Les dernières paroles d'Harchi raisonnaient encore dans son Esprit quand elle regagna son petit bureau... "Fille" Se pouvait-il qu'il parle d'elle ? en temps normal c'était le cas, mais la voix masculine avait été plus serré qu'à l'accoutumée... Cependant elle devrait laisser pour quelques instants ses troubles et ses questions. D'autres devoirs l'attendaient.
La Flammèche était certes fatiguée, mais elle avait encore quelques affaires à régler avant de se laisser aller à l'étreinte de Morphée.
Lentement sans un bruit elle s'installa sur la petite chaise de chêne posée devant l'écritoire. Une fois de plus la plume fut trempée dans l'encre noire, une fois de plus la fine pointe métallique gratta le vélin précieux. Nombre de lettres allaient partir ce soir. Et la première, sans nul doute la plus importante, était adressée à lÉpoux de la statue Marmoréenne qui dormait sur son lit.
Citation:A son Altesse Hannibal de Cassel-Malemort, seigneur de Chamaret et Cobrieux, Epoux de son Altesse Aldraien.
de Marie-Amelya, dicte Mahelya.
Respectueuses Salutations,
Vous ne me connaissez certainement pas, mais je suis une jeune amie de votre Épouse. Et si j'ose prendre la plume ce soir afin de vous écrire, c'est pour vous faire part d'une triste nouvelle la concernant. Mon Valet a retrouvé la Princesse Aldraien inconsciente sur le bord du chemin menant jusqu'à Ventadour.
Bien évidement, nous l'avons emmené immédiatement chez moi au 16 rue de la Justice à Limoges. Et dès que nous l'avons pu, nous lui avons fait rencontrer un médicastre. Malheureusement voilà deux jours qu'il n'y a aucune amélioration. Et craignant pour sa santé, nous hésitons vivement à la déplacer. Sachez votre Altesse que ma maison - bien que modeste - vous est grande ouverte à vous et à vos gens, je pense que vous désirerez la visiter.
Je peux d'ors et déjà vous assurer, que son Altesse est veillée nuits et jours et que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour la soigner.
Bien à vous,
M.
Le papier fut scellé, et aussitôt deux parchemins, vierges cette fois lui ravissaient la place devant le minois de la Rousse. Pour celles-ci il allait falloir se montrer habile et concentrée. Point d'impair ne serait autorisé.
Citation:A sa Majesté, A Sa Majesté Nebisa de Malemort, Reyne de France,
de Marie-Amelya, dicte Mahelya.
Respectueuses Salutations,
Puissiez-vous pardonnez la jeune fille que je suis et qui ose prendre la plume pour vous écrire. Cependant Sachez Majesté, que je ne me le permettrais jamais si ce n'était pas de haute importance.
Par ce Vélin, je tenais à vous informer, que la Princesse Aldraien se trouve en ma demeure, inconsciente et affaiblie. Mon Valet l'ayant retrouvé un soir dans cet état au bords du chemin menant à Ventadour. Je peux vous assurer que nous mettons tout en uvre pour la soigner. Son Altesse est veillée nuit et jour, un médicastre est venue la visiter, et un remède lui est administré toutes les deux heures. Cependant jusqu'à présent nous avons le malheur de constater qu'il n'y a aucune amélioration de son état et craignant pour sa Santé, nous n'osons la déplacer.
Sachez, bien que je se soit consciente que ma demeure simple ne puisse convenir à Sa majesté Reyne de France, que celle-ci vous est bien évidement ouverte, et que si consignes vous souhaitez me délivrer pour les soins à Son Altesse Aldraien, celles-ci seront immédiatement exécutées.
Que le Très Haut vous Garde.
Mahelya.
Citation:A sa Majesté, A Sa Majesté Cerberos de Malemort d'Armantia, Roy de France,
de Marie-Amelya, dicte Mahelya.
Respectueuses Salutations,
Puissiez-vous pardonnez la jeune fille que je suis et qui ose prendre la plume pour vous écrire. Cependant Sachez Majesté, que je ne me le permettrais jamais si ce n'était pas de haute importance et que si j'avais pu m'entretenir en privé avec vous ce soir à la Porcelaine d'Aristote je l'aurait bien évidement fait, - je suis la petite Rousse -.
Par ce Vélin, je tenais à vous informer, que la Princesse Aldraien, votre belle-fille par alliance en juste noce avec Son Altesse Hannibal de Cassel Malemort, se trouve en ma demeure, inconsciente et affaiblie. Mon Valet l'ayant retrouvé un soir dans cet état au bords du chemin menant à Ventadour. Je peux vous assurer que nous mettons tout en uvre pour la soigner. Son Altesse est veillée nuit et jour, un médicastre est venue la visiter, et un remède lui est administré toutes les deux heures. Cependant jusqu'à présent nous avons le malheur de constater qu'il n'y a aucune amélioration de son état et craignant pour sa Santé, nous n'osons la déplacer.
Sachez, bien que je se soit consciente que ma demeure simple ne puisse convenir à Sa majesté Roy de France, que celle-ci vous est bien évidement ouverte, et que si consignes vous souhaitez me délivrer pour les soins à Son Altesse Aldraien, celles-ci seront immédiatement exécutées.
Une Missive est également adressée à Sa Majesté, Nebisa de Malemort, Reyne de France, votre Épouse.
Que le Très Haut vous Garde.
Mahelya.
Une grimace apparut sur le visage encore juvénile de la Rousse. Pourvu qu'elle ne finisse pas en prison ... D'un geste brusque elle les scella toutes les deux, sans les relire. Si elle commençait à se poser des questions, jamais elle ne les enverrait. Il restait deux lettres à rédiger, une bien délicate et une un peu plus facile bien que finalement elle ne porterait pas non plus de bonne nouvelles.
Citation:A sa Seigneurie, Bess Saincte Merveille Rouben, Pair de France et Grand Maître de L'ordre Royal de la Licorne,
de Marie-Amelya, dicte Mahelya.
Respectueuses Salutations.
Mon nom ne vous dit sans doute rien, et je tiens d'ors et déjà à vous rassurer nous ne nous connaissons pas, mais j'eus entendu parler de vous par Aldraien qui devait d'ailleurs vous rejoindre prochainement.
Si je prends la plume ce jour c'est pour vous entretenir à son sujet. Je tiens à vous informer que la Rousse Aldraien est inconsciente et affaiblit. Mon valet l'ayant trouvé dans cet état sur les bords de la route.
Ici à Limoges, tout est fait pour que la santé lui revienne, mais malgré nos efforts aucune amélioration de son état n'est à constater pour l'instant et Aldraien reste dans sa léthargie. Par sécurité, je crains qu'on ne puisse la déplacer pour le moment.
Sachez Votre Seigneurie, que je m'engage dès à présent à vous tenir informer de sa santé et ce régulièrement.
Que le Très Haut veille sur Vous.
Mahelya.
Cette lettre là fut également cachetée rapidement et mise de coté avec ses surs sur un coin du bureau. Il n'en restait qu'une à écrire, plus facile car moins protocolaire mais plus ardu, cette fois lÉtincelle connaissait personnellement le destinataire.
Citation:Au Lys Charmant, Vicomtesse des Cars, Chère Sinda.
C'est le cur lourd que je vous écris à présent. Voilà bien longtemps qu'un parchemin n'avait pas vogué entre nous, et si le contenu de nos précédentes correspondantes n'était pas réjouissant, il est bien fade en comparaison à ce que je m'apprête à vous écrire.
Son Altesse Aldraien de Malemort-Carsenac se trouve inconsciente dans ma maison. Harchi, mon homme de main dont vous avez souvenir je pense, l'a trouvé ainsi sur les routes du Limousin. Et bien qu'aucune blessure n'apparaisse, votre cousine ne se réveille pas. Bien entendu, je peux vous assurer que tout est mis en uvre pour la soigner. Un médicastre est déjà venu la visiter, et il nous a conseillé un remède qui ne fera pas de mal à l'enfant qui grandit en son sein. Il nous l'a assuré !
Harchi et moi-même la veillons chaque jour et chaque nuit, et nous la nourrissons toutes les deux heures, tous les jours et ce à l'aide d'un biberon. Mais je suis aux regrets de vous annoncer qu'aucune amélioration de son état n'a été constaté pour le moment.
Chère Lys, je dois vous avouer que le Médicastre pense qu'Aldraien baisse les bras et se laisse aller. La dernière fois que j'eus parlé à votre Cousine elle semblait triste, fatiguée et lasse. Aussi, si vous avez des choses à lui dire, n'hésitez pas, écrivez-lui, je lui lirai et bien entendu après lecture je brulerai le papier. Peut-être que des mots de vous la feront réagir. Je l'espère du moins.
Que le Très Haut veille sur vous, où que vous soyez !
LÉtincelle Mahelya.
La dernière lettre, fut achevée, la cire durcit et les cinq Vélins partirent vers leurs destinataires respectifs._________________