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[RP] A Maison-Forte, "la Burgondière"

Aleryk
Savourant d’abord le baiser de sa merveilleuse épouse … après tout il ne faut jamais laisser passer sa chance, il se redressa ensuite suite à ses paroles et la regarda d’un air quelque peu détaché.

Ma chère épouse, sachez que le confort chez les moines est des plus spartiates. Il n’est point évident de sortir d’un endroit aussi peu confortable et après avoir galopé à tout va pour vous revoir au plus vite en sentant la rose.
Cela étant dit, puisque vous parlez d’étuve et que vous craignez de prendre froid en ôtant votre jolie robe … j’ai bien une solution.


Sans hésiter un seul instant, il prit son épouse par la taille et la jeta par-dessus son épaule tel un sac de blé, tout en prenant grand soin de ne point lui faire mal. La laissant tambouriner de ses petits points dans son dos sans sourciller, il ouvrit la porte de la chambre et se dirigeât droit vers le grand bac qu’il avait fait préparer dès son arrivée ayant l’intention de prendre un bon bain suite à cette longue retraite.

Vous voyez ma chère … votre terrible époux a toujours une solution à tout.
Mais ne vous débattez pas comme cela ! Vous allez mettre de l’eau partout !


Il enjamba le bord de la grande bassine et une fois dans l’eau bien chaude l’y déposa délicatement robe comprise avant de s’y asseoir face à elle.

Voilà qui devrait régler vos inquiétudes concernant un éventuel refroidissement et du même coup faire disparaitre les odeurs qui ne vous sont point agréables.

Fier de son fait, il arbora un large sourire en la voyant assise toute habillée face à lui l'air un peu surpris.
Aryanha

J’ai bien une solution…avait-il dit !
Retournée comme un sac de blé sur son épaule large…elle devina rapidement sa résolution.

Aryanha avait beau pester, le menaçait de brûler la rose précieuse qu’il lui avait offert, de l’affubler de tous les noms,
Maroufle ! Boursemolle ! Fol dingo !

Ses petits points avaient beau labourer le dos de son époux, rien n’y faisait, ni ses cris de colère, il l’emportait dans leur chambre où un grand cuveau plein d’eau les attendait.
Aryanha ne pouvait voir la vapeur s’en échappait laissant un voile brumeux, elle ne sentit que l’eau chaude l’envelopper.

Merdaille ! hurla-t-elle.

Elle se retrouva tout habillée en face de lui dans le bain !

Sacrebleu ! Tu me le paieras Ale… !

Elle l’éclaboussa avec le revers de ses mains.
Puis…puis…et bien la chaleur de l’eau pénétrant dans chaque fibre de son être, elle se laissa aller, le corps abandonné, savourant ce bienfait qu’offrait l’eau chaude embaumée de quelques herbes…et…elle éclata de rire !

Je me vengerai…Ale… !
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Aleryk
Il essaya bien de se retenir quelques instants mais rien n’y fit, Aleryk éclata de rire en entendant son épouse et en la voyant l’éclabousser avec l’eau du bain.
Il vit son visage se détendre et la sentit se laisser glisser contre lui profitant de la chaleur de l’eau qui l’entourait. Elle était si belle ! Et peut-être plus encore quand elle était contrariée et surprise par les facéties régulières de son époux.


Tu vas te venger mon amour ? Mais de quoi donc ? Je n’ai fait que rencontrer tes désirs, tu as toujours ta robe et je prends le bain demandé, ce n’est pas là ce que tu désirais ?

Aleryk lui sourit d’un air taquin, avant de se pencher vers elle et de l’embrasser tendrement.

Mon cœur, en sortant du bain, tu n’oublieras pas d’ôter ta jolie robe, je ne voudrais pas que tu prennes froid en gardant sur toi des vêtements mouillés ...

Il la regarda le regard brillant, ravi d’être finalement arrivé à ses fins.
Aryanha
Elle lui sourit…vaincue.
Mais allait-il user de sa victoire ?

Et bien, ce soir là, jour de la Saint-Valentin, alors qu’un bal avait lieu à Dijon, le couple préféra consommer ce jour d’exception dans l’intimité. Le désir égoïste de ne partager ce moment avec aucun autre, à se chuchoter des mots tendres et amoureux. Et ce fut ce soir là aussi qu’Aleryk de sa plus jolie écriture lui proposa sur un billet d’amour d’associer une cérémonie bourguignonne à leur mariage qui avait eu lieu deux années plus tôt à Vérone.
L’idée était peut-être extravagante, mais Aryanha poussa un cri de joie ! Comme une enfant à qui est offert un joli cadeau ! Elle lui sauta au cou, embrassant chaque partie de son visage, même si à cette heure tardive…des poils piquants se propageaient sur ses joues.


Quelle plus belle Saint-Valentin pouvait-il lui offrir !
Evidement elle l’épouserait encore bien dix fois, cent fois, mille fois s’il le lui demandait ! Rien de plus merveilleux ne pouvait l'unir à celui qu'elle aimait si passionnément.
Il n’y avait qu’elle pour le connaitre si romantique, si prévenant, si tendre, si franc, si doux même sous sa chemise, si silencieux quand il dort sur le coté après avoir reçu un coup de pied de sa bien-aimée, si…, si…, si adorable sous cette apparence si impudente.


Le lendemain, ce soir du 15 février 1459, alors que le soleil s’était couché, une belle nuit étoilée parait le ciel dijonnais. Juste avant les complies, La chapelle de Dijon ouvrait ses portes…quelques peu coincées les portes ! Mais à force d’obstination, surtout Aleryk qui ne cessait de se battre contre l’accès, la chapelle ne résista plus.

Un sentiment étrange envahit Aryanha, un mélange de pudeur et de confusion. Elle leva son regard limpide où l’azur se mit à briller d’émotion. Elle posa sa main sur le bras d’Aleryk. Ils traversèrent ensemble la chapelle illuminée de cierges où les attendait un drôle de curé. Les voyant, il resta sans voix ! Le couple s’installa sur des sièges à haut dossier. Aryanha portait une robe d'un lourd brocart opalin ourlée de zibeline. Assise sur le siège qu'un dais de tapisserie abritait, les plis de sa robe retombant autour d’elle, Aryanha ne portait qu’un seul bijou : le rubis monté sur un collier qui ornait son modeste décolleté en pointe, présent de son bien-aimé. Un étroit cercle d’or retenait autour du front, la masse somptueuse des cheveux dénoués sur ses épaules, cascadant le long de son dos. A ses cotés, l’image d’Aleryk l’hypnotisait, accoutré de son col pourpre sur son pourpoint noir, si hautain sous son chapelet, si sûr de lui-même. Elle était émue, comme ce jour du 21 juin 1457 à Vérone où elle lui avait dit oui pour la vie devant l’évêque de Venise, Monseigneur Ambros.
Elle se souvenait de leurs échanges :



Io Aleryk prendo te Aryanha come mia moglie,
e prometto di avere cura di te da questo giorno in avanti,
nella salute e nella malattia, nella ricchezza e nella povertà,
di accudirti e di amarti, finché morti non ci separi, secondo la volontà dell'Altissimo.
Amen.

(Moi, Aleryk je te prends toi, Aryanha, comme ma femme, et je promets de prendre soin de toi depuis ce jour, dans la santé et dans la maladie, dans la richesse et dans la pauvreté, de t'assister et de t'aimer, jusqu’à ce que la mort nous sépare selon la volonté du Très-haut.
Amen.)




Io Aryanha prendo te Aleryk come mio marito,
e prometto di avere cura di te da questo giorno in avanti,
nella salute e nella malattia, nella ricchezza e nella povertà,
di accudirti e di amarti, finché morti non ci separi, secondo la volontà dell'Altissimo.
Amen.


(Moi, Aryanha, je te prends toi, Aleryk, comme mon mari, et je promets de prendre soin de toi depuis ce jour, dans la santé et dans la maladie, dans la richesse et dans la pauvreté, de t'assister et de t'aimer, jusqu’à ce que la mort nous sépare selon la volonté du Très- haut.
Amen.)

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Aryanha
Ancelineeeeeeeeeeeeeee !

La Vénitienne ne s’était pas éveillée du plus beau des réveils ! Ah ça non ! Et pour en rajouter à sa déconvenue, cette gourde d’Anceline avait oublié d’ouvrir les courtines pour que le jour puisse la réveiller en douceur. Violemment, Aryanha tira les rideaux du lit dans un grand bruissement.
Ancelineeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !

Penaude, la servante qui assurément ne deviendrait jamais sa suivante, arrivait en s’emmêlant les chausses. Confondue, elle baissait la tête, n’osant aucun regard, balbutiant quelques niaiseries. Aryanha ne l’entendait point, absorbée par le sang chaud qui s’écoulait entre ses cuisses et qui révélait un ventre stérile. Elle était pourtant jeune et son époux vigoureux, et les amants ne cessaient de battre le velours avec tant de passion…peut être un autre jour…peut être.

J’essaingne !
Mes flueurs sont là ! Encore…
Apporte moi un blanchet de rechange ! Dépêches toi caillette !

Anceline se précipita sur le coffre et l’ouvrit pour en sortir des molletons de laine. Son reniflement énervait Aryanha et la pauvre fille s’en rendait compte et redoubler ses pleurs.

Cesse ces renifleries et active toi !

Rien de tel pour exaspérer Aryanha qui à d’autres moments aurait usé de patience. Se donnant des raisons, elle observa Anceline hoqueter et ajouta sans douceur parce qu’elle n’en éprouvait point ce jour là.

Tout m’excède aujourd’hui la caillette…tout !

En effet, ce jour là tout exaspérait Aryanha. On entendait sa voix grondait à chaque coin de la Burgondière.

En cuisine, il n’y avait pas assez de pâtés et la Babette la cuisinière n’avait pas réalisé assez d’entremets à son goût ! Ne savait-elle donc pas encore qu’elle aimait la cannelle plus que tout autre épice ?

Mais ma Dame, il n’y a plus de cannelle, vous m’avez dit qu’une livre de cannelle coûtait un bœuf !
Que nenni ! Répondait Aryanha agaçée.
Je ne peux souffrir ton impertinence !

En pénétrant dans l’écurie pour retrouver la chaleur de sa haquenée, Jolie-Brise, Aryanha entra dans une fureur noire en découvrant qu’il manquait du son dans sa panière, et l’avoine ?Govraaaaaaan ! Qu’est-ce ?…Les bêtes ne sont pas alimenter raisonnablement !
Elle sortit des écuries comme une tornade sous le hennissement des chevaux.

Et elle ne s’arrêta pas là !
A qui le tour ?…Décidément, plus rien n’allait dans cette maison ! Il suffisait qu’elle laisse faire la ménagerie et tout se gâtait !


Grimpant dans l’escalier extérieur qui la menait à la petite salle des gardes, elle ouvrit la porte rudement la laissant claquer contre le mur en pierre. Sursautant Taillefer et Ettore se bousculèrent pour la saluer laissant tomber leurs dés à terre. Malheureux ! La petite Vénitienne ne vit que les dés roulés jusqu’à ses pieds. Tapant sa botte au sol, elle fit demi-tour prestement et s’en alla en maugréant.

A la tour de garde, le chevalier Roland d’Ars observait au loin, les mains appuyées sur le rempart en pierre. Son regard toujours sur l’horizon, il brisa le silence de sa voix grave et sonore.


Vous êtes montée sur vos grands chevaux ce jour d’hui. J’ai l’impression d’entendre les cris de la fée Mélusine dans toutes les pièces de la Burgondière.

Il se tourna vers elle. La colère d’Aryanha s’apaisait comme le ciel dont la clarté semblait percer sous les gros nuages sombres.

Quelle est cette ire qui vous donne si méchante humeur ?

Je crois qu’une terrible malédiction pèse sur moi, la naissance m’est interdite. Pourtant notre couche, notre maison, nos anneaux nuptiaux ont été bénis. Quel péché ais-je commis pour que le Très-Haut me punisse ainsi ?

Vous êtes jeune et bien faite, dame Aryanha…un héritier viendra plus tard en temps voulu. Il n’y a point de malédiction ! Vous avez tant de choses à préparer pour votre avenir qu’un enfant ne serait point aisé…laissez le temps. Vous n’êtes pas prête, c’est tout. Mon épouse, Dieu ait son âme, a enfanté bien des années après notre union.

Etait-elle rassurée ? Le chevalier avait ce don bien à lui de la rasséréner. Elle avait absorbé tant de potions pour éviter d’être enceinte qu’elle était persuadée d’avoir enfreint quelques lois de la nature. Le temps viendrait…oui…
Un souffle d’air frais raviva ses joues si blêmes. Elle remonta le col de son manteau, et posa une main sur le bras appuyé du chevalier.


Merci, Roland…

Elle s’en retourna mais avant de passer la porte de la tourelle, elle ne put s’empêcher d’ajouter :

Vos hommes, ne devraient-il pas s’entraîner à l’épée au lieu de s’acagnarder aux dés ?
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Aleryk
Plongé dans ses livres de navigation, de commerce, de communication et de finances, Aleryk s’était levé tôt pour réviser et travailler sur les différentes matières universitaires.
La bienveillance de sa charmante épouse à son égard avait fait en sorte qu’elle lui avait réservé un petit bureau bien au calme au bout d’un des longs couloirs de la Burgondière, à l’écart de toute l’agitation de la maisonnée.
C’était un endroit ou il se rendait souvent lorsque, tôt le matin, il s’éveillait avant son épouse qui avait besoin de dormir bien plus que lui, fatiguée qu’elle était par leur nombreux ébats nocturnes.

Le printemps n’étant plus très loin, il avait ouvert la petite fenêtre en hauteur de la pièce donnant sur la cour centrale de la bâtisse se disant que de cette manière il profiterait un peu du bon air matinale tout en étudiant dans la sérénité de la campagne.
Enfin … relative la sérénité … il entendait son épouse donner de la voix à tout va et ne parvenait plus à se concentrer sur ce qu’il lisait.
Que diable se passait-il encore ! Agacé, il se leva de sa chaise et se rendit d’un pas rapide dans la cour. Levant les yeux, il aperçu son épouse au bras du chevalier Roland de machin chose, dont il ne retiendrait décidemment jamais le nom, sortant de la tourelle de guet sur la coursive.
D’une voix forte et assurée, afin qu’elle l’entende malgré sa colère apparente qui avait tendance à la rendre sourde à toute intervention extérieure, il s’inquiéta auprès de son épouse des raisons de son courroux.


Et bien ma tendre épouse ! Que se passe-t-il encore ici qui te contrarie tant ?

La voyant tourner la tête vers lui, il comprit qu’elle n’était pas du tout de bonne humeur.
Il attendit donc qu’elle le rejoigne dans la cour, sans dire un mot de plus.
Aryanha
Le bas de la robe traînait le long des marches qu’Aryanha descendait pour rejoindre son époux. Son visage blême avait pris de vives couleurs, et on ne pouvait plus savoir si c’était de la confusion, de la colère ou le vif de la bise qui lui donnait tant d’éclat. Elle se dirigeait d’un pas leste vers Aleryk, traversant la cour où la volaille se promenait, et Hop ! Un coup de botte dans les plumes d’une poularde qui se sauve en piaillant sous une envolée de duvet. Aryanha tendit les mains à son bien-aimé. Attenant les siennes, elle les serra fort…si fort.

Oui…mon adoré. Je suis contrariée. Mais ça passera…vois-tu, cela va déjà mieux !
Et si toute la servantaille restait à sa tâche correctement, je ne serai point là à user ma voix…hum…j’ai besoin d’une cuillerée de miel ou…d’hydromel, qu’en penses-tu ?


Que lui confier ?…Serait-il déçu ?…Evidemment que non, elle connaissait son Ale comme il la connaissait. Mais elle ne réussissait pas à prononcer des mots qui le tourmenterait sûrement, et elle se pinça les lèvres fort…si fort.

Tu étudies ?…Me voilà bien ennuyée d’avoir perturbé ton travail.

Plaçant son bras sous le sien, elle l’entraînait déjà à l’intérieur. Devant l’écurie, elle aperçut du coin de l’œil Govran qui remplissait, encore, les mangeoires des chevaux. Plus loin, elle pouvait entendre râler la Babette dans sa cuisine, et elle était sûre d’entendre les lamentations d’Anceline au loin. La petite Vénitienne serra les dents et sentit la colère revenir au galop l’emporter, à ce moment elle tourna son visage sur son époux et son cœur se serra fort…si fort.

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Aleryk
Comme si de rien n’était et faignant de n’avoir rien remarqué, il se laissa entraîner à l’intérieur de la maison. Il n’était pas dupe pour autant et savait pertinemment que quelque chose devait perturber sa douce épouse.
Certes elle était d’un tempérament quelque peu soupe au lait (juste un peu hein ) et prenait vite la mouche dés que l’on s’aventurait à la contrarier, mais là il s’agissait visiblement d’autre chose. Il avait remarqué les pincements de lèvres caractéristiques de son épouse, signe évident qu’elle lui cachait quelque chose.
Elle était ainsi, sa douce Aryanha, toujours convaincue qu’elle n’avait pas le droit de parler de ce qui l’inquiétait dans le seul et unique but de protéger son entourage de Dieu sait quoi. Un peu comme si elle se sentait responsable de la Terre entière, en partant de là plus anodine des poulardes pour aller jusqu’au Roy, voir même jusqu’à son propre époux (qui après tout était bien plus beau que le Roy ).
Bien sur l’attaquer de front en lui demandant ce qui la tourmentait tant ne donnerait aucun résultat, Ale décida donc de ne rien faire et de voir ou elle allait l’emmener tout en essayant d’orienter quelque peu la conversation.


Et bien oui mon amour, j’étudie de grand matin pendant que toi tu te prélasses dans notre lit douillet et que tu terrorises la basse-cour et houspille le petit personnel.
Du miel ? De l’hydromel ? Crois-tu que c’est de cela que tu as besoin pour ta gorge délicate ?


Il lui sourit malicieusement.

En tout cas, je ne sais pas ce qui te perturbe autant mais j’espère que ce n’est pas encore ton terrible époux qui a fait des bêtises sans même s’en apercevoir.
Aryanha
Citation:
Et bien oui mon amour, j’étudie de grand matin pendant que toi tu te prélasses dans notre lit douillet et que tu terrorises la basse-cour et houspille le petit personnel.
Du miel ? De l’hydromel ? Crois-tu que c’est de cela que tu as besoin pour ta gorge délicate ?


Aryanha jeta un regard courroucé à son terrible époux. Son sourire malicieux ne lui était pas inconnu dans son badinage léger, et encore elle était persuadée qu’il allait jouer l’innocent.

Diantre !
Et de quoi d’autre aurais-je besoin pour soigner ma gorge ?
Je ne connais rien de plus doux et bienfaisant que le miel !

Citation:
En tout cas, je ne sais pas ce qui te perturbe autant mais j’espère que ce n’est pas encore ton terrible époux qui a fait des bêtises sans même s’en apercevoir.


Elle reprit le bras de son bien-aimé, et le rythme de son pas, abandonnant ses prunelles furibondes, elle s’appuyait un peu plus sur lui à chaque marche, comme si son désarroi lui pesait.


Des bêtises ?…Sans t’en apercevoir ? En es-tu si sûr ?…

A son tour de lui sourire malicieusement.
Pénétrant dans le logis, elle soupira si fort. Fuyant son regard, elle s’avança vers la grande cheminée en pierre et s’empara d’un tisonnier en fer forgé et déplaça les bûches de bois pour faire un peu de place aux cendres incandescentes. Le feu repartit et Aryanha put frotter ses mains froides au-dessus du foyer.


Bien heureusement un enfant n’est pas là…il pourrait tomber dans le feu par accident !

Elle se retourna vers Aleryk. Ses yeux brillaient d’un bleu plus profond.

N’est-ce pas mon époux ?
Ce serait grande détresse que d’avoir un enfant et de ne point avoir le temps de le surveiller ?
De le laisser à une nourrice sans savoir s’il n’y est pas en grand danger ?
Quel guignon !
N’est-ce pas mon époux ?
N’est-ce pas… ?


Elle l’observait, le consultait, le supplier du regard. Avait-elle assez parlé pour qu’il la rassure, avait-elle trop révélé pour qu’il la désespère ?
D’une petite voix prudente, elle lui proposa :


Un peu d’hydromel ?

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Aleryk
Du miel, de l’hydromel, … pas trop le fort de Ale ces machins là !

Il était sur le point de répondre à son épouse à propos du … breuvage … qui pourrait apaiser son mal de gorge quand, la voyant jouer frénétiquement dans le feu avec le tisonnier et l’entendant parler d’enfant il comprit ce qui la tourmentait tant. C’était donc ca !
Bien sur elle usait comme à son habitude de chemins détournés et il n’était jamais facile de deviner où elle voulait en venir mais il savait maintenant que le sujet occupait son esprit.
Ils n’avaient jamais réellement pris la peine de discuter de l’opportunité ou non d’une descendance et Ale ne savait pas ce que désirait son épouse à ce sujet. Et puis d’ailleurs … savait-il seulement ce qu’il voulait lui … en fait non.

Quoi qu’il en soit et devant la rafale de questions que venait de lui envoyer son aimée, il faudrait bien qu’il trouve quelque chose à en dire. Hum … le tact et bons mots en de pareilles situations n’étaient pas du tout le point fort du Vénitien. Il était plutôt du genre éléphant dans un magasin de porcelaines dans ces moments là.

Voyant qu’elle le regardait d’un regard suppliant, il lui sourit et tenta de détendre l’atmosphère avec une de ces légendaires bêtises afin de se laisser le temps de réfléchir à une réponse un peu plus adéquate.


Un enfant ? Mais pourquoi veux-tu donc faire rôtir un enfant dans la cheminée ? Tu n’aimes plus les poulardes au miel sauce à l’hydromel que nous prépare la Babette ?

Il lui sourit et prit son air innocent, dont il usait et abusait régulièrement pour faire croire qu’il n’avait rien compris, tout en se disant que bien sur sa tendre épouse savait pertinemment qu’il n’en était rien.

Et en plus tu voudrais le faire engraisser par une nourrice ? Pauvre bambin !

Voyant les yeux de son épouse se lever vers le plafond et un long soupir glisser entre ses lèvres, il su de suite que sa petite diversion n’avait pas fonctionné une seule seconde.
S’attendant à recevoir dans l’instant qui suivait quelques petites tapes qu’elle lui réservait quand il disait n’importe quoi, il se saisit rapidement d’un verre d’hydromel se disant qu’elle hésiterait peut-être à risquer de le renverser.


De l’hydromel ? Oui tiens, pourquoi pas !
Aryanha
Déconcertée ! Elle était déconcertée !
Elle hésitait… Etait-elle plus froissée, que fâchée ou offusquée ?
Elle martela sa bottine sur le sol de marbre de Bourgogne en serrant ses poings. Il prononçait des âneries alors qu’elle se morfondait de savoir s’il était déçu de ne pas être père. Elle souffla nerveusement sur une mèche de cheveux rebelle qui venait la faire loucher.

Mortbleu, Aleeeeeee !
Mais c’est horrible ce que tu dis là !


Elle le regarda se servir un verre de vin miellé.
Et puis…, les idioties de son époux firent leur chemin dans sa tête, et l’air pensif, elle se mit à sourire. Quelque part il la rassurait. Si parler d’enfant ne lui faisait songer qu’à la nourriture, c’était que loin de ressembler à un ogre, il n’en avait peut être pas pour autant le désir de la partager, elle dont son amour profond lui révélait sa nécessité absolue…il n’était pas prêt pour qu’elle lui parle d’un autre qui ne venait pas. Elle était assurément moins inquiète.


Elle l’imita et se servit un verre d’hydromel. Le velouté du nectar adoucit sa gorge irritée d’avoir rugi aux quatre coins de la maison.

Et bien, soyez rassuré mon seigneur !
Il n’y aura pas d’enfant rôti dans la cheminée, il n’y aura pas d’enfant à engraisser chez une nourrice. Il n’y aura pas d’enfant du tout !
Votre délicieuse épouse est privée de naissance…pour le moment, un certain temps, au pire…à jamais !


Mais tout en lui répondant, le ton de sa voix était monté, plus exaspérée de ne pas ressembler aux autres femmes que déçue, et si offencée de ne peut être pas complaire aux desseins de son époux d’avoir un jour un héritier. Les yeux brûlants de ces larmes retenues qui vous piquent et vous démangent, Aryanha jeta son verre dans le feu qui réagit en crachant des flammes, et à grands pas balancés, elle sortit de la pièce, passant devant lui sans oser croiser son regard.
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Aleryk
Visiblement la petite plaisanterie d’Aleryk n’avait pas détendu l’atmosphère, que du contraire. Le ton de la voix de son épouse était vite remonté, signe que ce qui l’inquiétait n’était pas anodin.
Et effectivement … quand enfin elle lui avoua la cause de son tourment, il comprit.

Le caractère sanguin de son épouse ayant pris le dessus, il la vit jeter son verre dans l’âtre, tourner les talons et lui passer devant comme si il n’existait pas. Au moins, si la petite diversion n’avait pas eu l’effet escompté elle avait eu le mérite de faire sortir le problème.
Il connaissait son épouse et savait à quel point le sentiment d’être différente des autres femmes sur ce point devait la déranger.

Avant qu’elle n’atteigne la porte de la pièce, Ale lui saisit le bras et la tira vigoureusement vers lui la forçant à se retourner, elle se retrouva face à lui. Il l’entoura par la taille et l’enferma dans ses bras, sans pour autant la coller contre lui. Il plongeât son regard sans ses grands yeux bleus humides de larmes et prit un ton calme mais sérieux.


Ma chère épouse, mais que croyez-vous donc ?
Penses-tu ma douce Arya que je t’ai épousée dans le seul but d’obtenir de toi une descendance ? Tu représentes bien plus pour moi qu’une mère porteuse que diable !
Je vis auprès de toi une existence merveilleuse que tu illumines chaque jour tel le plus joli des soleils. Alors sache qu’enfant ou pas, ca n’y changera jamais rien !
Que nous ayons un jour descendance ou non, au final peu m’importe pourvu que tu sois heureuse. Inutile donc de te ronger les sangs à ce sujet, le destin fera ce qu’il lui plaira quand il lui plaira, et dans tous les cas je suis et resterai le plus heureux des hommes.


Il la regarda en esquissant un sourire et ajouta pour clore la discussion :

Quoiqu’il en soit, et puisque pour l’instant c’est ainsi, nous devrons donc nous contenter encore des poulardes au miel de la Babette !

Il élargit son sourire, espérant faire naitre la pareille sur le délicieux visage de sa magnifique Vénitienne.
Aryanha
Ses mots…ses paroles résonnaient dans son cœur. Dans ses bras, ses mains appuyées contre sa poitrine, elle l’écoutait palpitante, les larmes lui brûlant les yeux. Comme elle l’aimait, comme elle l’aimait de ne point la juger, de ne point la condamner. Elle plongea son regard si profond dans le sien. Elle était décidée, oui, elle était décidée de ne faire que son bonheur en lui consacrant tous les prodigieux trésors de son amour, il devenait sa seule raison de vivre.
Son regard brillait d’émotion…


A te l’avouer…j’avais ce goût amer sur mes lèvres.
Tu as raison…Le destin fera ce qui lui plaira, quand il lui plaira.
J’avais craint de t’enlever tous ce qu’un homme désire au plus au point…sa descendance, que ton regard devienne différent, que ta virilité me fuit pour choisir femme plus féconde. J’ai eu si peur…


A sa dernière réplique sur la poularde, elle ne put que lui répondre par un sourire reconnaissant. L'air désormais rasséréné.

Oh oui, mon amour…contentons-nous des poulardes au miel de la Babette…tous les deux, rien que tous les deux, puisqu’il en est ainsi.
_________________
Aryanha
Ouuuuuiiiiiiiiiinnnnnnn… Ouuuuuiiiiiiiiiinnnnnnn…

Aryanha se redressa en sursaut dans son lit.
Diantre ! Qu’est-ce ?…
Les yeux maintenant grands ouverts dans la nuit seulement éclairée par un feu affaibli dans la cheminée, Aryanha écoutait.

Ouuuuuiiiiiiiiiinnnnnnn… Ouuuuuiiiiiiiiiinnnnnnn…


Il bambino…l’enfant… !
Aryanha secoua Aleryk qui en écrasait à ses cotés en faisant vibrer ses narines et laissant échapper un souffle sonore.
Ale… ? Tu as réveillé l’enfant !

L’enfant !
Quelle surprise quand le couple rentra à la Burgondière avec l’enfant ! Une promesse…oui, Aryanha se demandait si elle avait bien fait finalement d’accepter de s’occuper de Gilbert Phil de la Mirandole. Elle n’y connaissait rien en bébé, et voilà que la baronne leur plaçait son chérubin. Combien de temps ? Dieu seul le savait !
La chambre où dormait, normalement, l’enfant n’était pas très éloignée. Aryanha pensa qu’elle demanderait au petit matin à Anceline de préparer la pièce la plus éloignée du logis, pour y coucher Gilbert Phil, à moins que Govran, le palefrenier, aille dormir à l’écurie ainsi le petit dragon pourrait être installé parmi les hommes d’armes.

Aleeee… ! Tu as réveillé l’enfant !

Aryanha se leva et enfila sa longue chemise sur son corps nu dont les formes harmonieuses dansaient sur les murs chaulés. Personne dans la chambre de l’enfant qui hurlait assis dans son petit lit. La Vénitienne se pencha vers lui et le pris dans ses bras. Il avait le visage inondé de grosses larmes et baragouinait un semblant de man…man. Attendrie, Aryanha essuyait ses larmes, replaçait les boucles qui tombaient sur ses yeux mouillés.
Ta maman, mon petit bonhomme, va revenir…chuuuttttt…

Rien n’y faisait ! l’enfant pleurait toujours, hoquetait sans cesse…Aryanha parlementait, lui chevretait quelques mélodies, le berçant dans ses bras, puis le balançant un peu plus fort mais…rien n’y faisait.
Bene !…nous allons un petit peu dormir mon jeune seigneur !

Et sur ces mots, Elle partit avec l’enfant dans ses bras et dans sa chambre. Aleryk semblait toujours dormir et sa bruyante respiration l’attestait. Aryanha plaça l’enfant contre lui au milieu du lit. Gilbert Phil se tut subito ! Et ses yeux s’écarquillèrent. Et alors qu’Aryanha glissait ses pieds nus et froids sous les draps, une petite voix se fit entendre :
Dodo ?…

_________________
Agapee
[dans la ville de Dijon, une taverne prise au hasard...]

Voilà qu'Éva arriva enfin dans la capitale de Bourgogne. Sa mère lui ayant demandé de venir jeter un œil a son petit frère adoré. La rouquine ne put refuser n'ayant point vu la bouille du petit ange. Passant enfin les portes de la ville, elle chercha une taverne pour se rafraichir et entra dans la première venue.

Tombant sur un couple en pleine discutions, elle hésita un moment avant d'enfin commencer une discutions. fallait bien se faire connaitre vu qu'elle allait rester quelques temps ici. Qu'elle ne fut sa surprise en apprenant que le couple était celui dont sa mère parlait dans ses missives. Celui qu'Éva devait rencontrer afin de trouver son frère. Petit sourire affiché, elle fit connaissance avec eux... et passa un bon moment en leur compagnie.

Suite a ce moment, Aryanha et Alryk lui proposèrent de venir poser son baluchon dans leurs demeure le temps de son séjour. Elle ne put refuser ayant nul part ou aller. Sortie de la taverne, elle se dirigea a l'adresse donner..; non sans avoir le cœur battant...


[Une demeure... un séjour... mais surtout... son frère... ]


La voilà enfin devant les portes de la demeure. son regard ne put s'empêcher de se promener sur la façade... sur ce qui l'entourait a ce moment précis. La voilà en Bourgogne. c'était si rare pour la rouquine qui essayait d'éviter de recroiser son ex compagnon. Et sa mère qui souhaitais tellement la voir s'installer dans les parages... secouant la tête pour se sortir de ses pensées, elle grimpa les quelques marches qui menaient a la porte d'entrée et frappa trois coups bien distinct... espérant ne pas déranger le couple...

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