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[RP] La félonie, c'est bien! - RP de fin (partie II)

Amory
Citation:
Amory....... mon lapin. Tu te trompes, je ne.... je ne suis pas, ton ennemi.... j'ai fait cela pour vous..... et tu, et tu sais quoi? .... chez nous, on ne, torture pas.... quand on, on ne sait pas....
Personne, personne n'a rien, fait....


Il se foutait de lui en plus. Personne n'avait rien fait, mais biensur. Il comptait donner la champagne à l'artois, la faire sortir du DR. Il se foutait vraiment de lui. Son ton de copinage ne marchait plus. C'était finit, l'être malfaisant et manipulateur était connu de tous maintenant. Amory avait faiblis en lui donnant son amitié, la il n'aurait même pas droit à sa pitié.


"Je t'en conjure, parle sinon je vais te faire souffrir comme jamais tu n'as souffert. Je te conjure de parler, Bry je ne suis plus l'homme que tu as connu. Moi aussi j'ai une part d'ombre et le pire de moi est devant toi. Je t'arracherai des aveux quoi qu'il arrive alors je te demande de parler pour ne pas avoir à t 'infliger ça. Parle pour ceux qui ont perdu un être cher en armée à cause de toi "

Il reprit la masse et lui écrasa sur la rotule puis sur l'autre main. Il était en train de devenir fou de rage. Il lui hurla dans les oreilles:


"Qui a commandité tout cela? A qui donnais tu les informations? Qui est impliqué en Champagne dans ton plan machiavélique ?"


Il repris la masse puis fit signe à Hersent de préparer l'eau avec du vinaigre. Si la chaise ne fonctionnait pas le passage a l'eau vinaigré devrais faire son effet. C'est en morceaux qu'il irait à son procès.
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Hersent
Elle lui jeta un regard noir lorsque Bry osa lui dire:

Citation:
Hersent..... est-ce là, ta Justice? ..... tuer, avant de juger, avant de chercher à comprendre? ..... tu me déçois bien.


Elle s'était retournée, les yeux fulminant de colère muette et froide:

Quoi? Tu oses parler de ma Justice? de tuer avant ou de chercher à comprendre? Et cerise sur le gâteau...je te déçois bien!!! Mais, Bry...mon cher et tendre Bry....elle détacha bien chaque mot, froidement....et toi? Ne penses-tu pas que tu m'as aussi bien déçue? Toi qui a envoyé à la mort tes frères d'armes sans Force ni Honneur!

Elle avait envie de le gifler, de lui faire ravaler ses paroles, elle inspira longuement, puis s'effaça pour laisser officier le duc de Jouarre. Un petit sourire en coin vit le jour sur son visage: la chaise à clous était de sortie sans compter un petit feu pour agrémenter le tout. Elle se souvint qu'elle avait dans sa besace du vinaigre de vin.
Elle assista à la première série de questions suivies de douces tortures pour faire cracher le morceau à Bry...juste une mise en bouche...Bry goûtait seulement au seuil de l'enfer.


Citation:
"Qui a commandité tout cela? A qui donnais tu les informations? Qui est impliqué en Champagne dans ton plan machiavélique ?"


Elle grimaça lorsqu'elle vit Amory chatouiller les doigts de Bry avec le maillet puis quand il lui secoua la tignasse, puis elle fronça les sourcils quand il osa dire que personne n'avait rien fait.

Elle s'approcha de la chaise où Bry était ligoté. Elle ouvrit sa besace et en sortit deux bouteilles: la première était une bouteille de mirabelle, la seconde une bouteille de vinaigre.

Ohhhh Bry...tatatatata...ne dis pas cela...ne dis pas que personne n'a rien fait. Et surtout arrête de dire que tu as fait cela par amour pour nous! Seul le Très Haut peut le dire!
Au fait, Bry? Que dirais-tu d'un petit verre de mirabelle pour fêter cette première rencontre avec la chaise à clous? Je vois que tu trembles un peu, que tu transpires...serais-tu en manque de quelque chose? Tu sais, je peux t'aider si tu le souhaites, j'ai quelques bonnes bouteilles en réserve.
elle avisa la main broyée de BryTiens! Ta main est en sang. J'ai de quoi la soigner et tu adoreras le doux vertige qui accompagnera ma prescription.

Elle déboucha la bouteille de vinaigre, sortit un linge qu'elle imbiba avec le liquide à l'acidité mielleuse. Tout en souriant à celui qu'elle avait apprécié à la caserne, elle tamponna délicatement le sang avec sa préparation vinaigrée. Elle fut ravie de constater la grimace douloureuse qui déformait le visage de Bry et lui murmura, doucereuse:

Alors, mon biquet...qui a commandité tout cela? A qui as-tu vendu ma lance et tes frères d'armes? Tu sais, en plus du vinaigre, j'ai aussi un sac de gros sel, histoire de corser le soin...alors choisis bien: parler ou souffrir encore et encore, lentement, trèèès lentement.

Pour lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas et qu'elle était prête à le faire souffrir au plus haut point, elle versa un peu de vinaigre sur la chaise afin que le liquide vienne s'infiltrer dans les blessures provoquées par la morsure ses clous.
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Brylastar
Les coups redoublèrent alors que Bry pensait avoir atteint le summum de la douleur. Son côté droit explosa sous un choc, et le hurlement de Bry dut s'élever loin dans les geôles... à moins que, enterrés sous la ville, personne ne puisse l'entendre? Personne ne puisse le comprendre? ... personne ne puisse, le sauver? Il avait l'impression qu'il ne pouvait pas se mordre suffisamment fort les dents afin de trouver un contre-poids à la douleur. L'autre main fut alors prise pour cible, et le félon eut un instant l'impression qu'il ne pourrait plus échapper à quoi que ce soit, tant de coups qui l'assaillaient, l'ennemi était partout et trouvait toujours un coup plus fort que le précédent. Les putrides rapaces, ils feraient tout pour le faire plier!! Amory et Hersent ne pouvaient pas comprendre ce qu'il ressentait, il ne pouvait plus se limiter, et il leur hurla sa haine du Domaine au visage.

Mais bande de rapaces, vous ne comprenez rien à rien!!!!! Le Domaine vous a tué, il vous a conquis, et vous, vous vous laissez faire!!!! Vous êtes les vrais félons, vous reniez la parole du Peuple, et vous n'avez plus aucun Honneur! ...

Sa voix se brisa soudainement, il n'avait plus d'air et dut respirer longuement, il hoquetait, tremblait, fou qu'il était, la douleur l'avait emmené dans un endroit sans retour. Il ne pensait pas même qu'on pouvait provoquer autant de douleur sur une même personne... et pourtant, il avait déjà eu son quota de morts dans sa vie. Amory lui hurla à nouveau de dire qui avait commandité les attaques, et Bry, la mâchoire en sang, le visage émacié et les yeux pleins de fol fanatisme, voulut lui répondre que jamais, jamais il ne parlerait... mais il ne put le faire, trop fatigué qu'il était. Il voulait se lever et écraser cet ennemi afin de repousser la douleur, mais il ne put le faire. Une pause eut alors lieu. Il lui sembla qu'Amory se recula, et il ouvrit alors les yeux. Hersent arrivait, Hersent, sa Générale... enfin, la Générale de l'autre félonne régicide... Elle le toisa d'un air qui ne laissait aucun sous-entendu. Il l'écouta et ne put que lui sourire en retour, à son tour. Il cherchait dans les tréfonds de sa conviction la force de leur sourire et de les mépriser, mais il atteignait ses limites.

Rhaaaaa!!!!!!!! Arrête Hersent!!!!!

La douleur reprit de plus belle. Sa peau semblait brûler!! Bry ne comprenait pas d'où venait cette nouvelle douleur, dans son esprit il ne comprenait plus rien du tout à la situation. Tout l'apocalypse s'était déclenché en un instant, et il ne pouvait plus rien y faire. Chaque lance le poignardait à nouveau, sur les cuisses, les jambes, les bras, le corps, le visage, absolument partout. Il ne tenait plus du tout, et se mordit la langue jusqu'à sentir un nerf craquer, ou peut-être était-ce une dent... ou peut-être, sa Raison? Elle lui parlait de vinaigre et de vin, et lui ne pouvait pas du tout comprendre ce qu'il se passait. Il avait envie de leur hurler de le laisser, qu'il aille mourir, plutôt que s'acharner sur un corps qui ne s'appartenait plus. Alors que la douleur diminua un peu de nouveau, il baissa la tête sur son torse, se demandant s'il allait mourir, et quand il mourrait. Son visage n'aurait pas eu une autre teinte si un régiment de soldats l'avait chargé et détruit. Il cracha ce qui lui sembla être du sang au sol, et ne put pas plus bouger. Non pas qu'il avait perdu connaissance, non pas encore; mais ses nerfs étaient en train de le lâcher.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
Citation:
Mais bande de rapaces, vous ne comprenez rien à rien!!!!! Le Domaine vous a tué, il vous a conquis, et vous, vous vous laissez faire!!!! Vous êtes les vrais félons, vous reniez la parole du Peuple, et vous n'avez plus aucun Honneur! ...


Il le prend par les cheveux, lui redresse la tête et le regarde avec toute la haine qui l’anime à ce moment.

" Tu as eu quel honneur toi? Celui de te faire passer pour le benêt de service, le brave petit Bry qui attirait l’amitié de tous. Tu as eu l’honneur de prendre des vies. Pense a ses pères de familles qui étaient dans nos armées et qui laisse derrière eux veuves et orphelins. C’est ça l’honneur artésien? Tu nous a tous envoyé à la mort. Regarde ta marraine qui a été fauchée sur tes indications. Nos armées ou tous tes soient disant amis étaient dedans. On a tous au moins été blessé une fois. Tu as vendu tes frères loups. Tu n’est qu’un déchet à mes yeux, un déchet de la pire espèce, une sous défection."


Il continuait à nier, il continuait à les prendre pour des couillons. Ce qui énerva le Duc de Jouarre au plus au point. Pas un mot d’excuse ou le moindre remord. Il pris donc une pince et s’approcha de la main écrasée par la masse. Il pris le membre déjà amoché entre ses doigt et d’un geste vif commence a lui arracher les ongles. Il faut tirer un coup sec au départ pour le décoller de son logement et après tirer doucement pour que la douleur sot affreusement insupportable. Il s’en donne à cœur joie.
Tout en reposant plus calmement ses questions:


"Qui a commandité tout cela? A qui donnais tu les informations? Qui est impliqué en Champagne dans ton plan machiavélique ?"

Amory était un tout autre homme, sa face caché faisait jour et Bry allait en être le cobaye. Le Duc de Jouarre avait appris à maitriser ses émotions, même si la il était partagé entre le peur de devenir un monstre et celle de ne pas faire son travail. La colère, son ennemi de de toujours et son point faible était en train de prendre le dessus.

"Parle, parle sinon tu vas finir en charpie. La douleur que tu sent la n'est rien avec ce qui t'attend ensuite. Pense a cette eau vinaigré que tu vas absorbé qui va te faire suffoquer et te bruler la bouche les lèvres et la langue sans compter tout ton intérieur. Parle je t'en conjure."
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Brylastar
L'argumentation d'Amory continuait, il n'arrêtait pas de lui hurler dans les oreilles, comme s'il voulait que ce dernier réponde. Bry ne le pouvait pas, tout ce qu'on lui disait, il savait que c'était faux, les pertes, les morts, mais la guerre elle-même avait été provoquée par la folie de la Touraine d'abord puis par le fanatisme de Nebisa... il voulait lui répondre mais la douleur l'empêchait de le faire. Chaque seconde qui passait voyait son supplice augmenter. Alors que ses deux mains, écrasées, ne demandaient plus rien et pensaient avoir vu le plus dur, Bry sentit une nouvelle brûlure à sa main droite, comme si on lui coupait quelque chose, ou pire encore. Il hurlait cette fois-ci à pleins poumons, incapable de conserver ce qui lui restait d'humanité et de raison. C'en était trop, beaucoup trop, mais la seule question qui restait, c'était pourquoi, pourquoi il ne mourrait pas!! Pourquoi ils ne le tuaient pas!! Bry se demandait bien ce qu'il pouvait dire ou faire pour qu'ils comprennent qu'ils torturaient la mauvaise personne.

Amorrrrrryyyy, Amorrrrryy, arrête!!! Je t'en prie!!!!!

Sa tête s'effondra à nouveau. Les questions revenaient, mais il ne pouvait pas y répondre. Relevant finalement la tête, et essayant de respirer pour au moins gagner un peu de temps, ses yeux se portèrent sur le visage de Jouarre qui était totalement décomposé. Jamais il n'aurait reconnu l'homme qu'il appréciait tant. La folie, la rage et la haine s'étaient emparés de lui. Et pourtant, tout ce que Bry avait fait, il l'avait fait pour eux, pour les délivrer, pour les aider, les aimer, les soutenir... l'odeur du sang était omniprésente, il y avait même croyait-il sentir une odeur de brûlé. Tout était fou, mort, et terminé. Il toussa, suffoquant presque, et, fixant toujours Amory, chercha à gagner du temps. Il allait devenir fou sinon. Il ne pleurait pas, la douleur l'avait anesthésié. En revanche, Bry savait qui était Amory: un homme fier, droit, qui pouvait comprendre. Devait-il lui parler? Devait-il dire qui, ici, l'avait aidé? ... non, il ne pouvait... pas...

Amory, je t'en prie..... arrête..... que, que puis-je, dire? ..... rien, absolument, rien...... je....

Il toussa à nouveau, et sa tête se balança en arrière. Il se voyait déjà partir, perdre connaissance et mourir. Oh, les prédateurs sauraient bien comment le torturer pendant longtemps sans le tuer, ça il en était sûr. Mais, si seulement, il pouvait gagner une heure.... ne serait-ce, qu'une heure.... son esprit était tout à fait incapable de comprendre les choses, il ne pouvait plus réfléchir, il ne pouvait plus penser, la seule chose qu'il pouvait faire, c'était souffrir. A chaque fois qu'Amory lui hurlait au visage, il avait envie de mourir, mais quand ce dernier le torturait, il voulait le tuer. Pour que cessent la douleur et l'humiliation. Son visage se tourna vers Hersent, qui avait moins l'air d'être transie de rage contre lui, encore qu'elle avait envie de le tuer à l'instant, visiblement. Il tenta de dire quelque chose, mais ne put le faire. Douce raison, quand tu nous quittes. Bry ne savait pas combien de temps il tiendrait, il priait pour que tout cela soit vite terminé, afin qu'il retourne voir l'Autre. Mais il redoutait que tout cela prenne plus de temps.

Hersent? .... fais-le, fais-le arrêter, je t'en supplie, juste, juste un peu, un instant, je.....

Les mains en sang, les cuisses brûlantes, les côtes sans doute en partie brisées, Bry n'arrivait plus qu'à respirer faiblement. Quelque part, il désirait lâcher, mais le pouvait-il vraiment? La douleur physique serait-elle suffisante pour qu'il lâche tout?
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
Il allait lui accorder se repos dont il demandait. Il le fallait pour ne pas l'achever. Il s'approcha d'Hersent et lui murmura: "soigne moi ce détritut, fait en sorte que je puisse continuer mon oeuvre. Il ne sortira pas d'ici sans aveux. Je veux les noms de ceux qui l'ont aidé en champagne. Je les auraient même si pour cela je dois finir en enfer."

Il s'écarta et fit signe à son adjointe de soigner Bry. Il versa de l'eau sur le feu sous la chaise. Une fumée se dégagea il couvrit l'atre d'un couvercle en fer pour l'étouffer. Il n'avait plus besoin de la chaise. il prépara avec soin lui même la torture suivante. il installerait le cors de Bry la tète renversé, le corps tenue par des sangles. Des litres d'eau vinaigré attendait pour qu'il lui fasse boire.

Il tendit un peu de prune de sa production à Hersent, après en avoir bu une rassade. Il n'arrivait pas a retrouver la raison. Il en voulait à cet homme lui qui donnait si difficilement son amitié avait finit par la lui accorder. La il chouinait comme une truie qu'on égorge.


"Même pas digne dans tes mensonges. Si tu ne veux rien dire alors épargne nous tes cris de pucelle. Hersent abrège on va pas y passer une heure. Pour la vermine pas de pitié on va reprendre. Il finira pas cracher le morceaux."

Jouarre était méconnaisable, ses ennemis seul savait ce dont il était capable. Toucher aux siens ou a son duché et l'homme devenait tout autre. Froid sans coeur et surtout sans pitié. Les assassins de la Reyne en avaient fait les frais, ils étaient morts des suites de son traitement.
Il se mit a trembler de colère, ce qui était vraiment mauvais signe. Il faudrait qu'Hersent est la présence d'esprit de ne pas le laisser déborder. procès il devait y avoir.

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Kelso
L’interrogatoire musclé de Bry devait avoir lieu à l’heure actuelle et à entendre les cris sortant du sous-sol, une chose est sure, c’est que Amo menait la barque. Le garde lui avait demandé tous les documents avant de le laisser passer. Comme si le premier troufion allait vouloir assister à une scène de torture. Le garde ne mit pas longtemps à le laisser passer et à le guider, il était déjà venu plusieurs fois rendre visite à son ancien ami. Oui, il parlait bien au passé … tout ceci était pur cauchemard. Bry, mon cher Bry, j’aurai donné ma vie pour la tienne.

La dernière visite avait été choquante tant cette personne devenue inconnue tant la noirceur de son cœur l’avait rongé depuis ces années, années vécues en mensonge. Une espèce de fanatique complètement ravagé par l’alcool et personne n’avait rien vu. Les cris se rapprochaient … convaincu qu’il était un simple pion, le juge voulait être témoin que cet homme avait été touché par pure folie et non pas par traitrise.

La petite porte s’ouvrit, Kel remercia le garde qui referma la porte. Sans dire mot, il posa simplement une main amicale sur l’épaule d’Amo, avant d’adresser un regard complice à Hersent, pour finir par aller se poser contre le mur dans le fond de la pièce.

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Hersent
Par Aristote, le duc de Jouarre était à deux doigts de franchir la ligne rouge, celle qui sépare la raison de la folie destructrice suscitée tant par la haine envers un félon que l'envie de mener à bien sa tâche.
Elle eut un moment de panique qu'elle parvint à cacher lorsqu'elle vit Amory se saisir d'une pince pour arracher les ongles de Bry. Le hurlement de ce dernier lui vrilla les nerfs, la remua au fond de ses tripes...crotte de bique, sa fibre de médecin reprenait le dessus et l'amenait à éprouver de la compassion pour l'homme qui avait pris tant de vie en trahissant ceux qui l'avait accueilli à bras ouverts.
Elle assista, impuissante, interloquée, à la fulgurante transformation du regard d'Amory, la colère envahissait ses traits pour les déformer en un grotesque masque, un frisson la parcourut la ramenant à la réalité d'un grincement de porte: le juge venait d'entrer ainsi que la nécessité de garder un minimum de l'intégrité physique et mentale de Bry afin que son procès puisse se tenir et la vérité enfin éclater.

Elle posa une main sur le bras vengeur du duc pour arrêter son geste:

Vostre Grasce, je vous en prie, accordez-lui un répit, n'oubliez pas que nous devons lui laisser la vie sauve pour qu'il assiste à son procès, pour qu'il avoue ses turpitudes et ses vilenies. Il lui avait, alors, murmuré:

Citation:
"soigne moi ce détritut, fait en sorte que je puisse continuer mon oeuvre. Il ne sortira pas d'ici sans aveux. Je veux les noms de ceux qui l'ont aidé en champagne. Je les auraient même si pour cela je dois finir en enfer."


Elle s'appliqua à obéir aux ordres, elle prit délicatement la main brisée, mutilée, méconnaissable, de Bry, se demandant comment elle pourrait apaiser le feu de la douleur: un baume? Impossible, trop de sang, trop d'éclats d'os! Une seule solution, la lotion antiseptique et anti hémorragique. Elle puisa dans sa besace les remèdes nécessaires, sortit un linge, omit de se laver les mains mais sa mission n'était pas de sauver son patient, seulement de le maintenir en état de conscience pour passer aux aveux.

Bry? tu m'entends? Bryyyy?? t'es là? Je vais te soigner, tu seras soulagé, un peu, ça t'aidera à ne pas sombrer dans les limbes de la folie.Un regard vers Amory, comme pour lui dire que Bry tiendra le choc encore un moment puis une phrase, à la limite du sadisme:
Bry?? Ecoute-moi, je sais que tu m'entends. Tu es presque au bout du rouleau, encore un traitement comme ça et c'est la folie qui te guette, celle de la souffrance inextinguible...je peux la faire cesser, j'ai de quoi te soulager dans ma malette...si tu avoues tout, si tu livres les noms des commanditaires et des complices, je t'aiderais à ne plus sentir tes souffrances. Ecoute la voix de la raison, abandonne l'impasse du silence. Crois-tu que tes complices t'en seront reconnaissants? Crois-tu qu'ils se souviendront de toi quand de poussière tu seras retourné à la poussière? Tu as encore une possibilité de rédemption en avouant tout!

Le duc de Jouarre piaffait d'impatience et de colère difficilement contenue. Il ouvrit une bouteille de prune, en but une lampée et lui en proposa...elle était plus champagne qu'alcool de prune mais l'odeur écoeurante du sang, des humeurs sordides, de la sueur de peur et de haine, était tellement intenable qu'elle lampa une longue gorgée de prune afin d'oublier l'anti-chambre de l'enfer.

Elle sursauta quand Amory reprit les hostilités
:

Citation:
Hersent abrège on va pas y passer une heure. Pour la vermine pas de pitié on va reprendre. Il finira pas cracher le morceaux."


Elle se dépêcha de désinfecter les multiples plaies qui ravageaient le corps de Bry avant de le laisser à nouveau aux mains vengeresses du duc de Jouarre. Elle ne put s'empêcher de lui redire:

Amory...ne l'achevez pas, nous en avons encore besoin pour le procès et nous devons présenter un accusé pas trop amoché! Donc, prenez en soin, torturez mais avec doigté, je compte sur vous! elle lui murmura avant de s'effacer dans l'ombre de la geôle si je vois que vous êtes sur le point de franchir les limites du raisonnables je vous le ferai savoir. S'adressant à Bry:

Bry...je te laisse entre de bonnes mains que la mansuétude ne guidera pas forcément. Je t'en conjure, parle, crache le morceau pour que tout cela finisse!
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Brylastar
Un temps, un délai, une pause. Sans comprendre ce qu'il se passait autour, et ne comprenant strictement rien à ce qu'on lui disait - qui parlait d'ailleurs? Amory? Hersent? un garde? Aristote? Smurf? ... qui?! - il sentit une vague de froid le prendre. Elle contrastait clairement avec le chaud douloureux qui était ressenti auparavant, les brûlures, morsures, piqures, déchirures... Son visage, tremblant, ses mains insensibles, et son corps, paniqué, tout lui faisait croire qu'il n'était pas encore mort, pourtant. Malgré le froid qui l'apaisa pendant un court instant, il ne comprenait plus rien. Il ne pouvait pas être mort; mais, pouvait-il être encore vivant, vu qu'il avait moins mal? Les yeux regardaient partout et ne voyaient strictement rien. Même le Kelso national, il ne l'avait pas vu. La brume était omniprésente, tout était brouillard et rien n'était clair. Où étaient passés ses amis, ses soutiens, les autres félons qui, comme lui, connaissaient la réalité? ... et Elle, où était-Elle? Elle lui manquait tellement, fort... terriblement... et... l'Artois, où, quand, pourquoi? Se rappelant un instant Calais, il eut un frisson. La pêche; les loups; puis Arras; et, et... l'esprit de Bry n'y était plus. Il sentait qu'on le caressait, mais le noir l'emprisonnait.



[Une pause salutaire... ou pas: retour en geôle]



Bry était allongé sur le sol fétide. Une douleur sourde mais calmée l'élançait de ses mains, ses côtés, ses cuisses, ses pieds même. Un mal de crâne digne d'une gigantesque beuverie. Il avait apparemment vomi plusieurs fois dans la cellule: le manque d'alcool était terrible. Rien à boire, rien pour oublier, partir et mourir. Rien de tout cela était possible... il était là, allongé tête nue, la nuque baignant... euh. Il était surtout allongé, frisant l'inconscience et totalement désemparé et perdu. Il ne savait plus où il était, il ne savait pas d'où il venait, et ne sentait pas encore où il allait. Les yeux clignèrent timidement, et le corps s'agita d'un spasme sec. Il toussa salement, sentant que l'intérieur de son corps voulait quitter son enveloppe. Un petit bruit de mouvement de rats ne le fit pas même réagir. Son corps n'était plus maîtrisé. Néanmoins: il put ouvrir alors les yeux.

Quatre murs; froid; une grille; très froid; une odeur de fumier; très très froid, et incroyablement mal. Les sensations qui assaillaient le noble déchu étaient univoques. Il avait mal partout, la douleur physique l'avait rogné et atteint sa lucidité. Clairement, il avait comme une gueule de bois unique. Mais, au moins, il n'avait plus chaud, on ne le piquait plus, ni le mordait. Un sourire dépassé par les événements prit place sur son visage. Avait-il gagné, avaient-ils abandonné? Bry se retourna pour se mettre sur le dos en grimaçant de souffrance. Sa poitrine avait l'air d'être enfoncée dans son corps. Tout mouvement le faisait souffrir, et tout immobilisme le faisait souffrir. Les douleurs aux mains étaient sans doute les plus difficiles. Celles aux cuisses s'étaient un peu calmées, pourtant, il avait souvenir que sa chair avait été amputée, et... le vinaigre... une envie nouvelle de vomir le prit. Il porta ses mains à son visage, et essaya de les voir. Pendant une dizaine de secondes, il les fixa, mais n'arriva pas à comprendre. Elles étaient bandées, mais il sentait bien que ce que les lignes refermait n'était pas des plus mystérieux: il avait dû être détruit de ce côté. Au moins, il n'avait pas été amputé... c'était toujours cela.

Bry tenta un nouveau mouvement. Se mettre à quatre pattes et gagner le coin extérieur à la petite lucarne qui donnait sur la lune, et par laquelle le froid s'engouffrait avidement. Plusieurs fois, ses coudes le lâchèrent, et il tomba, tête contre sol, se faisant saigner le nez. Mais la douleur ne l'atteignait même pas. Chaque mouvement était comme une lutte décisive contre la mort, comme si, à chaque fois qu'il prenait une décision, il combattait et que sa vie était en jeu. Lever la main droite... la poser plus loin... la main gauche... traîner... atteindre le coin... tout cela était des plus difficiles et à chaque fois qu'il y arrivait, un sentiment de triomphe le prenait, comme si, comme si et bien il avait vaincu un ennemi de plus, et qu'il se rapprochait de la délivrance ultime. Il se trompait mais ne s'en rendait plus compte. Rien n'importait, pas après avoir frôlé la folie de si près. Lorsqu'il fut arrivé dans le coin de la cellule, proche des grilles, il se retourna et s'adossa contre le mur, regardant la lucarne qu'il avait distancée. Il sourit, fier et vainqueur. Mais la douleur au visage le reprit aussitôt et le sourire se mua en grimace. Que s'était-il passé? Comment était-il arrivé ici?

Plus rien n'était compréhensible, si ce n'était qu'Amory et Hersent l'avaient détruit... ou presque. N'avait-il rien pour se trancher les veines, ici? N'avait-il rien pour mettre un terme au supplice? Il chercha vainement dans les poches de sa tunique, mais n'y trouva rien. Un rire dépité s'éleva dans le silence, plainte de son impuissance, regret de ses erreurs. Il, il... il avait échoué.

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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Ana.lise
La neige recouvrait les monts et les vallées que la jeune femme traversait sans mot dire. Elle n’avait eu de cesse que de savoir si tout allait bien pour lui, si sa vie qui était suspendue à un fil lui donnait encore la force d’ouvrir les yeux, si les jours lui offrait quelque espoir, si son dernier courrier lui était parvenu car aucune réponse ne lui fut apportée, si, si, si... Et ce silence l’avait entraîné vers les abysses de son âme, lui faisant craindre le pire et comme si la froidure de la nature avait rempli son cœur, Ana savait que plus rien n’avait d’importance dorénavant. Son choix était arrêté, sa vie était terminée. Il avait embelli ses journées de son sourire et de ses mots, la nuit allait bientôt la conquérir. Il lui avait avoué tous ses maux dont il était responsable, il avait dit sans aucune honte ce qu’elle voulait entendre afin d’être sûr qu’elle ne s’était pas trompée, que la rumeur qui courait dans le royaume était bien fondée et elle avait reçu la réponse en plein cœur. Et contre tout attente, elle l’en avait aimé encore plus fort, encore plus sincèrement, encore plus ….

Le château de la duchesse était en vue, son cheval avait ralenti l’allure. Ce soir ce n’était ni Chaumont ni Sedan qu’elle avait choisi, ce soir elle mettait pied à terre à Dienville. La terre que sa cousine lui avait confiée en faisant d’elle sa vassale, la précipitant dans un monde qu’elle ne souhaitait pas. Rarement, Ana avait fait une halte en ces lieux, trop prise d’organiser la vie de son duc d’époux et la sienne, ailleurs, toujours ailleurs. Ne voulait-il pas quitter la Champagne à la fin de cette guerre ? La duchesse eut un sourire d’une infinie tristesse. La Champagne qu’elle détestait tant serait son tombeau, ainsi elle l’avait décidé contrecarrant une nouvelle fois les désirs de son mari. Son cheval laissé à l’abandon dans la cour du château, Ana se précipitait déjà pour pousser la lourde porte du domaine. Des pas résonnèrent rapidement dans l’escalier et le visage familier d’Eliette apparut. Ana la pris dans ses bras heureuse de constater qu’elle avait suivi ses instructions et qu’elle était venue jusqu’ici avec son fils comme elle le lui avait demandé. Prenant la main de son amie, elle l’incita à la suivre jusqu’à l’étage où le petit d’homme s’était endormi. Une larme coula sur sa joue qu’elle essuya rapidement puis elle demanda vélin et plume à la nourrice de son fils et pendant que cette dernière les lui apportait, Ana retirait sa cape qu’elle laissa choir au sol. Plus rien n’avait d’importance …. L’ordre et le désordre, ça vie n’était que chaos désormais.

Attendant sagement dans un coin de la pièce avec son propre fils, Eliette jetait un œil à sa jeune maitresse qui s’était installée à son bureau pour écrire une missive. « La dernière » lui avait-elle confiée « que tu remettras personnellement au garde des geôles du castel de Reims avec ceci…» et tout en lui disant cela, elle lui avait confié une bourse remplie d’écus. Eliette ne comprenait rien mais respectait la jeune femme sauf que les larmes qu’elle voyait couler sur les joues d’Ana lui faisaient peur. Et cette dernière qui ne s’en rendait pas compte tant elle était attentive à ce qu’elle écrivait. D’ailleurs, de temps à autre Ana relevait la tête afin de se relire jusqu’au dernier moment où enfin elle put poser sa plume et souffla sur le vélin qu’elle prit délicatement entre ses mains tremblantes. Ses yeux se perdirent un long moment sur les mots qu’elle venait de coucher sur le papier.


Citation:
Bry, ma tendre étoile,

Mon dernier courrier que je sais t’être parvenu sans problème est resté sans réponse de ta part et mon cœur tambourine dans ma poitrine, prêt à exploser à chaque minute qui passe tant le mal de ne pas avoir ne serait-ce qu’un mot de ta part me ronge jusqu’à aux tréfonds de mes entrailles. Je sais que tu n’es pas homme à rester silencieux sauf si… sauf si déjà tes supplices ont commencé. Oh Bry, rien que de penser à ce qu’ils vont te faire, mon âme pleure tout son soûl. J’aurais aimé être à tes côtés afin de, si ce n’est pouvoir te libérer de ces chaînes qui te maintiennent à la merci de ces bourreaux qui me font mourir à chaque seconde que le temps s’égraine, au moins soulager ta douleur du mieux qu’il m’aurait été donné de le faire…

Et mon esprit qui s’était mis à espérer et à rêver à la lecture de ton dernier courrier chute un peu plus chaque jour, s’enfonçant dans une détresse qui lentement me lamine le cœur. Je relis sans cesse tes derniers écrits, suivant du bout des doigts les courbes de cette écriture qui m’est tant familière et m’apaise malgré la douleur des mots que tu as toi-même tracés. Et un long frisson parcourt mon échine me faisant réaliser de la seule issue qui t’es destinée.

Oh mon tendre Bry, je pensais qu’il n’y avait rien de plus beau que l’amour, je pensais que les sentiments étaient fais pour être partagés apportant avec eux ce vent de passion qui unit les êtres à jamais. Et j’avais perdu tout espoir d’aimer à nouveau lorsque notre rencontre s’est produite…. Mais lorsque nos regards ce sont croisés, j’ai su… su que tout n’était pas qu’imagination… Et j’aurais tant aimé te montrer cette douce folie qui est mienne lorsque l’amour illumine mon âme et se conjugue à deux.

Pourquoi notre rencontre est-elle arrivée si tard ? Pourquoi la vie s’acharne-t-elle à tout détruire lorsque le beau semble vouloir étendre son pouvoir ? Mon existence n’avait plus de sens depuis que mon époux avait cherché à nous faire tuer, mon fils et moi et ces derniers mois ne furent que tristesse et meurtrissure jusqu’à ce que je te rencontre. Tu as été le soleil qui a éclairé mon chemin durant ces nombreuses semaines, tu as été celui qui m’a fait croire à la vie par ta gentillesse, par ta bonté, par la joie avec laquelle tu m’écrivais. Oh mon bel aimé, mon étoile filante qui a su conquérir mon cœur tout doucement, sans faire de bruit, je n’aurais eu de cesse que ton bonheur si on nous avait laissé le temps de nous aimer. Et pour toi je me serais parjurée devant les hommes et devant Dieu, pour toi j’aurais hurlé cet amour qui est nôtre si cela avait pu te sauver … mais il faut ouvrir les yeux…Même mes titres ne pourront te rendre cette liberté qui t’est chère…

La nuit vient de répandre son long manteau sombre parsemé d’étoiles qui se mêlent aux flocons immaculés de la neige sur la campagne Champenoise. Tout est si silencieux dehors que j’ose à peine respirer de peur de troubler cette quiétude qui m’entoure. Ce soir les astres brillent plus que d’ordinaire et mes yeux perdus dans ce ciel obscur, je me suis laissée aller un instant à imaginer au travers de leur luminosité, cette douceur qui prend vie dans ton regard, à redessiner les traits de ton visage, l’ourlet de tes lèvres, la dureté de ta mâchoire qui démontre cette détermination sans faille qui te caractérise. Et silencieusement, mes paupières se sont baissées afin de rêver… rêver aux baisers sur tes lèvres afin de t’avouer ce sentiment qui n’appartient qu’à ceux qui s’aiment avec sincérité. Je ne connaitrais jamais la tendresse de tes bras ni même la chaleur de tes mains sur mon corps, je ne pourrais jamais savourer tes lèvres qui gourmandes, dans un sourire, seraient venues se perdre sur le satiné de ma peau laissant ainsi pour toujours cette marque qui t’est propre et aurait souligné avec conviction que je t’appartenais. Au lieu de ça, c’est la grande faucheuse qui, ce soir, sourit dans son coin. Elle vient m’offrir ce souffle que j’attends et espère depuis trop longtemps.

Si dans cette vie je ne peux demeurer auprès de toi, si je ne peux connaitre le bonheur de la liberté à tes côtés alors je préfère la mort à jamais. Tu sais Bry, je n’ai même plus peur. Je sais que j’emporte avec moi ce doux sentiment que tu ressens pour moi, celui que tu as bien voulu me confier et que j’avais tant rêvé. Mon amour, je t’offrirai mes derniers instants. Alors que la faucheuse prendra mon corps dans un dernier baiser de froidure, mes dernières pensées seront pour toi mon tendre aimé. Et que le très haut me pardonne cette folie qui est mienne et ce que je m’apprête à faire. Je ne peux vivre sans toi, je ne peux admettre que les hommes t’aient condamné d'avance à cette mort certaine et je préfère t’accompagner sur le chemin des profondeurs que de rester sur cette terre vide de sens pour moi.

Ma raison m’abandonne mais ma volonté est bien là. Tout est prêt et dans quelques instants, je glisserai dans ce sommeil éternel et t’attendrai de l’autre côté de la vie. Puisque notre amour n’a pas pu voir le jour ici bas, nous pourrons écrire une nouvelle page dans l’autre monde et plus jamais nous ne nous quitterons. Les amants ne meurent jamais mon tendre aimé, ils deviennent éternels dans le cœur des hommes.

Emporte ainsi avec toi tout mon amour, garde le précieusement jusqu’à ton dernier souffle et sache que plus rien ne nous séparera Bry. Bientôt la liberté que nous chérissons toi et moi nous sera offert, bientôt la délivrance nous sera accordée.

Mon bel amour… je dois te laisser… mon fils et moi partons pour un long voyage qui nous emportera vers des cieux plus cléments. Je sens déjà mes doigts s’engourdirent doucement… Le poison fait son effet petit à petit et il me reste à donner des instructions afin que cette lettre, ma dernière raison de vivre, te soit portée.

Je t’envoie cet unique baiser que j’aurais aimé te donner, je t’offre mon dernier sourire ainsi que mon dernier soupir… Et sache que désormais, plus rien n’a d’importance… bientôt nous nous retrouverons… Bientôt nous serons libres de nous aimer…

Nous t’attendons Bry… à jamais…
A.



La lettre fut scellée, quelques gouttes d'essence de roses déposée sur les coins du vélin puis enfin tendue à Eliette. La duchesse prit la nourrice dans ses bras afin de lui chuchoter ces quelques mots qui la réconforteraient même si rien ne saurait le faire finalement et murmura ses dernières recommandations. Le ton était celui de la confidence, un doux adieu pour celle qui avait sauvé son fils quelques mois plus tôt. Ana lui glissa entre les mains un dernier pli écrit plus tôt dans la journée qu’elle lui demandait de déposer en mains propres en Normandie, chez son amie Adeline puis enfin elle pourrait quitter le royaume de France qui n’était plus qu’une plaie béante et où la vie s’éteignait petit à petit. Ana retint un sanglot dans le fond de sa gorge. L’avenir de la jeune femme et de son fils était assuré là où elle l’envoyait confirmait la jeune noble mais il lui fallait partir maintenant, se rendre à en premier lieu à Reims, c’était là sa priorité. D’ailleurs, une voiture avec des chevaux frais l’attendait à l’extérieur du domaine pour l’emporter… l’emporter à jamais vers une vie meilleure pour elle. Quant à ceux qui restaient, Sa famille, elle n'avait pas besoin d'être prévenue... aucun adieu pour ceux qui de toute manière la condamnerait pour le geste qu'elle s'apprêtait à faire. Ils sauraient bien assez tôt... ils sauraient qu'elle avait aimé à en mourir !

Et quand Ana fut enfin seule avec son enfant, elle prit son petit tant aimé dans ses bras, le câlinant tendrement, caressant son visage d’ange avant de lui faire boire la potion qu’elle avait préparé pour lui. Bientôt le fils et la mère s’endormiraient à jamais, bientôt ils ne souffriraient plus de cette vie qui n’avait jamais su leur offrir la place qui était la leur. Un pas vers le lit et ses jambes vacillèrent légèrement. Ana se rattrapa rapidement au montant du lit, chercha l’air qui commençait à lui manquer. Le poison faisait son œuvre parcourant son corps au travers de son sang. Les battements de son cœur lentement s'enchainaient au ralentit. Sigebert semblait déjà si paisible, Ana le serra plus fortement contre sa poitrine et lui déposa un dernier baiser sur le front avant de s’installer sur la couche de sa chambre, son fils dans ses bras. Dans quelques instants, la vie aurait définitivement quittée ces corps mais un sourire naquit sur les lèvres de la duchesse et doucement murmurèrent le nom de celui qui emportait son cœur à jamais… Bry. Dernier souffle de vie qui disparut dans le froid de la nuit… Le silence est d’or et la porte du château définitivement scella à jamais la tranquillité des lieux.


Un grand merci à jd Brylastar pour m'avoir permis de jouer cette dernière pièce avant de tirer ma révérence.
Brylastar
Pendant quelques secondes, Bry n'avait pas même eu conscience qu'un des gardes s'était approché de la grille. Perdu dans ses pensées, ballotté entre ses remords, ses regrets, ses tourments, ses espoirs, ses envies, il ne voyait plus rien. Le monde était noir, obscur, abscons. Tout rayon de soleil en était exclu. Tout sauf... sauf Elle, qui devait être chez elle, avec Sigebert, sans doute; ce fils qu'il n'avait jamais vu et dont il aurait tant aimé être le père. Toutes ces pensées lui permettaient encore d'espérer. Celles-là, ainsi que des fols espoirs de tournée brutale de la guerre, Reims qui tomberait, et la Champagne qui serait délivrée du joug... et la Normandie, qui serait aussi délivrée... et, la Couronne... tâchée de sang, qui tomberait. Ce monde irréel était encore le seul moyen pour Bry d'y croire, encore. Malgré le corps mutilé et l'esprit abattu. L'espoir resterait encore, tant que vie il y aurait. Et là, le garde à côté, allait abattre cela. Sans le savoir, ce qui était sans doute encore plus humiliant. Ce dernier tapa du pied contre la grille, ce qui eut le mérite de réveiller soudainement Bry. Il lui jeta une chose au visage, que Bry n'eut pas le temps de voir. Soudoyer les gardiens, ça aide.

Bry remua alors lentement la tête. Sans bouger plus, il laissa ses mains parcourir sur son corps d'abord, puis à côté de lui, afin de trouver la chose. Après quelques secondes, sa main droite toucha l'objet. Heureusement que ses doigts n'étaient pas mis sous des pansements, sinon il n'aurait sans doute pas pu le sentir ni lire la lettre. Il y avait encore de la lumière dans la cellule, et Bry pourrait donc voir ce qui lui était écrit. Etaient-ce des nouvelles d'Artois, d'Anjou ou du Berry? Ou peut-être encore des nouvelles de sa précieuse et insaisissable Ana?! Le coeur en feu, le corps en flamme, il leva le vélin pour le mettre devant ses yeux. Immédiatement, il reconnut le précieux scel: Ana, sa tendre Ana, sa douce carotte... son coeur fut soulagé d'un poids immense, et le félon expira lentement, serrant contre sa poitrine le vélin, plein de regrets de n'avoir pas su répondre à son dernier courrier... s'il avait pu, il l'aurait fait mille fois. Mais, il n'avait pu... la faute, aux vrais traîtres, ceux qui l'avaient emprisonné. Ceux qui le détruisaient. Bry ne fit même pas attention au fait que le scel avait déjà été brisé: sans nul doute, le gardien avait lu le courrier... mais il s'en moquait, il avait besoin de savoir où était son aimée, rien d'autre n'importait.

Frénétiquement, Bry commença alors la lecture du pli, impatient et fougueux, oubliant tout le reste. Tout sourire d'abord, oubliant les turpitudes de sa situation, les premières lignes lui causèrent plus de tourments que toutes les lames réunies. Elle lui manquait tellement... et savoir que, par sa situation, elle souffrait, voilà qui était une chose intolérable pour Bry. Sa rage et sa haine contre l'envahisseur le reprit de plus belle, et il lui fallut un trésor de courage pour ne pas froisser le pli. Il tenait trop à lire ce que sa belle lui contait. Les tremblements de ses mains n'aidaient pas à la lecture, aussi la lecture du courrier prit plus de temps qu'à l'habitude. Mais, l'esprit de Bry avait retrouvé sa lucidité, au moins pour le moment. Au fil des lignes, son esprit se serra un peu plus. L'émotion d'abord, trahissant l'amour infini qu'il portait pour cette femme inaccessible; la haine contre le Très Haut, qui dans sa stupidité absolue, n'avait pu rendre cet amour plus quotidien. Mais... la peur, l'angoisse totale, à la fin, aux dernières lignes. Bry dut relire plusieurs fois le vélin afin de comprendre ce qui était dit. Non, elle ne pouvait pas... non, elle ne pouvait pas, maintenant, pas elle, pas maintenant... les tremblements redoublèrent d'intensité, Bry secoua le papier puis l'ôta de sa vue avant de finalement y revenir, de plus en plus dépassé par le drame affreux que ces lignes recouvraient.


An....... Ana.............

Des larmes de rage et d'impuissance apparurent dans ses yeux. La douleur physique, il n'y pensait même plus, habitué qu'il y était devenu par la force des choses. Mais là, si elle mourrait, quel, quel sens donner à tout cela? Il n'avait aucun mot qui pouvait traduire ne serait-ce que le début des sentiments qu'il ressentait. Sa bouche s'ouvrait et se fermait, cherchant les mots, tâtonnant et ânonnant, perdue, bouleversée. Rien ne venait. Sans doute pour la première fois de sa vie, il voyait ce qu'il perdait et il ne pouvait plus rien y faire. Le calcul fut rapide: combien de temps avait pris le courrier pour venir... et... combien de temps le poison avait... pu... prendre. Les larmes coulèrent sur son visage sillonné. La vérité le heurta plus violemment encore que les coups qu'il avait pris. Sa belle, sa douce, celle qui lui avait donné force, courage, confiance, celle qui lui avait permis, quand il était au plus bas de sa foy, de reprendre le dessus, celle-là à qui il aurait tout donné, tout confié, celle-là...

Morte.

Sa Ana était, morte. Le mot fut prononcé de façon détachée et épurée par Bry. Son coeur sembla s'arrêter pendant un court instant, tellement l'émotion qui le prenait était irréfragable. Le parchemin tomba de ses mains, Bry n'y faisait plus attention. A quoi bon? Les yeux, perdus dans l'abîme du désespoir, étaient sans repères. Loin, très loin, il crut la voir. Elle, menue et pourtant si forte; forte et pourtant si faible; faible, et pourtant si céleste. Ses cheveux de jais; ses yeux océan. Cette ineffable gaieté et confiance qui l'animait. Ana, qui avait tant souffert, qui avait subi tant de maux, tant de souffrances, qui aurait dû mourir par la main de son félon de mari jusqu'à ce que le Très Haut ne la sauve. Elle, pour qui il aurait tout donné avec la confiance et le bonheur que seul l'amour peut provoquer. Il la touchait presque, sa peau nacrée, sa blancheur indécente et innocente; mais le feu qui couvait en elle, la passion qui pouvait être sienne, sa force, son courage. Indolente. Bry leva la main, sentant qu'elle était à deux doigts, à portée de main... les effluves revinrent, son odeur, son tempérament. Tout était là. Bry s'étira un peu, il la sentait presque, là, mais elle se dérobait. Son coeur accéléra. Il n'arrivait pas à la capturer. Pourtant, elle était si proche - et si loin.

........ Ana, je, je t'en, conjure....... ne, non.....

Pourquoi n'y arrivait-il pas? ... elle, elle ne voulait pas? ... ne pouvait, pas? Les yeux de Bry se fermèrent. Il se souvint. Elle l'attendrait, à jamais. Il savait oui, il le savait. Elle était, elle n'était... il déglutit à nouveau, avec peine, et sentit la fraîcheur sur son visage. Il pleurait abondamment. Ou peut-être était-ce du sang? Sa main arrêta d'essayer d'aller de l'avant. Il la fit revenir vers son visage, et il effleura sa joue, comme il voulait le faire avec elle. Les yeux étaient fermés, il ne voulait pas même regarder la couleur du pansement. S'en moquait tout à fait, pour être franc. Son coeur ralentit clairement. Plus rien, absolument plus rien n'avait d'importance, il était dévasté. Elle était morte; il le serait bientôt. Sa tête dodelinait ou titubait, il ne savait plus. Les tremblements du corps s'étaient radoucis, tout était devenu plus supportable. Le coeur, lui, allait imploser. La douleur ressentie lui donnait envie de hurler, de frapper, de tuer, de cogner, de tuer, de tuer et de tuer. Mais il ne pouvait plus faire cela, même respirer était devenu pénible. Il chercha des mains le parchemin, pour vérifier, mais il ne le retrouva pas. Elle avait disparu, c'était fini.

Ne pouvant plus crier, ne pouvait plus maudire, ne pouvant plus cacher, et ne pouvait plus rien faire ni dire. Bry rêvait de mort et de délivrance. Où, où étaient-ils, ses bourreaux? Qu'attendaient-ils? ... il lui fallait être délivré de tout cela, le plus vite possible. Ana, elle était,... morte. Alors, sans elle, sans sa lumière, sans sa vie... les pensées de Bry s'arrêtèrent là: le félon s'évanouit de nouveau.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
« J'ai craché ma colère pour emporter
les vaisseaux des guerriers par- delà les vallées.
J'ai étouffé ma peine et j'ai hurlé
dans les voiles déchirées.
L'âme des guerriers s'est envolée
dans mes soupir glacés. »

Thorgal – La mémoire des vivants



Il avait pris sur lui de lui laisser un peu de repos. Il l'avait bien trop amocher et continuer son acharnement le conduirait à la mort. Amory savait pourtant que cette pause ne serait pas bon pour lui et pour la pitié. Pendant cette pause le Duc avait eu le temps de réfléchir et de juger ses actes. Il n'était pas fière de ce qu'il faisait, mais il continuerait quand même, c'était son travail même si il finirait en enfer pour cela.
Ne dit on pas d'ailleurs : « L'enfer est pavé de bonnes intentions »
Jouarre se pensait dans son bon droit, même si une petite voix intérieur lui disait "c'était ton ami, au lieu de le torturer pourquoi n'as tu pas essayé de comprendre pourquoi il a commis de tels actes? Pourquoi ne te comporte tu pas en ami que tu sais être et que tu ne tente pas de comprendre une seconde ses motivations et de l'aider plutot que de vouloir le détruire?

Il chassa ces idées, il avait un travail à faire il le ferait. Il alla secouer la pauvre Hersent.

"C'est bon on va pas non plus le cocoler, on doit reprendre j'ai un rapport à remettre en haut lieu. On y retourne."

Il partit appuyé sur sa canne, bien décider à lui faire cracher le morceaux. Il le trouva dans sa cellule évanouit , une lettre pas très loin de lui. Il hurla après le gardien et le pris par la veste pour le secouer comme un fou.


"Qui lui a laisser parvenir cette lettre que je vois au sol? Qui espèce de triple andouille? Tout courrier des prisonniers doit être lu et mis dans leur dossier."

Il fit mettre le garde aux arrêts sont cas serait jugé plus tard. Il fit ouvrir la cellule ramassa la lettre qu'il parcouru en crimassant puis la glissa dans sa poche pour la joindre à son rapport. Il pris un seau d'eau qu'il jeta sur le félon.

"Debout vermine on va reprendre."

Deux gardes se saisir d'un Bry complètement détruit. Amory eut presque pitié mais resta de marbre. Il ne fallait pa craquer maintenant il devait finir sa besogne.

Une fois dans la salle de la question, Bry est placée sur un support avec un centre surélevé. Amory donne l’ordre à Hersent, de lui faire absorber l'eau vinaigrée en grande quantité. Le but étant de le faire suffoquer et qu’il est l’impression de ne plus respirer.

brylastar commence à boire la tasse. L’eau vinaigrée à aussi le mérite en grande quantité de bruler les lèves de celui qui l’avale.


Il n’aime pas l’homme qu’il est en train de devenir, il n’est pas fière de lui mais pourtant il ne fait que ce qu’on lui a demander. Surement qu’il vomirait ce soir en repensant à tout cela mais la il ne pense qu’a une chose, il n’a pas pu arrêter le félon avant qu'il ne donne des informations cruciales. Il n'a pas pu sauver le castel de Reims ni tous les morts tombés en armée.
Il ne voit plus le plaisir ni cette force briller dans ses yeux. Bry était cassé, détruit. Il n'y a plus dans son regard cette arrogance de fou. Il fallait donc en profiter et le faire parler mainteant.


"Parle je te le demande une dernière fois, parle et tout s'arrêtera. Je te le redemande une dernière fois qui a commandité cela? Qui est impliqué en Chamapagne? Qui?"
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Hersent
Elle lui fait boire tasse par tasse l'eau vinaigrée, en priant silencieusement, en récitant le credo dans sa tête. Elle en pleurerait presque de compassion et de douleur pour lui, l'eau vinaigrée , une horreur, un supplice indicible qui brûle les entrailles mais surtout la gorge, les muqueuses, la trachée, puis les poumons ont l'impression d'imploser.

Elle sait qu'elle doit aller jusqu'au bout même si elle n'aime pas cela, même si elle a peur de devenir un monstre. Elle se souvient de cette nuit où sa lance fut décimée, où elle s'en sortit par miracle mais où ses loups furent affreusement blessés.
Elle lui pinça le nez pour qu'il avale plus vite le reste de la bouteille et lui dit froidement
:

Bry!!! Parle! Dis-nous les noms de ceux qui t'ont aidé! Parle ou je te noie dans le vinaigre après t'avoir roulé dans le gros sel!
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Brylastar
Un instant, une éternité, puis un choc brutal le ramena ici. Quelque chose comme une immense gifle le frappa et lui fit reprendre conscience. Hébété et déstabilisé, Bry ne prit qu'à peine conscience qu'on l'avait inondé d'eau froide avant de le prendre par les épaules pour le mettre sur ses jambes. Mais il ne pesta même pas, il ne dit rien, ne refusant ni ne se défendant. La seule chose qu'il fit fut de chercher des mains d'abord puis des yeux le précieux courrier. Il n'eut pas le temps de s'en saisir, ne sachant plus où il était passé. Peut-être, tout cela n'était-il qu'un rêve? Les envies de rendre ses tripes, de mourir, la vision de la femme qu'il aimait... tout cela était pourtant réel. Bry savait très bien qu'elle avait pu mettre ces projets à exécution. Il ne pouvait plus penser à autre chose, tout son esprit implorait que la souffrance se termine, il conjurait le mauvais sort, espérant pouvoir trouver repos et calme, enfin. Le félon ne voyait pas même où on l'emmenait, il avançait ou plutôt se faisait porter, toute lueur de résistance avait cessé dans ses yeux. En marchant, il bredouillait des mots incompréhensibles. Il était question de mort, de repos, de haine, d'abandon; il avait du mal à comprendre que ce fût réellement fini. Et qu'Ana fût morte.

Sans s'en rendre compte, il fut hissé sur une sorte de hauteur. Une table, une chaise, un lit? Il ne comprenait rien, tout allait trop vite, trop fort, et trop loin. Les ombres fugaces se jouaient de lui, elles étaient insaisissables et faisaient tout pour tourner autour de lui, encore et encore, jouant avec sa santé mentale. Il aurait voulu crier, hurler que tout cela devait cesser et immédiatement, comme il n'y tenait plus. Mais là encore, c'était chose au-dessus de ses forces. Son ventre se souleva alors, et on fit introduire quelque chose dans sa bouche. Quoi, la délivrance? ... ce qui suivit fut des plus intenses. En un instant déferla tout ce qui brûlait et étouffait la bouche de Bry. Il se débattit enfin, l'instinct de survie revenant rapidement. Mais il était solidement tenu et ne pouvait pas faire grand chose. Les yeux, mi-ouverts, voyaient une énorme masse au-dessus de lui. Il buvait quelque chose, et ne pouvait plus respirer... plus du tout... Il voulait sortir de là, partir, tout quitter, tout lâcher, mais n'en était pas capable. Les yeux allèrent rapidement sur le côté. Amory était là, et il le regarda un instant, retrouvant sa lucidité, et il implora que ce dernier arrête. Ce qu'il fit. Hersent était aux côtés d'Amory.


Amo.... ry..... Hers......

Il toussa plusieurs fois, cherchant à respirer et recracher ce qui lui brûlait maintenant les lèvres, la gorge et l'intérieur du corps. Il le regarda, et de nouvelles larmes glissèrent sur les joues. Il le regarda, muet pendant quelques secondes, et comprit que le dénouement était proche. Il allait devoir finir ce qu'il avait commencé. Il dodelina de la tête un instant, puis reprit.

Je, je vous dirai..... tout...... mais, arrê, arrêtez, s'il vous plaît.

Amory ne devait pas forcément s'attendre à cela, mais il était un habitué de la chose, il savait sans doute que les forces de Bry auraient une limite, comme tout homme, sans aucun doute. Un signe fut sans doute fait, de telle sorte que Bry fut rétabli sur une sorte de chaise, grelottant, et essayant de recracher tout ce qu'on lui avait fait ingurgiter. Pendant une bonne minute, rien ne fut dit, le silence avait repris le dessus. Seule la respiration bruyante du traître saccadait la scène. Il devait se calmer, se calmer, se calmer. Retrouver sa sérénité, et le calme, avant tout. Ana.... la belle, la sublime, Ana.... comment, comment ferait-il, sans elle? La question avait une réponse évidente. Il allait dire, tout dire, il s'en moquait bien, du reste, maintenant; homme brisé qu'il était. Il ne savait pas du tout par quoi commencer, s'il devait mentir, dire la vérité. Alors, dans un élan passionnel, il releva la tête. Et mit ses yeux dans ceux de son bourreau du jour. Après quelques secondes, il regarda Hersent, sans un regard même pour les gardes. Puis, baissa la tête. Il savait qu'ils méritaient la vérité... et puis, ça n'était pas, contre eux... du moins, il ne le pensait pas.

Je...... je ne sais pas, par où, commencer.... je suis bien, félon. Traître; tout ce que vous voulez. Je suis arrivé, je crois, il y a plusieurs années, sous la couverture que j'avais trahi l'Artois..... voilà.

Il fit une pause, ses mains tremblaient plus que jamais, sa gorge le brûlait à chaque mot, mais il devait tout dire maintenant, afin que la farce s'achève.

Je..... je ne sais pas, de quoi parler. Des informations, j'en ai données, pendant cette guerre.... voilà, les assauts sur Compiègne, nous, nous avions fait croire à Nebisa que la ville allait tomber..... pour que, Polibe, encore, et toujours..... essaye de la prendre, jusqu'à ce que les...... armées, soient dissoutes. Nous savions pour les Bourguignons, qui devaient, venir.... soutenir, Reims. Nous les avons attendus, afin qu'ils soient repoussés.... je devais, alors, simuler ma mort, pour ne plus défendre.... j'avais déjà caché mes armes...... nous avons, aussi, fomenté des révoltes..... Langres, Argonne, Conflans. Avec, Oesophage, ecks, et leur leader...... mais, avant, je.....

Il fit une petite pause, toussant à nouveau, et reprit.

Nous avions aussi pris, Reims..... la seconde fois...... cela remonte, à longtemps.... à l'époque, j'avais aussi volé des choses à Sainte..... quand, je fus, administrateur. Et, je ne sais plus quoi dire, nous avons donné des informations confidentielles, afin, de, briser l'étreinte, du Domaine Royal, et de Nebisa, sur la Champagne..... nous voulions, que la Champagne quitte, le Domaine Royal, pour fonder soit un Royaume avec l'Artois, et la Picardie, soit simplement nouer une alliance durable..... le but était, de faire monter la tension entre Normandie, et Champagne..... pour briser le Domaine...... nous avons, donné les positions des renforts pour les détruire, et....... euh......

La voix se brisa. Il n'osa pas relever la tête. Mais, d'une voix moins assurée, il demanda.

Je....., il, il y a un courrier, dans.... dans ma cellule....... je vous en prie, je dirai tout, mais..... puis-je, l'avoir? ..... il n'est pas, im.... por....

Absolument brisé, Bry l'était. Sa voix se brisa de nouveau, et des larmes tombèrent sur le sol. Ca n'était pas tant de dévoiler l'étendue de la trahison. Mais plutôt de se rappeler la mort d'Ana... celle qu'il aimait et qu'il voulait rejoindre.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
Il avait finit par craquer. Il fallait le saisir maintenant pour qu'il lache des noms. Amory s'approcha de lui. La lettre il l'avait dans sa poche. Il la sortit et la lui colla sous le nez.

"Tu parles de cette lettre? Tu la veux alors je veux savoir tout depuis le début et je veux les noms de tous ceux impliqués en commençant par les champenois."

Il s'amusait a faire passer la lettre devant lui. Pour bien la lui montrer. Il poussa même le vice à lire tout haut les trois premières phrases.

"Si tu la veux c'est donnant donnant, je la fais retranscrire par un greffier pendant que tu avoue et tu as ma parole que je te la rend après. Hersent allé me chercher deux greffier, un pour la lettre l'autre qu'il prenne par écrit les aveux de Bry. Dépêchez vous."

Il regarda de nouveau le félon et plongea son regard dans le sien.

"Tu sais que je tiendrais parole tu me raconte tout et me donne tous les noms et je te rend ta lettre. Est ce que Ghost ou Tracy ta marraine sont impliqués? Est ce que la Duchesse Gwen a avoir quelque chose aussi dans cette histoire? Je veux tous les noms et je te rendrais ta lettre."

Les deux greffiers arrivèrent il tendit la missive tant désiré de Bry à l'un deux.

"Copiez moi l'intégralité de cette lettre j'en ai besoin dans le dossier. Quand à vous autre greffier prenez les confessions de cet homme et faite lui signer. Vous lui ferez aussi notifier que la lettre recopié est bien la bonne. Merci au travail. Bry c'est à toi."
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