Asalais
Paris. La petite blondinette adorait la grande ville : puante, grouillante, bruyante, rayonnante, pleine de vie, à son image. Enfin, c'était une façon de parler car sa nourrice faisait bien attention à ce qu'elle sente la rose plutôt que l'odeur pestilentielle de la ville. Pas facile vu la fâcheuse tendance qu'avait Asalaïs de traîner sa petite personne un peu partout. Et puis, il faudrait remplacer le « grouillante » par « gesticulante », c'est plus correct. Quoi qu'il en soit, vous avez compris l'idée.
D'ailleurs, pour Paris, elle acceptait toujours de s'habiller de manière correcte. Correcte d'après les critères des adultes. Et puis, accepter était un bien grand mot. A chaque fois qu'elle se rendait à Paris, on lui imposait une tenue un peu trop froufrouteuse à ses yeux et elle se débattait aussi longtemps et aussi fort qu'elle le pouvait. Elle finissait toujours par perdre la partie. C'était l'un des seuls points sur lequel son père refusait de céder.
C'est ainsi qu'en cette glaciale journée de décembre, la surnommée Blondie portait une petite robe rose pâle tout à fait charmante aux yeux de la majorité. Elle, elle la détestait autant qu'elle détestait le rose et le rose, elle n'aimait pas ça du tout. Etrange pour une princesse, cependant, elle avait décidé d'être une princesse spéciale car les princesses « normales », elle ne trouvait pas ça drôle. Et puis de toute manière, elle n'était princesse qu'aux yeux de son père et de son grand père. Par dessus la fameuse robe, elle était emmitouflée dans un épais manteau beige, le cou entouré d'une grosse écharpe et ses joue étaient rosies par le froid.
Z'aime pas le roze.
Je sais je sais, tu me l'as répété tout le long du chemin.
Léger haussement du regard vers le ciel, sa nourrice se mordait les doigts d'avoir commis cette erreur. Têtue la gamine. Enfin, on ne pouvait pas trop lui en vouloir, elle était nouvelle. La dernière avait été viré, comme celle d'avant et comme celle d'avant encore. Asalaïs avait beau avoir une frimousse d'ange, elle était plutôt du genre hyperactive et malicieuse, ce qui rendait le métier de nounou plutôt compliqué. La dernière l'avait bien cherché, elle avait perdu les gosses qui réussirent à s'enfuir tellement loin qu'ils faillirent même quitter le Comté. Le prévôt en a eu du travail ces jours là. Cette fois ci, Riwenn avait opté pour une nourrice d'un âge plus avancé. On pouvait même dire qu'elle était plutôt vieille. Elle était plus sèche que les autres et avait plus de poigne. Et puis, elle avait beau être vieille, elle était encore plutôt vive pour son âge. Au grand désespoir de la petite et pour le plus grand bonheur de ses parents. Enfin, si ils pensaient qu'Asalaïs avait enfin trouver son maître, ils mettaient la charrue avant les boeufs. Elle n'avait pas dit son dernier mot.
Mais z'aime vraiment pas ! C'est où qu'on va ? Et pis d'abord, pouquoi ze peux pas avoir une népée comme Alex ?
Ne pose donc pas tant de questions jeune demoiselle ! On va se mettre au chaud dans un endroit que je connais bien. On vous prendra un bon chocolat chaud. Hep hep hep Alex, remet donc ton écharpe correctement avant d'attraper la grève.
Son petit minois afficha une expression boudeuse et elle se mit à traîner des pieds en arpentant les vieilles ruelles de Paris. Arrivée devant la façade, la nourrice la poussa légèrement afin de la faire entrer, ignorant ses bouderies enfantines. Voyant que la petite ne se déciderait pas à faire le moindre effort, elle lui ôta son manteau comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon, l'attrape sous les aisselles pour la poser sur une chaise de l'auberge. Elle fit de même avec Alex et vint prendre place face à eux.
Arrête donc de bouder. Une Dame ne boude pas.
Bah alors pouquoi ze peux pas avoir une népée comme Alex ?
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D'ailleurs, pour Paris, elle acceptait toujours de s'habiller de manière correcte. Correcte d'après les critères des adultes. Et puis, accepter était un bien grand mot. A chaque fois qu'elle se rendait à Paris, on lui imposait une tenue un peu trop froufrouteuse à ses yeux et elle se débattait aussi longtemps et aussi fort qu'elle le pouvait. Elle finissait toujours par perdre la partie. C'était l'un des seuls points sur lequel son père refusait de céder.
C'est ainsi qu'en cette glaciale journée de décembre, la surnommée Blondie portait une petite robe rose pâle tout à fait charmante aux yeux de la majorité. Elle, elle la détestait autant qu'elle détestait le rose et le rose, elle n'aimait pas ça du tout. Etrange pour une princesse, cependant, elle avait décidé d'être une princesse spéciale car les princesses « normales », elle ne trouvait pas ça drôle. Et puis de toute manière, elle n'était princesse qu'aux yeux de son père et de son grand père. Par dessus la fameuse robe, elle était emmitouflée dans un épais manteau beige, le cou entouré d'une grosse écharpe et ses joue étaient rosies par le froid.
Z'aime pas le roze.
Je sais je sais, tu me l'as répété tout le long du chemin.
Léger haussement du regard vers le ciel, sa nourrice se mordait les doigts d'avoir commis cette erreur. Têtue la gamine. Enfin, on ne pouvait pas trop lui en vouloir, elle était nouvelle. La dernière avait été viré, comme celle d'avant et comme celle d'avant encore. Asalaïs avait beau avoir une frimousse d'ange, elle était plutôt du genre hyperactive et malicieuse, ce qui rendait le métier de nounou plutôt compliqué. La dernière l'avait bien cherché, elle avait perdu les gosses qui réussirent à s'enfuir tellement loin qu'ils faillirent même quitter le Comté. Le prévôt en a eu du travail ces jours là. Cette fois ci, Riwenn avait opté pour une nourrice d'un âge plus avancé. On pouvait même dire qu'elle était plutôt vieille. Elle était plus sèche que les autres et avait plus de poigne. Et puis, elle avait beau être vieille, elle était encore plutôt vive pour son âge. Au grand désespoir de la petite et pour le plus grand bonheur de ses parents. Enfin, si ils pensaient qu'Asalaïs avait enfin trouver son maître, ils mettaient la charrue avant les boeufs. Elle n'avait pas dit son dernier mot.
Mais z'aime vraiment pas ! C'est où qu'on va ? Et pis d'abord, pouquoi ze peux pas avoir une népée comme Alex ?
Ne pose donc pas tant de questions jeune demoiselle ! On va se mettre au chaud dans un endroit que je connais bien. On vous prendra un bon chocolat chaud. Hep hep hep Alex, remet donc ton écharpe correctement avant d'attraper la grève.
Son petit minois afficha une expression boudeuse et elle se mit à traîner des pieds en arpentant les vieilles ruelles de Paris. Arrivée devant la façade, la nourrice la poussa légèrement afin de la faire entrer, ignorant ses bouderies enfantines. Voyant que la petite ne se déciderait pas à faire le moindre effort, elle lui ôta son manteau comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon, l'attrape sous les aisselles pour la poser sur une chaise de l'auberge. Elle fit de même avec Alex et vint prendre place face à eux.
Arrête donc de bouder. Une Dame ne boude pas.
Bah alors pouquoi ze peux pas avoir une népée comme Alex ?
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