Brylastar
ACTE III
[Geôles de Reims: gueule de bois]
Les yeux étaient fermés, mais Bry ne dormait pas. Allongé sur le sol d'une des cellules de Reims, le jeune homme comatait. Il ne bougeait pas, et ne respirait qu'à peine. Le visage était sale et griffé. La cuisse était bandée. En guenilles. Plus aucun vêtement noble, une allure délétère et dépravée. Au milieu de la cellule, toute autre tenue eût paru déplacée. Mais Bry n'en avait pas conscience. Sa main droite tremblait, il avait des frissons et toussait de temps en temps. Mais là encore, il n'avait pas conscience de de la situation, ni de l'endroit où il se trouvait. Il était tout simplement allongé et peu conscient; mais, malheureusement pour lui, il n'était pas mort - du moins pas encore. Les murs, froids, étaient recouverts d'une huile puante. Quelques rats se baladaient, ça et là, venant profiter de leur liberté de mouvement. Une unique ouverture sur le dehors laissait s'engouffrer le froid mais, curieusement, refusait au soleil de venir réchauffer l'homme. Comme si les éléments eux-mêmes avaient décidé de tuer l'homme. Ou de tout faire pour s'acharner; lui, le pauvre qui n'avait rien fait et contre qui l'Univers entier semblait se poster.
Lentement, tout doucement, Bry commença à bouger, prenant conscience de son état. Il cligna plusieurs fois des yeux, mais ne put bouger plus. Une envie de rendre ses tripes le prit à nouveau. Il toussa un instant, puis, d'une langue sèche, survola ses lèvres. Il avait soif, et aurait donné beaucoup pour une bouteille de bière... ou de Père Naud. Où était-il? Il ne se souvenait plus de rien. Mais une chose était sûre: il avait froid - et mal. A la tête, à la cuisse, au torse, aux mains, aux pieds... il avait mal partout. Et le froid le cisaillait complètement; pas encore transi, oh que non. Il avait juste assez froid pour en souffrir complètement, mais pas suffisamment pour lâcher prise, perdre conscience et retourner aux abîmes libérateurs. Toujours allongé, il ne bougea qu'une main pour aller voir à la cuisse. Un bandage s'y trouvait. Mais il sentait en-dessous une entaille profonde. Pas de sang... fichtre, c'était mauvais signe: s'il ne saignait pas, c'était qu'on l'avait soigné.
Oh diable, qu'avait-il fait? Les souvenirs revinrent alors. Le soir de l'élection du Conseil. La désillusion; et Maltea... oh la catin. Elle l'avait surpris... non, ça n'était pas possible, si? Etait-ce un rêve? Avait-il imaginé tout cela? Oui, il n'avait pas pu se tromper, si? Le coeur de Bry s'accéléra soudainement: tu es en prison, dummer Kopf*! Que crois-tu qu'il s'est passé?! L'esprit de Bry n'arrivait pas à concilier ces deux réalités: il était plus malin que tous, les avait tous dupés; mais il était en geôle. Il avait fauté, chuté? Oh, oui... la blessure; Maltea, qu'il aurait dû tuer quand il en était temps. Et les papiers, les parchemins. Nomdidiou. Il avait commis l'erreur fatale là. Pourtant, pouvait-il vraiment se tromper et avoir ainsi failli? Bry n'était plus saoul, autrement aurait-il pleuré. Mais il était dégoûté de tout, et les tremblements qui prenaient sa main s'étaient intensifiés.
Déglutissant avec peine, il bougea sèchement sa main, pour calmer le tremblement comme pour éloigner le bruit des rats qui s'approchaient. Il posa alors les deux mains, à plat et contre le sol, puis releva son buste. Il tremblait tout à fait et à peine à mi-hauteur, ses coudes le lâchèrent et il retomba lourdement contre le sol, visage en premier. Le sol était immonde, il empestait et comme sa consistance n'était pas dure, Bry craignit bien vite qu'il soit fait de boue et de bouse. La seconde tentative pour s'éloigner des putrides effluves fut la bonne: et Bry put se mettre sur son séant. Essayant de réfléchir et de se souvenir. Alors, allons-y, calmement, tranquillement. Tout va bien, Bry. Tout va bien. Peut-être sont-ce des doutes, tout simplement? Mais... des doutes, ça ne peut pas condamner, si? tu es noble, alors présomption d'innocence. Ils ne peuvent rien prouver si? Non, ça n'est pas possible, tu as bien effacé toutes les traces, c'est un malentendu...
Tja, alles in Ordnung Mausi!**
L'inquiétude disparut rapidement au profit d'un sourire drogué. Trop fatigué et blessé pour comprendre quoi que ce soit. Le cerveau ne marchait plus vraiment correctement. Bry ne songeait qu'à certains détails et occultait tout à fait la réalité des choses. Il tremblait toujours plus, et quelques soubresauts le poussaient parfois à taper du crâne contre le mur auquel il était adossé. Il devait refaire l'enchaînement. Alors, la nuit, et... euh... non; si? Maltea, il avait voulu la tuer... oh, et les courriers. Oh non... les courriers... Le regard de Bry se figea et son visage, livide, prit une teinte morbide. Les courriers; l'épée; les autres, Kelso, Tristan, Cedmisc, Hersent, et... nomdidiou. Une larme s'échappa tranquillement de ses yeux. Il revit la scène. La chair de poulie, liée au froid, devint conséquence de la peur qui étreignit l'homme. Voilà pourquoi il était en geôle, ça n'avait rien à voir avec une quelconque suspicion. On l'avait démasqué, il avait failli, chuté, et il serait condamné. Pour la première fois depuis des années, Bry eut réellement peur. Tout cela était-il possible, ou était-ce une fraque de son esprit?
_________________
Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
[Geôles de Reims: gueule de bois]
Les yeux étaient fermés, mais Bry ne dormait pas. Allongé sur le sol d'une des cellules de Reims, le jeune homme comatait. Il ne bougeait pas, et ne respirait qu'à peine. Le visage était sale et griffé. La cuisse était bandée. En guenilles. Plus aucun vêtement noble, une allure délétère et dépravée. Au milieu de la cellule, toute autre tenue eût paru déplacée. Mais Bry n'en avait pas conscience. Sa main droite tremblait, il avait des frissons et toussait de temps en temps. Mais là encore, il n'avait pas conscience de de la situation, ni de l'endroit où il se trouvait. Il était tout simplement allongé et peu conscient; mais, malheureusement pour lui, il n'était pas mort - du moins pas encore. Les murs, froids, étaient recouverts d'une huile puante. Quelques rats se baladaient, ça et là, venant profiter de leur liberté de mouvement. Une unique ouverture sur le dehors laissait s'engouffrer le froid mais, curieusement, refusait au soleil de venir réchauffer l'homme. Comme si les éléments eux-mêmes avaient décidé de tuer l'homme. Ou de tout faire pour s'acharner; lui, le pauvre qui n'avait rien fait et contre qui l'Univers entier semblait se poster.
Lentement, tout doucement, Bry commença à bouger, prenant conscience de son état. Il cligna plusieurs fois des yeux, mais ne put bouger plus. Une envie de rendre ses tripes le prit à nouveau. Il toussa un instant, puis, d'une langue sèche, survola ses lèvres. Il avait soif, et aurait donné beaucoup pour une bouteille de bière... ou de Père Naud. Où était-il? Il ne se souvenait plus de rien. Mais une chose était sûre: il avait froid - et mal. A la tête, à la cuisse, au torse, aux mains, aux pieds... il avait mal partout. Et le froid le cisaillait complètement; pas encore transi, oh que non. Il avait juste assez froid pour en souffrir complètement, mais pas suffisamment pour lâcher prise, perdre conscience et retourner aux abîmes libérateurs. Toujours allongé, il ne bougea qu'une main pour aller voir à la cuisse. Un bandage s'y trouvait. Mais il sentait en-dessous une entaille profonde. Pas de sang... fichtre, c'était mauvais signe: s'il ne saignait pas, c'était qu'on l'avait soigné.
Oh diable, qu'avait-il fait? Les souvenirs revinrent alors. Le soir de l'élection du Conseil. La désillusion; et Maltea... oh la catin. Elle l'avait surpris... non, ça n'était pas possible, si? Etait-ce un rêve? Avait-il imaginé tout cela? Oui, il n'avait pas pu se tromper, si? Le coeur de Bry s'accéléra soudainement: tu es en prison, dummer Kopf*! Que crois-tu qu'il s'est passé?! L'esprit de Bry n'arrivait pas à concilier ces deux réalités: il était plus malin que tous, les avait tous dupés; mais il était en geôle. Il avait fauté, chuté? Oh, oui... la blessure; Maltea, qu'il aurait dû tuer quand il en était temps. Et les papiers, les parchemins. Nomdidiou. Il avait commis l'erreur fatale là. Pourtant, pouvait-il vraiment se tromper et avoir ainsi failli? Bry n'était plus saoul, autrement aurait-il pleuré. Mais il était dégoûté de tout, et les tremblements qui prenaient sa main s'étaient intensifiés.
Déglutissant avec peine, il bougea sèchement sa main, pour calmer le tremblement comme pour éloigner le bruit des rats qui s'approchaient. Il posa alors les deux mains, à plat et contre le sol, puis releva son buste. Il tremblait tout à fait et à peine à mi-hauteur, ses coudes le lâchèrent et il retomba lourdement contre le sol, visage en premier. Le sol était immonde, il empestait et comme sa consistance n'était pas dure, Bry craignit bien vite qu'il soit fait de boue et de bouse. La seconde tentative pour s'éloigner des putrides effluves fut la bonne: et Bry put se mettre sur son séant. Essayant de réfléchir et de se souvenir. Alors, allons-y, calmement, tranquillement. Tout va bien, Bry. Tout va bien. Peut-être sont-ce des doutes, tout simplement? Mais... des doutes, ça ne peut pas condamner, si? tu es noble, alors présomption d'innocence. Ils ne peuvent rien prouver si? Non, ça n'est pas possible, tu as bien effacé toutes les traces, c'est un malentendu...
Tja, alles in Ordnung Mausi!**
L'inquiétude disparut rapidement au profit d'un sourire drogué. Trop fatigué et blessé pour comprendre quoi que ce soit. Le cerveau ne marchait plus vraiment correctement. Bry ne songeait qu'à certains détails et occultait tout à fait la réalité des choses. Il tremblait toujours plus, et quelques soubresauts le poussaient parfois à taper du crâne contre le mur auquel il était adossé. Il devait refaire l'enchaînement. Alors, la nuit, et... euh... non; si? Maltea, il avait voulu la tuer... oh, et les courriers. Oh non... les courriers... Le regard de Bry se figea et son visage, livide, prit une teinte morbide. Les courriers; l'épée; les autres, Kelso, Tristan, Cedmisc, Hersent, et... nomdidiou. Une larme s'échappa tranquillement de ses yeux. Il revit la scène. La chair de poulie, liée au froid, devint conséquence de la peur qui étreignit l'homme. Voilà pourquoi il était en geôle, ça n'avait rien à voir avec une quelconque suspicion. On l'avait démasqué, il avait failli, chuté, et il serait condamné. Pour la première fois depuis des années, Bry eut réellement peur. Tout cela était-il possible, ou était-ce une fraque de son esprit?
Ce rp, ouvert, est la suite de [RP] L'alcool, ce n'est pas bien. Situation à venir: dans les geôles de Reims, la forfaiture de Bry a été découverte. Vont s'ensuivre en vrac questions, torture, confession, troubles liés à l'alcool, tentatives de révolte, sédition, plus éventuellement d'autres surprises. Bon RP!
* imbécile heureux
** vui, tout est en ordre lapin!
* imbécile heureux
** vui, tout est en ordre lapin!
_________________
Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!