Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Pérégrinations d’un petit homme.

Lothar.von.frayner
Ainsi va la vie quand l’on a que six printemps derrières soit.

Insouciance d’abord, innocence ensuite, l’on avance à tâtons dans le miroitement hasardeux de l’existence.
Tel était le chemin de Lothar Von Frayner, dernier mâle en date de la fratrie, fils légitime de Ludwig et Liz von Frayner.

Le chemin avait été ponctué de silences angoissants pour le jeune garçon, lui qui se complaisait habituellement à parler de lui c’était retrouvé seul au milieu de nulle part, avec pour unique compagnie la neige éparse qui mouillait ses vêtements ou encore celle qui lui servait de tutrice et qui répondait au doux nom de Grivoise. A peine ses parents retrouvés, il devait faire preuve de courage pour les rejoindre en Bourgogne où son frère ainé avait, il semblait, pénates.
Il en serait ainsi. Il avancerait avec fierté sur le canasson qui était sien, regard plongeant sur les citadelles Bourguignonnes.

Le froid engourdissait ses sens, et souvent, il devait frotter ses deux petites menottes avec vigueur pour les réchauffer, essuyer son nez devenu humide de sa manche, et surtout ne pas renifler devant sa nourrisse qui avait en sainte horreur cette manie. Lèvres closes, il tentait de retenir les larmes qui pourtant bordaient ses cils.

Il était fier, il était Von Frayner, savant mélange de la vigueur Germanique et du raffinement à la Française, et ne devait en aucun cas pallier à cette image.

« Chui fatigué, j’ai froid, j’en ai marre et je veux, oui je veux, ma mère !! Et même mon père si il faut !! »

Mais mal lui en pris, il ne savait résister à l’appel de la plainte et de la couardise. Grivoise elle, le fixe d’un œil sévère, après tout, c’est la faute de l’infant si elle se retrouve à chevaucher dans les plaines enneigées, et non la sienne. De par ce fait il ne mérite aucun réconfort.

***

Les heures passent, et enfin, les remparts de Mâcon apparaissent, image enchanteresse, symbole de l’arrivée, Lothar est dans la place.

Il tremble, légèrement, sa cape pourtant épaisse n’est guerre suffisante pour réchauffer ce corps juvénile, et le froid, peu à peu engourdie les membres de l’enfant. Ses lèvres sont pâles, son teinte, pourtant habituellement hâlé est macabre.

Il resserre un peu sa prise sur les rennes, tandis que son minois dodeline de l’avant sous la fatigue. Ses genoux claquent avec hérésie sur les flancs de sa monture.
Elle se dresse.

Un enfant est au sol. Un enfant est malade, et la gouvernante accourt, rameutant sans conteste tout le village.
Un ange sommeille sur la glace, recroquevillé.
_________________

By Exquiz
Ludwig_von_frayner
Les choses étaient pourtant simples. Partis de Touraine, après un détour dans le Sud, les Vicomtes d’Hayange et leur progéniture remontaient en direction de la Lorraine, où le climat politique et économique s’étaient profondément dégradés. En effet, malgré leur inimitié avec la Duchesse en place, Marjolaine, qu’ils avaient d’ailleurs pour habitude d‘insulter - à juste titre - de tous les noms d’oiseaux, le Ban avait été levé ; et toute la famille devait y répondre. Armés d’un carrosse, de gardes, de domestiques et de chevaux, ils n’avaient donc plus qu’à se laisser conduire et faire route jusqu’au point de destination : Dôle. Bref, en théorie, c’était du gâteau. Mais c’est bien là que le bas blesse : jamais ne rien ne se passait comme prévu. Surtout dans la famille von Frayner. Leur fils ainé, Lorenz, avait dès le départ annoncé la couleur : il faisait défection. D’un naturel capricieux et indécis, celui-ci se sentait plus préoccupé à faire des allées et venues entre ses connaissances et les faveurs qu’on lui donnait ; plutôt qu’à se construire un avenir. Leur fille Luisa, était infernale. Et le petit dernier, Lothar, n’en faisait qu’à sa tête. Découvrant son corps, comme tout garçon à son âge, celui-ci se sentait pousser des ailes et brillait désormais par des raisonnements aussi illogiques que loufoques. Avec trois monstres pareil, il était logique que les choses se passent mal. La question était donc de savoir qui, parmi tout ce petit monde allait saboter ce « parfait » voyage. Ce fut le dernier.

Alors que toute la famille faisait route en direction de Maçon, le petit Lothar, pris d’une envie pressante, décida de se passer - « provisoirement » - de la compagnie de la troupe, et partit seul - avec Grivoise - se soulager en foret. Evidemment, avec ses petites jambes, il n’eut pas le temps de rattraper le carrosse. Et évidemment, en apprenant cette disparition, Madame se trouva mal ; tandis que Monsieur tapa son poing sur la table, hurlant à tout va : « Mais quel petit idiot !!! Comment peut on être si niais !?? » L’état de panique était donc à son comble, lorsque le couple et ce qu’il restait de leur progéniture, c’est-à-dire Luisa seulement, gagnèrent leur auberge mâconnaise. Ils ne dormirent pas de la nuit. Ni de la suivante. Néanmoins, quelques jours plus tard, une lettre de la fameuse Grivoise leur fut portée leur indiquant que le petit était à Lyon. Tout allait bien. Rassurés, la vie put reprendre son cours normal ; et décision fut prise d’attendre son retour.

Mais l’attente devenait insupportable pour le Vicomte. En effet, passant le plus clair de son temps dans cette auberge, ce dernier n’arrivait pas à se satisfaire de la compagnie de Bourguignons bedonnants et mollassons. Il se demandait d’ailleurs comment son épouse pouvait autant apprécier ce genre de rencontres. Tout cela le dépassait, mais il l’acceptait volontiers. Notre Vicomte était un homme d’action. Il avait besoin de bouger. Aussi, décida-t-il d’aller chasser. Pas une battue, non. Il n’avait pas la tête à cela. Une simple chasse à l’approche, dans les bois. Voilà ce dont il avait besoin. Et ce n’est pas le temps exécrable de ces derniers jours et l’épais manteau blanc qui recouvrait l’horizon qui aillaient le décourager. Bien au contraire, la neige rendait la chasse beaucoup plus plaisante, et attractive. Les traces dévoilant, graciles, la position du gibier. Perdrix, sangliers, chevreuils, et renards n’avaient qu’à bien se tenir. Pas de décret régulant la chasse. Le jour fut donc fixé. Des équipes furent montées. Quelques chiens d’arrêt (épagneuls, etc.) furent loués. Et voilà notre Vicomte, entouré de soldats, en route vers la foret qui jouxtait Maçon.


"Je vous préviens, il est hors de question que nous repartions les mains vides !"

Hélas pour eux, hélas pour lui, le gibier n’était pas au rendez-vous. Il faut dire que les chiens étaient énervés et ne cessaient de bouger, faisant fuir leurs proies. Nom de Dieu ! On s‘était foutu de lui, c’était sûr : ces chiens n’avaient pas été dressés pour la chasse ! Malgré trois heures de chasse inutiles, il s’obstina. Il renvoya la plupart des pleureuses qui l’accompagnaient et s’enfonça davantage. Il ne voulait pas repartir bredouille. Deux nouvelles heures de chevauchées… Un épais brouillard qui commence à recouvrir la zone. La nuit qui pointe. Et enfin, quelque chose.

"Nous y voilà…. Chut… "

Il attrapa lentement son arc. Glissa une flèche. Tendit lentement son arc. Visa. Et le silence pesant qui régnait dans la foret fut coupé net par le sifflement d’une flèche. Une flèche qui vint se ficher tout droit dans le flanc de l’animal perdu. Celui-ci poussa un grognement féroce et prit la fuite, en titubant. Une nouvelle flèche l’atteignit dans le gosier. Il s’écrasa lourdement au sol. Le Vicomte rangea son arc et s’approcha de sa proie, sous les acclamations des deux derniers soldats.

- Une belle prise, Monsieur le Vicomte!
- Vous êtes un chasseur hors-pair !


Lui ne souhaitait pas se congratuler trop rapidement. Il descendit de son destrier et se pencha pour voir l’animal. Son sang ne fit qu'un tour. Horreur… l’animal qu’il avait tiré n’était autre qu’un…

"- … Un marcassin… M**** !"

La mine réjouie de la troupe disparut aussitôt, affligée par la nouvelle.

- Gros comme il est… ce ne peut être qu’un sanglier. Tenta de relativiser, un soldat.
- Non, c’est un marcassin. Se pressa de corriger un autre, beaucoup plus pragmatique.

Certes l’animal était gros, proche de la maturité. Huit ou neuf mois environ. Mais sa corpulence indiquait très clairement que ce n’était pas encore un adulte. Il contint en lui, la colère qui menaçait d’exploser. Un marcassin, c’était mieux que rien…. Certes. Mais l’amertume était bien présente.

"Chargez-moi « ça », et rentrons."

Le marcassin fut donc chargé dans une charrette, et le convoi reprit la route en direction de Maçon, la tête basse et le moral à plat. La chasse qu’il voulait grandiose avait accouché d’un bien maigre résultat. Le dîner faste qu’il souhaitait organiser n’aurait tout simplement pas lieu. La nuit était tombée depuis plusieurs heures. Le froid devenait insupportable. Le vent se levait. Et le brouillard était si épais que le Vicomte avait du mal à distinguer la tête de l’escorte. C’est dans ces conditions chaotiques, que toute la troupe s’arrêta d’un coup. Stoppée par quelque chose.

"- Pourquoi nous arrêtons nous !?
- Un obstacle sur la route, Monseigneur.
- Un obstacle !?
- Oui. Encore un gueux mort de froid.
- Allons bon, tout le monde crève de faim et de froid dans ce pays !"


Il sauta de son destrier et s’approcha, son foulard solidement resserré autour du cou. La main devant les yeux pour se protéger de la fraicheur glaciale de la brise. Deux de ses soldats soulevaient un petit corps inerte et s’apprêtaient à le jeter dans une crevasse.

"- C’est un gamin… De l‘âge de Lothar… .
- … Oui, Monsieur. Mais il n’en a plus pour longtemps.
- Qu’importe. Enveloppez-le dans une chaude couverture et mettez-le dans la charrette, à côté du marcassin. C’est bientôt Noël, Messieurs. Ne l’oubliez pas."


Il passa outre les râlements de ses soldats et claqua de ses doigts pour qu‘il s‘exécutent. Il ne prit pas la peine non plus d’examiner davantage le petit homme. Non. Il était persuadé qu’il s’agissait là d’un gueux. Après tout, son fils était à l’abris, à Lyon. Il tourna donc les talons et remonta sur son cheval.

"- On se bouge, Messieurs ! Je vous rappelle que nous sommes attendus !"

L’enfant chargé, le convoi repartit vers Maçon et de leur auberge. Dans cette tempête hivernale, le Vicomte ne pensait qu’à une seule chose : un bon et chaud repas avec son épouse, devant un bon feu de bois.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)