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Information and comments (1)
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[RP] Mariage d'A. de Josselinière et de C. de l'Épine

Clemence.de.lepine
Mais... c'était qui ce gosse qui s'avançait vers elle, drapé de fierté et de condescendance ? Sûrement pas celui qu'elle s'apprêtait à épouser, il ne pouvait pas avoir rétréci à ce point, et elle devait bien lui concéder une humilité un peu plus manifeste.

Ce ne fut que lorsqu'il leva ses yeux vers elle qu'elle le reconnut, car un visage peut bien changer en vieillissant, le regard lui restait le même. Elle le contempla, stupéfaite, remonter vers elle, et il fallut bien qu'elle s'arrête à nouveau, au risque de provoquer une collision entre ses témoins et elle. Car c'était le fils de Béatrice, c'était son suzerain en puissance, et malgré cette moue hautaine qu'arborait son visage, elle ne pouvait décemment le lui reprocher, ni l'ignorer, en plein milieu de cette cathédrale. Et pourtant, Dieu savait bien, Lui, combien elle aurait aimé lui passer à côté, le frôler sans un regard, l'air aussi supérieur que celui dont il était paré. Un gamin, rien qu'un gamin, arrogant et suffisant quand il aurait dû n'être qu'innocence et fraîcheur, et garder le reste pour plus tard, à la rigueur.

Quel gâchis.

Pourtant, elle accueillit le legs. Gracieusement, elle accepta l'échange, le front bouillant de devoir sourire au lieu de le toiser froidement. Décidément, oui, les souvenirs et la mémoire étaient difficiles à honorer. Elle ne s'était pas attendue à être confrontée à un enfant bouffi d'orgueil, en lieu et place d'un suzerain amical et protecteur, comme l'avait été Béatrice. Le saluant et le remerciant d'un ploiement discret de la nuque, elle l'observa regagner sa place, le regard dubitatif, à défaut d'être incendiaire.


C'est bien gentil tout ça, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant ?


Sale gosse.

Avec un petit sourire candide, elle se tourna vers Della et lui tendit le précieux coffret. Prends bien soin de cette patate chaude, ma chère. Elle est d'une richesse et d'une symbolique extrême. Puisqu'il le fallait, tout le monde à sa place maintenant. Et la sienne était là-bas, avec Aimbaud et leurs témoins. Même si, avouons-le, elle se serait bien glissée aux côtés d'Ellesya qu'elle venait d'apercevoir, pour suivre un nouveau mariage dont ni l'une ni l'autre n'aurait été, encore, la mariée.


Votre Seigneurie
.
murmura-t-elle en passant à proximité de la mère d'Aléanore mais aussi - et surtout, en ce jour - de la suzeraine de son futur époux et donc catégorisée de facto Vraiment Importante Personne. Installez-vous, et s'il vous plait, dans la toute première rangée où se trouvent le jeune garçon et Son Altesse Armoria de Mortain. Si cela vous convient, nous pouvons nous y rendre ensemble, puisque nous allons dans la même direction.

Et de reprendre la descente - sans fin - pour atteindre - enfin - Aimbaud et sa clique de choc. Petit salut de circonstance, rapide tour d'horizon des personnes présentes - qui est qui ? - froncement de sourcils interrogatif et remarque machinale.


Aimbaud vous avez un truc blanc au dessus de votre... moustache ?

_________________
.mahaut.
- Bordel, où est-ce que j'ai mis ma pochette ? J'aurais juré qu'elle était là...
- M'dame, m'dame !
- Tais-toi. Bon, j'ai fait coucou à Aimbaud, j'ai tourné à gauche et...
- La mariée est là, m'dame !
- Raaah mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans "tais-t... Ah, Aristote, la mariée est là ! et vous ne me préveniez pas ! Vite !


Précipitamment, la mariée tapa deux petits coups secs sur le pupitre et la chorale commença.
Comment dire... Quand elle avait composé la chanson, un soir de beuv... un soir où l'inspiration vous coule dans les doigts, elle l'avait trouvée géniale. Non, mieux que ça : phénomènoménale. Du rythme, du contenu, une ode à l'amour, un truc à donner envie à tout le monde de se marier.
Après, évidemment, pour que tout le monde perçoive cette idée, il aurait fallu que toute l'assemblée soit dans le même état qu'elle ce soir là. Mais elle n'était pas maîtresse du budget ni des invit', alors il valait mieux trouver une autre solution.
Quand le premier couplet s'éleva, elle réalisa. Bon, donc il restait une seule solution : se désolidariser du groupe. Et comme c'étaient des enfants qui chantaient, elle aurait toutes les excuses possibles en cas de réclamation.


- Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer c'est gagner si gros
Et toucher les fiefs d’Aimbaud
Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau

- Houla.
- Aimer c'est gagner du temps
Aimer c'est parfois violent
Et brûler les lettres d’belle maman
Aimer c'est voir toujours plus grand

- Oh maille gode. Navrée.
- Aimer c'est plus fort que tout
Donner le dernier de ses sous
Aimer et même avoir peur
Jusqu’à sa dernière heure

- J'aurais dû vérifier qu'ils savaient lire.
- Aimer c'est pousser des cris
Aimer c'est payer le prix
Et finir par en avoir envie
Aimer le diamant dernier cri

- Influençables, hein ?
- Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer c'est gagner si gros
Et toucher les fiefs d’Aimbaud
Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer...

- Hu hu hu...
- J'peux aller faire pipi ?
- Ahem. Vive les mariés.


Bon, au moins, ils avaient chanté plutôt juste. Aucun n'avait mué précipitamment, un détail risqué dans les chorales de garçons.
Pour des raisons de sécurité, elle décida de rester face aux enfants, appuyée le front contre le pupitre. Avec un peu de chance, les gens trouveraient ça mignon, l'idée que les enfants avaient composé eux-mêmes la chanson. Voilà, excellente idée. Les enfants, ces êtres merveilleux.

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Gnia
Mais oui, parfaitement, en retard. Et alors ?
Déjà, le Blanc Combaz l'avait tellement emmerdé la veille que la chambrière avait dû forcer sur le fard dont la Comtesse détestait l'usage pour parvenir à masquer les cernes bleutées qui se dessinaient sous le regard du même. Pour tenter de trancher avec la mine austère d'Agnès, elle l'avait parée d'atours comme il convenait à son rang, restant sourde aux invectives de la Saint Just qui refusait, quand une épingle au luxe trop ostentatoire dans les cheveux ou une pointe de rose sur les joues.

Finalement, on avait réussi à la pousser dans un coche et à la faire escorter jusqu'à Notre Dame. Le Duc de Bouillon y avait pourvu. Elle posa une main sur celle tendu du valet qui l'attendait, dédaignant le rouquin sans lui faire l'aumône d'un regard hautain et entra discrètement dans l'édifice.
La noce commençait à peine.

Elle scruta dans la lumière des vitraux les rangées de bancs.
Là son époux. Avec sa fille. Terrain miné.
Ici, la petite boule rose de La Josselinière, plus si rose et plus si boule.
Un sourcil se hausse de surprise. Tiens tiens, la petite Morvilliers...
Pas envie de babiller, elle continue son inspection.
Un sourire en coin soulève la commissures de ses lèvres lorsqu'elle reconnait une carrure trapue couronnée d'un crâne aux cheveux grisons portés courts.

Dans le froissements discrets des robes, voilà qu'elle s'engage dans la travée latérale, les hautes colonnades masquant se progression et elle vient se placer contre l'épaule du Von Frayner, conservant le regard fixé sur l'autel.


Je ne vous pensais pas si féru des cérémonies d'épousailles de la Haute, Iohann...


Elle tourne enfin vers lui un regard amusé et sort de l'une de ses poches de robes un petit sachet dans lequel elle pioche une sucrerie avant de lui offrir discrètement de s'y servir à son tour. Un boulet de Montauban ruisselant de miel. Exquis.

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Mariealice
Votre Seigneurie. Installez-vous, et s'il vous plait, dans la toute première rangée où se trouvent le jeune garçon et Son Altesse Armoria de Mortain. Si cela vous convient, nous pouvons nous y rendre ensemble, puisque nous allons dans la même direction.

Ahem... Malin ça, voilà qu'elle s'était trouvée dans les jambes de la mariée après avoir croisé le chemin d'un garçon dont le visage lui disait vaguement quelque chose. De là à faire le lien entre feue la Reine et lui, il ne fallait pas trop lui en demander.

Ah euh oui merci.

Repérage trèèèèès rapide de l'Altesse en suivant des yeux l'enfant qui avait fait demi-tour après avoir fait sa livraison jusqu'à trouver la place indiquée et les gens s'y tenant. Sancte. Haussement de sourcils. Vu qu'elle ignorait le lien entre le garçon, toujours pas reconnu, et le guyennois, les questions fusèrent sous son crâne. Mais pas le lieu ni le moment pour répondre. Donc zou, aussi vite et dignement que possible les pieds se dirigèrent vers une chaise près d'Armoria, salut de la tête à la travée avant de murmurer un bonjour à la Princesse. Bon, au moins elle pourrait faire la conversation.
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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
Calyce..
Une sorte de mantra que l'angevine se répète depuis qu'elle eut l'invitation à ce mariage dans les mains :" Je m'en fous, ça va bien s'passer, on était jeune, y a plus rien c'est mon cousin picétout, j'vais le féliciter en bonne cousine que j'suis et on finira même par boire un truc ensemble en bons vieux copains angevins ! C'est juste Aimbaud, le traitre qu'a viré royalo et qu'est pas si beau que ça en vrai". Le but de la manœuvre ? Éviter qu'elle se retrouve pendue au bras du marié en pleurnichant "Revieeeeeens à la maison, revieeeens à la raison...ils t'ont marabouté !". Ça ne l'aurait pas fait du tout.
Droite comme un I, le regard qui s'accroche au pied-bot spino comme ànune bouée qui lui éviterait de se noyer dans la coupe au bol Josselinièrienne. Un léger hochement de tête du genre "j'vous ai vus les gars".


Aller le saluer ou pas ? Attendre la fin de la cérémonie ?
Non mais pourquoi est-ce que tu te prends le choux comme ça, Calyce ? Il se marie là, t'es l'oubliée, tu peux ne pas le saluer du tout, c'est pas ce qui lui changera la vie, hein, y a qu'à le regarder.


Et elle regarde. Il a un truc dans l’œil ? Il déborde de joie à l’idée de convoler, tellement que ça va lui sortir par les mirettes ? Cache ta joie, Aimbaud l’sadique ! Ou alors c’est un langage codé qu’il a développé pour survivre chez les bourguignons et il demande qu’on le tire de là ? Un mystère qu’elle ne cherchera pas à comprendre plus que ça, parce qu’au-delà de ça bah il est trop beau et qu’elle en a les jambes en coton. Chose qui la force à poser rapidement son derrière sur la première banquette venue, pas trop loin ni trop près non plus, sans oublier de faire place à Margot. Adieu l’image de la forte et fière Buse qu’elle voulait donner, bonjour la pintade angevine.

Un peu ailleurs la môme, nostalgique de ses onze ans. Aaaaaaah ! Elle soupire. Beau souvenir que celui-là. Fin’amor à l’angevine, une histoire de gamins, avec tout ce que cela comporte d’innocent, de pure, exit la souillure charnelle des vieux (pensée Calycienne de 8 à 14 ans).
Sauf qu'elle a grandie depuis.


J’veux bien être souillée là.
CALYCE DE DENERE-MALINES !
Il est beau…
C’ton cousin !
Eh ben ? Ca va pas m’tuer, hein.
Ton cœur est à la Bretagne et y a Margot à côté !
Mon cœur p’têt mais mon corps, lui, il est là pis j’parle pas d’faire ça devant Margot, j’sais m’tenir quand même !
L’Très-Haut, pour te punir, t’fera porter une engeance consanguine, rousse avec huit doigts à chaque main.
Il a pas autre chose à faire que d’me pourrir la vie c’luilà ?
T’es un peu chez lui, là.

Ah vlà la mariée.


Nouveau soupire. La mariée, aperçue de nombreuses fois à des évènements frou-frouteux et puis chez Nore aussi… Elle n’est pas laide, elle est même très bien môdame la marquise, scrogneugneu.
Jalouse l’angevine ? Si peu.


Un petit roux à huit doigts c’est original j’trouve, j’aimerai b…
Calyce !
Bah quoi ?! Si l’Très-Haut permet qu’on chante des trucs pareils dans sa "maison", il peut très bien m’laisser penser ce que j’veux…je casse les oreilles à personne, MOI.


La vie est trop injuste.
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Aaron
Passant la lourde porte de bois et laissant la pénombre de l’intérieur pour l’éclat du jour du dehors, le cardinal, accompagné de la Baronne de la Mirandole, se retrouva sur le parvis. La portière de la voiture de la marquise s’ouvrit aussitôt, laissant apparaître une magnifique jeune femme vêtue de draps d’or. Fougueuse, elle gravit les quelques marches d’un pas assuré, avec entrain, comme si elle rejoignait un parent perdu de vue depuis longtemps. Le cardinal esquissa un sourire devant cette apparente bonne humeur... Relevant la marquise qui s’était inclinée pour baiser le saphir :

Madame, la joie est plus que partagé… – dit-il en inclinant la tête respectueusement. Surprit ensuite par l’annonce de la jeune l’Épine qui s’adressait à la baronne :

Oh ! Madame – dit-il en se tournant vers la Mirandole – rien ne laissait présager qu’un tel événement venait de se produire. Permettez que je vous présente aussi mes félicitations… Soyez assurée que mes prières du soir seront adressées à votre nouveau-né. La vie est tellement fragile à cet âge…

Citation:
Devons-nous y aller déjà ?

Oui...je pense que nous pouvons au moins entrer.
N'est-ce pas, Eminence ?


Ma foi – répondit le cardinal – je crois qu’il est temps…

Précédant les deux pimpantes et gracieuses dames, le cardinal, devancé de trois chanoines portant pour l’un d’entre eux une croix processionnelle, et pour les deux autres, de hauts cierges blancs, et suivit pas deux enfants de chœur qui tenait sa longue cape dorée, remonta la nef solennellement jusqu’à l’autel accompagné des chants de la Chorale. Il se retourna et vis un jeune enfant aller à la rencontre de la marquise. D’abord étonné, il laissa faire, et d’un signe de tête invita Clémence de l’Épine à reprendre sa course vers son futur… On le débarrassa de sa cape et de sa crosse, et une fois l’époux rejoint par la marquise, le cardinal, ouvrant les bras, accueillit l’assemblée :



Dóminus vobíscum.
Et cookies spíritu tuo.


Monseigneur, Madame, chers fidèles, chère assemblée, si nous sommes aujourd’hui présents en cette cathédrale, c’est pour célébrer l’union de cet homme et de cette femme devant Dieu et devant les hommes. Les nuages qui depuis des mois s’accumulent toujours plus nombreux et toujours plus sombres au dessus du royaume de France, se trouvent aujourd’hui dispersés pour laisser place à une éclaircie au cours de laquelle deux créatures du Seigneur vont s’unir pour célébrer l’amour divin et l’amour de l’homme. Moment d’accalmie qui apporte bonheur, joie et réconfort pour certain, mais qui amène aussi paix, concorde et fraternité à l’occasion d’une célébration spirituelle qui élève notre âme vers le Ciel. La Foi nous pousse aujourd’hui a faire taire les armes pour célébrer un instant de bonheur, celui de Monseigneur ici présent, et de madame la Marquise qui se trouve à ses côtés, bientôt pour le restant de ses jours… Prions ensemble...

Et posant ses bras en signe d'accueil et ses mains en signe de partage à hauteur de son buste, il récita...

Ô Dieu !
Toi en Qui je crois,
Toi qui guides mes pas,
Donne-moi la force de professer la grandeur de Ton Nom
Ainsi que l'amour et l'adoration que j'y porte.
Envoie-moi Ton Archange, Raphaëlle, pour qu'elle chemine à mes côtés,
Que je ne sois plus seul face à l'ennemi de ma foi et de ma conviction.
Que mes actes obéissent à mon cœur et que même ma main gauche suive les commandements de ma droite.
Que mon cœur te craigne.
Et que j'annonce Ton Saint Nom.
Dieu, daigne lever ta main, que Raphaëlle descende et me vienne en aide.
Ainsi soit-il !

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Della
Della avait salué la bénédiction du Cardinal sur son enfant d'une inclinaison de la tête, ne sachant que trop bien la fragilité d'un nouveau-né. Mais le sien était costaud. D'ailleurs, il braillait sans cesse.

Le cortège prit la direction de l'échafaud, ou de l'autel, selon ce que le lecteur aura envie de lire.
Le chemin aurait pu être presque parfait, et ce malgré le visible malaise de Blanche qui faillit faire tomber la suite pareillement à un alignement de dominos mais...il fallut que l'Enfant se dresse sur leur passage.
Il semblait si bien, si parfait que Della eut la folle pensée que finalement, il n'était pas si mal que ça auprès de son bâtard de frère. Elle aurait bien approfondi la question mais Clémence lui confia le précieux présent que Charlemagne lui confiait...les bijoux de Béatrice.
Della reçut le coffret comme elle avait reçu son rejeton, il n'y avait pas encore si longtemps.
Ce fut à peine si elle ne le caressa pas, avec tendresse...Ce coffret, elle le connaissait bien et elle revit le souvenir de sa Suzeraine, encore. Ciel, qu'elle lui manquait ! Combien de temps faudrait-il pour que son souvenir ne soit plus ce coup de poing en pleine poitrine qu'elle recevait à chaque fois ?

Et la marche reprit, le cortège avança.
Abandonnant la Marquise avec un sourire d'encouragement, Della se retira sur le côté. Non loin de Blanche.
La messe commençait.


_________________
Melchiore
[Quelques instants plus tôt]

N'eut été un lutrin heureusement posé là, Melchiore se fut jovialement vautré sur le pavement. En temps normal, l'Angevin aurait pesté de rage. Son comparse Métisse avait toujours conservé un coup d'avance sur lui. Ainsi fonctionnaient-ils. Il fallait que jeunesse se fasse et, en temps de paix, chaque occasion était bonne pour s'échanger beignes, vannes, strangulations, arrachages de cheveux et morsures de lait. De même que dans l'adversité, les mômes s'étaient farouchement serré les coudes. Mais ils avaient grandi, à présent. Aimbaud était au printemps de sa vie d'homme quand lui-même n'était qu'à l'automne de sa vie d'adolescent.

Pas d'animosité aujourd'hui. L'envie qui l'avait pris de secouer l'Aimbaud à son entrée à l'hostel des Josselinière s'était évaporée, le temps de jeter un regard sur marty...le Futur marié. Et alors qu'une heure auparavant, ils étaient prêts à prendre leurs jambes pour se les foutre au cou, les voilà maintenant qui marivaudaient au devant de l'autel:

-Haaaaaaahaaaaa! C'est sympa ici. Hein, 'baud. Tu crois qu'on pourrait louer la cathédrale pour s'faire une feste-ivale? *Et que je louche sur les croisées* J'ai toujours su qu'tu trouverais chaussure à ton pied. Fais gaffe de pas trop marcher dans la mouscaille maint'nant. Ce s'rait dommage d'abimer ta future acquisition. Héhé. *Et que je t'époussète ton habit* L'anjou? Hou! J'ai encore fugué. Mais Kilia m'a rattrapé au vol. Pas d'bol. Héééhéhé. *Et que je te donne une gentille claque, mignonnet. T'avais qu'à y rester, en Anjou, charogne*.

Puis ce fut l'invasion. Tout devint noir. Non. Tout devint fou. Froufrou. Clac-Clac. « Hiiiiiiii. Aimbauuuuuud! » Submergé par une armada de gonzelles en furie, Melchiore invoqua son talent le plus reconnu; celui où, entre mille, il excellait: la fuite. Prenant la poudre de carpette, il fila à plat ventre, évitant de fait une compression mammaire imminente. Les femmes. Quelles choses dangereuses. Prêtes à vous étouffer d'un moment à l'autre, par n'importe quel procédé. Glacé d'effroi, il resta coi, le nez humide et l'oeil aussi sec que sanglant.



[L'instant X]

    -C'est quoi un témoin?
    -Une personne de peu d'utilité, qui observe la scène du crime sans avoir l'audace de porter secours à la victime.
    -C'est vicieux! Ça doit demander une sacrée maîtrise de la couardise. Et une bonne dose de voyeurisme. J'sens qu'ça va m'plaire. Ce rôle est taillé pour moi!
    -Bien sûr. Témoin que rien.
    -Merci p'pa.


Tout ça pour pouvoir dire un jour: 'Sans blague, j'y étais!' '_Oh! Et tout le monde s'en est sorti vivant?' Voilà ce qu'il restait à déterminer. Notre Dame était la gueule du loup. Et de chaque côté de l'allée centrale, des bancs s'alignaient, jalousement écartés les uns des autres. D'un côté, une majorité de Royalistes, de l'autre, un amalgame de Ponantais. Melchiore se demanda un bref instant s'ils avaient prévu des vigies à l'entrée. Voilà qui aurait été de bon goût. Chaque bord était prêt à prendre d'assaut l'autre, et ils devaient être nombreux, les stylets cachés contre les corps désarmés, prêts à glisser sur la gorge de leurs voisins. Comme ça, pouf, par inadvertance.

Deux corps ennemis, donc, postés de part et d'autres de la cathédrale, et au milieu, l'allée où devait passer la future épousée. Au moins, si cela s'écorchait en pleine marche nuptiale, la question du mariage serait réglée. La mariée, exposée entre deux flots de poignards, rougirait sa mise plus tôt que prévu. De fait, la place qu'occupait le témoin, non loin de l'autel, était assez découverte. Melchiore sentit vaguement la position délicate dans laquelle il se trouvait. Il coula un regard sur la princesse de tantôt. Sa fameuse Capalacon, laquelle arborait les couleurs Montmorencéennes, aurait pu en chatouiller quelques uns. Après tout, autant se coller une cible sur le dos. Mais l'Angevin, au même titre que Josselinière était bien trop poudré pour se soucier d'éventuelles émeutes, qui sûrement n'adviendraient pas. Les mœurs sont d'une puissance, quand même!

Puis une mélodie étrange monta de derrière un pilier. Melchiore allait déceler la coupable d'un œil fouineur lorsqu'Elle point au bout de l'allée. Il lança un coup de coude à Aimbaud, content de trouver un semblant d'utilité.

-Huh. La v'là.

Maintenant, couché, Melchi. Pas bouger.
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And for next year !
Simon_temple
Ce matin on m'a offert un nouveau costume. J'aurais du être content, mais je savais ce que cela signifiait... Je devais continuer à servir de chaperon à la môme Josselinière. La barbe quoi.

Encore un mariage ? [BIP]euh !

Après m'être lavé, rasé, habillé, un domestique me fait remarquer au moment du déjeuner que je pourrais presque faire honneur à ma cousine, Cloé d'Albizzi. Deux secondes plus tard un couteau vient se planter à 3 centimètres de sa joue, s'enfonçant dans le bois comme dans du beurre. Son hurlement de terreur est jouissif.

Bien entendu, je tire la tronche en arrivant sur le parvis de la cathédrale, et je décide au bout d'un instant de me rétribuer à ma façon. Tous ces bijoux, toutes ces bourses de cuir alléchantes. Mes doigts me démangent déjà et j'effectue un court changement de direction en suivant Yolanda-Isabel. Mon épaule percute doucement alors Calyce de Dénéré Malines, une brunette assez jolie. J'affiche mon sourire le plus enjôleur et ma voix se fait presque susurrante.


Oh pardon demoiselle ! Votre beauté m'a aveuglé, j'espère que je ne vous ai pas fait mal ! Je suis vraiment malpoli, pardonnez-moi.

Ma main gauche vient caresser la joue de Calyce, sans qu'elle ait le temps de réagir, et je plonge mes yeux d'indigo dans ceux noirs de la Dénéré. Ma dextre elle chaparde l’aumônière à la ceinture prestement.
Une fois mon larçin effectué, j'offre un baise-main à la jeune fille, et m'en retourne sans un mot pour suivre le Réglisse.

Apprendre les bonnes manières a du bon.

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Aimbaud
Entre froufrous de ponettes et retrouvailles familio-amicales, notre Aimbaud était quelque peu dépassé. Il répondait par des sourires absents aux tapes sur les joues, aux bourrinades fraternelles à l'épaule. Un rire jaune, un salut de la tête, quelques mots bredouillés avec embarras. La mixture qu'il avait reniflé pour trouver le calme lui brouillait les sens. Tout autour de lui semblait bourdonner dans une agitation formidable, cela papillonnait, lançait des éclats de voix, des mines tristes, des marmonnements. Bla bla bla blaaÂâa ! Ne parlaient-ils pas en accéléré, dites ? Les paroles arrivaient cryptées au cerveau du jeune promis, sous forme de bouillasse non-articulée. Il avait comme un regard bovin sur le visage, et puis parfois un sursaut d'attention. Cheval froussard qui sent venir le grand galop ! La main de sa soeur, il l'embrasse mécaniquement avec de menus tremblements. Puis il réalise. C'est important, c'est Yolanda : elle est là. Restez là, restez là ma vie ! Mais... Qu'est-ce que c'est que cette tenue ? Il tourne la tête vers Elim, vers Melchiore. Sont-ils témoins de ce décolleté, ceux-là ? Inquiétude. Regard bovin. Coup de stress.
La porte s'ouvre. S'élance la musique.

Pourquoi son estomac fait-il un looping ? Le même genre de montagne-slave que lorsque le son du cor raisonne à l'orée d'une bataille rangée pour ordonner les coups d'éperons de la première charge. Mais c'est pas comparable là ! Y'a pas mort d'homme, c'est la trêve, c'est un mariage. Il expire un souffle ténu en craquant dans son dos ses phalanges qui n'ont rien demandé... Un coup de coude lui arrive dans le flanc. Grgnm ! Quelle belle lumière tout de même dans cette église... Il irait bien faire une promenade à cheval. Ou manger un bon quartier de boeuf. Cette musique, aaahh, cette musique... Moment d'absence... AAAAAAH ! Mais il se marie ! MARIAGE. CLÉMENCE ! Oh... Clémence ?

Une petite montagne dorée de dentelles et de fourrure approche à pas lents, au rythme de la mélopée qui s'évade des poitrails d'enfants de choeur. Dans tous ces remous de tissu crème, ces couches superposées décoratives, Aimbaud ne voit qu'une sorte de grosse pièce montée qui vient vers lui... Hu hu. À peine un visage se discerne dans les motifs et la voilure. Ah si, le voilà. Deux petits yeux sévères et une touche de rouge à la bouche. Le marié observe sa part du gâteau. Sa femme ! Sa femme, voyons. Il tique. Il s'essuie le bec d'un revers de manche quand elle lui chuchote une chose, comme au temps des moustaches de lait...
Coup d'oeil à Melchiore. Sourire frénétique.
Coup d'oeil au demoiselles d'honneur. Sourire poli qui retombe.
Qui retombe...
Retombe...

Les premiers mots de la messe retentissent et Aimbaud reste en arrêt, la tête tournée vers Blanche. Il ne pense pas à grand chose. Météorite et choc thermique dans les latitudes du poitrail, suivis de détonations accélérées. Brûlure au troisième degré, extinction des feux, dégâts irréversibles... Sismiquement, ça fait mal. Il oscille dans des latitudes près du disque solaire, là où l'on touche presque du doigt la lumière, où l'on se décompose en poussière, broyé en miettes insignifiantes... C'est fou la vie. La vie, cette chienne. Mais que c'est beau... Que c'est beau une Blanche !... Il encaisse les retrouvailles sans émotion apparente. Tellement fixe, tellement naturel, qu'il en oublie même de respirer. AAAHH !

Une grande inspiration le ramène à faire face au Cardinal. Il censure son envie de tourner la tête à nouveau. Hélas... Blanche est revenue... Mon coeur, mon coeur, ne t'emballe pas, fais comme si tu ne savais pas... Que Blanche est revenue... Mon coeur, arrête de répéter qu'elle est plus belle qu'avant l'été... Mon coeur ! Arrête de bringuebaler... Souviens-toi qu'elle t'a déchiré. La Blanche... qui est revenue.*

Notre Dame. Drogue et messe...

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Yolanda_isabel
C'est un papillon qui frôle sa main. C'est une dose d'amour et de bonheur que ce baiser posé, ce baiser qui lui arrache un sourire conquis. Son frère, ce héros. Le coeur gonflé, elle assiste à l'ascension de Clémence vers l'autel. Quant à elle, elle esquisse un pas de côté, une volte sur elle-même, de celles qui faisaient sourire Aimbaud avant. Frivole, elle était, elle n'a pas changé. Pourtant sa tenue s'est désacralisée au même titre que les bienséances.

Je suis et je resterai l'Innée.

Excentrique quand tu es cynique, engoncé dans tes bonnes moeurs. Angle mort du Josselinière, elle sourit amusée de cette angoisse qu'elle ne comprend pas, ne partage pas. Nous sommes nés pour cela Aimbaud. Nous avons été conçu pour être les parties d'une tractation commerciale. Un nom, des terres, des richesses, une image. Nous sommes les images dorées de notre société, de ce faste qui étouffe et écarte l'amour, la passion, l'amitié. Mais pas nous, jamais nous. Surtout pas moi. J'ai envie d'aimer, de t'aimer toi si beau, si fort.

Et ces femmes, ce parterre de fleurs aux corolles colorées de beaux sentiments, de chair et de sang, elles n'aspirent qu'à se lier à toi, tantôt pour le stupre, tantôt pour le fol amor, tantôt pour ton nom.
Encore des victoires, autant de trophées, de baisers, de marques à ton corps, à ta peau.

Diplomatie, mondanités, batailles, qu'ils soient mâles ou femelles, héritiers ou pucelles, ils sont l'accessoire brillant de leurs parents. Et il est l'épée, la main droite de leur Pair.

Elle ? Elle est une parure d'onyx et de saphirs au cou de sa mère.


-« Ainsi soit-il.. »
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De retour mais en pointillés..
Jehanne_elissa
Dans le coche qui la menait à Notre-Dame, Jehanne Elissa caressait pensées perdues un lapin blanc sur ses genoux. C'est si doux, un lapin, savez-vous ? Elle laissait ses pensées aller, comme trop souvent ces derniers mois. Elle était une femme pleine de vie, d'un enthousiasme à toute épreuve, d'une candeur désarmante, la main sur le cœur, comme sa mère, et elle avait, dans les affres de l'attente d'un mariage qui peinait à venir, découvert l'introspection.

Et l'introspection, ça lui allait très mal au teint. Teint de rousse, d'éternelle renarde, blafard, terne, est-ce possible ? Ses couleurs étaient revenues ces derniers jours. Cause ou conséquence de son retour au monde ? Retour était un grand mot, car tout était et tout serait toujours en suspens, tant que le mariage avec Fauconnier n'aurait pas eu lieu.
En répondant à l'invitation de son amie la Marquise de Nemours, Jehanne Elissa espérait, au fond d'elle, qu'il se trouve à ce mariage tout ce qu'il y a de plus noble, de plus titré de jeunesse, et par conséquent... Adrian. Oui, il y serait, et tout reprendrait son cours, et le baptême viendrait, et succéderait le mariage ! Etait-elle amoureuse de lui plus qu'un autre ? Pas aussi simple. C'était surtout qu'il lui était promis, qu'elle lui était promise, désormais. Alors on se bâtit les rêves que l'on peut, avec les portes qui nous sont ouvertes !

Dans une houppelande toute vert sapin, bordée de renard, la Vicomtesse de Cauvisson entra dans la grande, belle et froide Notre Dame.


- « Mince... ça a commencé ! » souffla-t-elle à sa suivante, plus fantomatique qu'aucune autre suivante au monde. Elle chercha des visages connus, mais ils étaient tous de dos. C'était bien sa veine !
Alors elle trouve place tout au fond, alors elle écoute, faute de voir, alors elle attend et prie, comme on le fait dans une église.


- « ...
Dieu, daigne lever ta main, que Raphaëlle descende et me vienne en aide.
Ainsi soit-il ! »


Sainte Raphaëlle... Sa mère Marguerite ne priait presque que par elle, et il fallait consacrer la chapelle de Malpertuis à cette archange... Dieu, encore une chose à faire que Jehanne Elissa aurait dû faire depuis belle lurette !
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Clemence.de.lepine
Qu’elle me vienne en aide, oui, cette Raphaëlle, dont j’ai bien besoin maintenant. Car ma conviction n’est plus inébranlable et c’est le doute qui m’habille désormais. C’est notre avenir que nous sommes en train de sceller, et au lieu d’y croire, au lieu d’espérer, je suis en train de douter.

Elle l’a bien vu. Elle a vu comment il l’a regardée et elle peut bien affirmer ou hurler qu’elle s’en moque, ça n’est pas vrai. Ça n’est plus vrai. Elle esquisse un pâle sourire parce que l’ironie du sort veut que ça soit elle, et seulement elle, qui ait invité Blanche. Le comble du masochisme étant qu’elle était à ce moment là pertinemment consciente de la façon dont les choses se dérouleraient. Elle savait qu’il n’aurait d’yeux que pour elle mais peu importait, alors, puisque le principal était que Blanche soit là, comme avant. Ou presque.

Elle n’est pas jalouse, comment pourrait-elle l’être ? Elle est juste blessée, elle a le cœur fendu, parce-qu’elle souffre, de le voir devant tous afficher son amour, et son propre supplice. Elle a l’impression qu’ils savent, qu’ils comprennent, qu’ils se moquent, d’elle, de lui, d’elle et de lui réunis, mais surtout d’elle, elle qui ne peut rien faire et qui se contente d’écouter les mots du Cardinal – ceux qu’elle aurait pu clamer à sa place tellement ils lui sont familiers.

Froide et muette. Honteuse et livide. Elle en a perdu son sourire et trônent désormais sur son visage les rides de l’anxiété. Il se retourne, et elle peine à retenir ce soupir soulagé qui point et meurt dans le même instant. Elle pince les lèvres. Aucune envie de se trahir. Garder le regard stoïque, une apparence impassible. Ses épaules se détendent, elle relève un peu le menton et parvient même à amorcer une ébauche de froncement des zygomatiques.

Tout faux, Clémence, tout faux. C’est moche, c’est hypocrite et en plus c’est mal joué.

Show must go on.

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Linien_lamora
Si Eilinn Melani avait tenté par le passé de maintenir un semblant d’illusion sur ses tenues, une récente rencontre avec l’impérial cousin de sa demoiselle de compagnie l’avait conforté dans l’assurance que les tenues féminines devaient lui donner un air benêt et stupide. Ainsi avait-elle relegué tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une houppelande ou un jupon dans une malle, faisant commander à DTC de quoi la vêtir honorablement selon son statut, mais dans des coupes indéniablement masculines. Ce fut donc vêtue ainsi qu’elle pénétra dans Notre-Dame, suivie d’Aliénor-Marie de Belrupt, sa demoiselle de compagnie. Pour une fois elle ne serait pas à la place du cardinal Aaron, mais bien à celle d’un des invités.

Les azurs détaillèrent en un souffle les lieux et les invités, comme si Eilinn semblait repérer les lieux pour une opération commando. Elle plissa le nez en voyant la tenue de la mariée, la trouvant executée avec virtuosité, mais jugeant qu’elle était bien peu jolie au final. Certes elle transcrivait bien le statut de Clémence, mais tout cela manquait de vie et du flamboyement nécéssaire à une telle cérémonie.
Tout semblait sur le point de débuter, et Eilinn se saisit de la main d’Aliénor pour s’installer sur un des bancs, veillant à ne point perturber la cérémonie.

Ce fut finalement bien un flamboyement qui capta son attention, le reflet roux d’une chevelure qu’elle ne connaissait que trop bien, assise sur un des bancs du fond de la cathédrale, à peine à quelques mètres d'elle. Il y eut donc ce soudain arrêt sur place, et comme rarement Eilinn ne sut comment réagir, dévisageant la vicomtesse de Cauvisson, la surprise peinte sur son visage.
Ce qui se passait dans sa tête ressemblait à un maëlstrom, mélant colère, jalousie, déception… et joie.

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Blanche_
Rappelons que Blanche a gardé les yeux fixés sur le sol. Qu'elle a tellement peur de le voir (et honte, aussi) qu'elle regardera partout, sauf vers lui. Qu'enfin, la personne la plus proche d'elle, et que jadis elle affectionnait énormément, se trouve être la mariée.
Vers qui Blanche laissera glisser ses yeux ?
La nuque de Clémence, si fine, qu'on devine à peine tellement les tissus autour sont plus attirants ; son corps si svelte et fragile de n'avoir pas encore porté d'enfant... Blanche les regarde, les détaille, s'en amuse d'en reconnaître le moindre contour : elle a plus d'amitié pour la silhouette de Clémence qu'elle ne le croyait auparavant, et c'est évidemment lié à Aimbaud en face qu'il ne faut pas voir.
L'observer, elle, c'est sa parer de lui. CQFD.


Bon, il faut quand même admettre que sa robe est jolie, fit elle à Della, qui se trouvait près d'elle. Mais ça n'empêche rien.
Et en même temps, ça empêche tout. Parce qu'un aveu, là comme ça, que finalement on l'aime bien notre Clémence, qu'elle est toujours notre amie de Decize, et qu'il faut que l'on revoie notre jugement envers elle, c'est revenir déjà dessus, admettre peut être que l'on s'est emporté, ou que le pardon existe et qu'il faut qu'on avance.
Ça n'est pas, en tous cas, rester campé sur ses positions et tirer la tronche toute la journée.

C'est donc avec un sourire de plus en plus sincère que Blanche prend part à la cérémonie, nonobstant l'inévitable obsession de regarder vers Aimbaud ;
Sincère, oui, mais pas trop quand même.

Et Aimbaud est moche comme pas deux.

Bim.
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