Lumena
[Eglise de Nevers - fin décembre]
La visite avait été repoussée au dernier jour, à la dernière minute. Malgré son désir pressant de se rapprocher du Très Haut et de prier quotidiennement, elle avait réussi à éviter soigneusement l'église de Nevers, depuis son arrivée dans la ville.
Après l'horreur du Chat Perché, elle avait retrouvé sa voleuse, son doux péché, et s'était capitonnée dans la force d'une réconfortante procrastination. Elle n'avait ni pleuré, ni craqué, et s'était occupée de sa belle, vivant chaque jour à ses côtés comme un cadeau volé. Mais si Lumena, après une existence de vagabondage, aspirait au calme d'une vie sédentaire au service de l'Eglise, la brigande, elle, gardait trace d'un besoin de liberté qui ne pouvait s'assouvir qu'à la poussière des routes.
Ainsi, la veille, à la nuit tombée, les deux jeunes femmes s'étaient séparées, murmurant au vent des promesses de retrouvailles prochaines. Shawie avait disparu dans les ténèbres, ombre parmi les ombres, prête à accomplir les desseins de sa moralité tortueuse. Lumena, elle, avait regagné la petite demeure devenue l'écrin de leur amour, et avait enfin pleuré.
Au lever du jour, et sans avoir fermé l'oeil de la nuit, elle se décida finalement à s'approcher du lieu sacré. Allait-elle être foudroyée en en foulant le seuil ? Les images de son baptême lui revinrent en mémoire...
Elle avait aussi eu peur, alors, de finir foudroyée plutôt que lavée de ses péchés, et pourtant, il n'en avait rien été. Sa faute n'était qu'illusion à l'époque, toutefois, pouvait-elle en dire de même pour ses fautes actuelles ? Les textes sacrés possédaient la beauté de leurs certitudes, mais la vie était pleine d'incertitudes, de doutes, d'entre-deux... Nulle part le livre des vertus n'évoquait la possibilité pour une femme d'en aimer une autre, d'un amour pur et sincère, et pourtant, n'était-ce pas arrivé ? Rien ne l'y avait préparée... L'amour s'était emparé d'elle, l'avait emportée comme brindille au vent et l'avait abandonnée, pantelante, dans un lieu inconnu et exotique. Un amour si grand ne pouvait être que l'oeuvre du Grand Architecte, non ?
La main de Lumena se posa sur la porte ouvragée, et l'oiseau sur son épaule choisit ce signal pour s'envoler, tout interdit d'église qu'il était. Elle regarda le corbeau disparaitre au loin, prit une lente et profonde inspiration et se décida enfin à pousser la porte.
A peine entrée dans les lieux, sourcils froncés, elle redevint la tenebrosa, celle à la mine triste et au regard de pluie.
A Nevers, pas de curé, elle le savait. En taverne, au marché, partout les gens en parlaient, c'était le drame de la ville. Alors, se sachant seule, et mue d'un besoin irrépressible, elle se dirigea vers le confessionnal qui se cachait à l'ombre d'un mur. Là, dans son abris de bois, elle ferma les yeux et commença à murmurer le confesse au Très Haut.
Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
La visite avait été repoussée au dernier jour, à la dernière minute. Malgré son désir pressant de se rapprocher du Très Haut et de prier quotidiennement, elle avait réussi à éviter soigneusement l'église de Nevers, depuis son arrivée dans la ville.
Après l'horreur du Chat Perché, elle avait retrouvé sa voleuse, son doux péché, et s'était capitonnée dans la force d'une réconfortante procrastination. Elle n'avait ni pleuré, ni craqué, et s'était occupée de sa belle, vivant chaque jour à ses côtés comme un cadeau volé. Mais si Lumena, après une existence de vagabondage, aspirait au calme d'une vie sédentaire au service de l'Eglise, la brigande, elle, gardait trace d'un besoin de liberté qui ne pouvait s'assouvir qu'à la poussière des routes.
Ainsi, la veille, à la nuit tombée, les deux jeunes femmes s'étaient séparées, murmurant au vent des promesses de retrouvailles prochaines. Shawie avait disparu dans les ténèbres, ombre parmi les ombres, prête à accomplir les desseins de sa moralité tortueuse. Lumena, elle, avait regagné la petite demeure devenue l'écrin de leur amour, et avait enfin pleuré.
Au lever du jour, et sans avoir fermé l'oeil de la nuit, elle se décida finalement à s'approcher du lieu sacré. Allait-elle être foudroyée en en foulant le seuil ? Les images de son baptême lui revinrent en mémoire...
Elle avait aussi eu peur, alors, de finir foudroyée plutôt que lavée de ses péchés, et pourtant, il n'en avait rien été. Sa faute n'était qu'illusion à l'époque, toutefois, pouvait-elle en dire de même pour ses fautes actuelles ? Les textes sacrés possédaient la beauté de leurs certitudes, mais la vie était pleine d'incertitudes, de doutes, d'entre-deux... Nulle part le livre des vertus n'évoquait la possibilité pour une femme d'en aimer une autre, d'un amour pur et sincère, et pourtant, n'était-ce pas arrivé ? Rien ne l'y avait préparée... L'amour s'était emparé d'elle, l'avait emportée comme brindille au vent et l'avait abandonnée, pantelante, dans un lieu inconnu et exotique. Un amour si grand ne pouvait être que l'oeuvre du Grand Architecte, non ?
La main de Lumena se posa sur la porte ouvragée, et l'oiseau sur son épaule choisit ce signal pour s'envoler, tout interdit d'église qu'il était. Elle regarda le corbeau disparaitre au loin, prit une lente et profonde inspiration et se décida enfin à pousser la porte.
A peine entrée dans les lieux, sourcils froncés, elle redevint la tenebrosa, celle à la mine triste et au regard de pluie.
A Nevers, pas de curé, elle le savait. En taverne, au marché, partout les gens en parlaient, c'était le drame de la ville. Alors, se sachant seule, et mue d'un besoin irrépressible, elle se dirigea vers le confessionnal qui se cachait à l'ombre d'un mur. Là, dans son abris de bois, elle ferma les yeux et commença à murmurer le confesse au Très Haut.
Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)