Blanche_
Le poignard ou les lèvres ?
Comme déjà dit, c'était une discussion fort houleuse que celle entre Blanche et Aimbaud. Pourtant, depuis des semaines lorsqu'elle y songeait, ou en rêvait, ladite amoureuse avait imaginé quelque chose de plus épique, mélo-dramatique, qui finirait dans ses bras, en pleurant un peu.
Mais elle pleurait beaucoup, et n'avait que ses mains pour se réconforter. Assommé par sa déclaration, Aimbaud jouait aux funambules, et venait de tomber de son piédestal.
Tout ceci n'a aucune importance. Ce sont sans doute nos derniers instants, et je les gâche à vous présenter vos fautes... Le vent l'enroba, glissa sous sa robe, la fit grelotter de plus belle. Elle fit alors un pas vers lui, comme une vierge qui retournerait vers son premier amant. Ce qui est complètement stupide comme comparaison, car Blanche n'avait d'une vierge que le visage tout blanc, et pur, tâché d'aucun grain noir ni aucune griffe. Le reste... Avait appartenu à Aimbaud un jour, était espagnol aujourd'hui.
Rester mariée à un autre, je ne peux pas.
Elle dit cela le plus naturellement du monde, redressant les yeux vers lui, alors que ses pas l'avaient menée à une distance de bras. C'était une main tendue vers lui, cet aveu, et aussi le seul qu'elle ferait de la soirée.
Cela lui avait assez coûté, pour son honneur et celui d'Astaroth, que d'énoncer tout haut ses préférences, et il n'était pas question d'en rajouter plus. La profondeur de son regard suffisait à la crédulité que l'on pouvait accorder à ses mots ; la hardiesse de sa verbe, quant à elle, était un témoin frappant de leur importance.
Pour tout vous dire, à chaque fois qu'il me touche, j'essaye d'imaginer que c'est vous.
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Comme déjà dit, c'était une discussion fort houleuse que celle entre Blanche et Aimbaud. Pourtant, depuis des semaines lorsqu'elle y songeait, ou en rêvait, ladite amoureuse avait imaginé quelque chose de plus épique, mélo-dramatique, qui finirait dans ses bras, en pleurant un peu.
Mais elle pleurait beaucoup, et n'avait que ses mains pour se réconforter. Assommé par sa déclaration, Aimbaud jouait aux funambules, et venait de tomber de son piédestal.
Tout ceci n'a aucune importance. Ce sont sans doute nos derniers instants, et je les gâche à vous présenter vos fautes... Le vent l'enroba, glissa sous sa robe, la fit grelotter de plus belle. Elle fit alors un pas vers lui, comme une vierge qui retournerait vers son premier amant. Ce qui est complètement stupide comme comparaison, car Blanche n'avait d'une vierge que le visage tout blanc, et pur, tâché d'aucun grain noir ni aucune griffe. Le reste... Avait appartenu à Aimbaud un jour, était espagnol aujourd'hui.
Rester mariée à un autre, je ne peux pas.
Elle dit cela le plus naturellement du monde, redressant les yeux vers lui, alors que ses pas l'avaient menée à une distance de bras. C'était une main tendue vers lui, cet aveu, et aussi le seul qu'elle ferait de la soirée.
Cela lui avait assez coûté, pour son honneur et celui d'Astaroth, que d'énoncer tout haut ses préférences, et il n'était pas question d'en rajouter plus. La profondeur de son regard suffisait à la crédulité que l'on pouvait accorder à ses mots ; la hardiesse de sa verbe, quant à elle, était un témoin frappant de leur importance.
Pour tout vous dire, à chaque fois qu'il me touche, j'essaye d'imaginer que c'est vous.
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