Clemence.de.lepine
Mais... c'était qui ce gosse qui s'avançait vers elle, drapé de fierté et de condescendance ? Sûrement pas celui qu'elle s'apprêtait à épouser, il ne pouvait pas avoir rétréci à ce point, et elle devait bien lui concéder une humilité un peu plus manifeste.
Ce ne fut que lorsqu'il leva ses yeux vers elle qu'elle le reconnut, car un visage peut bien changer en vieillissant, le regard lui restait le même. Elle le contempla, stupéfaite, remonter vers elle, et il fallut bien qu'elle s'arrête à nouveau, au risque de provoquer une collision entre ses témoins et elle. Car c'était le fils de Béatrice, c'était son suzerain en puissance, et malgré cette moue hautaine qu'arborait son visage, elle ne pouvait décemment le lui reprocher, ni l'ignorer, en plein milieu de cette cathédrale. Et pourtant, Dieu savait bien, Lui, combien elle aurait aimé lui passer à côté, le frôler sans un regard, l'air aussi supérieur que celui dont il était paré. Un gamin, rien qu'un gamin, arrogant et suffisant quand il aurait dû n'être qu'innocence et fraîcheur, et garder le reste pour plus tard, à la rigueur.
Quel gâchis.
Pourtant, elle accueillit le legs. Gracieusement, elle accepta l'échange, le front bouillant de devoir sourire au lieu de le toiser froidement. Décidément, oui, les souvenirs et la mémoire étaient difficiles à honorer. Elle ne s'était pas attendue à être confrontée à un enfant bouffi d'orgueil, en lieu et place d'un suzerain amical et protecteur, comme l'avait été Béatrice. Le saluant et le remerciant d'un ploiement discret de la nuque, elle l'observa regagner sa place, le regard dubitatif, à défaut d'être incendiaire.
C'est bien gentil tout ça, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant ?
Sale gosse.
Avec un petit sourire candide, elle se tourna vers Della et lui tendit le précieux coffret. Prends bien soin de cette patate chaude, ma chère. Elle est d'une richesse et d'une symbolique extrême. Puisqu'il le fallait, tout le monde à sa place maintenant. Et la sienne était là-bas, avec Aimbaud et leurs témoins. Même si, avouons-le, elle se serait bien glissée aux côtés d'Ellesya qu'elle venait d'apercevoir, pour suivre un nouveau mariage dont ni l'une ni l'autre n'aurait été, encore, la mariée.
Votre Seigneurie. murmura-t-elle en passant à proximité de la mère d'Aléanore mais aussi - et surtout, en ce jour - de la suzeraine de son futur époux et donc catégorisée de facto Vraiment Importante Personne. Installez-vous, et s'il vous plait, dans la toute première rangée où se trouvent le jeune garçon et Son Altesse Armoria de Mortain. Si cela vous convient, nous pouvons nous y rendre ensemble, puisque nous allons dans la même direction.
Et de reprendre la descente - sans fin - pour atteindre - enfin - Aimbaud et sa clique de choc. Petit salut de circonstance, rapide tour d'horizon des personnes présentes - qui est qui ? - froncement de sourcils interrogatif et remarque machinale.
Aimbaud vous avez un truc blanc au dessus de votre... moustache ?
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Ce ne fut que lorsqu'il leva ses yeux vers elle qu'elle le reconnut, car un visage peut bien changer en vieillissant, le regard lui restait le même. Elle le contempla, stupéfaite, remonter vers elle, et il fallut bien qu'elle s'arrête à nouveau, au risque de provoquer une collision entre ses témoins et elle. Car c'était le fils de Béatrice, c'était son suzerain en puissance, et malgré cette moue hautaine qu'arborait son visage, elle ne pouvait décemment le lui reprocher, ni l'ignorer, en plein milieu de cette cathédrale. Et pourtant, Dieu savait bien, Lui, combien elle aurait aimé lui passer à côté, le frôler sans un regard, l'air aussi supérieur que celui dont il était paré. Un gamin, rien qu'un gamin, arrogant et suffisant quand il aurait dû n'être qu'innocence et fraîcheur, et garder le reste pour plus tard, à la rigueur.
Quel gâchis.
Pourtant, elle accueillit le legs. Gracieusement, elle accepta l'échange, le front bouillant de devoir sourire au lieu de le toiser froidement. Décidément, oui, les souvenirs et la mémoire étaient difficiles à honorer. Elle ne s'était pas attendue à être confrontée à un enfant bouffi d'orgueil, en lieu et place d'un suzerain amical et protecteur, comme l'avait été Béatrice. Le saluant et le remerciant d'un ploiement discret de la nuque, elle l'observa regagner sa place, le regard dubitatif, à défaut d'être incendiaire.
C'est bien gentil tout ça, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant ?
Sale gosse.
Avec un petit sourire candide, elle se tourna vers Della et lui tendit le précieux coffret. Prends bien soin de cette patate chaude, ma chère. Elle est d'une richesse et d'une symbolique extrême. Puisqu'il le fallait, tout le monde à sa place maintenant. Et la sienne était là-bas, avec Aimbaud et leurs témoins. Même si, avouons-le, elle se serait bien glissée aux côtés d'Ellesya qu'elle venait d'apercevoir, pour suivre un nouveau mariage dont ni l'une ni l'autre n'aurait été, encore, la mariée.
Votre Seigneurie. murmura-t-elle en passant à proximité de la mère d'Aléanore mais aussi - et surtout, en ce jour - de la suzeraine de son futur époux et donc catégorisée de facto Vraiment Importante Personne. Installez-vous, et s'il vous plait, dans la toute première rangée où se trouvent le jeune garçon et Son Altesse Armoria de Mortain. Si cela vous convient, nous pouvons nous y rendre ensemble, puisque nous allons dans la même direction.
Et de reprendre la descente - sans fin - pour atteindre - enfin - Aimbaud et sa clique de choc. Petit salut de circonstance, rapide tour d'horizon des personnes présentes - qui est qui ? - froncement de sourcils interrogatif et remarque machinale.
Aimbaud vous avez un truc blanc au dessus de votre... moustache ?
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