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[RP] La félonie, c'est bien! - RP de fin (partie II)

Hersent
Elle avait filé comme le vent dans le bureau des greffiers, bousculant les gardes au passage, se cognant aux murs et manquant de s'étaler plusieurs fois...punaise, il n'y avait donc pas un planton potable dans ces geôles pour nettoyer correctement!
Elle embarqua deux greffiers, et les houspilla pour qu'ils se magnent le train. Après une folle cavalcade, ils arrivèrent enfin dans la salle des tortures où Bry, exangue, épuisé, brisé était en train de cracher ses aveux.
Pendant que le duc de Jouarre dispensait ses ordres aux greffiers, elle fit sa curieuse et se plaça derrière le copiste pour lire la missive qui semblait être un précieux trésor aux yeux de Bry.

Elle n'aurait jamais du faire ça...les mots de la femme amoureuse qui tenait la plume la remplirent d'émotion et c'est les larmes aux yeux qu'elle en termina la lecture. Par Aristote...tant de larmes, tant de malheur pour ces deux âmes perdues qui s'aiment sans espoir de bonheur. Elle comprit alors le brusque passage aux aveux de Bry: il voulait en finir pour la rejoindre dans les méandres d'une autre vie, celel que l'on dit être meilleure que la présente.

Elle s'éloigna un peu de la scène qui se jouait devant elle, l'ombre allait dérober aux regards des hommes les larmes qui roulaient sur ses joues.

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Brylastar
Amory jouait avec lui. Le Duc faisait virevolter le précieux courrier dans les airs... juste devant lui. Mais Bry, incapable qu'il était de lever encore la main, ne tenta même pas d'accrocher le billet pour le remettre contre lui. Son Ana, qui était morte, pour l'avoir aimé... et lui, qui jouait de cela... la haine n'était même plus au goût du jour. La fatigue, le sentiment diffus qu'il avait provoqué tout cela, la lassitude devant la force des choses, tout concourrait au fait qu'il n'avait plus aucune force de résistance. On aurait pu lui mettre claque sur claque qu'il ne se serait pas même débattu. Tout juste un soupir s'échappa de sa bouche, mais guère plus.

Les premières questions arrivèrent. Bry était fermement tenu par Amory, alors qu'Hersent avait quitté rapidement la salle. Les yeux de chacun se croisèrent à nouveau. Jouarre savait très bien qu'il dirait tout, mais il ne voulait pas lui faire le plaisir ou le soulagement d'avoir cette missive. Dominé, soumis par la force du Duc, il cligna des yeux, toussant toujours régulièrement. Ainsi donc, il manquerait au serment qu'il avait promis... ainsi donc, le serment qu'il s'était fait allait tomber. Il ne s'en voulait pas, il ne pouvait pas s'en vouloir. Chaque homme devait avoir sa limite... et les autres qui complotaient savaient ce qu'ils risquaient... ils étaient, tellement nombreux...

Amory..... non, pas ma suzeraine.... elle fut la première, que j'ai dupée.... lui donnant des fausses informations, pour qu'elle me soutienne, et confirme mon engagement ici.... elle devait être ma caution, une Duchesse guerrière et redoutable, contre les Bourrins....

Il, il y a eu des gens, ici et ailleurs..... je, Amory, le courrier, je t'en prie.....


Mais ce dernier ne voulait pas; à ce moment, Hersent revint avec les greffiers. Il la regarda un instant, dépité par tout cela, puis un long soupir acheva de le faire parler. Tout, il dirait tout, tant pis, il n'en pouvait plus, c'était trop pour lui. Alors, il commença une liste. Sans réfléchir; juste, dire des noms. Il dirait après pourquoi.

Tant de personnes..... tellement de personnes..... je...... oui, Tracy..... Ghost, également qui m'ont, soutenu, pour les informations confidentielles....... et Atlas qui devait partir avec les caisses, Jkeok, ainsi que, Jacklepetit pour les Bourguignons..... tous ceux-là, mais juste, en Champagne.... après, il y en a d'autres, pour Reims, là c'était Kika, qui m'avait, aidé..... et les Bourrins, Smurf, Luzifer, Groland, bien sûr, Yosil, Mateu..... Niria, elle également..... à l'étranger, le Duc Finam, qui m'a aidé à recruter Oesophage, et ses amis..... tant de personnes.... tant de souffrances......

Il releva la tête, chancelant.

Veux, veux-tu savoir, dans quelle mesure, chacun, a fait quoi? .... je, je te promets, tu sauras tout..... mais, je t'en prie..... laisse-moi, laisse-moi, sentir, ce vélin....
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
Ainsi va la vie.
P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
Il n'était pas plus surpris que cela des noms qui venaient de tomber. Cela confirmait ses doutes de ces derniers mois. Il repris la lettre qui avait été copiée puis la lui colla sous le nez.

"Je veux que tu me dise tout et surtout les responsabilités de chacun des champenois impliqués. Je te rend ta lettre comme je te l'avais promis. mais je te la reprendrais si tu n'explique pas la totalités des faits. Tu n'as pas à payé seul pour cela. Tu assouffert le martyre alors que d'autres devraient aussi être a ta place. il me dégoute bien plus que toi. Je t'écoute parle maintenant soulage ta conscience, il est temps."

Il lui donna même un verre d'eau, il éprouvait de la pitié pour lui . Lui qui payait pour tous ces traites , tous ces chiens qui avaient vendu leyr duché.
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Hersent
Elle laissait ses larmes couler sans faire un geste pour les essuyer...les noms egrennés par Bry lui transperçaient le coeur comme autant de flèches empoisonnées. Tous ces nobles champenois, Atlas, le rieur et charmant Atlas...elle avait été dupée par ses facéties, son humour et sa bonne humeur.

Elle reprit contenance quand le duc accorda un verre d'eau au supplicié en disant qu'il ne méritait pas de souffrir seul. Elle revint près des deux hommes, ayant essuyé enfin ses larmes: elle se pencha vers Bry, lui caressa doucement le visage pour en ôter la sueur et les larmes. Elle sentit une douce effluve de rose...la missive...la femme aimée...l'odeur d'un bonheur qui ne sera jamais vécu dans ce présent.

Elle sortit ses remèdes, nettoya les plaies, avec des gestes lents et doux, même le pire des félons reste malgré tout un être humain. Elle avait envie de le soulager mais comment? Il avait presque perdu la conscience du monde...elle avait de l'eau de rose dans sa malette, elle eut l'idée de lui en mettre quelques gouttes sur les tempes, sur le cou pour qu'il s'envole vers celle qu'il aimait à en mourir.

Elle lui soulève doucement la tête, et demande à un des greffiers de lui apporter un verre de prune. Elle glisse avec délicatesse les bords du verre entre les lèvres pour qu'il absorbe un peu de cet alcool réconfortant. Elle lui dit avec douceur
:

Bry...tu as été courageux, tu as presque terminé ton chemin de croix. Encore quelques précisions et tu pourras lâcher prise.

Elle lui fait boire le verre de prune puis lui repose la tête et termine de soigner son corps méconnaissable, son corps qui n'est que plaies et souffrances.
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Brylastar
Alors qu'il s'attendait à ce que les coups pleuvent de nouveau, il n'en fut rien. Rien du tout. Le ton d'Amory avait repris sa place, dure mais juste. Il reçut dans ses mains le parchemin qu'il regarda à nouveau. Ce dernier avait du sang dessus, et il était humide. Mais cela ne changerait rien; et puis, c'était peut-être à l'image de cette fin... tragique. Bry releva les yeux vers le Duc, reconnaissant, oubliant presque la situation: de toute façon le reste n'avait que peu d'importance, maintenant. On lui proposa un verre d'eau et il le but sans même le réaliser. Les brûlures à la gorge se calmèrent un peu, et sa respiration se calma un peu. Hersent arriva alors à son tour. Et avec elle, la fraîcheur. Il sentit une odeur l'envahir, une sérénité, un sentiment d'apaisement. Partout, elle s'affairait à calmer la souffrance. Sauf sur la main qui tenait le vélin, et que Bry, par réflexe, avait écartée. De crainte qu'on lui dérobe à nouveau le... testament. Sans doute. Il ferma les yeux, se laissant bercer. La fraîcheur, partout, le calme, partout. Il souriait comme un enfant dorloté par sa mère. Un instant, on lui mit quelque chose contre la bouche, et l'instinct de Bry reprit le dessus, il voulut protester, craignant le retour de l'eau vinaigrée. Mais... non, l'odeur le réconforta aussitôt. De la prune. De la Lorraine. De l'alcool... son coeur se relâcha, profitant des quelques gouttes.

Ana, sa douce, sa précieuse, il tenait la seule chose qu'il restait d'elle dans sa main. Celle qui lui avait tant apporté. Il se souvint leur rencontre, elle n'avait pas été des plus simples. A une autre époque, sans doute. Lorsqu'ils furent attaqués en Champagne et que son amitié au moins autant que la complicité de félonie l'avaient poussé à aller aider Ghost, ainsi que les autres nobles du Duché, contre des envahisseurs. Celle qu'il avait alors uniquement aperçu avait frappé son coeur. Mais il aurait pu oublier, sans doute. Jusqu'à ce que la Curia... leur donne l'occasion, un délice, un nectar, l'occasion qu'ils se retrouvent; et là, elle l'avait conquis, aussi simplement qu'elle avait souri. Bry, les yeux fermés, se rappelait. Il vit les missives échangées; celles, d'abord honnêtes, formelles. Puis, une intuition, une envie de plus. Un désir d'autre. Un besoin, une nécessité. Il avait déjà fondu, mais sans nul doute ne le savait-elle pas. Elle, le coeur pur, et pourtant si meurtri. La petite femme qui avait tant souffert et dont le visage témoignait pourtant de tant de candeur et de beauté. Ana était la perfection sublimée, une image inatteignable pour le fou qu'il était. Et pourtant... et pourtant, elle se mit à l'aimer... le comblant, aussi simplement, remplissant tout ce qui lui manquait depuis toujours, comblant tous les manques, et répondant à toutes ses aspirations. Ana, la femme sublimée.

Bry rouvrit alors les yeux. Il sourit aux deux autres, puis, se rappela la situation. Il n'avait même plus mal. Il voulait leur dire qu'il était désolé, qu'il les aimait tous, mais qu'il avait dû faire... cela. Peut-être... peut-être, s'était-il... trompé? ... il déglutit, puis inspira et commença, en les regardant alternativement.


Alors.... les Champenois impliqués... je n'ai pas été l'instigateur de tout ce qui, s'est passé. Nous étions, une équipe. Principalement au départ, ce fut Smurf et Mateu. Mais ensuite, Niria, Groland et Yosil m'ont soutenu, cela quand on a commencé à craindre qu'une guerre, "précipite" nos plans... lorsque je suis venu en Champagne, l'idée était double: soit, je devenais maire de Compiègne, changeais les relations avec les armées et on prenait la ville. Soit, je devenais Duc. La première solution, nous l'avons écartée quand on a vu que les citoyens ne nous auraient pas suivi... alors, Atlas est entré en jeu. J'ai su cela par Smurf qui voulait qu'on soutienne cela. L'idée aurait été qu'il trahisse la Champagne et que je sois extrêmement virulent contre lui. J'aurais monté une armée de la Champagne, pour finalement à mon tour trahir. Atlas, il était Cac de Champagne et maire de Compiègne... il nous aurait donné la ville, on lui laissait de quoi faire sa vie, et la Champagne n'aurait rien pu faire... cela ne fut pas fait finalement, je ne sais pas trop pourquoi... je m'occupais également d'autres, dossiers, je ne pouvait pas être partout.

Une petite pause. Il allait falloir en dire des choses.

Darka et Ghost... les deux m'ont toujours soutenu, lorsque j'étais mis en cause. Ils devaient répondre de moi et aider à mon intégration. Tracy fut ma marraine afin que je sois baptisé et puisse être élu. Elle me disait qui étaient le personnes que je devais, comment dire... convaincre, ou au moins surveiller, car elles ne me faisaient pas confiance. Ses accès dans nombre de salles m'avaient aidé. Et lorsque nous avons donné des informations dans des salles où nous deux avions accès, nous avons, alterné, afin qu'il n'y ait pas trop de doutes sur nous. Ghost, lui, devait être là au cas où il reprendrait une armée. Il me soutenait également depuis longtemps, mais il craignait trop pour ses titres, c'est pour cela que la complicité, de même que pour Darka, ne fut, jamais trop poussée: ils ne voulaient pas se dévoiler. Simplement, si nous faisions tomber Reims, ils devaient être là pour "collaborer", et faire croire que la voix des Champenois continuerait d'être écoutée. Ils étaient une caution morale nécessaire pour nous...

Ana.... douce Ana, belle Ana... que pourrais-je faire sans toi? Toi que j'aime, qui est ma lumière, mon essence, mon sens? Que ferais-je si je ne peux, chaque jour, te caresser la joue, te baiser la main, te serrer contre moi, te faire sourire, te faire rire, te parler de tout, de rien, t'écouter, te voir, t'admirer? ... la vie est trop dure, elle n'aurait jamais dû ne serait-ce que te faire souffrir un tout petit peu. Non, elle n'aurait pas dû. Tu es... tu es toujours une merveille pour moi, un symbole de pureté et de fragilité. Je t'aime Ana.

Attends-moi, ma Douce, je vais faire vite...


Jkeok lui, je n'ai jamais voulu qu'il sache que je connaissais son soutien aux Bourrins... il était trop, trop peu discret, je savais depuis longtemps qu'il était connu... tout comme Paskweten, à qui nous avions proposé de faire de Sainte une Ville Franche, mais qui a temporisé, n'arrivant pas à se décider... je ne sais pas si ce dernier a jamais trahi, mais je n'en suis pas sûr... Jkeok lui donnait des informations, et il aurait été là si Reims tombait... Jacklepetit quant à lui, j'ai coordonné avec ce dernier le massacre des Bourguignons sous les murs de Reims... on savait quand ils seraient là, donc nous avons dit aux Dragonniers notamment de ne pas attaquer Hypérion, cette nuit-là... et de les attendre, tranquillement... ensuite, il devait mettre Polibe en difficulté en gargote, afin de fragiliser l'Etat Major et insuffler la panique en Champagne... voilà... ce sont les Champenois que je connais...

Est-ce beau, là-haut? Es-tu enfin au repos, au calme? Peux-tu enfin arrêter de souffrir, ma perle, ma douce carotte? Tu as promis de m'attendre, je te promets - et j'espère que tu m'entends - que je ne serai pas long non plus... laisse-moi finir ces fadaises, ici-bas. Et puis, je te rejoindrai... peut-être, quelques jours, un procès bâclé, quelques heures, un bourreau ingrat. Et, la délivrance...

Attends-moi, ma Belle, je vais faire vite...


Et puis, pour Reims, le pillage... ce fut fait avec un ami qui a repris Argonne plus tard... Kika. Bien sûr, vous le connaissez, avec lui et certains Bourrins, on avait coordonné cela. Un pillage... en règle. Le but était de faire mal au Domaine Royal. A l'époque, nous n'avions pas encore de plans concernant l'avenir, de la Champagne... nous voulions, venger ABBA... Et puis, Finam, avec qui j'ai coordonné les pillages des villes champenoises, 4 ou 5 en une semaine... là lui voulait de l'argent et de l'expérience, moi je voulais montrer que le Conseil de Champagne ne marchait pas... et qu'il fallait quitter le Domaine qui nous coûtait, et nous rapportait rien... et voilà... les plans, de fin du Domaine Royal... nous n'étions pas contre la Reyne, à l'époque, nous voulions juste, pouvoir... vivre, en paix. Et le Domaine est par vocation, contre la paix... voilà, c'était... c'était ce que je voulais...

Il ne s'excusa pas - que dire après cela? Cela aurait été absurde. Mais il marqua une petite pause, toussa, puis reprit.

Je signerai les aveux.... je ne peux rien dire de plus.... pourrais-je.... demander, deux choses? J'aimerais, si c'est possible.... garder cette bouteille en geôle, pour attendre, le procès.... et j'aimerais.... me confesser, si c'est possible.... je crois que Beeky, pourrait le faire. Je, je ne peux plus rien dire de plus.

Attends-moi, Ana: je fais au plus vite.
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Traître; félon; fourbe.
Rien de plus, rien de moins.
La tête finira sur la potence.
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P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Amory
Rien de tout cela ne le suprenait ni les gens impliqués ni les choses faites. On ne pouvait plus faire confiance à qui que ce soit dans ce bas monde. peu gardait leur ligne de conduite. Des têtes allaient tomber il l'espérait sincèrement. Bry n'avait pas à payer seul. Des nobles des conseillers devraient eux aussi répondre de leurs actes. Il posa une main amicale sur l'épaule de Brylastar. Il n'était pas pire que ces champenois qui avaient participer à tout ça. Il ferait en sorte que ça remonte assez haut pour voir le couperet s'abbattre sur eux aussi.

Il se pencha sur Bry et lui murmura:

"Paix a ton âme, ton procès t'attend ne te laisse pas faire tu n'es pas le seul qui doit assumer tous ces actes. On va te reconduire dans ta cellule tu pourras reprendre un peu de force pour préparer ta défense et te reposer pour supporter la suite qui t'attend. Je prierai pour toi, je te l'assure. Je suis navré que ça se termine comme ça, mais tu as pris un tournant qu'il te faut maintenant assumer."

Il se tourna vers les gardes, il avait un rapport à faire rapidement pour la duchesse de champagne et pour la justice. Il fallait que les autres incriminés assument aussi leur participation a ces multiples trahisons.

"Gardes ramenez cet homme avec ménagement dans sa cellule."
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Beeky
[Le salon du manoir tournaisien d’Attigny ]

Morbleu ! Pourquoi avait-il fallu que ce soict le jour où son chambellan s’en venait la rejoindre en Tournai que pareille nouvelle arrivât… Les voies de Dieu estant impénétrables, fallait-il y voir signe divin ? Toujours est-il que sire Jean Merlin s’en estait allé sereinement prendre possession de ses appartements et secouer la poussière de ses habits. Le seigneur ne réapparaitrait qu’à l’heure du disner, adoncques, la vicomtesse se mit à arpenter son salon de long en large, afin de tromper son attente. Assurément, l’exercice l’aidait à clarifier ses idées et endiguer le fiel de ses humeurs, ce qui, en soi, n’estait poinct mauvaise chose…

A dire le vray, la dame ne se sentait guère en appétit tant elle avait l’estomac noué. Il lui fallait partager la nouvelle avec le parrain de Brylastar et la chose semblait des plus délicate... A n’en poinct douter, le pauvre homme s’en verrait grandement contrarié et voudrait probablement l’accompagner en ses terres de Mandre-les-Roses, afin d’apporter réconfort à son filleul. Pour l’heure, le drosle crotté avait disparu de sa vue, heureux qu’il estait de sentir sa bourse alourdie, avec promesse de la voir plus encore peser à sa ceinture. Par fin, il pourrait se rassasier tout son saoul avant de reprendre prestement le chemin de la Champagne et remettre son message à la duchesse de Brie.

Lasse de faire les cents pas sous le regard indifférent d’une jeune fille peinte par un artiste flamand du nom de Petrus Christus, la vicomtesse se laissa choir lourdement en un fauteuil. Ex abrupto, l’esprit de la dame quitta le temps présent et glissa vers un passé révolu… Bien avant que Brylastar ne fut élevé au rang de seigneur, la vicomtesse avait tenu conciliabule avec sa suzeraine, la mettant en garde contre cet impétrant capable de lui causer grand tort. Modèle de miséricorde et assurée de son bon choix, Brie n’en n’avait poinct démordu pour autant. La vassale pressentit que poinct elle ne pourrait faire changer la duchesse d’avis et en fut fort marrie. Dès lors, Attigny n’eut poinct d’autre recours que de s’en aller trouver Brylastar et de lui faire promesse, encore que… menace siérait davantage au ton qu’usa la dame. Qu’iceste canaille faillisse et il en répondrait sur sa vie, elle en fict serment !

En vérité, la plus sotte des créatures ne se serait guère avisée de qualifier Attigny de mollassonne quant aux affaires relevant de l’honneur et poinct la vicomtesse ne pouvait envisager qu’un vassal puisse se mal conduire. Trahir un serment ou manquer à sa parole estait chose inconcevable tout comme ne poinct tenir pour vray que le Pape est Sainteté, ou la Reyne, Majesté. Nonobstant… par deux fois, Beeky avait surpris le seigneur, le front haut et la voix assurée, soutenir viles menteries en place publique. Indignée, elle avait faict grand cas d’un tel écart mais l’homme n’avait poinct cillé. A dire le vray, nul autre n’avait mouffeté…

Quoiqu'il en soict, La Queue estait averti, il n’avait qu’à se tenir coi, ce qu’il sembla faire des années durant... Au fil du temps, la « Rose » songea qu’icelui qui avait tourné le dos à ses frères Bourrins avait trouvé refuge en le sein accueillant d’une duchesse Champenoise et estait entré dans le rang. Que nenni ! Si l’on en croyait la rumeur, le serpent se mouvait en le paysage politique du duché tel le ver en le fruit...

Conseiller laborieux, par maintes fois Brylastar s’estait vu tancé vertement par la vicomtesse qui ne supportait poinct ses bévues. Peine perdue… Rien ne semblait démonter le sieur qui promettait sans cesse de mieux faire. L’homme estait de bonne composition et sa nature semblait le mettre à l’abri des quolibets, pire, il semblait gouster la chose...

Résignée, Beeky l’avait jugé aimable nigaud, lui passant désormais tous ses écarts, le dernier en date estant de coucher le nom de son futur vassal sur la liste ducale qu’il montait sans mesme l’en avertir... Elle le disait elle-mesme :
« La Queue, je vieillis. Je m’amollis à vostre endroit ! » Pourtant, en Flandres, la vicomtesse estait cognue pour son verbe haut. Quelque chose clochait...

Songeant à la perfidie du triste sire, la nausée prit la dame et ses maschoires se serrèrent lentement, dessinant un rictus amer sur ses lèvres. Si la chose estait avérée, Brylastar le paierait de sa vie ! Poinct elle ne savait comment elle s’y prendrait, mais le faquin méritant mille fois la mort, l’heure de son trespat sonnerait sous peu et sa carcasse girait en la basse cour du domaine de Brie. Ainsy soict-il !

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Charles_dubois


Champagne, vendredi 16 décembre 1459

A sa Grace Kelso, Juge de Champagne,

Votre grâce, en ma qualité de conseiller juridique du Sieur Brylastar,
Je me permets de vous demander l'autorisation de rendre visite à mon client afin de prendre connaissance de ses conditions d'emprisonnement et afin de pouvoir entendre ce qu'il a à me dire.

Pourriez-vous, dans votre grande justice, m'octroyer cette autorisation et m'indiquer le lieu où mon client est retenu.

Pour la justice des Hommes et de Dieu,

Charles Dubois
Avocat de l'ordre du Dragon.


[Cheffe intérim' Aldraien
Retrait de l'image dont la taille dépasse celle autorisée par les Règles d'Or. Merci de les relire et bon jeu.]
Kelso
Courrier reçu, tristesse sur le visage lui rappelait sans cesse que son ami avait fauté. Peut être y avait il espoir que … non aucun espoir, la sentence serait sans appel. Et tous ces noms dit … dénoncés … toutes ces personnes qui étaient pourtant de confiance depuis des années. Le travail pourri de l’intérieur, impossible d’avancer ainsi. Mais quels plaisirs prenait on à détruire tout ce travail pour une simple idée hypothétique que le DR c’est le mal en puissance. La Champagne n’avait pas besoin de sauveur, et ils allaient l’apprendre tous très durement.

Il prit la peine de gratter quelques mots, c’était tout légitime que l’avocat de Bry pourrait venir s’entretenir avec son client avant le procès
.




Citation:
A vous, Charles Dubois
Avocat de l'ordre du Dragon


J'ai bien prit note de votre requête. Le prévenu, Brylastar est emprisonné dans les geôles de Reims, son questionnement nous ayant permis de découvrir bon nombre de personne jouant un double jeu, selon lui, je vous octroi donc la permission de lui rendre visite en votre qualité d'avocat.


Vous n'aurez cas présenter ce présent parchemin pour que l’on vous laisse entrer dans sa cellule.

Kelso Declervaux

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Cristobal, incarné par Brylastar
Cellules de Reims



Après que Kelso leur eût donné l'autorisation, Cristobal était venu, efflanqué des deux avocats qui pourraient soutenir son maître d'armes à l'occasion du procès à venir. Visiblement, des aveux avaient été délivrés, et Cristobal craignait qu'on eût torturé son maître jusqu'à ce qu'il confesse... tout ce qui avait été dit était-il réel? Tout ce qui se disait, les rumeurs, les ragots qui étaient colportés, tout cela était-il vrai? Cristobal avait depuis longtemps vu que son maître cachait des choses. Mais qui ne le faisait-il pas? Il était allé voir les Avocats du Dragon, plein d'espoir, et espérait sincèrement que des avocats pourraient trouver un prétexte: plaider la folie, ou au contraire, dire que certaines convictions ne se partageaient pas? Demander la clémence en rappelant que Bry irait en retraite jusqu'à la fin de sa vie? L'essentiel était pour lui que son maître ne meure pas...

Les gardes n'avaient pas été difficiles à faire plier, le courrier signé par le Juge était sans appel et permettait d'avoir une liberté d'accès aux lieux. On lui avait dit que les entretiens ne pourraient pas être trop longs. Mais beaucoup de choses étaient à dire. Tout d'abord, qu'emprisonner et torturer un noble, cela n'était pas acceptable. La Hérauderie aurait dû être consultée, sans doute. Cristobal n'entendait pas grand chose au droit, mais il savait que ce qui avait été fait était... intolérable. Il avait retrouvé tonus et confiance en l'avenir, l'Ibère. La vision de son maître serait sans doute des plus difficiles mais... cela était nécessaire. Maintenant que les choses étaient "arrangées" avec les avocats, ils devaient se voir au plus vite. Mais, à quoi ressemblerait son maître maintenant? Car après tout, s'il avait été torturé, cela impliquait la Prévôté de Paris, sans doute. Et alors... le Duc de Jouarre? Tout cela était des plus difficiles à comprendre.

La cellule était isolée. Bry gisait au fond, allongé. On n'y voyait pas grand chose, surtout une masse amorphe et, semblait-il, inanimée. Cristobal, les yeux perçants, distingua du sang à plusieurs endroits. Son coeur se serra, et sa mâchoire se crispa. D'un petit coup d'oeil entendu aux avocats, il leur fit comprendre que la torture avait eu lieu, et qu'elle n'avait pas été des plus délicates, sans aucun doute. Alors, il laissa un petit blanc. Il fallait que Bry se réveille, sans aucun doute. Il toussa, d'abord une fois, et finalement plusieurs fois, puis s'accrocha aux grilles.


Je..... hum, mon maître? ..... Seigneur, vous m'entendez?

Je.... je suis là, avec des amis.....


Un peu de mouvement, de l'autre côté. Bry sembla essayer de bouger un peu, reconnaissant peut-être une voix amicale dans ce fatras qui empestait. Mais pas encore de réponse plus complète. Et il ne bougea pas plus que cela, retournant à son immobilisme après plusieurs secondes. Cristobal regarda alors les deux avocats, et se recula de deux pas. Il leur chuchota:

Je, je vous laisse faire, si vous voulez.... je serai juste à côté si vous avez besoin de moi.
Charles_dubois
Charles avait eu vent de l'affaire au barreau du Dragon dont il fait partie.
Mais il n'avait pas eu tous les détails de la situation lorsqu'il accepta de s'entretenir avec l'ibère.
Maintenant que l'avocat avait accepté, il ne pouvait plus reculer.
Ce sera sa première affaire et elle n'était pas facile.

Un attelage avait été mis à leur disposition depuis l'Hôtel Volpone, à Paris.
Accompagné de son confrère et du maître d'armes de leur client, le rouquin arriva aux geôles de Reims.

Une odeur forte sortait de l'endroit. Un mélange d'urine, de sueur, de défécation. Et surtout, ce gout métallique qui flottait, laissant deviner le sang coulé à l'abri des regards.

Charles n'avait jamais été mis en contact avec la violence des Hommes.
Jamais il n'eut à prendre les armes. Jamais il n'eut le besoin de se rendre en de tel lieu sordide.
Les seuls liquides excrétés avec autant d'abondance et de concentration qu'il avait côtoyés étaient animaux et non humains.
L'homme de Loys porta la main à la bouche et suivit Cristobal dans le dédale sombre des caves de la Prévôté de Reims.

Une cellule. Une masse. Un râle. Cristobal s'effaça, laissant ainsi la place.

Charles fixa la masse gisant au font de la cellule, espérant que ses yeux s'habitueraient à l'obscurité.

Seigneur Brylastar, votre maitre d'armes est venu nous chercher afin de vous porter assistance et veiller au bon déroulement de la justice.

Charles tentait de rester stoïque.

Depuis combien de temps êtes-vous détenu ici, mon seigneur?

Le dragon savait que moins ils en disaient, mieux c'était. Mais il y avait un minimum. C'était la première fois qu'ils se rencontraient.
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Brylastar
Bry ne se rendait plus compte de grand chose. Il était revenu en cellule, on l'avait un peu soigné, mais les douleurs étaient simplement passées d'inacceptables à tolérables. Moralement en revanche, il n'arrivait pas à tenir; les mêmes pensées allaient et venaient dans sa tête, sans ordre, sans clarté, uniquement là pour le faire souffrir. Et pour souffrir, ça il souffrait. Le souvenir d'Ana le hantait, de même que le constat qu'elle était morte, maintenant. Et que plus rien ne le rattachait plus à ce monde. Il espérait que cette farce serait bientôt finie.

Lorsqu'il entendit une voix, un peu plus loin, Bry ne bougea pas. Il eut instinctivement l'envie d'y répondre, mais ne trouva d'abord pas la force. Après tout, on savait tous bien comment cela se finirait. Alors, pourquoi continuer à jouer? Mais la voix, il la reconnaissait... cet accent, cette force et cette fierté. Il mit quelques secondes, réfléchissant et se demandant d'où il la connaissait. Lorsque la révélation vint: Cristobal, son maître d'armes. Bry tourna alors la tête, et regarda vers la sortie. Il vit plusieurs personnes. Clignant plusieurs fois des yeux, peu sûr de lui, il se laissa finalement retomber dans l'ataraxie.

Alors, d'autres mots tombèrent, une autre voix, inconnue. Bry, la curiosité reprenant le dessus, peu habitué à ce qu'on vint le voir autrement que pour l'insulter, le maudire ou le frapper, se releva sur ses avant-bras alors, avant de se mettre debout et tituber jusque vers la grille, contre laquelle il s'appuya. Il dévisagea les hommes. Son maîtres d'armes, un inconnu, et Taka... il tenta un petit sourire, puis répondit, épuisé.


Oh...... bonjour, hum. Je, je suis là, depuis, je.....

Je ne sais pas, vraiment. Quel jour, sommes-nous? ... j'ai, j'ai été emprisonné, le soir des élections ducales, je crois.


Cristobal s'était un peu retiré; il lui sourit. Et se demanda ce que ces personnes voulaient faire de lui. Elles n'avaient pas l'air ennemies. Mais veiller au bon déroulement de la Justice, que voulait-ce dire?




EDIT: grosse confusion de termes, merci ljd ana ^^
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Traître; félon; fourbe.
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P.S: pour tout message d'amour, je suis preneur!
Della
[Quelque part, en Bourgogne, loin des cris et du sang.]

C'était étrange de reprendre part au monde.
Après plusieurs mois de latence, attendant patiemment (ou pas) que son fils accepte enfin de quitter son ventre, rétablie et à nouveau remplie d'envies, Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor revenait à la vie.

Gourmande de connaître les événements qui avaient bien pu se dérouler pendant son retrait de la vie politique, elle n'avait de cesse qu'on lui raconte encore et encore et encore...
Lorsque son informateur aborda la question Brylastar, la Baronne en resta comme deux ronds de flan...

Bry avait trahi ?
Bry avait fait ça ?
Ce même Bry avec qui elle avait eu de si bons contacts, avec qui elle n'hésitait jamais à rire autour d'un bon verre de vin ?
Ce Bry là était un traitre...

De certaines personnes, cela ne l'aurait pas étonnée. Elle les aurait même bien fait avouer si elle avait pu, sous la torture, leur trahison. Mais Bry...ça dépassait l'entendement.

Elle se fit tout expliquer. En long et en large. Tout, absolument tout.
Les quelques détails qui lui manquaient, elle les glana de ci de là, au détour d'un couloir à la Curia ou en payant grassement l'un ou l'autre espion dévoué.
C'est ainsi qu'elle sut que Brylastar était encore en vie. Il était drôlement plus résistant que la chienne qui avait tué Béatrice s'il résistait aux interrogatoires d'Amory !


Citation:
A vous, un traitre,

Je ne vous salue pas.
Je ne sais même pas pourquoi j'use ainsi ma plume et cette encre qui marque le vélin.
Il fallait que vous sachiez, avant de vous éteindre, que je vous haïssais.
Je vous ai apprécié, lorsque vous me grugiez en cachant votre vraie personnalité. Vous m'avez trompée, dupée, comme vous l'avez fait pour tous ceux qui vous ouvraient leur porte. Vous êtes un être abjecte.
Savez-vous ce qui est pire que la haine ? C'est le sentiment qui naît d'une déception. La haine, ça se concrétise dans un regard que l'on jette, froid et hautain, dans un poing que l'on envoie sur un visage, dans une lame que l'on enfonce profondément dans un coeur. Mais ce qui suit la déception, ça, ça attend une souffrance en retour, longue et lente souffrance, atroce et hurlante, afin que chaque seconde devienne soudain plus longue qu'un an entier. Je vous souhaite cette souffrance, multipliée par autant d'hommes et de femmes que vous avez fait tuer et que vous avez lâchement trahis.
Oui, je ne vous hais pas, c'est pire que cela. Je vous voue à la souffrance éternelle, dans cet enfer si long qu'aucun de ses habitants n'en est encore jamais sorti.
Ne mourrez pas. Tenez bon...Il me serait plaisant de venir vous visiter afin de me repaître de votre déchéance.

Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.



Della paya ce qu'il fallait à qui il fallait pour que la lettre parvienne à Brylastar.
Ca sert d'être riche et connue...

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Beeky
[ Pendant ce temps-là, au loin en les brumes hivernales d'un plat pays... ]

Le chambellan fict enfin son apparation en le salon de la vicomtesse. Il avait prit grand'soin de se bien vestir et de montrer belle apparence, soucieux en cela de son image et du goust pointilleux de son hostesse... A peine entré en la pièce, il eut sentiment que quelque chose n'allait poinct et tint propos qui résonnèrent comme son du glas...

"Très aimable Vicomtesse, puis-je m'enquérir des raisons de vostre sombre humeur ? J'ose espérer que le comportement de mon très aimable filleul ne vous cause pas à nouveau tourment, le cher est parfois si étourdi que je n'ai de cesse de m'en étonner. Fort heureusement, ses grandes qualités tempèrent agréablement son tempérament disons, un peu versatile, n'est-ce pas ?"

Sourcil qui se lève, front qui se plisse, l’entrée en matière de sire Jean Merlin estait-elle guidée par l’Esprit divin ? Le hasard n’existe poinct, la vicomtesse en estait convaincue, adoncques, comment ne poinct se troubler en odissant le seigneur évoquer le tempérament de La Queue en Brie et les moult sujets d’agaceries qu’il suscitait chez elle.

Attachée à l’étiquette comme à la prunelle de ses yeux, la vicomtesse se leva ne souffrant guère d’estre en position d’infériorité vis-à-vis de noblesse moins titrée. L’air chagrin, elle s’empressa d’aller au-devant de son Excellence et, posant sa main délicatement sur le bras de l'homme soigné à quatre épingles, elle accompagna son geste d’un profond soupir et maigre sourire.


Mon ami… Vous ne croyez poinct si bien dire.

Je crains fort que vostre charmant filleul ne se soict employé des années durant à jouer infasme farce afin d’infiltrer les institutions champenoises et de les véroler en profondeur…


La boite de Pandore estait entrouverte, il fallait boire le vin quand il estait tiré mesme si la lie rendait le breuvage amer…

La duchesse de Brie m’a faict parvenir missive m’annonçant que La Queue estait soupçonné de félonie, que dis-je, il semblerait que la chose soict avérée, de faict…

La dame plongea son regard en icelui de son chambellan, tous deux estaient en mesure d’estimer l’ampleur des dégasts, poinct besoin de long discours... Nonobstant, la vicomtesse n’estait guère de nature à sombrer en l’inaction, il ne servait à rien de se lamenter au loin, ni de rester figée en une inutile stupeur. Elle espérait encore qu’il s’agissait de cabale sournoise afin de discréditer un homme n'ayant pour seul tort que de venir d’Artois.

Pour l’heure, il me faut m’enquérir sur place de la véracité de la dicte chose.

J’aye faict donner des ordres afin que l’on puisse quitter la Flandre icette nuit… Si vous le souhaitez, vous serez des nostres.


Alors que la vicomtesse allait exposer ses plans à son Chambellan, Landeric entra et se déplaça sans mot dire avec pour seul écho, icelui de l’épée qui cliquetait à son flanc à chacun de ses pas. Arrivé à hauteur d'Attigny, un silence de mort s’abattit en le douillet salon, silence troublé un court instant par le chuchotis de l’homme d’armes insufflé à l’esgourde de sa maistresse. Par fin, ce dernier lui remit parchemin portant scel du Prévost de Paris… La dame devint aussi blanche qu’un linge et décacheta le billet en rompant la cire maladroitement. Ce qu’elle put y lire la fict tressaillir d'effroy.
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Yunab
[ castel de Reims, bureau de la Duchesse]

Ses doigts fins venaient tout juste de lâcher ,au dessus de son bureau, le rapport remit par Amory quelques instants plus tôt...

Comment avait-elle put se laisser faire bernée de la sorte?

En y repensant aujourd'hui, plusieurs détails auraient dut lui mettre la puce a l'oreille, la mine décomposée de Bry, lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elle mènerait la liste 'veet' pour les ducales a venir ou encore sa venue au lendemain du résultats des élections.


Mais non, sur le coup, elle n'y avait pas plus prêter attention que celà...le considérant comme un ami. Un ami qui l'avait bien souvent soutenue, celui là même qui quelques semaines plus tôt s'était réjouie de la voir enfin épousé Ereon, tout cela aussi n'avait donc été que supercherie?

La jeune duchesse champenoise soupira longuement tout en se massant délicatement les tempes avant de se saisir d'une plume et d'un parchemin.Il était temps d'apporté réponse a la missive reçue quelques jours plus tôt






A Gwenhwyvar uí Fergus,
Duchesse de Brie,



Votre Grâce,

Soyez assurée que j'aurais aimer être porteuse de meilleures nouvelles en ce jour.
Votre vassal, le seigneur de la Queue en Brie, sire Brylastar se trouve encore actuellement emprisonné dans les geôles du castel de Reims.

Ce dernier est passé aux aveux, au cours de l'interrogatoire mené par la prévôté, en sus des preuves qui ont été découvertes a ses bureaux, le soir de son arrestation.

Vous pouvez des ce jour, si vous le souhaitez, faire transférer votre vassal, sur vos terres afin que procès soit mené et que justice soit faite.


faict au castel de Reims, le quatorzième jour du mois de décembre de l'an de grâce 1459


Abeline Cardofer d'Asceline
duchesse de Champagne




une fois le parchemin sceller, la jeune femme fit appeler un méssager afin que la missive soit faite apporté a la duchesse de Brie.

autre soupire avant de quitter ses bureaux,
d'autres mesures étaient a prendre au vue des noms figurant dans ce rapport...


[Cheffe modo Aldraien
Retrait de l'image, cf Règles d'Or, bon jeu.]

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