Aldraien
- Ma Dame, votre soeur s'inquiète pour vous, vous le savez. Il faut vous reprendre.
- De quoi je me mèle toi...Laisse moi, ça ne te regarde pas.
Et la rousse d'envoyer balader la femme de chambre bien trop clairvoyante et bien trop curieuse. Elle n'avait pas besoin qu'on lui dise quoi faire, elle savait très bien qu'elle n'arrivait pas à reprendre le dessus après la perte de l'enfant de sa soeur, ce n'était pas faute d'avoir essayé.
Chaque soir, elle rejoignait son époux dans leur demeure et passait un peu de temps avec lui lorsque son état de santé le permettait. La rousse s'inquiétait pour lui, il ne disait pas grand chose et essayait de ne rien montrer mais la Malemort-Carsenac n'était pas dupe, et elle faisait assez souvent semblant d'aller bien pour deviner au premier coup d'oeil lorsque quelqu'un qu'elle fréquentait quotidiennement, a fortiori lorsqu'il s'agissait de la personne avec qui elle vivait, tentait vainement de lui cacher un mal.
Et la nuit, lorsqu'il dormait et qu'elle essayait de fermer les yeux, elle revivait cette scène, les mains dans le sang de sa soeur, faisant sortir ce minuscule être sans vie de son corps meurtri. Elle se souvient des larmes, des cris, et du desespoir qui avait animé le regard ténébreux de la jeune Malemort.
Elle était ensuite ramenée sur un champ de bataille, devant les murs poitevins, d'où aucun cri ne s'était élevé mais où le pire s'était également produit. Elle se souvient faire face à cet ennemi qui vient de la transpercer, tuant du même mouvement l'enfant qu'elle portait. Trop de pertes...
Elle ne dormait plus. Elle n'osait plus. De peur de revoir encore et encore cette scène. Il fallait qu'elle se change les idées. Habituellement, elle restait enferme dans son bureau, à boire, à travailler, et à boire encore. Mais ça ne servait à rien et elle le savait, il fallait qu'elle s'occupe autrement.
Et ça tombait bien, elle avait fait une promesse qu'il était grand temps d'honorer. Elle se rendit donc sur les terres dont sa cousine lui avait confié la gestion : Saint Julien le Vendonnais, terre rattachée à la Vicomté des Cars. Terre qui faisait d'elle la vassale de Sindanarie.
Une seigneurie plaisante, bien loin de la grandeur majestueuse du Louvre à vrai dire, mais c'était bien suffisant pour vivre plus que convenablement, et ça la changeait de l'auberge de Limoges qu'elle avait fréquenté pendant un certain temps, faute de logement sur place. Bientôt, elle ferait sans aucun doute venir ses fils ici afin qu'elle puisse les voir plus régulièrement, le Lyonnais étant à présent bien loin, et ses obligations l'empêchaient de voyager.
Enfin, pour l'heure, il fallait qu'elle fasse parvenir à Hema le petit mot qui lui indiquerait le lieu du rendez vous pour commencer les leçons. Car oui, la Malemort avait proposé à la jeune enfant de lui apprendre à devenir une cavalière hors pair...Enfin tout du moins à tenir en selle.
- De quoi je me mèle toi...Laisse moi, ça ne te regarde pas.
Et la rousse d'envoyer balader la femme de chambre bien trop clairvoyante et bien trop curieuse. Elle n'avait pas besoin qu'on lui dise quoi faire, elle savait très bien qu'elle n'arrivait pas à reprendre le dessus après la perte de l'enfant de sa soeur, ce n'était pas faute d'avoir essayé.
Chaque soir, elle rejoignait son époux dans leur demeure et passait un peu de temps avec lui lorsque son état de santé le permettait. La rousse s'inquiétait pour lui, il ne disait pas grand chose et essayait de ne rien montrer mais la Malemort-Carsenac n'était pas dupe, et elle faisait assez souvent semblant d'aller bien pour deviner au premier coup d'oeil lorsque quelqu'un qu'elle fréquentait quotidiennement, a fortiori lorsqu'il s'agissait de la personne avec qui elle vivait, tentait vainement de lui cacher un mal.
Et la nuit, lorsqu'il dormait et qu'elle essayait de fermer les yeux, elle revivait cette scène, les mains dans le sang de sa soeur, faisant sortir ce minuscule être sans vie de son corps meurtri. Elle se souvient des larmes, des cris, et du desespoir qui avait animé le regard ténébreux de la jeune Malemort.
Elle était ensuite ramenée sur un champ de bataille, devant les murs poitevins, d'où aucun cri ne s'était élevé mais où le pire s'était également produit. Elle se souvient faire face à cet ennemi qui vient de la transpercer, tuant du même mouvement l'enfant qu'elle portait. Trop de pertes...
Elle ne dormait plus. Elle n'osait plus. De peur de revoir encore et encore cette scène. Il fallait qu'elle se change les idées. Habituellement, elle restait enferme dans son bureau, à boire, à travailler, et à boire encore. Mais ça ne servait à rien et elle le savait, il fallait qu'elle s'occupe autrement.
Et ça tombait bien, elle avait fait une promesse qu'il était grand temps d'honorer. Elle se rendit donc sur les terres dont sa cousine lui avait confié la gestion : Saint Julien le Vendonnais, terre rattachée à la Vicomté des Cars. Terre qui faisait d'elle la vassale de Sindanarie.
Une seigneurie plaisante, bien loin de la grandeur majestueuse du Louvre à vrai dire, mais c'était bien suffisant pour vivre plus que convenablement, et ça la changeait de l'auberge de Limoges qu'elle avait fréquenté pendant un certain temps, faute de logement sur place. Bientôt, elle ferait sans aucun doute venir ses fils ici afin qu'elle puisse les voir plus régulièrement, le Lyonnais étant à présent bien loin, et ses obligations l'empêchaient de voyager.
Enfin, pour l'heure, il fallait qu'elle fasse parvenir à Hema le petit mot qui lui indiquerait le lieu du rendez vous pour commencer les leçons. Car oui, la Malemort avait proposé à la jeune enfant de lui apprendre à devenir une cavalière hors pair...Enfin tout du moins à tenir en selle.
Citation:
Hema,
Rendez vous demain matin aux écuries. Habillez vous chaudement mais n'escomptez pas rester propre !
A.
Rendez vous demain matin aux écuries. Habillez vous chaudement mais n'escomptez pas rester propre !
A.
Et voilà, le petit mot partait pour la chambre de la jeune fille. Du bureau, elle passa dans sa chambre, où elle prit le temps de lire un peu avant de s'installer aux côtés de son mari endormi. C'est que la nuit arrivait bien vite à présent, et qu'elle était longue, terriblement longue. Encore une nuit pleine de cauchemars à ne presque pas fermer l'oeil.
Mais heureusement le matin finit toujours par arriver, et elle put enfin quitter l'enfer de son lit, bien qu'en bonne compagnie, pour faire sa toilette et enfiler quelques vêtements qu'elle réservait aux entrainements divers qu'elle menait régulièrement.
Un petit déjeuner plus tard, et la voilà qui partait vers les écuries, où l'enfant ne semblait pas encore arrivée. A défaut, elle discuterait avec son fidèle palefrenier.
- Bonjour Marcel ! Une belle journée pour monter en selle, n'est ce pas ? Je doute que ce temps sec ne dure encore longtemps.
- Pour sûr m'dame ! Puis vot' jument n'a plus pris l'air d'puis un certain temps, ça lui f'ra du bien.
- J'attends Hema. Nous réfléchirons ensemble à ce que nous ferons ensuite.
- Ah, la p'tite Hema ! Elle vient tous les jours, très assidue. Puis elle s'occupe très bien des ch'vaux, surtout d'un.
- Oui, Marron, je sais.
Sourire de la rousse. Elle aimait bien parler avec les personnes qui travaillaient pour elle, ils étaient toujours très bavards. Notamment Marcel, qui ne voyait pas bien souvent grand monde, occupé à soigner les quelques animaux qui occupaient l'écurie. Ca devait lui faire beaucoup de bien qu'Hema soit à ses côtés parfois, et puis c'était bien connu, ceux qui aimaient les bêtes aimaient aussi les enfants.
Pour patienter, la rousse fit le tour des différents équipements, vérifiant l'état de chaque harnais dont l'entretien lui tenait vraiment à coeur depuis une certaine engueulade qui avait soufflé à ses oreilles, de la part de sa Capitaine Licorneuse, Cerridween de Vergy.
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