Au constat de Marie, le sourcil droit d'Armoria, celui de la perplexité, se leva.
Eh bien oui, Marie, c'est une chambre. Il n'allait tout de même point la déflorer sur la grande table du banquet, devant tout le monde : nous ne sommes point des sauvages...
Seuls les plus proches pénétraient dans la chambre nuptiale. Une dizaine de personnes, pas plus : ce n'était pas un spectacle de rue, que diable ! Et à propos de proches...
Duchesse.
Le ton avait été bref, et fort léger le signe de tête. Le minimum syndical. Mais l'effort était déjà énorme, et elle se doutait bien que Kilia aussi y mettait du sien. Une heureuse diversion fut apportée par une servante qui déposait sur une table un pichet de grès et deux hanaps - pas celle qu'Aimbaud allait voir dans une poignée de secondes ou de minutes, la servante entrée juste avant.
Du corton : celui qu'Armoria avait demandé de porter tout justement pour ce qu'elle allait faire à présent. Prenant Marie à témoin, elle lui murmura, tout en versant dans chaque hanap le contenu d'une fiole - celle du marié avait un ruban bleu, celle de la mariée en arborait un rose, histoire de ne pas se mélanger les pinceaux.
De la vigueur pour le mariée, du feu dans le sang de l'épousée...
Elle versa elle-même le vin dans les hanaps. Elle aurait grand soin de les donner en personne au jeune couple. Mais elle devait auparavant régler un détail : comment faire un noeud avec un ruban en n'ayant qu'une seule main valide ? Facile. Elle désigna les fioles désormais vides à Marie.
Et si vous participiez à votre façon, en nouant un ruban sur chaque verre, Marie ? Le rose sur celui-ci, le bleu sur celui-là.
Et hop. Facile, j'vous dis._________________
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