

Et si c'était la dernière fois que tu créais,
Ton inspiration serait si féconde que tu pourrais comprendre l'origine du monde. Tu laisserais parler ton insconcient et serais surprise de voir la finalité. Le mélange des couleurs te laisseraient sans voix, tu aurais tout donné et serais fière du résultat.

Et si c'était la dernière fois que tu aimais,
Tu glorifierais l'instant avec un tel zèle qu'il emplirait ton coeur à jamais d'amour universel. Tu donnerais tout, sans condition, quite à te perdre. Il deviendrait ton autre, sur un pied d'estale et tu t'offrirais à lui sans compter, plus rien ne compte, tu aimes...

Et si c'était la dernière fois que tu riais,
Ton esprit tant se dilaterait qu'au mirage du petit "je" jamais plus ne se prendrait. Tu partagerais ta joie et ton sourire comme si plus rien d'obscur ne pouvait arriver.

Et si c'était la dernière fois que face à toi-même tu te trouvais,
Tu rentrerais tant dans ce jeu de miroir que tu pourrais percer le secret de ton histoire. Tu ne retiendrais que tes bonnes actions, tu t'y accrocherais, tu aurais écris ta propre vie, coûte que coûte.

Et si c'était la dernière fois que tu lisais,
Les mots au fond de toi prendraient âme et corps et donneraient naissance à l'Etre que tu n'es pas encore. Tu absorberais les mots, les ferais tiens, tu aborderais des idées nouvelles, des conceptions de la vie que tu n'avais jamais imaginé.


Si tu fais toute chose avec autant de passion, d'attention et d'amour que si c'était la dernière fois, alors ce sera la première fois où tu SERAS.


Vis,
Vis et sois.


*Gérard Bellebon

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Doryen
Pincez moi.
C'est sûrement un rêve...
Le genre de rêve dont on s'éveille tristement, déçu de retrouver la réalité, sa vie merdique à la mine.

Parce que la Chiasse...

Paraît qu'elle est amoureuse.
Ouais, bon, ça casse les burnes à certains, les autres s'en branlent, elle même comprend pas vraiment ce qui lui arrive, et moi même j'ai tendance à croire que tout ceci est éphémère... Et pourtant... Si si, elle à bien l'air In Love, du matin au soir, parfois la nuit... ou surtout la nuit... Puis ça à l'air de durer, de ne pas faiblir... Soyons fou, même de... s'amplifier... Le temps n'a pas d'emprise, le triple D se découvre , les bons et les mauvais côtés, sans que l'addiction ne se ternisse.

Paraît qu'elle paye ses taxes.
Véridique. La chiasse ferme des tavernes par ci, demande à en ouvrir une par là... DEMANDE, j'vous jure... et s'engage même... ENGAGE, j'vous jure... à payer la taxe... PAYER, PAYER... No comment. Bon, pas dit que ça dure, ça. Mais sait on jamais, imaginons Chiasse en mode citoyen respectable, et le sourire gagne nos visages, et même une paire de village. Bon, elle râle au moment de sortir les pièces, bougonne du matin au soir le jour de l'impôt et doit même avoir une féroce envie d'aller reprendre ses thunes dans le bureau du Maire... Ses thunes, puis plus si affinité... mais elle paye. C'est fou, non ?

Paraît qu'elle dépense moins.
Fini de se ruer sur les Houp, les chausses, les bijoux, à la moindre envie, au moindre caprice, à claquer les écus - Généralement ceux des autres - pour le plaisir d'avoir en double, en triple, des trucs qu'elle ne mettra sûrement jamais et qui finiront bouffer par des mites ou tout simplement déchiré un soir de colère. Faut croire qu'elle devient responsable, à la valeur de l'argent, mets beaucoup moins la main à la poche, se contente de tripoter ma bourse, parfois les deux.

Paraît qu'elle cuisine.
Paraît, hein...
Lignac à encore de beaux jours devant lui.
Appeler ça de la cuisine, c'est comme se prétendre chevalier en montant un cochon avec une branche en guise d'épée. La cuisine Chiatique, pour le coup, elle porte bien son nom... Si t'as le courage de commencer à manger... Si si, c'est du courage, rien qu'en regardant certaines âmes sensibles pourraient défaillir... que t'as la force de mastiquer pendant des heures un truc trop cuit, et que tu t'offres en plus le luxe de finir le plat... Soyons fou, c'est du jamais vu... y'aurait de forte chance que l'estomac se fraye un chemin par ton anus tout seul comme un grand pour se carapater par la fenêtre et aller mourir dans un coin dans d'atroce souffrance, à l'abri des regards indiscrets...
M'enfin, elle apprend.
Elle fait l'effort...

Paraît qu'elle...
TRAVAILLE.
Forcément, ça paraît pas crédible.
La Colombe, pioche à la main à la mine ou en plein ratissage d'un champs, ramassage de légumes pour autrui, sans en bouffer la moitié et voler le reste.
La Colombe qui gagne de l'argent autrement qu'en dépouillant le premier pèlerin égaré entre deux bâtisse dans une ruelle étroite et obscure, et qui repartirai à poil, sans le sou, et encore content de ne pas saigner outre mesure ou d'avoir encore quelques dents histoire de pas manger de la soupe pour le restant de ses jours.

Alors ouais, je me pincerai bien, mais j'ai pas vraiment envie de me réveiller... Surprenante, responsable, amoureuse, travailleuse et prête aux efforts nécessaire..

Alors la Colombe,
Ma Colombe,
C'est forcément un rêve, sinon ça voudrait dire... que t'es foutrement Amoureuse... Peut être même autant que moi...

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Andrea_
Il parait...



Que je suis croc love. Genre à 100%. Genre mielleuse. Genre à faire dégueuler le plus rose de tous les bisounours. Parait que c'est énervant. Parait que c'est chiant. Parait que j'en n'ai rien à faire.

Il parait que je vis comme si c'était la dernière fois, parait que je donnerais ma vie pour lui, et que je pense même sérieusement à lui faire cadeau d'une vie.

Parait qu'demain on va se marier mon double D et moi.


La première fois qu'on se marie on est tendue. Genre vraiment tendue. On met un accent particulier sur la décoration, sur l'élaboration du menu, du plan de table. On essaye LA robe qu'on aura choisi avec soin, plusieurs fois, qu'on retouche et qu'on se met la couturière à dos parce qu'on est indécise.
On se laisse pousser les cheveux parce qu'on veut LE chignon de malade avec les bouclettes qui dégoulinent sur les épaules.
On sélectionne les grains de riz un par un pour s'assurer qu'y a pas un petit cailloux qui se serait glissé là et on choisit minutieusement les fleurs du bouquet. On va même jusqu'à payer un gars pour peindre tout le petit monde endimanché. Peinture qui, c'est déjà prévu, rejoindra la chambre conjugale, juste là, au dessus du pieu. Faut dire que belle maman qui te regarde pendant que tu t'envoies en l'air avec son fi-fils chéri c'est tout de suite plus classe.

Il faut que tout soit parfait. Et quand je dis TOUT c'est TOUT, j'veux dire par là que si ton témoin comptait se pointer avec des chausses marrons alors que sa ceinture est noir c'est "no way", que tout le monde vit un véritable enfer sous prétexte qu'on "ne se marie qu'une fois".

On met des plombes à écrire ses voeux, on ne dort pas ensemble la nuit précédent le jour J, on connait son texte par coeur et on sait à la seconde près comment tout va -devrait- se dérouler.


La seconde fois on est beaucoup plus zen. On s'est déjà loupé une fois en se prenant le chou pour les détails, alors cette fois c'est free way, advienne que pourra. Je sais que je me répète mais à trente piges, on comprend que ce qui compte ce n'est pas le nombre d'invités où le goût des choux de la pièce montée mais bien la promesse qui est faite à sa moitié. On comprend que ça sert à rien de faire un crédit sur vingt piges et que c'est pas si grave si l'oncle machin n'est pas invité parce que de toute façon, on l'a pas vu depuis l'enterrement de la tante truc y a une bonne dizaine d'années, qu'avec un peu de chances il est mort et qu'il s'offusquera pas de la nouvelle.

Pourtant à vingt quatre heures de la cérémonie, y a un truc qui chiffonne la Colombe. Et c'est pas le fait d'avoir vu Groumph qui l'a rassuré hein... Il va la tuer. Là, je parle de l'As.
Ah il est pas très imposant comme ça, faut dire qu'il est pas très grand l'animal, pis qu'avec un seul oeil et des doigts en moins il est loin de faire peur mais...
Nan je parle de l'As. Ignace. De Pique. Matou. Mon Matou. Mon mentor. il m'a tout appris, dans le brigandage, le seul homme que j'ai côtoyé que j'ai pas eu envie d'embrasser -même en étant très très bourré-. Une fois j'ai rêvé de lui, ah bin tiens, c'était la veille de mon mariage, le dernier. Mais c'était le chanvre hein. Il a toujours été là. Un des premiers à m'avoir dit: " tu vas droit dans le mur avec Louis" et ça c'était avant Nicolas, j'étais toute minot, je sentais encore le liquide amniotique, le lait au bord des lèvres.

Alors bon, j'ai pu lui "cacher" pas mal de choses ,pas par plaisir de lui mentir hein, juste par plaisir de heu... De... De pas m'faire engueuler quoi. Puis pour lui éviter des cheveux blancs, à son âge faut en prendre soin, imaginer que demain sa fille lui annonce qu'elle est enceinte, c'est un coup à le finir -hahahaha, pardon-.


Plume et vélin sont de sortie, attention, faut prendre des gants.






Matou,


Je sais ce que tu vas dire, tiens, elle m'écrit, elle doit encore avoir des emmerdes et elle a besoin que tonton l'As vienne la sortir de son merdier. Et bin non, t'es content hein?!



Oui autant la jouer comme ça, j'sers les fesses hein...




Je t'ai parlé de Dd0die. Je t'ai parlé de notre intention de nous marier. Je t'ai parlé de mon intention de tuer quiconque se mettrait en travers de mon passage dans cette folie douce d'épouser un homme que j'aime éperdument blablabla, je vais pas te la refaire, ça t'a valu une gifle, ça m'a valu un mal à la main pendant des jours et des jours.



En vérité, juste quelques dizaines de minutes, ensuite j'ai eu des bisous magiques par Dd0die et ça allait mieux, mais mieux vaut an rajouter, vous avez jamais vu un matou enragé vous




Donc voilà, c'est demain.
Il s'agit d'une cérémonie intimiste, où seuls seront présent Dd, Victoire et moi. Et le curé, parce que quand même on fait les choses bien, enfin bien, comme les autres quoi.
Si tu es animé de bonnes intentions et que tu apportes un cadeau à la hauteur de ton amour pour moi, si tu ne souhaites que mon bonheur comme j'aime à le penser, si tu peux bouger ton gros popotin pour mener une Colombe à l'autel et accessoirement à l'homme avec qui elle finira ses jours -et ses nuits-, saches que ta présence est vivement souhaitée.

Tu me manques Matou,
Toi qui m'a toujours accompagnés dans les mauvais moments, te dois d'être là dans les meilleurs.

Je t'embrasse,
La Colombe.



PS : Si tu oublies de me parler de mes taxes, je prendrais ça comme le cadeau suprême.





Vous pourriez pas comprendre...
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Ignace.
Que fait un matou, de sa journée ?
Bah un matou, ça matouse, c'est bien connu. Ça fout quedal de sa journée, autre que se faire dorer la pilule à l'ombre des arbres.
Bosser, miner, piocher, ou je sais quoi, c'est bien trop crevant … Et en plus ça gonfle … 'Fin ça le gonfle, lui. L'As.
Ça le gonfle presque autant que les demandes de laisser passer, de droit d'accoster, ou ce genre de conneries, pour vous dire comme ça le gonfle.

Alors l'As, comme dis plus haut, se fait dorer la pilule à Zaragoza.
Bah ouais, l'Espagne pour les vacances c'est la classe. Le soleil, la chaleur, la plage, les tavernes à tapas, le vin, les bordels, toussa. La classe.

Surtout que là, il en a bien besoin le matou. Une sorte de coup de poignard dans le cœur reçu hier. Un truc qui lui a fait prendre quelque chose comme cent vingt cinq ans, environ, et tous les cheveux blancs qui vont avec.
Grand père … Il allait être grand père … Alors il se répète régulièrement, comme pour se calmer … « J'vais l'buter ! J'vais l'buter, bordel !! Nan ! J'vais LES buter ! Pas d'raison qu'elle s'en sorte si bien ! »
Là, il pense à sa fille aînée et au gougnafier qui l'a engrossée

Ses yeux sont mis clos, alors qu'il imagine mille tortures toutes plus agréables, pour son esprit, que les autres. Quand il entend roucouler non loin de lui.
Il soupire. Il aime pas ces sonneries, façon sms des anciens temps, en général, quand il en reçoit c'est rarement des bonnes nouvelles.
Sur que c'est encore la siñora de je sais pas quoi, qui vient encore le gonfler avec l’amarrage illégal de son rafiot.
Bon faut dire, qu'il était pressé, alors il avait pas demander l'autorisation … Puis ça le gonfle de mendier l'autorisation de quoi que ce soit.Avec leurs lois débiles, vous verrez que bientôt faudra que les brigands demandent l'autorisation de piller une mairie, sous peine de se voir envoyer en prison … On vit dans un monde de fous, moi j'vous l'dis ...

Mouais ! C'est pour quoi ?
Il scrute l'animal, quelques longues secondes.
Ça f'ra toujours un truc de plus à boulotter pour ce soir, même s'il est pas bien gros. J'me demande comment j'vais dire à Gibette de nous l'préparer.
P't'être à la broche … C'est bon ça à la broche …

Question existentielle, tout ça.

Il récupère le parchemin accroché à la patte de la bestiole, et et commence à lire le petit mot doux, en ralant.

M'font chier ! J'sais bien qu'j'ai peté l'ponton quand j'ai fais mon créneau … Savent pas c'que c'est eux d'faire un créneau au frein à main, histoire d'faire fissa, avant d'être accueilli à grand coups de boulets ramés …

Il poursuit la lecture … Il arrête de râler … Pas longtemps je vous rassure.

Il finit sa lecture … Il recommence à raler !


'Tain, mais veulent tous ma mort, ou quoi !
Faudra pas v'nir chialer sur ma tombe le jour où j's'rai clamsé, hein !


Un regard noir au piaf porteur de mauvaises nouvelles.
Toi, mon con. Tu vas prendre pour tous les autres ! Désolé, c'est pas personnel, mais j'vais avoir b'soin d'passer mes nerfs,l là !

Pis fallait qu'elle ai bien choisi son jour, en plus.
Ça pouvait pas attendre deux ou trois siècles, histoire que la pilule d'être futur grand père, soit passée … Nan ! Fallait que ça tombe en même temps … Et après on s'étonne qui soit si mal embouché …

N'allaient pas croire, qu'il est jaloux, hein. Pas du tout !
Sa Colombe, ouais ouais, SA Colombe, étant sûrement la seule, qu'il n'avait jamais eu envie de culbuter sur une table de taverne, ou dans un grand fut de bière.
Entre eux, c'était autre chose. Une sorte de lien mystico – euh … mystique, qui les liait.
Amis depuis leur première rencontre. Avec des hauts, des bas. Des coups de pieds au cul, sur le séant de la dame. Des coups de gueule, poussés par lui, souvent .. non, en faite c'était toujours lui qui gueulait. Des conseils. Des rires. Des bons souvenirs. Mais non, il était pas jaloux !

Il sort donc sa plume et un parchemin.

Citation:
M'faites chier, tous !

L'As


C'était clair, net, précis, concis. Un message comme il les aime.

Il serre le poing en direction du volatile, avant de rajouter


Citation:
PS : Et t'es obligée de m'prév'nir cinquante sept secondes avant que tu te fasses couilloner ?

Bien sur que je s'rai là. Je selle mon nouveau bourrin, Concorde super sonique, qu'il s'appelle (me demandes pas d'où je sors ce nom débile, ça m'est venu un soir de beuverie) et je radine ma gueule pour t'apporter devant la curaille.
Tiens, en jactantt de c'truc là, j'ai l'droit de l'buter après la cérémonie ? Il te servira plus à rien. Tu veux quelle partie en cadeau de mariage ? Comme à la corrida ? Les espagnols adorent ça. C'est marrant, ils offrent les oreilles et les roustons du taureau, au matador qu'a fait tout l'boulot. Alors que les autres, ils se payent la part du roi, avec les steak, les cotes, toussa. J'te jure, sont zarb' ces gens. Pas moi qui m'ferai suer à me tartiner un taureau pour deux burnes, et deux esgourdes …

Par contre, j'risque de v'nir avec ma smala. J'espère que t'a prévu la bouffe. Parce qu'un curé, c'est pas assez pour un gueuleton de mariage. En saucisses pour l'apéro à la limite …

Bisous ma belle.

L'As

PS 2 : Et arrêtes de me jacter de tes taxes, j'en ai encore la gerbe, de savoir que tu les payes ...

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"Je préfère mourir debout, que vivre à genoux" [Charb]
Doryen
J'avais des Amis.
J'avais des Projets.
Je t'ai toi...

Rencontré envers et contre tout.
Aimé envers et contre tous.

Nous avons joué, nous avons perdu.
Nous avons perdu nos Amis, nos Vies, nos Amours, nos Projets, nos Familles.

Nous avons joué, nous avons gagné.
Notre vie, notre Projet, notre Amour, Nous...

Je ne savais pas.
Je n'imaginais pas.
Ni que tu voyais encore mon Capitaine.
Ni que tu étais encore marié, tu vivais avec ton Ombre.
Ni que ce serait violent.
Ni que ce serait foudroyant.
Ni que ce serait si fort, si rapide, si intense.
Ni que nous abandonnerions tout.
Ni qu'ils nous abandonneraient tous.

Dd et Déa...
Le triple D.
Certains doivent sûrement prendre plaisir à le caricaturer dans le genre
Défaite,
Débandade,
Déprime...
Mais...
La petite s'appelle Victoire,
Monsieur n'a pas vraiment le temps de débander, Madame est gourmande,
Le sourire n'a plus quitté leurs lèvres depuis qu'ils sont ensemble.

Peut être

Peut être aurions nous dû nous éviter.
Peut être aurions nous dû nous cacher.
Peut être aurions nous dû nous renseigner.
Peut être aurions nous dû...
Nous rencontrer bien avant.
Éviter un Capitaine, une blonde, une ombre, une brune...

A refaire...

Des rires enfantins aux pleurs de nos courriers.
Du Pouic ridicule au sourire Niais.
De tes maladresses à mes silences.
De ton passé sulfureux à mon envie de sérénité.

Je ne change rien...

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Andrea_
The polichinel in the tiroir



Pardon, j'trouvais ça intéressant au moment de prendre la plume mais c'est vrai qu'une fois écrit, en français ou en Anglais, l'expression est toujours aussi moche. Un polichinelle dans le tiroir. Bref.

J'tiens de suite à vous rassurer, NON. Non mon tiroir n'a pas de polichinelle, je ne suis pas "grosse", ni "enceinte", encore moins " en cloque" ou "engrossée", je n'ai pas "été au mâle" -enfin si mais..- et je ne vais pas "mettre bas dans les neuf prochains mois". La seule chose qui sortira de mon corps pendant ce laps de temps sera, y a de grandes chances hein, une petite crottounette toute mignonne, fruit de la passion connue et reconnue de mon estomac avec la nourriture. L'enfantement n'aura pas lieu dans la douleur, ne laissera pas d'affreuses marques sur mon ventre et ne m'empêchera pas de m'asseoir pendant au moins trois semaines -oh mon Dieu, j'espère que non!-. Non non, rassurez vous, tout va bien.


Non parce que je dois quand même avouer que la question me turlupine, et dans turlupine y a? -pardon-. J'y pense.

Attention, je n'y pense pas tout le temps, c'est pas le genre de truc qui m'empêche de dormir, qui me fait calculer des trucs pas possible, qui me fait surveiller ma température, je ne garde pas les guiboles en l'air pendant une heure après chaque galipette avec Mamour, j'veux dire j'ai une vie NORMALE.

Juste que bon, j'y pense.
Déjà j'suis pas toute jeune. Je sais qu'on demande pas son âge à une femme, et comme vous ne me le demandez pas, je ne vous le donnerais pas, mais j'ai un peu plus que quinze ans. Disons que j'ai fini le stade bourroles-sur-la-tronche-quetuexplosesdevantlemiroir, pour atteindre le stade beaucoup plus adulte de "oh-mon-Dieu j'ai un bouton je redeviens jeune!". Mon fils à treize ans, ça vous donne une idée.

Ensuite, je suis une jeune mariée. Jeune dans le sens je viens juste de me marier pas jeune... -vous avez saisi-. Généralement c'est ce que font les "jeunes" mariés. Ils se marient et PAF ils font un gosse. J'avoue que souvent, ils se marient parce que Madame est déjà ronde comme un ballon et que Monsieur n'a pas vraiment le choix s'il ne veut pas mourir sous les coups de beau-papa. Nous c'est pas le cas. On s'est marié parce qu'on... heu... on avait envie -pis on fait ce qu'on veut merde!- et donc faut y réfléchir.

Y a aussi le fait que Monsieur Pouic, mon Bleu, mon homme, mon Mari, mon Époux, ma moitié, n'en a pas de gosse. Et du coup, comme il sait pas la chance que c'est de ne pas en avoir, bin il en veut! Ah ah ah, la loose hein! Pourtant j'ai bien tenté de lui coller Victoire dans les pattes, histoire qu'il se rende compte que non, habiller un mini bleu c'est pas "mignon", que devoir courir aux gogues pour essuyer un mini cul qui hurle " j'ai finiiiiiiiiiiii" c'est pas "rigolo", et que de couper la viande d'un gosse qui mange plus que lui c'est pas "super", mais croyez le ou non, lui, il aime bien. Il adore faire des trucs bizarres qui me gavent, personnellement.
Il aime lui courir après, il aime lui tenir la main, lui parler, il aime la regarder jouer, il aime faire des trucs avec elle -comme arroser le jardin-, il aime s'allier à elle contre moi en mode " maman cuisine, on va manger dehors".
J'avoue que j'ai déjà du mal à le faire naturellement avec mon propre enfant, alors à sa place, je sais que j'en serais incapable.


Pis, y a des fois... Où j'me demande ce que ça donnerait, un mini nous. J'me demande ce que ça ferait de dire "notre fils", ou "notre fille". De dire qu'on est une famille, tous ensemble. De se réveiller le matin par une horde d'enfant -Mam'z, si tu lis, ne rèves pas, une horde, c'est deux, sachant qu'on a déjà Victoire hein!-.
Faudrait le partager le Dd... Faudrait accepter qu'il aime quelqu'un au moins autant que moi, qu'il s'inquiète pour quelqu'un d'autre. Qu'il dépense son argent pour quelqu'un d'autre.
Faudrait aussi prendre le risque de donner la vie à un enfant en sachant qu'un beau jour, quelqu'un ou peut être même son père, me l'enlèvera.

Bon j'avoue, faudrait aussi repartir pour neuf mois -ouai, ça dure neuf mois, c'est super long- de dégueulis à gogo, de corps qui se transforme en je ne sais quoi de pas comestible, de sauts d'humeur à rendre chèvre le plus patient des hommes, des envies à la con -allez Mamour, du fromage de chèvre avec des cerises, s'il te plait!- n'importe quand - Oui il est trois heures du matin et alors? C'pour ton bébé que j'fais ça!-. Des larmes, des jolis ongles, des pieds énormes, des beaux cheveux, des vergetures, des crampes -notez qu'y a plus de négatifs quand même-.
Donc bref, tout ça pendant NEUF MOIS.

Moi, j'veux bien Mam'z, mais c'est pour toi que je m'inquiète...

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