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[RP] Le Lotx de consolation

Lumena
[Et là, c'est l'heure des rames ("c'est le drame"... Ah oui, fallait oser...)]

Des détails ? Comment ça, des détails ? Pour cerner la nature exacte de la faute ? Oui, bon... En effet, peut-être le clerc avait-il besoin d'un peu plus d'informations afin de savoir s'il pouvait l'absoudre de ce péché. Enfin, quand même, elle ne pouvait pas lui dépeindre les scènes image par image, c'était bien trop gênant.

Je... Hmm... Elle... Hmpf...

Il faisait chaud d'un coup, non ? Lumena ne se déparait plus du cramoisi qui avait recouvert ses joues lors de sa dernière révélation, et essayer d'entrer dans les détails ne risquait vraiment pas d'arranger la situation.

Au... Au début... Elle m'a touchée...et embrassée...là... Joignant le geste à la parole, sa main était venue frôler son cou pour redescendre sur sa poitrine, où elle demeura un certain temps. Montrer était plus facile que dire, et il ne lui vint pas à l'idée une seule seconde que le curé ne pourrait sans doute pas voir tous ses gestes, derrière sa grille. Il lui vint encore moins à l'idée qu'un curé n'était pas asexué... Et puis...là... La main avait continué son chemin pour s'arrêter sur son ventre, avant de glisser plus bas encore. Et là...

Il faisait définitivement de plus en plus chaud, dans le confessionnal, au fur et à mesure qu'elle se remémorait ce qu'elle tentait de raconter au curé.

Et puis... C'était...bon, mon père. Léger toussotement, sa main revint se poser sagement sur ses genoux. Je ne savais pas qu'une chose si agréable existait, avant de rencontrer cette femme... Et... Elle déglutit, non sans mal. Mon corps ne me répondait plus, mon père. Il était affamé, insatiable... Alors... Nouveau toussotement, et la main reprit son ballet, plus ou moins de la même façon que la première fois. Alors je l'ai touchée...et embrassée...là... Et puis...là... Et là...

Elle soupira malgré elle... Se pouvait-il que son corps réclame la brigande, en plein milieu d'une confession ? La tenebrosa s'agita, sur son banc, soudain nerveuse d'avoir de telles pensées en tel endroit. Mains croisés sur les genoux, elle aventura un regard en coin vers la silhouette du prêtre avant de rabaisser les yeux, trop honteuse.

J'ai essayé de l'oublier, mon père. J'ai vraiment essayé... Mais je n'y arrive pas. Pardonnez-moi, mon père, pardonnez-moi...

Incontrôlables, des larmes s'annonçaient, à présent. Que ferait-elle, si aucun pardon ne lui était accordé ? N'y avait-il pas un acte de contrition qu'elle pourrait faire, tout en gardant sa voleuse, afin de s'assurer une entrée au paradis solaire ?
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(¯`·.(¯`·._.··· Z'avez le RP qui vous démange ? Ca tombe bien, moi aussi... ···._.·´¯).·´¯)
Lotx
[A rame, à voile ou à vapeur? (oui, nous aussi on trouve que la qualité des titres baisse de message en message)]

Yeux exorbités, pupilles dilatées, langue pendouillante et suintante, le garçonnet assistait avec émerveillement à la démonstration de la dame. Son teint avait adopté une coloration rosée à mesure que sa respiration se faisait haletante et la déglutition de plus en plus délicate. C'est à dire qu'elle expliquait vachement bien quand même, le garçonnet s'y serait cru et c'était bien là l'os hélas. Un sourire gêné se forma sur son visage. Point de mea culpa une fois cette locution rendue affirmative. Et en plus il n'avait pas de robe de bure de rechange!
Tâchant de reprendre consistance il se redressa, songeant aux choses peu aristotéliciennes qu'il ferait dès le soir venu en représailles.

Je... je... j'crois bien que j'ai *gloups* qu'j'ai compris l'principe!

A nouveau un demi-sourire se forma sur son visage. Il allait falloir faire abstraction de ce que son corps lui réclamait.
Lotx avait beau être un prêtre très actif il allait devoir se montrer bigrement versatile cette fois, au risque de se retrouver acculé par les mots de son interlocutrice.

Bon alors... alors 'vi... 'videmment ce sont là des passions vi... vicieuses hein? Mais spa nécessairement d'vo... d'votre faute hein? 'Fin j'veux dire spa comme... comme si z'étiez libertine, qu'z'étiez une catin.

Il ferma les yeux durant quelques secondes pour laisser retomber ses émotions. En particulier, il pensa très fort à l’archevêque de Bordeaux. Cet exercice se révéla assez efficace.

Ouais donc j'disais on va pas reprocher à quelqu'un d'avoir la grippe hein? Ben vous s'pareil, y semblerait que l'Innommable aie entrepris d'vous pervertir en vous amenant vers des actes contre-nature bah, y va falloir vous soigner, s'tou. Alors, bien entendu, l'plus simple serait d'vous brûler mais j'imagine que vous préfèreriez essayer autre chose hein?

Réfléchissant quelques instants.

A ma connaissance il existe pas d'sanatorium aristotélicien pour s'genre d'infection et s'bien dommage. J'suis pas un expert, vous comprendez? J'suis pur, innocent et chaste moua... Cela étant vous devriez essayer l'exorcisme, ça vous aiderait. Après j'ai aussi ouï dire de certaines pratiques qui marchaient bien. Ca consiste à s'faire féconder par un ou plusieurs dévôts aristotéliciens pendant qu'un prêtre récite des prières et des bénédictions et vous verse de l'eau bénite. 'paraît que ça aide à retrouver des goûts normaux.

Levant l'index.

Dans tous les cas y vous faudra beaucoup d'prières et une profonde volonté d'guérir. On trouve trop d'gens s'complaisant dans leur vice, pensant que le Très Haut les a voulu comme ça, tsss. Certains nient même leur pathologie! Pour ceux là, bien entendu, tout est perdu mais vous vous êtes encore récupérable hein?
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Authentique prêtre aristotélicien en connexion directe avec le Très Haut. Baptêmes, mariages, retour de l'être aimé en 48 heures, repousse votre belle-mère.
Lumena
[Le démon du sexe m'habite]

L'oeil humide, elle avait attendu le verdict, imperméable à tout ce qui pouvait se passer de l'autre côté du confessionnal.
Apparemment, ce n'était pas sa faute, elle était rongée par une maladie du sans nom. Ses sourcils se levèrent en choeur à l'évocation du bûcher... Oui, en effet, elle préfèrerait essayer autre chose avant de se résoudre au côté terminal de cette solution. Heureusement, le curé semblait l'avoir compris et n'attendit pas un mot de sa part avant de continuer à énumérer les choix qui s'offraient à elle.
L'exorcisme... Sans doute le remède qu'il lui fallait. Mais si l'exorcisme échouait, elle aurait du mal à échapper au bûcher, et elle n'était toujours pas tentée par cette expérience finale. Quant à se faire féconder par un ou plusieurs dévots, sous les prières d'un prêtre, elle n'était pas certaine de savoir exactement en quoi cela pouvait bien consister, mais il lui semblait bien que d'après le livre des vertus, la fécondation ne pouvait avoir lieu qu'entre un mari et sa femme.

N'est-ce pas un péché d'enfanter en dehors du mariage ?

Si se faire féconder par un dévot était la seule chose qui lui restait accessible, comme le clerc semblait le dire, alors il valait mieux s'assurer de bien en saisir toutes les subtilités.

Dans tous les cas, je prie tous les jours, mon père, souvent plusieurs fois par jour, même.

La volonté de guérir, elle l'avait également, mais surtout quand son corps ne pouvait être satisfait par les caresses de sa voleuse, quand celle-ci était au loin. Quand ses yeux se posaient sur la brigande, sa volonté fondait comme neige au soleil, ce qui n'était pas pour faciliter une possible rédemption. Peut-être, d'ailleurs, avait-elle choisit la Bourgogne pour cette raison... Eloigner son péché pour mieux s'en soigner. Car si la volonté de la tenebrosa était faible, c'était déjà moins le cas des armées bourguignonnes qui avaient ordre de faucher la voleuse à vue.

J'ai la volonté de guérir, mon père... Parfois... Pensez-vous donc que si je mets tout en oeuvre afin de curer ce mal, les portes du paradis me seront ouvertes ? Et si jamais, malgré mes efforts, je ne pouvais être soignée ? Qu'adviendrait-il de mon âme, alors ?
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Lotx
[Laisse tomber les filles...]

Le garçonnet haussa les sourcils. Elle en avait des questions bizarres. Bon, certes, d'un point de vue purement technique sa solution était peut être un péché, très sûrement même d'ailleurs. Mais bon, ce qu'elle pouvait être pointilleuse aussi... A nouveau, s'il fallait damner tous ceux qui avaient des aventures hors mariage il allait falloir bien plus d'une lune pour caser toutes ces âmes. Remarquez, peut-être était-ce pour cela qu'il y avait des nouvelles lunes chaque mois...

'Voulez dire un péché par rapport à avoir des relations à but non-procréatif et allant à l'encontre des règles les plus élémentaires de la nature, que même les animaux les plus primitifs ne transgressent pas? Hein, 'voulez bien dire par rapport à ça?

Il lui adressa un sourire mauvais. Avec un peu de chance cela lui servirait de réponse. Certes, il avait eu tort dans son argument mais cela ne l’autorisait pas autant à le contredire. Après tout, elle avait beau avoir vachement plus étudié le dogme que lui c'était lui qui avait été ordinné!

Pis vous êtes pas obligée de l'garder le bébé tfaçon hein?

D'ailleurs, objectivement il n'en voyait pas trop l'intérêt. Dans tout le royaume il y avait des gens qui, de manière simple et rapide, vous en débarrassaient et pour pas cher en plus, vous évitant de longues années d'embêtements et de nombreuses nuits blanches. En plus des fois on pouvait même repartir gratuitement avec la dépouille dépecée. On pouvait alors utiliser la peau qui, comme chacun le sait, était douce comme une peau de bébé pour se faire des tambourins ou des sacoches. Sinon on pouvait plus sobrement l'empailler et le monter en un porte-chandelles du plus bel effet sur une table de nuit. Et puis ça faisait un souvenir sympa comme ça! (Ou à défaut un cadeau d'anniversaire pour sa belle-mère)

Bah j'imagine que si vous guérissez pas 'faudra vous mettre en quarantaine, pour évitationner qu'vous contaminiez d'autres personnes. D'ailleurs, si vous pouviez vous éloigner un peu d'la grille... Et à partir de s'moment comme vous aurez rien d'autre à faire dans votre vie que d'prier pour vous occuper j'imagine qu'à force l'Très Haut vous pardonnera pour avoir la paix. C'est que ça doit être gonflant d'entendre toute la journée les mêmes prières des mêmes personnes vous croyez pas? Moi je serais l'Très Haut que j'dirais oui à tout l'monde et comme ça y m'embêteraient plus! Après au pire y restera toujours la solution d'la purification par le feu si vraiment vous guérissez pas hein?
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Authentique prêtre aristotélicien en connexion directe avec le Très Haut. Baptêmes, mariages, retour de l'être aimé en 48 heures, repousse votre belle-mère.
Lumena
[La cabane du pécheur]

Elle était pardonnée pour un meurtre, à cause de son apparence et de sa dévotion, mais aimer une femme ne lui serait pardonné que si elle péchait avec un homme... Sourcils froncés, lèvres pincées, la tenebrosa avait séché son début de larmes et essayait de comprendre les conditions de sa rédemption.

Mais... Hmpf...

Le clerc avait raison, bien entendu. Les clercs ont toujours raison, c'est bien pour cela qu'ils sont clercs. Mais tout clerc qu'il était, il était loin d'être clair, et Lumena se tassait sur son banc, au fil des explications, sombrant dans une incompréhension de plus en plus profonde.

Je les voyais, en taverne, pire que des animaux, vous ne pouvez pas me dire que leurs péchés sales et vicieux sont moins graves que le mien, fait d'amour et du bonheur d'offrir et de recevoir !

Un grain de sable dans le cerveau, sans doute... Elle n'avait pas eu le temps de réfléchir, que la phrase était déjà sifflée, pour ne pas dire crachée, au grillage derrière lequel se dessinait l'ombre du curé. Trop tard, les mots ne pouvaient plus être rattrapés... Elle se mordit la lèvre, rougissant de son audace, et se tassa encore davantage sur le banc, regard baissé.

Enfin... Je... Hm...

Elle se maudissait, intérieurement. Elle venait chercher le pardon, et ce n'était certainement pas en sautant sur un homme d'église que cela risquait d'arriver. Enfin, d'un autre côté, c'était vrai, qu'elle avait vu nombre d'hommes et de femmes, en taverne, autrefois, comme des animaux, se touchants et se frottants à la vue de tous, sans avoir été unis devant le Très Haut... Elle avait détourné le regard, alors, écoeurée par cette vision lunaire, et se faisait rare, depuis, dans les tavernes du royaume, mais devoir se dire, aujourd'hui, qu'aimer sa voleuse était pire que cet immondice, c'en était un peu trop pour sa moralité.

Pourquoi me pardonner un meurtre et me rejeter à cause de l'amour que je porte à une personne, mon père ? Comment savoir quels péchés sont tolérés, et quels péchés ne le sont pas ? Et si...

Elle se redressa un peu et tenta un regard plein d'espoir vers le clerc.

Et si je me laisse féconder par un dévot, aurais-je droit au paradis, malgré cet amour contre nature ?

Elle en était là, à négocier les portes du paradis avec un curé, dans une église abandonnée de Bourgogne... Bien entendu, elle avait conscience que toutes ces complications pourraient être évitées si elle disait simplement adieu à sa voleuse, mais si cela avait été chose facile, elle l'aurait déjà fait. Personne ne l'avait jamais approchée comme la brigande, personne ne l'avait jamais touchée de la sorte, aimée de la sorte... Elle avait erré sur les routes toute sa vie avec son père de coeur, puis seule, après qu'il ait été tué, et cette solitude qui vous tord les tripes et vous fait hurler à la lune un appel à la mort, elle n'en voulait plus.

Je dois aller au paradis, mon père, je le dois... Mais... Je l'aime, comprenez-vous ?
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Lotx
[Elle m'emmerde vous dis-je!]

Le garçonnet soupira. Il en avait eu affaire à de sacrées diptérosodomites mais celle-ci remporterait assurément le trophée. C'est qu'on avait beau dire mais, misogynie à part, le sage avait raison et l'emerderesse qui se tenait devant lui commençait doucement, mais avec un talent indéniable, à lui piétiner la rate (si vous me passez l'expression). Et c'est avec un brin de mauvaise humeur qu'il lança:

Ah? Z'avez été élevée au rang d'évêque durant les cinq dernières minutes pour vous lancer dans une classification presque phylogénique des péchés?

En fait, il ne savait pas avec précision ce que signifiait "phylogénique" mais il semblait que cela avait un rapport avec la classification et espérait qu'elle non plus ne le sache pas. De cette manière il passerait pour vachement intelligent à ses yeux.

Pour le reste j'ai pas dit qu'c'était pas un péché, j'ai juste dit qu'c'était un moyen d'guérir, après j'suis sûr que votre prochain confesseur comprendra hein? M'enfin libre à vous d'aller voir un rebouteux, un exorciste ou d'vous faire poser une ceinture de chasteté si vous préférez hein? 'Savez pour quesque j'en dis moi... Evitationnez juste de contaminer les autres j'vous prie pasqu'y manquerait plus que l'humanité s'éteigne à cause d'la propagation de vos penchants inhumains tiens!

Oui bon... Mais en même temps elle l'avait un peu cherché aussi... A toujours vouloir trouver la petite bête on révélait le côté petit et bête de Lotx qui lui, en revanche, avait une propension pour n'en avoir rien à faire des détails assez frappante.
Serrant toujours les dents, il songea alors que les femmes étaient comme le vin. Non pas parce que les meilleurs avaient dix ans d'âge et étaient dans sa cave, cela il le laissait à Sifflard, mais parce qu'il fallait les laisser au froid si on ne voulait qu'il s'évente et tourne au vinaigre. En l’occurrence, c'était à se demander ce qu'avait bien pu faire la gent masculine pour laisser passer une telle infamie. C'est vrai quoi, où sont les hommes avec leurs gestes pleins de... pas de charme parce que ça rime pas mais où sont ils quoi? Des nobles trop occupés à se pomponner dans leurs châteaux à la gueusaille préférant la cueillette des violettes et autres fleurs bleues aux joutes viriles, aux empoignades et aux chansons paillardes, on en avait fait des jouvencelles! Et l’Église n'était pas non plus sans faute dans ce constat affligeant avec leurs hommes en robe, assexués, à mille lieues de faire valoir ce qu'était la virilité, la vraie. Dès lors, était-il étonnant que l'on voie apparaître ce genre de comportements hein, hein?
Bon, s'il voulait être totalement honnête avec lui même, Lotx aurait répondu oui. Après tout une femme seule c'était déjà un lot d’embêtements assez conséquents et il n'imaginait pas ce que donnait deux femmes ensemble. D'ailleurs il était plutôt étonnant que celles-ci ne se soient pas empoignés sur des sujets capitaux tels que à qui appartenait la robe aux froufrous verts ou bien qui a piqué le maquillage de l'autre. D'un autre côté le vicaire n'allait certainement pas commencer aujourd'hui à prendre le vice de l'honnêteté, même pas avec lui-même. Et puis quoi encore! Aussi répondit-il non à cette question et se promit-il de faire remonter sa thèse à Rome. Mais signée de la main d'un autre prêtre de préférence car, étrangement, ses propres théories n'étaient que très rarement bien accueillies là bas...

Allons, allons, j'suis sûr que si vous retournez dans l'droit chemin le Très Haut saura se montrer compréhensif. Et pis au pire vous pourrez toujours rentrer dans la prêtrise hein? Y a pleins d'vici... enfin j'veux dire de gens comme vous là bas... Aheum... vous connaissez l'primat d'France par exemple?
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Authentique prêtre aristotélicien en connexion directe avec le Très Haut. Baptêmes, mariages, retour de l'être aimé en 48 heures, repousse votre belle-mère.
Lumena
[Mon prêtre à moi...je crois tout c'qu'il dit]

Phylo ? Non... Mais... Pardon, mon père.

C'était aussi pour cela qu'un clerc avait toujours raison : ils connaissaient des mots exotiques et savaient en user.
La dévote voulait se soumettre, se repentir... La vagabonde, elle, se perdait dans les méandres de la foi, ne comprenant pas qu'un péché puisse être supérieur à un autre. Ce n'était pas ce qu'elle avait cru comprendre lors de son baptême ou lors de son séminaire. Pourtant, l'homme d'église l'avait dit, elle n'était pas évêque. Elle n'avait de connaissances aristotéliciennes que ses derniers mois de dévotion à l'église, après tout...

Inhu...mains ? Je... Loin de moi l'idée de nuire à l'avenir de l'humanité, mon père.

Les choses tournaient, dans sa tête.
Se faire féconder par un dévot, enfanter pour ne pas que l'humanité s'éteigne par sa faute... Allait-elle devoir trouver mari et créer progéniture, afin de se racheter de son péché ? C'était également ce que son père de coeur avait voulu pour elle, mais jusqu'à présent aucun homme ne s'était intéressé à elle. Trop froide, trop sérieuse, trop distante, sans doute. Se balader avec un corbeau perché sur l'épaule ne devait pas aider, non plus. S'habiller de braies plutôt que de robes, encore moins...
Lors de ses voyages, elle en avait vu de toutes sortes, des hommes. Ceux qui retroussaient les jupons des ribaudes, en taverne, sans attendre leur consentement. Ceux, plus raffinés, qui envoutaient par la parole... Et tous les autres... Oui, elle en avait vu de toutes sortes, mais les hommes restaient pour elle un grand mystère, ainsi que - fallait-il bien l'avouer - une curiosité.
Avec sa voleuse, moins de mystère, elles partageaient un corps, un coeur... Les gestes entre elles avaient été naturels, irréfléchis. Qui pouvait prétendre vraiment connaitre les femmes, sinon une autre femme ?

Je vous promets de mettre tout en oeuvre afin de me racheter, mon père.

Si son amour était contre-nature et mettait en péril l'avenir de l'humanité, nulle doute qu'assurer une descendance saurait laver le péché. C'est en tout cas la conclusion qui s'imposa à elle, d'après tout ce que le curé lui avait dit.
Quant à la prêtrise, elle l'avait envisagée, mais elle imaginait mal un prêtre succomber au péché de luxure. Une personne d'église n'était-elle pas sensée être pure ?
Sourcil levé, elle ne put s'empêcher de glisser, sur le ton de la confidence...

Le primat de France, mon père ? Dites moi tout...
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Lotx
[T'as pas inventé l'eau chaude, t'as pas grand chose sous le chignon...]

Un sourire mauvais se dessina sur la frimousse du garçonnet. Parfait! Tout était parfait! Outre qu'elle venait de boire ses paroles comme du petit lait, voilà que sa curiosité la poussait à demander des nouvelles du primat.
Avant de continuer d'avantage, il fallait savoir que Lotx en voulait personnellement à celui qu'il considérait comme un usurpateur. En effet, en concurrence pour le diocèse de Périgueux, le dénommé Lyonnis lui avait été préféré pour une obscure histoire de certificat de théologie falsifié. La chose en était d'autant plus injuste que ladite licence avait été correctement achetée et pour un prix des plus déraisonnables qui plus est! Depuis, le jeune vicaire vouait une haine des plus tenaces envers cet homme ainsi qu'envers l’archevêque Aurélien de Bordeaux. Mais ce dernier c'était juste parce qu'il était complètement demeuré en fait.

Eh bien... j'sais pas trop si je puis m'permettre de vous le révélationner...

Il afficha un sourire en demi-teinte entre l'embarras et la culpabilité. Mais il ne laissa pas un temps de battement nécessaire à ce que la dame puisse lui répondre. Pensez donc! Des fois qu'elle risquait de lui dire non, il n'allait pas tout gâcher pour un pur effet de style!

M'enfin voilà... y paraîtrait que l'actuel primat avait des mœurs un peu... heum... un peu pas trop aristotéliciennes... Il essaya de l'camouflationner en entrant dans la prêtrise et faisant vœu d'chasteté 'videmment mais...

A nouveau fit-il ça moue du "ça m'embête vraiment de vous révéler des ragots mais bon, c'est bien parce que c'est vous hein?"

Y s'murmure que son élection à la primatie serait due à des faveurs qu'il aurait accordé à d'autres évêques... Monseigneur Aurélien par exemple!

Cette fois, il ne put réfréner un large sourire. Et voilà comment naissait une rumeur. Et pas une petite rumeur de pignouf hein? Non, non, une belle rumeur, incidieuse qui allait propager ses tentacules dans tous le royaume. Bientôt les journaux ne se questionnerait plus de savoir si la poitrine de la reyne est une vraie ou si elle porte un corset, de savoir quel est le couple de feudataires le plus sexy de l'année mais poserait la fameuse question "le primat est-il sodomite?". Alors, embarrassé par la nouvelle ce dernier serait obligé de démissionner. On supplierait Lotx de reprendre en main Périgueux et lui accorderait bien vite le titre de primat pour le remercier d'avoir mis le scandale à l'index, et sauvé l'honneur de l’Église. Un conclave de cardinaux se réunirait ensuite et choisirait d'un commun accord de l'élire, sauveur face à la maladie du pape. Pape qui décéderait dans la foulée, lui permettant d'accéder à ce poste. Une fois pape, il aurait l'aura nécessaire pour se lancer dans la course au trône, après avoir fait assassiner la reyne. Il serait élu haut la main et, dirigeant d'une main de fer le royaume, il irait envahir les royaumes voisins. Et là, là, il deviendrait LE MAÎTRE DU MONDE!

JUA! JUA! JUA! JUA!

Son rire gras et sardonique lui avait échappé. Il grimaça.

Aheum... Scusationnez-moi, j'ai... euh... avalé de travers... Ouais, s'ça, j'ai avalé de travers...

Oui... Bientôt, bientôt, très bientôt il conquérait le monde... Mais pas ce soir. Ce soir il avait poney...
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Lumena
[Que choisir]

Penchée contre le grillage, elle n'en perdait pas une miette, ponctuant les paroles du curé de "ohhh" et de "ahhhh" bien sentis. Ainsi donc, le primat de France, avec d'autres évêques... Se détachant de la grille, elle secoua la tête d'un air navré. Elle et sa voleuse, c'était de l'amour, oui, un amour pur entre deux femmes. Les autres, elle n'y avait jamais pensé avant, mais maintenant qu'elle y pensait, c'était sale !

Elle sursauta, en entendant le clerc avaler de travers... La clameur tonitruante lui faisait plutôt penser au rire d'un hérétique prêt à dominer le monde, mais si l'homme d'église l'assurait qu'il avait avalé de travers, qui était-elle donc pour en croire autrement ?

C'est affreux ce que vous me dites là, mon père, affreux. Un homme d'église, chargé de ramener les brebis égarées dans le droit chemin...

Elle continuait de secouer la tête, toute absorbée par la nouvelle.
Il y avait quelque chose de foncièrement rassurant à montrer du doigt le péché d'un autre. Elle n'était plus la pécheresse venue confesser ses crimes, non, elle devenait la complice qui jaugeait, jugeait, cataloguais et rejetais. Un instant, enivrée par le pouvoir de ses jugements, elle en oublia même jusqu'au pourquoi de sa présence de ce coté du grillage. Un instant, seulement...

Je suppose qu'ayant fait voeu de chasteté, il serait malvenu pour le primat de France de se laver de ses péchés en fécondant une dévote...

La phrase avait été murmurée d'une voix pensive. Sourcils froncés, la tenebrosa était de nouveau pleinement consciente de ses propres péchés.
L'exorcisme, le feu, la fécondation... Choisis ta rédemption, Lumena.

Mon père ?

Elle posa une main sur le grillage qui les séparait et leva son regard gris vers le curé.

Me feriez-vous l'honneur de prier pour moi ? Afin que je guérisse ?
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Lotx
[J'ai pas trouvé de titre alors je vous mets un travesti qui chante du Dschinghis Khan à la place (c'est presque pareil!)]

Visiblement sa petite invent... révélation avait porté ses fruits. La dévote avait non seulement tout gobé mais s'était en plus révélée extrêmement réceptive à la nouvelle. Il ne doutait pas à présent que tout allait se répandre à la vitesse d'une loi martiale en Périgord. Bientôt le monde serait à ses pieds et il serait -enfin- révéré à sa juste valeur.
Visage béat, il en était à imaginer les réformes d'ampleur qu'il prendrait. La première serait sans doute la ré-instauration du droit de cuissage. Et puis suivrait une salve de nouvelles lois très créatives ordonnant à tous les feudataires d'écrire chaque mois une ode à son honneur en alexandrins, ou bien aux évêques de lui baiser les anneaux au cours de la grande et phénoménale "cérémonie du bisou". Ouais, ce serait chouette! Son entrée dans l'Histoire en tant que Lotx Ier le prodigieux était en route.

Eh ouais, que voulez-vous... Même la très Saincte Église peut, parfois, être contaminée par les miasmes du Mâlin. Mais soyez rassurationnée, je veille et j'suis pas l'seul hein? Enfin, maintonant on est deux quoi...

C'est alors que la dame lui demanda de prier pour elle. Quelle idée saugrenue! Déjà qu'il n'avait pas le temps pour prier pour lui-même, il n'allait certainement pas se mettre à prier pour les autres hein? D'autant que ce n'était pas comme s'il considérait que cela avait une quelconque importance. Comme si le Très Haut en avait quoi que ce soit à faire des choses aussi accessoire que la prière ou même la foi, tsss. Il était pourtant évident qu'il y avait trois catégories de personnes en ce bas monde: les ennemis du Très Haut, hérétiques ou membres de la prévôté, les élus, saints hommes, prophètes et garçonnets purs, innocents et chastes, portant généralement une robe de bure rose et dont le nom commençait généralement par lo pour se finir par tx et le reste accessoire. Voilà, donc elle elle faisait parti du reste accessoire par exemple! M'enfin puisque ça semblait lui faire tellement plaisir hein...

Mais bien évidemment, je prierai pour vous chaque fois que z'aurez besoin de l'aide du divin pour retrouver l'chomin d'la lumière.

C'est à dire jamais d'après sa théorie, donc.
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Lumena
[Quand les titres barrent en cou...sucettes, c'est le début de la fin]

Elle eut un léger sourire, l'oeil humidifié par la promesse du curé, de l'autre côté du grillage. Il prierait pour elle, pour sa guérison, son salut. Si un homme d'église priait pour elle, elle ne pouvait que guérir, assurément. Bien entendu, il faudrait qu'elle passe par l'exorcisme, le feu ou la fécondation d'un dévot, avant que les portes du paradis solaire ne lui soient de nouveau ouvertes, mais les prières d'un clerc, c'était un bon début.
Et puis, quel clerc... S'il lui avait semblé particulier, au début de leur rencontre, elle l'avait ensuite découvert compréhensif, à l'écoute... C'était un homme admirable, à n'en pas douter, dévoué au salut de l'humanité.

Comment vous remercier, mon père ? Je... Merci.

Comment le remercier, oui ? Ce n'était pas tous les jours qu'un être exceptionnel vous pardonnait le meurtre d'un hérétique et vous découvrait une maladie du sans nom.
Si le pardon de son amour contre nature ne lui avait pas été accordé, elle se sentait en tout cas plus légère, libérée de la culpabilité qui la rongeait depuis de longs, très longs jours. L’innommable l'avait contaminée et elle devrait se faire soigner, mais ce n'était en tout cas pas sa faute, et ça, c'était le plus important.

Il y aura toujours une place pour vous dans mes prières, mon père.

Elle se leva de son banc et, après un dernier regard sur la silhouette qui l'avait confessée et une légère inclinaison de la tête, sortit discrètement du confessionnal.
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