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[RP] De la composition du nouveau conseil ducal

--Caracole_le_fol
Caracole bricole dans un coin de sa cahutte. Quatre planches de bois. Non, non, pas un cercueil, il n'est pas prêt de passer de vie à trépas. La mort d'un bouffon doit être drôle, et y'a du boulot en perspective. Donc pas prévu à l'heure actuelle. Non, quatre planches de bois, taillées en triangle, vite fait clouées les unes aux autres, de manière à faire un joli porte-voix.

Hop, hop, en quelques bonds, Caracole virevolte, et le voilà place de Clermont, non loin du castel ducal où les grands se réunissent pour décider du destin des petits. C'est qu'il a décidé, lui, de se faire pour un jour porte-parole, à l'aide d'un porte-voix, quoi de plus logique. Le voici donc qui remplit d'air ses poumons, avant de lancer, d'une voix tonitruante et asurée:


Oyez oyez, bon peuple du Bourbonnais Auvergne! Il est de coutume, après les élections où l'on vous demande votre avis pour n'en avoir plus rien à faire ensuite, de procéder au choix des conseillers qui, au lieu de conseiller, passent le plus clair de leur temps à se sauter sur le râble pour se dédouaner de la faute de l'un sur le dos de l'autre.

Voici donc, en exclusivité ducale, le nouveau conseil qui supportera vos écus et que vous supporterez pour deux mois:

La duchesse, Sunburn, dite "la surprise du Bar", eût égard à sa position sur la liste, et dont on n'ose imaginer les attributs dont elle a pu raccourcir son compagnon, eût égard à la seconde partie de son joli petit nom, pour obtenir la première place.

La capitaine, Ysaoth, dit "Ysaoth se déculotte", dont on se demande bien comment il va pouvoir mener une armée d'une main de fer alors qu'on sait très bien que la main de fer, c'est sa compagne qui s'en sert.

Le connétable, Galswinthe, dite "la galerie des Gals", dont le nombre de mandats cumulés au sein du conseil doit faire pâlir d'envie les jeunes ambitieux de ce duché!

Le Prévôt, Fitzchevallerie, dit "le Porte Parole qui voulait se faire plus gros que le Prévôt". Espérons qu'il ne se dégonflera pas aussi vite que le batracien qui voulut être un boeuf...

Le Conseiller au Commerce, Androlyne, dite "j'ai raison, fermez-là", qui a trouvé là un bon endroit pour y passer ses vacances, et, de temps à autres, compter quelques écus et remplir quelques mandats, histoire de valider son titre.

Le Bailli, Mathilde, dite "les conséquences? quelles conséquences?", reconduite elle aussi, juste pour voir si elle ne pouvait pas encore lancer des réformes sans l'aval de personne et sur le dos du pauvre petit peuple surtaxé.

Le Conseiller aux Mines et aux Très Grands Travaux tellement Grands qu'on n'en a pas vu la Couleur, Sab8999. Tiens, on n'en a pas vu la couleur non plus, de celle là. Elle est passée par ici, elle repassera par là. Peut-être qu'elle prendra le temps de faire quelque chose, cette fois-ci.

Le Procureur, Jujudu3333. Que de chiffres... Que de u... Espérons qu'elle saura rédiger les actes d'accusation sans écrire des u et des 3 à tout bout de champ...

Le Juge, Lamis. Qui? Quelqu'un le connait, celui-là? Pardon? Il a déjà eu des postes de conseillers? Et bien... il a dû être d'une rare efficacité pour avoir tant marqué les esprits... Ah? C'est un Fondu? C'est normal, alors. Et bien oui, c'est connu, un Fondu, ça se présente les jours de campagnes, ça roule des épaules, et puis petit à petit, ça fond, ça rapetisse, ça disparait... Tout fondu le Fondu...

Le Vice Duc, Bernadotte. Un poste qui ne sert à rien pour un homme qui ne sait rien faire, voilà bien le choix le plus logique de ce conseil!

Le Garde des Sceaux, Agwalenn, dit "le Melon Diplomate", eût égard au fait qu'on se demande quand même comment le mépris et le dédain, l'art de prendre les gens de haut, peut se marier avec l'art subtil de la diplomatie. Une main de fer dans un gant de velours? Plutôt une tête trop grosse sous un tricorne trop petit...

Et enfin, la Porte Parole, ma consoeur au rôle de crieur et d'amuseur public, Noëline, dite "la femme du duc qui abdiqua la queue entre les jambes". Un surnom bien mal mérité, puisqu'il semblerait que ce n'est pas entre ses jambes à lui, que le duc Fabien a caché sa queue... D'autant qu'elle a été duchesse elle aussi. Si, si, une vraie duchesse, forte, capable de trancher, qui savait faire entendre sa voix. Dommage qu'elle ait été aphone. Là, au moins, elle porte la parole des autres.

Ce fut donc, mes braves gens, la composition de notre nouveau conseil des douze. Ne riez pas tout de suite, on les a pour deux mois. Les bouffons, savez-vous, aiment à observer les politiques, qui sont souvent plus drôles que nous autres, pauvres saltimbanques imitateurs. Gardez donc un peu de rire, je suis sûr qu'ils nous préparent bien des moments comiques et ubuesques!

Et que les grands ne s'offusquent point du portrait que le pauvre petit Caracole vient de leur dessiner. Après tout, je ne suis qu'un bouffon, il ne faut pas me prendre au sérieux. C'est là l'immense différence entre bouffon et politique. Le bouffon sait qu'il est un bouffon, le politique l'ignore. Le bouffon ne se prend jamais au sérieux. Par malheur, le politique passe son temps à le faire.

A nous, donc, pauvres péons, de rire d'eux et pour eux!


Et hop, sautillant, printanier en ce triste début d'hiver, l'amuseur reprend sa route, cherchant déjà la prochaine occasion d'être ridicule en entraînant les autres.
--Caracol_le_fol
Citation:
Oyez oyez, bon peuple du Bourbonnais Auvergne!....



Caracole revint sur la place le soir meme pour exprimer son remord. Il realisait a present son etat au plus profond de son ame. Comme l'eveil de sa conscience apres la boutade de trop car il s en etait pris apres tout a un groupe de benevole au service des habitants du BA.

- Non la je suis alle trop loin ! Alors je demande pardon a tout le monde pour le mal que j'ai pu dire ou faire...ouiiiiiii un grand pardon Messires et Dames..Depuis peu je ne suis plus moi-meme, tantot sur les routes, tantot en mer alors comprenez que je m'y perde. Toute la journee, je reste enferme dans une cave et on ne me sort que pour dire du mal, venger ma maitresse qui elle se donne le beau role finalement. Je me suis meme vu trahir ses propres amis a elle, prononcant des mots qu'elle n'avait jamais pu leur dire elle-meme, par vengeance oui, ou bien peut etre...par lachete..

D'ailleurs finalement, ne serais je que le fruit de la pensee maline, le cote pile du cote face, le Ying du Yang..le noir du blanc..et je deviens l'arme du mal et malheur a celui qui se vexe..car en plus d'etre mechant, je n'ai moi meme aucun humour. d'ailleurs, me trouvez vous vraiment drole au final ?

Alors Messires et Dames, a vot' bon coeur !
--Caracole_le_fol
Ah, Clermont, ses rues, ses pauvres, ses mendiants, ses riches, son marché, ses pauvres, ses riches, ses pauvres, ses pauvres... Ses gueux, aussi. Caracole déambule au milieu de tout ce petit monde, petite plume colorée sur le manteau gris d'une oie d'élevage, qui parfois retrouve son caractère sauvage. Faire une petite balade du côté sauvage... Voilà une des petites joies quotidiennes dont Caracole est friand. Il flânait donc, chipant le chapeau d'un nobliau pour le carrer jusqu'aux oreilles d'un pécore de passage, jonglant avec trois, puis quatre, puis sept fruits sous les yeux ébahis des badauds et du marchand, puis laissant retomber sur l'étal les six fruits. Oui, oui, il en garde toujours un, petite part salariale pour son spectacle, dans le dos du marchand. Il est si facile de faire tourner les têtes avec un joli numéro, et de chiper ce qu'on veut au vu mais pas au su de tous.

Ah, la belle vie d'amuseur public. Aussi, quand des gamins des rues le dépassent en trombe, se criant les uns les autres qu'un nouveau bouffon s'est installé à l'endroit même où était l'autre ce matin, Caracole se joint à leur course effrénée.

Débouchant sur la place, il y découvre le dit bouffon, tout juste pour entendre le début de sa tirade. Une cave? Le pauvre enfant... Voilà qui, pour un peu, pourrait tirer une larme à Caracole. Quelle force de vie pour faire l'idiot après de telles souffrances! Une maîtresse? Oh, le malchanceux petit, que de mauvais choix, semblerait-il... Ignorer qu'un bouffon n'a nul maître, quelle erreur! Les seules maîtresses qu'ont les saltimbanques de leur acabit, ce sont celles d'un soir et d'une poignée d'écus. L'intérêt non négligeable de ce procédé est de pouvoir changer d'amante dès que l'envie vous prend. Et surtout, de préserver sa liberté. Payer pour ne pas s'engager... Quelle belle invention!

Mais le pauvre petit pantin de continuer... Trahison, vengeance, lâcheté... Que de sérieux... Il ne va amuser personne, à ce train là. A trop vouloir mimer les aléas du monde, on finit par s'y noyer. Tout l'art de la bouffonnerie tient au décalage, non à la superposition. Ying? Yang? Drôles de mot... Serait-il un de ces lointains orientaux qui viennent parfois égayer la cour des rois? Et le voilà qui fait l'aveu de trop... Il n'a aucun humour! Certes, tous ici s'en sont rendu compte. Mais de là à le confesser ainsi, aux yeux de tous! La confession ne se fait que dans l'ombre d'une église, devant un curé qui ferme les yeux pour mieux pardonner... Une confession ne se fait donc aux yeux de personne! Quelle faute de goût...

Et le voilà qui réclame la piécette... A vot' bon coeur... De bouffon visiblement improvisé, le voilà qui glisse avec une telle facilité dans les frusques d'un mendiant. D'ailleurs, ce manteau râpeux, aux couleurs passées... Oh, le petit impertinent! Le même manteau que lui, mais en bien plus pâle. Mais... mais... c'est qu'il a le même couvre chef, aussi.

Ooooooh! Voilà le pourquoi du comment, la queue du serpent, la clé dans la serrure... Le faux bouffon est un vrai imitateur. Et comme tous les imitateurs, il manque cruellement d'esprit. C'est qu'il voulait se faire passer pour lui! Ah, le coeur serré par la tendresse de cet hommage, bien maladroit, certes, mais sans doute tellement sincère, Caracole bondit sur ses guiboles, et en trois entrechats, le voilà au côté de l'amuseur médusé.


Ah, le brave petit! Ah, la jolie surprise que voilà! Le croyez-vous, gentes et moins gentes dames et sires! J'ai un adulateur! Bon, il débute, il faut lui pardonner ses fautes de goût, cela viendra avec le temps. L'art de la moquerie n'est pas à la portée du premier venu...

Il voulait être Caracole, parole! Il y avait mille façons de l'être, mon petit. Mais aveuglé par le respect, tu n'as pas assez osé.

Tu aurais pu aller plus loin, oh, si loin, même! Tiens, prends exemple.

Et Caracole de faire quelques pas, avec un déhanchement provocateur, poignet cassé en arrière, petit zézaiement de circonstance.

Je suis Caracole la Folle, et plus que la gaudriole, j'aime que les mâles les plus nobles viennent me toucher la bestiole.

Ou encore...


Les épaules se voutent, les joues tombent, les paupières se font lourdes, la bouche affecte une déformation due à une musculature feignante. La voix se fait traînante.

Je suis Caracole le Mol. Lorsque je tente une cabriole, je m'endors avant de retomber sur mes deux pieds. Et même eux peinent à me porter...

Ou bien encore...

Je suis Caracole le Bol. Je moque, j'asticote, je grattouille les plaies qu'on cherche à refermer, mais, n'en doutez point, je n'ai aucun mérite. Si depuis tout ce temps je m'en sors, ce que ma chance elle aussi est des plus insolentes!

Ah, ou tu pouvais aussi tenter celle-ci, mais je crains là que tu ne puisses comprendre... Ce qu'il faut aiguiser l'esprit dans tous les domaines pour moquer avec talent.


Le visage se baisse, le regard est par en dessous, lâche et fuyant, le sourire vicelard, les mains se frottent l'une contre l'autre.

Je suis Caracole le Dol. Je croque, j'escroque, en un mot je vole. J'ai l'art de détourner les engagements, je trompe,je fraudule, je souris par devant et par derrière j'enc...olle vos espérances de fausses promesses pour mieux, imaginez-ça, vous faire un deuxième trou aux fesses.

Aaaaaah! Et puis il y avait celle-ci...

Les doigts se crochent, l'index et le pouce se frottent l'un l'autre, et dans l'oeil, on jurerait que brille l'éclat de l'or.

Je suis Caracole le Sol. Ne m'intéresse que les écus pour mes écots. Si je pratique l'art du calembour, ce n'est que pour mieux remplir mes poches déjà bien lourdes. Je ratisse, je fauche, je glane, au moindre effort possible. Au panthéon des vices, j'ai choisi l'avarice!

Et, tiens, vois comme l'on peut broder à partir d'on-dits et de rumeurs, qui sont le terreau des bouffons comme nous. Les exemples précédents ne demandaient qu'un poil d'imagination, celui qui vient demande une touffe. Il en est des centaines d'autres, par broussailles, mais notre leçon s'achèvera avec celui-ci.


Les poings sur les hanches, torse bombé, il se présente en majesté.

Je suis Caracale le Val. Je fanfaronne, je barytonne, aux yeux de tous, j'aimerais être le plus grand. J'harangue les foules, me voulant redresseur de tort, pourfendeur d'injustice. Je m'invente une gloire pour éblouir, mieux, pour aveugler, car je sais qu'en vérité, derrière la lumière dont je m'auréole, je ne suis qu'un tout petit qui n'a rien accompli.

Voilà pourquoi, quand je ne m'ensoleille pas de mes supposés exploits, je m'aplatis devant tous les grands du royaume, je me courbe jusqu'à nettoyer les orteils de ma langue, attiré par la moindre petite lumière, afin d'en attirer un peu sur moi. Je rampe, je brosse le poil dans le bon sens, je lustre, je lèche, et parfois, sans même que je le susse... et oui, et oui... et pis encore, il m'arrive d'être Caracale l'Avale...


Et d'une franche bourrade sur l'épaule du Caracol dont l'imagination se limite à limer une voyelle, Caracole ponctue son magistral cours.

Et voilà, petit, comme l'on moque, sans se contenter d'une imitation de pâlichon! J'espère que tu as bien ouvert des esgourdes et t'es rempli les mirettes du spectacle!

Enfin, par une ultime cabriole, Caracole s'envole!
Valentin_de_rochelle
Débarbouillant son visage a l'aide d'une compresse humide, face aux enfants :

Je tenais a démontrer qu'il est à la portee de tous d'avancer masqué et qu'il est plus courageux d'assumer ses propos... même pour s'amuser si tant est que ce puisse etre amusant pour certaines. En Effet, il ne suffit pas de taper sur les autres et se cacher derrière cette image de fanfaron pour cacher soit meme une certaine forme de misère intellectuelle, une forme de régression voire meme un refus de grandir..très révélateur en somme.

Ni drole même plutot lourd en fait, voir tres lourd...encore une fois révélateur...

Il revient à nous mème de faire en sorte que la vie dans le BA se passe dans les meilleures conditions pour tous avec un peu de bonne volonté..sinon, moins de personnes pour payer les impots et donc plus d'impôts pour chacun.


Content d'avoir fait sortir le loup de sa tanniere :

Je suis en mesure d'identifier a present le bouffon injurieux....

Bonne route Caracol !
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Fabien74
Le vicomte, qui son cheval menait en ville, après sa ronde, entendît, lors qu'il passait près la grand'place, un colporteur de mauvaise augure apostropher le peuple. Le bougre s'en prenait de manière bien facile au conseil élu, ce qui était un des sports favori des langues bien pendues. Lesquelles langues disparaissaient aussitôt lorsqu'il était question d'agir.

Le passage traitant de son épouse était édifiant. L'homme ne savait plus quoi inventer, tant et si bien qu'il se sentît de se servir de son histoire, pourtant bien différente, pour atteindre une dame dont la probité et la valeur n'avaient jamais fait défaut. Que le monde était descendu bas pour en venir à de si tristes procédés.

Las de ces personnages à capuche, se prétendant d'une vérité populaire, l'Hérisson fit claquer les rênes de sa monture, il n'avait que peu de temps à perdre avec de pareilles injures.

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"Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer."
--Caracole_le_fol
Ouh, voilà que l’amuseur trop sérieux, le bouffon timoré, se débarfiole la fiole, se débartronche la tronche, se débarbouille la bouille. Oh, la jolie surprise que voilà ! C’est l’homme de la Rochelle, celui qui, l’autre jour, tentait déjà d’être comique, sans guère y parvenir. Ah, il faut bien avouer que c’était bien trouvé, se maquiller en bouffon pour faire l’idiot. Et maintenant, il prend à ton sentencieux, remonte ses bajoues, se penche un peu, comme pour parler aux pieds des badauds…

Caracole sent venir l’occasion, il se faufile derrière l’homme. Il prend l’air sérieux, sourcils froncés, torse bombé, épaules roulées.


Je tenais a démontrer qu'il est à la portee de tous d'avancer masqué et qu'il est plus courageux d'assumer ses propos... même pour s'amuser si tant est que ce puisse etre amusant pour certaines.

A mesure du discours pesant, Caracole l’allège par les mimiques d’un père de famille grondant ses enfants, index levé et secoué de bas en haut en prime.

En Effet, il ne suffit pas de taper sur les autres et se cacher derrière cette image de fanfaron pour cacher soit meme une certaine forme de misère intellectuelle, une forme de régression voire meme un refus de grandir..très révélateur en somme.

Les deux mains devant le visage, figure une fois à gauche des paluches, une fois à droite, tantôt masque figé de sérieux, tantôt grimaces fanfaronnes. Les images passent mieux que les mots lénifiants, que voulez-vous.

Ni drole même plutot lourd en fait, voir tres lourd...encore une fois révélateur...

Mine contrite, aveu de lourdeur, paumes levées, épaules haussées, l’air de dire « navré… on fait avec ce qu’on a… »

Il revient à nous mème de faire en sorte que la vie dans le BA se passe dans les meilleures conditions pour tous avec un peu de bonne volonté..sinon, moins de personnes pour payer les impots et donc plus d'impôts pour chacun.


Grands gestes d’orateur sûr de lui, haranguant la foule, emphatique, tic, tic.

Je suis en mesure d'identifier a present le bouffon injurieux....

Bonne route Caracol !


Ah ! La fin ? Enfin ! D’un pas leste, Caracole se déporte, comme l’autre se tourne vers lui, et prend l’air de rien, qui vaut mieux que l’air de tout.

Grand merci pour votre sagesse, mon bon messire. Je suis sûr que vous tirerez grande fierté des âmes égarées que vous aurez sauvées par votre brillante démonstration de ce jour !

Un mot toutefois. Enfin, quelques mots, je n’ai pas votre éloquence et votre clarté, me manque l’art de transmettre en si peu de syllabes un discours aussi profond. Masqué, vous me dites ?


Se frotte le visage, soulève sa coiffe, tire ses cheveux, remet sa coiffe, étire ses joues, gratte son front.

Non, j’ai beau faire… Point de masque… Se cacher, dites-vous ?

D’une torsion du cou, se regarde le bas du dos, se met à tourner sur lui-même, comme un chien à la poursuite de sa queue.

Nul caché, je le crains. Identifié ? Mais pourquoi donc ? Croyez-vous que je suis deux ? Cara et Cole ? Non, non… Caracole n’est qu’un, lui et sa parole. Il ne cache ni ne masque, ne se cache ni ne se masque… Vous m’en voyez marri… Marri aussi de découvrir que vous ne fîtes point tout ce spectacle pour devenir amuseur public, moi qui pensait aider une jeunesse méritante, me voici bien ridicule. Ridicule Caracole, ridicole Caracule… Mais soit, c’est question d’habitude, pour un bouffon.

Ah, oui, bouffon je suis, je le confesse. D’attaque ici, ce n’est pas le sujet. Etre drôle ? Malheureux, mais celui qui se croit drôle est déjà trop sérieux… A coup sûr, je n’amuse ni tout le monde, ni tout le temps. Il va de soi que je pousse la moquerie souvent trop loin, souvent pour rien. Mais rire pour rien, n’est-ce pas le but de tout polichinelle qui se respecte ? Rire trop loin, n’est-ce pas le plus salutaire de tous les rires ?

Et s’il n’y avait les pitres comme nous pour rappeler aux grands qu’ils ont été petits, aux puissants que la gloire est éphémère, aux ducs qu’un trou n’est pas si loin, qui le ferait, dites ? Le bouffon n’est pas là pour être drôle, mon brave petit moralisateur si sincère… Le bouffon est là pour secouer les limites, repousser les puces, il sert à donner à la rancœur du petit peuple un moment pour s’exprimer, en tout bien tout honneur, et il évite ainsi aux grands de finir avec une pique dans le fondement.


A propos de grand… Le regard de Caracole est attiré, comme aimanté, par un passant bien anodin, si ce n’était l’animal qu’il chevauchait et la foule qu’il dominait… Les yeux se plissent… Mais oui, c’est bien lui ! C’est que les bouffons ont le regard aiguisé, ils se doivent de reconnaître qui ils moquent, et de ne pas manquer la moindre occasion qui fait le larron ! Grand geste du bras pour attirer le cavalier.

Ola, bien le bonjour, Vicomte ! Oh, fichtre… pourquoi cette triste mine ? J’ai ouï dire que dame votre épouse, auprès de ses semblables, en cette chambre bien mal nommée qui n’a même pas de lit, bien qu'on la dît noble, s’est dite chagrinée de mes insanités. Serait-ce là la cause de votre grise humeur ? Voyons… depuis quand les nobles prennent-ils autant à cœur les paroles d’un pauvre bouffon ? Les fols ne sont-ils point censés parler à tout va, sans garde-fous, fort justement nommés ? Pourquoi être blessé par la parole d’un fou ? La parole d’un fou n’a pas de poids, puisqu’il est fou… C’est d’ailleurs pour cela qu’il peut tout dire !

Sachez, mon bon vicomte d’Hérisson, que pour ma part, je ne hérisse que les cons… Ne vous sentez donc pas blessé par mes paroles, ce serait un bien drôle d’aveu…

Savez-vous, au fond, quel est le rôle d’un bouffon ? D’un pitre ? D’un amuseur ? Comme je le disais à l’instant à notre ami des ports de l’ouest, le bouffon n’est rien qu’un exutoire… Pensez donc, si tous les gueux du royaume n’avaient d’autre choix que ruminer sans fin leur rancœur… Mais non, fort heureusement, nous autres amuseurs donnons du cœur à la rancœur !

Il est vrai que souvent j’égratigne telle une épine… mais ce n’est que pour réveiller, pour gratouiller, parfois pour agacer, non point pour attrister.

C’est qu’à vous autres, hauts nobliaux, la vie vous semble n’être qu’une fleur, parfumée, colorée, qui parfois fane un peu, mais vite se remplace… Las, las ! Prenez pour vous ce secret que je vous offre, et dites le bien à votre dame Noëline… Votre grandeur est une rose, mais les roses ne sont-elles point si belles que parce qu’elles ont quelques épines ?

Et ne prenez donc point les paroles d’un pauvre guignol de foire pour plus qu’elles ne le sont : les paroles d’un bouffon !


Et Caracole cabriole pour mettre fin à sa gaudriole. Au vicomte, il exécute une basse révérence, à en embrasser ses propres orteils. A l’homme de la Rochelle, il adresse l’accolade des bouffons, terminant par un joli bécot fraternel et sonore sur le bout du nez, et reprend joyeusement son chemin à travers la foule qui parsème la place clermontoise. Ou clermontaise… Que vaut-il mieux, en Auvergne ? Que l’on se toise ou que l’on se taise ?

L’esprit, comme on le voit, déambule déjà vers d’autres contrées. A moins, bien sûr, que l’amuseur pas drôle ou le noble à grise mine n’aient des choses sérieuses à lui dire.
Valentin_de_rochelle
Valentin avait ecoute le Bouffon le sourire aux levres prenant soin de ne pas lui couper la parole. Ce bouffon avait du charme dans son insolence. En ce lieu, il pensait que chacun avait droit a la parole et que parfois un bulletin ne suffisait pas a exprimer seul son point de vue. Un moment, il eut peur que sa ruse ne se retourne contre lui et qu on le prenne justement pour ce bouffon qui bien souvent venait lui jouer de mauvais tours. Mais cette fois il l'avait bel et bien reconnu...son expression, son dynamisme et surtout les contextes dans lesquels il intervenait avait retreci les possibilites. A vouloir etre partout, le bouffon s'etait trahi lui-meme.

- Mon cher Bouffon, il est clair que je n'ai pas ton talent de bouffon meme si je voulais surtout serieusement remettre certaines choses en bon ordre afin d'etudier au mieux tes comportements, voire meme de les expliquer... je comprends la ton message et ta volonte de t'amuser, voire d'amuser meme si je ne suis pas sur que tous montrent la le meme humour que toi, meme si je le comprends...oui malgre tout. Mais vois dans tes mots la peine que tu peux faire a d autres et notemment ceux qui ont vote plein d espoir pour ce conseil. Car la tu te moques non seulement du conseil mais aussi du peuple qui a vote pour lui...de leur choix meme si tu pretends en etre le porte parole..Il est du droit de chacun de voter, de rire ou ne pas rire..et tous ces choix sont aussi respectables les uns que les autres. Mais la tu vas encore penser que je fais la morale..Par ailleurs je n'entends aucun message d'espoir, offres tu toi meme une solution ? Dans ton amusement, tu reveles finalement un dessein bien triste pour le BA ou bien je ne t ai peut etre pas bien entendu

Par ailleurs je te cite la :


Citation:
Sachez, mon bon vicomte d’Hérisson, que pour ma part, je ne hérisse que les cons… Ne vous sentez donc pas blessé par mes paroles, ce serait un bien drôle d’aveu…


Ceci est un propos insultant et peut te valoir un proces et bien pire meme. Cet homme que je ne connais pas et que je me garderai de defendre ou d'attaquer merite t il cela ?


Le regardant avec insistance, sachant bien qui est derriere le masque..


- Dis moi cher Bouffon, amuseur des foules, moqueur, tu as surement un coeur...alors dis moi, que ferais tu si je disais la ton nom, que chacun des membres du conseil actuel, connait certainement ?

D'un ton calme, un instant le jaugeant et attendant sa reponse, ouvert au dialogue comme a son habitude, sans heurt ni mechancete aucune
_________________
--Caracole_le_fol
Volte face! C'est que l'homme de l'ouest a encore des choses à dire! Intarissable, dites voir. Caracole l'écoute avec toute l'attention d'un bouffon. C'est dire qu'il ne peut s'empêcher de se retourner de temps à autres pour grimacer à l'attention des enfants, fait des huit avec le bout de son pied, observe avec intérêt l'avancée d'un ver de terre perdu sur le pavé froid de l'hiver clermontois...

Mais il écoute, aussi, si, si. Les bouffons ont cette capacité de distorsion des sens. Sont forts, ces bouffons. Enfin, l'homme des quais en a fini. Loquace, pas tant que ça. Certes, il s'écoute parler, défaut universellement partagé. Mais surtout, qu'il est ennuyeux...

Bruyant soupir du bouffon.


Père la Morale du Val des ports de l'ouest, grand merci pour cet exposé. Ravi que vous reconnaissiez mon talent de bouffon! C'est que j'en ai si peu que celui-ci m'est cher!

La peine? L'espoir? La poire? L'espeine?

Le front se ride.

Trop de sérieux pour mon pauvre esprit qui batifole comme une toupie... Mais peut-être la surdité t'a-t-elle atteint, tintin... Je crois avoir bien déjà dit qu'il est absurde d'être blessé par les dires d'un bouffon, puisqu'un bouffon dit n'importe quoi... Attention de ne point trop faire usage de la main droite, il faut alterner, que la gauche ne soit pas jalouse...

Je moque? Je moque... Je moque! Mais oui, parbleu, je moque! Oh, comme me voilà éclairé sur ma propre existence, moi qui me fit bouffon sans trop savoir de quoi il s'agissait... C'était surtout pour manger, au départ. Bouffon pour bouffer... Mais grâce à toi, enfin, ô ange de lumière, colporteur de raison, j'ai enfin compris la finalité de mon existence!

Oui, je moque... c'est bien le but d'un bouffon, butor, non?

Du peuple? Du peuple et de tous, mon bon ami, sinon je serais un bien triste bouffon qui ne moquerait que Paul pour plaire à Jacques...

Porte Parole? Non, là tu confonds, fond fond, tu fonds con, con, con, avec la Vicomtesse de coeur du Vicomte d'Hérisson. Elle, elle peut porter ce titre fièrement, en plus de porter la parole de la duchesse. Heureusement que la Porte Parole porte sa parole, à la duchesse, parce que la duchesse, on ne l'entend pas des masses... Mais vilain Caracole! L'homme de la Rochelle va encore dire que tu moques... Vilain, vilain...


Se tape sur la main, comme s'il prenait un enfant en flagrant délit de vol de confiture...

Non, désolé de te le dire de manière si brut, mais tu as tort, totor. Quand ai-je dit que j'étais Porte Parole de quiconque? Caracole ne porte que la parole de Caracole, parole. Le peuple a sa propre voix, ses propres voix, il en fait bien ce qu'il veut. Caracole ne sert que de tampon, ponpon. Si ce qu'il dit, n'importe quoi, je le répète, pépète, trouve écho dans les paroles du peuple, grand bien nous fasse, fadasse! Mais jamais les bouffons n'ont l'orgueil de se croire porte parole, porte étendard, porte manteaux, ni même porte monnaie, sais-tu, car alors ils ne sont déjà plus du tout drôles...

Non, Caracole ne porte la parole de personne, seulement la sienne. Mais par le rire, qu'il soit jaune, gras ou de bon coeur, il désamorce, il temporise, il libère la tension, rien de plus, rien de moins.

Espoir? Mais je laisse l'espoir au bonimenteur, aux marchands de breloques et aux politiques. L'espoir n'est pas mon fond de commerce, enfin. Offrir une solution? M'as-tu bien regardé? Quelle solution aurait à offrir un grand guignol attifé ainsi? Coiffé ainsi? Grimé ainsi? Incapable de faire un pas sans trébucher ou virevolter, incapable d'aligner trois mots sans grimacer ou calembourrer? Sobre aussi, d'ailleurs.

Où as-tu bu, vu, pardon, brave ami des docks de l'ouest, qu'espoir et solution étaient l'apanage des bouffons? Voterais-tu pour un carnavalesque duc de foire comme moi? De même que tu devrais laisser les bouffonneries aux amuseurs, je laisse l'espoir et les solutions à ceux qui savent les manier...

Insultant, mes propos? Mais bien au contraire, petit ami tout mignon de candeur... Je lui offre une jolie porte de sortie, à notre joyeux vicomte! S'il me faut décortiquer, en plus des tiennes, chacune de mes paroles, on n'est pas rendu... mais soit, puisque tu y tiens...

Je ne hérisse que les cons, ai-je dit. Explication de texte: seuls les cons, les couillons, les crétins, les atrabilaires, et que sais-je encore, se sentent blessés, outrés, outragés, insultés par mes propos.

Ne vous sentez donc pas blessé par mes paroles, ce serait un bien drôle d'aveu, ai-je ajouté. Là, je te l'accorde, le sous entendu était plus difficile à saisir... La traduction pourrait en être: il n'y a pas lieu que mes paroles vous blessassent, mon bon Vicomte des animaux qui piquent, puisqu'elles ne blessent que les diminués du cervelet.

J'apaise, en somme. Je baume, en aise. Je rattrape, j'éclaircis, j'offre à notre aimé ami des animaux blessants un moyen de ne pas se sentir blessé. Puisque, comme le hérisson, si je pique, c'est juste que c'est dans ma nature de bouffon, et non par pure méchanceté...

Un procès, dis-tu? Mais qui mettrait un bouffon en procès? Un plus bouffon que lui? Pour quoi pourrait-on bien condamner un bouffon? Abus de langage? Fourchage de mots? Dépassement de la limite fixée par le code régalien des bouffons de France? Allons, ne te fais pas plus idiot que tu n'es... Crois-tu que le Vicomte se risquerait au ridicule d'un tel procès?

Un coeur? Oh oui, j'en ai, Carmen. J'en ai même à revendre! Si je commerçais sur mon coeur comme on commerce du bois dans les forêts de Thiers et Montpensier, je serais richissime! Je fendrais mon coeur comme on fend le bois, même, histoire d'en vendre un peu plus!

Mon nom... mon nom... Décidément, tes mains doivent être meurtries d'ampoules... Enfin, je te l'ai dit cent fois, mon nom, toute la place le sait, à l'heure qu'il est. Caracole le fol, qui gaudriole, qui carambole, qui zantafiole! Dis voir, mon bon, tu ne m'as pas l'air si âgé que tes oreilles fussent déjà défaillantes...

A moins qu'une fois encore, ô, petit malin, je te vois venir, il est vrai que tu manies tellement bien le non-dit, l'esquive, l'allusion... Une fois encore, laisserais-tu entendre que Caracole est deux, ou mieux, divisible à l'infini?

Ou bien alors, tu connais si bien ma vieille maman qu'elle t'a soufflé, je n'ose savoir comment, quand, où, ni dans quelle position, polisson de gérontophile, que j'avais un autre nom de baptême?

Tu attises ma curiosité, tu attires mon intérêt, tu affûtes mon appétit, tu retiens toute mon attention, et mon souffle avec, en prime...

Vas-y, brillant petit homme des ports du Val de l'ouest des quais poissonneux de la Rochette, dis moi, que je puisse respirer... Dis moi quel est mon nom...
Valentin_de_rochelle
Valentin ecoutait le bouffon, assis, la main posee sous le menton, l'expose etait bien long...

Citation:
Je ne hérisse que les cons, ai-je dit. Explication de texte: seuls les cons, les couillons, les crétins, les atrabilaires, et que sais-je encore, se sentent blessés, outrés, outragés, insultés par mes propos.


- Pour ma part, la vraie porte de sortie qui laisse a une conversation toute la grandeur de l'echange est celle qui respecte les deux points de vue. Ainsi, on peut etre en desaccord sans se voir taxe de cons..ou je ne sais quel mot tu emploies contre celui qui n'apprecie ton propos..vois tu le plus etrange, c est qu il y a justement un cote moralisateur dans ta phrase..mais la moral appartient a tous..et a chacun ses valeurs...

Un autre instant le jaugeant puis levant les yeux au ciel..


-J'espere qu'il fera beau aujourd'hui et..que le soleil donnera assez de lumiere pour les gens pauvres ou non puissent y voir clair dans tout ca...

Se levant enfin pour se rendre a sa taverne de Moulins, Valentin salua le bouffon et enfourcha sa monture.

- Pour le nom...Etre bouffon t'evite bien des proces

Un clin d'oeil, car tout le monde savait deja et un claquement sur les flancs du cheval.
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Pascale.
Arguments et argumenteurs..Boniments et bonimenteurs..
Non loin de l'endroit ou l'on palabre, de ce lieu ou les échanges verbaux sont souvent des plus cocasses, la blonde ne perd pas une miette de l échange entre les échangeurs, à savoir celui qui clouera l'autre , la bouche s entend, en place publique.
Faut dire qu'elle aime bien la blonde parmesane, les bouffons qui annoncent, parfois dénoncent, mais jamais ne renoncent à faire leurs pitreries joyeuses.
Pourquoi faut il toujours un triste sire pour vouloir ternir le spectacle, ô combien comique!
Prête à applaudir comme il se doit pour un bouffon passé maître de son art, elle est à chaque fois interrompue par le rabat-joie ..les discutailleries se terminent , le trouble fête s"éloigne, sûrement de peur de ne pas avoir le gain du dernier mot.
Elle s'approche du boute en train, un large sourire aux lèvres, ses mains tapant l une contre l autre :


Bravo, bouffon!!
Tu es bien méritant et tu pratiques ton métier avec génie!
Tu m as bien fait rire, et tu sais fort bien moucher les morveux qui ne connaissent pas ton travail!
Pardieu! tu as certainement ta place pour faire ton office auprès de la cour royale!!

Mais, dis moi donc amuseur, je suis curieuse de savoir, pourquoi le pisse-froid est parti si vite ?
Ne devait il pas révéler au grand jour, le secret d' un nom, qui entre nous n' intéresse personne à par lui??
Serait ce parce qu il n avait rien à dire au bout du compte??
Alors bouffon dis moi donc, quel est donc ton nom??


Elle rit. Caracole va t il lui offrir encore un peu de ce petit bonheur de l 'écouter et de le voir faire quelques cabrioles?
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--Baron_de_lencloitre
Spectacle désolant et de désolation..de discours en discussions..la terre qui tremble suite aux élections...Le bouffon calmé et voila venir une nouvelle braillarde. C'est que les bouffons peuvent se reproduire si vite. D'un seul on passe a deux, puis trois puis quatre et la meute se forme. On hurle, on guette, on épie. Le conseil n'avait pas répondu, sans doute déja au travail. Cela lui donnait raison en tout. Un noble passe, un autre plus philosophe sans doute s'en va et voila le Baron qui passe la ou la raison trépasse.

La traversée du Duché lui laissera un étrange souvenir.




- Ces gens sont ils bien aristotéliciens mon bon Prométéus ? A voir leurs maniéres, on se croirait chez les sauvages. Ne respecte-t-on pas un Vicomte ni méme les régents d'un duché en ces lieux? La braillarde et le bouffon auraient bien été écartelés s'ils avaient été sur mes terres. Toi qui a trainé en taverne, que peux-tu me dire de ces gens ?



.
--Prometeus
La lourde épée du Baron sur le dos, l'écuyer marchait avec peine. Lui, comme beaucoup, n'avait pas porté d'attention aux échanges. La sienne étant totalement vouée au seigneur.

- Bien peu de choses mon bon Sir, si ce n'est qu'ils aiment bien boire et que cela leur fait dire beaucoup de sottises.
--Caracole_le_fol
Ah, le revoilà parti dans la grandeur! Complexé, le petit moralisateur... Point de vue, blablabla... moralE... valeurs... Bon, bon, bon... Il tourne en rond. Ce qui pour danser, est pratique, encore faut-il vouloir valser avec un homme de l'ouest aussi mortellement sérieux... Et allez donc! Procès, encore procès! Et toujours pas de nom! Et le voilà qui file... Mais... mais...

Caracole de sursauter sur ses deux pieds. C'est qu'il s'en va sans demander son reste et sans donner le nom tant attendu! Mains en porte voix, à défaut d'être porte parole, voici Caracole qui s'apprête à crier au dos du triste sire. Mais c'était sans compter l'interruption d'une blonde qui s'avance en applaudissant. Encore une, aurait-il dit s'il était vantard. Et comme il l'est, il l'aurait en fait bel et bien dit, n'eût été le contexte. Car le contexte est essentiel, toujours. Et il ne permet pas, pour l'heure, la vantardise.

C'est pourquoi, d'un ton très sérieux, index levé, Caracole s'adresse à la blonde:


Permettez, gente dame, juste un instant. Il me faut régler une petite affaire.

Et, de l'air digne et sérieux du bourgeois, voilà Caracole qui se plie en deux, remet ses mains en porte voix, et hurle comme un gosse mal élevé, en direction du Rochellois qui rapetisse:

Bouuuuh! Vilain Val de l'ouest! Et mon nom, alors? Promesses en l'air! Boouuuuuh tout petit qui crie si fort et se dégonfle si vite! Bouuuuhh, tout petit Val qui dévale aussi vite qu'il est venu! Bouuuuuuh! Viens me faire un procès, je veux mon procès!

Et Caracole qui tape du pied, pour mieux donner dans le caprice.

Bouuuuuuhhh, procède moi, procède moi! Montre à tous qui est un bouffon qui s'assume et qui est un bouffon qui s'ignore! Bouuuuuhhh! Je veux mon nom! Booouuuhhhh! Dis moi mon nom! Bouuuuhhhh!

Et hop, volte face vers la blondinette.


Dame Pascale, si je ne m'abuse, et je ne m'abuse jamais, je préfère de loin abuser les autres.

Oui, oui, il la reconnaît. C'est que pour être un bouffon averti, il faut se renseigner, courir les villes, connaître les têtes couronnées pour mieux les découronner...

Grand merci pour vos compliments, vous au moins savez reconnaître la valeur d'un bouffon! Quant à notre ami des ports de l'ouest, ma foi, il a préféré garder mon nom pour lui, signe sans doute qu'il n'a pas grande valeur. Ou alors qu'il a promis n'importe quoi... Mais pour dire n'importe quoi correctement, il faut aller au bout, c'est le minimum... Or notre ami des caniveaux des quais des ports de l'ouest ne parvient même pas à être un bouffon entier, il n'assume pas, semble-t-il. Pas faut de lui avoir tendu la main, de l'avoir guidé sur le chemin, pourtant... En résumé, je n'ai à avouer que le nom que je me connais, Caracole qui caracole, gaudriole, dégringole même, parfois, quand le coeur y est. Quant à celui dont le tout petit tout là-bas voulait m'affubler, ma foi, il sera seul à le connaître, j'en ai peur.

Caracole hausse les épaules. Ah, l'art d'être un bon bouffon n'est pas à la portée du premier venu, que voulez-vous. Avisant deux voyageurs traversant la place, non loin de lui, et se chuchotant des mots que pourtant il entend, Caracole poursuit. Oui, oui, il a entendu, il a l'oreille fine, Caracole. Et d'ailleurs, les mots prononcés ne sont-ils pas faits pour être entendus? Ils ne servent à rien, sans quoi... Et c'est triste, un mot prononcé qui ne sert à rien...

Son problème, c'est qu'il ne sait pas au juste ce qu'est un bouffon. Tenez, comme ces deux estrangers, là bas. Lui aussi parle de respect, quand l'homme de l'ouest parlait procès. C'est à se demander à quelle époque ils vivent... Ignorent-ils donc réellement qu'un bouffon disant des bouffonneries n'a rien que de très naturel? Depuis quand met-on les bouffons en procès pour une bouffonnerie, même sur un noble? A quoi servent donc les bouffons, si ce n'est à bouffonner sur le dos de tous? Une bouffonnerie, allons, ça n'a rien de très grave, tout de même...

Voyez notre homme de la Rochelle... Il crie "injure" là où il n'y a que moquerie et bouffonnade... Rien que de très normal pour un bouffon! Il hurle "procès" là où le commun des mortels voit bien qu'il faudrait être plus idiot que l'idiot pour mettre un idiot en procès... Allons allons, tout le monde sait bien que les bouffons sont sans pouvoir, sans influence, et que, par là même, il est absurde de vouloir les traîner en justice...

Quelle justice, d'ailleurs? Peut-on reprocher à un bouffon de pratiquer la gaudriole, la moquerie, le cynisme? Ce serait comme reprocher à... tenez, à un hérisson de piquer! Ou à un homme se croyant plus lumineux qu'il n'est de dégazer plus haut qu'il n'a l'orifice... C'est dans la nature des choses!

Enfin... que voulez-vous... Les bouffons ne sont pas là non plus pour combattre des moulins... Il est bien inutile qu'un bouffon qui sait qu'il en est un cherche à ouvrir les yeux d'un bouffon qui ignore qu'il en est un...

Voyez, ce sont des affaires bien trop sérieuses pour moi. Vous qui êtes femme de loi...

Fait mine de s'endormir, ronflements bruyants à l'appui. Pique du nez, relève brusquement la tête.

Pardon. Flemme de moi, disais-je. De foi, fichtre. Lamme de foi. Bref. Passons. Vous qui l'êtes, savez bien, j'imagine, qu'un bouffon en procès serait une bouffonnerie bien trop sérieuse pour être justifiable, n'est-ce pas?

Mais je me répète à l'infini... Voyez que ça vous déboussole un Caracole, ce genre d'idiotie...


Pour le fou, une page est tournée. Pour un fou, essayer de faire entendre raison est un travail éreintant, surtout quand les vis-à-vis sont si campés sur les certitudes qu'ils n'écoutent rien et n'entendent encore moins...

Un fou est un fou, un bouffon un bouffon, un noble un noble, un idiot un idiot, un obtus un obtus...

Bref, le monde est monde, et tout y va pour le mieux. L'ordre naturel est respecté!
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