Hispahan
Hispahan avait vu partir Oscea. Pour l'avoir suivie plusieurs fois en cachette, elle savait que sa fille se réfugiait dans les bois quand elle avait un gros chagrin. Elle aussi avait un gros chagrin, auquel s'ajoutait une grande colère qu'elle ne pouvait contenir. Comme si ce n'était pas suffisant que sa fifi Espé soit partie vers un monde soi-disant meilleur et que ses amis Ettis et Zol partent vivre sous d'autres cieux, voilà que son autre fifi était frappé de folie et parlait de rejoindre Aristote, sans se soucier du mal qu'il pouvait faire autour de lui.
Sentant une nouvelle bouffée de rage monter en elle, Hispahan prit le chemin de la plage. Là elle pourrait crier sa colère sans être entendue, cette colère qui ne la quittait plus depuis qu'elle avait vu tous ses efforts repoussés. Si elle avait dû mourir chaque fois qu'un ragot fleurissait à Béziers, elle serait morte cinquante mille fois, et si on devait repousser ses amis à chaque coup dur, la terre serait peuplée de solitaires.
Tournée vers la mer, elle serra les poings et cria de toutes ses forces, laissant le vent emporter ses paroles. Elle savait qu'elle le regretterait toute sa vie mais avait baissé les bras, à cours d'arguments. Elle resta là un long moment, le regard perdu sur l'horizon, laissant les larmes ruisseler sur son visage, puis partit vers le port. Le départ était proche, elle n'était pas mécontente de quitter Béziers et de ne pas assister à la lente descente aux enfers de son filleul. De toute façon, il lui avait dit qu'il ne voulait plus la voir, alors à quoi bon insister ?
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Sentant une nouvelle bouffée de rage monter en elle, Hispahan prit le chemin de la plage. Là elle pourrait crier sa colère sans être entendue, cette colère qui ne la quittait plus depuis qu'elle avait vu tous ses efforts repoussés. Si elle avait dû mourir chaque fois qu'un ragot fleurissait à Béziers, elle serait morte cinquante mille fois, et si on devait repousser ses amis à chaque coup dur, la terre serait peuplée de solitaires.
Tournée vers la mer, elle serra les poings et cria de toutes ses forces, laissant le vent emporter ses paroles. Elle savait qu'elle le regretterait toute sa vie mais avait baissé les bras, à cours d'arguments. Elle resta là un long moment, le regard perdu sur l'horizon, laissant les larmes ruisseler sur son visage, puis partit vers le port. Le départ était proche, elle n'était pas mécontente de quitter Béziers et de ne pas assister à la lente descente aux enfers de son filleul. De toute façon, il lui avait dit qu'il ne voulait plus la voir, alors à quoi bon insister ?
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