Bradwen
Le paysan leva un sourcil interrogateur en fixant son regard sur celui de dame Corv. Il avait envie de mettre ses poings sur ses hanches, mais il se retient, se disant que le geste pourrait estre mal interpresté.
Hum... Pas preste ?!?!?!
Le paysan fut un brin décontenancé et se demanda mesme si Feuilllle ne s'était point rappelé un certain... credo inspiré avant de lui désigné cette jeune lectrice...
Que faire en pareille situation ? Surtout ne pas paniquer, juste réfléchir... Les yeux du paysan passèrent sur les personnes proches de Corv... en vain !
Bah, c'te point grasve dame, j'vais vous aider... V'nez avec moi s'il vous plait... si, si, faistes-moi confiance !
Le paysan se pencha vers l'inconnue et lui chuchota...
J'sais c'que c'est de n'pas savoir lire, croyez-moi... V'nez avec moi jusqu'à l'autel... vous avez confiance en un diac' n'est-ce pas ?
Puis, sans se retourner, sans regarder si la dame le suivait, le paysan remonta l'allée jusqu'à l'autel. Il y posa le livre des vertus et l'ouvrit à la page. Il jeta un coup d'oeil sur le costé pour voir si l'inconnue l'avait accompagné ou pas, puis chuchota discrètement vers Feuilllle.
Euh.. ma Mère... C'te quoi son nom à vot'protégée ? Comment ? Corv ? Ah, très bien...merci !
Puis, la teste haute, il s'adressa à l'assemblée.
Mainois, mainoise, avec l'aide de dame Corv ici présente, nous allons maint'nant pouvoir procéder à la lecture du livre des vertus.
Le paysan pencha sa teste vers le livre et se mit à réciter...
Extrait de la Vita d'Aristote, dialogue XII, l'ermite...
Hum... Pas preste ?!?!?!
Le paysan fut un brin décontenancé et se demanda mesme si Feuilllle ne s'était point rappelé un certain... credo inspiré avant de lui désigné cette jeune lectrice...
Que faire en pareille situation ? Surtout ne pas paniquer, juste réfléchir... Les yeux du paysan passèrent sur les personnes proches de Corv... en vain !
Bah, c'te point grasve dame, j'vais vous aider... V'nez avec moi s'il vous plait... si, si, faistes-moi confiance !
Le paysan se pencha vers l'inconnue et lui chuchota...
J'sais c'que c'est de n'pas savoir lire, croyez-moi... V'nez avec moi jusqu'à l'autel... vous avez confiance en un diac' n'est-ce pas ?
Puis, sans se retourner, sans regarder si la dame le suivait, le paysan remonta l'allée jusqu'à l'autel. Il y posa le livre des vertus et l'ouvrit à la page. Il jeta un coup d'oeil sur le costé pour voir si l'inconnue l'avait accompagné ou pas, puis chuchota discrètement vers Feuilllle.
Euh.. ma Mère... C'te quoi son nom à vot'protégée ? Comment ? Corv ? Ah, très bien...merci !
Puis, la teste haute, il s'adressa à l'assemblée.
Mainois, mainoise, avec l'aide de dame Corv ici présente, nous allons maint'nant pouvoir procéder à la lecture du livre des vertus.
Le paysan pencha sa teste vers le livre et se mit à réciter...
Extrait de la Vita d'Aristote, dialogue XII, l'ermite...
Citation:
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"