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[RP] Si on jouait à Cache-cache ?

Elisa.
    «Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes n'arrivent plus à se rappeler comment voler.»



Comme si le temps s’était arrêté. En fallait-il plus à la Malemort pour être heureuse ? Oui ! Assurément. Il lui aurait fallut que sa sœur retrouve cette magnifique teinte rosée sur ses joues. Qu’elle retrouve la force de ses mains serrant la sienne. Il aurait fallut retrouver l’émeraude de ses yeux dans ses ténèbres. Il aurait tellement fallut de choses… Tellement que pour l’heure la Malemort ne pouvait être heureuse.

Une âme pour un rien…

Mais l’ambiance de la pièce semblait se réchauffer… Une ambiance tout aussi chaude que les larmes qui continuaient de couler contre ses joues, finissant leurs vies perdues dans les draps de ce grand lit. Qu’en était-il ? Pourquoi cette pièce semblait tout à coup reprendre vie ? Pourtant, l’atmosphère en rentrant était mortuaire. Que venait-il de se passer tout à coup ? La réponse ne fut pas longue à attendre… Un soupire se fit très légèrement entendre… Un soupire donnant la vie… Comme le cri d’un enfant que l’on vient de mettre au monde… Comme le cri de la chair de sa chair qui veut démontrer sa réelle présence sur cette terre. Comme ce cri qui nous déchire les entrailles de bonheur… Comme ce cri que l’on attend comme le messie pour pouvoir respirer à nouveau… Comme le cri d’un enfant qui vient de naître… Et comme le sourire d’une mère… La Malemort voit ses lèvres s’étirer tout doucement sur son visage… Le cri vient d’avoir lieu… Son cri vient de la rassurer… Elle est bien là… Elle est là ! Sa sœur !

La confirmation n’est pas longue à arriver. La jeune rouquine les regarde. Et comme une confirmation de ce qu’elle vient d’entendre. La Malemort toujours souriante ne répondra pas directement… Mais pourtant, ses mots voudront dire tant….


Deux âmes pour un Tout.

Lui confirmer qu’elle est bien en répétant sa phrase ? Oui… Deux âmes pour un Tout… Deux âmes pour vivre ensemble. L’une sans l’autre, la vie n’était pas faite. Aujourd’hui, de nouveau réunie dans ce lit, blottie l’une contre l’autre, la vie semble tout à coup si belle. Que demander de plus ? Que vouloir de plus ?
La main de la Chancelière vient serrer un peu plus celle de son autre. Son corps vient blottir un peu plus le sien, comme pour lui donner sa chaleur, comme pour l’aider à ouvrir désormais les yeux, pour retrouver ses émeraudes.

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Mahelya
[Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d'entretenir en nous quelques petites folies.]{de Marcel Proust dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs}

Si le temps semblait arrêté dans cette chambre quelques instants auparavant, il n'en était rien à présent. Du moins pour la jeune Rouquine. Oui elle en était certaine, elle avait entendu la Princesse soupirer. Certes, aux yeux du spectateur novice, cela pouvait signifier tellement peu de choses, mais pour la Flammèche qui veillait nuit et jour le corps endormi, cela représentait Tout. Un retour à la Vie. Une seconde Chance. Une nouvelle Vie. Une continuité. Un mouvement.
Pourtant tout restait statique.
Alors, si ce soupire était accueilli comme un salut, pourquoi personne ne bougeait dans cette pièce trop figée. Les Prunelles émeraudes se posaient tour à tour sur le Prince, Elisa et Aldraien. Étaient-ils tous devenus fous ? N'avaient-ils pas entendu ? n'avaient-ils pas compris ce que cela signifié. La jauge émotionnelle de l'Etincelle était dans le rouge, mêlée à cela, le manque de sommeil et la Petite se sentait sur le point d'exploser. Comment pouvait-on rester immobile ? Elle était en vie, elle venait de le dire et personne ne bougeait ! C'était insupportable. De son petit filet de voix, encore enroué à cause des larmes qui se versaient abondamment sur ses joues, Mahelya ne cessait de répéter.


Elle a bougé … Elle a bougé … Elle a …

Mais que faire de plus ? Elle n'était pas médicastre, et elle avait déjà tout tenté afin de la réveiller. Sans succès. Alors, résignée et dépitée, retour à l'immobilisme et à l'observation. La chambre, le lit mortuaire et Les Altesses, l'une contre l'autre. Le rapprochement de la Princesse Elisa contre le corps marmoréen d'Aldraien, ne fut pas saisit correctement par la jeune fille qui y vit plutôt un signe d'abandon. Peut-être un ultime au revoir. Un Adieu…
S'en était trop, le chagrin la submergea. A l'aide ! Venez l'aider ! Mais qui pour la soutenir ?
*Hema … Hema … Ou es-tu ? Pourquoi es-tu partie ? Et Harchi pourquoi n'es-tu pas resté près de moi toi aussi ? Pourquoi tout le monde me laisse seule ? Mère, Nanou … et même vous … Altesse ! *


Noooooon … Elle a bougé ! … Elle a bougé …

Qui peut se targuer de maintenir une Flamme immobile tant qu'elle est alimentée ? Personne. Une flamme vacille, danse, ondule, fuit, crépite. Elle est toujours en mouvement. Un peu comme Mahelya à ce moment là. S'accrochant à l'espoir comme si sa vie et son équilibre mental en dépendait.

Elle a bougé … j'ai entendu …Elle a bougé.
D'un geste sec les rideaux furent ouverts.
Elle est là … elle est avec nous…
Aussi rapidement que possible elle avait fait le tour de la chambre, repéré un pot de Moutarde et l'avait posé sur la table de chevet à coté du lit.
N'y-a-t-il pas une plante à lui faire respirer pour qu'elle ouvre les yeux ?
La jeune fille regardait à présent le Prince, c'était lui, il lui semblait, le spécialiste des plantes et huiles. Ne pouvait-il rien faire ? La tristesse et le désespoir devaient se lire dans ses grands yeux verts, et ce même s'ils étaient noyés par les larmes.
Elle a bougé … Vot'.. Messire Hannibal … Elle a bougé !.. Je vous en prie … réveillez-là !... Faites quel... que...chos...

*Oui réagissez … faites lui donc respirer quelconque plante, appliquez lui toutes les huiles ! Mais je vous en prie … Ouvrez-lui les yeux.*
Cette fois la jeune fille perdait le contrôle, submergée par les larmes, sa respiration en était devenue saccadée. Cela lui faisait mal, mais certainement pas autant que si la Princesse mourrait. Dans un ultime effort, elle se retourna vers la couche, chancelante, ses petites jambes tremblaient. La voix était rauque et sa gorge était si serrée que lorsqu'elle prononça ses quelques mots, elle eut l'impression qu'on lui faisait avaler une lame au fer rouge.


Altesse réveillez-vous… Revenez !
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Hannibal_de_cassel
Hannibal s'était tenu un peu en retrait quelques minutes... une éternité pour lui au final mais il le savait cela faisait parti du processus de guérison. Il n'eut aucun mal à s'apercevoir de la détresse de la jeune qui se trouvait à ses côtés.

Une main qu'il n'aurait jamais cru paternelle jusque là, vint ce poser sur l'épaule de la si jeune Mahelya, une légère pression incitant au calme et à l'attente.


Je me suis rendu compte, ne t'inquiètes pas. Aides moi à la recouvrir, nous allons tenter de la réveiller le plus calmement possible.

Il laissa faire la jeune rouquine avec confiance, il savait que la précipitation ne servirait à rien. Elle allait vivre, égoïstement pour lui, pour tout ceux dans cette pièce qui tenaient tant à elle et pour cet être qui viendrai d'elle... Elle vivra, pour lui, elle n'avait d'autre choix.

Il se retourna et chercha rapidement dans le sac tombé à même le sol un sachet. Méticuleusement il ouvrit le petit sac couleur ardoise, une petite fiole de moins d'une cuillerée fut alors mise à nue. le visqueux contenu verdâtre fut manipuler avec une extrême précaution par Hannibal.
Il se pencha alors doucement vers le visage de sa si récente épouse.


Mahelya, elle risque d'avoir une réaction brutale, il faudra la contenir si elle fait des spasmes. Je te préviens, je vais lui faire respirer une essence peu commune, c'est Pline le vieux qui en parlait le mieux... C'est de la macération de serpentaire commune.... Il faudra ouvrir les fenêtres ensuite.

Dans un murmure très doux si proche de son oreille il lâcha ces quelques mots:
Je suis désolé mon amour mais je redoute qu'il n'y ai d'autre choix aujourd'hui, il est grand temps que tu ouvres les yeux.

D'un geste assuré, sans aucun tremblement il défit le bouchon de liège et l'odeur ne m'y qu'une fraction de seconde à envahir la zone du lit. La fragrance de cadavre d'au moins 20 jours enfermée dans une si petite bouteille.... Il n'avait rien trouvé de mieux pour réveiller les morts ou presque morts. Une fois les narines d'Aldraien bien emplies il jeta la fiole au feu pour que l'odeur disparaisse avant de faire vomir tout le monde. 2 000 écus partaient alors en une fumée bleutée mais qu'importe l'argent s'il pouvait faire revivre la sienne.

Il attendit alors.... le réveil de sa rousse. Une larme déchirait son visage et se n'était pas du à l'odeur.

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Aldraien
      « Je ne me souviens que d’un mur immense, mais nous étions ensemble ; ensemble nous l’avons franchi » J.J.Goldman

Si la vie est éphémère, que dire de la mort qui vous frôle, vous tourne autour, vous nargue, sans jamais vous prendre complétement ? La mort est curieuse, cherche la perle rare pour l’emmener dans son royaume ; elle ne l’a pas trouvé, aujourd’hui, elle repart les mains vides. Elle laisse encore une chance à cette femme endormie dans un lit qui n’est pas le sien ; elle lui offre de prendre conscience de la valeur de sa vie, de la vie de l’être qui grandit en son sein, tant pour elle-même que pour ceux qui l’aiment, de se rendre compte de l’ampleur de l’amour qui l’entoure. Indéniablement, la Malemort est aimée, autant qu’elle peut aimer elle-même et bien plus encore. Egoïstement, elle a cherché la mort, faisant fi de cette amour ; par abnégation, elle vivra. Pour eux, pour Elle, son Autre, pour Hannibal, son époux bien-aimé, pour ces enfants qui l’aiment et qui ont besoin d’elle autant qu’elle a besoin d’eux.
Parce que sans eux, elle n’est rien, et qu’elle n’a pas le droit de les laisser. La mort n’est douloureuse que pour ceux qui restent…Se battre, parce qu’il n’y a pas d’autres alternatives. Pour Eux. Pour son Enfant, sa petite fille comme aurait dit Elisa, persuadée que l’enfant serait une enfant. Une Malemort. La chair de sa chair…pour Elles.

Sa volonté seule ne suffit pas à lui faire ouvrir les yeux, trop engourdie par cet état d’inconscience. Ce cocon était finalement bien confortable pour elle qui avait surmontée tant d’épreuves au cours de trente cinq ans de vie. Dans les ténèbres il n’y a plus d’épreuve, à part celle - insurmontable - de l’absence des êtres aimés.
Mais de ces ténèbres, elle n’en veut pas la Malemort. Elle veut retrouver les ténèbres teintées d’or, celles qui redonnent espoir, celles qui rendent la vie, qui réchauffent l’âme. Deux âmes pour un tout…Les mots résonnent dans sa tête, comme s’ils venaient d’être prononcés à son oreille, tous proches. Tellement proches qu’elle peut presque sentir le souffle de celle qui vient de les prononcer, et les larmes qui coulent doucement sur ses joues, supplications silencieuses qui lui intiment de revenir. Sa sœur était là, tout contre elle, et cette simple présence suffisait à lui donner la force de déplacer des montagnes, de retourner ciel et terre pour la retrouver ; et pourtant, malgré tout ce qu’elle pouvait faire, les yeux refusaient de se montrer coopérants.

Le vacarme qui régnait à présent dans la petite chambre restée si longtemps silencieuse ne lui semblait pas hors du commun, les sanglots qui l’accompagnaient non plus. Elle avait pris l’habitude du bruit sur les champs de bataille où il n’était pas rare d’entendre l’un ou l’autre combattant agoniser, comment alors s’étonner d’entendre quelques pleurs, et de l’agitation ?
Sa conscience de l’extérieur se faisait plus précise à présent qu’elle ne l’avait été depuis bien des jours, petit à petit, les sensations revenaient également, prenant leur temps. Elle entendait les voix, mais ne pouvait pas répondre. Un état de sommeil second qui ne lui permettait pas de se réveiller, ni de parler, mais qui lui faisait subir passivement l’extérieur. S’ils savaient à quel point elle peut être proche à cet instant…
Un murmure.
Qu’est-ce qu’il a dit, là, à l’instant ? C’est son époux qui vient de parler, elle en est certaine. Elle reconnaitrait la voix de l’homme qu’elle aime parmi toutes. Mais qu’a-t-il dit ? Elle n’a pas su le distinguer…Mon amour, je suis là, aurait-elle aimé dire. Mais elle n’en aura pas l’occasion tout de suite.

Je vous laisse imaginer la réaction qui s’est déroulée immédiatement après le dit murmure. Le temps pour une odeur de faire le chemin entre les narines de la belle endormie, jusqu’à la zone de son cerveau qui gérait ces petites choses là. Une odeur de cadavre en décomposition donc, que la Malemort venait de respirer à plein poumon, alors même qu’elle était enceinte et que la simple odeur de la viande rouge - et fraiche - lui donnait des hauts le cœur.
Il n’en fallait pas plus.
Le sommeil se rompit à cet instant alors que les muscles de son corps se contractaient tous à la fois après un si long temps d’endormissement total. Sans force, elle cherchait son souffle alors que l’odeur lui avait arraché des larmes de dégoût. Elle était habituée au pire sur le champ de bataille, mais ces odeurs là, elle les évitait en général. L’enfant en son sein ne semblait pas avoir plus apprécié le geste de son Père qu’elle, et le reflexe arriva bientôt. La Malemort se pencha du coté où sa sœur n’était pas allongée - car de fait elle n’avait pas bougé, et devait donc avoir subi de plein fouet la pire odeur que le Royaume pouvait contenir - et rendit tout ce que son estomac pouvait contenir, autrement dit pas grand-chose. Un mélange acre composé de bile, de lait et de moutarde, résumé de ce qu’avaient été ses repas depuis plusieurs jours, pour ne pas dire semaines.

Enfin, elle se laisse retombée sur le lit, barbouillée - c’était peu de le dire - et essoufflée. Elle n’avait déjà pratiquement pas de forces, mais les dernières venaient de finir sur le sol d’une chambre Rue de la Justice. Au moins, la manœuvre avait eu le mérite de l’éveiller, et de la sortir de sa torpeur ; elle ne voulait pas savoir ce qui avait pu causer cette réaction, et surtout elle ne voulait plus jamais sentir une telle infamie. La tête lui tournait, une migraine venait d’élire domicile dans le crâne de la trentenaire, sûrement due au réveil trop brutal pour elle.
Elle ne prête pas attention à l’endroit où elle peut bien se trouver, ni même à qui peut bien se trouver dans la salle. Elle est trop faible pour pouvoir les distinguer convenablement. Elle sait que son mari et sa sœur sont là, elle sait qu’elle n’a pas perdu son enfant, elle sent toujours celui-ci vivre et grandir en elle, et soupire de soulagement. Les yeux sont à peine entrouverts, elle rassemble son énergie à une autre tâche, autrement plus compliquée que celle de regarder autour d’elle. Enfin, les lèvres jusque là closes s’ouvrent, et laissent s’échapper un filet de voix, un murmure, rauque pour ne pas dire caverneuse, résultante de ses longues journées passées sans rien dire. Elle cherche un souffle entre chaque mot, et dire cette phrase semble être un effort bien grand pour cette poupée fragile.


- Deux…Deux…
Deux âmes pour un tout, dis le !
- Âmes…
Presque…Encore un effort.
- Pour un Tout…

Je suis là.
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Mahelya
[Ald', easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made]


Tout allait se jouer dans cette chambre à cet instant. Soit la Princesse se réveillait, soit elle ne le ferait pas. La Jeune Rousse manquait de souffle. La panique, la peur, l'angoisse habitaient chaque cellule de son frêle corps qui le manifestait en tremblant comme une feuille. Les larmes ruisselaient abondement sur ses joues. " Réveillez-vous Princesse ! Ne nous abandonnez pas ! Ne me laissez pas ! Ne restez pas là-bas ... Où que vous soyez... Revenez... Je vous en prie... J'ai besoin de vous... je vous en prie..." Si la jeune fille avait crié son espoir quelques instants auparavant, les mots lui manquaient à présent. Elle aurait pourtant voulu hurler si cela avait réveillé Aldraien. Les prunelles émeraudes regardaient Hannibal, l'homme de la situation. La main masculine se posa sur sa frêle épaule. Douce chaleur. Semblable à celle d'un père rassurant son enfant. L’Étincelle s'en serait presque effondré s'il n'avait pas une fois de plus compter sur elle. Elle le détailla, les yeux vides, le visage neutre, seules les larmes la trahissait quant aux sentiments qu'elle portait à la Princesse. Elle comprit les instructions mais aucun son ne sortit de sa gorge. C'était vide...

Délicatement, mais rapidement les corps des deux Princesses enlacées fut recouvert d'une couverture. Elisa refusait de lâcher Aldraien, et il n'avait pas été nécessaire de lui demander pour le comprendre, sa posture était un indice. C'était sa Sœur, c'était son Tout ! L'une ne pouvait vivre sans l'autre.
Le silence pesait dans cette chambre vibrant aux respirations de la Belle endormie, seule le Prince trouvait la force de parler et d'expliquer ce qu'il s'apprêtait à faire. Mahelya le regardait, les mots pénétraient son crane mais elle avait l'impression qu'ils ne s'y attardaient guère. Bien sur elle comprenait tout, elle faisait ce qu'on lui demandait, mais elle n'y réfléchissait pas. La jeune fille regardait sans voir, écoutait sans entendre, respirait sans air. Elle étouffait...
La fiole mystère fut ouverte. Si elle n'avait plus vraiment aucune sensation depuis quelques minutes, l'odeur nauséabonde la sortit de sa léthargie. La Mort s'était invitée à la fête. Ombre morbide planant au dessus d'un lit que tous refusaient mortuaire. Et quoi de mieux que la faucheuse pour réveiller les âmes fauchées ? Soit La Mort se montrerait gourmande et emmènerait Aldraien soit son heure n'avait pas sonné et la Mort fuirait les vivants.
Comme on le lui avait demandé, Mahelya se précipita sur les deux grandes fenêtres de sa chambre, afin de les ouvrir et de chasser le spectre d'ombres, qui s'était libéré de sa fiole, avant qu'il ne s'abreuve d'une âme, elle ne vit donc pas la Princesse reprendre vie.
Tel un Phoenix, Aldraien était revenue de l'Erèbe *. La Rousse modèle réduit n'en avait rien vu, n'en avait rien perçu. Seuls les quelques mots prononcés par la voix Princière qu'elle rêvait d’ouïr à nouveau, l'amenèrent à se retourner.

Là ! à l'Ecart de la famille. Seule. Elle recula d'un pas, puis d'un deuxième. Elle était de trop dans ce tableau, Elle ... La Rien du Tout ... Elle regarda le Prince dont la joue arborait encore le sillage humide d'une larme.
Elle recula d'un troisième pas, ... puis d'un quatrième.
Que faisait-elle là ? Pourquoi était-elle restée ?... La Princesse était réveillée. Et malgré la joie qui secouait les entrailles de Mahelya, elle n'avait rien à faire ici, pendant les retrouvailles de cette famille par trop de fois meurtrie.
Elle recula d'un cinquième pas, son dos heurtant le mur.
Les émeraudes se posaient maintenant sur Elisa, qui ne bougeait pas.
Intrus... La jeune rousse avait l'impression d'être un intrus dans une scène qui ne lui était pas destinée et pourtant elle ne pouvait se résoudre à passer la lourde porte de chêne. La Princesse était réveillée. Et la Flammèche brûlait d'envie de la regarder, de l'entendre encore, de la toucher pour s'assurer que son esprit ne lui jouait pas de tour de plus. Mais voilà, l’Étincelle n'était Rien et de se fait ne pouvait prétendre à Rien, pas même à s’inquiéter de l'état de la Réveillée. Doucement elle se laissa glisser le long du mur s'assit par terre, ramenant ses genoux contre sa poitrine.


- Bonjour Altesse... Filet de voix bien faible. Mais que pouvait-elle dire de plus, Elle ... Si entourée et qui pourtant se sentait si seule.
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Extrait (légèrement modifié) de U-Turn d'AaRON
traduction : Ald' aussi simple qu'un baiser nous trouverons une réponse,
Laisse toutes tes peurs dans l'ombre derrière toi,
Ne deviens pas un fantôme sans couleurs,
Car tu es la plus belle peinture qu'ait jamais faite la vie.

* Mythologie grecque : Lieu ou doivent attendre les ames qui n'ont pas été enterrées selon les rites. (lieu le plus proche de la surface de la terre)

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