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[RP] Ombre dans la nuit demeure invisible

Matalena
Martellement de sabots sur les pierres du chemin. Pelisses couvertes de neige sur visages masqués. Doigts gantés de cuir crispés sur les rennes durcis.
Cinq heure du matin.
Montauban la Réformée.

S'ébrouant lourdement, le cavalier de tête mit pied à terre, les renforts ses bottes de voyage claquant sur le pavé, crissement métallique sur granit givré. Col remonté, capuche baissée, on ne percevait plus guère de son visage qu'une bande noircie : deux yeux d'Onyx noyés sous un khôl épais qui protégeait les paupières du gel nocturne. D'un signe de la main, il invita la troupe à le suivre au travers des ruelles étroites de la cité, ouvrant la voie en connaisseur des lieux... Car des cinq compagnons, il n'était que le guide.
Deux montures de guerre en tête de cortège, des boucliers et des armes portées au clair sur les hanches... Nul doute que l'on se trouvait encore en période de guerre ; La démarche des larrons laissait envisager, à défaut de les voir, joyeuses trognes et balafres de bon aloi. D'un geste de la main, le frêle éclaireur indiqua ses intentions au travers d'un langage sans mots pour la silhouette qu'il escortait, de noir et de manganèse vêtue, attendant de recevoir un acquiescement pour entrer.

"Taverne de La Sanguinaire du Quercy

Ma Sombre est de retour !!!! Houraaaaaaaaaaaaa!!!

******* Vin à volonté pour ma vestale ! *******"

Sous le mantel, un fin sourire se dessine.
Ma garce, tu n'as pas changé.

Levant la tête vers ses compagnons, la Sombre passa difficilement la langue sur ses lèvres pour les desceller, et articula ces quelques mots :


Entrons, compains. Nous sommes ici chez une amie de longue date qui saura nous bailler pitance et boisson pour alléger les peines et réchauffer les corps.

Et d'attester d'un léger clin d’œil :

C'est moi qui invite.

Sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux ne se le ferait dire deux fois, les mots magiques ayant été prononcés. S'effaçant, main sur la porte, elle céda la primeur de l'entrée aux guerriers fourbus.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Aarnulf
-Heureux soient les simples d'esprit.-

Des jours, des nuits de chevauchée. De Touraine en Poitou, de Poitou en Angoumois ... et pour en terminer la Cité des Saules.
Le géant scandinave a suivi tout ce temps, molosse fidèle et le plus souvent silencieux (entre deux grognements inintelligibles). Là où on lui dit d'aller il va, tant qu'il peut faire bombance et ne pas mourir d'ennui, l'animal est heureux.

La raison d'un tel périple ? Peu lui importe en fait. Lui qui a juré fidélité, n'est là que pour servir et protéger. Le reste n'existe pas.

Certains n'ont ni Dieux ni maîtres pour les guider dans les méandres ce monde. Notre Aarnülf lui ne peut ni vivre sans se sentir protégé des premiers, Odin en chef de file, ni ne sait avancer sans recevoir ses ordres des seconds.

Assis, debout, couché, pas bouger !
Docile il l'est, curieux de rien et à l'écart de tout, bercé par le vide entre ses deux oreilles, le néant de sa caboche.

Aussi, lorsque la brindille qui leur sert de meneuse depuis des lunes les invite à enfin poser bottes à terres, deux mots seuls résonnent dans le cerveau empli de courants d'air de notre benêt.

Pitance - Boisson.


Ja ! Jeg er sulten ! *

Et soudain la panique de ne pas se faire comprendre, et un effort intense pour chercher le mot correspondant dans la langue française.

Faim !!

Ni une, ni deux, notre molosse ne se fait pas prier pour griller la priorité à ses compagnons, et sans attendre, le voilà déjà attablé, grand sourire niais et babines alléchéés, tout disposé à passer à la suite des réjouissances.


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* Oui ! J'ai faim !
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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
Maleus
[Retournez à la case départ, ne touchez pas 20000 écus.]

Bah voila, après des mois à parcourir les chemins en territoires Ponantais, après avoir dezingué, bléssé et estropié moult loyalistes Nébisiens, ses pas l’avaient de nouveau mené jusque la ville de ses réponses, Montauban.

Bien qu’au final toutes les villes pour le borgne n’etaient que des décors bruyants, dignes d’interets seulement parce qu’elles pouvaient procurer boissons et vivres, celle la etait un peu sortie du lot. Au-delà du fait morbide que ses rejetons etaient morts dans les environs il y avait trouvé bon accueil et y avait fait certaines rencontres plaisantes, interessantes… ou les deux.

Montauban la réformée… Réformé il l’etait devenu oui, puis pasteur suite à la proposition de la brune Matalena, son alliée de tout moments depuis leur depart de Guyenne. Décidement oui, cette ville avait marqué sur certains aspects sa vie déjà bien entamée mais pas au point de l’y faire s’y attacher non plus… Fallait pas abuser.
C’etait donc en compagnie d’une petite équipée de cinq personnes, menée par leur sombre mais attachante guide que le borgne parcourait les ruelles de cette ville plutot endormie qui s’etait de nouveau placée sur son chemin.

Pour sûr qu’il ne s’attendait pas le grincheux à être trainé devant un rade dont il n’avait jamais entendu parlé, lui s’etait imaginé lieu lugubre ou planque d’arme ou peut être même une lugubre planque… tout court. Mais non, aussi borgne qu’il etait il n’en restait pas moins voyant et c’etait bien dans un rade que la brune les invitait à entrer.

" Soit "

Haussement d’épaules, je m’en foutisme affirmé d’un cyclope de mauvaise humeur, agacé par les flocons de neige qui venaient les un après les autres se poser sur le bout de son nez. Oui il n’aimait pas la neige, le climat neigeux avait déjà été ajouté depuis bien longtemps dans la liste des choses agaçantes, cet aspect de pureté repugnant n’avait de belle gueule qu’une fois souillé par le sang mais l’épée au foureau signifiait que cela ne serait pas le cas dans les heures et jours à venir.

Un eternuement, un grognement puis un coup de botte dans le derche de son scandinave larbin, il penetrait enfin au chaud, cherchant du coin de l’œil ce qui pourrait de nouveau le faire ronchonner et s’adressa à la montalbanaise.

" Ma chere Matalena, videz de ce pas votre bourse, m’est avis que votre invitation va lui être fatale ."

Puis de lacher un simili de sourire tout secouant sa tignasse pour en virer la neige… L’heure semblait être à la gnôle, il s’occuperait du géant plus tard.

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Adieu Fab'
Miramaz
À la proposition du borgne, une ballade pour se dégourdir les jambes loin d'un conflit ennuyant d'immobilisme, elle n'avait pu qu'acquiescer autant parce que l'offre lui plaisait que parce qu'elle émanait de son chef vénéré. Ravie de l'avoir retrouvé après un abandon involontaire elle ne comptait plus lui faire défaut, qu'importe le lieu et qu'importe le but elle le suivrait maintenant sans relâche.

Voyageant en queue de leur petite troupe, observant les moindres faits et geste du borgne et de leur sombre guide, elle avançait sans râler ni soupirer supportant froid et neige avec plaisir puisqu'ils étaient synonymes d'échappées. Ses deux autres compagnons n'éveillaient que peu d'intérêts en elle, deux barbares nordiques presque aussi stupide l'un que l'autre, enfin pour l'un la nuit lui faisait changer d'avis.

Montauban en vue fin du voyage pour ce jour, leur guide mit pied à terre pour les mener à travers sa cité encore silencieuse jusqu'à une taverne inconnue où ses quelques mots firent mouche dans le gosier de la courte-chevelue. Se faufilant à la suite d'Aarnulf et Mal', elle s'installa au sol près de la table mais assez loin du géant scandinave pour qu'il ne l'écrase pas malencontreusement, alors que les yeux amusés fixaient leur généreuse compagne.


Z'êtes sûr d'avoir la bourse assez pleine? Fait tell'ment froid qu'moi va m'falloir un tonneau entier pour m'réchauffer..
Accompagné d'une bonne miche d'pain et d'quelques tranches d'un jambon du coin..s'rait parfait..


Un véritable sourire fut adressé à la réformée pour faire passer innocemment sa demande, alors que les mains frottaient corps et vêtements gelés pour en extirper la glaciale froideur. La flaque de neige fondue se formant à ses côtés servit ensuite à occuper ses doigts, l'eau faisant un innofensif projectile à envoyer sur Aarnulf.
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Robin_de_locksley
La neige... Le danois aimait bien ces petits machins qui volètent. Non pas parce qu'il trouvait ça beau, pur, poétique ou n'importe quel truc idiot que les gens du coin pourraient inventer mais parce que ça lui rappelait son île paumée au milieu de nulle part, ensevelie sous une couche blanche 6 mois par an...

Voyageant entre le géant nordique et la Rasée, il restait silencieux comme les autres. Il nota que Mira était trop occupée, comme à son habitude, à baver devant les gestes de son chef borgne pour se plaindre.
Répit de courte durée sans doute, à la prochaine halte, elle fera fonctionner sa langue juste pour avoir l'impression de se réchauffer.

Montauban... De toute évidence, la troupe échappera à une nouvelle nuit en rase campagne et la Rasée ouvrira son bec pour le simple plaisir de le faire.

Prochain arrêt, une taverne. La journée commençait bien. En plus, ils étaient invités par leur guide... Jackpot !
A la suite de la tornade nordique, du borgne et de la Rasée, il entra, prenant quand même le temps de remercier Matalena d'un signe de tête.

Robin s'installa non loin du géant. Peut être arriveront ils à communiquer dans leur langue natale, si tant est qu'Aanürlf parle mieux le danois que le français...


Sûr qu'inviter le géant et Mira en même temps, c'est l'meilleur moyen de dire adieu à ses écus...

Sourire en coin adressé à Mira. La pique est lancée...
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Les danois étaient l'exact reflet de leurs dieux. Autant dire qu'ils étaient brutaux, ivrognes, pas bien malins, ivrognes, violents, ivrognes et étroits d'esprit. Et souvent bourrés.
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